La Villette - Un restaurateur raconte dans "Morandini Live" comment un toxicomane s’est retrouvé dans sa cuisine ce week-end l’obligeant à fermer son établissement: "Il faut arrêter de nous laisser seul ! Personne ne nous rappelle !" - VIDEO

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La Villette - Un restaurateur raconte dans "Morandini Live" comment un toxicomane s’est retrouvé dans sa cuisine ce week-end l’obligeant à fermer son établissement: "Il faut arrêter de nous laisser seul ! Personne ne nous rappelle !" - VIDEO

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Transcription
00:00 avec nous. Bonjour Sébastien Attal, merci d'être en direct avec nous.
00:03 Racontez-nous ce que vous avez vécu ce week-end où un toxicomane est entré de force dans votre établissement.
00:13 Absolument, ça s'est passé samedi, vous étiez là vendredi, et samedi soir à vers 18h, j'ai effectivement un toxicomane qui a pénétré par la porte de secours à l'arrière de mon restaurant.
00:24 J'étais en train de travailler avec mon cuisinier sur les plats du jour à venir et sur ce qu'on va mettre en place la semaine prochaine.
00:31 On était au comptoir à travailler. Il est entré, il est pénétré en cuisine. Il se trouve que j'ai un client qui est arrivé dans le restaurant à ce moment-là et qu'il l'a vu.
00:41 Donc, il nous a alerté. Ça nous a permis d'aller voir et de voir qu'il avait déjà le téléphone de mon cuisinier qui était en cuisine dans la main.
00:51 Il était en train de fouiller dans les frigos et on a pu le maintenir, appeler la police qui sont venus après un petit quart d'heure et qui l'ont embarqué.
01:03 Ça veut dire pour moi, parce que là j'ai craqué, souvent on a des gros horaires, donc on n'a pas le temps d'aller au commissariat, porter plainte pour des petits faits.
01:11 Là j'ai craqué, j'ai décidé de fermer le restaurant, d'aller porter plainte.
01:14 Donc j'ai dû fermer mon restaurant, j'ai perdu un service des clients, du chiffre d'affaires, mais j'ai porté plainte.
01:23 Du coup, il est resté en garde à vue et il sera présenté aux juges aujourd'hui ou demain.
01:28 – Et ce que vous vouliez exprimer ce matin, Sébastien, c'est pour ça que vous nous avez contacté, c'est votre ras-le-bol face à cette situation.
01:33 – C'est ça, c'est le ras-le-bol. – Vous n'en pouvez plus.
01:35 – C'est le ras-le-bol, c'est que ça fait trop longtemps que oui, il y a eu le camp, il a été vidé depuis l'année dernière, effectivement.
01:43 Parce que quand on avait le camp juste devant chez nous, on ne pouvait pas travailler, on n'a pas travaillé.
01:49 D'ailleurs aujourd'hui, on nous réclame des droits de terrasse, ce genre de choses qui coûtent très cher, alors qu'on ne pouvait pas travailler.
01:57 Maintenant, ça va un peu mieux évidemment, on ne peut pas dire l'inverse, à part que plus les mois passent, plus ils reviennent, plus ça zone, plus ils sont devant chez nous.
02:05 Et on se dit qu'on repart comme avant, et nous c'est nos affaires qui sont en danger,
02:12 c'est nos affaires qui valent deux fois moins cher que ce qu'elles valaient à l'époque.
02:15 C'est-à-dire que nous, moi j'ai acheté il y a quatre ans, aujourd'hui mon affaire elle vaut 40 ou 50% de moins que ce que je l'ai acheté il y a quatre ans.
02:22 Et pourtant, c'est une affaire qui a quasiment un siècle, c'est une affaire historique des abattoirs de la Villette,
02:28 c'est la dernière du quartier, c'est pour ça que je m'appelle au Cochon-de-Laye,
02:31 on est un des tout derniers résistants de la tradition du quartier, des bouchers, etc.
02:38 Et on est plus qu'en danger, effectivement.
02:40 – Si vous avez regardé l'émission vendredi, vous avez vu votre collègue restaurateur qui a craqué en direct,
02:45 qui était en larmes en disant "on n'en peut plus".
02:47 – J'étais à côté de lui à ce moment-là.
02:50 – Il nous dit "on n'en peut plus", est-ce que vous aussi vous êtes dans la même situation ?
