Le Mythe De La Bonne Guerre.

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00:00 [SILENCE]
00:13 Je vais vous parler un peu de mon livre, je vais vous présenter mon livre.
00:16 J'aimerais vous dire ce que je trouve personnellement le plus important dans ce livre-là.
00:24 C'est un livre assez compliqué sans doute, on a essayé de faire... d'écrire un livre pour le public en général,
00:31 mais tout de même c'est compliqué. Je vois un t-shirt là, que la vérité est toujours complexe.
00:35 Eh bien, les guerres sont des phénomènes historiques très complexes.
00:39 Je ne peux pas expliquer en quelques mots.
00:41 Mais certainement ce n'est pas certainement le cas que c'est noir et blanc.
00:46 C'est les bons contre les mauvais. Dans un sens bien sûr, il y avait les mauvais, il y avait les bons.
00:51 Mais c'est plus compliqué que ça.
00:54 Moi, à l'école, en Belgique, plus tard, au Canada aussi, en parlant de la Deuxième Guerre mondiale,
01:01 on a toujours pensé aux Américains comme nos sauveurs, nos libérateurs,
01:06 des gens qui sont venus juste pour nous libérer, sans penser à rien d'autre.
01:13 Eh bien, c'était un mythe. Ce n'est pas vrai du tout.
01:16 Et on savait déjà, au début en fait, sans même réfléchir trop là-dessus, que ça ne pourrait pas être vrai.
01:23 Parce que si les Américains avaient voulu sauver la démocratie, se battre pour la justice,
01:28 contre le fascisme, contre le racisme, contre l'antisémitisme,
01:33 pourquoi ils n'ont pas attendu jusqu'en décembre 1941 ?
01:38 C'est une bonne question, n'est-ce pas ? Je trouve que c'est une bonne question.
01:40 Pourquoi ils ne sont pas venus tout de suite pour aider les petits Belges, les Français, les Britanniques,
01:46 la démocratie, le côté de la démocratie, pour ainsi dire.
01:50 Pourquoi ils ont attendu ? En fait, les Américains sont entrés en guerre,
01:54 peu de gens le savent, en décembre 1941, à la suite de l'attaque japonaise à Pearl Harbor, n'est-ce pas ?
02:02 Alors, on a le droit de se poser la question, sans cette attaque japonaise,
02:06 aux Etats-Unis, quand pourraient-ils déclarer la guerre à Hitler ?
02:11 Peut-être jamais, on ne sait pas.
02:13 Alors apparemment, ils n'étaient pas tellement intéressés à libérer les petits Européens, n'est-ce pas ?
02:18 Alors, les Américains, le rôle de l'Amérique dans la Deuxième Guerre mondiale
02:25 est un thème complexe, mais tout de même très, très intéressant.
02:29 Et moi, j'ai commencé à y réfléchir, à lire des livres là-dessus.
02:35 Un moment donné, j'avais pensé d'écrire un article là-dessus.
02:38 Eh bien, ça ne marchait pas, parce que j'ai fini par écrire un livre de 250 pages.
02:44 Toujours trop de pages, en fait, ou pas assez, selon le cas.
02:49 Parce que des gens me disent "mais oui, mais vous ne parlez pas de ceci ou de cela".
02:53 On ne peut pas parler de tout, j'essaie de parler de l'essentiel.
02:56 Alors, quel est l'essentiel ? L'essentiel, c'est ceci.
02:59 C'est certain que beaucoup d'Américains, la majorité des Américains détestaient le nazisme, le fascisme et Hitler.
03:08 Mais pas tous. Pas tous.
03:11 En fait, c'est une réalité, et on n'a même pas parlé trop à la télévision américaine,
03:16 que beaucoup d'Américains, ils aimaient Hitler.
03:19 Ils aimaient Mussolini, ils aimaient Franco, ils aimaient le fascisme.
03:23 Ils aimaient ce mouvement-là. Beaucoup, beaucoup, beaucoup.
