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Louis Witter, journaliste spécialiste des questions d'exil, était l'invité de BFMTV ce dimanche pour parler de la traversée de la manche par les migrants.

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Transcription
00:00 Louis Witter, le gouvernement par la voix de son secrétaire d'Etat chargé de la Mer, Hervé Berville,
00:06 met l'accent sur la responsabilité des passeurs, des criminels.
00:10 Il explique que ces drames, finalement, ils sont imputables à ces passeurs.
00:14 Est-ce que vous partagez cette vision ?
00:15 Est-ce que vous pensez que ce sont les passeurs qui sont responsables de cette situation
00:20 ou est-ce qu'il y a d'autres responsabilités à aller chercher ?
00:23 En tant que journaliste, moi ce que j'ai constaté en sept années de terrain
00:27 entre Calais, Grande-Synthe et la frontière franco-britannique,
00:29 c'est que c'est toujours plus simple de justifier la traque des sans-papiers
00:33 en disant qu'on s'attaque aux passeurs, en disant s'attaquer aux passeurs.
00:37 La réalité c'est qu'aujourd'hui, les passeurs qu'on voit traduits devant la justice,
00:41 à la cour notamment à Boulogne-sur-Mer, sont des petites mains.
00:45 J'étais il n'y a pas longtemps avec Roberto Saviano, qui est journaliste italien,
00:48 qui a beaucoup travaillé sur la mafia et aujourd'hui sur les questions d'exil en Italie.
00:52 C'est des réseaux qui se ressemblent.
00:55 Aujourd'hui, les personnes qu'on arrête en France ou au Royaume-Uni et qu'on accuse d'être des passeurs
01:00 sont en général des petites mains, et jamais les décideurs, et jamais les têtes de réseau.
01:04 Et qui sont ces décideurs ? Qui sont ces têtes de réseau justement ?
01:07 Justement, on voit que ce sont des réseaux criminels organisés
01:10 qui font de l'oseille sur la misère des personnes
01:15 et bien entendu qu'il faut s'y attaquer peut-être politiquement.
01:18 N'empêche que les personnes aujourd'hui qui n'ont plus que ce choix-là pour traverser la frontière,
01:24 n'ont pas demandé à donner 6 000 ou 4 000 euros à un passeur pour traverser.
01:29 C'est en général la dernière solution qui s'offre à eux,
01:31 car toutes les voies légales ont été épuisées
01:33 et qu'elles n'ont jamais été acceptées ni en France, ni en Italie, ni en Allemagne par exemple.

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