Zartoshte Bakhtiari : «J'ai la crainte de l’emballement, on est encore assis sur des braises qui sont ardentes et aucune piste n’a été avancée»

  • l’année dernière
Le maire DVD de Neuilly-sur-Marne, Zaroshte Bakhtiari, était l’invité de Punchline, ce jeudi 7 septembre, sur CNEWS. Il s’est exprimé sur le refus d’obtempérer à Élancourt : «J'ai la crainte de l’emballement, on est encore assis sur des braises qui sont ardentes et aucune piste n’a été avancée».
Transcript
00:00 voiture de la police municipale. - On va y revenir dans un instant.
00:02 - Mais derrière, on n'a eu aucune aide de l'État d'une part,
00:05 mais on n'a aucune piste sur laquelle travailler.
00:08 Donc nous-mêmes, on s'est retroussé les manches.
00:09 Moi, ce dont j'ai peur, c'est évidemment que les mêmes causes
00:13 produisent les mêmes effets, qu'on soit dans la même situation,
00:16 puisqu'aujourd'hui, il faut une étincelle
00:18 pour que tout reparte avec les mêmes individus.
00:20 Parce que les individus qui ont été placés en garde à vue
00:23 sont très souvent ressortis libres.
00:26 J'ai encore eu des cas, j'ai fait un point avec la police nationale,
00:29 la police municipale avant-hier.
00:31 Les personnes sont dehors,
00:32 ils sont à nouveau retournés sur le point de deal,
00:34 ils sont à nouveau en train de commettre les mêmes méfaits.
00:36 - Rien n'a changé depuis le mois de juin ?
00:38 - Rien n'a changé, rien.
00:39 - C'est désespérant.
00:39 - Il y a quelques petits individus qui sont en prison,
00:41 mais très, très faiblement.
00:43 Et le reste est à nouveau à sa place.
00:46 Donc évidemment, ça peut repartir à tout moment.
00:49 Et ce genre de fait peut être catastrophique.
00:51 - C'est très désespérant.
00:53 - Est-ce que je peux poser une question ?
00:55 Vous êtes maire de terrain dans une commune difficile de la Seine-Saint-Denis.
00:58 Et j'aurais voulu savoir, parce qu'on entend souvent
01:00 l'extrême gauche ou des personnes qui n'ont jamais vécu
01:02 ou jamais eu pied sur ces territoires difficiles,
01:04 ou même porter l'uniforme pour voir ce que vivent nos collègues,
01:06 savoir quelle est la première préoccupation des habitants
01:08 dans ces quartiers et quelle est vraiment leur difficulté ?
01:11 Quand on dit que le problème, c'est la police ou que les rodéos,
01:13 c'est inexistant et que les gens veulent laisser faire.
01:15 J'aurais voulu avoir un témoignage de terrain.
01:17 - Les gens veulent du bleu, que ce soit la police nationale,
01:19 la police municipale.
01:20 Les gens veulent être chez eux tranquilles.
01:23 Vous savez, vous avez beau construire et investir
01:25 tout ce que vous voulez pour avoir les meilleures écoles,
01:27 les meilleures infrastructures, les meilleurs parcs d'attraction
01:30 que vous voulez, si vous n'êtes pas en sécurité,
01:31 vous ne sortiez pas de chez vous.
01:33 Et quand on a le fait à Cherbourg ou même chez vous,
01:35 vous n'êtes pas en sécurité.
01:37 - Oui, vous parlez du viol de Barbare.
01:39 - Les rodéos, les gens vous disent comme nous qu'ils n'en peuvent plus
01:42 et qu'il va que la police arrête ces gens là.
01:43 - Et vous savez, moi, j'ai été mis dans une situation
01:46 où à l'époque, quand on a été élu,
01:48 il y avait encore la circulaire en place,
01:50 la consigne qui était donnée aux polices nationales
01:52 de ne pas poursuivre les rodéos.
01:54 Et donc, nous, avec notre argent municipal,
01:56 on a créé une brigade moto pour notre police municipale.
02:00 Et moi, j'ai donné consigne à mes policiers municipaux
02:03 de prendre en chasse.
02:04 On a investi 150 000 euros de moto pour acheter ces motos.
02:08 On a formé des policiers municipaux qui étaient totalement partants.
02:12 Et donc, moi, j'ai dû jouer à contre courant de la police nationale
02:16 pour résoudre les problèmes de sécurité urbaine.
02:21 Donc, en fait, l'État se décharge sur nous et c'est à nous, municipalité.
02:24 - Et vous, on vous laisse tout seul.
02:25 [Musique]
02:28 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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