• il y a 2 ans
Pendant tout l'été, l'actualité du jour vue par les témoins du quotidien dans #LaParoleAuxFrancaisEte

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00:00:00 Bonjour, soyez bienvenus, je suis très heureux de vous retrouver.
00:00:04 Messe de l'Assomption oblige que vous avez pu suivre sur notre antenne, sur l'antenne de CNews,
00:00:08 depuis la Basilique Notre-Dame de la Garde à Marseille.
00:00:10 Notre émission était un petit peu plus courte, mais nous sommes bien là et nous sommes ensemble jusqu'à 15h.
00:00:14 Prenez place, beaucoup de sujets avec moi pour commenter cette actualité.
00:00:18 Laurence Benneux, rédactrice en chef adjointe à France Soir, soyez la bienvenue en ce 15 août.
00:00:24 Et Mathieu Hocq, secrétaire général du Millénaire, soyez bienvenue.
00:00:28 Je suis ravi de vous accueillir également et je suis content de vous voir fidèle sur ce plateau.
00:00:32 On va commencer en prenant la direction des Pyrénées-Orientales, si vous le voulez bien,
00:00:36 avec ce violent incendie qui a touché trois communes, Saint-André, Saurède et Argelès.
00:00:41 Le feu a été fixé cette nuit après avoir ravagé plusieurs centaines d'hectares
00:00:45 et plus de 3000 vacanciers de différents campings ont même dû être évacués.
00:00:50 Reportage Sarah Fanzay.
00:00:56 3000 personnes et 3 campings ont été évacués d'urgence dans les Pyrénées-Orientales
00:01:01 et notamment à Argelès-sur-Mer.
00:01:03 Les flammes ont parcouru près de 500 hectares dans cette zone très touristique du sud de la France
00:01:09 et plus de 650 pompiers ont été mobilisés.
00:01:12 L'évolution a été favorable cette nuit, les pompiers ont réussi à contenir ce feu
00:01:16 et donc aujourd'hui on est plutôt dans la sécurisation, dans l'évitement d'une reprise
00:01:21 parce que les conditions restent délicates.
00:01:23 Au total, 8 canadaires et 3 hélicoptères bombardiers d'eau ont été déployés lundi soir
00:01:28 et ce jusqu'à la tombée de la nuit.
00:01:30 Il reste à l'intérieur de cette zone des risques importants
00:01:34 parce qu'il reste des points chauds, il reste des fumeroles
00:01:37 et il reste potentiellement des bouteilles de gaz ou des choses qui peuvent s'inflammer.
00:01:43 7 salles d'hébergement ont été ouvertes pour accueillir les personnes évacuées.
00:01:47 Il a fallu qu'on prépare les tables, les chaises, nous sommes en train de mettre les couchages en place.
00:01:52 Il a fallu leur donner à manger, à boire, rendez-vous compte,
00:01:54 nous avons dû faire dans l'urgence 1500 baguettes de pain salarié.
00:01:57 Mais ce sont juste des petites choses, des yaourts pour les enfants, plusieurs centaines,
00:02:01 nous n'avions pas ça sous la main.
00:02:02 30 maisons ont été touchées par les flammes ainsi qu'un entrepôt.
00:02:06 Les vacanciers ont d'ailleurs été autorisés à rejoindre leur camping.
00:02:10 En revanche, le camping Les Chênes-Rougears, je laisse sur mer,
00:02:13 restera fermé ce mardi après avoir été partiellement détruit par le feu.
00:02:18 C'est un peu l'été des incendies Mathieu Hoque.
00:02:21 Oui, tout à fait, effectivement.
00:02:22 Et ces étés-là seront amenés à se répéter parce que les causes naturelles des incendies,
00:02:27 on ne sait pas encore tout à fait quelles sont les causes,
00:02:29 mais les causes naturelles des incendies se multiplieront.
00:02:32 Donc là-dessus, il faudra que les pouvoirs publics puissent mieux prévoir,
00:02:36 on va dire, et mieux anticiper ces événements-là,
00:02:39 notamment en apportant les moyens suffisants et nécessaires pour y répondre.
00:02:43 Un petit peu, nous, on a travaillé sur cette question-là, sur le modèle australien ou américain,
00:02:47 justement en travaillant sur deux volets pour déjà soutenir les sapeurs-pompiers,
00:02:51 mais aussi les aider avec de nouveaux effectifs, notamment les contractuels,
00:02:55 et aussi développer l'engagement dans la réserve des sapeurs-pompiers
00:02:58 pour qu'il y ait davantage.
00:02:59 Aujourd'hui, on a 190 000 pompiers-réservistes pour qu'il y en ait davantage,
00:03:03 pour qu'ils puissent justement soulager les pompiers qui sont très fortement sollicités
00:03:06 au cours de toute l'année et en particulier les étés.
00:03:10 Laurence Bonneux ?
00:03:11 Oui, et puis peut-être aussi, parce qu'on ne connaît pas les causes,
00:03:15 de toujours encourager les gens à la prudence parce qu'il y a quand même des...
00:03:17 Oui, c'est important, vu les conditions atmosphériques.
00:03:19 Oui, c'est ça, il y a quand même des incendies qui commencent bêtement.
00:03:22 Peut-être aussi nettoyer, il y a peut-être encore un effort à faire.
00:03:26 On sait que plus on nettoie et plus on enlève toutes ces herbes sèches
00:03:33 qui favorisent les incendies, y compris au bord des routes.
00:03:36 Et voilà, après sinon, à part dire que c'est à chaque fois des tragédies,
00:03:39 enfin moi je suis une amoureuse des arbres,
00:03:40 donc à chaque fois qu'il y a un incendie comme ça, ça me brise le cœur.
00:03:45 Et puis bon, évidemment pour les gens,
00:03:47 quand il y a des gens qui perdent leur maison,
00:03:49 là il y a un pompier qui est blessé quand même.
00:03:51 Allez, on va évoquer maintenant cette histoire incroyable.
00:03:55 Je vais vous faire réagir là-dessus,
00:03:56 c'est ce calvaire vécu par des habitants de Clichy, dans les Hauts-de-Seine.
00:04:00 Un homme de 36 ans terrorise carrément ses voisins depuis plusieurs mois.
00:04:04 Violence, agression verbale, musique à fond.
00:04:07 L'homme visiblement se moque de tout,
00:04:10 et même des plaintes et même des 25 réquisitions de la police municipale.
00:04:14 On vous raconte cette histoire, c'est un reportage de Sacha Robin
00:04:17 et Olivier Gandelhoff.
00:04:20 C'est un véritable enfer que vivent les copropriétaires d'un immeuble
00:04:24 de la rue Chance-Milly, à Clichy, en région parisienne.
00:04:28 Obligés de vivre avec un voisin ingérable,
00:04:30 tapage, insultes, hurlements ou encore menaces sont devenus leur quotidien.
00:04:36 Il va boire, il met la musique à tube volumine,
00:04:38 après s'il y a quelqu'un qui lui a dit quelque chose,
00:04:42 il commence à lui crier.
00:04:45 Hébergé par un membre de sa famille,
00:04:47 l'homme de 36 ans vit dans cet immeuble depuis l'été 2022,
00:04:50 malgré le fait qu'il soit visé depuis peu par une obligation de quitter le territoire.
00:04:55 Victime de son comportement agressif,
00:04:57 certains copropriétaires ont même préféré quitter leur logement.
00:05:01 Excédés, d'autres ont multiplié les recours contre lui en vain.
00:05:05 On lui a posé des mains courantes, on s'est adressé au député,
00:05:09 on s'est adressé au premier adjoint,
00:05:12 chargé de la sécurité, qui ne peut pas faire plus que prévu.
00:05:16 Malheureusement, on ne peut pas déloger quelqu'un
00:05:20 sans qu'il y ait une procédure très complexe.
00:05:24 Malgré les plaintes déposées, les pétitions et les interventions de police à répétition,
00:05:29 l'homme qui occupe les lieux légalement ne peut pas être expulsé.
00:05:35 C'est totalement lunaire cette histoire quand même, Laurence, non ?
00:05:38 C'est incroyable.
00:05:39 Déjà on dit qu'il ne peut pas être expulsé, moi j'aimerais bien savoir pourquoi.
00:05:44 Et puis au-delà de ça, je n'arrive pas à concevoir qu'on ne puisse rien faire,
00:05:49 c'est pas possible.
00:05:50 Soit cet homme est fou, et dans ces cas-là il est malade,
00:05:54 et il faut faire quelque chose, ou je sais pas, il y a peut-être un moment, l'arrêter.
00:05:59 Il y a 25 acquisitions de la police municipale quand même.
00:06:02 Ben c'est ça.
00:06:03 25.
00:06:04 C'est ça.
00:06:05 Et il y a un moment, les nuisances commencent à devenir des délits,
00:06:10 je sais pas si ça se passe la nuit ou le jour,
00:06:13 mais moi ça me paraît incompréhensible qu'on ne puisse rien faire.
00:06:16 Je pense qu'on peut probablement faire quelque chose,
00:06:18 mais jusqu'à maintenant ça n'a pas été fait.
00:06:20 Peut-être d'ailleurs que ce soit, qu'on en parle un petit peu, va changer ça.
00:06:24 Oui, mais je vous le rappelle quand même, il est visé par une obligation de QTF.
00:06:27 En plus il a une QTF.
00:06:28 Il est au QTF, c'est pas anodin.
00:06:31 Exactement.
00:06:32 Donc par-dessus le marché, on a doublement les moyens de faire quelque chose.
00:06:35 Mathieu ?
00:06:36 On est en pleine absurdistan, en fait.
00:06:38 On se dit comment c'est possible qu'une personne qui soit frappée par une QTF,
00:06:42 qui doit donc normalement quitter le territoire français,
00:06:45 ne peut même pas quitter son propre logement.
00:06:47 Et là-dessus on a un enchevêtrement de droits qui fait qu'on se perd énormément
00:06:52 et on marche énormément sur la tête.
00:06:53 Il y a une inversion totale des valeurs.
00:06:55 C'est pas normal.
00:06:56 Et donc là-dessus, la question qu'on doit se poser c'est
00:06:58 comment c'est possible qu'une minorité de personnes de plus en plus nombreuses
00:07:02 puisse se permettre de pourrir la vie d'une majorité silencieuse.
00:07:06 Et là-dessus, il y a deux leviers qui sont dans ce cas-là précis.
00:07:11 C'est la question du logement avec tout ce qui est squat, etc.
00:07:14 Législation sur les squats, on en parle beaucoup sur cette antenne.
00:07:16 Et le deuxième point, c'est comment on arrive à faire en sorte
00:07:19 qu'on puisse exécuter les QTF.
00:07:21 On sait qu'aujourd'hui, on a 5% des QTF qui sont exécutés.
00:07:25 C'est un chiffre qui est beaucoup trop bas.
00:07:27 Et donc là-dessus, il y a un certain nombre de leviers
00:07:29 qui peuvent être mis en place par l'administration
00:07:31 et aussi en particulier avec les autres pays européens,
00:07:36 notamment sur la question de l'action diplomatique
00:07:38 vis-à-vis des pays dont sont issues les personnes qui sont frappées par une QTF.
00:07:42 Là, en l'occurrence, on ne sait pas quel est le pays d'origine de la personne.
00:07:46 Mais la France, aujourd'hui, ne mène pas une action diplomatique volontariste
00:07:50 pour pouvoir exécuter les QTF et obtenir ces fameux laissés-passer consulaires
00:07:54 de la part des pays étrangers.
00:07:58 Mais on se met à la place des voisins.
00:08:00 Mais ce n'est pas possible.
00:08:02 25 réquisitions, le type, il est toujours là.
00:08:05 Mais ce qui est incroyable,
00:08:07 bon là, ce n'est pas un squatter visiblement, si j'ai bien compris,
00:08:09 il est hébergé par quelqu'un de sa famille.
00:08:11 Mais enfin, il agresse des gens, c'est un délit pénal.
00:08:14 Quand il va rentrer chez lui, quand il est dehors,
00:08:16 il vresse manifeste sur la voie publique,
00:08:19 je veux dire, c'est un délit pénal.
00:08:21 Il y a un moment où il y a des nuisances sonores,
00:08:23 c'est aussi contraventionnel.
00:08:27 Il y a des choses à faire.
00:08:30 À côté du fait que par-dessus le marché, il est frappé d'un autre QTF.
00:08:36 Si on ne fait rien, c'est parce que ça coince quelque part.
00:08:41 Ce n'est pas vrai qu'il n'y a rien à faire.
00:08:43 Alors justement, pour répondre à votre question,
00:08:46 est-ce qu'il est expulsable ou pas ?
00:08:47 On a posé la question à Avener Dukang,
00:08:49 qui est avocat en droit immobilier.
00:08:52 Écoutez sa réponse.
00:08:54 Pour moi, il n'est pas inexpulsable, cet homme,
00:08:58 dans la mesure où, en fait, quand on a une copropriété
00:09:00 qui est victime de l'agissement d'un autre copropriétaire
00:09:04 ou d'un locataire d'un autre copropriétaire,
00:09:07 on va pouvoir en réalité procéder à son expulsion.
00:09:10 Et l'Assemblée générale,
00:09:11 et d'ailleurs le syndicat des copropriétaires de l'immeuble,
00:09:15 va pouvoir entamer une procédure d'expulsion.
00:09:17 La réponse de cet avocat.
00:09:20 Il a raison.
00:09:21 Je vois, mais ça a l'air compliqué.
00:09:23 Exactement.
00:09:23 La question, c'est est-ce que déjà la police va pouvoir avoir les moyens
00:09:26 et l'autorisation de la justice pour pouvoir exécuter justement
00:09:29 le départ du domicile de la personne ?
