• il y a 2 ans
Au lendemain de la victoire de Demi Vollering (Team SD Worx) sur le Tour de France Femmes avec Zwift, Cyrille Guimard revient dans sa traditionnelle chronique pour Cyclism'Actu sur cette deuxième édition de la Grande Boucle féminine. La domination du Team SD Worx et de la Néerlandaise de 26 ans, la passation de pouvoir avec son ainée Annemiek van Vleuten (Movistar Team), les performances des coureuses françaises durant ces huit jours de course, les perspectives d'avenir et d'évolution de l'épreuve... Le Druide a évoqué tous ces sujets sans langue de bois et avec son franc-parler habituel. Un entretien à retrouver et à voir dans la vidéo dans son intégralité.

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Transcription
00:00 Et entre l'horreur des rues destructives, avec Cédric Derbaul, avec Atam Zimami et
00:09 Fiadoma, avec Lotte Kopeki et avec Demi Vollring.
00:14 Remplacez les hollandaises et vous leur mettez un maillot tricolore mais français, il y
00:21 aura sûrement beaucoup plus d'engouement quand vous traverserez les villes et villages
00:27 des régions françaises.
00:30 Si on prend les participantes par nation, c'est les Pays-Bas qui ont le plus de représentantes
00:43 sur ce tour féminin devant les françaises.
00:47 Mais bon, on est quand même loin du compte.
00:52 On aura davantage de public, davantage d'intérêt quand les françaises pourront gagner.
01:04 Mais quand je dis gagner, gagner le général en étant acteur bien sûr.
01:10 Alors Cyril Guimard, on est au lendemain de l'arrivée de la deuxième édition du Tour
01:20 de France féminin avec la victoire assez écrasante au final de Demi Vollring.
01:25 Qu'est-ce que tu en as pensé de cette deuxième édition par rapport à la première ? Qu'est-ce
01:29 que tu retiens de cette semaine de course ?
01:31 Pour moi, je pense qu'elle a été très plaisante, très intéressante.
01:39 Une course un peu plus équilibrée avec du suspense et puis déjà trois échappées
01:52 qui vont au bout.
01:53 Tout du moins une concurrente qui n'est pas rejointe.
01:57 Honnêtement, ça a été une belle édition.
02:04 On n'est pas obligé de traverser toutes les Alpes pour avoir de belles étapes.
02:10 Les parcours étaient aussi intéressants, ce qui a donné d'ailleurs une course beaucoup
02:17 plus vivante, même si on avait une équipe qui était très largement au-dessus des autres
02:28 équipes.
02:29 Justement, tu en parles de Demi Vollring, mais également l'autocup Equi, le show
02:33 l'autocup Equi pendant toute la semaine, Marlène Russer, le show un peu SD Works
02:39 pendant toute cette semaine, cette supériorité.
02:41 Est-ce que ce n'est pas malgré tout un inconvénient pour le spectacle et le suspense ? Parce
02:47 que Demi Vollring s'impose avec trois minutes d'avance pour la suite, pour les prochains
02:53 tours de France.
02:54 Est-ce que ce n'est pas un inconvénient ?
02:55 En fait, il y a eu aussi sur cette course, et c'est ce qui peut expliquer l'écart,
03:00 c'est qu'il y a eu une passation de pouvoir.
03:03 Il y a eu un passage de témoins entre Vlotten et Vollring.
03:10 Et bien, c'est des choses qui arrivent.
03:14 Vlotten va arrêter la compétition.
03:18 Elle arrive à 40 ans.
03:20 Elle a un peu moins de force, un peu moins d'endurance et est dominée par Vollring
03:31 qui était dans son tour de France, qui était au-dessus, qui arrive au sommet de son art.
03:40 Il suffit tout simplement de regarder son palmarès.
03:44 Je ne parle même pas que de cette année, mais surtout cette année.
03:48 Donc, l'écart est une chose, mais l'écart, pour moi, il n'est pas illogique dans la
03:53 mesure où vous finissez par Aspin-Persourd le vendredi et contre la montée le dimanche,
04:01 on est sur des écarts qui sont tout à fait normaux, du moins entre les différentes équipes
04:11 favorites.
04:12 Non, honnêtement, l'écart, c'est elle, le tour Malay, il faut le monter quand même.
04:18 Et puis, l'écart, il est important parce que, comme je dis, Aleniak, avant Vlotten,
04:27 très rapidement, s'est rendu compte qu'elle ne pouvait plus jouer.
04:31 Et du coup, pour la suite, pour les prochaines éditions, est-ce qu'on peut voir une concurrente
04:42 venir concurrencer à demi-vol Ring ou on part pour des années de domination de la
04:47 Néerlandaise ?
04:48 Déjà, il y a une équipe qui est en place, qui est plus que bien structurée.
04:53 Ça fait partie, mais comme chez les hommes, vous avez toujours des équipes qui, à un
05:01 moment donné, dominent.
05:03 Donc ça, ça fait partie des choses normales, des choses logiques.
05:08 Mais moi, je pense que ça peut aller très vite dans le cyclisme féminin parce qu'on
05:16 est quand même au départ véritablement d'une véritable organisation du cyclisme
05:27 féminin au travers des équipes qui commencent à avoir maintenant de vrais budgets où
05:32 elles peuvent travailler en toute sérénité.
05:36 Le calendrier des cours est en train de s'étoffer au niveau des grandes épreuves internationales.