03:27 Et on pourrait dire, bien sûr, que c'est le cas dans chaque pays.
03:32 En France, en Belgique, il y avait aussi des gens qui aimaient Hitler, des gens qui aimaient le fascisme,
03:37 qui souhaitaient avoir chez eux un système comme celui d'Hitler, comme celui de Mussolini.
03:43 Il y avait des collaborateurs partout, n'est-ce pas ? Et des résistants.
03:46 Alors, dans chaque pays, il y avait les deux côtés, pour ainsi dire, et beaucoup de gens au milieu.
03:51 Mais ce qui est important, dans le cas des États-Unis, c'est que la minorité,
03:57 et c'était en effet une minorité qui aimait le fascisme aux années 30,
04:01 et même jusqu'au début de la guerre, qui aimait Hitler, qui aimait Mussolini,
04:06 qui ne sympathisait pas du tout avec le côté de la démocratie comme on le présente aujourd'hui,
04:13 ce n'était pas une petite minorité peu importante, c'était l'élite de la société américaine.
04:20 Et quand je parle de cette élite de la société américaine, je parle d'une petite élite,
04:25 même pas 2% de la population, qui a le pouvoir politique et surtout économique.
04:33 En fait, c'est l'élite économique qui monopolise le pouvoir politique en Amérique.
04:40 C'est toujours le cas aujourd'hui, vous le savez.
04:42 Ce n'est pas une coïncidence que déjà en quelques années,
04:45 on a deux fois déjà un type de la même famille Bush qui devient président.
04:48 Que chacun pense toujours à un Kennedy, peut-être comme le prochain candidat des démocrates.
04:53 C'est les mêmes gens, la même famille.
04:55 Bien sûr, il y a deux parties, mais ça joue pas un grand rôle.
05:00 Alors, cette élite américaine, l'élite du pouvoir, comme on dit en Amérique,
05:06 "the power elite" pour le dire en anglais, était pour Hitler, ils aimaient Hitler.
05:11 Jusqu'à quand ? En 39 ? Oui.
05:14 En 40 ? Oui.
05:15 En 41 ? Ils l'aimaient en fait.
05:17 Même après Pearl Harbor.
05:20 Et comment est-ce que nous savons ça ? Ou plutôt pourquoi ?
05:24 Je vais vous dire pourquoi.
05:26 Cette élite américaine avait, avant la guerre, de grands problèmes.
05:30 Parce que pour expliquer la guerre, il faut commencer après la guerre.
05:34 Et en fait, quand on parle de la guerre, on doit aussi parler de l'après-guerre.
05:39 La guerre n'est pas un phénomène historique unique qui est là tout d'un coup.
05:43 Et qui après c'est fini, c'était comme un mauvais rêve, non, ça continue.
05:49 Alors il faut connaître la préhistoire de la guerre, afin de comprendre la guerre.
05:53 Alors, aux années 30, cette élite américaine avait un grand problème.
05:59 En fait, ils avaient deux problèmes.
06:01 Et il faut savoir ça, afin de comprendre leur attitude envers le fascisme, Hitler, en général.
06:09 Le premier problème, c'était le grand problème des années 30.
06:13 C'était la dépression. C'est la grande crise économique.
06:17 Vous en avez entendu parler, n'est-ce pas ?
06:19 Mais souvent on vous présente dans le livre d'historien la crise économique.
06:24 C'est les années 30 et après c'était la guerre.
06:26 Mais il y a un lien entre les deux. Il ne faut jamais oublier ça.
06:30 La crise économique, c'était dure en France, c'était dure en Allemagne, et c'était dur en Amérique.
06:36 C'était quel genre de crise, cette crise-là ?
06:39 Eh bien, la crise économique en Amérique, c'était comme la crise ici, le problème c'était la surproduction.
06:45 L'industrie américaine était devenue tellement efficace, tellement productive,
06:52 qu'on produisait trop pour pouvoir vendre toutes ces choses-là au public américain.
