• l’année dernière
Imagine-toi aux urgences, l'adrénaline est à son comble, et tu es sur le point de découvrir ce qui se passe réellement derrière les portes de l'hôpital. Dans ma dernière vidéo, je m'assois avec Eric Cagnard, un infirmier chevronné qui vient tout juste de prendre sa retraite après des années d'un service dévoué aux urgences de l'hôpital. Il partage des anecdotes à couper le souffle, comme celle d'un patient qui est arrivé avec... Eh bien, disons que ce qui était coincé dans son rectum n'était certainement pas un trésor ! Je complète ces récits avec un point de vue médical. C'est une plongée en profondeur dans le monde de la médecine d'urgence, où les moments intenses se mêlent aux rires et aux leçons de vie.

Dans cette vidéo, tu découvriras également comment Eric a jonglé avec des situations d'urgence et des patients aux personnalités extravagantes. En tant que médecin, j'apporte mon expertise pour t'expliquer ce qui se passe en coulisses. Prépare-toi à rire, à être étonné, et à gagner un profond respect pour ceux qui travaillent aux urgences. C'est une histoire qui te fera découvrir la réalité fascinante du monde médical, avec ses moments de drôlerie et d'humanité qui te laisseront une impression durable. Ne manque pas cette plongée épique aux côtés des héros méconnus de la santé !

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Musique utilisée pour le générique :
Keziah Kyser ft. Prince of Falls – Don’t Know How It’s Like

Category

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Sport
Transcription
00:00 Ah oui parce qu'il pouvait plus le... bah non tout m'étonne après il le DM le puce
00:02 Et puis tu risques même une perforation
00:05 C'est vrai il est plus les poils
00:06 Un petit peu
00:08 Et il dit "vous dites pas ma femme"
00:11 Ah bah si on va s'amuser on a que ça à faire
00:13 On va l'appeler quand même parce que...
00:14 Bonjour à tous dans la vidéo d'aujourd'hui je suis en compagnie d'Eric
00:18 Bodybuilder et infirmier qui a fait une bonne partie de sa carrière aux urgences
00:23 Et on va vous raconter quelques petites anecdotes bon sur le... sur ce qui se passe aux urgences
00:29 Mais aussi peut-être sur les défauts du système de santé si on peut dire ça comme ça
00:34 Mais qu'est-ce qui se passe vraiment aux urgences
00:36 Et c'est quoi la vie finalement d'un urgentiste et d'un infirmier aux urgences
00:40 Générique
00:41 Je vais demander bien sûr à Eric bah si tu peux nous parler un petit peu de ton parcours
00:57 Qu'est-ce qui t'a amené à être infirmier pourquoi travailler aux urgences
01:00 Qu'est-ce qui te plaît aux urgences
01:02 Alors avant d'être infirmier aux urgences j'ai eu une carrière militaire qui a duré 15 ans dans l'armée de l'air
01:07 Et puis au bout d'un moment je me suis dit "ah j'aurais rêvé d'être médecin"
01:13 Mais je travaillais pas suffisamment à l'école
01:15 Et je me suis dit bah l'occasion de pouvoir travailler dans le milieu médical
01:19 Bah c'est d'être infirmier donc j'ai passé le concours
01:21 J'ai fait la formation et puis au sortir de ma formation j'ai fait quelques services différents
01:27 Et puis de suite les urgences j'ai accroché parce que c'est très varié
01:32 Il y a vraiment tout type de pathologie
01:35 On peut avoir de la traumatose, de la neuro, de la cardio
01:38 Enfin on voit vraiment beaucoup de choses c'est hyper formateur
01:41 En tant qu'infirmier on a beaucoup beaucoup de prérogatives
01:45 On cadre les patients avant qu'ils soient vus par les médecins
01:48 Sauf dans un cas d'urgence extrême
01:50 Mais c'est de toute façon toujours un infirmier
01:53 L'infirmier d'accueil
01:54 C'est l'infirmier d'accueil
01:55 Sauf qu'il y a l'exceptionnel qui va voir en premier les constantes
01:57 Est-ce que c'est grave, est-ce que c'est pas grave ?
