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Son rêve est grand. Agé de 26 ans, Abdoulaye DARI YOA est natif de Dassari, arrondissement de la commune de Matéri, département de l’Atacora. Etudiant à l’Université d’Abomey Calavi au département d’histoire et d’archéologie, le jeune béninois est également un entrepreneur agricole.

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Transcription
00:00 Je suis Abdoulaye Daré, étudiant à l'université d'Aboumey Kalavi. Je viens de la commune de Matéry,
00:11 précisément dans l'arrondissement de Dasaré. Je suis un jeune qui est dans les 26e, j'ai 26 ans et mon rêve est très grand.
00:21 Notre étude à l'UAC remonte à l'année où on a eu le bac en 2017.
00:33 Nous sommes venus, bon ça n'a pas été facile pour la première année, on a été obligés d'abandonner et de revenir nous inscrire au département d'histoire et archéologie.
00:44 Au début on avait voulu faire l'ENAB, mais bon, la moyenne il fallait avoir assez bien, ce qui ne nous a pas permis d'aller à l'ENAB.
00:56 En ce temps c'était l'administration générale qu'on voulait faire, et c'est comme ça on s'est dirigé du côté de l'histoire, parce que c'est là-bas, on sait comment on parle de nous-mêmes.
01:06 Parce qu'on embrasse presque toutes les filières, le droit, l'économie, l'administration, tout et tout.
01:16 Moi j'ai fait trois ans, deux ans, en troisième année pour la spécialisation j'ai voulu faire l'archéologie, parce que je suis un homme de terrain,
01:25 il faut choisir ce qui a relation avec le terrain, et présentement je suis en année de rédaction au département d'histoire, en spécialité archéologie.
01:36 Et en tant qu'entrepreneur à Bricolle, entregriffer, ça remonte aux années où on a des difficultés à subvenir à nos besoins, parce que nous parents, nous ne sommes pas seuls.
01:56 Beaucoup de femmes, beaucoup d'enfants, tous les enfants sont scolarisés, et à un niveau donné, quand on se sent capable d'entreprendre quelque chose,
02:05 pour être un peu indépendant des parents, et c'est ça qu'on fait. Donc on essaie de faire quelque chose, par exemple c'est l'agriculture et le levage moi je fais.
02:15 Donc en agriculture, on fait le maïs, on fait le riz, on fait le soja, présentement il y a le sésame qui donne un peu plus, et on le fait.
02:27 Côté levage, bon, en tant qu'étudiant, on ne peut pas faire des trucs comme des bœufs, non, parce que bœufs, moutons, les voleurs vont tout prendre.
02:39 On essaie de faire de la goulage, on fait les coques, les canards, les pintades, en tout cas.
02:55 Dans mon village, mon partenaire principal c'est ma mère. C'est ma mère, et puis quand je ne suis pas à la maison, ou bien quand je suis à la maison,
03:07 quand on a besoin d'aide, on a des amis qui cherchent des jobs, on n'a pas d'employé en tant que tel.
03:14 C'est quand vous avez une activité, vous invitez quelqu'un par jour que vous le payez. Chez nous, il y a aussi une affaire de la sociabilité.
03:25 On invite les amis qui viennent nous aider à faire le travail. Surtout quand on est étudiant, les gens sont sensibles encore chez nous, de la situation que nous vivons.
03:34 Quand on les invite, ils viennent nous aider à mettre au propre, à semer, à récolter même. C'est comme ça que ça se passe.
03:42 Quand on cultive, on mange, et quand on est en train de revenir, on en rapporte ici. On ne perd rien ici.
03:51 Le gombo, tout ce qui est sauce, on ne sort pas d'argent ici pour aller payer quoi que ce soit, on apporte depuis là-bas, nourriture et tout.
03:59 Et pour nos études, quand ça reste, quand nous consommons, ça reste, on vend. Nous vendons.
04:07 Et ces revenus nous permettent de financer nos études, nos déplacements, tout est tout.
04:13 Par an, je peux faire 6 tours, aller-retour de Calavie au village. Ça ne fait pas encore un mois que je viens du village.
