• l’année dernière
Le porte-parole de la Fédération des sapeurs-pompiers, Eric Brocardi, revient sur les nombreux risques d’incendie en France : «On peut s’attendre à une résurgence en septembre, en octobre ou en novembre».

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Transcription
00:00 Je crois qu'on ne va pas contredire l'état de la météo aujourd'hui.
00:03 C'est vrai qu'aujourd'hui, on a beaucoup de personnes
00:05 qui malheureusement ont pris des vacances dans des zones
00:07 qui sont parfois extrêmement humides,
00:08 mais ce qui est une condition assez favorable
00:11 pour les renforts des sapeurs-pompiers
00:12 qui se déploient dans le sud de la France,
00:14 parce qu'on sait que c'est là aujourd'hui effectivement
00:16 qu'on a un focus sur le risque d'incendie majeur,
00:19 mais néanmoins, effectivement, il faut rajouter une chose,
00:21 c'est que ce calme est extrêmement relatif et insuperficieux.
00:24 Vous parlez de sentiments d'insécurité,
00:26 je pense qu'on a un sentiment de secours aujourd'hui à annoncer,
00:30 parce qu'effectivement, c'est tout ce que l'on ne voit pas aujourd'hui,
00:33 c'est le déploiement de l'ensemble des sapeurs-pompiers,
00:35 de la force des secours, du nord vers le sud, d'est en ouest,
00:38 pour pouvoir permettre justement de toujours adopter
00:41 cette stratégie d'attaque massive sur Fenestant.
00:43 Et c'est là aujourd'hui où parfois on dit "tout fonctionne bien".
00:46 Pas tout ne fonctionne bien, il faut bien le préciser aujourd'hui.
00:49 Je pense que dans les centres de secours,
00:51 nous avons beaucoup de personnes qui sont à la tâche
00:53 pour pouvoir venir renforcer les casernes,
00:55 parce que nous avons armé le dispositif prévisionnel "feu de forêt".
00:59 Donc par exemple, pour la journée du 3 août,
01:01 c'est près de 2000 sapeurs-pompiers qui sont déployés sur le terrain,
01:05 sur les zones qui sont justement à risque.
01:07 Donc ce n'est pas rien, ce n'est pas anodin.
01:09 Ce sont aujourd'hui 80% de nos effectifs qui sont basés sur du volontariat,
01:13 qui permettent aujourd'hui de répondre à cette force des secours,
01:16 à cette force, on va dire, qui permet de frapper l'ensemble des Fenestants,
01:20 qui permet aujourd'hui, pour 70% des cas,
01:22 de les contenir dans un espace de moins de 10 hectares.
01:26 Donc je rajouterais même que pour des exemples,
01:29 comme par exemple dans l'Aube, un département qui,
01:31 on ne parle pas souvent aujourd'hui, on parle des Bouches-du-Rhône,
01:33 de l'Hérault, on parle du Var, des Alpes-Maritimes,
01:35 mais dans la semaine passée, c'est près de 45 incendies
01:39 qui ont été tapés par les sapeurs-pompiers de l'Aube,
01:42 qui permettent aujourd'hui de préserver 550 hectares d'espace agricole.
01:47 Donc tout n'est pas calme, il faut bien se méfier
01:50 au regard du déploiement du phénomène médiatique
01:53 par rapport au phénomène opérationnel, il faut le dire aussi,
01:55 parce qu'on tape assez vite et assez fort,
01:57 mais avec beaucoup d'humilité,
01:59 parce que la saison est encore loin d'être terminée,
02:01 et je dirais même plus que l'année n'est pas encore terminée,
02:03 parce qu'on peut s'attendre aujourd'hui à une résurgence
02:05 en septembre, en octobre, en novembre,
02:07 on se souvient que la saison a commencé dès janvier,
02:10 a continué très fortement en mars et en avril,
02:12 avec justement des incendies massifs dans les Pyrénées-Orientales.
02:15 Donc voilà, c'est beaucoup d'humilité,
02:17 mais aussi beaucoup d'engagement de la part de tous les pompiers,
02:19 des gens de l'ombre dans les casernes qui permettent de renforcer les moyens.
02:21 Parce que c'est vrai qu'effectivement, l'année dernière,
02:23 à la même époque en tout cas au mois de juillet,
02:25 on voyait tous les jours, pratiquement,
02:26 on se souvient sur nos plateaux, beaucoup moins cette année.
02:30 Pour autant, vos collègues les sapeurs-papiers
02:33 sont sur le front et la mission est difficile.
02:36 La mission est extrêmement difficile.
02:38 Ce sont effectivement aujourd'hui des gens que l'on arrache
02:40 de leurs cocons familiaux,
02:42 ce sont des gens qu'on arrache aussi de leur situation professionnelle.
02:45 On a vu des grands groupes comme Carrefour
02:47 permettre aujourd'hui de libérer des sapeurs-papiers volontaires
02:50 à raison de 20 jours par an
02:52 pour justement s'engager sur des opérations de secours.
02:55 Donc, ça fait aujourd'hui partie d'un des dispositifs
02:57 qui sont les conséquences de l'année dernière.
02:59 Et ce n'est pas pour autant que ça fonctionne,
03:00 qu'il faut relâcher les efforts.
