"Le Capotier" nous explique son métier hors du commun !

  • l’année dernière
Voilà au moins une personne dont la moitié ne pourra pas lui reprocher d'aller voir des prostituées tous les jours ! Le Capotier nous explique comment il fait pour les aider dans leur quotidien très singulier.

Retrouvez Cartman sur Fun Radio, avec Marion et Guéguette, sur l'application Fun Radio et FunRadio.fr !
Transcript
00:00 *Rire*
00:02 Fun Radio
00:03 Enjoy the music
00:05 C'est une bonne situation ça Cartman sur Fun Radio ?
00:09 Vous savez, moi je crois pas qu'il y ait de bode ou de mauvaise situation
00:13 Moi si je devais résumer ma vie aujourd'hui avec vous je dirais que c'est d'abord des rencontres
00:17 Des gens qui m'ont tendu la main peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j'étais seul chez moi
00:22 C'est bon c'est chiant hein
00:23 Allez, Cartman 19h22h sur Fun Radio
00:28 Je ne suis pas seul, Marion Gagnon est avec moi, Gégat est là, Laurent Florent est là
00:32 Dans quelques minutes, qu'est-ce qu'on se fera avec Florent ? Je regarde, il y aura le retour de Florent Florent, je me trompe pas
00:37 Alors oui, il y a Florent qui cherche du taf et surtout on retente cette année le "c'est méchant mais c'est vrai"
00:41 Donc que des petites pensées de Florent, méchantes mais soi-disant vraies
00:45 Une séquence qui peut nous mettre au chômage chaque semaine
00:48 Oh bah lui surtout, lui on se dédouane
00:50 C'est vrai qu'il cherche du taf, c'est tout ce regroupe
00:53 Vous avez compris, en attendant je voulais vous présenter quelqu'un
00:55 Vas-y
00:56 Il fait un métier qui est un petit peu différent peut-être du vôtre
01:00 En tout cas, si jamais vous faites un métier conventionnel
01:03 Il s'appelle Jérôme et il est, est-ce qu'on dit "capotier" Jérôme ?
01:06 Oui, allô ?
01:09 Attendez, on va te reprendre au standard
01:12 Il y a une petite course là-bas
01:14 Je vais m'y mettre si j'arrive à mettre le meeting
01:16 Ah ça y est, ça marche, ça y est
01:18 Jérôme, donc "capotier" c'est le bon nom ?
01:21 C'est le bon nom, tout à fait, le capotier
01:24 Donc de Paris, est-ce que c'est bien toi, et tu me dis toujours si je me trompe
01:27 Est-ce que c'est bien toi qui fournis les préservatifs pour les prostituées, notamment au bois de Boulogne ?
01:31 Alors, pas sur Paris, mais sur toute la région Rhône-Alpes
01:35 Toute la région Rhône-Alpes, d'accord, très bien
01:37 J'ai mal informé alors
01:39 Ne t'inquiète pas
01:40 Nous avons des personnes qui nous achètent des préservatifs
01:43 Et notamment des associations par contre qui les distribuent sur le bois de Boulogne et le bois de Maffin
01:47 Est-ce que tu peux nous expliquer en quoi consiste ton métier ?
01:50 Mon métier c'est simple, c'est de faire fabriquer des préservatifs selon des cahiers de charges très précis
01:57 Pour qu'ils correspondent exactement au travail des TDS, les travailleurs du sec
02:02 Donc on a fait des préservatifs classiques, des renforcés, des fruités pour faire certaines prestations
02:09 Pour que ce soit plus agréable
02:11 Pour l'été c'est plus frais
02:13 Effectivement, il y a manques pour faire les mojitos
02:17 Il n'y a rien à ne pas faire un mojito
02:19 Jérôme, est-ce que c'est toi qui as inventé ce travail ou est-ce que tu as répondu à une demande ?
02:24 Non, non, non, moi j'ai démarré ça complètement par hasard
02:28 C'était un concours de circonstances
02:30 J'avais un gros stock de préservatifs que j'avais acheté pour les distribuer chez les bureaux de tabac, marchands de journaux il y a 20 ans
02:36 Et malheureusement ça n'a pas marché
02:38 Et mon épouse à l'époque m'avait dit "écoute, ça ferait bien que tu fasses de la place dans le garage"
02:43 Et là j'ai eu l'idée d'aller me distribuer aux prostituées de Lyon
02:46 Mais c'est une super idée
02:47 C'est essentiel
02:48 Quand j'y suis retourné la deuxième fois, les filles m'ont dit "ah vous sont bien, vous ne pourriez pas nous en vendre ?"
