• l’année dernière
Justine Henin, la consultante sur les antennes de Eurosport à l'occasion de cet US Open 2023, au micro de Tennis Actu pour évoquer cette fin du tournoi du Grand Chelem à New York et son tableau féminin. Forcément, Justine Henin a son idée sur Aryna Sabalenka, assurée d'être la nouvelle numéro 1 mondiale à la WTA dès lundi et ce, pour la première fois de sa carrière.

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Transcription
00:00 La concurrence, le fait de sentir qu'il y a cette concurrence aussi aujourd'hui dans
00:06 le tennis féminin, c'est bien.
00:08 Je trouve ça intéressant parce qu'on a quand même des filles qui supportent, je
00:14 trouve, mieux les attentes, mieux cette pression cette année, qui ont envie d'aller en chercher
00:18 plus.
00:19 Donc ça c'est très positif.
00:20 Sur Sabalenka, je la trouve assez pétillante, assez expressive.
00:25 Je trouve que ça fait du bien aussi au tennis féminin d'avoir une numéro en mondial dans
00:29 un autre style.
00:30 Il y a beaucoup de filles en confiance, il y a beaucoup de filles qui y croient et maintenant
00:37 la pression va être sur les épaules de Sabalenka.
00:39 Si elle va au bout en devenant numéro 1 mondial cette semaine, je pense que ce sera vraiment
00:43 très très fort.
00:44 Alors Justine, vous suivez de très près cette US Open 2023 puisque vous êtes consultante
00:56 au Eurosport.
00:57 Dimanche soir, on a assisté à un petit tremblement d'air quand même avec la défaite d'Igazyentech
01:02 dès les huitièmes.
01:03 Vous avez été surprise aussi ?
01:05 On est toujours surpris quand la numéro 1 mondial se fait éliminer, évidemment à
01:13 ce stade-là de la compétition.
01:15 Quand on est numéro 1 mondial, on s'attend toujours forcément à devoir tenir son rang
01:19 et c'est vrai que là, le public, les commentateurs, tout le monde voyait Igazyentech avancer
01:27 dans ce tournoi.
01:28 Néanmoins, on sait aussi d'abord que ce genre d'accident peut arriver.
01:33 On sait aussi qu'Igazyentech était un peu fatiguée, même sur le plan mental, parce
01:39 que c'est vrai qu'elle avait évoqué cette fatigue avant le début du tournoi.
01:41 Ça reste quand même une surface, même si elle a gagné ici l'année dernière, sur
01:46 laquelle elle arrive avec moins de confiance que ce qu'elle arrive à le faire sur terre
01:50 battue en arrivant en Langaros.
01:52 On voit que c'est pas la même… elle est plus dans le doute.
01:55 Quand on tient compte de tous ces éléments-là, on se dit que ce type d'accrochage peut
02:01 arriver, surtout face à une joueuse comme Oztapenko, qui est sur ce genre de match,
02:06 une joueuse très dangereuse.
02:07 Elle l'avait déjà battue trois fois.
02:08 Elle sait qu'elle lui fait mal.
02:10 Igazyentech préfère, comme beaucoup de joueurs et de joueuses, avoir un peu plus de temps
02:14 pour pouvoir développer son tennis.
02:16 Sur dur, quand ça va vite de cette manière-là, c'est un peu plus dur pour elle.
02:19 Donc, une surprise, oui, parce qu'on attend toujours d'un numéro 1 mondial ou d'une
02:23 numéro 1 mondiale qui l'avance en toute logique de par son classement dans le tableau.
02:29 Et puis après, il y a la réalité du terrain.
02:31 Il y a beaucoup d'exemples, évidemment, à part dans le tennis masculin, où le numéro
02:35 1 mondial a souvent tenu son rang, les derniers particulièrement.
02:40 Donc, je crois que ce sera une opportunité pour Igazyentech vraiment souffler un peu,
02:48 parce qu'elle a été numéro 1 mondial pendant un long moment.
02:50 Elle le redeviendra, probablement.
02:53 Ça va être une belle bagarre.
02:54 Je ne la vois pas s'écrouler aujourd'hui.
02:56 Je pense qu'on voyait déjà qu'elle se tournait vers des choses positives.
03:00 Donc, je suis persuadée que ce n'est qu'un accro, pas du tout une remise en question
03:04 aujourd'hui pour elle.
03:06 Vous insistez sur l'aspect mental.
03:09 On a bien vu en conférence de presse qu'elle aussi a tout de suite pris cet angle.