06:58 Pensons par exemple au cas de l'industrie de l'automobile.
07:03 Pensons à Henry Ford, le plus grand industriel de l'Amérique de l'entre-guerre.
07:08 Lui, en fait, avait introduit des systèmes pour améliorer la productivité.
07:14 Auparavant, on produisait une voiture par jour dans une usine à Detroit,
07:19 et après les innovations de Henry Ford, on produisait 20, 100 automobiles par jour.
07:27 Mais qui allait acheter ces automobiles-là ?
07:31 L'Américain moyen, à ce moment-là, n'était pas riche.
07:35 Aujourd'hui, on pense facilement que tous les Américains sont riches.
07:38 Eh bien, c'est une illusion. Même aujourd'hui, la majorité des Américains ne sont pas riches.
07:43 D'ailleurs, le taux de la pauvreté en Amérique, c'est 20% de la population.
07:47 Ça fait combien de personnes ? 40 millions.
07:50 40 millions, c'est une majorité en France, n'est-ce pas ?
07:53 C'est des gens qui sont officiellement pauvres.
07:55 Aujourd'hui, aux années 30, les Américains étaient beaucoup plus pauvres qu'aujourd'hui.
08:00 Alors, acheter une automobile de M. Henry Ford, c'était impossible.
08:04 Et pourtant, on en produisait tout le temps.
08:06 Alors, c'était cette crise, la surproduction, qui veut dire que les gens ne pouvaient pas acheter.
08:13 Alors, on fermait les usines, il y avait trop de stock.
08:15 Alors, comme ça, il n'y a plus de chômage.
08:17 Il y avait le chômage, il y avait toutes sortes de problèmes sociaux.
08:23 Et bien sûr, le plus important, du point de vue de M. Ford et ses collègues,
08:28 on peut dire, je crois, les grands capitalistes américains,
08:31 c'est que les profits n'étaient pas comme auparavant.
08:37 Ils ne devenaient pas pauvres, il y avait toujours leur belle villa, bien sûr.
08:41 Mais tout de même, ils ne gagnaient pas les sous qu'ils voulaient gagner.
08:45 C'était un problème, un grand problème.
08:47 Alors, comment résoudre cette crise économique ?
08:50 Comment trouver une solution pour cela ?
08:53 Deuxième problème, c'est l'écart américain.
08:56 En Amérique, aux années 30, la situation était différente.
09:00 Il y avait en Amérique quelque chose qui, apparemment, il n'y en a plus,
09:04 c'était des rouges.
09:06 C'était des gens qui s'appelaient socialistes, anarchistes, communistes.
09:11 Il y en avait beaucoup, beaucoup, beaucoup en Amérique.
09:14 Impossible à croire aujourd'hui, mais c'est un fait historique.
09:17 Après la révolution russe, il y avait en Amérique beaucoup de sympathie
09:21 pour le bolchevisme, pour le communisme.
09:23 Il y avait un parti communiste, il y avait un parti socialiste.
09:26 Ils avaient un certain succès aux élections.
09:29 Et eux proposaient une solution pour la crise dont je viens de parler.
09:36 Quelle solution ?
09:38 Une solution radicale.
09:40 Un autre système.
09:42 Un système comme dans l'Union soviétique.
09:45 Est-ce que cette solution-là, c'était la solution voulue par M. Ford et ses copains ?
09:52 Et bien sûr non.
09:54 Eux, ils voulaient une solution de la crise au sein du système,
09:58 sans changer le système même.
10:00 Mais leur problème, c'est le deuxième problème.
10:02 Le premier problème, on ne gagne pas assez de sous.
10:04 Le deuxième, c'est qu'il y a de plus en plus de gens en Amérique
10:07 qui réclament une solution radicale,
10:09 qui demandent du changement radical et même du changement révolutionnaire,
10:15 comme en Union soviétique.
10:18 A cause de cela, bien sûr, on détestait, l'élite américaine détestait
10:23 tout ce qui était gauchiste, socialiste, marxiste, surtout communiste.