00:09:32 Ça, c'est la première interrogation.
00:09:34 Et la deuxième interrogation, je rejoins ce qui a été dit,
00:09:38 c'est la question de l'effectivité de toutes les peines
00:09:40 et de toutes les contraventions et de tous les délits
00:09:43 que cette personne a faites depuis qu'il est dans le logement.
00:09:48 Laurence.
00:09:49 Oui, c'est ça.
00:09:50 Donc, je suis contente d'apprendre parce que ça me paraissait étonnant
00:09:54 qu'effectivement, il est expulsable.
00:09:56 Après, c'est vrai qu'il faut obtenir la décision de justice.
00:09:59 Puis même quand on obtient la décision de justice,
00:10:00 après, il faut obtenir l'arrêté préfectoral,
00:10:03 il faut obtenir l'efficience de l'expulsion et tout ça.
00:10:06 Cependant, déjà, je note aussi que c'est uniquement la police municipale.
00:10:10 Pourquoi la nationale ?
00:10:13 Parce que c'est la police municipale qui a les pouvoirs de police administratifs.
00:10:17 Oui, mais je veux dire, ils peuvent intervenir en cas d'agression.
00:10:22 Là, je parle justement de ces délits et cette succession de délits qui sont faits.
00:10:28 Moi, je n'en sais rien.
00:10:29 Peut-être qu'une petite garde à vue, ça le calmerait déjà cet homme-là.
00:10:31 Peut-être que lui rappeler qu'il peut se retrouver en centre de rétention,
00:10:34 ça le calmerait aussi.
00:10:35 Je vous dis, sinon, s'il est fou furieux, je n'en sais rien.
00:10:39 Ce qui est incroyable, c'est que ce sont souvent les voisins qui sont obligés de partir.
00:10:41 On peut être figuré dans cette situation.
00:10:44 Mais c'est ça, on en arrive quand même.
00:10:45 C'est quand même où on nous dit, ce sont des voisins qui sont obligés de quitter leur domicile.
00:10:48 Enfin, c'est extraordinaire.
00:10:50 C'est une inversion des valeurs, en fait.
00:10:51 On marche sur la tête.
00:10:52 On marche totalement sur la tête.
00:10:53 C'est-à-dire que psychologiquement, de toute façon, notre vision des choses,
00:10:57 la vision de l'État, c'est qu'on ne protège pas suffisamment les riverains
00:11:00 par rapport aux délinquants.
00:11:02 Et là-dessus, cette personne-là devrait être plus sanctionnée
00:11:05 et les riverains devraient être protégés.
00:11:07 Or, on a l'impression que c'est tout le temps les riverains qui pâtissent
00:11:09 des décisions absurdes, parfois de l'État,
00:11:13 ou des manques d'efficience de politique publique.
00:11:14 Justement, on parlait de la procédure d'expulsion.
00:11:17 Ça peut un peu prendre du temps.
00:11:18 Écoutez la réponse d'Avenir Ducamp, toujours cet avocat en droit immobilier.
00:11:23 Les procédures d'expulsion, c'est des procédures qui durent extrêmement longtemps.
00:11:27 Mais l'avantage dont disposent les copropriétaires dans ce cas précis,
00:11:31 c'est qu'ils vont pouvoir agir non seulement contre le fouteur de trouble,
00:11:35 mais en plus, contre le bailleur.
00:11:37 Et ils vont pouvoir demander des dommages d'intérêt à l'un comme à l'autre.
00:11:40 Alors peut-être que le fouteur de trouble, je ne sais pas quelle est sa situation personnelle,
00:11:44 mais dans tous les cas, le propriétaire, il a des sous puisqu'il est propriétaire d'un appartement.
00:11:50 Notamment de cet appartement-là.
00:11:52 Donc ils vont pouvoir demander justement des dommages.
00:11:54 On voit que c'est possible, mais ça peut prendre du temps Mathieu.
00:11:59 Oui, tout à fait.
00:12:00 C'est encore une fois la même chose.
00:12:02 C'est quelle va être la procédure en fait et quelle durée va avoir cette procédure.
00:12:08 Mais là-dessus, je pense aussi qu'il ne faut pas se tromper.
00:12:10 Il y a un autre sujet qui me paraît vraiment très clé dans ce cas-là, c'est l'OQTF.
00:12:15 Et à un moment donné, effectivement, il doit quitter le logement,
00:12:17 mais il doit aussi quitter le pays.
00:12:19 C'est ça.
00:12:20 Ça veut dire s'il est frappé par une mesure d'OQTF, ça veut dire que la préfecture s'est prononcée.
00:12:24 S'il n'y a pas eu de recours de la part de cette personne-là,
00:12:26 la préfecture s'est prononcée pour dire que cette personne n'est ni en mesure
00:12:32 de s'intégrer à la société française et n'est ni utile au pays.
00:12:37 Et il est éventuellement dans une situation délictuelle de fait,
00:12:40 parce qu'il n'est pas en règle administrativement vis-à-vis de l'État français.
00:12:44 Donc là-dessus, il ne faut pas se tromper.
00:12:46 Il doit quitter son logement, mais il doit aussi quitter le pays.
00:12:49 - Laurence, un dernier mot sur le sujet ?
00:12:52 - Non, je pense qu'à peu près tout a été dit.
00:12:54 Après, on sait très bien que quitter le pays, ce n'est pas si simple.
00:12:56 Et d'ailleurs, effectivement, peut-être qu'il a fait des recours.
00:13:00 Bon, là, qu'il ne soit pas insérable, visiblement aussi, il est malade.
00:13:02 Parce que s'il est alcoolique, l'alcoolisme est une forme de maladie.
00:13:08 Mais non, à part répéter ce que j'ai dit, en tout état de cause,
00:13:11 y compris pour les voisins, je ne conçois pas qu'on ne puisse rien faire.
00:13:14 Et je suis convaincu du contraire.
00:13:16 - Allez, on va changer de sujet, si vous le voulez bien.
00:13:19 Un homme de 34 ans a été condamné à huit mois de prison ferme
00:13:24 pour avoir frappé son chien et une interdiction définitive de détenir un animal.
00:13:29 Les faits remontent à 2019, à Corbeil-Essone, en Essonne.
00:13:33 Et c'est une voisine qui a sauvé la vie de ce bulldog de quatre ans
00:13:36 qui hurlait à la mort la nuit et le jour en appelant la police.
00:13:39 Et sur place, c'est terrible.
00:13:41 Les forces de l'ordre ont alors découvert un chien couvert de plaies
00:13:44 et de traces de sang de la prise en ferme pour des violences sur un animal.
00:13:47 Une décision de justice qui réjouit effectivement les associations,
00:13:51 et on peut le comprendre, de protection animale.
00:13:53 Et on va retrouver tout de suite Christophe Marie,
00:13:56 qui est directeur adjoint et porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot.
00:14:02 Christophe Marie, bonjour. Merci d'être avec nous.
00:14:04 Je le disais, cette décision vous réjouit, on peut le comprendre.
00:14:08 - Oui, on ne peut pas vraiment se réjouir d'actes de cruauté, de peines prononcées.
00:14:13 Mais c'est vrai qu'elles sont suffisamment rares pour souligner
00:14:17 qu'effectivement la peine de prison ferme est importante.
00:14:23 Il faut savoir que des situations comme ça,
00:14:25 il y a eu un renforcement de la réglementation en novembre 2021,
00:14:29 avec des peines renforcées.
00:14:31 On est sur trois ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende pour les actes de cruauté.
00:14:35 Là, lorsqu'il s'agit du propriétaire de l'animal,
00:14:38 il y a une circonstance aggravante et on passe à quatre ans d'emprisonnement.
00:14:42 Et 60 000 euros d'amende.
00:14:44 Mais bon, là c'est une peine qui est tout à fait forte malgré tout.
00:14:50 - C'est assez rare ce genre de peine, Christophe Marie ?
00:14:53 - Oui, c'est rare parce qu'en fait on a très peu de cas similaires.
00:14:55 On avait eu, il y a maintenant près d'une dizaine d'années,
00:14:58 une condamnation à un an de prison ferme pour un chat
00:15:02 qui avait été jeté dans une cité du quartier nord de Marseille.
00:15:06 Je ne sais pas si vous vous rappelez, c'est quelqu'un qui s'était filmé
00:15:08 en train de jeter un chat contre une barre d'immeubles.
00:15:13 Il avait été condamné à un an de prison ferme.
00:15:15 Et de la même manière, dans les mêmes quartiers,
00:15:17 en fait on est intervenu aussi lors des sacrifices de l'Aïd El-Kébir
00:15:21 pour des avatars clandestins.
00:15:23 Et de la même manière, quand on est arrivé à Cité Bassens,
00:15:26 une personne était en train d'écorcher deux moutons et a pris un an ferme.
00:15:29 Donc ça arrive, mais c'est très rare.
00:15:32 Et pour ce qui est de ces chiens qui sont maltraités,
00:15:36 pour la Fondation Brigitte Bardot, en fait,
00:15:39 c'est une situation très préoccupante
00:15:41 parce que nous sommes de plus en plus alertés par les autorités
00:15:45 et sollicités par les autorités pour prendre en charge ces animaux.
00:15:49 Et ça devient très complexe parce que ce sont des animaux,
00:15:51 bien évidemment, qui ont quand même un pacif lourd
00:15:54 et qu'il faut rééduquer avant de pouvoir les proposer à l'adoption.
00:15:58 - Alors comment vous expliquez ce phénomène, Christophe Paris ?
00:16:00 Je crois, j'ai quelques chiffres, vous me dites si...
00:16:03 Je suppose qu'ils sont effectivement bons.
00:16:04 Depuis 2016, les violences sur animaux de compagnie
00:16:06 ont augmenté de 30% sur le ministère de l'Intérieur.
00:16:10 Ce sont des chiffres que vous confirmez, évidemment ?
00:16:12 - Oui, tout à fait.
00:16:13 Alors ce qui est intéressant, c'est que Gérald Darmanin,
00:16:15 quand il a annoncé ces chiffres,
00:16:16 il a aussi annoncé la mise en place de 4 000 référents
00:16:20 dans chaque commissariat de police et de gendarmerie
00:16:23 pour qu'il y ait des personnes formées
00:16:24 et qui soient susceptibles de prendre les plaintes.
00:16:26 Parce que jusqu'à présent, les personnes n'osaient pas forcément
00:16:29 se rendre dans un commissariat.
00:16:31 Et lorsqu'elles voulaient porter plainte,
00:16:34 eh bien parfois, les agents ne prenaient pas la plainte.
00:16:37 Donc là, il y a 4 000 agents formés spécifiquement sur ce point.
00:16:41 Maintenant, il y a un autre volet qui est extrêmement important,
00:16:44 c'est le volet judiciaire.
00:16:46 Et là, nous avons demandé aux gardes des sceaux
00:16:49 de sensibiliser les parquets, sensibiliser les magistrats
00:16:52 pour que les plaintes aboutissent à des condamnations.
00:16:55 Donc en plus, on voit qu'il y a souvent une corrélation
00:16:58 entre violences exercées sur les animaux
00:17:00 et sur des personnes vulnérables.
00:17:02 D'ailleurs, c'est ce qui explique dans le cas de l'affaire d'aujourd'hui
00:17:06 de la condamnation ferme, puisque la même personne
00:17:09 avait été condamnée quelques mois plus tôt
00:17:11 pour des actes de violence sur personne.
00:17:15 Je vous garde avec nous, on ouvre le débat avec nos invités,
00:17:17 si vous le voulez bien, Christophe, Laurence, Benard.
00:17:19 C'est terrible quand même, il n'y a pas de limite.
00:17:23 Mais j'étais en train de penser, par rapport à ce que disait ce monsieur.
00:17:27 Christophe, pareil.
00:17:28 Oui, je pense qu'effectivement, plus ça vaut le coup de se pencher là-dessus,
00:17:32 parce que quelqu'un qui a la lâcheté d'être cruel avec des animaux,
00:17:37 en fait, c'est quelqu'un qui est cruel tout court.
00:17:38 Et c'est quelqu'un qui est dangereux, et je pense y compris pour nous,
00:17:40 comme on dit "qui aime les hommes aime les bêtes".
00:17:42 Moi, je n'ai aucune indulgence vis-à-vis des actes de cruauté vis-à-vis des animaux.
00:17:48 Je trouve que huit mois, ce n'est pas cher payé.
00:17:51 En plus de huit mois, j'espère que ça va être un petit peu exécuté,
00:17:54 parce qu'en dessous d'un an, on sait très bien que les peines
00:17:56 ont du mal à être exécutées.
00:17:58 Et il faut vraiment que ce soit dissuasif.
00:18:00 Et moi, je trouve que c'est quelque chose à prendre vraiment au sérieux,
00:18:03 parce que je suis convaincue que ces personnes-là
00:18:07 sont des personnes qui sont dangereuses en général.
00:18:10 Mathieu Occar.
00:18:11 Oui, je rejoins ce qui a été dit.
00:18:12 Les animaux n'échappent pas à la barbarisation de la société
00:18:16 et puis surtout, en fait, à des faits de violence qui se répètent,
00:18:19 malheureusement, dans notre pays.
00:18:20 Et vous avez très bien rappelé les chiffres, Thierry, sur le sujet.
00:18:24 On constate aussi une augmentation de ces violences-là depuis les confinements,
00:18:29 où justement, on a davantage de personnes qui ont...
00:18:32 Enfin, les violences sont catalysées en fait par l'intermédiaire des confinements,
00:18:36 notamment dans les cercles familiaux et donc, de fait, sur les animaux domestiques.
00:18:43 Et donc là-dessus, ce que l'on voit, c'est qu'il faut effectivement y répondre
00:18:46 très fermement, que ce soit d'un point de vue de la justice.
