• l’année dernière
Incivilités, irrespect du code de la route et pistes cyclables implantées à la hâte sans grande considération les circulations alentour, a-t-il créé un monstre avec le "tout-vélo" ? Frédéric Denhez a déclaré la guerre aux cyclistes et il est ce soir notre invité.

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Amusant
Transcription
00:00 La question du cliffage du jour c'est...
00:02 *musique*
00:04 Les cyclistes sont-ils devenus pires que les automobilistes ?
00:08 Si on pose cette question, c'est que les français ont acheté 10 millions de vélos lors des 5 dernières années.
00:13 700 000, on l'a dit, ils l'utilisent tous les jours pour aller au travail, dont 2 d'entre nous sont autour de cette table.
00:17 - Et une qui roule vraiment très mal. - Et une qui roule... - Je ne dirai pas laquelle c'est.
00:20 Bon, c'est encore très très peu en comparaison avec la voiture, mais quand même, le vélo se taille du terrain.
00:25 Autre chiffre, parce que sinon on s'ennuie, le vélo au quotidien c'est 20% d'utilisateurs en plus en seulement 3 ans.
00:30 C'est aussi des milliers de feux brûlés, des pistes cyclables prises à contresens,
00:35 des cyclistes qui klaxonnent, des piétons qui sont pourtant dans les clous.
00:38 Alors oui, la question fâche et se pose.
00:41 *musique*
00:46 Les cyclistes sont-ils devenus pires que les automobilistes ?
00:49 Alors la lumière s'est presque éteinte car la tension est haute dans le studio.
00:52 Pour répondre à cette question, nous recevons...
00:55 C'est parce que je stresse sur votre prononciation de nom de famille.
00:58 - Je rigolais. - Nous recevons Frédéric Danhé.
01:01 - Bien ! - Écolo, journaliste, auteur.
01:04 C'est aussi quelqu'un qui a arrêté de faire du vélo, Frédéric,
01:07 et qui trouve que les pistes cyclables c'est une idée à la con, ça ne va pas vous rendre populaire.
01:12 Il l'a dit dans Marianne. Bonsoir Frédéric Danhé.
01:15 - Bonsoir mesdames. - Vous qui êtes écolo, est-ce que vous êtes contre le progrès
01:19 qui représente 20% de cyclistes en plus dans les villes depuis 3 ans ?
01:24 Vous êtes contre ça ? - Mais non, je ne suis pas contre.
01:26 C'est juste que c'est le bordel. C'est que le cycliste, vous savez, c'est très humain.
01:30 C'est d'ailleurs très masculin, il y a 3 fois plus d'hommes qui font du vélo que de femmes.
01:34 - Vous ne nous en voyez pas étonnés. - Voilà. Ceci pouvant peut-être expliquer cela,
01:38 c'est-à-dire une espèce d'instinct tribal où au-delà d'un certain seuil,
01:41 le nombre de cyclistes se comporte comme, au-delà d'un certain seuil,
01:45 un nombre d'automobilistes, de piétons, enfin peut-être pas les piétons,
01:48 les trottinettes électriques, parce qu'il y a pire que le vélo, il y a les trottinettes électriques.
01:51 Donc on a un effet de mode qui fait, ben voilà, on est nombreux à vélo,
01:54 on a gagné la chaussée contre ces gros beaufs de voiture,
01:57 ben finalement on se comporte pareil, et merde, donc toi le piéton, ben je t'emmerde.
02:01 - Pourquoi est-ce que vous avez abandonné le vélo alors, vous ? Parce que vous étiez cycliste.
02:06 - Oui, je l'ai abandonné il y a longtemps parce que c'était trop dangereux,
02:09 parce que j'en avais marre de me trimballer en allant d'un plateau télé à une radio,
02:13 notamment celle-ci, j'avais marre de me trimballer mon antivol, donc j'ai arrêté.
02:17 J'ai troqué ça pour la trottinette.
02:19 - Vous êtes donc vraiment, vous faites partie des pires à chaque fois, vous initiez les mouvements.
