Fermeture des frontières au Niger : les migrants en transit bloqués dans la précarité

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Transcript
00:00 Marlène Panara, bonjour. On peut dire que la situation aujourd'hui des migrants depuis le Putsch, elle en est où concrètement ? Quel impact a cette situation ?
00:08 Alors globalement, les migrants sont bloqués un peu partout dans le pays. C'est impossible, par exemple, pour les exilés de retourner au Bénin ou au Nigeria.
00:17 La fermeture de l'espace aérien au Niger empêche aussi ce qu'on appelle les retours volontaires dans les pays d'origine,
00:24 qui étaient d'ordinaire organisés par l'Agence de l'ONU pour les Migrations, l'OIM. L'Agence a d'ailleurs déclaré il y a quelques jours
00:32 que 1 800 migrants originaires du Mali et de Guinée n'avaient pas pu rentrer chez eux et qu'ils étaient coincés au Niger.
00:39 Ce qui bloque aussi, c'est depuis le 26 juillet donc, l'arrêt des transferts de migrants entre les centres de l'OIM au sein même du pays.
00:47 Ces transferts, en fait, permettaient de désenclaver les lieux d'accueil, de mieux répartir les migrants dans les régions d'Agadez et Niamey.
00:54 Aujourd'hui, ça, ce n'est plus possible. Les 7 centres de 5 000 places chacun sont tous à saturation.
01:00 Et l'Agence n'a pas pu fournir d'hébergement ni de soins médicaux en ce moment à 1 800 migrants qui attendent d'être pris en charge.
01:07 Et qui réagissent comment face à ces blocages ?
01:09 À Infomigrants, nous avons recueilli des témoignages d'exilés qui sont dans la tente, comme celui d'Aruna.
01:13 C'est un Camerounais qui est hébergé à Niamey par le Haut-Commissariat aux réfugiés de l'ONU.
01:18 Au téléphone, il semblait complètement perdu, très angoissé.
01:22 Il nous a dit que cette fermeture des frontières, ça l'oppressait beaucoup, qu'il ne pouvait plus aller nulle part et qu'il ne pouvait pas donc continuer sa route.
01:30 Un autre exilé, un Ethiopien, cette fois David, lui s'est dit désespéré.
01:34 Il avait vraiment tout programmé pour rejoindre l'Europe et cette pause obligée l'a complètement anéantie.
01:39 On retrouve cette tension ailleurs dans le pays, dans d'autres villes du Niger ?
01:42 Oui, on retrouve ce blocage au nord du Niger, plus précisément dans la petite ville d'Assamaka.
01:48 Cette commune, elle est située à la frontière avec l'Algérie.
01:52 Et c'est là que, très régulièrement depuis des années, les autorités algériennes abandonnent les migrants après leur expulsion d'Algérie dans cette petite ville.
02:01 Un responsable d'association sur place nous a dit qu'après le coup d'État, ces expulsions, elles ont continué.
02:07 Donc le nombre d'exilés a augmenté au fur et à mesure des jours. Là aussi, impossible pour ces migrants d'être transférés ailleurs.
02:14 Conséquence, le centre de l'ONU est plein. Il y a plus de 1300 personnes en ce moment.
02:20 Celui de la COPIS, c'est une ONG italienne. Même constat, il est plein. Il y a plus de 1300 personnes.
02:25 Et une ONG qui est basée au Niger nous a aussi alerté sur le sort de 850 citoyens maliens, dont des femmes et des enfants,
02:33 qui sont bloqués à Assamaka et qui tentent de survivre dans la cour d'une école.
02:37 Et en plus de toutes ces personnes, il y a aussi entre 300 et 400 migrants qui seraient à la rue, coincés au Niger aussi.
02:43 – Quelle possibilité pour ces exilés qui sont bloqués à la frontière algérienne ?
02:47 – La seule solution pour l'instant, c'est de partir d'eux-mêmes. Sauf que pour ça, il faut de l'argent.
02:52 Tous n'ont pas la somme nécessaire pour peut-être payer un taxi jusqu'à Arlit ou à Gades, qui se situent à des centaines de kilomètres d'Assamaka.
03:01 Dans la petite ville, les exilés sont vraiment tellement désespérés que d'après Alarme Fond de Sahara,
03:06 certains sont même repartis dans le désert, un coup de que-coute, en direction de l'Algérie ou de la Libye.
03:12 Ce qui, on le sait, est très dangereux. Chaque année, des centaines de migrants empruntent cette route,
03:17 se perdent dans le désert et finissent par mourir sans qu'on ne retrouve leur corps.
03:21 – Voilà ce qu'on pouvait dire de la situation un mois maintenant, après ce coup d'État au Niger et sur ces routes.
03:27 Donc des migrations à destination de l'Europe. Merci Marlène Panard d'Info Migrants.

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