00:18:48 Le ministère de l'Intérieur aussi a fait une loi en 2021 dessus.
00:18:52 C'est ce que disait Christophe Paré.
00:18:53 On va peut-être poser la question aussi à notre invité, effectivement,
00:18:55 pour savoir si les sanctions et le renchérissement de la loi
00:19:00 va permettre véritablement d'enrayer ces faits divers
00:19:05 qui deviennent des faits de société, bien malheureux.
00:19:07 Christophe Paré, vous confirmez ce que vient de dire Mathieu Hoque ?
00:19:10 Il y a eu un effet post-Covid sur ces maltraitances animales ?
00:19:15 Oui, tout à fait.
00:19:16 Alors, à plusieurs niveaux.
00:19:17 Sur la maltraitance, parce que finalement, il y avait ce confinement
00:19:21 et il y a aussi des personnes qui ont pris des animaux
00:19:23 pour pouvoir bénéficier de l'autorisation de sortie.
00:19:26 Donc, ça a amené aussi un phénomène d'abandon à l'issue du confinement.
00:19:29 Mais vous avez raison, aussi le fait de rester en contact permanent
00:19:33 entre les personnes.
00:19:34 Et parfois, il y a quelque chose d'extrêmement pervers,
00:19:37 parce que justement, comme les condamnations ne sont pas toujours très fortes
00:19:40 sur une violence faite aux animaux, il y a parfois,
00:19:43 on a eu le cas de conjoints qui s'en prennent à l'animal,
00:19:46 pas tant pour faire souffrir l'animal,
00:19:49 mais pour faire souffrir la personne à qui appartient cet animal.
00:19:52 On a même eu des personnes qui ont jeté un chien par la fenêtre
00:19:56 pour se venger de sa femme ou de la petite copine.
00:20:00 Et c'est hallucinant, mais l'animal peut être aussi un objet,
00:20:05 finalement, pour s'en prendre à une personne tierce.
00:20:09 Christophe, vous évoquiez effectivement cette mise en place,
00:20:12 cette création de division de policiers et gendarmes spécialisés dans ces enquêtes.
00:20:16 On en voit déjà les premiers effets, les premières conséquences ?
00:20:20 C'est un peu tôt parce que ça a été mis en place cette année.
00:20:23 Donc les plaintes, en plus, entre le moment de la plainte et le moment du jugement,
00:20:28 l'affaire de ce chien qui a été maltraité et jugé la semaine dernière,
00:20:32 en fait, remonte à 2019.
00:20:34 Donc entre 2019 et aujourd'hui, on est gardien de ce chien,
00:20:39 mais de la même manière, on n'en dispose pas,
00:20:41 on ne peut pas le proposer à l'adoption, etc.
00:20:43 Donc non, c'est trop tôt pour voir les effets.
00:20:46 En revanche, ce qu'il faut voir également,
00:20:49 c'est qu'on a ce regard sur l'animal, sur la maltraitance,
00:20:53 mais il y a plein d'autres cas de maltraitance qu'on ne soulève pas.
00:20:56 Par exemple, si on parle des chiens, vous avez 5 000 chiens
00:20:59 qui sont tous les ans expérimentés en France,
00:21:02 qui proviennent d'élevages intensifs, que ce soit à Ghana ou à Mésig.
00:21:06 Donc il est très curieux d'avoir cette différenciation
00:21:10 entre l'animal qui dispose de droits et l'animal,
00:21:14 comme les renards, 500 000 à 1 million,
00:21:16 qui sont abattus dans les pires conditions,
00:21:18 dans des conditions de cruauté qui ne sont pas punies.
00:21:20 Il y a un autre exemple dont vous souhaitiez parler,
00:21:24 c'est un chien qui s'appelle Tyrone.
00:21:25 C'est cela, Christophe Maré.
00:21:27 Ah oui, alors là, c'est le cas le plus récent pour nous,
00:21:30 parce qu'en fait, il y a quelques semaines, quelques jours,
00:21:33 on a récupéré effectivement un animal
00:21:36 qui a été traîné derrière un véhicule.
00:21:39 En fait, son propriétaire voulait s'en séparer
00:21:41 et donc l'a traîné là, attaché, il l'a traîné derrière son véhicule.
00:21:44 Donc on l'a récupéré, il était tout brûlé sur un côté de son corps.
00:21:48 Et à l'issue de cet acte,
00:21:51 en fait, le propriétaire s'est rendu compte qu'il n'était pas mort.
00:21:53 Donc il lui a enfoncé un couteau entre les deux yeux
00:21:56 et il l'a laissé pour mort dans le fossé.
00:21:59 Donc on a été alerté, on a récupéré ce chien.
00:22:01 Là, je vois que sur les images, on le voit chasser le vétérinaire.
00:22:05 Je ne sais pas si on verra les images des radios qui ont été faites,
00:22:10 mais on voit la larme entre les deux yeux.
00:22:11 Les images sont trop dures, Christophe Paglioni.
00:22:13 On a décidé, en accord avec la rédaction, de ne pas les diffuser
00:22:16 parce qu'évidemment, c'est d'une violence extrême.
00:22:18 Oui, tout à fait.
00:22:20 Mais ce qu'il a subi, c'était encore pire, évidemment.
00:22:22 Donc effectivement, en ce qui concerne cet animal,
00:22:25 de la même manière, le procès n'a pas eu lieu,
00:22:28 mais il va être dans les prochains mois, on espère.
00:22:32 Donc effectivement, il y a beaucoup de cas de maltraitance
00:22:34 et nous sommes de confronter de plus en plus à ces cas de maltraitance
00:22:37 et c'est très préoccupant.
00:22:39 Merci mille fois d'avoir accepté de témoigner, Christophe.
00:22:43 Marie, je rappelle que vous êtes directeur adjoint
00:22:44 et porte-parole de la Fondation Brigitte Bardot.
00:22:47 Merci beaucoup, Christophe.
00:22:49 Merci.
00:22:50 Petite réaction.
00:22:51 C'est terrible, c'est violent.
00:22:52 Enfin, ce que nous racontait Christophe, Marie,
00:22:55 je ne sais même plus quoi dire, en fait.
00:22:57 C'est ça, c'est le reflet un peu de l'état de santé mentale
00:23:00 d'une partie de la population et qui s'est un peu
00:23:02 vraiment accéléré en termes de détérioration
00:23:05 par rapport aux différents confinements qu'on a subis, notamment.
00:23:08 Mais pas que.
00:23:09 Et après, il y a aussi un autre fléau sur la partie maltraitance
00:23:12 aux animaux dont on n'a pas encore parlé,
00:23:14 dont on pourrait aussi parler, c'est l'abandon aussi des animaux.
00:23:17 Comme l'a dit Christophe, Marie, dans le reportage,
00:23:19 il y a de plus en plus de personnes qui ont pris des animaux,
00:23:21 notamment de compagnie, pour passer les confinements
00:23:23 parce qu'ils avaient besoin de ne pas être seuls chez eux.
00:23:26 Et on observe aussi une augmentation de l'abandon des animaux
00:23:30 et ce qui donne après, dans des villes, des chiens errants, etc.
00:23:34 Et ce genre de fondations comme la Fondation Brigitte Bardot
00:23:37 sont capitaux pour pouvoir les recueillir et puis pour pouvoir
00:23:39 justement après leur trouver un nouveau propriétaire
00:23:41 et justement les accompagner dans leur "réinsertion psychologique".
00:23:47 Allez, on va changer de sujet.
00:23:48 On va aller à Marseille.
00:23:50 La grève des éboueurs se poursuit à la gare Saint-Charles à Marseille.
00:23:54 Tous dénoncent les non-payements de leurs salaires.
00:23:56 Leurs employeurs contestent et a porté plainte hier
00:23:59 devant le tribunal judiciaire de Marseille
00:24:01 alors que les ordures avaient été retirées la semaine dernière.
00:24:03 Le conflit ne semble pas s'arrêter.
00:24:05 Puis on l'a appris ce matin, une deuxième opération de nettoyage des déchets
00:24:09 s'est déroulée cette nuit en gare de Marseille-Saint-Charles.
00:24:11 Mais on rappelle des faits avec Corentin Bouillaud.
00:24:14 Je vais chercher le nom, Corentin Bouillaud.
00:24:17 - Nos salaires, les pieds !
00:24:20 Devant le tribunal de Marseille, les salariés réclament leur salaire.
00:24:24 Alors que la décision sur la légitimité du mouvement de grève
00:24:27 entamée depuis deux semaines sera décidée ce vendredi,
00:24:30 les syndicats continuent d'exprimer leur colère.
00:24:33 - Qu'il arrive, comme je vous le dis, on sera déterminés et on ira au bout.
00:24:36 Il ne s'agit pas là de défaite ou de victoire pour les uns ou pour les autres,
00:24:40 mais simplement de droit, du respect de nos salaires
00:24:44 et qu'on puisse retrouver le chemin du travail.
00:24:47 Depuis le 1er août, plusieurs salariés de Lazer Propreté,
00:24:51 chargés du nettoyage de la gare Saint-Charles, sont en grève.
00:24:54 Beaucoup affirment ne pas avoir perçu l'entièreté de leur salaire de ces derniers mois.
00:24:58 Mais l'entreprise accuse les grévistes
00:25:00 d'empêcher certains de leurs collègues de reprendre le travail.
00:25:04 - Quand on a un conflit, on doit dire pourquoi.
00:25:07 Et ça, c'est extrêmement flou et je maintiens,
00:25:09 et je l'ai prouvé par voie de dossier à l'inspection du travail,
00:25:11 que nous avons payé l'intégralité des salaires
00:25:14 qui étaient l'objet de la grève, on l'a entendu, sur toutes les antennes.
00:25:19 Face à l'accumulation de déchets à la gare,
00:25:21 le maire de Marseille, Benoît Payan, avait pris un arrêté jeudi dernier
00:25:25 obligeant la SNCF à nettoyer la gare
00:25:27 en raison des risques d'incendie et d'insalubrité.
00:25:30 - Et je vous le disais en lançant ce reportage,
00:25:35 on a reçu un communiqué de la préfecture des Bouches-du-Rhône
00:25:37 que vous allez découvrir à l'antenne.
00:25:39 Et effectivement, une deuxième opération de nettoyage des déchets
00:25:43 s'est déroulée cette nuit en gare de Marseille à Saint-Charles.
00:25:47 C'est la deuxième opération et d'autres opérations
00:25:50 sont organisées à chaque fois que cela sera nécessaire,
00:25:53 nous annonce la préfecture des Bouches-du-Rhône.
00:25:57 En fait, ce nettoyage a été effectué sous protection, me dit-on.
00:26:02 Marseille et les poubelles, les poubelles et Marseille,
00:26:05 c'est aussi le feuilleton.
00:26:06 Il n'y a pas que l'OM aussi.
00:26:08 On en parle souvent de ces problèmes de poubelles à Marseille, Mathieu.
00:26:12 - Oui, je crois que ça dure déjà depuis plusieurs décennies.
00:26:15 Je pense qu'il y avait déjà des reportages,
00:26:17 je pense dans les années 80-90 sur la propreté à Marseille.
00:26:20 C'est une ville qui est réputée comme ça.
00:26:22 Et ce qui est vraiment dommageable aussi, c'est que toutes les métropoles
00:26:24 se dégrappent en termes de salubrité publique.
00:26:29 Et là-dessus, la mairie, qui a quand même des compétences en la matière,
00:26:32 doit agir de plein droit.
00:26:35 Là, ce que je vois, c'est qu'on est face à un conflit social
00:26:38 entre des salariés et une entreprise privée
00:26:42 qui pénalise la vie des touristes,
00:26:44 qui pénalise la vie des riverains de la gare Saint-Charles.
00:26:47 Parce que pour Marseille, c'est quand même la vitrine
00:26:49 et la porte d'entrée de Marseille, c'est quand même sa gare.
00:26:51 - Dès que vous arrivez à Marseille, vous arrivez par la gare.
00:26:54 Et là-dessus, c'est un vrai sujet.
00:26:56 Donc moi, je pense que c'est un peu le drame en France,
00:26:58 c'est que les conflits sociaux, à chaque fois, se font, entre guillemets,
00:27:01 au détriment de la tranquillité de la vie publique.
00:27:05 Et on n'a vraiment pas encore, dans notre culture,
00:27:08 c'est toujours des conflits qui ne se résoutent jamais à l'amiable,
00:27:10 on va dire, et il faut absolument qu'il y ait des piquets de grève,
00:27:13 que ça parte un peu dans tous les sens.
00:27:15 Donc, dans ce type de conditions-là, la municipalité,
00:27:18 qui est le pouvoir public qui est en charge de la salubrité
00:27:21 et de la tranquillité de l'espace public, doit intervenir.
00:27:23 Et je suis assez d'accord avec ce qu'a fait le maire de Marseille,
00:27:25 de prendre cet arrêté pour pouvoir justement reprendre la main
00:27:29 et trancher un peu ce conflit.
00:27:30 Parce que de toute façon, que ce soit l'entreprise ou les grévistes,
00:27:34 chacun se sent dans son bon droit.
00:27:35 On peut comprendre les grévistes et on peut comprendre aussi l'entreprise.
00:27:38 - Mais in fine, ce sont les Marseillais qui trahissent.
00:27:41 Laurence Benhomme.
00:27:42 - Oui, et puis apparemment, donc là, pour le coup, pour la gare, c'est sous-traité.
00:27:45 - Ça a été traité, oui, voilà.
00:27:47 - On est sous une sous-traitance.
00:27:48 Donc on peut effectivement imaginer que les ordures soient retirées,
00:27:53 parce qu'il y a quand même un enjeu de salubrité publique,
00:27:55 enfin un enjeu d'intérêt général.