03:13 Elle a même paru presque soulagée de pouvoir avoir une semaine finalement en plus de repos,
03:21 d'être déconnectée.
03:22 Est-ce que vous pouvez nous expliquer de quoi elle parlait quand elle parle de la pression,
03:27 quand on est numéro 1 ? Ça correspond à quoi ?
03:29 Je pense que c'est le fait que ça faisait depuis le mois d'avril 2022 qu'elle était
03:36 numéro 1 mondial.
03:37 Ça veut dire que chaque semaine, quand vous vous présentez dans un tournoi, chaque semaine,
03:43 c'est vous qu'on regarde.
03:44 Il y a presque entre guillemets, et ça c'est évidemment une erreur, mais c'est complexe
03:51 quand même à gérer l'erreur qu'on commet de dire « je suis numéro 1, je suis première
03:55 tête de série », je suis presque dans l'obligation de gagner en fait.
03:59 Et ça, je pense que c'est elle qui s'en est exprimée parce que finalement on ne voit
04:05 ça que de l'extérieur.
04:06 On n'est jamais, je le rappelle souvent, on n'est jamais dans la tête du joueur,
04:11 on n'est pas dans son intimité.
04:13 Il vient dire ce qu'il veut bien dire.
04:15 Aussi en conférence de presse, on peut voir des choses, mais on ne sait jamais véritablement
04:19 ce qui se passe.
04:20 Mais il y a des moments, je pense, quand même de vraie vérité, de sincérité, il
04:26 y a des joueurs assez transparents dans leur discours.
04:28 Je pense qu'elle en fait partie quand elle dit « je n'ai peut-être pas assez de maturité
04:31 pour gérer ça », c'est quand même assez fort et je trouve que ce n'est pas un aveu
04:37 de faiblesse, au contraire, c'est une fille qui a encore envie d'apprendre, de comprendre.
04:42 On sent qu'elle réfléchit beaucoup à tout ça.
04:44 Pour moi, je trouve ça assez beau et même prometteur pour elle pour la suite parce que
04:50 ça veut dire qu'elle travaille sur elle.
04:52 Mais oui, c'est cette obligation de résultat.
04:54 Je pense que c'est ça, de semaine en semaine, que vous portez sur les épaules.
04:58 Et elle, elle l'a tenue en long moment.
05:02 Il n'y en a pas eu des tas des numéros un mondial qui le sont restés aussi longtemps,
05:06 je pense, de manière consécutive, des semaines d'affilée comme elle, vraiment sur les
05:11 dernières années.
05:14 La dernière, c'était peut-être Ashley Barty qui avait peut-être été d'ailleurs encore
05:21 plus de semaines, je pense, qu'elle.
05:23 Moi, là, je ne suis pas sûre à vérifier, mais je crois qu'il faut être costaud pour
05:30 vivre ça de semaine en semaine.
05:32 Et en fonction de votre caractère, de votre tempérament, ça va prendre plus ou moins
05:36 de place.
05:37 On sent quand même qu'elle réfléchit beaucoup à tout ça.
05:39 C'est une fille intelligente qui va rebondir là-dessus, qui va… là, oui, une forme
05:44 de soulagement, on a pu le sentir.
05:46 Et je pense que ça, ça peut être positif aujourd'hui.
05:50 La concurrence, le fait de sentir qu'il y a cette concurrence aussi aujourd'hui dans
05:53 le tennis féminin, c'est bien.
05:54 Je pense que ça va aider toutes les joueuses à continuer à élever leur niveau, à continuer
05:58 à travailler, à continuer à se développer.
06:00 Elle reste très, très jeune, Gazien-Texas non plus, il ne faut pas l'oublier.
06:06 Je n'ai absolument pas d'inquiétude pour elle, en tout cas aujourd'hui.
06:11 Arina Sabalenka, alors nouvelle numéro 1, personnalité différente, un peu plus expressive
06:18 que Gazien-Texas.
06:19 Est-ce que vous la voyez pouvoir s'installer durablement en haut ou est-ce qu'il y a
06:26 encore des doutes ?
06:27 C'est difficile à dire, je trouve, à ce stade-ci parce que ça va être nouveau déjà
06:31 pour elle.
06:32 On observe quand même toujours un joueur quand il prend ce statut-là, comment il
06:37 va pouvoir le gérer.
06:38 C'est une vainqueur de Grand Chelem aujourd'hui, c'est une fille qui a effectivement prouvé
06:46 toute la constance qu'elle est capable de trouver au plus haut niveau, mais forcément
06:50 avec cette étape supplémentaire, sa victoire à Melbourne, on attendait ça.