01:59 Tout à fait, on fait en gros le tri
02:02 Le tri des patients
02:03 C'est pas péjoratif, ça s'appelle comme ça
02:05 Urgent, pas urgent, vraiment pas urgent, ça dégage
02:08 Et puis j'ai fait quasiment 10 ans aux urgences
02:13 Avec une carrière qui pour le coup m'a énormément plu
02:19 Mais qui au final, je me suis rendu compte que le système arrivait à saturation
02:24 Notamment quand il y a eu le Covid
02:26 Et je me suis posé la question
02:28 Est-ce que j'étais apte à rester toujours un bon professionnel ?
02:31 Et au final je me suis dit
02:32 Il est peut-être temps de faire une pause
02:34 Parce qu'au bout de 10 ans il y avait un petit phénomène de burn-out
02:37 Et je m'éclatais bien dans mon sport
02:40 Et je suis également coach
02:42 Et est-ce que toi c'était un peu le côté adrénaline, urgence qui te plaisait justement ?
02:47 Parce qu'en général, je dirais peut-être qu'entre l'armée
02:50 Je pense que quand tu vas à l'armée c'est quand même que t'aimes un peu l'action
02:54 Et les urgences où finalement tu ne fais pas du soin chronique, des patients palliatifs
02:58 C'est vraiment de l'aigu, c'est des gens qui arrivent
03:01 Qui vont être, comme on l'a dit, triés rapidement
03:03 Urgent, pas urgent
03:04 Et si c'est urgent, il y a une prise en charge immédiate à faire
03:07 Pour assurer justement le traitement de l'urgence
03:10 Si c'est un infarctus, il faut l'orienter rapidement
03:11 Et lui mettre des premiers médicaments
03:13 Si c'est de la traumato, il faut soit l'envoyer au bloc
03:16 Soit faire des premiers soins, des sutures
03:18 Donc toi c'est ça qui te plaisait aux urgences ?
03:21 Tout à fait, tu as vraiment mis le doigt sur ce qui me plaisait aux urgences
03:25 C'est ce côté adrénaline
03:27 Alors oui c'est vrai qu'il y a beaucoup de "bobologie"
03:30 Mais à côté de ça il y a la réelle urgence
03:33 Où justement on cadre en premier lieu les patients
03:37 Et on fait les gestes de première urgence
03:41 On administre les premiers médicaments en urgence
03:43 Avant justement qu'ils soient pris en charge dans des services spécialisés
03:47 Donc c'est vrai qu'on a ce côté là où on a vraiment une certaine réactivité à avoir
03:53 Et c'est ce côté là qui me plaise énormément
03:55 Et ce côté adrénaline comme tu dis
03:57 Est-ce que tu as déjà eu envie ou peut-être travaillé dans d'autres services
04:01 Un peu plus, enfin je veux dire service de croisière
04:03 Mais tu vois si tu travailles la nuit dans un service de gériatrie
04:06 Globalement tu vas être un peu plus calme
04:08 Ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'urgence, de chute, de choses à gérer
04:11 Mais tu auras moins le côté adrénaline qu'aux urgences
04:14 Est-ce que tu t'es déjà posé la question ?