02:23 - Oui, alors attendez, la trottinette à cuisse, la trottinette qu'on meut par soi-même,
02:26 et j'ai arrêté quand j'ai vu l'arrivée de la trottinette électrique,
02:29 où là on a coché toutes les cases de la beauferie et du bordel,
02:32 et puis ensuite j'ai vu arriver de nouveaux cyclistes,
02:35 et puis des pistes construites n'importe comment, des pistes pas reliées entre elles,
02:39 et donc c'est le bordel. C'est un peu comme à Rome, sauf qu'à Rome ça se passe mieux.
02:43 Faites du vélo à Rome, vous verrez, ça se passe mieux qu'à Paris.
02:45 - Vous détestez les cyclistes, Frédéric ?
02:47 - Non, je déteste l'esprit de mode, je déteste les gens qui donnent des leçons,
02:51 je déteste l'incivisme en fait.
02:53 La voirie c'est une denrée rare, c'est d'ailleurs pour ça que les taxis sont obligés de payer un droit de location sur la voirie.
02:58 On fait payer la voirie aux automobilistes très bien,
03:02 les cyclistes, les trottinettes, les piétons, vous l'utilisez,
03:05 au dépend des automobilistes, mais appliquez le code de la route.
03:08 - Il y a Ipsos qui dit justement à propos de ça,
03:10 38% des cyclistes ne respectent pas les feux rouges,
03:14 mais c'est aussi parce que parfois, un feu rouge,
03:17 il met le cycliste dans une situation dangereuse.
03:21 Par exemple, quand on est derrière un bus, ou alors sur une piste cyclable,
03:24 à droite d'une voiture, alors qu'on doit tourner à gauche juste derrière.
03:27 Donc c'est aussi que vous vous trompez un peu de coupable, Frédéric.
03:29 - Mais non, je ne me trompe pas de coupable.
03:31 Quand on doit tourner à droite, oui, on peut couper,
03:34 mais moi je vois des cyclistes aller au bas du boulevard Sébastopol.
03:38 Enfin, les cyclistes, quand ils sont en oncle, c'est marrant,
03:40 c'est au-delà d'un certain seuil.
03:42 En gros, les feux rouges, ils s'en foutent.
03:44 Mettre le bras, ils s'en foutent.
03:45 Et puis la petite mémé qui fait ses courses, ils s'en foutent.
03:48 Moi, il m'est arrivé il y a deux jours, j'allais sur un autre plateau,
03:51 et j'ai failli me faire écrabouiller, enfin, écrabouiller,
03:53 percuter par un vélo qui m'a fait un beau doigt d'honneur,
03:55 comme un bon vieil automobileur.
03:57 - Et là, vous parlez beaucoup de Paris, parce qu'on a des chiffres
03:59 qui disent qu'à la campagne, les cyclistes sont de plus en plus en danger.
04:02 En revanche, il y a plus d'accidents, les automobilistes font moins attention.
04:07 - Oui, c'est le bon côté de ce mauvais côté d'avoir un effet de seuil.
04:10 Au-delà d'un certain nombre de vélos, les automobilistes y font attention,
04:13 parce que les cyclistes sont visibles.
04:15 Et en deçà d'un certain seuil, les cyclistes sont invisibles,
04:17 les automobilistes ne sont pas habitués à les voir.
04:19 Et puis c'est toujours pareil, il y a plein de villes qui ont construit
04:21 des pistes cyclables n'importe comment, non reliées entre elles,
04:24 avec ce qui est très accidentogène, c'est la piste cyclable bien protégée,
04:27 puis tout d'un coup, pouf, vous vous retrouvez comme un con sur la route,
04:29 comme une conne sur la route.
04:31 Et là, vous découvrez la voiture qui vous découvre,
04:33 et c'est là où a lieu l'accident. Pardon.
04:35 - On est à la mi-temps de cette question qui fâche et terrible.
04:37 Les cyclistes sont-ils pires que les automobilistes ?
