Carla Bruni agacée par les questions de Patrick Cohen

Transcript

00:00 L'indépendance me semblait un bon socle.

00:05 Votre mère est une grande pianiste, on l'a vu jouer.

00:08 Non, je me disais que la limite de l'indépendance, c'est là où vous avez abouti ces dernières années,

00:15 c'est-à-dire dans ce rôle de première dame qui, finalement, limite votre indépendance.

00:20 Ah non, j'étais totalement indépendante.

00:22 Avec des contraintes, avec des obligations, avec un devoir de réserve.

00:26 Des contraintes, des obligations, des devoirs de réserve.

00:30 Tous les jours à l'antenne, il faudrait mieux faire attention à ce que vous dites.

00:33 Pensez aux devoirs de réserve.

00:35 Moins que vous.

00:36 Moins que moi.

00:38 Qui n'a pas de contraintes, qui n'a pas d'obligations ?

00:40 Qu'est-ce que c'est que cette idée de voir la vie sans contraintes et sans obligations ?

00:43 C'est tellement faux.

00:45 Ça n'a pas été un carcan d'être épouse de président de la République ?

00:49 D'être tombée folle amoureuse d'un type que j'aime ? Non, ça n'a pas été un carcan.

00:52 C'était un grand bonheur.

00:54 De voir un petit enfant si tard avec lui ? Non, ça a été un miracle.

00:58 Et de découvrir et de rencontrer tous ces gens ? Non, ça a été une belle aventure.

01:02 Peut-être que pour vous, ça aurait été l'horreur, mais pour moi, non.

01:05 Le premier dame de la République.

01:07 Il aurait été très beau en premier dame.

01:10 Moi, je l'aurais bien vue en première dame.

01:12 Vous n'avez pas le semblant de ne pas comprendre.

01:14 Non, mais je ne fais pas semblant.

01:16 Mais je n'aime pas tellement qu'on vienne me dire ce que je pense.

01:19 Vous comprenez où est-ce que je ressens ?

01:21 Je suis très très polie, puis à un moment, on me dit "toi, tu sens ça, toi tu dis ça, toi tu es comme ça".

01:25 Et à ce moment-là, si ce n'est pas ça, je dis non.

01:27 Non, vous avez exprimé des choses, Carla Bruni.

01:29 J'ai toujours exprimé des choses.

01:31 Oui, y compris une forme de soulagement au moment où s'annonçait le départ de l'Elysée.

01:35 Oui, moi, je ne faisais qu'accompagner mon homme.

01:39 Et c'est une charge très lourde, très importante.