Gérald Dahan piège Olivier Falorni en se faisant passer pour Manuel Valls

  • l’année dernière
Gérald Dahan piège Olivier Falorni en se faisant passer pour Manuel Valls
Transcript
00:00 Comment se passent les recrutements de ministres lors d'un remaniement ? Comment Manuel Valls
00:08 a-t-il contacté ceux qui ont été nommés cette semaine ? Les appelés sont-ils au courant ? S'y
00:12 attendent-ils ? Nous avons quelques éléments de réponse grâce aux comédiens et imitateurs
00:16 Gérald Dahan.
00:17 Une de ses spécialités est de piéger les politiques.
00:20 Mardi, il a encore frappé.
00:22 Juste après la passation de pouvoir, héros Valls, il a appelé Olivier Falorni, le fameux
00:28 député de gauche qui a battu Ségolène Royal aux législatives en 2012.
00:32 C'était à La Rochelle, après un tweet de soutien très célèbre signé « Valérie
00:36 Trierweiler, c'est l'ennemi juré de Ségolène Royal ». Gérald Dahan s'est fait passer
00:41 pour Manuel Valls en lui proposant d'entrer au gouvernement.
00:45 Ce qui devait être un canular de 1er avril devient un véritable document « House of
00:50 Cards » sur les relations au sein du PS et les coulisses d'Enego.
00:53 Le document est ici dans le Pet Journal.
00:56 Le voici, mettez-vous en condition.
00:58 Vous êtes député et Matignon vous appelle.
01:02 Bonjour, vous êtes en relation avec le standard de Matignon.
01:07 Merci de bien vouloir patienter quelques instants.
01:09 Stop ! Déjà là on l'entend dire « c'est Matignon ».
01:16 On continue.
01:17 Merci.
01:18 Allo ? Oui.
01:19 Bonjour, c'est Manuel Valls.
01:21 Bonjour Manuel, comment ça va ?
01:24 Ça va et toi ? Très bien.
01:27 Ça y est, tu as pris tes fonctions ? Ça y est.
01:31 J'aimerais pouvoir compter sur toi.
01:33 Tu peux.
01:34 Ok.
01:35 Il n'y a pas de soucis, comme ça a toujours été le cas.
01:37 Qu'est-ce qui t'intéresse ? Tu me prends au dépourvu.
01:42 Au dépourvu, ouais.
01:44 Écoutons la suite si vous le voulez.
01:46 Il avait quand même deux ou trois idées en tête.
01:48 Il va dresser la liste de tous les ministères qui l'intéressent dans plein de domaines
01:52 différents qui n'ont rien à voir les uns avec les autres.
01:55 Il y avait des choses qui m'intéressaient.
01:58 Il y avait la communication, c'est un sujet qui m'intéresse beaucoup.
02:03 Le tourisme évidemment, la Rochelle.
02:06 Après j'avais souligné effectivement la famille.
02:10 Tout l'intéresse, sauf un truc.
02:13 Tu sais que Ségolène va être là.
02:15 Oui, je sais.
02:17 J'aime bien que tu y sois aussi.
02:19 Elle sera donc le gars pour moi.
02:24 Éducation.
02:26 Éducation au sens large du terme, éducation nationale.
02:29 Éducation, ouais.
02:31 Bon, ok.
02:33 J'oublie tout ce qui pourrait tourner autour de ça.
02:35 Non, peut-être pas justement.
02:37 Parce que...
02:39 Non, mais ça sera ingérable.
02:41 Moi, la concertation que j'ai eue avec François, c'est donner l'image de la réconciliation.
02:45 Oui.
02:46 Moi, mon bourre, moi, bon.
02:49 Si Ségolène est un ministre de tutelle et que tu es secrétaire d'État à la famille,
02:53 moi je pense qu'en termes d'image c'est bon.
02:56 Moi je pense que c'est bon.
02:57 Heureusement que c'est toi, hein.
02:58 Heureusement que c'est toi, Premier ministre, parce que tu la connais.
03:01 Elle est quand même ingérable.
03:03 Complètement.
03:04 Cette idée-là...
03:06 J'en ai parlé avec François.
03:07 C'est François, ouais.
03:09 Il trouve que c'est une très bonne idée.
03:11 Écoute, moi j'y suis prêt, mais je veux pas vivre un enfer.
03:15 Il ne veut pas travailler avec Ségolène Royal.
03:18 Gérald Dahan, alias Manuel Valls, va ensuite lui demander les alliances improbables
03:22 qui pourraient constituer le gouvernement.
03:24 Et la réponse est intéressante.
03:26 Qui, toi, tu verrais dans les gens qui... des duos un peu comme ça ?
03:31 Improbable.
03:32 Ouais, enfin improbable.
03:33 Pour les gens.
03:34 Oui, oui, oui.
03:36 Ce qui est bien avec Ségolène, c'est que c'est à peu près la moitié ou les trois quarts du Parti Socialiste.