10:28 Et l'Union soviétique était perçue par ces élites-là
10:32 comme la source d'inspiration, la source d'instrument des rouges américains.
10:37 On parle des américains rouges.
10:39 On parle, les historiens américains parlent des années 30,
10:43 des "dirty thirties", les sales années 30.
10:46 A cause de la crise économique.
10:48 Et aussi, ils parlent des "red thirties", les années 30 rouges,
10:53 parce qu'il y avait tant de marxistes, socialistes, communistes, etc.
10:59 Alors ça aussi, c'est un problème pour M. Fort et ses copains.
11:03 Alors comment résoudre cette crise-là, résoudre ce problème-là ?
11:08 Eh bien, vers le milieu des années 30, petit à petit,
11:16 l'élite américaine s'est aperçue, s'est rendue compte
11:20 qu'il y avait tout de même une solution à leur goût.
11:24 Mais plus tard, ils ont aperçu qu'il y avait une autre solution, encore meilleure.
11:30 Je vais vous présenter ces deux solutions.
11:32 La première solution s'appelait le fascisme.
11:36 La deuxième solution s'appelait la guerre.
11:40 Alors, il y a des gens qui disent, mais comment pouvez-vous dire
11:47 que pour l'élite américaine, le fascisme, qui est même un phénomène européen,
11:51 était perçu comme une solution pour les problèmes économiques et sociaux
11:56 de l'élite américaine aux années 30,
11:58 parce qu'il n'y avait pas de mouvement fasciste en Amérique ?
12:02 Eh bien là, la réponse est assez simple.
12:05 Si, il y avait des mouvements fascistes en Amérique.
12:08 Il y en avait.
12:10 Et ils ont joué du support, ils ont été financés
12:15 par ces grands capitalistes américains,
12:17 comme ça avait été le cas en Italie et en Allemagne.
12:21 Mais ce n'est pas nécessairement ça ce que je veux dire.
12:26 Ce n'est pas comme si M. Ford et ses amis, ses collègues,
12:29 voulaient installer un système fasciste à Washington.
12:33 Non, mais ils aimaient ce que Hitler et Mussolini avaient fait chez eux.
12:39 Parce que, du point de vue de l'élite américaine,
12:42 Hitler et Mussolini avaient résolu les deux problèmes
12:48 qu'ils avaient chez eux en Allemagne et en Italie.
12:52 Comment ça ? Eh bien, ils avaient apparemment trouvé une solution
12:56 pour la crise économique en créant de l'emploi
13:00 et en redémarrant l'industrie et en annonçant les profits
13:06 des grands capitalistes allemands et italiens,
13:10 surtout par un programme de réarmement.
13:14 En Allemagne, par exemple, Hitler avait le pouvoir
13:18 et on sait que le chômage a diminué sous Hitler.
13:21 Mais il y a beaucoup de gens qui pensent que c'est en construisant
13:23 les autobahns, les autoroutes qu'il a fait ça.
13:25 Mais non, il a surtout fait ça en exigeant, en demandant
13:30 et en offrant aux industriels allemands de préparer une guerre.
13:37 Alors, Hitler, par exemple, il n'était pas communiste,
13:40 il n'a pas nationalisé ou étatisé l'industrie allemande,
13:44 il a simplement dit aux types comme Krupp,
13:48 "Alors, produisez pour l'armée, on vous paiera,
13:51 et comme ça, il y aura du travail pour tout le monde
13:53 et vous gagnerez beaucoup d'argent."
13:55 Cette idée-là plaisait beaucoup à M. Henry Ford.
14:00 Et la façon, la raison pour laquelle ils aimaient cette solution-là,
14:05 c'est que eux, les industriels américains,
14:08 profitaient directement du programme de réarmement allemand.
14:15 Comment ça ? Les usines de Ford et de General Motors
14:19 se trouvent tout de même à Detroit, n'est-ce pas, et à Chicago.