02:53 J'ai dit "pourquoi pas"
02:54 Et là j'ai compté le nombre de camions, j'ai imaginé le nombre de passes qu'elles faisaient par jour
02:58 J'ai dit "tiens, il y a peut-être quelque chose à faire"
03:00 Une ticket-check de marché quoi
03:02 Très rapide
03:03 Et malheureusement entre temps j'ai perdu ma femme du jour au lendemain
03:06 Donc j'avais mes deux ados à m'occuper
03:08 Et parce que ça je pensais que c'était provisoire, franchement
03:10 Et là j'ai dit "bah tiens, ça je fais ça la nuit, je peux m'occuper de mes ados la journée, de la maison et tout"
03:15 Et je suis démarré là-dedans toujours en pensant que ça allait être provisoire
03:18 Et puis ça a pris une telle ampleur que c'est devenu un métier
03:20 Et ça fait combien de temps que tu fais ça ?
03:22 20 ans
03:23 Ça fait 20 ans au mois de décembre prochain
03:25 D'accord, incroyable
03:26 Et c'est mon fils Valentin qui a eu l'idée d'être capotier
03:30 Parce qu'il était en 4ème je crois au collège
03:33 Et quand on lui a demandé ce que son père faisait
03:35 Il a répondu "capotier"
03:36 On parlait du capotier, il a dit "mon père il est capotier"
03:39 Et comme j'étais père célibataire et que j'étais prégnant des parents d'élèves
03:45 La CPE et autres m'ont dit "mais qu'est-ce que tu sors du doigt de me nulfifier ?"
03:50 Mais je trouve que c'est un métier extraordinaire
03:52 Parce qu'il y a une espèce d'hypocrisie autour des métiers de la prostitution
03:56 C'est un métier qui existe depuis des centaines, des milliers d'années
04:00 Et c'est vrai que c'est triste que ce soit toi qui sois obligé de faire ça finalement
04:04 Parce que ça devrait être assez...
04:05 Alors il y a des assauts, il y a des assauts très forts
04:07 Mais il y a surtout deux choses, c'est que moi j'ai apporté de l'hygiène
04:10 Parce que maintenant du coup, auprès de ces filles, des hommes et des travestis
04:14 Je ne vends pas que des préservatifs, je vends tout ce qui est hygiène par rapport à cette activité
04:20 Donc ça fait 15 ans que je vends du gel hydroalcoolique, des lingettes désinfectantes
04:25 Des lingettes classiques mais sans parfum
04:28 Pour que le monsieur quand il rentre à la maison, ça sent pas trop le parfum
04:32 Vous voyez les petits trucs comme ça ?
04:34 Du gel intime, plein de choses comme ça
04:36 Mais c'est surtout qu'on fait également de la prévention auprès des adultes
04:40 Parce qu'au niveau du port du préservatif, on fait beaucoup de prévention auprès des jeunes
04:45 Mais on n'en fait pas auprès des trentenaires et des quarante-quatre
04:48 C'est ceux qui se présentent le moins
04:50 Allez au Cap d'Aigue, enfin je ne sais pas si vous avez envie d'y aller
04:53 Mais moi, 80% des gens ne se protègent pas
04:59 Vous faites les rinces d'oie ?
05:01 Non mais parce que Jérôme, les gens ont l'impression que le sida c'est derrière nous
05:05 Que les maladies aussi, ils se disent "maintenant on peut se soigner, on peut se traiter pour ça"
05:09 Alors que c'est une connerie, parce qu'il n'y a pas que le sida, il y a aussi d'autres maladies
05:13 Mais bien sûr, c'est bien plus important, tout ce qui est maladies vénériennes
05:17 Bien sûr, les IST comme on dit maintenant
05:20 C'est ça, c'est ça, alors Marion a une question pour toi Jérôme
05:23 Mais je trouve en fait, au-delà du côté sanitaire qui est essentiel, ça on est d'accord sur la santé
05:27 Il y a quand même un côté, on le voit dans les images, parce que tu as été pas mal filmé
05:30 C'est-à-dire que tu es un peu le visage amical des prostituées
05:33 Tu dois les aider moralement, est-ce que tu as créé des liens avec elles du coup ?
