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La chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix-en-Provence doit étudier jeudi l’appel du policier de la BAC placé en détention provisoire pour des soupçons de violences perpétrées sur un jeune homme à Marseille. Le mouvement de protestation qui s’en est suivi dans les rangs de la police perdure encore par endroits, notamment à Béziers, où aucun fonctionnaire de la police nationale ne patrouillait ce week-end.

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Transcription
00:00 Déjà je ne suis pas tellement d'accord avec le service minimum,
00:03 en tout cas sur Marseille, ce n'est pas le service minimum,
00:06 c'est que les collègues ont témoigné, je rappelle que ce mouvement,
00:08 si on peut appeler ça un mouvement de contestation,
00:10 est à l'initiative des policiers eux-mêmes,
00:12 et certainement pas à l'initiative d'un quelconque syndicat.
00:15 Les policiers ont témoigné d'un ras-le-bol,
00:17 d'un épuisement psychologique.
00:19 – Mais vous soutenez ce mouvement de contestation ?
00:22 – Ce n'est pas qu'on le soutient, c'est qu'on le comprend,
00:24 parce que les policiers sont traînés dans la boue depuis plusieurs années,
00:27 ils sont surexposés médiatiquement,
00:31 ils ont une charge de travail colossale.
00:33 Aujourd'hui l'un d'entre eux est actuellement écroué,
00:37 encore une fois on conteste bien sûr la mesure de détention provisoire,
00:41 qui n'est pas contestée par la justice,
00:43 c'est qu'on estime que l'enquête ne justifiait pas
00:46 la mise en détention provisoire de ce policier,
00:48 le bon déroulé de l'enquête.
00:50 Maintenant, les policiers quand ils sont à bout,
00:54 ils font un métier qui est très exposé, psychologiquement et physiquement,
00:56 donc s'ils se sont arrêtés, le service minimum c'est une chose.
01:00 Là on parle d'arrêt de travail, on parle de policiers épuisés,
01:03 et il y a certainement une part de contestation,
01:05 une part de solidarité et de soutien, ça je ne peux pas le nier,
01:08 pour autant je peux vous assurer que je les ai au téléphone tous les jours,
01:12 et beaucoup ne sont pas en état physique de travailler,
01:15 et j'ai du mal à croire que chacun des médecins
01:17 qui a prescrit des arrêts de travail l'a fait de manière par complaisance.
01:21 Donc il y a un épuisement, mais pour autant les policiers
01:24 sont des gens sérieux, sont des gens républicains,
01:27 quand ils seront en état de travailler,
01:28 je pense que certains se sentent déjà,
01:31 le choc étant un petit peu passé, même si l'enquête n'est pas finie,
01:35 bien évidemment qu'il y a des plaies qui restent ouvertes aussi chez les policiers,
01:38 parce que beaucoup ont été blessés, ça on oublie de le rappeler aussi,
01:41 ils reprendront le travail, et c'est déjà le cas,
01:43 je sais que certains ont déjà repris le travail,
01:45 et chacun est en capacité, les fonctionnaires de police
01:49 sont des gens républicains, sont des gens responsables,
01:52 ils ont le sens du devoir, ils reprendront le travail
01:54 quand ils seront en état de le faire,
01:55 aussi bien physiquement que psychologiquement.
01:57 – Mais donc ce soir vous n'avez pas de chiffres,
02:00 vous ne pouvez pas nous dire dans quelle mesure
02:02 ce mouvement de contestation se poursuit dans différentes villes de France ?
02:08 – Je ne peux pas vous annoncer de chiffres,
02:10 ce que je sais c'est que sur Marseille,
02:11 certains ont repris le travail parce qu'ils se sentaient en état de le faire,
02:14 pour d'autres ce n'est pas le cas,
02:16 certains vont prolonger leur arrêt de travail,
02:18 d'autres reprennent, encore une fois, au-delà de la contestation,
02:23 il y a un réel mal être qui s'est installé dans les rangs de la police,
02:26 et je pense que ce mal être, il faut qu'il soit pris en considération,
02:29 c'est trop facile de dire que c'est de la grève déguisée,
02:32 ou que c'est de la contestation,
02:34 non, moi je peux vous assurer que beaucoup, beaucoup, beaucoup,
02:37 dans un métier très exposé, ne se sentent pas de retourner sur la voie publique
02:40 et d'être confrontés dans ce contexte-là, à la violence,
02:44 d'être confrontés à des situations qui peuvent entraîner,
02:48 on le voit bien, en période de violence urbaine,
02:52 on a aujourd'hui un policier qui a essayé de faire son travail,
02:54 encore une fois l'enquête est terminée, si il a commis des fautes,
02:57 mais aujourd'hui ce policier doit en prison.

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