14:22 Oui, mais les gens ne savent pas que, aux années 1920 déjà,
14:27 à la suite de la première guerre mondiale et des problèmes financiers
14:30 de la France et de l'Allemagne au cadre des réparations allemandes,
14:35 les Américains avaient investi beaucoup d'argent en Europe, aux années 1920,
14:40 et surtout en Allemagne.
14:42 Par exemple, en 1929, General Motors avait acheté 100%
14:49 la plus grande usine d'automobile allemande, Opel.
14:56 Vous connaissez la marque Opel, n'est-ce pas ?
14:58 A Rüsselsheim, tout près de Francfort.
15:00 Et dans la même année, Ford avait établi une très grande usine à Cologne.
15:06 Toujours là, au bord du Rhin.
15:08 Il y a beaucoup de Ford ici en Europe.
15:11 Nous, les Canadiens, les Américains qui arrivent d'ici en France, en Europe,
15:16 on voit que ce n'est pas le même modèle que chez nous
15:18 parce que ce sont des modèles produits par Ford Europe en Allemagne.
15:22 Alors, bien que ces usines-là aient la propriété d'associations de firmes américaines,
15:30 ces usines aussi profitaient du boom, de l'explosion du business
15:36 généré par le réarmement d'Hitler.
15:39 En fait, aux années 1930, Ford et ses copains ont commencé
15:43 à faire beaucoup d'argent en Allemagne.
15:46 Alors, en même temps, ils ne gagnaient pas beaucoup d'argent, très peu, en Amérique.
15:51 Mais en Allemagne, sous Hitler, ils en profitaient.
15:54 Ils en profitaient parce qu'Hitler leur disait
15:56 "Ce n'est pas la peine, mes chers amis, d'essayer de produire
15:59 de petites voitures pour le citoyen allemand.
16:02 On va les aller maintenant produire des camions, des chars et des avions.
16:08 Et on vous payera."
16:10 "M. Hitler, comment allez-vous payer ?"
16:12 "Les guerres et les perdants payeront."
16:15 Alors, Ford aimait beaucoup Hitler.
16:19 En fait, il a rendu beaucoup de services à Hitler.
16:22 Ford et General Motors ont produit beaucoup de chars et d'avions
16:26 pour le régime nazi.
16:28 Moi, j'ai une photo, je ne l'ai pas apportée,
16:30 mais vous pouvez la trouver sur l'Internet,
16:32 où M. Henry Ford reçoit une médaille,
16:35 de la part d'Hitler, par la main du Consul général de l'Allemagne à Détroit.
16:41 Je crois que c'était en 1938,
16:43 pour les services qu'il avait rendus à la cause allemande,
16:46 c'est-à-dire à la cause nazie,
16:48 c'est-à-dire à la cause de la préparation de la guerre.
16:52 En même temps, des types comme Mussolini et Hitler
16:56 avaient montré comment résoudre le deuxième problème
17:02 qui embêtait M. Ford et les grands capitalistes américains,
17:07 c'est-à-dire ce péril rouge-là.
17:09 Qu'est-ce qu'Hitler avait fait avec les communistes socialistes en Allemagne ?
17:13 Eh bien, tout d'abord, il avait fermé tout le syndicat, plus de syndicat,
17:17 c'était très bien, il trouvait fort qu'il détestait le syndicat.
17:21 Et deuxièmement, les communistes se trouvaient en quelques semaines à Dachau,
17:25 dans les camps de concentration,
17:27 parce que les prisons étaient archi-pleines,
17:29 alors il fallait établir des camps de concentration,
17:31 pas pour les juifs, ça c'est plus tard,
17:33 mais pour les ennemis politiques des nazis,
17:37 c'est-à-dire les socialistes, mais surtout les communistes,
17:40 et beaucoup d'autres aussi.
17:42 Alors, des types comme Ford disaient,
17:44 "Mais mon Dieu, cet Adolf, c'est un type comme ça,
17:48 avec lui on peut gagner de l'argent, et il n'y a plus de péril rouge, c'est formidable."