04:22 On a déjà fait les labos, on a semé, on a mis au propre les gens, je guide.
04:27 Donc le temps que ça reprenne les herbes, j'ai déjà fini de composer, je les rattrape par hui, bien sûr que j'ai affaire à Calavie, je ne veux pas mettre au propre.
04:35 Donc pour ce qui concerne la vente, tout est tout.
04:38 Quand la période arrive et qu'on n'est pas là-bas, la maman observe parce que c'est elle qui nous a élevé comme ça.
04:45 Quand le prix monte, elle sait quand le prix va monter, elle sait quand le prix va descendre.
04:51 Donc elle laisse, le prix monte, elle vend.
04:54 Elle nous envoie de la langue et heureusement aujourd'hui il y a Momo, tout est tout, on nous envoie par Momo.
05:00 Aujourd'hui si vous appelez ma mère, vous lui demandez mon numéro, elle va vous le donner tout à l'heure.
05:05 Donc quand elle va pour ses papiers, pour aller remettre, pour qu'on me fasse Momo, elle le dit.
05:10 Elle n'a pas mis pied à l'écorne, mais aujourd'hui elle parle français couramment parce que nous l'avons pris comme un vrai partenaire.
05:17 On a travaillé avec elle jusqu'au point où elle est capable de faire tout ce qu'on veut.
05:22 Après la maman, c'est les frères qui suivent. Après les frères, c'est les amis.
05:28 Donc c'est comme ça, nos frères, c'est comme ça.
05:31 Quand je ne suis pas là et que c'est lui qui rentre, il fait le boulot.
05:35 Quand il revient à Kalabé, c'est moi qui rentre, je fais le boulot.
05:39 C'est pour ça qu'on n'en manque pas toujours à faire.
05:44 Ce n'est pas facile, ce n'est pas facile d'autant que les études demandent tellement de présence.
05:59 Mais si on ne fait pas le champ, on ne peut pas étudier.
06:03 Il y a des moments où on est à rat, on fait des reprises, mais on ne se décourage pas.
06:09 On continue, parce que j'ai eu le bac en 2017.
06:14 Aujourd'hui en 2023, je suis en année de rédaction.
06:18 Ça veut dire qu'il y a eu des années de reprise et d'abandon, mais toujours dans le sens de poursuivre.
06:25 Donc à chaque fois qu'on abandonne, c'est qu'on est allé chercher ce qu'il faut pour continuer les études.
06:33 Donc c'est comme ça que ça se fait.
06:36 Ça arrive, les aléas climatiques.
06:44 Vous faites bien le champ, vous misez tout, mais la plus...
06:48 Parce que quand c'est le maïs, ça donne des fleurs, et que la plus courte, ça ne donne pas.
06:55 Quand c'est le riz, à un moment donné, il devait y avoir de la pluie pour permettre au riz d'absorber de l'eau.
07:03 Et qu'il ne pleut pas, le riz ne donne pas.
07:06 Donc il y a aussi un moment donné, il y a la mivence.
07:10 Tout ça là, bon, on essaie quand même de gérer parce qu'on est nés dedans.
07:15 [Musique]
07:20 Cette question, c'est juste que moi je n'ai jamais pensé à être employé quelque part.
07:28 Je suis type quelqu'un qui n'aime pas recevoir des ordres.
07:34 Et parce que quand j'ai envie de faire, je veux qu'on fasse bien.
07:38 Du coup, et puis j'ai l'idée de toujours diriger.
07:44 Et je n'aime pas me faire diriger.
07:46 Et depuis ce temps, j'ai essayé de créer beaucoup de choses autour de moi qui me permettent de faire et de me donner des revenus.
07:56 Je peux me relever à zéro par exemple pour aller voir ma volaille.
07:59 Si par exemple c'est chez quelqu'un du travail, tu ne vas te contacter que de ton salaire.
08:06 Ou bien si peut-être on vous fait employé, il y a la possibilité de toujours continuer là où on vous a employé, de toujours avoir la main dans ce qu'on a créé.
08:17 C'est bien aussi.
08:19 D'autant qu'on n'a pas quelque chose à faire.
