"Nous étions 124 à nous relayer durant 9 semaines": le contrôleur général Emmanuel Chazaud décrit les tâches assurées par les pompiers français déployés au Canada
Le contrôleur général Emmanuel Chazaud décrit les tâches assurées par les pompiers français déployés au Canada pour lutter contre les incendies qui ont ravagé plusieurs millions d'hectares.
Category
🗞
NewsTranscript
00:00 Alors nous étions 124, nous étions le troisième détachement,
00:03 donc les sapeurs-pompiers français et les sapeurs-sauveteurs
00:06 issus des formations militaires de la sécurité civile
00:08 se sont réveillés durant 9 semaines.
00:10 Nous étions donc le troisième détachement.
00:13 Nous avions donc, nous sommes tous spécialisés en feux de forêt,
00:17 bien évidemment, mais nous avions aussi une composante drone,
00:21 nous avions des équipes commando capables d'être projetées en hélicoptère
00:25 pour pouvoir faire des établissements à partir de points d'eau
00:28 que l'on trouve sur le terrain pour pouvoir aller au contact
00:31 des flammes ou des lisières.
00:33 Nous avions des brûleurs tactiques, nous avions du soutien sanitaire
00:36 avec un médecin, deux infirmiers,
00:40 et nous avions effectivement un module particulier,
00:44 des données Phoenix, qui est un module qui permet de déployer
00:47 des transmissions dans des zones justement qui ne sont pas couvertes.
00:51 Ça nous a été extrêmement utile pour avoir des liens avec nos équipes,
00:56 pour assurer la sécurité et pour pouvoir faire des remontées
00:59 de ce que nous observions directement à nos collègues canadiens
01:03 qui commandent l'intervention.
01:06 Donc, ils ont pu observer les comportements de feu
01:08 qui étaient parfois assez atypiques en direct,
01:10 chose qu'ils n'avaient jamais pu faire.
01:12 Donc, c'était un module vraiment très opérationnel, agile, rustique,
01:17 et la droite ligne de notre engagement, c'était aussi la sécurité,
01:22 puisque travailler en zone nordique, c'est être loin de tout, c'est être isolé.
01:25 Chaque action doit être réfléchie, mesurée, et donc, voilà.
01:30 - Ce sont des interventions très dangereuses pour les pompiers.
01:33 Il y a une pompière qui est décédée au mois de juillet.
01:35 Il y a eu aussi d'autres victimes, un pilote d'hélicoptère au mois de juin.
01:40 - Oui, les Canadiens ont perdu effectivement des personnels
01:42 dans la lutte contre les incendies.
01:44 Les dangers sont présents, les dangers de l'incendie,
01:47 mais il y a aussi d'autres pièges, notamment le sujet de la chute des arbres,
01:51 puisque le système racinaire, en fait, est très superficiel
01:54 et le feu se propage aussi dans les couches du bus,
01:58 et donc, même si les arbres ne sont pas détruits,
01:59 on peut avoir des arbres qui tombent, des grands arbres tombent d'eux-mêmes,
02:04 donc il y a ces risques-là.
02:06 Il y avait aussi la présence de la faune sauvage,
02:08 puisque nous étions dans une région où il y avait la présence d'ours, de loups, de gloutons,
02:15 donc un certain nombre d'animaux sur lesquels nous avions été sensibilisés.
02:21 Nous n'avons pas eu de problème,
02:22 mais nous étions bien conscients qu'autour de nous,
02:25 c'était effectivement une faune à appréhender avec certaine prudence.