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Transcription
00:00 Bonjour Richard Verly, merci de répondre à ces quelques questions.
00:02 Vous êtes correspondant France-Europe pour le quotidien suisse Blic,
00:06 rentrée politique mais aussi médiatique, ça c'est la tradition,
00:09 avec un premier message d'Elisabeth Borne, il n'y aura pas de hausse d'impôt pour les ménages,
00:14 c'était dans les tuyaux visiblement, le Monde l'avait annoncé hier.
00:19 Oui c'était dans les tuyaux, il fallait un recadrage en quelque sorte
00:23 parce qu'on commençait à entendre la petite musique d'une hausse des impôts justement,
00:28 et notamment une petite musique budgétaire parce que vous savez bien que l'automne,
00:32 c'est la période du débat budgétaire et qu'il va falloir boucler ce budget 2024.
00:37 Donc Elisabeth Borne est intervenue pour tout de suite couper court,
00:40 mais elle est aussi intervenue pour dire j'existe au fond,
00:43 puisque depuis quelques jours avec les mémoires en plus de Nicolas Sarkozy,
00:46 on parle surtout de Gérald Darmanin, on parle d'Emmanuel Macron
00:49 qui va donc donner ce long entretien au point,
00:52 on avait l'impression que la Première Ministre finalement elle ne comptait plus,
00:55 et bien ce qu'elle vient de dire c'est je suis là, j'exige, je suis à mon poste,
00:58 il va aussi falloir compter sur moi.
01:00 Elisabeth Borne reconduite, est-ce qu'elle reste incontournable au sein de la Macronie aujourd'hui ?
01:05 Incontournable au sein du mouvement, je ne sais pas,
01:07 parce qu'il y en a beaucoup qui quand même rêveraient de prendre sa place
01:09 et on a compris que Gérald Darmanin a beaucoup d'ambition.
01:13 Ce qui est certain c'est que pour le moment elle reste le plus petit commun des nominateurs.
01:17 Elle est efficace, elle est tenace, elle l'a démontré pendant la crise de la réforme des retraites
01:22 et elle tient quand même son gouvernement puisqu'elle a obtenu un certain nombre de nominations
01:26 à la suite du remaniement et Emmanuel Macron est allé dans son sens.
01:30 Je rappelle quand même que son ancien directeur de cabinet est aujourd'hui ministre de la Santé.
01:34 Donc Elisabeth Borne, elle est coriace, elle est au boulot
01:38 et c'est sans doute la carte qu'elle va continuer de jouer dans les jours qui viennent.
01:40 Et faute de majorité, elle est attachée au 49-3, le budget par exemple 2023 sera voté de cette manière ?
01:48 C'est probable et vous avez bien compris pourquoi elle a commencé sa rentrée en parlant justement des impôts.
01:53 En attaquant tout de suite les questions budgétaires, c'est là-dessus que ça va se jouer.
01:56 Maintenant reste à savoir ce qu'Emmanuel Macron va proposer.
02:00 Il a parlé il y a quelque temps d'une initiative politique, on peut penser qu'elle s'adressera surtout à la droite.
02:06 Que va contenir cet entretien dans le point et peut-être que va dire Emmanuel Macron dans les prochains jours.
02:11 C'est quand même lui qui en termes de majorité tient le manche.
02:14 Avec en ligne de mire ce projet de loi travail et immigration qui est toujours sur la table,
02:18 est-ce qu'on peut imaginer un compromis sur cette question avec la droite, avec les Républicains ?
02:23 Ce qui est certain c'est que Gérald Darmanin qui est le porteur de ce projet, il a intérêt au compromis.
02:29 Parce que s'il arrive sur un texte au fond qui est le sien à bâtir une nouvelle majorité,
02:33 vous imaginez que ça lui donnera des ailes pour ce qu'on dit être ses ambitions futures éventuellement présidentielles.
02:39 Donc Gérald Darmanin va sans doute s'atteler à parler à la droite, à convaincre la droite ou à essayer de la convaincre de voter ce texte immigration.
02:47 Pour le moment c'est de ce côté-ci du gouvernement, du côté Darmanin que l'élargissement de la majorité se joue.
02:53 Même si un petit recadrage d'Elisabeth Borne sur Gérald Darmanin, 2027, c'est encore bien loin.
02:59 Emmanuel Macron a annoncé vouloir proposer aux forces politiques de l'arc républicain
03:04 une série de rencontres pour déterminer des projets sur lesquels cheminer ensemble.
03:09 L'arc républicain, ça veut dire que la France insoumise et le Rassemblement National n'en feront pas partie ?
03:14 Écoutez, Emmanuel Macron ne s'est jamais caché du fait que pour lui il y avait deux extrêmes.
03:19 Vous venez de les citer, la France insoumise à gauche et le Rassemblement National à droite
03:23 et qu'il n'entend pas parler ou en tant qu'à il n'entend pas bâtir une majorité avec ces formations-là.
03:28 Donc ça laisse qui ? Ça laisse la droite, on vient d'en parler.
03:31 Ça laisse bien évidemment le Parti Socialiste, mais on voit mal comment aujourd'hui les socialistes
03:36 pourraient accepter de travailler davantage avec Emmanuel Macron.
03:40 Les Verts peut-être, il y a des manœuvres aussi en vue des sénatoriales de septembre.
03:44 Mais les Verts, vous voyez la polémique en ce moment, ils démarrent leur journée d'été au Havre
03:49 avec la polémique autour du rappeur Medine. Donc très franchement...
03:52 Qui a tenu des propos antisémites, rappelons-le.
03:54 Absolument, qui est... je dirais qui a été pris avec un tweet extrêmement antisémite
04:00 ou en tout cas ouvertement antisémite au sujet de l'activiste Rachel Khan.
04:06 Mais il sera quand même au journée d'été Europe Écologie, les Verts au Havre.
04:10 Bref, si l'on ramène quand même à l'essentiel, c'est à droite que se joue l'avenir de la majorité pour Emmanuel Macron.
04:16 C'est vrai qu'à gauche, ça sent mauvais, entre guillemets.
04:18 La rentrée est marquée par un regain de tension entre Jean-Luc Mélenchon et Olivier Faure.
04:24 Vous évoquiez également cette polémique autour du rappeur Medine.
04:28 La nupe, elle est en train de se disloquer selon vous ?
04:31 C'est en tout cas l'impression que ça donne.
04:33 D'abord, ces différents mouvements, vous les avez cités,
04:36 la France Insoumise, les Verts, le Parti Socialiste, tiennent des universités d'été séparément.
04:42 Déjà ça, c'est assez symbolique.
04:43 Ensuite, on voit bien que ce qu'ils ont à dire et ce qu'ils ont en commun commence à se disloquer.
04:49 Et il y a un problème de leadership de la France Insoumise.
04:52 La France Insoumise est devenue une force extrêmement contestataire, qui mise sur la radicalité,
04:57 alors qu'au sein du Parti Socialiste, notamment, et en vue des élections européennes de l'année prochaine,
05:02 le 6 juin 2024, les socialistes aimeraient, en tout cas une partie d'entre eux, se rapprocher du centre.
05:08 C'est sans doute aussi le cas d'une partie des Verts.
05:11 On voit bien que dans les mois à venir, c'est plutôt l'atomisation de la gauche qui est au programme que son rassemblement.
05:17 Merci beaucoup, Richard Verly.
05:19 On vous lit notamment dans le quotidien Suisse Blic.
05:22 Merci d'avoir été avec nous.

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