L’athlétisme français au championnat du monde, vers un zéro pointé ?

  • l’année dernière

Dans Europe midi, Yohann Tritz et ses invités débattent de l’athlétisme français au championnat du monde.
Retrouvez "Europe 1 Midi" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3
Transcript
00:00 - Europe 1 Midi, Johan Tritts.
00:03 - Entre à présent l'athlète Jean-Claude Perrin. Bonjour Jean-Claude.
00:06 - Oui bonjour à tous.
00:07 - Coach Perrin, consultant pour Europe 1 d'athlétisme, vous êtes avec nous aujourd'hui,
00:13 c'est parce que, bon on n'a pas une bonne nouvelle à annoncer,
00:15 mais pour parler des championnats du monde de Budapest,
00:17 où pour l'instant la France reste coincée à un zéro médaille,
00:19 et en plus Kevin Maier, la plus belle chance vient d'abandonner sur le Décathlon,
00:23 c'est la Bérezina Jean-Claude.
00:25 - Bérezina peut-être pas, c'est de très très mauvaises nouvelles,
00:28 notamment pour Kevin, c'était un athlète qui est bien préparé depuis trois semaines,
00:33 ça s'était déglingué, il avait des problèmes de tendons,
00:38 et vous savez quand vous avez des problèmes de tendons,
00:40 et que vous faites de l'athlétisme, c'est un révélateur énorme pour le corps,
00:45 et là il avait du mal à dérouler le pied,
00:48 et surtout on risquait, vu la blessure, d'augmenter la gravité même de cette blessure.
00:56 On ne connaît pas exactement, quels que soient les moyens d'expertise,
01:01 la gravité d'une blessure chez un athlète, un athlète d'athlétisme,
01:07 je ne parle pas des gens de ballon,
01:09 où c'est beaucoup plus accessible du fait qu'il y a le sens collectif.
01:14 Là évidemment, non, pour moi c'est un drame, et surtout ça fait beaucoup de peine.
01:21 Ça fait beaucoup de peine quand on voit,
01:24 il avait mis le paquet, il était impeccable, quand on l'avait regardé,
01:29 et en plus, il avait à cœur de gagner cette épreuve.
01:35 J'espère qu'on va pouvoir le soigner, non pas le sauver, mais le soigner,
01:40 il a une tronche d'enfer, c'est un type qui peut résister à toutes les tempêtes,
01:46 mais le corps est complexe.
01:49 - Oui, Kevin Mayer, qu'on attend au plus haut niveau, on l'espère.
01:52 - Il est très fort mentalement, et je pense que c'est ce qui va le sauver.
01:57 - Pour ce championnat du monde de Budapest, plus de Kevin Mayer,
02:00 on a eu seulement 3 athlètes en finale dans les 8 derniers,
02:06 il y a le relais 4 fois 400 mètres mixte, 4ème de ce relais pour les Français,
02:11 les hurdlers du 110 mètres Ouest, Zoya et Belossian,
02:14 c'est faible quand même pour toute une compétition d'avoir seulement 3 équipes et athlètes
02:19 en finale d'un championnat du monde, c'est un cerf pour la France.
02:23 C'est fou, c'est pas que les médailles, c'est aussi même la finale, on n'arrive pas à y aller.
02:26 - Mais bien sûr, avant de gagner la finale, il faut déjà être en finale,
02:29 c'est ce qui nous manque le plus actuellement.
02:32 Et deux observations par rapport à ta question,
02:36 la première c'est qu'on est à l'intérieur d'un système mondial, c'est international,
02:44 regarde sur les maillots des gamins et des gamines qui concourent,
02:49 tu vas voir des pays où il n'y a personne dans la rédaction qui peut le situer à 500 km près,
02:55 donc c'est universel, on voit des filles qui font des sauts et tout,
03:04 on se demande où elles ont appris ça, donc on a à lutter contre ce phénomène.
03:11 Alors évidemment on va pas ressortir les trucs, t'en as pas fait à l'école, il y a ceci, tout,
03:16 non, non, tout ça, les gens qui sont inscrits ne font pas,
03:22 on les qualifie avec un standard de qualification,
03:27 et tout d'un coup ils oublient, on leur fait faire de la math et de la physique pendant des années,
03:32 tout d'un coup ils savent plus faire une addition,
03:35 donc ils sont trop éloignés de leur standard de qualification.
03:39 - C'est-à-dire qu'il faut faire quoi ? Il y a un travail à faire en France au sein de l'athlétisme ?
03:43 - Bien sûr, il y a déjà pour l'instant ce qu'on aurait dû faire hier,
03:48 et ce qu'on aurait dû faire il y a 10 ans,
03:50 parce que tu reprends mes observations d'il y a 5 ans, de l'année dernière et il y a 10 ans,
03:56 elles sont les mêmes, le monde n'a pas changé,
03:59 là pour les Jeux il faut un électrochoc, un véritable électrochoc,
04:03 sinon les gens vont se mentir, on va être dans le tennis,
04:07 ça va être le domaine de la complaisance,
04:10 "oh ma chérie t'as une belle robe, tu tapes bien la balle et tout",
04:13 ça c'est le sport.
04:15 - Je vous coupe, aux Jeux Olympiques de Paris l'objectif est assez haut,
04:17 on veut faire aussi bien qu'à Pékin, donc au moins 43 médailles,
04:20 mais à Pékin il y en avait 8 à part de l'athlétisme,
04:23 là si on en a zéro ça va être compliqué d'attendre...
04:25 - Non on n'en aura pas zéro, le fils Collet à la Perche il est pas mal du tout,
04:31 pour avoir une médaille il faut faire 5-80, il va les faire,
04:38 les relais sont pas encore finis, on a encore des bonnes équipes,
04:44 on peut avoir, on peut, alors tu vas me dire "on va gratter",
04:49 oui c'est vrai, on va gratter, on est au bout, mais on va y arriver.
04:55 Et puis les médias sont terribles, est-ce que sur le plan philosophique
05:04 les médailles représentent la force d'un pays ?
05:09 - Non mais c'est important.
05:10 - Pas totalement, pas totalement.
05:12 - Pour les JO, pour la France c'est important.
05:14 - Mais alors là on ne peut pas se rater, non un électrochoc,
05:17 je connais l'électrochoc, j'ai trop échoué aux jeux et en championnat du monde
05:27 pour ne pas être objectif, je suis objectif.
05:30 - Merci beaucoup Jean-Claude Perrin, consultant athlétisme,
05:33 d'avoir été avec nous aujourd'hui pour parler de ces championnats du monde d'athlétisme,
05:36 où pour l'instant la France reste coincée à zéro médaille.

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