05:44 Pratiquement, on se retrouve avec un calendrier qui est sensiblement le même que celui des
05:53 hommes.
05:54 Et vous allez avoir une nouvelle génération qui va arriver dans les deux ans, trois ans,
06:02 qui fera qu'on n'est pas certain que la domination qu'il y a aujourd'hui sera la
06:09 même dans deux ans ou dans trois ans.
06:11 À une époque, Ineos était au-dessus de tout le monde.
06:14 Et puis aujourd'hui, ils se battent pour exister, pour être sur les podiums.
06:19 C'est l'histoire du sport, c'est l'histoire de la vie.
06:23 Et côté française, on a une Juliette Labou qui, malgré un mauvais départ, s'est bien
06:28 rattrapée à remonter dans le top 5.
06:30 On a une Cédric Kerbaul qui a fini un maillot blanc.
06:33 Quel est le bilan des françaises sur ce Tour de France ?
06:37 Je vais dire la même chose que pour les hommes.
06:39 On est à notre place.
06:40 Malheureusement, on n'a pas de concurrente du niveau de Kobeky, de Bollorignes et des
06:57 autres championnes internationales.
06:58 Juliette est en train d'arriver, deuxième du giro.
07:05 Elle vient faire une belle cinquième place.
07:10 Elle a été constante, elle a été appliquée, elle a été sérieuse.
07:14 Mais pour l'instant, elle ne peut pas jouer au niveau de SDWAC.
07:20 Par exemple, ça c'est une certitude.
07:24 Sur le plan français, on a eu une belle course également d'Audrey et de Kerbaul qui va chercher
07:35 un maillot blanc.
07:36 Elle a 22 ans.
07:37 Je pense qu'elle a encore une marge de progression.
07:40 Mais pour l'instant, on est en deuxième rideau.
07:42 On subit la course, même si Audrey s'est battue pour aller chercher le maillot jaune
07:51 sur une étape et la victoire d'étape.
07:52 Malheureusement, il va manquer un petit peu de force sur le final.
08:00 Mais elle a tout joué sur cette étape.
08:04 Elle fait aussi un très beau contre Lamont pour finir.
08:07 Mais on n'est pas acteur au niveau du classement général puisque Juliette s'en sort très
08:17 bien avec une équipe qui l'a bien protégée.
08:21 Elle ne pouvait pas mettre en difficulté les favorites de ce tour, que ce soit Bollorignes
08:25 ou Kopecky.
08:26 Pour l'avenir de ce tour de France Femmes, qu'est-ce que tu vois pour la faire passer
08:33 encore dans une dimension supérieure ?
08:35 On a senti qu'il y avait un très bel engouement pour la première édition.
08:38 Cette année, on a peut-être senti que ça stagnait un peu en termes médiatiques.
08:41 Il ne manque pas une Française qui joue le maillot jaune.
08:45 Peut-être un tour de deux semaines allongé.
08:48 Remplacez les Hollandaises et vous leur mettez un maillot tricolore mais français.
09:00 Il y aura sûrement beaucoup plus d'engouement quand vous traverserez les villes et les
09:06 villages des régions françaises.
09:09 Mais il faut savoir que si on prend les participantes par nation, c'est les Pays-Bas qui ont le
09:22 plus de représentantes sur ce tour féminin devant les Françaises.
09:28 Mais on est quand même loin du compte.
09:32 On aura davantage de public, davantage d'intérêt quand les Françaises pourront gagner.
09:44 Mais quand je dis gagner, gagner le général en étant acteur bien sûr.
09:50 C'est la seule chose qui manque au final.
09:54 Un tour de France de deux ou trois semaines qui ont été évoqués par Juliette Laboue
09:58 qui regrettait un peu cette durée d'une semaine, ce serait bénéfique pour la suite ?
10:02 Pourquoi pas trois semaines ? Pourquoi voulez-vous ?
10:06 Le marathon c'est la même distance pour les hommes que pour les femmes.
10:12 Le marathon on ne l'arrête pas pour les femmes au 32e kilomètre.
10:15 On a toujours tendance à dire aux femmes on va leur faire faire moins, on va leur
10:19 faire moins dur, on va leur faire ceci.
10:21 Ah les pauvres petites femmes fragiles.
10:25 Les femmes ne le demandent pas ça.
10:26 C'est vrai que passer à trois semaines tout de suite c'est peut-être beaucoup.
10:34 Parce qu'il faut aussi le potentiel coureur et on a un potentiel coureur qui n'est quand
10:38 même pas suffisant aujourd'hui pour faire trois semaines.
10:42 Si vous prenez même Cédrine Kerbol, elle est 12e mais elle a 12 minutes sur une semaine
10:49 déjà.
10:50 Donc il y a des écarts qui sont énormes.
10:52 Si je prends la 20e du classement général, elle est à 18 minutes.
10:58 Donc c'est pratiquement les écarts des hommes sur trois semaines.
11:02 Donc on manque encore un petit peu de densité de filles au plus haut niveau pour passer
11:10 sur trois semaines.
11:11 Mais les femmes ne sont pas moins endurantes que les hommes.
11:14 J'ai même entendu dire à une certaine époque que les femmes étaient plus endurantes que
11:18 les hommes.
11:19 C'est-à-dire qu'elles avaient effectivement moins de puissance explosive.
11:22 Bon ça on peut le vérifier tous les jours.
11:24 Mais pourquoi pas, oui, pourquoi pas.
11:28 Maintenant il faut trouver aussi un organisateur.

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