02:54 Est-ce que vous imaginez quitter, fermer votre établissement face à cette situation ?
02:59 – La vérité c'est que non seulement j'en peux plus, moi quand j'ai repris il y a quatre ans,
03:05 j'avais dans mon personnel cinq personnes, aujourd'hui j'en ai plus que deux.
03:11 Je fais 10, 12, 15 heures par jour pour essayer de maintenir ça,
03:15 maintenir cette tradition, maintenir le contact clientèle,
03:21 mais de toute façon si je ne craque pas et que je ne ferme pas,
03:23 de toute façon un jour ou l'autre c'est le tribunal de commerce qui me fermera.
03:28 – Qu'est-ce que vous avez envie de dire aux autorités qui vous écoutent,
03:30 sans doute ce matin puisqu'elles regardent beaucoup cette émission,
03:34 qu'est-ce que vous avez envie de leur dire là, directement ?
03:37 – Qu'on aimerait avoir des nouvelles déjà parce qu'on nous a prémis beaucoup de choses l'année dernière,
03:41 par exemple on nous a parlé d'un fonds d'indemnisation des victimes
03:47 dont on aurait pu profiter parce qu'on a emmagasiné de la dette pendant un an,
03:51 on n'a plus pas travaillé et aujourd'hui ça ne reprend pas parce que le quartier pâtit,
03:55 aujourd'hui toujours de la mauvaise presse du quartier de cette époque-là
04:00 et puis comme ça continue moins fort mais toujours là,
04:04 aujourd'hui on a des clients même s'ils viennent dans le quartier
04:08 par rapport à la cité des sciences etc. ils ne vont pas se restaurer dans le quartier,
04:11 ils vont venir faire une expo, faire un machin et reprendre le métro pour les manger ailleurs
04:16 et aujourd'hui on aimerait bien savoir ce qui se passe en fait,
04:19 c'est que nous on n'a pas de nouvelles, on nous a promis des choses
04:23 qu'on allait nous aider, qu'on n'allait pas nous laisser tomber
04:25 mais ça fait un an, personne ne nous a rappelé, on ne sait pas comment ça se passe
04:30 et puis nous comme je vous disais on passe 15 heures par jour à travailler,
04:34 on n'a pas trop le temps de s'occuper de ce genre de choses
04:37 et on ne revient pas vers nous, on ne sait pas exactement,
04:39 en fait on ne sait pas comment on fait, on ne sait pas ce qui se passe,
04:44 donc au moins qu'on nous adresse la parole en fait.
04:47 - Le désespoir d'un restaurateur à la vilette, qu'est-ce que je peux vous souhaiter ?
04:53 - Que les gens qui viennent dans le quartier,
04:59 que les gens qui habitent dans le quartier regagnent le quartier en fait,
05:02 c'est-à-dire qu'il faut qu'on arrive à s'imposer,
05:04 il faut que nous en tant que commerçants on ne craque pas,
05:06 il faut que les gens qui vivent ici ou les gens qui viennent ici nous soutiennent
05:10 et on doit regagner le quartier en fait en étant présent,
05:14 en se disant on ne se laisse pas faire, on va quand même au resto,
05:17 on va quand même boire un verre et c'est un quartier historique de Paris,
05:22 la vilette c'est la commune, c'est les abattoirs de la vilette,
05:25 c'est un quartier historique, c'est un quartier de vie
05:28 et c'est à nos riverains qui ont beaucoup souffert aussi,
05:33 aux touristes, aux gens qui viennent à des concerts, à des expos,
05:36 parce qu'il y en a beaucoup dans le quartier,
05:38 de se dire on n'abandonne pas le quartier, on va se battre,
05:41 on va soutenir ces commerçants, on va rester là,
05:45 on va regagner ce quartier par notre présence et pas l'abandonner à l'errance.
05:52 Merci Sébastien Tall, je rappelle le nom de votre restaurant,
05:54 c'est important parce que s'il y a des gens qui passent dans le coin,
05:56 c'est bien de venir vous donner un coup de main,
05:58 vous et le restaurateur qu'on avait également vendredi,
06:01 bien évidemment tous les restaurateurs, tous les commerçants,
06:03 votre restaurant ça s'appelle "Au cochon de lait" à la vilette.

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