«Un matin tout tranquille et serein» : l'étonnant témoignage de Carlos, colocataire d'Ivan Jablonka

  • l’année dernière

Chaque jour dans Culture Médias, Thomas Isle reçoit un invité surprise.
Retrouvez "L'invité inattendu" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linvite-surprise

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Transcription
00:00 Et alors c'est l'heure, Yvan Jablonka, de retrouver notre invité inattendu.
00:03 Et non, ce n'est pas Jean-Jacques Goldman, comme vous l'expériez pendant la pub.
00:07 Non, aujourd'hui, c'est mieux.
00:09 C'est l'une de vos proches.
00:10 C'est Carlos.
00:12 Carlos, votre colocataire.
00:14 Bonjour, Carlos.
00:15 - Bonjour, Thomas. Bonjour à tous.
00:16 Ça va ? - Bonjour.
00:17 Alors, Carlos, ça fait combien de temps que vous vivez en colocation avec Yvan Jablonka ?
00:21 - Alors, ça fait en tout et pour tout six mois.
00:23 En fait, j'étais en galère d'appart et j'ai trouvé une annonce sur Le Bon Coin qui disait
00:26 "chambre à louer là-bas, charmant deux pièces où tout est neuf et tout est sauvage,
00:29 vue dégagée sur Libre Continence en grillage".
00:31 Je me suis dit "Waouh, incroyable, surtout à Paris, c'est rare".
00:33 Du coup, j'ai visité.
00:35 Mais voilà quoi, avec Van Van.
00:36 - Et alors, est-ce que vous pouvez nous raconter un peu
00:38 comment se passe votre quotidien avec Van Van, avec Yvan ?
00:41 - Ouais, pour être honnête, ce n'est pas facile tous les jours.
00:43 Par exemple, chaque matin avec Van Van, on a un petit rituel,
00:45 c'est-à-dire qu'on prend le petit déj' tous les deux.
00:47 Et la semaine dernière, c'était encore un matin, un matin tout tranquille et serein.
00:50 Yvan, il regardait par la fenêtre de la cuisine, la voisine du troisième étage,
00:53 comme tu fais tous les matins.
00:54 Elle mettait du vieux pain sur son balcon pour attirer les moineaux, les pigeons, tout ça.
00:57 - C'est bien de nourrir les animaux.
00:59 - Ouais, mais du coup, c'est un petit peu crado, Thomas,
01:00 parce qu'il y a des fientes de pigeons partout.
01:02 Bref, là, Yvan me demande de passer la confiture.
01:04 Non, je demande à Van Van, je suis con, de passer la confiture.
01:06 Et là, il me tend le pot, il me dit "je te donne mes notes,
01:09 je te donne mes mots, quand ta voix les emporte à son propre tempo".
01:12 Je lui dis "non, il vend juste la confiture en fait, stoppez".
01:15 Et là, il me répond "je crois qu'il y en a plus".
01:17 Bon, et là, après, à ce moment-là, il rajoute "je te donne nos doutes
01:20 et nos indicibles espoirs".
01:21 Je lui dis "non, non, vraiment, en fait, Van Van, je t'en veux pas,
01:23 mais là, dans ce cas-là, passe-moi juste le beurre".
01:24 Il y en avait pas non plus.
01:26 Bon, il était un peu emmerdé.
01:27 Et là, il me dit "je suis trop court, quand je suis trop tard,
01:29 c'est un recours pour une autre histoire".
01:30 Je lui dis "ouah, franchement, là, il est un peu trop tôt pour ça,
01:32 laisse tomber, tu sais quoi, je vais me prendre un petit café tranquille".
01:35 - Ça partait sûrement d'une bonne intention et il voulait que vous ayez
01:37 tout ce dont vous avez besoin pour votre petit déj'.
01:40 - Ouais, ouais, ouais, enfin là, je lui ai dit "franchement, Yvan,
01:42 t'es quand même méga chelou, tu vois, tu le prends mal,
01:44 tu le prends pas mal, mais là, tu vois, et tu te souviens
01:46 de ce que tu m'as répondu, Van Van, après ça ?
