Depuis le début du mois, des dizaines de familles de migrants campent devant le parvis de l'Hôtel de ville de Paris pour réclamer une solution d'hébergement d'urgence.
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00:00 C'est la première fois depuis très longtemps que l'État n'organise pas de mise à l'abri dans un temps court sur le pare-ville d'Hôtel-de-Ville.
00:07 C'est la 17e opération de visibilisation des familles sur le pare-ville d'Hôtel-de-Ville, mais par ailleurs des campements,
00:14 notamment de personnes en famille, mais aussi de personnes seules ou de jeunes en recours de demandes de minorité dans Paris,
00:20 mais aussi encore une fois au-delà de Paris, il y en a énormément.
00:23 C'est une vraie urgence que l'État enfin mette les moyens à l'hébergement d'urgence.
00:28 On a toujours l'impression que la mairie de Paris ou les mairies d'autres grandes villes de France se renvoient la balle avec l'État.
00:34 Qui se renvoie la balle vers la mairie ? Qui peut faire quoi ? Parce qu'on voit ces images qui sont terribles.
00:40 Ce sont des enfants parfois qui dorment sur des cartons.
00:42 Est-ce que la mairie de Paris peut faire quelque chose, peut prendre quelques familles en charge ?
00:46 Comment on se répartit les rôles plutôt que de se renvoyer la balle tout le temps ?
00:49 Nous, on a beaucoup œuvré depuis plusieurs années.
00:52 La question des flux migratoires, des primo-arrivants, s'est posée avant le Covid.
00:58 Elle s'est un peu calmée pendant la séquence des confinements,
01:01 puisque de fait les flux, les personnes arrivaient moins sur le territoire.
01:05 Et on reprit de manière assez importante depuis un an et demi, deux ans.
01:09 Ce qu'on a proposé à l'État, c'est d'avoir un travail qui soit de concert,
01:13 qu'on fasse ensemble les choses, qu'on puisse travailler communément,
01:17 à la fois la question de la mise à l'abri, mais la question de la mise à l'abri n'est pas la seule réponse.
01:21 Il y a aussi la question sanitaire, il y a la question alimentaire,
01:24 il y a la question de l'accès aux droits, aux droits sociaux.
01:27 Comment est-ce qu'on fait en sorte que la préfecture, par exemple,
01:29 puisse délivrer un certain nombre de rendez-vous rapidement,
01:31 pour que ces familles puissent clarifier leur situation administrative ?
01:34 Comment est-ce qu'on fait en sorte que, d'un point de vue du suivi des grossesses
01:37 ou des nourrissons, les choses puissent se faire au niveau de la PMI,
01:40 ce qui est de notre responsabilité en l'occurrence ?
01:43 Comment est-ce qu'on fait en sorte que ces personnes aient accès aux bains-douches ?
01:45 Comment est-ce qu'on fait pour que ces personnes puissent manger le matin, le midi, le soir ?
01:48 Là aussi, on assume nos compétences municipales en la matière, très largement.
01:52 On a aussi proposé plusieurs fois à l'État des lieux.
01:55 Des lieux, ça peut être des gymnases, mais ça peut être aussi des lieux d'occupation temporaire qui sont vides.
02:00 Par exemple, typiquement, l'hôtel Dieu, aujourd'hui, qui appartient à la PHP,
02:05 est aux trois quarts vides.
02:07 Il y a des chambres, il y a des toilettes, il y a des douches.
02:10 Pourquoi est-ce que l'État ne réquisitionne pas ce lieu-là ?
02:12 Et quelle est leur réponse ?
02:14 Ils n'ont pas les moyens.
02:15 Vous savez ce qui se passe aujourd'hui dans le Rhône ?
02:18 On est dans un plan canicule compliqué, un plan rouge.
02:21 Avec une vigilance particulière pour les publics les plus vulnérables.
02:25 Les personnes à la rue font partie des publics vulnérables, très clairement.
02:28 Parce que quand on est dehors, avec des chaleurs de cette hauteur-là,
02:32 ça a des effets sur le corps et ça augmente le nombre, les risques, notamment de décès.
02:38 Quand la collectivité s'organise pour essayer de trouver des solutions,
02:44 pour pouvoir avoir des lieux de rafraîchissement pour les publics à la rue,
02:47 l'État, lui, a l'obligation de les mettre à l'abri
02:50 et d'ouvrir un certain nombre de dispositifs 24 heures sur 24.
02:53 Aujourd'hui, l'État a dit à mes homologues de Lyon qu'il ne pouvait pas ouvrir un lieu 24 heures sur 24
02:59 parce qu'il n'en avait pas les moyens.
03:00 C'est une question de moyens et une question de volonté politique.
03:03 Est-ce que, oui ou non, on pense qu'il faut mettre à l'abri des personnes qui sont à la rue,
03:06 encore une fois, sans faire de tri, quelle que soit leur situation administrative ?
03:10 Je ne regarde pas, en tant qu'élu local,
03:13 je ne regarde pas à savoir si la personne a un problème psychiatrique,
03:16 si elle a un problème de paiement de loyer,
03:18 si elle a un problème parce qu'elle est en situation administrative irrégulière
03:21 ou si juste elle a eu un accident de la vie.
03:23 Je ne suis pas là pour trier les gens, je suis là pour faire en sorte que l'espace public joue son rôle
03:27 et que l'État, lui, assume ses compétences et ses obligations en matière de prise en charge et de mise à l'abri.