06:53 C'était une demi-finaliste de Grand Chelem avant l'Open d'Australie cette année.
06:58 Elle l'a gagnée brillamment.
06:59 Elle m'a vraiment impressionnée, m'a impressionnée aussi derrière dans sa capacité à ne pas
07:04 avoir de creux.
07:05 Bonde-Rouzeva n'a pas de creux non plus maintenant parce qu'elle est à nouveau aussi là.
07:09 Donc on voit qu'il y a des filles qui, même si elles ne sont pas du tout au même stade
07:14 de leur carrière, et ce n'est pas le même palmarès non plus de manière générale,
07:18 mais elles sont toutes les deux vainqueurs d'un Grand Chelem cette année.
07:22 Je trouve ça intéressant parce qu'on a quand même des filles qui supportent, je
07:25 trouve, mieux les attentes, mieux cette pression cette année, qui ont envie d'aller en chercher
07:30 plus.
07:31 Donc ça, c'est très positif.
07:32 Sur Sabalenka, je la trouve assez pétillante, assez expressive.
07:36 Je trouve que ça fait du bien aussi au tennis féminin d'avoir une numéro un mondial dans
07:41 un autre style.
07:42 Et puis surtout, est-ce qu'une réelle bagarre maintenant va s'installer entre les deux ? Est-ce
07:47 qu'elles vont beaucoup s'affronter ? Est-ce qu'il y en a une troisième qui va vraiment
07:51 venir jouer son rôle dans cette bagarre au niveau du classement entre les deux ? C'est
07:58 ça qui va être… Je crois qu'il y a des joueuses un peu plus en difficulté pour franchir
08:02 certains caps.
08:03 Et donc là, ça va être intéressant.
08:06 Mais je pense que ça peut être une belle rivalité.
08:08 Et en ce qui concerne Sabalenka, je crois que c'est vraiment un peu tôt pour pouvoir
08:12 le dire parce qu'on va voir.
08:15 Et si elle le devient, elle le sera lundi prochain.
08:18 Ce serait évidemment la plus belle des choses pour elle d'aller gagner un grand chelem
08:23 et de devenir numéro un mondial en même temps.
08:26 Ce serait fabuleux.
08:27 Est-ce que ça va avoir un petit impact sur la suite de son tournoi ici ? Ça va être
08:30 en tout cas intéressant d'observer comment elle va accueillir aussi cette nouvelle parce
08:34 qu'on sait que c'est quelque chose quand même de particulier.
08:38 C'était certainement une quête importante pour elle.
08:41 Donc on va observer ça.
08:43 C'est votre favorite de cette Forte US Open ? Ou vous avez une autre joueuse dans votre
08:47 ville qui vous a impressionné peut-être dans cette US ?
08:53 Je crois qu'il peut se passer encore beaucoup de choses.
08:56 Bien sûr, sur le papier, elle est favorite.
09:00 Mais on sait quand même que justement, cette pression de la place de numéro un mondial,
09:08 le fait qu'Ignazientec ne soit plus dans le tournoi, il y a des filles qui se sont
09:12 frayées un chemin d'une manière assez impressionnante.
09:15 Je pense qu'il peut se passer encore pas mal de choses.
09:19 Alors, favorite sur le papier, il y aura la vérité du terrain.
09:22 Je crois quand même que des joueuses restent dangereuses.
09:26 On avait une Oztapenko, elle peut faire mal à pas mal de monde.
09:31 On aurait un peu tous espéré, c'est vrai, à retrouver un Gowziatek en quart de finale.
09:35 Kokogov va-t-elle réussir devant son public ? Moi, je trouve qu'elle a une force de caractère
09:42 vraiment phénoménale, mais au plus haut niveau face à des filles qui vont vraiment
09:46 l'agresser.
09:47 Est-ce que tennistiquement, ça va tenir pour aller au bout ? Ça va être une question.
09:52 Il faut quand même souligner la présence de Von Drouzova et de Moukova, l'une finaliste
09:59 à Roland-Garros, la deuxième et la première vainqueur à Wimbledon, qui assument aussi
10:04 ce statut derrière, qui confirment.
10:06 Donc, il y a beaucoup de filles en confiance, il y a beaucoup de filles qui y croient.
10:10 Et maintenant, la pression va être sur les épaules de Sabalenka.
10:14 Si elle va au bout en devenant numéro un mondial cette semaine, je pense que ce sera
10:17 vraiment très, très fort.
10:18 On va suivre ça de près.
10:20 Merci beaucoup à vous pour votre analyse.
10:23 Avec grand plaisir.

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