04:16 J'ai fait d'autres services, j'ai fait d'autres services effectivement
04:19 J'ai eu d'autres situations d'urgence dans d'autres services
04:22 Comme tu dis on peut avoir des chutes, ça reste quand même une urgence
04:25 Tu peux avoir une réa dans n'importe quel service de l'hôpital
04:28 J'ai eu en soins continu, c'est comme de la réa mais ils ne sont pas intubés, ventilés
04:32 En soins continu, j'ai eu une grosse chute tensionnelle
04:35 Où il allait faire un choc cardiogénique
04:38 Donc oui il a fallu vraiment être très réactif
04:41 Mais j'en revenais aux urgences
04:43 Parce qu'il y a ce côté adrénaline
04:46 Et surtout on cadre pratiquement tous les plans de la médecine
04:50 Et on n'est pas hyper spécialisé
04:53 J'ai retrouvé ce côté adrénaline en soins intensifs cardio
04:56 Où il y avait des situations aussi d'urgence
04:59 Mais c'était vraiment spécialisé que dans la cardio
05:02 Mais j'ai bien aimé
05:04 Toi tu aimes aussi le côté hyper polyvalent
05:06 De dire je peux faire un peu de cardio, de la réa pure, du choc sceptique
05:09 De l'infectieux, des plaies, de la neuro
05:12 De tout, et comme tu dis dans les services de soins chroniques
05:15 On a presque la journée déjà programmée
05:18 Alors qu'aux urgences, il y a ce côté
05:21 On ne sait pas qui va venir nous consulter
05:24 On ne sait pas si on va avoir de la cardio, de la neuro etc
05:27 Il y a ce côté un peu surprise si tu veux
05:30 C'est vrai que moi j'avais fait des stages aux urgences
05:33 Quand j'étais étudiant et c'était fatigant
05:36 Mais j'avais beaucoup aimé le côté où comme tu dis
05:39 Tu n'es pas en garde quand tu vas à la journée
05:42 Tu ne sais pas du tout sur quoi tu vas tomber
05:45 Et tu as plein d'histoires improbables, d'anecdotes
05:48 Je n'ai jamais eu autant de choses à raconter que quand j'étais aux urgences
05:51 Et en cardiologie, il y a des situations
05:54 Mais globalement, comme tu dis tous les jours
05:57 Il y aura des infarctus, des oedèmes pulmonaires
06:00 Mais globalement, mes journées se ressemblent un peu
06:03 Même si après sur le plan technique, il y a des procédures différentes
06:06 Mais en extérieur, ça reste de la réparation d'artère
06:09 Savoir que tu as mis un stent de 3mm ou 3,5mm
06:12 On s'en fiche, alors que là aux urgences, il y avait de tout et rien
06:15 J'ai des anecdotes qui me restent encore aujourd'hui
06:18 Sur des histoires de fous
06:21 Tu en as raconté quelques-unes déjà en off
06:24 Que peut-être je vais incruster à cette vidéo
06:27 Mais oui, c'est beaucoup plus varié
06:30 Et je peux comprendre qu'on aime ce côté diversité
06:33 Mais c'est clairement ce côté-là qui a fait que j'ai pu faire 10 ans d'urgence
06:36 Après, le côté vraiment bobologie
06:39 Qui fait que les services sont vraiment saturés
06:42 Ça, c'est pénible et je pense qu'il y aurait une solution
06:45 À apporter qui serait relativement simple
06:48 C'est mettre des médecins de garde, des médecins de ville
06:51 Aux côtés des services d'urgence où justement on pourrait désengorger les services
06:54 Et faire que pour le personnel, pour les patients, pour tout le monde
06:57 Ce soit plus humain à vivre
07:00 On a des situations de saturation, on a des patients dans des brancards
07:03 Dans les couloirs et on se dit
07:06 On reste quand même un pays relativement développé avec un bon système de soins
07:09 Et on ne devrait plus voir ça
07:12 C'est vrai que quand on a... Bon, il y a les reportages qui forcément mettent un peu l'accent dessus
07:15 Mais pour aller aux urgences, donner des avis
07:18 C'est vrai que c'est rare les moments où c'est calme
07:21 Très souvent, c'est de l'agitation, c'est des patients
07:24 Dans des services qui essaient de les accueillir
07:27 Mais quand il n'y a plus de place sur des brancards, des chambres
07:30 Les brancards il y en a toujours, mais après justement ils vont s'accumuler
07:33 Dans les couloirs et ce n'est pas un cliché de voir que des fois
07:36 Il y a des brancards les uns sur les autres
07:39 Dans un couloir où tu as 8 patients dans un petit couloir parce que justement il n'y a plus de place
07:42 Moi la question qu'on me posait souvent c'était
07:45 Pourquoi est-ce qu'on attend aussi longtemps aux urgences ?