05:36 Ah oui, je suis même tombé amoureux, je suis même tombé amoureux
05:39 Mais bon, il n'y a pas très longtemps, mais c'est une ancienne cliente qui avait arrêté le boulot
05:45 Puis qu'elle a repris, et là j'ai dit "non je ne peux pas"
05:47 D'abord c'est parce que je ne veux pas passer pour un professionnette, déjà
05:50 Il ne faut pas mélanger les deux choses, donc c'est pour ça
05:53 Mais sinon c'est les filles, pour 80% d'entre elles, c'est les filles extraordinaires
05:57 Qu'on a vécues, qu'on a expériences, bon c'est pas que des casse-sortes
06:00 Non, non, c'est sûr
06:02 Moi je connais des filles qui étaient enseignantes dans leur pays, infirmières ou autres
06:07 Mais quand elles gagnent 300 ou 400 euros dans leur pays
06:10 Et qu'elles arrivent là et qu'elles gagnent 3000, 4000 ou 5000 et voire plus
06:13 Et qu'elles nourrissent 20 personnes au bled, qu'elles aident une école, qu'elles créent une bibliothèque
06:19 Ou un orphelinat, comme par hasard, pour compenser, beaucoup de ces filles ont des rôles sociaux dans leur pays
06:26 Elles ne peuvent pas qu'envoyer de l'argent à leur famille
06:28 J'ai vu un reportage sur les prostituées, il n'y a pas longtemps, je ne suis plus sur quelle chaîne
06:32 Et il y a des prostituées qui expliquaient qu'il y a des gens qui venaient les voir
06:35 Et qui les payaient pour parler avec elles pendant une heure ou deux heures
06:38 Et que ça remplaçait le psy
06:40 Absolument, c'est pour ça que de temps en temps je dis que ça doit être remboursé par la sécu
06:43 Parce qu'il y a deux choses, il y a les hommes, enfin les clients
06:46 Je dis ça pour des hommes qui viennent et qui parlent ou qui courent et qui ne font rien au niveau sexuel
06:52 Mais même pour ceux qui ont une relation sexuelle, ils rentrent chez eux
06:57 Les mecs ils sont cool, ils sont heureux, ils ont le sourire, ils ont la banane
07:00 C'est vrai, elles sont très utiles en vrai
07:04 Sur l'hypocrisie de ce métier là, on sait qu'il y a de toutes les classes sociales
07:08 Ils vont, que ce n'est pas lié au pouce
07:11 Vous avez tourné le dimanche matin, vous avez été au salon de l'auto de Genève
07:16 En tout cas, nous Jérôme...
07:18 Pour le Covid, je suis venu là, j'ai juste une précision
07:21 Vous savez quand le Covid est arrivé et que les TDS de Lyon ont été en partie chassés
07:25 Et puis après complètement chassés, j'ai dit il va y avoir un symptôme qui va arriver
07:30 C'est la violence conjugale, quand vous regardez les féminités qui ont augmenté comme par hasard
07:35 Parce que vous savez que sur Lyon, entre ce que je vends aux filles
07:38 Et ce que distribue une grosse association à qui j'en vends et qui les donne gratuitement
07:42 On est à 800 000 minimum, 800 000, 1 million de préservatifs par an
07:46 C'est incroyable
07:47 Que ce soit la grosse agglomération de Lyon
07:49 Donc ça veut dire que ça répond à des besoins
07:53 Et on sait très bien que dans tous les cas, la prostitution telle qu'elle est aujourd'hui
07:57 Et en tout cas avec des gens comme toi Jérôme, c'est un autre visage
08:02 Non mais vous savez, il y a un truc, je pose un pub, ça marche bien
08:06 Mais vous savez que j'ai crié il y a 20 ans, en 20 ans je n'ai pas augmenté mes prix
08:11 C'est bien
08:12 Les filles elles achètent 20 euros sur 44 préservatifs, elles le payent 20 euros
08:18 C'est extraordinaire, alors je crois qu'il y a des gens de l'équipe qui vont te contacter Jérôme
08:21 Je voudrais qu'on applaudisse très fort Jérôme s'il vous plaît
08:24 Jérôme Benoziot, on a trouvé que tu avais une humanité hors du commun
08:29 Et une histoire hors du commun
08:30 Et on voulait que les auditeurs de Fun Radio te découvrent
08:32 Salut Jérôme, merci d'avoir été avec nous
08:34 Bonne fin de journée
08:36 Merci toi aussi, salut salut
08:38 C'est vraiment extraordinaire, un mec comme ça
08:40 Je ne connaissais vraiment pas en plus
08:42 Laurine, on l'a découvert sur Konbini
08:43 On fait un petit bisou à nos copains de Konbini qu'on aime beaucoup
08:45 Tatou, c'est le titre de cette chanson, juste après Flo cherche du taf, il l'a appelé Pfizer
08:49 Ouais
08:51 Pas besoin de toi, t'inquiète
08:53 I don't wanna go
08:54 Vous écoutez Fun Radio

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