Le président de l'association «Hugo Harcèlement Scolaire», Hugo Martinez, réagit suite au nouveau décret concernant le harcèlement scolaire : «Le ministre de l'Education nationale a choisi d'aborder un nouveau cap, un nouveau tournant à la question du harcèlement scolaire».
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00:00 Messieurs, on va retrouver dans quelques instants Hugo Martinez qui est avec nous, qui est président
00:05 de l'association Hugo Harcèlement Scolaire.
00:07 Je voulais absolument que Hugo Martinez soit avec nous et participe à ce débat.
00:10 Pourquoi ? Parce qu'un décret paru au journal officiel hier, on apprend qu'un élève mis
00:14 en cause pourra désormais être transféré dans un autre établissement.
00:18 Le texte prévoit aussi de pouvoir sanctionner un auteur de cyberharcèlement contre un élève
00:23 d'un autre établissement en démesure, encore trop fait pour les associations et parents
00:27 de victimes.
00:28 Et justement Hugo Martinez est avec nous.
00:30 Soyez le bienvenu Hugo.
00:31 Quel est votre ressenti et vos impressions par rapport à cette parution au journal officiel ?
00:40 Ce n'est pas assez selon vous ?
00:42 Je pense d'abord qu'il faut souligner la démarche que le nouveau ministre de l'éducation nationale,
00:48 Gabriel Attal, mène depuis sa nomination.
00:50 Dès le début, dès la passation de pouvoir, il avait dit "le harcèlement scolaire, c'est
00:54 l'une de ses priorités".
00:55 On voit la transcription de ses engagements en plein mois d'août où on peut se dire
01:01 que justement c'est le moment idéal pour préparer la rentrée à l'aune de ses grands enjeux.
01:07 La question du harcèlement scolaire, il l'a dit, c'est "tolérance zéro".
01:11 Et moi ça me fait plaisir d'entendre un ministre de l'éducation nationale se mettre ça comme objectif.
01:16 Je ne comprends pas qu'on ait jusqu'à présent eu cette légère chance de se dire
01:20 que l'on se satisfait d'une société, d'un pays comme la France, où tous les 15 jours,
01:24 grâce aux chiffres que j'ai pu collecter avec l'association Hugo, tous les 15 jours,
01:30 on a un enfant en France qui décède du harcèlement scolaire.
01:32 Comment est-ce qu'on peut accepter d'être dans une société qui accepte cela et dort sur ses deux oreilles ?
01:36 Ce ministre de l'éducation nationale, Gabriel Attal, a choisi de faire aborder un nouveau cap,
01:42 un nouveau tournant à la question du harcèlement scolaire.
01:45 Il a fait tout décret avec les deux grandes avancées, à la fois le changement d'établissement
01:49 pour les auteurs du fait de harcèlement scolaire et la question du cyberharcèlement
01:53 et du harcèlement scolaire en cas d'établissement différent.
01:56 D'abord sur la question du changement d'établissement, je pense que c'est une très bonne chose.
01:59 Ça répare une injustice où on avait à chaque fois des enfants d'ultimes
02:03 qui à la fin devaient finalement changer d'établissement.
02:06 Là on a ces enfants auteurs du fait de harcèlement scolaire.
02:09 Par contre, il ne faut pas tomber dans le piège de se dire qu'on se satisfait uniquement de cela.
02:14 Il faut que d'un côté, du côté de la victime, comme de l'autre, du côté du ou des enfants
02:18 auteurs du fait de harcèlement scolaire, il faut qu'il y ait une prise en charge,
02:21 une fois ce changement d'établissement fait, une prise en charge du côté des harcèleurs
02:24 pour comprendre pourquoi ils en sont arrivés là et leur faire comprendre
02:27 qu'il y a d'autres moyens d'expression que la violence et le harcèlement
02:31 pour exprimer leur mal-être. Parce que je le redis, dans 9 cas sur 10,
02:34 on est sur des enfants qui souffrent autant qu'ils font du mal.
02:37 Et puis bien sûr, la prise en charge du côté de la victime, qui est importante
02:41 parce que ce sont des enfants qui souffrent, qui ont perdu leur confiance en soi
02:45 et il n'y a rien de pire qu'un enfant sans confiance en soi pour construire une vie.
02:49 Ce sont des enfants qui plus tard vont devenir adultes, fragilisés
02:52 et pour lesquels on aura besoin d'accompagner davantage et davantage de moyens.
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