00:27:57 Il n'y a pas que le fait, les touristes qui se disent "c'est moche",
00:28:01 c'est pas seulement moche, il y a un moment où ça peut être dangereux.
00:28:05 - Les risques sanitaires.
00:28:06 - Voilà, exactement.
00:28:09 Et puis, bon, et donc éventuellement,
00:28:12 je veux dire que les gens ne soient pas pris en "otages"
00:28:15 et puis après, la municipalité qui traite avec son sous-traitant,
00:28:19 justement, peut-être en disant "vous résolvez vos problèmes avec vos employés".
00:28:25 Après tout, le service n'est pas rendu.
00:28:26 Je ne sais pas, ils ont peut-être les moyens de ne pas payer le service, la municipalité.
00:28:30 Et puis les sous-traitants qui vont avec leurs employés.
00:28:35 Bon, là, ils disent "ils ont tout payé".
00:28:36 Je ne vois pas pourquoi les gens...
00:28:39 On verra ce que dit le tribunal.
00:28:41 Bon, il manque peut-être des primes.
00:28:43 Je ne vois pas l'intérêt de faire grève où a priori, on n'est pas payé,
00:28:47 si tout va bien.
00:28:49 Donc, je suppose qu'il doit y avoir une raison à ces grèves.
00:28:51 Et après, sinon, hors de la gare, vous avez raison,
00:28:54 c'est endémique, je le disais chez vous, c'était avec vous déjà sur ce plateau.
00:28:57 J'ai habité à Marseille il y a longtemps.
00:28:59 - C'était avec moi, je vous confirme.
00:29:01 - Voilà.
00:29:02 Donc, il y a maintenant plus d'une vingtaine d'années, je dirais.
00:29:06 Et il y avait déjà des problèmes de poubelle et des reportages qui montraient...
00:29:10 Alors là, c'était pas dans la gare, c'était pas à Saint-Charles.
00:29:13 C'était dans les rues de Marseille, des amoncellements de poubelle.
00:29:16 Ça arrive de temps en temps.
00:29:17 - Bon, et puis, Marseille, c'est pas que ça aussi.
00:29:19 - Non.
00:29:20 - Et vous avez pu assister à la magnifique messe de l'Assomption ce matin,
00:29:25 en direct de la Basilique Notre-Dame de la garde à Marseille.
00:29:28 Vous avez pu la viser sur ces news.
00:29:29 Et c'est aussi ça, l'image de Marseille.
00:29:32 Ce sont aussi les calanques.
00:29:34 - Et quand on arrive...
00:29:35 Je veux dire, quand il n'y a pas de poubelle, quand on arrive...
00:29:37 D'ailleurs, la garde de Marseille, c'est magnifique.
00:29:39 - C'est une ville magnifique.
00:29:41 - Voilà, il y a la lumière.
00:29:43 La lumière est magnifique.
00:29:45 Évidemment, c'est une très, très belle ville.
00:29:47 - Allez, on marque une première pause, si vous le voulez bien.
00:29:49 Et puis, on reparlera aussi de Marseille sous un autre aspect, hélas.
00:29:52 Mais on marque une pause.
00:29:54 À tout de suite.
00:29:55 Rebonjour, il est quasiment 14 heures.
00:30:00 C'est la Parole aux Français été.
00:30:02 Nous sommes ensemble jusqu'à 15 heures.
00:30:04 On se retrouve avec mes deux invités dans quelques instants.
00:30:06 Mais tout de suite, on fait un point sur l'info.
00:30:08 Et l'info, c'est avec Somaya Labidi.
00:30:10 Rebonjour, Somaya.
00:30:12 - Bonjour Thierry, bonjour à tous.
00:30:13 À la une, la victime d'un viol barbara, Cherbourg,
00:30:16 est toujours entre la vie et la mort.
00:30:18 L'auteur présumé a été interpellé jeudi dernier
00:30:20 et placé en garde à vue.
00:30:22 Suite à ses aveux, l'homme de 18 ans a été mis en examen
00:30:25 et placé en détention provisoire.
00:30:27 Retour sur son profil avec Thibault Marcheteau.
00:30:30 - On en sait un petit peu plus concernant le profil
00:30:33 de ce principal suspect qui a avoué être l'auteur
00:30:36 des faits devant les enquêteurs.
00:30:37 Il s'agit d'Oumar N, âgé de 18 ans.
00:30:40 Né en 2004 de nationalité française,
00:30:43 il est défavorablement connu des services de police
00:30:46 selon la substitue du procureur de Coutances.
00:30:49 Il a été condamné à cinq reprises par le juge des enfants
00:30:52 pour des faits d'atteinte aux biens et de violence.
00:30:55 Également, une procédure de viol sur mineurs a été initiée
00:30:59 en 2019, mais classée sans suite par le parquet en 2020.
00:31:02 Et enfin, une procédure d'agression sexuelle
00:31:05 à l'encontre de sa sœur, qui est actuellement en cours
00:31:08 d'enquête. Pour l'heure, ce principal suspect a été placé
00:31:11 en détention provisoire et mis en examen pour viol
00:31:14 accompagné de torture ou d'acte de barbarie.
00:31:17 - Une affaire suivie de près par la secrétaire d'Etat
00:31:19 chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes,
00:31:22 Bérangère Couillard. En contact avec le sous-préfet
00:31:25 de Cherbourg, je suis de près l'évolution de l'état de santé
00:31:28 de la victime de l'atroce agression.
00:31:30 Les services de l'Etat, police, justice et les professionnels
00:31:32 de santé entourent sa famille.
00:31:34 "Je veux assurer ses proches du soutien du gouvernement",
00:31:37 a-t-elle écrit sur X, anciennement Twitter.
00:31:41 Dans le reste de l'actualité, c'est une grève qui ne fait
00:31:43 presque pas parler d'elle. Et pour cause, elle est presque
00:31:46 invisible. Pourtant, les assistants de régulation
00:31:49 de 69% des centres E15 sont en grève.
00:31:52 Mais comme ils sont classifiés personnels de santé,
00:31:54 ils restent assignés à leur poste. Résultat, la grève
00:31:57 n'impacte pas les services du SAMU et leurs revendications
00:32:00 sont au point mort.
00:32:03 Deux noyades en moins de 24 heures en Gironde,
00:32:05 dans des zones non surveillées. Hier matin, un homme âgé
00:32:08 de 54 ans s'est noyé au niveau de la plage centrale
00:32:12 de Soulac-sur-Mer et n'a pu être réanimé,
00:32:14 malgré l'intervention des secours.
00:32:16 La veille peu avant 21h, c'est une mère de famille
00:32:19 de 51 ans qui a perdu la vie à Lacanau.
00:32:21 La victime tentait d'aider ses deux enfants,
00:32:24 piégés dans le courant d'une baïne, avant de s'y noyer.
00:32:28 On connaît désormais le classement de Shanghai 2023.
00:32:32 Sans surprise, les universités américaines sont toujours
00:32:35 en tête de peloton. Harvard reste à la première place
00:32:38 pour la 22e année. Paris-Saclay arrive à la 15e position,
00:32:42 de quoi réjouir Emmanuel Macron et sa première ministre
00:32:45 dans des messages sur X-TUDE ont loué l'excellence
00:32:48 des formations à la française.
00:32:51 Et puis le bilan continue de s'alourdir à Hawaï.
00:32:55 Désormais, on dénombre 99 morts, un chiffre qui pourrait
00:32:58 doubler cette semaine, préviennent les autorités.
00:33:01 Au total, 1300 disparus ont été recensés
00:33:04 dans ces incendies, les plus meurtriers
00:33:07 en plus d'un siècle aux États-Unis.
00:33:10 Voilà pour l'essentiel de l'actualité à 14h, Thierry.
00:33:14 Merci beaucoup Soumaya. Merci mille fois.
00:33:16 Allez, c'est la dernière heure pour parler au français été.
00:33:20 Nous sommes ensemble jusqu'à 15h avec moi pour commenter
00:33:22 cette actualité. Je vous représente Laurence Benneux,
00:33:24 rédactrice en chef adjointe à France Soir.
00:33:26 Ça va, vous êtes en forme ?
00:33:28 Ça va toujours.
00:33:29 Mathieu Hoque, secrétaire général de Millénaire.
00:33:31 Ça va toujours.
00:33:31 Toujours en forme en ce moment.
00:33:32 C'est un très bon sujet à connaître.
00:33:34 Alors, on va en parler de Marseille.
00:33:36 Il y a quelques instants, on va reprendre la direction
00:33:38 de Marseille avec un aspect dont on se passerait bien,
00:33:41 dont les Marseillais se passerait bien, évidemment,
00:33:44 avec ces chiffres près d'un mort tous les 48 heures
00:33:46 à Marseille depuis le début du mois d'août.
00:33:48 Une violence qui se généralise dans la cité phocéenne,
00:33:51 plus seulement cantonnée à certains quartiers sensibles,
00:33:53 avec l'usage systématique d'armes à feu.
00:33:56 On sera dans quelques instants pour ouvrir le débat
00:33:59 avec Khaoutair Ben Mohamed, qui est fondatrice de Marseille.
00:34:02 En colère, on lui posera la question.
00:34:04 J'ai l'impression qu'on fait très, très souvent, hélas,
00:34:07 ce débat, mais d'abord, rappel des faits avec Nicolas Fontaine.
00:34:11 Grenoble, Lyon, Marseille ou même Cavaillon.
00:34:15 Cette année, la France fait face à une augmentation de la violence.
00:34:19 Depuis le début de l'année, dans la deuxième ville de France,
00:34:22 près de 35 personnes ont perdu la vie lors d'affrontements
00:34:24 entre bandes rivales sur fond de trafic de drogue.
00:34:27 Longtemps cantonnées au quartier nord,
00:34:29 cette violence est généralisée à l'ensemble de la ville.
00:34:32 Maintenant, il n'y a plus de lieu dit de règlement de compte.
00:34:38 Avant, on se réglait à coups de poing ou à coups de batte.
00:34:42 Et maintenant, automatiquement, on se règle à coups de calibre.
00:34:47 Dernier événement en date, ce dimanche, à Marseille,
00:34:50 un homme de 24 ans a été tué par balle près de la Cahiole,
00:34:54 une cité des quartiers sud de la ville.
00:34:56 Un meurtre qui survient seulement 24 heures
00:34:58 après celui d'un homme de 21 ans dans le 15e arrondissement.
00:35:01 Ça fait une quinzaine de jours,
00:35:03 c'est tous les soirs, tous les soirs, tous les soirs,
00:35:06 plusieurs coups de feu dans les cités marseillaises.
00:35:09 On a des blessés par balle et on a de nombreux décès par arme à feu.
00:35:14 Et face à ça, on a des colichiers qu'il faut le reconnaître en ce moment,
00:35:17 qui sont assez désemparés, dans des endroits profonds.
00:35:20 Dans la cité phocéenne, les forces de l'ordre sont dépassées.
00:35:24 Désormais, ce ne sont plus deux,
00:35:25 mais bien plusieurs clans qui s'affrontent au quotidien.
00:35:28 Mathieu Hocq, les chiffres sont hélas implacables.
00:35:33 35 personnes tuées, c'est quand même un triste record.
00:35:37 C'est un triste record, d'autant plus que c'est davantage
00:35:40 que l'année précédente, on avait eu 32 tuées à Marseille
00:35:43 dans des affaires de règlement de compte.
00:35:45 Donc, ça veut bien dire qu'il y a une augmentation de la violence
00:35:48 qui est structurelle à Marseille, mais d'ailleurs pas qu'à Marseille
00:35:52 et d'ailleurs pas qu'en France non plus,
00:35:53 puisque c'est un rapport d'ACA qui montre
00:35:56 que dans toutes les sociétés occidentales,
00:35:57 on a une augmentation à la fois du nombre d'actes de violence,
00:36:00 ça on le voit dans les chiffres du ministère de l'Intérieur,
00:36:02 et on a aussi une augmentation,
00:36:03 ça a été très bien décrit dans le reportage,
00:36:04 de la radicalité des faits de violence.
00:36:06 À l'époque, alors moi je n'étais pas encore là,
00:36:08 mais à l'époque, on se battait à coups de poing
00:36:11 ou on faisait des règlements de compte à main nue.
00:36:15 Maintenant, on sort les couteaux, les armes blanches et les armes à feu.
00:36:19 Les armes lourdes aussi.
00:36:20 Exactement, les armes lourdes, Kalachnikov, etc.
00:36:22 Et c'est pour ça aussi du coup qu'on a une augmentation du nombre de morts.
00:36:25 Le monde a bien changé Mathieu, vous savez.
00:36:27 Exactement.
00:36:27 Et là, on le déplore très souvent, très souvent autour de ce plateau.
00:36:30 Laurence, une réaction avant de retrouver notre invitée.
00:36:33 Oui, je voyais d'ailleurs, on voyait le dos de la police judiciaire.
00:36:37 Bon, ça me fait penser parce qu'il y a de plus en plus d'armes dans ces cités,
00:36:42 aussi parce qu'il y a une criminalité organisée.
00:36:46 Et donc, en fait, j'étais en train de penser,
00:36:47 heureusement qu'il y a eu ce moratoire sur cette réforme de la police judiciaire
00:36:51 qui avait créé beaucoup d'émotions, puisqu'on se demandait pourquoi.
00:36:54 On voulait changer finalement quelque chose qui marche.
00:36:57 Et ils ont un très bon taux d'élucidation.
00:37:00 Et j'étais en train de penser qu'en fait, il ne faut pas les réformer.
00:37:04 Il faudrait peut-être leur donner plus de monde, plus de moyens,
00:37:08 parce qu'il y a quand même un travail de fond.
00:37:10 Là, c'est pareil.