17:53 Ils disaient en Amérique du Sud,
17:55 "With Hitler, you can do business."
17:57 Avec Hitler, on peut faire des affaires.
18:01 Et lui, fait d'autres affaires.
18:03 Mais même mieux, parce qu'Hitler avait montré comment
18:07 on pouvait éliminer le péril rouge dans chaque pays.
18:13 Hitler l'avait fait en Allemagne,
18:15 Mussolini l'avait fait en Italie,
18:17 et eux, en Amérique, ils espéraient avoir quelqu'un qui ferait la même chose en Amérique.
18:23 Mais plus que ça,
18:25 Hitler, dans Mein Kampf, avait écrit clairement
18:31 quels étaient ses plans pour la guerre.
18:34 Cette guerre qui devait venir,
18:36 c'était la guerre contre l'Union Soviétique,
18:38 le berceau du communisme,
18:40 la source d'inspiration des Américains rouges.
18:43 Alors quand, durant un dîner d'affaires
18:46 d'un grand manager de, disons, IBM,
18:50 ou ITT, qui était là aussi implanté en Allemagne,
18:53 et M. Göring, qui était le tsar économique du régime nazi,
18:57 quand il parlait du bon business qu'on fait ensemble,
19:01 sans doute, à un moment donné, un Américain a dit
19:03 "M. Göring, c'est un plaisir de faire des affaires avec vous, c'est formidable,
19:07 et on va vous livrer ces camions-là, ces chars et ces avions, pas de problème,
19:11 mais alors, ça veut dire que vous préparez la guerre, n'est-ce pas?"
19:14 "Ah oui, oui, c'est certain, il y aura la guerre, ça c'est certain, il y aura la guerre."
19:18 "Et, ben, c'est pas notre business, parce que nous on produit les choses,
19:22 et là vous achetez, moi je ne vous pose pas de questions,
19:25 mais entre nous, cette guerre-là, vous allez attaquer qui?
19:29 La France? La Belgique peut-être? Dis-moi, entre nous, hein?"
19:34 "Eh non, Göring, eh ben non, la France, les gens ne l'intéressent pas,
19:37 on va attaquer l'Union Soviétique."
19:40 "Ah, ah-ha, ça c'est intéressant, en fait, ça c'est formidable,
19:46 Hitler, c'est un rêve, ce type-là, il fait tout pour nous,
19:49 il va non seulement, avec lui on gagne de l'argent,
19:52 il élimine les rouges, et maintenant il va exterminer,
19:55 et en finir avec la source du communisme en Union Soviétique.
19:58 C'est un type comme ça. Cette guerre, c'est pour quoi?
20:01 Il ne faut pas croire que les Américains, les Cédits Américaines,
20:04 avaient peur de la guerre, non! Ils se réjouissaient déjà d'avance à cette guerre.
20:08 C'est une guerre qui allait en terminer, une fois pour toutes,
20:11 avec ce problème qui représentait pour eux l'existence de l'Union Soviétique.
20:17 Alors, tous ces gens-là, ils ont produit pour le nazi.
20:24 Je parle de Ford et de General Motors.
20:27 A Rüsselsheim, à côté de Francfort, General Motors produisait surtout des avions,
20:32 des avions Junkers 88, des bombardiers,
20:36 qui quelques années plus tard ont bombardé la Belgique, la France, Londres,
20:41 produits par les Américains.
20:44 Ford, à Cologne, a produit surtout des chars et des camions.
20:49 Vous savez, quand les Américains et les Canadiens ont débarqué en Normandie,
20:53 ils ont capturé leurs premiers chars et camions allemands,
20:56 ils ont regardé, c'était les mêmes moteurs qu'ils avaient dans leurs camions.
21:00 Autre chose, afin de... on faisait du business avec l'air,
21:05 on y gagnait beaucoup d'argent, hein, beaucoup d'argent.
21:08 Mais, est-ce que vous avez jamais réfléchi à ce problème de l'Allemagne nazie?
