Gabon : tentative de coup d'Etat dans un contexte très tendu

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Transcript
00:00 - Avec moi, Stéphane Ballon, notre rédacteur en chef Afrique.
00:03 Stéphane, bonjour.
00:04 Tout ça arrive alors qu'Ali Bongo a été officiellement,
00:08 cette nuit, proclamé vainqueur de la présidentielle de samedi.
00:13 Ali Bongo, qui est au pouvoir depuis 14 ans.
00:15 - Depuis 14 ans.
00:16 Oui, si vous permettez, juste pour ajouter une ou deux choses,
00:21 parce que je viens de raccrocher avec des contacts sur place.
00:27 Selon les informations que j'ai eues, le président du centre
00:31 gabonais des élections, le CGE, celui-là même,
00:33 qui a prononcé, qui a donné les résultats,
00:37 est arrêté par les militaires.
00:40 Donc, il est au mais des militaires en ce moment.
00:43 Et pour revenir donc sur votre question claire,
00:46 sur ces résultats qui ont été communiqués hier soir,
00:50 évidemment, ils font l'objet de contestations de l'opposition.
00:54 L'opposition qui ne s'est pas encore exprimée officiellement
00:57 depuis ce matin, tout comme la majorité au pouvoir d'ailleurs.
01:04 L'opposition me dit que ces résultats qui ont été communiqués
01:10 sont l'exact inverse des scores qu'eux, ils ont recueilli,
01:17 c'est à dire que les scores qui ont été attribués,
01:20 les scores n'ont pas été attribués aux bonnes personnes.
01:24 Et évidemment, on se pose la question de à qui profite
01:27 cette situation, ce qui est en train de se passer.
01:32 Et là aussi, les représentants de l'opposition à qui
01:35 j'ai parlé, prennent leur distance.
01:38 Ce qu'ils me disent, c'est qu'on n'a pas besoin
01:40 d'une nouvelle situation, de créer une nouvelle situation d'instabilité.
01:44 Ce qu'il faut, c'est faire en sorte que les vrais résultats
01:48 qui sortent des urnes soient communiqués
01:52 et que le vrai vainqueur soit...
01:55 prenne ses fonctions et donc dirige le pays.
02:02 Donc tout cela intervient, vous l'avez dit, dans un contexte tendu.
02:05 C'est une élection qui a été assez tendue.
02:07 On a vu d'un côté
02:10 une majorité présidentielle qui a tout fait pour verrouiller
02:13 le chemin. - Mais Internet a été coupé.
02:16 - Internet a été coupé, un couveau feu.
02:18 Il n'y a pas eu de médias internationaux.
02:20 Il n'y a pas eu d'observateurs internationaux.
02:23 On a eu le ministre de la Communication sur nos plateaux
02:26 juste avant le scrutin et il nous expliquait que ces mesures ont été prises
02:30 par rapport à l'expérience de l'élection de 2016,
02:35 parce qu'il estimait que les journalistes internationaux
02:39 qui étaient là à cette époque ont pris partie dans le processus
02:44 et se sont comportés comme des opposants, et que la fermeture,
02:49 la coupure d'Internet était une volonté d'éviter
02:54 la propagation de messages de violence,
02:59 d'appels à la violence.
03:02 Mais le résultat, c'est qu'on a quand même eu dans ce contexte
03:09 beaucoup de tensions, beaucoup de suspicions de la part de l'opposition,
03:13 évidemment, qui pensent que pour le gouvernement
03:19 et pour les autorités et pour la majorité au pouvoir,
03:21 c'est une façon de faire un "hold up" sur cette élection.
03:26 Donc, tensions, contexte de tensions, tensions autour du scrutin,
03:33 du monde de scrutin également, sur ce bulletin unique,
03:35 je le disais tout à l'heure,
03:37 bulletin qui permet à la fois de désigner le président, le député et le maire,
03:41 qui, selon l'opposition, est un outil qui pourrait être une façon
03:46 qui pourrait amener à des fraudes.
03:49 Tensions également au sein même de la majorité au pouvoir.
03:54 Et on l'a vu en amont de ce scrutin.
03:58 On a vu, on a senti des tensions autour même du président,
04:02 des gens qui n'étaient pas, qui doutaient de sa capacité.
04:06 Rappelons le Ali Bongo sort dans ce remède de Navessé en 2018.
04:12 Donc, au sein même de son camp, des gens doutaient de sa capacité
04:16 à mener une campagne, ce qu'il a fait quand même,
04:20 à mener une campagne et à diriger le pays.
04:23 On a vu pendant la période des dépôts de candidature
04:25 des membres ou des anciens membres de sa majorité,
04:29 notamment l'ancien maire adjoint de Libreville,
04:32 qui s'appelle Jean-Boniface Asselet, qui est un ancien général de la police,
04:37 qui a tenté de se présenter à cette élection,
04:40 mais sa candidature n'a pas été retenue.
04:44 Donc, on était dans un contexte, dans une situation
04:48 où tout le monde craignait des violences,
04:52 en tout cas des tensions après cette élection.
04:55 Et ce qui semble se produire en ce moment même.
04:58 On peut y noter que la Chine appelle à garantir ce matin la sécurité d'Ali Bongo.
05:02 Merci beaucoup, Stéphane.

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