00:37:11 Je suis peut-être optimiste, mais moi, je ne peux pas imaginer qu'il n'y a rien à faire.
00:37:16 Évidemment, on ne peut pas tout résoudre.
00:37:18 Mais enfin, il y a certains phénomènes qu'on peut endiguer.
00:37:21 Donc, parce qu'il y a peut-être alors des armes, des meurtres par arme,
00:37:24 parce que des jeunes, voilà, il y a plus de violence parce que les armes se trouvaient là.
00:37:29 Mais enfin, si elles se trouvent là et s'il y a de plus en plus d'armes,
00:37:33 c'est aussi parce qu'il y a des criminalités organisées qui amènent ces armes,
00:37:37 des circuits d'approvisionnement.
00:37:39 Et ça, c'est la police judiciaire qui lutte contre tout ça et qui le fait bien.
00:37:44 Il faut simplement...
00:37:45 Bon, ben, ils ont le nombre qui sont...
00:37:49 On va retrouver Kaouter Ben Mohammed.
00:37:51 Bonjour, Kaouter.
00:37:53 Vous êtes fondatrice de Marseille en colère.
00:37:56 Merci d'avoir accepté de témoigner ce 15 août dans La Parole aux Français.
00:38:01 Comment réagissez-vous ?
00:38:03 35 personnes tuées, triste record dont on se passerait bien, dont vous vous passerez bien, évidemment.
00:38:09 Triste record ?
00:38:10 Je suis assez d'accord avec ce que vient de dire Satte Dame.
00:38:12 C'est-à-dire que tous les ans, malheureusement, nous comptons les morts.
00:38:15 Nous avons des espèces d'annonces faites par les ministères de l'Intérieur ou autres,
00:38:21 sauf que moi, je ne vois pas, en tant qu'habitant et en tant que personne engagée,
00:38:24 de réel moyen mis sur la table.
00:38:26 Nous ne réglerons pas ce problème dit de règlement de compte,
00:38:28 mais qui sont de véritables assassinats en bande organisée, comme l'a rappelé Madame,
00:38:32 avec la CRS 8 ou avec des effets d'annonce.
00:38:35 Moi, je le dis, et vous avez eu raison de le dire en préambule,
00:38:37 malheureusement, on se parle assez régulièrement sur votre plateau et ailleurs,
00:38:40 et je vous remercie de donner la parole, et on dit toujours la même chose.
00:38:43 Il y a deux volets, il y a le volet pénal et judiciaire.
00:38:46 Et effectivement, la police et la justice sont en sous-effectif
00:38:49 et en manque de moyens humains, matériels et financiers,
00:38:52 pour mener les enquêtes et pour que ces crimes soient punis,
00:38:55 et pour que limite il y ait peur de la prison pour certains.
00:38:58 Sauf que de l'autre côté, il faut avoir le courage politique et le courage humain
00:39:01 de dire qu'il y a une à deux générations qu'on va pouvoir difficilement sauver,
00:39:05 qu'il y a des gens qui ne seront pas sauvables,
00:39:07 mais il faut travailler sur l'avenir, et effectivement, je ne suis pas pessimiste,
00:39:11 je veux juste qu'on nous donne les moyens,
00:39:12 travailler sur l'avenir et sur les nouvelles générations.
00:39:15 Et ce n'est pas qu'un problème de sécurité lié au ministère de l'Intérieur
00:39:18 et d'effectifs de la police,
00:39:19 c'est un problème de politique publique et de politique de la ville.
00:39:22 Il faut désenclaver les quartiers, il faut détruire ces ensembles
00:39:25 où il n'y a que la drogue qui gangrène,
00:39:27 où il n'y a plus la République qui est présente,
00:39:29 où les écoles sont en très très mal état,
00:39:31 où les jeunes n'ont accès ni à la culture, ni à l'école,
00:39:33 il n'y a rien en fait, pour rentrer dans des cités à Marseille ou ailleurs,
00:39:36 tous les jeunes savent ce que veut dire "aha",
00:39:38 qui est le code pour prévenir que la police vienne,
00:39:40 mais tous les jeunes ne sont pas tous rentrés dans une bibliothèque.
00:39:42 Et tant qu'on ne réglera pas le problème de fonds,
00:39:44 qui est celui d'accès à un logement digne,
00:39:47 d'accès à l'école qui est vraiment une école qui vous apprend le métier,
00:39:50 et non pas juste y aller en mode garderie,
00:39:51 parce que les écoles aussi, c'est difficile pour les enseignants.
00:39:54 Vous m'entendez ? Allô ?
00:39:56 Oui, on vous entend, on vous entend, Cahoutère.
00:39:59 Tant qu'il n'y aura pas d'accès à la culture, d'accès au sport,
00:40:01 d'accès à la vie normale,
00:40:03 pour tous ces enfants qui n'ont pas d'autre perspective
00:40:05 que celle de chauffeur à 12 ans,
00:40:07 parce que tout ce qu'on leur offre, on ne pourra sauver personne.
00:40:09 Mais moi, parce que je suis maman aussi,
00:40:11 parce que je suis une ex-éducatrice,
00:40:12 je suis sûre qu'on peut sauver notre pays, qu'on peut sauver notre ville.
00:40:16 Mais face à des réseaux de criminalité
00:40:18 et des réseaux de trafiquants hyper organisés,
00:40:20 et qui ne s'élimitent pas à Marseille,
00:40:21 qui sont des réseaux internationaux,
00:40:23 il faut vraiment que les ministères compétents,
00:40:25 qui ont une compétence collective,
00:40:27 se réunissent, mettent les moyens,
00:40:29 et surtout en plein marchal, pas sur un mandat, monsieur,
00:40:31 mais sur 30 ans.
00:40:33 Mais Cahoutère, vous parlez de moyens, Cahoutère.
00:40:36 Cahoutère, vous parlez de moyens.
00:40:37 On sait qu'Emmanuel Macron a passé trois jours à Marseille.
00:40:41 On sait qu'il y a eu des moyens quand il a été mis en place à Marseille.
00:40:45 C'est une évidence, mais ce n'est pas assez.
00:40:49 Vous savez, c'est ce que je viens de vous dire.
00:40:51 On a mis 30 ans pour en arriver là.
00:40:52 On ne sauvera pas ça qu'en un seul mandat,
00:40:54 avec juste quelques moyens.
00:40:56 Oui, il a mis des moyens, le président, et on l'en remercie.
00:40:58 Sauf que ça reste insuffisant.
00:41:00 Dans une ville de plus d'un million d'habitants,
00:41:02 où il y a eu zéro investissement,
00:41:04 où il y a eu des épidémios,
00:41:05 c'est quand il y a eu des investissements,
00:41:06 à cause de la corruption qui s'est vue dans notre ville,
00:41:08 en particulier, mais pas que.
00:41:09 Les habitants n'ont pas vu la couleur de cet argent,
00:41:12 n'ont pas vu la couleur de ces investissements.
00:41:15 Vous rentrez dans les cités, c'est des ghettos à ciel ouvert.
00:41:17 Et comme je dis, malheureusement,
00:41:19 il y a certains endroits à Marseille qui sont le tiers monde de la France.
00:41:22 Et ce n'est pas normal qu'il y ait des endroits qui sont des ghettos.
00:41:24 Moi, je pense à ceux qui meurent, bien sûr,
00:41:26 à ces enfants qui s'entretuent.
00:41:28 Mais je pense à tous les enfants qui sont témoins de ça.
00:41:32 Vous savez, il y a trois jours, on m'a envoyé une vidéo,
00:41:34 300 fois, j'ai dû l'ouvrir, je l'ai publiée sur les réseaux sociaux,
00:41:36 elle a choqué beaucoup.
00:41:37 Parce qu'un meurtre a été, vous avez dû le voir,
00:41:40 à la résidence de la Granière, filmé en direct.
00:41:42 Il y a des enfants qui voyaient ça par leur fenêtre
00:41:44 et c'est malheureusement quotidien.
00:41:46 Nous avons eu des fusillades mercredi, jeudi, vendredi,
00:41:49 samedi et dimanche à Marseille,
00:41:50 y compris dans les quartiers résidentiels.
00:41:52 Ça ne peut plus durer.
00:41:53 Et pour ceux qui s'entretuent, qui sont partie prenante,
00:41:56 qui sont à la fois victimes et partie prenante
00:41:57 de ce trafic de ces assassinats,
00:41:59 et pour les milliers d'habitants qui sont pris en otage,
00:42:01 pour le coup j'ose dire et j'ose utiliser cette expression
00:42:03 qui est violente, mais c'est la vérité,
00:42:05 parce qu'ils n'ont pas les moyens d'habiter ailleurs
00:42:07 et dont les enfants, et dont les parents et les grands-parents
00:42:09 sont victimes malheureusement quotidiennement
00:42:11 de ce théâtre de violences et d'assassinats.
00:42:13 - Je vous garde encore quelques instants,
00:42:14 on poursuit le débat avec mes deux invités.
00:42:16 Mathieu Occar.
00:42:17 - Moi je suis d'accord avec une partie du diagnostic
00:42:20 qui a été fait.
00:42:21 Moi je viens aussi d'un de ces type de quartiers,
00:42:23 mais à Angers, donc ça peut vous faire sourire,
00:42:25 mais au rapport à Marseille.
00:42:26 Mais la réalité en fait de la politique de la ville,
00:42:29 c'est qu'il y a 40 milliards d'euros,
00:42:31 donc le plan Marshall un peu,
00:42:33 le plan Marshall dans les cités a déjà existé.
00:42:35 Il y a déjà 40 milliards d'euros qui ont été déversés dans les cités,
00:42:38 on n'a pas vraiment vu la couleur.
00:42:40 Le point que je vois déjà, c'est que d'une part,
00:42:42 la ghettoïsation au départ qui était,
00:42:45 donc issue des années 70-80,
00:42:46 plutôt focalisée à Paris, Lyon et Marseille,
00:42:49 s'est élargie sur tout le territoire national.
00:42:52 Et vous avez ça dans les villes moyennes,
00:42:54 vous avez ça aussi dans les autres grandes métropoles,
00:42:56 on pense à Nantes, on pense à Bordeaux, etc.
00:42:59 Et donc ça veut dire que les moyens aujourd'hui,
00:43:01 ils sont mis par l'État.
00:43:03 Mais le problème, c'est que la délinquance
00:43:05 et la criminalité organisée est étalée sur tout le territoire.
00:43:08 Donc il y a déjà un premier point,
00:43:09 c'est comment on est capable de récupérer autant de quartiers,
00:43:12 parce qu'il y a 1 500 quartiers dans la politique de la ville
00:43:14 qui sont prioritaires.
00:43:15 1 500, ça veut dire qu'il y en a 15 par département en moyenne.
00:43:18 Donc déjà, c'est le premier point.
00:43:20 Donc il faut répondre à cette problématique
00:43:22 sur tout le territoire national.
00:43:23 Et puis ensuite, là, le point auquel elle soulève et intéressant,
00:43:26 c'est que ça se fera d'une manière globale,
00:43:28 c'est sûr, et sur un temps très long.
00:43:30 Pour combattre la criminalité organisée,
00:43:33 le problème, c'est d'identifier et de poser le bon diagnostic.
00:43:35 La criminalité organisée aujourd'hui en France,
00:43:38 le diagnostic qui est fait, et qui est fait notamment
00:43:39 par l'Index global de la criminalité organisée,
00:43:41 qui traite de toutes les criminalités organisées
00:43:44 dans le monde entier, dans tous les pays du monde entier,
00:43:46 c'est que la criminalité organisée française,
00:43:48 elle est très forte, très, très forte.
00:43:50 Elle est quasiment au même niveau que des pays comme les États-Unis,
00:43:52 le Nigeria, le Mexique, etc.
00:43:54 Mais elle est très étalée.
00:43:55 Et en fait, on a de très petits nombreux points de deal
00:43:58 qui sont peu structurés.
00:44:00 Il n'y a pas un grand réseau comme en Colombie
00:44:02 ou comme aux États-Unis, un grand réseau de criminels organisés.
00:44:05 C'est plutôt des petits points de deal.
00:44:07 Et donc, c'est beaucoup plus difficile pour la police
00:44:09 qui a des moyens, et vous l'avez très bien rappelé,
00:44:10 qui a des moyens de pouvoir intervenir
00:44:12 et de démenter tous ces quartiers.
00:44:14 Je vous fais réagir dans quelques instants, Laurence.
00:44:15 Juste une dernière intervention, Kaouter Benmohammed.
00:44:19 Dernier mot, vous espérez quoi ?
00:44:21 Je vous ai déjà posé cette question-là,
00:44:23 mais j'ai l'impression de me répéter.
00:44:25 Vous espérez quoi ? Vous attendez quoi ?
00:44:26 En deux mots, Kaouter.
00:44:27 J'ai aussi l'impression de me répéter,
00:44:30 c'est que vraiment tous les ministères,
00:44:32 et je le redis, c'est un temps long en fait
00:44:34 de résoudre ces problèmes.
00:44:35 Il faut arrêter de croire qu'on va régler ça
00:44:36 avec un effet d'annonce ou avec la voix d'une troupe de police
00:44:39 ou la construction d'un commissariat.
00:44:41 C'est un temps long et il faut vraiment qu'il y ait
00:44:43 de la cohésion de compétences entre tous les ministères,
00:44:46 que ce soit celui de l'intérieur, du logement, de l'éducation,
00:44:49 du sport et de l'enseignement.
00:44:50 Ça, c'est le premier point.
00:44:51 Et moi, je voudrais encore avoir une aiguëlante, s'il vous plaît,
00:44:54 contre les consommateurs, parce que, comme l'a dit le monsieur,
00:44:57 ça s'est étendu aujourd'hui sur tout le territoire
00:45:00 et j'ai compris qu'il y avait des petits témoignages...