21:13 L'Allemagne, pour gagner la guerre, a préparé une nouvelle formule,
21:19 a utilisé une nouvelle formule de guerre.
21:21 La guerre éclair, n'est-ce pas? Blitzkrieg.
21:24 Guerre éclair. C'était quel genre de guerre?
21:27 Eh bien, les Belges, les Français, ils pensaient toujours 14-18,
21:31 nous sommes là dans le tranché, l'Immagino, où sont-ils?
21:35 Quand ils arriveront, pfff, ce sera comment? En 17 à Verdun.
21:39 L'avantage, c'est la défense, n'est-ce pas?
21:42 Alors Hitler le savait, les Allemands le savaient.
21:45 Au lieu de ça, les Allemands ne sont pas arrivés,
21:47 tout d'un coup ils étaient là, oui, mais là-bas et là-bas aussi.
21:50 Parce qu'ils arrivaient avec Stuka, avec des chars, avec l'infanterie, l'artillerie.
21:55 Et en quelques heures, c'est terminé pour les Belges à Ebenema, n'est-ce pas?
21:59 Alors, c'est ça, donc, le système guerre éclair.
22:05 Mais pour faire la guerre éclair, il faut des chars rapides,
22:09 des camions pour transporter les troupes en toute vitesse, n'est-ce pas?
22:12 Pour percer vers Abbeville.
22:14 Il faut aussi encore de l'essence, beaucoup, beaucoup, beaucoup d'essence.
22:22 Où est le pétrole en Allemagne?
22:25 Eh bien, la dernière fois que je suis allé en Allemagne, il y avait beaucoup de bière,
22:28 surtout en Bavière, mais je n'ai pas vu de plus de pétrole.
22:32 Alors, l'Allemagne devait et doit toujours importer chaque goutte de pétrole, d'essence.
22:38 D'autre part, d'où venait l'essence avec laquelle les chars américains et allemands ont percé sur Abbeville, Paris,
22:48 plus tard, avant, Varsovie, plus tard, Leningrad?
22:53 Eh bien, demandez à Texaco.
22:56 Et demandez à Exxon. C'est eux qui ont fait.
22:59 Et ils ont gagné beaucoup de sous là-dessus.
23:02 Entre en 39, oui. En 40, oui. En 41, oui.
23:08 Vous savez, en été 41, quand les chars allemands se trouvent devant Moscou et Leningrad,
23:18 vous savez quel pourcentage de huile moteur, utilisée par les allemands, venait des sources américaines?
23:26 Un chercheur allemand m'a montré le document.
23:30 Donc, l'huile à moteur, très important, n'est-ce pas?
23:34 Pour dire en façon belge, 96%. 96%.
23:40 Alors, en fait, on peut dire, et un historien américain a écrit, que sans essence américaine,
23:48 Hitler n'aurait jamais pu envahir la Pologne, la France, la Belgique, l'Union soviétique.
23:54 C'est impossible. Impossible.
23:56 Alors, pour les grands industriels américains, Hitler, le fascisme, ce n'était pas un problème.
24:05 C'était un copain, c'était une solution.
24:07 Parce que pour eux, en fait, le danger, c'était l'air rouge. C'est l'inverse.
24:12 C'est une ironie de l'histoire.
24:15 Que la guerre qui a suivi, dans cette guerre, les américains se sont battus, en fait, avec leur ennemi,
24:22 l'Union soviétique, contre leur ami, l'Allemagne nazie.
24:26 Et moi, j'ai trouvé quelque part, je cite dans mon livre,
24:29 donc, j'ai cité un général américain, des généraux qui discutent pendant la guerre à West Point,
24:35 ils disent, cette guerre est idiote, parce que nous battons contre le mauvais ennemi, avec le mauvais allié.
24:43 Même pendant la guerre, les américains, je parle des leaders américains, l'élite, détestait l'Union soviétique.
24:51 Ils n'avaient rien contre les nazis.
