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Le journaliste sportif George Eddy témoigne sur CNews après son arrêt cardiaque: "Je me suis écroulé d’un coup. J’ai perdu conscience. J’ai passé 40h dans le coma artificiel" - Regardez

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Transcription
00:00 Je jouais à côté de chez moi sur un terrain de basket en plein air, un playground comme
00:06 on dit, avec des jeunes que je connaissais bien.
00:09 Je jouais plutôt bien.
00:12 Ça faisait deux ans que j'avais eu un infarctus, mais j'avais l'impression d'être redevenu
00:16 complètement en forme.
00:19 Ça tombe comme un tas de briques sur ma tête.
00:23 Je m'écroule.
00:24 Je perds complètement conscience.
00:27 C'est comme David Gino là, ce qu'on appelle une mort subite.
00:32 J'étais totalement KO.
00:35 Heureusement, il y avait un jeune qui regardait le jeu ce jour-là, qui s'appelle Maxime
00:42 Long, que je connaissais depuis une bonne dizaine d'années, qui avait un peu les notions
00:47 de premier secours et les gestes qui s'ouvrent, qu'il a appris parce que c'était un jeune
00:52 coach.
00:53 Il m'a fait un massage cardiaque avec le Samu au téléphone qui lui expliquait comment
01:01 faire.
01:02 Pendant 13 minutes, c'est très long et c'est très fatigant.
01:05 Il a tout le coup, jusqu'à l'arrivée du Samu et des pompiers du vésiné, qui eux
01:11 m'ont mis un défibrillateur.
01:13 Avec deux chocs, mon cœur est reparti.
01:16 J'ai été quand même « mort » pendant plusieurs minutes.
01:21 C'est grâce à ce massage cardiaque que le sang n'a pas arrêté de circuler complètement.
01:27 C'est là où en quatre minutes, vous êtes décédé.
01:30 Ça m'a permis aussi d'éviter des séquelles.
01:34 Il faut savoir que quand on a un arrêt cardiaque comme ça, neuf fois sur dix, vous mourez.
01:40 Sur les 10% qui ont la chance de survivre, il y a une bonne moitié qui ont des séquelles
01:45 assez graves, psychologiques ou physiques.
01:48 J'ai eu la chance de faire partie du tout petit pourcentage qui a pu survivre et aussi
01:56 qui n'a pas de séquelles grâce à ce jeune de 21 ans, Maxime Long.
02:02 Mais votre cœur a été arrêté pendant 13 minutes ?
02:05 Non.
02:06 Le cœur, en fait, je me suis évanoui.
02:10 Les jeunes étaient autour de moi.
02:13 Qu'est-ce qu'on fait ? Qu'est-ce qu'on fait ? Ils ont appelé les Samu.
02:15 Alors, ils ont vu à un moment que j'ai arrêté de respirer.
02:19 Et c'est là où normalement, c'est la mort subite parce que le sang ne circule plus
02:27 et les organes sont touchés très rapidement.
02:31 On a eu deux minutes et après quatre ou cinq minutes, vous êtes mort.
02:36 Donc, le Samu a dit à Maxime, il faut faire un massage cardiaque tout de suite et tout
02:40 le temps jusqu'à l'arrivée du Samu et des pompiers.
02:44 Et c'est ce qu'il a fait.
02:46 Donc, il a permis au sang de continuer à circuler péniblement ce qui m'a sauvé
02:52 la vie et m'a évité les séquelles.
02:54 C'est une expérience évidemment tout à fait incroyable.
02:58 Vous n'en avez aucun souvenir.
03:01 Vous vous souvenez de quoi précisément ? Vous vous souvenez de lorsque vous vous effondrez
03:05 sur le terrain ? Vous vous en souvenez ?
03:07 Même pas.
03:08 En fait, je ne me souviens plus du tout de cette journée.
03:12 C'est le trou noir.
03:14 Et en fait, je raconte l'histoire parce que tout le monde m'a expliqué ce qui est
03:21 arrivé à Max le Premier et tous ceux qui étaient présents.
03:24 Donc, j'ai refait un peu le scénario dans ma tête.
03:28 Mais moi, j'étais déjà parti.
03:30 D'ailleurs, j'ai dit que ça aurait pu être une belle mort, un amoureux de basket
03:35 qui meurt sur un terrain de basket en jouant à son sport préféré.
03:39 Et en plus, une mort totalement sans douleur.
03:42 Vous vous partez comme dans votre sommeil.
03:45 Et vous ne vous en seriez pas rendu compte.
03:48 C'est la question que j'allais vous poser.
03:49 C'est-à-dire que ça peut être rassurant, entre guillemets, de savoir que ce type de
03:53 mort se passe finalement, on ne s'en rend même pas compte.
03:57 Oui, oui.
03:58 Il y a des, on va dire, il y a des façons de mourir qui sont beaucoup plus douloureuses
04:03 et beaucoup plus pénibles.
04:05 Mais bon, je suis quand même content de pouvoir être là avec vous.
04:08 Et nous, on est content.
04:09 Mais vous n'avez pas vu de lumière blanche.
04:12 Vous n'avez pas été dans un couloir.
04:14 Vous n'avez pas, parfois, certains racontent d'expériences ultimes.
04:18 Vous n'avez pas vu le dossier de quelques-uns d'entre nous.
04:22 En fait, je ne me souviens plus du tout.
04:24 À partir du moment que je m'écroule.
04:26 Et après, ils m'ont mis 40 heures dans le coma artificiel à l'hôpital de Poissy.
04:32 Donc là, le pire, en fait, c'est pour ma femme et ma fille.
04:36 Ils avaient peur que leur père meure ou qu'il soit diminué ou paralysé.
04:41 Et donc là, je regrette surtout pour ma femme et ma fille le traumatisme que j'ai créé.
04:49 De leur avoir évidemment fait peur.
04:50 Alors, vous êtes resté combien de temps à l'hôpital ?
04:52 Oui, deux semaines.
04:55 Deux semaines.
04:56 Et donc là, j'imagine, vous êtes suivi.
04:58 Vous êtes sous médicaments, sans doute.
05:00 Oui, oui.
05:01 J'ai eu un infarctus deux ans auparavant.
05:04 J'avais tous les médicaments et j'ai arrêté la mauvaise bouffe.
05:10 Mais vous faisiez du sport, vous ne fumez pas ?
05:12 Non, je ne fumais pas.
05:15 Vous faisiez du sport ?
05:16 Et je faisais du sport trois ou quatre fois par semaine.
05:18 Oui, donc c'est ça.
05:19 Vous aviez une vie saine.
05:20 J'avais retrouvé la vie d'avant le premier infarctus, il y a deux ans.
05:25 Et c'est pour ça que j'étais tellement surpris que ça me retourne comme ça.
05:30 Qu'est-ce que vous dîtes aux médecins ? Plus de sport ?
05:32 Plus de basket.
05:33 Il faut dire qu'à 67 ans, c'était peut-être le moment d'arrêter quand même.
05:39 Plus de basket non plus pour l'équipe de France de basket, manifestement, qui n'a
05:42 pas été très brillante.
05:43 Tout à fait.

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