07:48 Alors ce qu'il faut savoir aux urgences, c'est qu'il y a des degrés d'urgence
07:51 Il y a vraiment
07:54 L'extrême urgence où là il faut agir de suite
07:57 C'est-à-dire qu'un infarctus, un arrêt cardiaque
08:00 Ça doit être traité, il n'y a pas de temps à attendre
08:03 Presque toute l'équipe est sur le cas
08:06 Parce qu'il faut sauver une personne
08:09 Là on est vraiment dans l'urgence
08:12 Une urgence vitale immédiate
08:15 Il y a une urgence relative qui va nécessiter une prise en charge
08:18 Avec souvent des bilans, de l'imagerie
08:21 Donc forcément là aussi on aura des patients et des familles
08:24 Qui accompagnent et qui vont devoir attendre
08:27 Parce que le bilan on ne l'a pas en claquant des doigts
08:30 Les imageries viennent se mettre sur un programme déjà établi
08:33 De consultation externe, donc on vient entre deux
08:36 Après on a de l'urgence un peu moins relative
08:39 Genre des points de suture par exemple
08:42 Avec non hémorragique
08:45 Ou qu'on a réussi à arrêter
08:48 Donc ça justifie de venir aux urgences
08:51 Mais il y a d'autres personnes plus urgentes qui vont passer avant
08:54 Mais c'était justifié, il fallait consulter
08:57 Il n'y avait pas de soucis, mais il n'y a pas un risque vital pour la vie de cette personne
09:00 Si tu as la suture, tu l'as 6 heures plus tard
09:03 Tu vas attendre, ce n'est pas agréable
09:06 Il n'y aura pas mort d'homme
09:09 Après je peux comprendre que c'est difficile d'attendre
09:12 Et après il y a une urgence vraiment non relative
09:15 Et non vitale
09:18 Qui fait qu'on sera plus sur la consultation de médecine
09:21 Après ça va être soulager des douleurs
09:24 Dentaires notamment
09:27 Ou une consultation de médecine que le médecin traitant ne peut pas prendre
09:30 A priori dans l'immédiat
09:33 Et qui ne convient pas au patient
09:36 Et il pense qu'aux urgences il va passer plus vite
09:39 C'est un gros mythe
09:42 Donc on est vraiment dans 4 situations différentes
09:45 Et face à ça on a des degrés d'attente
09:48 Qui sont logiquement plus ou moins grands
09:51 Donc à partir de là
09:54 C'est sûr que plus il y aura de monde aux urgences
09:57 Plus les urgences vont drainer un bassin de population qui est important
10:00 Et avec les regroupements hospitaliers, le fait qu'il y a des hôpitaux qui ferment
10:03 Des services d'urgence qui ferment, forcément
10:06 Vous allez condenser sur un seul service d'urgence
10:09 Et plus il y a de patients, le personnel augmente rarement
10:12 En conséquence, c'est la seule chose qui n'augmente pas en général
10:15 C'est le salaire et le nombre de personnel
10:18 Le nombre de patients, l'inflation le suit assez bien
10:21 Mais pas les ressources
10:24 Et donc c'est vrai que tu peux arriver à des situations
10:27 C'est vrai que cette vidéo est intéressante
10:30 Et je pense qu'il faudrait que chacun de nous en tant qu'utilisateur du système de santé
10:33 On prenne conscience qu'il y a urgence et urgence
10:36 Et qu'une urgence non urgente
10:39 Jusqu'à preuve du contraire, ça n'a rien à faire aux urgences
10:42 Après, ce n'est pas être moralisateur
10:45 C'est juste faire en sorte que tout le monde puisse avoir accès
10:48 A un système qui soit acceptable pour tout le monde