03:02 Il faut continuer à aller dans ce sens-là,
03:04 mener toujours cette politique ambitieuse
03:06 qui constitue aujourd'hui cet véritable sentiment,
03:09 je le répète, de secours en France,
03:11 mais qui néanmoins est extrêmement harassant
03:13 pour l'ensemble des forces qui sont à l'intérieur des casernes
03:15 et qui, elles, permettent justement d'armer les véhicules
03:18 parce que nous avons nos effectifs journaliers,
03:20 c'est 80% du secours d'urgence aux personnes aujourd'hui,
03:22 ce ne sont pas uniquement les feux de forêt,
03:24 nous sommes les soldats du feu, soldats de la vie et soldats du climat.
03:27 Il faut continuer aujourd'hui à pouvoir distribuer les secours,
03:30 de faire des moyens préventifs à la fois dans les forêts,
03:33 mais aussi sur les postes de secours des plages par exemple,
03:35 ou sur les autres plans d'eau fermée.
03:37 Donc, vous voyez que c'est tout un dispatching aujourd'hui des secours
03:40 qui permet aujourd'hui de répondre aux gens.
03:40 Vous alertez sur les effectifs aujourd'hui,
03:42 vous craignez une baisse des effectifs ?
03:44 Aujourd'hui, ce que l'on craigne surtout,
03:46 c'est effectivement qu'on délaisse un petit peu cet engagement républicain
03:50 que l'on a au profit de cette force des secours
03:52 et qu'il ne faut surtout pas oublier,
03:54 ce n'est pas parce qu'on en voit moins à la télé qu'il doit forcément tout écaler,
03:56 non, ce n'est pas vrai, nous avons toujours besoin de personnes,
03:58 nous avons toujours besoin de sapeurs-pompiers volontaires dans nos rangs.
04:01 Aujourd'hui, nous sommes 197 000 sapeurs-pompiers volontaires
04:03 et 40 000 professionnels.
04:05 Il faut que d'ici cinq ans, nous atteignions 250 000 sapeurs-pompiers volontaires
04:09 et près de 50 000 sapeurs-pompiers professionnels.
04:11 La France est une terre de grands événements,
04:13 des JO 2024, du Tour de France, la Coupe du monde de rugby,
04:17 tout ça ne se fait pas en un claquement de doigts,
04:18 il faut derrière des forces de secours extrêmement mobilisées et mobilisables
04:22 qui ont envie de le faire et venir nous rejoindre nos forces.
04:25 En termes de moyens, de matériel,
04:27 est-ce que la France aujourd'hui est suffisamment équipée ?
04:30 On se souvient des annonces du gouvernement de la mise en place,
04:33 notamment de la météo des forêts,
04:35 est-ce qu'aujourd'hui il y a eu un effort accru qui a été fait ?
04:37 Effort accru a été fait puisque nous sommes passés à 47 avions,
04:41 bombardés de dos et aussi des hélicoptères de la sécurité civile
04:44 venus en renfort qui sont déployés aujourd'hui sur l'ensemble des terrains.
04:47 C'est ce qui permet aujourd'hui d'avoir cette attaque massive sur Feneyssan,
04:50 à la fois par les moyens terrestres et les moyens aériens.
04:53 Ce que l'on dit aujourd'hui, c'est que sur 3 700 camions cités en dessous de forêt,
04:57 les véhicules que vous voyez même à l'écran à l'instant,
05:00 nous devons fixer le cap des 10 000 d'ici 10 ans,
05:03 mais c'est aussi derrière une industrie qui doit être poussée,
05:05 qui doit être propulsée pour qu'aujourd'hui ça soit une souveraineté européenne
05:09 qui puisse bénéficier sur l'ensemble du territoire européen,
05:13 et non pas que français, de toute cette technologie,
05:15 de tout cet équipement qui est extrêmement nécessaire.
05:17 Souvenez-vous la dernière des renforts des pompiers européens,
05:20 cette année les pompiers français, il ne faut pas l'oublier,
05:22 sont partis au Chili, sont partis aujourd'hui au Canada,
05:26 ils en sont à leur troisième relève.
05:27 Avec du matériel donc, mais est-ce que ça peut impacter justement
05:30 s'il y a un incendie massif en France ?
05:32 Est-ce qu'on a suffisamment de matériel aujourd'hui pour faire face ?
05:34 Tout est mesuré, parce qu'aujourd'hui notre cœur de métier, notre ADN,
05:38 c'est la planification et l'anticipation.
05:40 Dès lors que nous avons des modélisations météorologiques,
05:44 ça nous permet d'anticiper et de pouvoir déployer des moyens
05:47 sur l'ensemble du territoire national.
05:48 Ça nous permet aussi de se prévenir de tout risque ou tout événement
05:52 afin qu'il ne dégénère en crise.
05:54 Donc on est vraiment sur une situation où quand c'est pris en compte,
05:58 c'est mesuré à la fois, mais on sait pertinemment
06:00 que s'il y a un risque particulier en France,
06:02 le rapatriement se fera et auquel cas nous continuons à armer.
06:05 Mais aujourd'hui on ne peut pas lutter seul,
06:07 c'est parce qu'ensemble on va beaucoup plus loin
06:09 qu'on va permettre aujourd'hui d'endiguer
06:11 tout déclenchement de risques d'incendie majeur.
06:13 [Musique]
06:16 [SILENCE]

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