00:45:01 Je vous interromps, Kaouter, parce que priorité au direct,
00:45:05 on a le Ministre de la Transition écologique
00:45:07 qui s'est rendu sur place dans les Pyrénées-Orientales
00:45:12 avec ces trois communes qui ont été touchées
00:45:14 par de violents incendies.
00:45:17 Priorité au direct.
00:45:18 Excusez-nous, Kaouter, Ben Mohammed,
00:45:20 mais on a bien retenu votre message.
00:45:23 - Merci.
00:45:24 - Donc, Christophe Béchut qui se déplace, évidemment.
00:45:27 Et on l'avait dit, les ministres ne sont pas totalement en vacances,
00:45:32 même s'ils le sont.
00:45:33 Et on le voit, Mathieu Hoog, dès qu'il se passe quelque chose,
00:45:36 effectivement, les ministres ont bien retenu le message
00:45:40 qui leur a été donné par la Première ministre Elisabeth Borne
00:45:43 et par le président de la République Emmanuel Macron.
00:45:46 C'est important qu'il se déplace.
00:45:47 - C'est très important.
00:45:48 On se souvient aussi, Aurore Berger et Jean-Luc Mélenchon,
00:45:51 Aurore Berger et...
00:45:53 - Alors, attendez, on va peut-être écouter le dialogue.
00:45:55 On entend très mal. Je vous ai interrompu.
00:46:05 On va voir.
00:46:07 On entend très mal. Mathieu, excusez-moi.
00:46:10 - Non, effectivement, Elisabeth Borne, Aurore Berger
00:46:12 s'étaient aussi déplacées.
00:46:13 C'est important que le gouvernement puisse montrer
00:46:15 qu'il est actif, même lors de ces périodes estivales,
00:46:18 parce que ça reste, entre guillemets, des employés des Français.
00:46:22 Et donc, c'est important qu'il y ait une présence gouvernementale
00:46:25 sur l'ensemble des sujets et que nous puissions commenter
00:46:28 en ce moment.
00:46:29 - Laurence Bonneux.
00:46:30 - Oui, après, on va voir.
00:46:32 - Les ministres sont au travail.
00:46:33 - Oui, les ministres sont au travail.
00:46:35 Les ministres se déplacent.
00:46:36 On va voir après qu'est-ce qu'il dit.
00:46:39 Est-ce qu'il fait des propositions ?
00:46:42 - C'est important parce que, je ne sais pas si vous vous souvenez,
00:46:44 mais l'an dernier, il y a eu énormément d'incendies.
00:46:47 Et on avait reproché notamment à Christophe Béchut
00:46:51 d'avoir été absent des différentes scènes d'incendie.
00:46:55 - Il a appris.
00:46:56 - Exactement, il a peut-être appris parce qu'effectivement,
00:46:58 on lui avait reproché ça.
00:46:59 Il avait répondu en disant que lui ne voulait pas faire
00:47:01 justement des effets d'annonce, se déplacer sur le terrain
00:47:04 inutilement et c'était plutôt Gérald Darmanin
00:47:06 qui avait été, qui peut-être, qui avait plus d'expérience
00:47:10 dans l'exercice d'un poste au gouvernement,
00:47:12 qui a justement pris la lumière sur la question
00:47:14 des incendies l'été dernier.
00:47:16 - Allez, il nous reste 6 minutes avant la pause.
00:47:19 On va évoquer maintenant un sujet de circonstance
00:47:21 au cœur de l'été.
00:47:22 Ce sont les problèmes auxquels sont confrontés
00:47:24 nos stations balnéaires et notamment les élus
00:47:27 de ces stations balnéaires sont confrontés
00:47:29 aux tensions permanentes pour éviter les incidents
00:47:31 et que les touristes passent les meilleures vacances possibles.
00:47:34 Allez, je vous amène du côté de La Baule
00:47:36 et on va retrouver Jean-Baptiste Brune
00:47:38 qui est directeur de la communication
00:47:40 de la ville de La Baule et Scoublac.
00:47:42 Bonjour Jean-Baptiste Brune, soyez le bienvenu.
00:47:44 - Bonjour.
00:47:45 - Vous n'êtes pas totalement en vacances finalement,
00:47:47 c'est ça ?
00:47:48 C'est que les élus, tous les maires d'ailleurs
00:47:51 de ces stations balnéaires sont mobilisés
00:47:53 au combien pour faire en sorte que les vacanciers
00:47:55 passent les plus belles vacances ?
00:47:57 - Tout à fait, pleinement.
00:47:58 C'est vrai que c'est une mobilisation
00:47:59 de chaque instant.
00:48:00 C'est une mobilisation toute l'année,
00:48:02 puisqu'on prépare cette saison estivale toute l'année,
00:48:04 mais c'est encore plus une mobilisation l'été
00:48:06 pour que les vacances et puis la vie au quotidien
00:48:12 pour nos résidents se passe de façon sereine
00:48:14 sur notre commune, notamment en période estivale
00:48:17 avec un accroissement de la population
00:48:19 qui est multiplié, je le rappelle chez nous,
00:48:20 à La Baule par 10.
00:48:21 Nous sommes 18 000 l'hiver et nous passons
00:48:23 à 180 000 habitants l'été.
00:48:25 - Alors quels sont les chantiers prioritaires
00:48:27 quand on prépare une telle saison pour justement
00:48:29 faire face à cette population qui se multiplie
00:48:32 par 10, vous l'avez dit ?
00:48:34 - Alors il y a plusieurs chantiers effectivement.
00:48:36 Il y a la célébrité publique, il y a tout un tas de sujets,
00:48:39 les animations entre autres, et un sujet fondamental
00:48:41 qui est effectivement la sécurité.
00:48:43 La sécurité de nos concitoyens, des résidents,
00:48:47 mais aussi des vacanciers bien sûr.
00:48:49 Avec une population qui augmente par 10,
00:48:51 nous avons mécaniquement et arithmétiquement,
00:48:54 je dirais, des incivilités qui augmentent.
00:48:57 Et c'est vrai que nous avons augmenté les effectifs
00:49:00 de notre police municipale, nous sommes à 30 agents
00:49:02 à l'année, et nous avons recruté 6 agents
00:49:05 temporaires de police municipale, ce qu'on appelle
00:49:07 des ATPM, pour faire face aux incivilités
00:49:10 de cet été, et nous complons également cela
00:49:13 avec notre plan Vigiplage, qui consiste à surveiller
00:49:17 les établissements de plage et la plage de la Bôle
00:49:20 à hauteur de 100 000 euros.
00:49:21 - Alors, vous le dites, la plage de la Bôle est considérée
00:49:24 comme l'une des plus belles plages d'Europe.
00:49:27 Vous avez embauché également, je suppose,
00:49:30 des maîtres nageurs en surplus, parce que la longueur
00:49:33 de la plage de la Bôle, rappelez-nous ?
00:49:35 - Alors 5,4 km pour être précis, nous avons 6 postes
00:49:38 de secours, et nous avons effectivement recruté
00:49:41 des sauveteurs, des étudiants ou des jeunes en général,
00:49:45 qui reviennent d'une année sur l'autre, puisque l'expérience
00:49:47 leur plaît, et puis ils sont encadrés par des renforts
00:49:50 CRS que nous avons également, qui sont sur un total
00:49:53 d'effectifs de 80 personnes à peu près.
00:49:55 - Alors les priorités, c'est donc effectivement
00:49:57 la propreté aussi, je suppose, parce qu'il faut gérer
00:49:59 tout ça, cet afflux, 180 000 personnes,
00:50:03 ça fait également des déchets.
00:50:05 - Tout à fait, nous multiplions les cadences,
00:50:08 le rythme de fréquence du passage des camions,
00:50:11 et en termes de propreté urbaine, nous augmentons
00:50:13 également les fréquences sur les petites poubelles
00:50:15 que vous voyez aux abords de nos plages,
00:50:17 et puis à la Bôle, on aime bien innover,
00:50:19 on aime bien tester de nouvelles choses,
00:50:21 et c'est vrai que nous avons également mis en place
00:50:23 sur la promenade de mer, des poubelles connectées,
00:50:26 qui nous permettent en fait, dès qu'elles sont pleines,
00:50:28 de pouvoir envoyer une alerte au service,
00:50:30 et ainsi mieux anticiper les rotations de nos agents.
00:50:33 - Vous avez évoqué très justement la sécurité,
00:50:36 vous avez mis des moyens en plus, des caméras,
00:50:38 racontez-nous.
00:50:39 - Tout à fait, nous avons à peu près 200 caméras
00:50:42 sur la commune de la Bôle uniquement,
00:50:45 ce qui est beaucoup plus que Nantes et son agglomération,
00:50:48 pour vous donner un ordre d'idées,
00:50:50 et puis nous avons 30 effectifs de police municipale,
00:50:53 6 effectifs de police municipale pour la saison,
00:50:56 nous avons également des placiers pour gérer les incivilités
00:50:58 au niveau du marché, et puis nous avons une brigade
00:51:01 équestre qui, pas plus tard qu'hier, est intervenue
00:51:04 pour arrêter une personne qui avait commis un délit,
00:51:08 donc ce n'est pas qu'une brigade dite esthétique,
00:51:12 c'est une brigade effective, et puis nous avons également
00:51:15 les renforts de la police nationale avec une compagnie complète
00:51:18 de CRS et 20 agents qui sont détachés du commissariat de Nantes.
00:51:24 - Je vous garde quelques instants encore,
00:51:25 réaction avec mes invités, c'est du travail de préparer
00:51:28 une saison pour une station comme la Bôle,
00:51:29 mais comme toutes les stations balnéaires.
00:51:31 - Je suis d'accord, et je trouve que la philosophie
00:51:33 qui est décrite par monsieur est vraiment la bonne,
00:51:36 c'est-à-dire que la surpopulation, on peut penser que c'est un problème,
00:51:40 en soi c'est aussi quand même un point positif pour les acteurs
00:51:43 du secteur touristique qui ont été surtout beaucoup fragilisés
00:51:46 depuis les différentes crises sanitaires,
00:51:48 enfin la crise sanitaire et les différents confinements,
00:51:50 donc là-dessus c'est un point qui est positif,
00:51:52 et moi je pense qu'il faut effectivement être plutôt
00:51:54 dans une démarche de réguler, au lieu de réguler, pardon,
00:51:57 de mieux accompagner les acteurs du secteur touristique
00:52:00 pour pouvoir justement mieux accueillir la surpopulation touristique.
00:52:04 - Laurence Bonneux.
00:52:05 - Oui, bien sûr, et puis aussi je pense que,
00:52:07 enfin il n'en a pas parlé, je l'ai vu moi en Vendée,
00:52:10 mais bon effectivement la Bôle c'est une plage qui est magnifique,
00:52:14 les alertes antiterroristes aussi, moi j'ai eu l'impression
00:52:20 qu'elles étaient présentes aussi sur les remblées par exemple,
00:52:24 quand il y a des gens, vous savez ces blocs de béton,
00:52:28 enfin le monsieur n'en a pas parlé, mais je suppose que c'était aussi
00:52:31 au cœur des préoccupations de la ville.
00:52:33 - Vous avez pris des mesures Jean-Baptiste Brune,
00:52:35 la question que vous pose Laurence Bonneux
00:52:37 sur potentiellement les attaques antiterroristes,
00:52:39 vous avez pris des mesures spécifiques ?
00:52:41 - Oui, tout à fait, pour toutes les manifestations d'envergure,
00:52:44 nous mettons en place des dispositifs comme ce qu'on appelle
00:52:46 des barrières bava, de fabrication israélienne,
00:52:49 qui empêchent les camions de venir, des blocs de béton,
00:52:51 effectivement vous en avez parlé, et puis pour rebondir sur vos propos,
00:52:55 nous avons la force sentinelle, le plan Vigipirate,
00:52:58 qui vient de temps en temps en renfort sur les événements d'envergure,
00:53:02 et puis pour compléter, je dirais, c'est vrai que le renseignement
00:53:06 et essayer d'anticiper les actes d'incivilité,
00:53:09 c'est tout aussi important que de les traiter,
00:53:12 et c'est vrai que nous avons par exemple mis en place également
00:53:14 à La Baule le bouton H-Call, donc c'est un bouton d'alerte
00:53:17 que nous mettons en place chez nos commerçants,
00:53:19 et en fait avec un simple clic, notre police municipale
00:53:22 est alertée via notre centre de surveillance urbain
00:53:25 avec nos 200 caméras.
00:53:27 Dernière question, la saison est bonne, en deux mots,
00:53:31 et il fait beau aujourd'hui à La Baule ?
00:53:33 Alors vous connaissez bien, je crois, la ville,
00:53:36 vous savez bien qu'à La Baule il fait plusieurs fois beau par jour,
00:53:38 c'est ce qu'on aime dire, mécaniquement sur la côte ouest,
00:53:41 c'est vrai qu'on n'a pas bénéficié d'une météo
00:53:45 que l'on peut connaître dans le sud,
00:53:48 il y a une légère baisse de fréquentation,
00:53:50 mais les chiffres d'août sont très nettement repartis à la hausse.
00:53:53 Vous êtes un très bon communicant, vous saluerez de ma part
00:53:55 le maire de La Baule, Franck Louvrier, évidemment.
00:53:57 Avec plaisir.
00:53:58 Et je rappelle que vous êtes directeur de la communication
00:54:00 de la ville de La Baule et Scoublac, c'est Jean-Baptiste Brune
00:54:03 que je salue évidemment.
00:54:04 Merci d'avoir accepté de témoigner en ce 15 août.