10:51 Pour le personnel, comme pour les patients, comme pour les familles
10:54 C'est des fois le piège
10:57 Parce que tu as des personnes, tu as des gens qui n'ont rien à faire
11:00 3h du mat', j'ai mal à l'orteil
11:03 C'est caricatural, mais c'est réel
11:06 Et à côté, tu as des gens "bien éduqués"
11:09 Qui prennent ce message un peu trop au sérieux
11:12 Et ne veulent pas déranger
11:15 "J'ai un peu mal à la poitrine, mais bon, peut-être que ça va passer"
11:18 Et au final, c'est aussi dramatique de se dire qu'il y a des gens
11:21 Qui justement nécessiteraient, mais qui se disent qu'ils ne vont pas encombrer encore plus les urgences
11:24 Donc des fois, ils prennent rendez-vous avec leur médecin
11:27 Mais ils ont rendez-vous que dans 1, 2, 3 jours
11:30 C'est un piège inverse
11:33 Il faut quand même consulter aux urgences s'il y a des vrais symptômes
11:36 La seule chose, c'est de réfléchir
11:39 Si tu as une douleur à l'orteil, si tu as des acouphènes
11:42 Si tu as un peu mal au ventre
11:45 En général, quand c'est des douleurs légères au ventre
11:48 Tu peux faire l'ulcère, perforer, la péritonite
11:51 Mais en général, tu ne te poses pas la question de savoir si tu dois aller aux urgences
11:54 Quand tu as le ventre hyper dur, que tu es en train de vomir du sang
11:57 Dans ce cas-là, tu ne te poses pas la question
12:00 La question est vite répondue
12:03 On se rend compte, par exemple, si on prend un cas
12:06 Qui pour nous reste une urgence relativement vitale
12:09 Une douleur thoracique, pour ne pas la nommer
12:12 On se rend compte que la majorité des douleurs thoraciques
12:15 Ne sont pas des infarctus
12:18 Mais il fallait l'éliminer
12:21 Jusqu'à preuve du contraire, tant qu'on ne l'a pas éliminée, on considère que c'en est un
12:24 Pour le coup, il faut avoir un avis médical
12:27 Si tu as mal dans la poitrine, il ne faut pas laisser la place aux doutes
12:30 Parce que l'enjeu est trop grave
12:33 Si c'est un infarctus, heureusement, je vais dire au pif
12:36 Je dirais qu'il y a 10% des douleurs thoraciques
12:39 Ou 10-20% maximum, qui sont des infarctus
12:42 Et heureusement, la plupart, ça va être soit du stress
12:45 Soit des douleurs pariétales, costales
12:48 Soit des douleurs musculaires, ou des fois, rien du tout
12:51 Des fois, tu ne sais pas, c'est de la traumatose
12:54 Non, généralement, on est sur des douleurs costales, pariétales
12:57 Beaucoup d'anxiété, d'angoisse
13:00 Qui font qu'ils ont une sensation d'oppression
13:03 Ce qui est réel
13:06 Tu vas aux urgences, ils font tes values, électrocardiogramme, prise de sang
13:09 S'il n'y a rien, tu rentres, mais au moins, tu es rassuré
13:12 Bien sûr, les erreurs peuvent arriver, mais sans rentrer jusque là
13:15 Tu as un premier diagnostic qui est posé
13:18 Tu es rassuré, et personne n'est jamais mort d'une douleur
13:21 Au niveau costal, ou d'une contracture au PEC
13:24 Donc, le système des urgences sert dans ce type de scénario
13:27 Mais c'est vrai qu'il faut que les gens aussi jouent le jeu
13:30 Mais je reconnais que c'est difficile
13:33 Parce qu'à plus large échelle, quand il y a de moins en moins de médecins traitants
13:36 Les consultations ont des délais en ville de plus en plus long
13:39 C'est difficile de...