01:47 - Presque. - Presque ?
01:48 Je vais t'aider, Van Van, t'inquiète pas.
01:50 Le souvenir est loin, attends, c'était la semaine dernière, tranquille.
01:54 En fait, tu m'as dit "je sais qu'on sera jamais des standards,
01:57 des gens bien comme il faut, je te donne ce que j'ai et ce que je vaux".
02:01 Et moi, franchement, Thomas, je suis pas un mec du matin, tu vois,
02:03 je me suis dit "ouah, le mec est un petit peu lourd quand même".
02:05 - Et comment ça s'est terminé, cette histoire ?
02:07 - Comment ça s'est terminé ?
02:08 Oh bah, je suis partie prendre ma douche et là, j'ai entendu crier.
02:10 Je suis revenue en trompe dans la cuisine, je lui ai demandé "ça va, Yvan ?"
02:13 Et là, il me dit "non, j'ai trop saigné sur les Gibson,
02:15 j'ai trop rodé dans les tabacos Rhodes".
02:16 Les tabacos Rhodes ? Mais de quoi tu parles, Van Van ?
02:18 J'ai envie de dire "qui sait ce que c'est..."
02:20 Putain, elle est super dure cette phrase à dire.
02:23 Et puis, qui sait ce que c'est qu'un tabaco Rhodes ?
02:25 Je veux dire, vous, Thomas, Anissa, tous les autres, vous disiez quoi ?
02:27 "J'ai trop saigné sur les Gibson, j'ai trop rodé dans..."
02:29 - Dans les...
02:30 - Dans les Rhodes !
02:31 - Dans les Rhodes !
02:32 - Dans les Rhodes !
02:33 - Putain, c'est un cahoot, quoi !
02:34 En fait, voilà, personne connaît les tabacos Rhodes,
02:35 surtout que moi, je vais être très honnête avec vous, en fait,
02:37 Goldman, au départ, je ne savais même pas qui c'était.
02:38 Moi, j'ai toujours été Michel Sardou, les lacs du Connemara,
02:41 c'est mon réveil le matin.
02:42 "Terre brûlée, tu sens direct que tu vas passer une putain de journée".
02:45 Ou alors, je l'alterne avec "Le dernier jour du disco" avec "Je l'ai tarmanné",
02:48 ça dépend un peu de mon mood, quoi.
02:49 - C'est vrai que les deux sont très entraînants.
02:51 - Ouais, c'est clair.
02:52 Enfin, bref, à la fin du petit-déj, j'étais sur le seuil de la porte,
02:54 je lui dis "Bon, allez, ciao, Vinvent, passe une bonne journée".
02:56 Bon, là, il me regarde, il me dit quoi ?
02:58 Il me dit "Puisque tu pars dans ton histoire, garde en mémoire notre revoir".
03:00 Je dis "Non, mais calme ta joie, en fait, Vinvent, je reviens,
03:02 je vais juste au Framprix acheter de la confiture et du beurre".
03:05 Et là, il me dit "Ok, Carlos, pourvu que jamais tu ne t'éloignes plus loin qu'un jet de Sarbacane".
03:09 - Attendez, ça, c'est pas du Goldman, ça ?
03:11 - Bah, exactement, Thomas, c'est exactement ce que je me suis dit.
03:13 Autant la biographie Goldman, j'ai tenu, mais la Cabrel, c'est trop pour moi.
03:16 Franchement, je crois que je vais être obligée de déménager, je suis désolée, Vinvent,
03:18 je prends pas pour toi, mais j'ai trouvé un petit chalet à la montagne,
03:20 t'épouses chez une dame en Haute-Savoie.
03:22 - Je vais dormir chez la dame en Haute-Savoie.
03:27 - Merci, Carlos, alias "Philippine de l'air".
03:30 - Merci à vous tous.
03:31 - C'était pas ça, la vraie fin, c'est que comme je suis un homme doux, je vous ai fait un bisou voyou dans le cou.
03:37 - C'est ça qui s'est passé.
03:39 - Je suis quand même avec Vinvent, je m'en fiche !
03:41 - Vous la connaissiez pas, ça, vous ?
03:43 - Je suis en train de la chronique, Vinvent !
03:45 - Il est fort, il est fort, Vinvent.
03:46 Ça va vous coller à la peau, ça, attention, Yvan-Gérard Blanquillard.

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