04:39 Et en vous écoutant, si je résume, j'ai bien compris que c'est le bordel,
04:42 c'est de la faute des hommes, les cyclistes sont dangereux,
04:45 beaufs et impolis, et les pistes cyclables sont nulles.
04:48 - Sont mal fichues, et c'est toujours l'effet tribal.
04:51 On se sent en droit de ne pas respecter simplement le code de la route,
04:55 la politesse et la civilité, parce qu'on est en nombre.
04:57 Comme dans une tribune de foot, et comme dans sa bagnole, c'est pareil.
05:00 - Est-ce que finalement, Frédéric Dambé, votre problème, c'est pas avec le français ?
05:03 - Je vais prononcer de mieux en mieux mon mot.
05:05 - Oui, et alors c'est chaque fois un stress qui fait que je savonne sur le reste des mots.
05:08 Est-ce que votre problème, il est pas avec le cycliste français ?
05:11 Parce que vous avez l'air d'adorer le cycliste suédois ou hollandais.
05:14 - Non, ils sont pas toujours très très marrants, mais il y a un civil,
05:18 et puis il y a surtout une culture vélo, il y a surtout une culture de l'aménagement urbain
05:21 qui fait que les pistes cyclables sont bien aménagées,
05:23 et les vélos sont réellement séparés du reste.
05:25 En France, on est à la fois au nord, je suis ch'ti, et au sud,
05:28 on est entre les deux dans tous les domaines, et donc du coup c'est un peu le bordel.
05:32 C'est un peu anarchique, mais même à la mairie de Paris,
05:34 ils le disent du coin des lèvres comme ça que c'est anarchique.
05:36 - Comme ça, du coin des lèvres.
05:38 - Mais l'anarchie c'est un peu marrant quand même, ça nous fait de l'adrénaline,
05:41 ça nous fait faire un peu de sport, ça fait battre notre cœur quand on va au travail, on adore.
05:44 - Il n'y a rien de tel que le vélo pour pas devenir, pour pas être malade,
05:47 ça c'est sûr et certain, je suis bien d'accord.
05:49 Mais il faut peut-être un peu de régulation, un peu de civisme, c'est tout ce que je demande.
05:53 C'est-à-dire je traverse la piste cyclable, ou j'ai pas vu que le vélo arrive à toute vitesse,
05:57 bah freine, ralentis.
05:59 - Mais en même temps c'est un peu un de nos derniers espaces de liberté ?
06:01 - Le vélo ? - Mouais.
06:02 - Non, c'est les pieds.
06:03 - C'est les pieds pour vous le dernier espace de liberté ?
06:05 - Ah bah c'est la marche bien sûr.
06:06 - Parce que je pense que les cyclistes, ils ont pas mal de choses à dire aux piétons.
06:09 - Dites-moi.
06:10 - Et bah ils traversent jamais dans les clous, ils regardent pas à droite et à gauche avant de traverser.
06:14 - Bah vous voyez, c'est toujours pareil.
06:16 - Voilà, le civisme, c'est le civisme.
06:18 - Mais moi j'ai décidé d'être à pied parce que au moins on me les vole pas mes pieds.
06:22 J'ai pas besoin de me promener avec un antivol, j'ai pas besoin d'aller voir le vigile du plateau de la chaîne télé
06:27 pour dire est-ce que je peux guérir mon vélo, je suis là avec mes pieds.
06:29 - Donc les cyclistes sont-ils devenus pires que les automobilistes ?
06:32 La réponse c'est quand même oui.
06:34 Mais pour résumer, j'ai l'impression que le seul point sur lequel les cyclistes et les automobilistes sont d'accord,
06:39 c'est que les piétons, c'est vraiment des connards.
06:41 - Bah non, pas trop.
06:42 - Sauf vous, sauf vous, bien sûr.
06:44 - Et encore que.
06:45 - Doré n'est pas d'accord.
06:46 - Et encore que.
06:47 Merci Frédéric Danray d'être venu répondre à cette question qui fâche.

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