13:42 Alors après, je voudrais faire juste une petite parenthèse
13:45 C'est que, il y a des gens qui ont un diagnostic, mais ils n'ont pas accès à la médecine via Internet
13:48 Et on a souvent des patients qui arrivent
13:51 Parce que, comme tu dis, j'ai une douleur ici ou là, ils ont tapé sur Internet
13:54 Alors ils n'arrivent déjà qu'à un diagnostic
13:57 Et souvent, quand on les écoute, ils ont un cancer
14:00 J'ai mal à la tête, c'est un cancer du cerveau
14:03 C'est de ça que j'ai pété qui me l'a dit
14:06 Et ça, c'est un truc de fou de se dire
14:09 Je ne dis pas qu'ils sont hypochondriaques
14:12 Mais on est sur un nouveau phénomène
14:15 De cet accès à la médecine via Internet
14:18 Qui fait qu'il en découle des patients qui vont arriver encore plus stressés
14:21 De situations qui n'ont pas lieu de les stresser
14:24 Mais parce qu'ils ont tapé sur Internet
14:27 C'est vrai que tu as le double effet, tu as la personne qui va être rassurée et qui va dire "c'est bon"
14:30 Mais tu vas toujours avoir le doute quand même
14:33 Il y avait marqué dans un coin que ça pouvait être grave
14:36 C'est un peu la difficulté
14:39 Après toutes ces années aux urgences, avoir fait un métier qui te plaît
14:42 Qu'est-ce qui a été l'élément déclencheur
14:45 Où tu t'es dit "là, je crois que c'était la garde de trop"
14:48 Je pense, comme je t'ai dit, il y a eu cet épisode du Covid
14:51 Qui a fait que les urgences ont été ultra saturées
14:54 Pourquoi ça ?
14:57 Et puis de voir qu'il n'y a aucune situation qui s'améliore
15:03 On parle souvent de mettre un pansement sur une jambe de bois
15:08 Mais c'est vrai que c'est une image tellement parlante
15:11 Qu'on a l'impression que rien n'est fait, qu'on met des petites mesurettes
15:15 Et au bout d'un moment je me suis dit "avant de devenir un mauvais professionnel, je préfère arrêter"
15:20 Je préfère mettre tout ça entre parenthèses
15:23 Me consacrer au sport, au coaching
15:26 Et puis parce que j'avais cette double casquette
15:29 Je suis aussi diplômé en tant que coach sportif et préparateur physique
15:32 Et j'avais la possibilité de faire autre chose
15:35 Alors après j'aurais voulu garder quelques gardes aux urgences
15:38 Pourquoi pas, des fois j'y pense, mais je pense que ça va être difficile de revenir dans le circuit
15:41 Je pense que ça va être compliqué
15:44 Et plus je parle avec des collègues avec qui je suis resté en contact
15:47 Et plus ils me disent "ouais t'as bien fait de partir"
15:50 C'est vrai que le fait de ne pas avoir de perspective d'amélioration
15:53 C'est extrêmement démoralisant, je pense, de se dire que les moyens ne sont pas mis
15:56 Qu'il n'y aura pas plus de personnel, qu'on va continuer de fermer des lits
15:59 Donc que les patients vont s'accumuler encore plus aux urgences
16:02 Et tous les patients qui ont réellement quelque chose et qui ont réellement une nécessité
16:05 D'être gardés, d'être hospitalisés, il faut leur trouver des lits
16:08 Et comme tu l'as dit, les personnes de plus en plus âgées dans la population
16:11 C'est des problèmes aussi d'autonomie
16:14 Est-ce qu'ils peuvent rentrer à la maison ?
16:17 Des fois il n'y a pas forcément de vrais problèmes de santé
16:20 Mais simplement un petit truc et une autonomie qui fait que la personne
16:23 On ne peut pas décemment la faire rentrer à la maison toute seule
16:26 Donc il faut lui trouver un lit pour le temps de mettre en place des solutions
16:29 Et ça, moins tu as de lits en aval
16:32 Et plus ça va s'accumuler aux urgences, plus tu assistes à la saturation
16:35 Et puis tu as l'épuisement des professionnels de santé
16:38 Parce qu'aux urgences, c'est un des rares services où tu n'as pas de capacité maximale
16:41 Dans un service, si tu as 12 lits, tu n'auras pas plus que 12 patients
16:44 Et après tu te dis "je n'ai plus de lits, au revoir"
16:47 Et aux urgences, tu as un rythme tout stéréo
16:50 C'est pour ça que des fois, l'image de l'entassement
16:53 Tu dois le prendre en charge, donc tu dois des fois "te dédoubler"
16:56 Des fois, il y avait des médecins qui prévenaient la régule du SAMU
17:01 En disant "non mais là on est saturé"
17:04 Parce qu'à un moment, on sait qu'on mettait même les équipes en danger
17:07 Les patients en danger, et on leur disait "stop, stop, stop"
17:11 Nous on était saturé, mais ailleurs c'était saturé aussi
17:14 C'est ça, c'est quand tous les hôpitaux du secteur
17:17 Parce qu'on a fermé des urgences deviennent saturés
17:19 À un moment, il faut mettre les gens quelque part
17:21 Le camion du SAMU qui tourne
17:22 Il tourne, mais à un moment, il faut qu'il dépose le patient quelque part
17:25 Avec le prix de l'essence en plus, ça coûte de plus en plus cher
17:29 Je comprends qu'on arrive à un espèce d'épuisement du système
17:34 Et le sentiment qu'il n'y a pas grand chose malheureusement qui est fait
17:37 Comme tu dis, il y a des petites mesures
17:39 Une petite prime Covid, tu es payé un peu plus à la fin du mois
17:42 Mais ça ne va pas chercher...