03:41 C'est improbable.
03:43 Mais...
03:45 Fabius, on pourrait le mettre avec qui, à ton avis ?
03:47 Déjà, Fabius avec François, c'était déjà improbable.
03:51 Bartolone, peut-être ?
03:54 Ah oui.
03:55 Bartolone, Fabius...
03:57 Ah bah oui, oui.
03:58 Comme Ségolène et moi, ou Fabius et Bartolone.
04:02 Là, c'est vraiment des signes forts.
04:06 C'est clair que tu apparais comme celui qui réconcilie...
04:09 C'est ça, c'est ce que je veux faire.
04:11 Les irréconciliables.
04:13 En tout cas, c'est une sacrée surprise.
04:17 Mais il revient quand même sur Ségolène Royal.
04:19 Il va faire référence à cette année 2000 où Royal était ministre délégué auprès de Claude Allègre.
04:24 Donc sous les ordres de Claude Allègre.
04:27 Je veux pas vivre un calvaire et être le paillasson de Ségolène Royal.
04:34 Non, non, mais ne t'inquiète pas, ce sera elle, la paillasse.
04:37 J'ai eu l'occasion d'en parler avec Claude Allègre.
04:41 De son expérience, on en a beaucoup parlé.
04:44 Donc tu vois...
04:45 Il t'a dit quoi ?
04:46 Il m'a dit "je préfère me faire écraser par 50 taureaux dans une corrida".
04:54 Voilà.
04:56 Il m'a parlé, pour lui ça a été un enfer.
05:01 Un petit plus ? Juste pour le plaisir.
05:04 À la culture, c'est Jean-Michel Ribat.
05:07 D'accord. Oui, très bien.
05:09 Et on ouvre encore un peu plus son ministère en prenant Kali, le chanteur.
05:14 D'accord.
05:15 Avec lui.
05:16 D'accord.
05:17 Qui est très engagé, tu vois.
05:18 Ouais, je l'ai rencontré au Francophonie.
05:21 J'ai eu l'occasion de parler avec lui.
05:22 Il est génial.
05:23 C'est vrai que c'est quelqu'un qui est très engagé et qui a des idées.
05:26 C'est ça.
05:27 Donc pour ça, il faut des gens qui soient heureux.
05:30 Où on va les mettre ?
05:32 C'est sa chanson "Je veux du bonheur".
05:34 C'est ça.
05:35 Kali au gouvernement, on ne voudrait tout de même pas contrarier le nouveau Premier ministre.
05:43 Je vous rappelle qu'au début de la conversation, il voulait tous les ministères, sauf travailler avec Ségolène Royal.
05:49 Résultat de la discussion, à la fin, Daron Valls lui propose aucun des ministères qu'il a demandé et se retrouve sous les ordres de Royal.
05:56 Forcément, il devrait refuser.
05:59 Bon, je vais appeler François.
06:01 Oui.
06:02 Et je vais lui dire que c'est avec toi.
06:03 D'accord.
06:04 OK ?
06:05 Bon, comment ça marche après ? Tu commences à y confirmer ?
06:10 On va l'annoncer demain.
06:12 Demain matin ?
06:13 Oui.
06:14 D'accord.
06:15 OK ? Voilà.
06:16 Ça marche.
06:17 Bon, je te souhaite une bonne journée. Je suis ravi.
06:18 Merci.
06:19 Moi aussi.
06:20 Au revoir.
06:21 Au revoir Manuel.
06:22 Hop, en bas, laissé peser, il a tout accepté.
06:24 Donc Falorni croit donc qu'il a passé 20 minutes au téléphone avec Manuel Valls et n'est plus député mais ministre.
06:31 Réaction immédiate.
06:33 Annulez tous mes rendez-vous, je suis nommé ministre, on part à Paris.
06:37 Et pour être tout à fait complet, nous avons croisé Olivier Falorni. Oui, il assume. Non, il n'est pas fâché.
06:47 Vous savez, c'était une conversation privée entre deux personnes, donc j'ai pas forcément la mémoire de ce que j'ai pu dire.
06:54 Simplement, je sais que j'ai pas à rougir de ce que j'ai dit.
06:57 Je n'ai dit du mal de personne, à part peut-être ma crainte de travailler éventuellement avec Ségolène Royal, mais je peux l'assumer, je peux vous dire exactement la même chose.
07:08 Et je pense qu'il faudra effectivement qu'elle traite bien ceux qui travailleront avec elle.
07:15 Moi, vous savez, je prends ça avec humour. Il faut avoir de l'auto-dérision, il faut avoir du recul sur soi-même.
07:22 Peut-être qu'un jour, on me proposera d'entrer au gouvernement. Je me méfierai deux fois et peut-être que je dirai non cette fois-ci.
07:29 Il est bon joueur. Merci à Gérald Dahan. On revient.

Recommandée