08:21 Comme il n'y a rien à faire, on se contente de ce qui est là.
08:25 [Musique]
08:33 J'ai tellement de projets.
08:34 Comme on le dit, mon père m'a dit un jour, on vous met à l'école pour devenir intelligent.
08:40 Pour nous relayer sur le mois de mai.
08:43 Donc si j'ai des projets, je ne peux qu'avancer dans ce que mon père a commencé.
08:47 Mon père est agriculteur et éleveur à la fois.
08:50 C'est dedans que je vais perfectionner et amener ce qu'il a fait au plus grand niveau.
08:55 C'est ça mes rêves aujourd'hui là où je suis.
08:59 Donc c'est un peu ça.
09:02 L'ambition d'agrandir et cela, c'est ça mon rêve de chaque jour.
09:08 Et j'aimerais les gens qui sont autour de moi, qui n'ont rien à faire, que je me sente un jour,
09:14 quelqu'un qui soit capable de les aider, pas en leur donnant de l'argent,
09:18 mais en leur offrant quelque chose à faire pour pouvoir subvenir à leurs besoins.
09:22 Pour que les autres enfants ne vivent pas comme j'ai vécu dans le passé.
09:27 [Musique]
09:33 Les jeunes qui attendent à être récoltés, moi j'aimerais leur demander juste d'avoir confiance en eux.
09:42 Et surtout quand ils dorment, les rêves qu'ils trouvent, qu'ils font, de faire de cela des réalités.
09:49 De ne pas croiser les bras.
09:51 On peut faire, faire, faire, faire, ça va.
09:54 En ce qui concerne l'entrepreneuriat, j'ai commencé en 2008, tout petit.
10:01 Ça chute, ça chute, ça chute. Jusqu'à présent je ne suis pas encore stable.
10:05 Et j'ai toujours la foi qu'un jour ça va aller.
10:08 Donc qu'ils se donnent le courage de toujours continuer.
10:11 D'autant qu'il n'y a pas mieux ailleurs, contentez-vous de ce que vous entreprenez.
10:16 Le jour où on vous prend, vous pouvez engager quelqu'un pour gérer ce que vous avez eu à créer dans le temps.
10:24 Donc c'est le conseil que je peux leur donner en ce moment.
10:28 [Musique]
10:35 J'aimerais inviter nos frères du pays, même tous ceux-là qui sont de l'autre côté du monde.
10:43 Même s'il y a quelqu'un quelque part qui ne sait pas comment faire pour se lever et entreprendre quelque chose.
10:51 Nous devons comprendre que nous sommes une génération qui n'a pas besoin forcément des appuis.
10:57 Quand nous commençons, s'il y a des gens de bonne volonté, ils peuvent nous venir en aide.
11:03 Pendant tel que je le dis, la dernière fois que je suis rentré, nous avons un grand frère au nom d'Anoui Doumonti.
11:11 Il est un grand entrepreneur. Il a commencé tel que moi, lui et moi, nous avons taillé des herbes ensemble.
11:19 Mais aujourd'hui, il roule des caisses.
11:23 Ce que je vous dis, c'est une réalité. Nous avons taillé des herbes ensemble dans la ferme du père Konek.
11:29 Moi j'étais ouvrier, lui était le responsable direct.
11:33 Pour nous amener à travailler, il était obligé de se mettre dans le rang.
11:37 Je dirais qu'il est une source d'inspiration pour moi.
11:41 Bien vrai que ses parents étaient riches, son père l'a dit.
11:45 Mais il ne s'est jamais baissé les bras pour dire "j'attends papa, j'attends papa".
11:51 C'est devant moi, c'est pas comme il raconte.
11:55 C'est un peu comme ça. C'est une source d'inspiration pour moi chaque jour.
11:59 C'est à lui je pense. Je fais référence et je me lève et je dis "ça va aller".
12:05 Que nous soyons, peu importe le domaine dans lequel nous sommes,
12:09 sachez que quand vous y donnez, ça va donner quelque chose.
12:13 Et vous serez un jouet indépendant.
12:16 [Musique]

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