17:43 Ce n'est pas ça qui fait que le travail sera plus efficace
17:45 C'est ça, et surtout que tu vas avoir le sentiment, comme tu disais, de faire du bon travail
17:49 Parce qu'au final, le travail, tu peux toujours le faire
17:51 Et à la fin, tu es blasé, tu fais, tu dis
17:54 Mais il faut continuer à faire des soins de qualité
17:56 Et surtout de dire, je rends service aux gens et dans des conditions humaines
17:59 Parce que ça reste des patients, ça reste des humains
18:02 Et ça pourrait être ta grand-mère, ton père, ton frère
18:05 Donc il faut les prendre en charge dignement
18:08 Et c'est vrai que quand on voit des fois dans un brancard aux urgences
18:11 Des gens qui restent là 8, 10, 12 heures, voire plus
18:14 Tu as l'impression que ce n'est pas assez, c'est plus humain
18:18 Que c'est de l'entassement
18:19 Et ça, c'est terrible
18:21 Et à la fin de la journée, tu rentres chez toi et tu te dis
18:23 Qu'est-ce que j'ai fait de ma journée ?
18:25 Est-ce que j'ai rendu...
18:26 Enfin, ce n'est pas une question de service aux gens
18:28 Mais c'est, est-ce que je veux continuer à...
18:30 Moi, j'avais vraiment l'impression de me dire
18:32 J'ai fait du mieux que j'ai pu
18:34 Mais je n'étais pas satisfait de moi
18:36 Oui, c'est quelque chose de difficile
18:38 Donc ça, malheureusement, on n'a pas de solution
18:42 Enfin, il faudrait mettre des moyens
18:43 Il n'y a que nos gouvernants qui ont les solutions
18:45 Nous, en tant que professionnels sur le terrain, on sait ce qu'on doit faire
18:48 On connaît nos missions, on connaît nos tâches
18:50 On connaît notre...
18:51 On sait, on est des professionnels
18:53 Mais s'il n'y a pas les moyens, comme tu dis
18:55 S'il n'y a pas l'hélice, s'il n'y a pas le personnel
18:58 S'il n'y a pas, il n'y a pas
18:59 Il n'y a pas, il n'y a pas, oui
19:00 On ne va pas l'inventer
19:01 Oui, tu ne peux pas te dédoubler
19:02 Non
19:03 Et à un moment...
19:04 Je pense que ça va conclure la vidéo
19:06 Qu'effectivement, la chose qu'il faut avant tout, c'est des moyens
19:09 Des moyens de personnel, des moyens humains
19:11 Des ressources aussi financières
19:13 Pour avoir des meilleures structures
19:15 Pour accueillir les gens
19:16 Peut-être, de rouvrir des hôpitaux, des lits, des services
19:19 Pour avoir un aval
19:20 Donc, des endroits pour placer les gens
19:22 Et les prendre en charge correctement
19:23 Et pas à quatre, dans un couloir, sur des brancards
19:27 Et ça, malheureusement, ou heureusement
19:30 Plutôt malheureusement, ça peut être que
19:32 Les gouvernements qui peuvent mettre des mesures assez fortes
19:35 Et je ne suis pas sûr qu'on aille...
