Selon une étude publiée par le syndicat étudiant UNEF, le coût de la vie étudiante est en hausse de 6,47% en 2023, soit une augmentation mensuelle de 50 euros dans le budget des étudiants.
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00:00 Bonjour Emmanuel Lechypre. Jamais le coût de la vie étudiante n'a autant augmenté que ces deux dernières années.
00:05 Oui, c'est la conclusion de l'étude que publie chaque année le syndicat étudiant UNEF avant la rentrée scolaire.
00:11 Et donc pour cette rentrée 2023, le coût de la vie étudiante est en hausse de 6,47% pour être précis par rapport à la rentrée 2022.
00:21 C'est quasiment deux points de plus que l'inflation générale qui atteignait 4,5% fin juin.
00:29 Les étudiants doivent ainsi dépenser presque 600 euros de plus sur l'année pour subvenir à leurs besoins,
00:35 ce qui représente tout de même presque 50 euros par mois, sachant que leur budget mensuel s'élève à peu près à 1 150 euros par mois.
00:43 Alors justement, comment se décompose ce budget étudiant ?
00:46 Alors le plus gros poste, c'est bien sûr le logement. C'est presque 500 euros par mois sur ce budget mensuel de 1 153 euros.
00:54 Arrive ensuite l'alimentation, un peu plus de 300 euros par mois, 335 si on inclut la restauration étudiante.
01:02 Et puis loin derrière, plusieurs postes qui pèsent une cinquantaine d'euros environ chaque mois, les loisirs, le téléphone, Internet, l'habillement.
01:10 La facture électrique, c'est un peu moins de 30 euros par mois. Les transports, un peu moins de 20 euros.
01:16 Et alors quels sont les postes de dépense qui augmentent le plus ?
01:18 Alors la plus forte augmentation, elle est pour les dépenses d'alimentation.
01:21 Là, les étudiants, ils sont comme tous les Français, quand ils font leurs courses dans les grandes surfaces,
01:26 c'est une hausse d'à peu près 14% sur un an pour les produits alimentaires.
01:30 C'est incontestablement ce qui fait le plus mal au portefeuille.
01:33 Ensuite, les postes qui augmentent le plus, ce ne sont pas, heureusement, ceux qui pèsent forcément le plus lourd dans le budget.
01:40 L'électricité, par exemple, c'est plus de 10%, mais la facture, c'est moins de 30 euros.
01:45 On l'a vu, l'assurance habitation aussi, plus de 10% d'augmentation, mais ça n'est que 12 euros dans le budget des étudiants.
01:53 Hormis l'alimentation, les augmentations sont plus sages pour les autres postes de dépense.
01:58 Oui, heureusement. Le plus gros budget pour l'étudiant, donc on l'a dit, c'est son loyer.
02:02 Là, la hausse n'est que de 1,5%.
02:05 Alors attention, c'est une moyenne parce qu'il y a les étudiants qui ont la "chance" d'être logés dans les résidences étudiantes.
02:11 Et là, les prix sont sages. Par contre, pour ceux qui sont obligés d'aller se loger dans le parc privé, c'est un peu plus.
02:15 Autre budget mensuel important, les abonnements téléphone et Internet, 55 euros par mois environ, mais là, la hausse n'est que de 0,5%.
02:23 Idem pour les loisirs qui sont un gros poste aussi, mais là, pareil, moins de 1% de hausse.
02:28 Du coup, est-ce qu'on peut parler d'appauvrissement des étudiants ?
02:31 Alors, c'est vrai que face à l'augmentation de ces dépenses, les étudiants vont bénéficier de quelques ressources supplémentaires.
02:38 Il y a l'enveloppe de 500 millions d'euros qui avait été votée en mars par le gouvernement.
02:43 C'est une mesure qui devrait profiter à 175 000 étudiants anciens ou nouveaux boursiers.
02:49 Le repas à 1 euro est maintenu, lui aussi, pour les étudiants boursiers dans les restaurants universitaires.
02:55 Mais vous le voyez, tout ça, c'est surtout pour les étudiants boursiers.
02:59 Donc eux, leur pouvoir d'achat devrait être relativement préservé.
03:02 Pour les autres, malheureusement, non, ce ne sera pas le cas.
03:06 Et il faut rappeler qu'il y a presque 3 millions d'étudiants en France,
03:10 qu'un sur quatre seulement est boursier et qu'il n'y a que 235 000 logements étudiants.
03:15 Donc pour tous ceux qui sont finalement au-dessus des seuils qui permettent d'avoir une bourse,
03:19 et bien oui, le pouvoir d'achat va diminuer.
03:23 Les aides au logement, c'est pareil, elles sont substantielles.
03:26 Et là, pour le coup, elles concernent tout le monde, sauf qu'elles sont revalorisées de zéro cette année.
03:31 Donc oui, perte de pouvoir d'achat, ce qui risque encore d'aggraver la précarité étudiante,
03:36 sachant qu'un étudiant sur trois aujourd'hui fait face à des conditions de logement précaires,
03:40 que quatre étudiants sur dix sont obligés de sauter des repas
03:44 et que un sur cinq vit sous le seuil de pauvreté.