00:54:07 On va marquer une pause si vous le voulez bien,
00:54:09 et on parlera d'un problème des éleveurs qui font face
00:54:13 à un problème de sécheresse dans les Pyrénées-Orientales
00:54:15 et qui sont hélas obligés d'abattre une partie de leur troupeau.
00:54:19 Une vraie problématique.
00:54:21 On leur donnera la parole.
00:54:22 A tout de suite.
00:54:23 Soyez les bienvenus, il est 14h30, c'est La Parole au français été,
00:54:31 la dernière ligne droite, puisque nous sommes ensemble jusqu'à 15h.
00:54:34 Avec moi pour ma compagnie en ce 15 août,
00:54:36 Laurence Benneux, rédactrice en chef adjointe à France Soir,
00:54:39 et Mathieu Hoque, secrétaire général au Millénaire.
00:54:42 Soyez bienvenus.
00:54:44 On va évoquer maintenant, je le disais avant cette pause publicitaire,
00:54:47 la dramatique situation de certains agriculteurs dans les Pyrénées-Orientales.
00:54:51 Une trentaine d'agriculteurs, je le disais,
00:54:54 paient les conséquences de la sécheresse.
00:54:56 L'herbe pousse peu, avec le manque de puits,
00:54:59 les stocks de foin sont donc très limités,
00:55:01 et faute de nourriture, oui je dis bien faute de nourriture,
00:55:04 ils sont obligés parfois d'abattre une partie de leur troupeau.
00:55:07 Regardez ce reportage, et on va retrouver tout de suite,
00:55:11 plutôt Corinne Parasol, qui est agricultrice
00:55:14 et membre de la Chambre d'Agriculture des Pyrénées-Orientales.
00:55:19 Bonjour Corinne Parasol, merci d'accepter de témoigner
00:55:23 dans la parole aux Français aîtés.
00:55:25 C'est un véritable drame que certains de vos collègues
00:55:29 sont en train de vivre, racontez-nous.
00:55:31 Effectivement.
00:55:33 On a subi une sécheresse déjà l'année dernière,
00:55:36 qui a malheureusement attaqué les stocks de foin qu'on avait.
00:55:41 Au printemps on n'a pas eu de puits,
00:55:43 et du coup il n'y a pas de production d'herbe et de métaille,
00:55:49 qui sont des céréales immatures qu'on récolte au printemps.
00:55:54 Effectivement, du coup il n'y a plus de foin.
00:55:57 La situation est comment ? Elle est alarmante Corinne Parasol ?
00:56:02 Oui, oui, elle est alarmante,
00:56:04 ça fait des semaines qu'on n'a pas vu de puits,
00:56:08 et effectivement ça veut dire que non seulement
00:56:11 on n'a pas eu de foin au printemps, sur la première coupe,
00:56:14 puisqu'on est en altitude, le gros du stock se fait à ce moment-là,
00:56:18 et en plus là, quand les vaches vont redescendre,
00:56:21 quand les vaches, enfin tous les animaux vont redescendre des estivins,
00:56:25 il n'y aura rien à pâturer en bas.
00:56:28 Comment vous organisez alors Corinne ?
00:56:33 Là on essaie de récupérer,
00:56:36 alors normalement on arrive à trouver du foin assez facilement,
00:56:40 cette année il y a la sécheresse en Espagne aussi,
00:56:43 qui met la pression sur la vente du foin et qui a fait augmenter les tarifs.
00:56:47 Du coup ça reste assez compliqué pour trouver du foin à des prix corrects,
00:56:50 surtout avec le prix du transport.
00:56:52 Et donc il y a une trentaine d'agriculteurs qui sont obligés
00:56:55 de réfléchir à l'abattage d'une partie de leurs troupeaux, c'est ça ?
00:57:00 Effectivement, s'ils n'ont pas de stock et s'ils n'ont pas les moyens d'acheter du fourrage,
00:57:05 ils vont devoir se séparer d'une partie du troupeau.
00:57:08 Et est-ce que vous vous êtes personnellement touchée Corinne ?
00:57:12 Nous, là sur le coin où je suis, pour l'instant ça va,
00:57:17 on attend de voir ce que ça va donner la descente d'estivins,
00:57:22 ça marque quand même très mal pour l'instant, même chez nous.
00:57:26 Et là la sécheresse elle est dans tout le département.
00:57:30 Vous restez avec nous au Nouveau Débat avec mes invités.
00:57:33 Laurence Benneux, c'est terrible pour un agriculteur d'être obligé d'abattre ses bêtes,
00:57:38 parce qu'il n'y a pas de fourrage.
00:57:41 C'est affreux, c'est affreux.
00:57:42 Donc la dame elle expliquait que comme c'était difficile en Espagne,
00:57:46 ça avait fait augmenter les prix puisqu'il y avait eu de la sécheresse en Espagne.
00:57:49 Je pense que c'est pas très rare la sécheresse en Espagne.
00:57:52 Donc c'est ce qui les mettait en difficulté.
00:57:55 Est-ce que c'est pas possible, je pose une question très naïve,
00:57:58 est-ce que c'est pas possible malgré tout d'avoir du fourrage un peu plus du nord de la France,
00:58:03 parce que là ils n'ont pas de chance, on parle d'une région en particulier,
00:58:09 mais il y a quand même beaucoup plus ces derniers temps sur le reste du territoire.
00:58:13 Est-ce qu'on ne peut pas imaginer une solidarité entre...
00:58:16 On va poser la question à Corinne, nous avons entendu l'analyse de Laurence Benneux,
00:58:22 est-ce qu'il ne peut pas y avoir une espèce de solidarité avec des agriculteurs,
00:58:27 peut-être d'autres régions moins impactées ?
00:58:30 Alors effectivement on a eu des coups de téléphone, la solidarité française elle y a été,
00:58:36 les autres agriculteurs ont bien joué le jeu.
00:58:38 Le problème c'est le coût du transport qui augmente la facture.
00:58:42 Et on est dans un coin où on ne peut pas charger les camions au maximum,
00:58:49 dû à un pont, les camions ne peuvent pas passer,
00:58:52 du coup le coût du transport augmente puisqu'on ne peut pas charger le camion complètement.
00:58:59 Mathieu Hawke ?
00:59:00 Pour moi ce cas-là c'est typiquement l'exemple le plus probant
00:59:04 du fait que la France traverse une crise de la production agricole.
00:59:07 Là en l'occurrence c'est tiré par des événements naturels
00:59:12 qui auront vocation à se produire davantage,
00:59:16 mais dans tous les cas ça n'empêche pas que le diagnostic est le suivant,
00:59:19 c'est que la France souffre d'une crise de la production agricole.
00:59:22 Or la crise alimentaire qui est issue de la guerre en Ukraine
00:59:26 a véritablement marqué le retour de l'alimentaire
00:59:29 comme un des éléments de la puissance pour pouvoir peser dans le concert des nations.
00:59:33 La Russie l'utilise à dessein vis-à-vis des autres pays du Sud,
00:59:37 notamment des pays d'Afrique, parce qu'ils exportent massivement leur blé là-bas.
00:59:42 Là-dessus l'Union Européenne, avec la fameuse politique agricole commune,
00:59:46 n'a pas réussi à enrayer un point qui me paraît essentiel,
00:59:49 c'est que les prix des intrants pour les producteurs agricoles français et européens
00:59:55 ont explosé parce que l'Union Européenne s'est organisée
00:59:59 pour avoir une dépendance vis-à-vis des autres pays tiers sur ce type de sujet.
01:00:03 Ça renchérit les coûts de production et ça entraîne à cette crise de production.
01:00:10 Et aussi je vois deux autres contraintes qui sont fortes dans le milieu agricole.
01:00:16 C'est d'une part les normes environnementales et les différentes normes sanitaires
01:00:20 qui sont très importantes et qui pèsent sur le quotidien des éleveurs et des agriculteurs
01:00:25 d'un point de vue plus général et qui organisent une concurrence déloyale
01:00:29 entre les agriculteurs français à l'égard des autres pays de l'Union Européenne
01:00:34 et d'autre part des pays tiers, donc indiens, chinois, brésiliens, etc.
01:00:40 Et d'autre part on a une contrainte qui me paraît plus politique,
01:00:44 qui est sur les espèces immatérielles, qui alimente la crise d'évocation
01:00:47 qui est liée aux escrologistes qui ont tendance à vouloir saccager
01:00:52 les productions agricoles qu'ils jugent pas assez vertes
01:00:56 et qui alimentent la crise d'évocation dans le milieu agricole.
01:00:59 Corinne, vous êtes membre de la Chambre d'Agriculture des Périnées-Orientales.
01:01:03 Quelles sont les actions que vous avez menées pour aider vos collègues ?
01:01:07 On a fait des rencontres avec le ministre, les préfets, les sous-préfets.
01:01:14 Là on est en train d'essayer de voir avec la région pour avoir de l'aide.
01:01:19 Effectivement c'est une crise qui risque de se reproduire.
01:01:23 Il faut trouver des solutions durables aussi.
01:01:26 Il y a des retenues d'eau, il y a quand même des investissements à faire
01:01:31 qui nous permettraient de nous protéger.
01:01:33 Après l'adaptation climatique n'est pas une évidence non plus.
01:01:37 Sur des territoires comme les nôtres, ça va être quand même compliqué
01:01:41 de faire autre chose que du pastoralisme, puisque c'est la vocation même de ce territoire.
01:01:46 Qu'est-ce que vous demandez très concrètement Corinne ?
01:01:49 Là on a besoin d'aide pour le transport, qui allégerait les factures.
01:01:54 On a besoin aussi que les assurances jouent leur rôle,
01:02:01 puisqu'aujourd'hui en 2023 ont été mis en place les assurances récoltes.
01:02:07 Donc il faut que dans un cas de sécheresse comme ça,
01:02:11 il faut que l'assurance joue son rôle d'assurance.
01:02:14 Est-ce que vous avez déjà quantifié les pertes et les conséquences financières pour vos collègues ?
01:02:19 Est-ce que vous avez déjà un chiffre que vous pouvez nous donner ?
01:02:22 On a fait une première estimation, on est pratiquement à un million d'euros.
01:02:26 Un million d'euros ?
01:02:28 L'achat et le transport du foin, et puis des compléments,
01:02:35 parce qu'au-delà du fourrage, les céréales n'ont rien donné non plus.
01:02:41 Donc voilà, il y a des compléments alimentaires qu'il faudra acheter aussi.
01:02:46 Mathieu Hocq, un dernier commentaire sur le sujet ?
01:02:49 Je pense que c'est vraiment dramatique.
01:02:52 J'ai vraiment une pensée pour le monde agricole qui souffre de différentes crises.
01:02:57 Je disais une crise de production, une crise d'évocation.
01:03:01 Et je pense que depuis l'été dernier, on se rend compte progressivement
01:03:06 que la France n'est plus souveraine d'un point de vue alimentaire,
01:03:09 alors que c'est, comme je l'ai rappelé tout à l'heure,
01:03:11 hyper important dans les rapports de force avec les autres nations.
01:03:15 Et ça, c'est lié à des défauts liés à l'Europe, il faut le dire,
01:03:19 et aussi des défauts liés à notre modèle français,
01:03:21 qui comporte un certain nombre de fragilités structurelles.
01:03:24 Là-dessus, on est sur la question des éleveurs,
01:03:26 mais dans la filière aussi végétale, on a des fragilités structurelles
01:03:29 sur un certain nombre de filières, notamment les fruits et légumes,
01:03:32 sur le blé, qui font qu'on n'est plus capable aujourd'hui, la France,
01:03:35 d'exporter comme on exportait autrefois.
01:03:37 Laurence ?
01:03:38 Il y a peut-être aussi un petit problème d'anticipation quand même,
01:03:41 de gestion de l'eau, aussi en amont.
01:03:45 J'avais entendu un maire, justement, du sud-ouest,
01:03:49 il y a quelques mois, au début du printemps,
01:03:53 qui s'indignait parce qu'il disait que pendant l'hiver,
01:03:58 on avait laissé quelque chose, il y a un barrage,
01:04:01 quelque chose comme 90% d'eau douce,
01:04:04 c'était une retenue très très importante,
01:04:07 partir à la mer, parce qu'il y a de l'eau en France,
01:04:11 on ne peut pas, ce n'est pas vrai, autant on peut dire qu'il n'y a pas
01:04:16 de pénurie d'eau, à l'échelle de la planète, il y a une eau
01:04:19 qui est mal répartie, il se trouve qu'on a la chance d'habiter
01:04:22 dans un pays où il y a de l'eau, donc il y a peut-être quand même
01:04:25 à se pencher sur une gestion, une vraie gestion de l'eau,
01:04:29 simplement plutôt que d'aller dire aux gens,
01:04:31 "bon, ben attention, si on manque d'eau, on va vous mettre
01:04:34 un xième impôt si vous prenez votre douche plus longtemps",
01:04:38 ce qui est évidemment parfaitement ridicule.
01:04:40 Donc moi je me dis qu'une situation comme ça, malgré tout,
01:04:44 surtout dans des régions du Sud, il y a des mesures,
01:04:48 ça peut être anticipé, il y a peut-être des mesures
01:04:50 à prendre en amont.
01:04:52 - Coïn, Parasol, vous êtes d'accord avec ça ?
01:04:54 - Pas tout à fait d'accord, c'est un de nos chevals de bataille,
01:04:58 effectivement on a de l'eau qui coule, on a de l'eau en cantonnée,
01:05:02 mais effectivement la gestion fait qu'elle part à la mer.
01:05:06 Et dire que dans quelques années on va dessaliniser
01:05:08 pour récupérer cette eau, il y a des aberrations
01:05:12 qui ne sont plus possibles aujourd'hui.