19:37 C'est un mot, une conclusion un peu défaitiste
19:39 Mais je ne sais pas comment ça va évoluer
19:41 On verra, l'avenir le dira
19:43 En tout cas, merci d'avoir abordé le sujet
19:45 C'était super intéressant
19:46 Je ne sais pas ce qu'en ont pensé les autres écœurs
19:48 J'espère que la vidéo vous aura plu
19:50 Et que ce témoignage vous aura plu aussi
19:52 C'est le concret, c'était le quotidien
19:54 Voilà, c'est ce qu'on vivait
19:56 C'est ce que je vivais
19:58 Et malheureusement, c'est ce que mes collègues continuent à vivre
20:00 Et c'est ce que tous les urgentistes
20:03 Et même tous les professionnels de santé en général
20:05 Commencent à être confrontés
20:06 C'est-à-dire, où on met les patients
20:08 Comment on fait, comment on gère
20:10 Et voilà, on met un moment...
20:11 On reste que des humains
20:12 Mais, pour améliorer les conditions des personnels de santé
20:16 Mettez un pouce bleu à cette vidéo
20:18 Parce qu'il n'y a que ça qui va réchauffer
20:20 Nos petits cœurs brisés par le système
20:22 Donc voilà, merci à tous d'avoir regardé la vidéo
20:25 J'espère que ça vous aura plu
20:27 Vous pouvez dire en commentaire ce que vous en avez pensé
20:29 Si vous avez des anecdotes aux urgences
20:31 Parce que je pense qu'il y aura pas mal de soignants
20:33 Qui vont regarder la vidéo
20:34 Et qui auront des choses à rajouter là-dessus
20:36 Il y a une relation de confiance
20:38 Entre le patient et le médecin
20:40 Il faut se dire, des objets coincés dans des endroits inappropriés
20:43 Une balayette à chiottes
20:46 Côté brosse, pas côté manche
20:49 Introduit dans l'orifice anal
20:51 Je dis mais le mec il est fou
20:53 Monsieur, vous vous êtes trompé
20:55 C'est pour les toilettes, c'est pas pour vous
20:57 Je te jure
20:58 Je me rappellerai toute ma vie
21:00 Je vois les pompiers qui arrivent
21:01 Et puis je vois le pompier, il me dit "Excusez-moi"
21:03 Et puis le mec il crie "Merci"
21:06 Je voyais qu'il était pas bien
21:07 Il dit "Je peux venir pour parler un peu plus loin"
21:09 De la salle d'attente
21:11 Il me dit "T'es prêt ? T'es prêt ?"
21:14 Je dis "Pourquoi ?"
21:15 Il dit "Bah écoute, il s'est introduit une balayette à chiottes"
21:17 Je dis "Quoi ?"
21:18 Il dit "Il a mis la balayette, mais côté brosse dans l'anus"
21:21 Ça doit faire mal
21:22 Je fais "Ah"
21:23 Et je lui dis "Mais il sait que c'est pas pour ça"
21:26 Il me dit "Ouais, le problème c'est que là il faut pas"
21:29 "Il arrive plus, ça fait trop mal"
21:30 Il a fini au bloc le mec
21:32 Ah oui parce qu'il pouvait plus
21:33 Bah non, tu m'as étonné après
21:34 L'EDM, le puce, c'est en forme de...
21:36 Et puis tu risques même une perforation
21:38 C'est vrai, il a plus les poils
21:39 Le poil de la bande
21:41 Et il dit "Vous dites pas ma femme"
21:43 Retrouvez-nous sur les réseaux sociaux
21:46 Alors Eric, on l'a pas dit, mais du coup il est athlète IFBB
21:49 Et vice-président de l'IFBB France
21:52 Donc vous pouvez le retrouver sur IFBB officiel, sur Instagram
21:55 IFBB France officiel
21:56 Ah pardon, j'ai oublié le France
21:57 IFBB France officiel
21:59 Retrouvez-moi sinon sur Instagram et sur TikTok
22:02 Ledoc.pm
22:03 Et je vous dis à bientôt pour la prochaine vidéo
22:05 Salut
22:06 Merci
22:07 Ciao
22:08 [Musique]

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