• l’année dernière

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Alors on en est arrivé là puisque le poulpe a connu une explosion en termes de quantité à partir de fin 2021
00:08 qui a engendré de nombreux changements d'activité des navires.
00:12 Des navires qui étaient aujourd'hui sur la zone, qui pêchaient par exemple à la ligne du bas,
00:19 ou qui pêchaient au filet, tout un tas d'espèces, se sont mis à pêcher le poulpe parce que c'était facile à pêcher,
00:26 que c'est une espèce à forte valeur ajoutée. Énormément de demandes, c'est exporté à 95% à peu près.
00:34 Ce sont surtout les pays du sud qui sont demandeurs pour la transformation et après c'est exporté dans le monde entier.
00:40 En fait il y a énormément de pays qui consomment du céphalopode, nous on n'est pas un énorme pays consommateur,
00:46 malgré tout la demande est forte et plus on empêche, plus la demande est importante
00:52 puisqu'on a des conditionnements qui permettent de remplir des camions entiers.
00:56 Quand on débarque 200 kg dans une criée, ça n'intéresse pas l'export,
01:00 quand on arrive à plusieurs tonnes par jour, ça commence à intéresser l'export.
01:04 Les pêcheurs ont changé complètement leur stratégie et donc c'est pas sans poser de difficultés
01:08 puisque ce ne sont pas les mêmes engins, ça ne prend pas les mêmes emprises spatiales
01:15 et on n'est pas les seuls à avoir vu cette augmentation du poulpe en 2021, le morbihan aussi,
01:20 mais en 2022 la concentration des poulpes était plutôt du côté du Finistère,
01:25 ce qui a fait qu'en fait les bateaux morbihanais et plus sud jusqu'à des bateaux de Loire-Atlantique
01:33 sont venus dans le Finistère sud, donc entre les nouveaux bateaux,
01:37 les changements d'activité des bateaux qui étaient plutôt au filet ou à la ligne,
01:41 ça faisait beaucoup de monde à gérer, beaucoup de conflits sur zone
01:44 et donc on en est arrivé à une demande de la part des professionnels
01:48 à ce qui est une mise en place d'une licence pour gérer la pêcherie.
01:51 Alors d'un côté il y a trop de monde à pêcher le poulpe, il peut y avoir trop de monde à pêcher le poulpe
01:55 et de l'autre il faut conserver les activités historiques, notamment la drague,
02:00 sur les glénans on a de la drague à coquillage, on a aussi du filet, de la ligne,
02:04 et donc ceux qui veulent conserver leurs activités historiques, il y en a,
02:07 il faut qu'ils puissent pêcher, donc il leur faut de la place
02:10 et toutes les activités ont une emprise spatiale qui était bien délimitée
02:15 et chacun "avait sa place", mais avec l'arrivée du poulpe qui a un peu tout bouleversé,
02:21 il a fallu que la licence va pouvoir permettre de mettre des règles
02:26 pour que chacun puisse reprendre sa place pour conserver les activités de chacun.
02:30 L'objectif c'est de voir combien il y a de bateaux, comment ça se passe sur les zones,
02:33 puisque c'est plusieurs zones de pêche, il y a la zone des glénans, la zone d'Audierne
02:37 et la zone du Nord Finistère, donc c'est de voir comment ça se passe sur les zones,
02:41 d'adapter les règles en fonction des zones.
02:44 Alors ça fait deux ans qu'on en parle du poulpe, il y en a toujours autant, comment ça se déroule là ?
02:49 Alors il y en a globalement toujours autant, dans le Finistère en tout cas,
02:52 on a l'impression qu'il y en a un petit peu moins dans le Finistère Sud,
02:55 donc dans la partie glénan qui est en 2021, là a vu l'apparition du poulpe,
02:59 alors qu'il n'y en avait pas encore dans le Finistère Nord,
03:02 et il y en a eu beaucoup plus cette année dans le Finistère Nord.
03:05 Alors est-ce qu'ils se déplacent, est-ce que c'est des reproductions qui se passent mieux
03:09 d'une année sur l'autre dans certains endroits, c'est difficile à dire,
03:12 c'est une espèce qui grandit très vite, qui a une durée de vie de 1 à 3 ans,
03:17 donc c'est compliqué de faire une estimation de ce qui va se passer dans l'avenir.
03:21 L'idée de conserver les activités historiques avec le filet, etc.,
03:26 c'est de ne pas avoir que du poulpe en crayé, parce que pour des crayés comme Concarneau,
03:30 qui font venir énormément de poissonniers ambulants,
03:33 quand il n'y a que du poulpe à acheter, eux ils ne s'y retrouvent pas,
03:36 puisque le poulpe n'étant pas consommé, en tout cas par les consommateurs français et locaux,
03:40 ils ne l'achètent pas, donc il leur faut du poisson sur les étages.
03:43 Donc ils achètent ailleurs, mais là on a des bateaux qui rediversifient
03:48 et qui refont du filet ou qui refont de la ligne pour justement conserver ces apports de poisson
03:53 qui sont nécessaires pour l'économie d'une crayée, l'économie locale et l'économie un peu plus loin.
03:58 On comprend aussi que la mono-activité d'une seule espèce, c'est fragile,
04:03 parce que si dans le Morbihan, par exemple, en 2022, ils ont pêché très peu de poulpe,
04:07 si on ne se concentre que sur une seule activité, si l'espèce migre ou disparaît,
04:13 on n'a plus de chiffre d'affaires, donc il faut garder une certaine pluralité dans son activité,
04:20 aujourd'hui c'est essentiel à la pêche.