01:05:14 - Allez, je vous laisse une dernière fois, un dernier message
01:05:17 peut-être que vous souhaitez adresser, puisque vous êtes
01:05:19 en direct sur CNews, allez-y, profitez-en.
01:05:22 - J'espère que ça va s'arranger pour les éleveurs ici
01:05:29 et qu'effectivement ils ne seront pas contraints
01:05:33 de vendre une partie de leur troupeau,
01:05:35 parce que ça va poser des problèmes sur l'avenir.
01:05:39 Les conséquences qu'on va avoir aujourd'hui
01:05:41 vont être encore l'année prochaine et les années d'après.
01:05:46 Et effectivement on est sur des territoires
01:05:48 où on produit de la viande d'excellente qualité,
01:05:51 ça serait vraiment...
01:05:53 - Un petit problème de connexion.
01:05:55 Merci beaucoup Corinne Parasol,
01:05:58 je rappelle que vous êtes agricultrice
01:06:00 et membre de la Chambre d'agriculture des Pyrénées-Orientales.
01:06:04 Allez, dernier sujet sur lequel j'aimerais vous faire réagir,
01:06:08 on va terminer cette Parle au français
01:06:09 en prenant la direction de Luçon en Vendée.
01:06:12 En ce 15 août, les chrétiens, vous le savez,
01:06:14 célèbrent l'Assomption de la Vierge Marie au ciel
01:06:17 et vous avez d'ailleurs pu vivre en direct la masse
01:06:20 depuis la basilique, la magnifique basilique Notre-Dame
01:06:23 de la Garde à Marseille, sur notre antenne ce matin.
01:06:26 À Luçon, chef lieu du diocèse de Vendée,
01:06:29 où la cathédrale porte le nom justement
01:06:32 de Notre-Dame de l'Assomption,
01:06:34 le 15 août est un événement énorme.
01:06:37 Regardez ce reportage de Michael Chaillot.
01:06:40 - Toute la ville de Luçon est bâtie autour de sa cathédrale
01:06:44 Notre-Dame de l'Assomption,
01:06:46 avec un tel nom, logique que le 15 août soit ici
01:06:49 la fête principale de l'été autour de la Vierge Marie
01:06:52 que l'on apprête pour l'occasion.
01:06:54 - Après quelques heures de la messe qui réunira 800 fidèles
01:06:56 dans une église pleine à craquer, l'organiste fait ses gammes.
01:06:59 - Je sais que c'est une messe extrêmement importante de l'année
01:07:01 puisque c'est la messe de l'Assomption,
01:07:03 donc du côté musical, je pense qu'on sort des chants
01:07:06 avec des accompagnements qui sont les plus appropriés possibles
01:07:10 et les plus jolis possibles en particulier.
01:07:13 - Sur le parvis de la cathédrale, les manèges se sont installés
01:07:16 pour plusieurs semaines, signe que la fête religieuse
01:07:19 du 15 août déborde bien au-delà de l'église.
01:07:22 - C'est une fête populaire, puisqu'il y a la fête foraine,
01:07:25 il y a la braderie, la foire à Luçon, donc ça attire bien plus largement
01:07:29 parce que c'est le 15 août et notre âme de l'Assomption.
01:07:32 Donc tout est un peu lié et ça crée un grand rassemblement très large.
01:07:37 - Et sans oublier les courses cyclistes.
01:07:39 A l'occasion de ces festivités et en collaboration
01:07:42 avec les membres du clergé, police municipale et gendarmerie nationale
01:07:46 mettent en place des patrouilles communes.
01:07:48 - Le dispositif visible, la partie émergée de l'iceberg,
01:07:51 ce sera effectivement des patrouilles à l'entrée des offices,
01:07:54 mais également à la sortie, visible de l'extérieur,
01:07:58 pas de l'intérieur évidemment, de façon à sécuriser.
01:08:01 - A l'intérieur de la cathédrale, des bénévoles sont désignés
01:08:04 pour assurer la sécurité pendant les offices.
01:08:07 - Et nous sommes avec le père Alexandre-Marie Robineau.
01:08:12 Bonjour, je suis ravi de vous accueillir, bienvenue.
01:08:15 On le disait, on avait envie de donner un coup de projecteur
01:08:20 à Lusson, on a pu vivre cette magnifique messe en direct
01:08:24 depuis Marseille tout à l'heure, mais il y a un petit caractère
01:08:28 particulier chez vous en Vendée, on l'a vu à travers ce reportage
01:08:32 de Michael Chahyou, racontez-nous.
01:08:34 - La cathédrale de Lusson est confiée, dédiée à Notre-Dame de l'Ascension,
01:08:40 comme le diocèse de Lusson et puis en fait comme la France,
01:08:45 qui est confiée à la prière particulière de Notre-Dame de l'Ascension.
01:08:49 Et donc pour nous, pour le diocèse de Lusson et la cathédrale
01:08:53 tout particulièrement, au cœur de notre paroisse,
01:08:56 c'est une fête toute spéciale, assez exceptionnelle,
01:09:00 qu'on essaie de vivre au mieux au cœur de l'été.
01:09:03 - Et c'est un rendez-vous qui est suivi depuis de très nombreuses années
01:09:09 chez vous dans votre commune de Lusson.
01:09:11 - Ah oui, tout à fait, le 15 août est très célébré
01:09:15 et ça déborde même le simple aspect cultuel ou religieux,
01:09:19 puisque étant un jour férié et puis la fête de la cathédrale
01:09:23 et du diocèse, cela a conduit à faire que la fête foraine,
01:09:29 la braderie, les événements, on va dire profanes,
01:09:33 se greffent à cette fête religieuse et culturelle
01:09:37 de Notre-Dame de l'Ascension autour du 15 août.
01:09:39 - Alors c'est une fête, ce que me disait Michael Chahyou,
01:09:43 qui est aussi forte que Noël chez vous.
01:09:47 - Quasiment, c'est-à-dire qu'on n'a pas tout à fait les mêmes fidèles,
01:09:51 puisque dans l'été on a beaucoup de fidèles qui sont des estivants
01:09:56 et qui sont là régulièrement tous les étés ou pendant les vacances
01:10:00 ou lors de passages et qui s'ouvrent davantage aux fidèles extérieurs
01:10:05 à la paroisse.
01:10:06 Mais comme c'est la cathédrale confiée à Notre-Dame de l'Assomption,
01:10:09 avec une proximité de la côte, avec les vacanciers,
01:10:14 et bien ça donne une couleur particulière à cet événement
01:10:19 et qui rassemble de nombreux fidèles.
01:10:21 Ce matin, la cathédrale était vraiment pleine,
01:10:24 presque autant effectivement qu'à Noël ou qu'à Pâques.
01:10:28 - Alors ce 15 août est dans le sillage des JMJ de Lisbonne.
01:10:34 Est-ce que vous avez senti cet engouement,
01:10:36 on a pu le vivre sur l'antenne de CNews, un engouement énorme
01:10:40 avec les Français qui étaient en grand nombre à Lisbonne ?
01:10:43 Est-ce que ce souffle est arrivé jusque chez vous en Vendée ?
01:10:47 - Effectivement, on a quelques séminaristes et puis des jeunes
01:10:51 qui revenaient de Lisbonne, qui étaient présents
01:10:54 pendant la célébration ce matin, qui ont participé à l'organisation
01:10:59 et puis au déroulement de la célébration.
01:11:01 Et on sentait de fait, pour certains, quand on les connaissait,
01:11:05 une vraie joie qui a été nourrie pendant ces JMJ de Lisbonne.
01:11:11 Et ils revenaient pour le partager,
01:11:14 pour rayonner avec les paroissiens qui se retrouvaient ce matin.
01:11:19 - Je vous garde avec nous encore quelques instants
01:11:21 avant la fin de notre émission.
01:11:23 Petite réaction, Mathieu Hoque, sur cet engouement
01:11:25 et ce rendez-vous, ô combien important
01:11:27 pour tous les catholiques, l'Assomption ?
01:11:29 - Je rejoins ce qui a été dit, c'est vraiment de très belles images,
01:11:32 d'autant plus qu'on dit souvent, et à juste titre aussi,
01:11:35 qu'il y a une perte de sacré dans notre civilisation occidentale
01:11:39 et plus particulièrement en France.
01:11:41 Et ça, c'est aussi l'analyse que fait Sonia Mabrouk
01:11:44 dans "Reconquérir le sacré", pour laquelle je rejoins.
01:11:47 Il y a déjà un premier point, c'est la déchristianisation.
01:11:50 Et c'est illustre par un chiffre qui me paraît clé.
01:11:52 Et peut-être que le prêtre aura l'occasion d'y revenir dessus.
01:11:54 Mais c'est que dans les années 60, il y avait 30 millions de Français
01:11:57 qui allaient à la messe quotidienne.
01:11:58 Aujourd'hui, il y a un peu moins de 2 millions de Français qui y vont.
01:12:01 Donc ça veut dire que les repères du sacré ont changé depuis 40 à 50 ans.
01:12:07 Et le deuxième point, c'est la pensée des constructrices
01:12:09 qui considèrent qu'il faut s'attaquer à un peu tout ce qui faisait
01:12:12 le monde d'avant, la France des clochers, etc.
01:12:15 Et là-dessus, je vois que ces tendances immatérielles,
01:12:17 elles ont un impact concret dans le réel.
01:12:18 Et il faut le dire, le premier point, c'est sur les actes
01:12:21 qu'il y a contre les églises, qui sont aussi en nette progression.
01:12:24 On a quand même deux actes de dégradation, de violence
01:12:27 à l'égard des églises par jour.
01:12:29 Dans notre pays aujourd'hui, c'est quand même quelque chose
01:12:31 de très dommageable.
01:12:33 Et puis le deuxième point, c'est qu'on a aussi un patrimoine culturel
01:12:37 qui est très, très abondant en France.
01:12:39 Et on ne s'en rend peut-être pas toujours compte,
01:12:41 mais dans tous les villages, on a des églises, etc.
01:12:43 Et ce patrimoine-là est en grand danger.
01:12:45 On l'a évoqué.
01:12:46 Il y a Stéphane Bern dessus, effectivement.
01:12:48 Et on en parle souvent sur cette antenne.
01:12:50 Mais il y a un patrimoine à sauver.
01:12:52 On va demander à les Bérobinaux, si vous le souhaitez.
01:12:54 Est-ce que vous souhaitez réagir à ce que vient de dire Mathieu Hoque ?
01:12:59 Tout à fait. C'est un constat qu'on peut tous partager.
01:13:03 Alors, ce qui est sûr, c'est que depuis l'incendie de Notre-Dame de Paris,
01:13:06 on voit que l'État, pour ce qui est des cathédrales
01:13:09 qui appartiennent à l'État, il y a tout un plan
01:13:12 qui est développé pour les rénover.
01:13:14 Nous, on a tout un programme pour rénover le bas de l'Aquin
01:13:17 du 18e siècle, la cathédrale de Luçon.
01:13:21 Donc, il y a un plan de sauvegarde du patrimoine
01:13:24 et puis de mise en sécurité.
01:13:25 Ça, c'est sûr, pour ce côté-là, l'État essaie de faire au mieux.
01:13:29 Après, effectivement, il y a une baisse de la pratique
01:13:32 comme on a pu la connaître.
01:13:34 Il y a un changement de société, un changement de paradigme
01:13:37 assez clair, assez évident.
01:13:39 Et toutefois, moi, je le vois comme ce matin à la cathédrale,
01:13:42 la moyenne d'âge, peut-être ce matin, était de 30-35 ans
01:13:45 pour la célébration.
01:13:47 Donc, on a des familles, on a des jeunes qui vivent leur foi,
01:13:53 qui veulent la partager, qui sont fidèles dans les choses
01:13:57 essentielles de leur foi, comme cette solennité que nous fêtons
01:14:02 aujourd'hui, notre âme de l'Assomption,
01:14:04 et qui n'ont pas peur de montrer leur foi, de la vivre,
01:14:07 de la partager.
01:14:09 Et moi, je m'appuie vraiment sur ça pour montrer comment
01:14:13 on passe une période difficile.
01:14:15 Il y a un changement sociétal, social, effectivement.
01:14:19 On ne peut pas le nier.
01:14:21 On peut s'en attrister, effectivement,
01:14:23 et ça pose des vrais problèmes.
01:14:25 Et en même temps, il faut voir tout ce qui pousse.
01:14:28 Par exemple, dans le duxesse de Luçon, on a presque 20 séminaristes
01:14:32 de jeunes hommes qui se préparent à devenir prêtres.
01:14:36 Et puis, on a des jeunes qui s'engagent vraiment,
01:14:39 qui se donnent à fond, en vocation de valeur de leurs parents.
01:14:42 Merci, merci beaucoup en tous les cas.
01:14:44 On arrive au terme de cette émission.
01:14:46 Merci d'avoir accepté de témoigner dans La Parole en français.
01:14:49 Je trouve ça important qu'on donne un coup de projecteur, évidemment,
01:14:52 sur votre belle commune de Luçon.
01:14:54 Ainsi se termine La Parole en français.
01:14:56 Merci, Laurence Benneux. Merci, Mathieu Hoque.
01:14:58 Merci à vous.
01:14:59 Merci pour votre grande fidélité à ce rendez-vous.
01:15:01 Merci à Martin Mazur et à leur para qui m'ont aidé
01:15:03 à préparer ces quasiment deux heures d'émission.
01:15:06 Merci aux équipes en régie et à la programmation.
01:15:08 Vous pouvez revivre cette émission, évidemment, sur notre site cnews.fr.
01:15:12 Dans quelques instants, 120 minutes, avec l'excellent Thomas Bonnet.
01:15:16 Je vous dis bye bye et à tout à l'heure pour Punchline à 17h.
01:15:19 À tout de suite.
01:15:20 ...

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