24:53 Dans cette lumière-là, vous pouvez peut-être comprendre qu'après la guerre,
24:58 les américains ont protégé des grands criminels de guerre nazie, vous le savez, n'est-ce pas ?
25:02 Comme Barbie, Mengele, on leur a fait des passeports. Pourquoi ?
25:06 Parce qu'ils étaient bons en communisme, anticommunistes comme nous.
25:09 Ils les ont protégés. Et tout ce qui est antifasciste, on l'a foutu en prison.
25:14 Pas tous, mais beaucoup d'entre eux.
25:16 On a parlé de Brecht, justement. On lui a causé des difficultés.
25:21 Parce que les antifascistes, on ne les aimait pas.
25:23 Mais les fascistes, c'était les bons.
25:25 Von Braun était membre de l'SS, c'est certain.
25:30 Alors bon, on pourrait continuer un peu et dire, par exemple,
25:35 aujourd'hui, on parle beaucoup de la façon dont les américains sont supposés
25:41 d'être entrés en guerre pour sauver les juifs.
25:45 Et bien sûr, c'était un mythe.
25:48 Ce qui s'est passé, ce que Hitler faisait avec ses juifs en Allemagne,
25:52 n'avait aucun intérêt pour les industriels américains.
25:55 Et pourquoi ? Ils étaient antisémites eux-mêmes.
25:58 Peu de gens savent qu'aux années 1920, Henry Ford lui-même a écrit un livre très antisémite
26:06 qui a inspiré Hitler dans Mein Kampf.
26:10 Et dans son bureau, Hitler avait une photo d'Henry Ford.
26:13 Parce qu'il l'admirait beaucoup. Pourquoi ?
26:15 A cause de ses convictions antisémites.
26:18 Le racisme, est-ce que c'est un problème pour les américains que Hitler était raciste ?
26:24 Et bien non, ils étaient racistes eux-mêmes.
26:27 Les noirs en Amérique, où ils sont en 1945, n'y a pas après la guerre.
26:33 Alors, on était raciste aux Etats-Unis, le fait qu'Hitler était raciste,
26:37 c'est pas de problème du tout.
26:39 Alors bon, continuons un peu.
26:42 C'est maintenant 1939, et la guerre éclate en Europe.
26:46 Surprise, c'est pas la guerre qu'on avait attendue.
26:50 Parce que Hitler n'attaque pas l'Union Soviétique, nous.
26:52 Il y a eu ce pacte entre Hitler et Staline, ce qui est difficile à comprendre.
26:57 Et maintenant, ils attaquent la Belgique et la France, mon Dieu, c'est compliqué l'histoire.
27:03 Alors, est-ce que c'est un problème pour les industriels américains ?
27:07 Ben, ça nous est égal.
27:09 Ça nous est vraiment égal.
27:11 En fait, le business est excellent.
27:14 Parce que maintenant, la guerre commence.
27:16 Hitler a encore besoin de pétrole.
27:18 Alors, ça arrive.
27:19 Ça arrive par l'Espagne, par exemple.
27:21 Par l'Espagne et Franco.
27:22 Sans aide américaine, Franco n'aurait peut-être pas gagné la guerre civile.
27:26 En Espagne non plus.
27:27 Mais il y avait des grands supporters, comme en Amérique,
27:30 comme Mussolini et Hitler.
27:33 Ils étaient adorés par les élites américaines.
27:37 Mais bon, alors, c'est une guerre différente de ce qu'on avait pensé.
27:40 Mais bon, alors, la guerre contre les soviétiques, ça viendra encore plus tard, peut-être.
27:44 Mais entre-temps, on profite beaucoup de ça.
27:46 On profite beaucoup.
27:47 Les investissements américains en Allemagne,
27:51 avant l'arrivée au pouvoir d'Hitler, ils ne gagnaient pas beaucoup d'argent.
27:55 Aux années 30, ça commençait.
27:57 Et en 39, en 40, ils ont gagné beaucoup, beaucoup d'argent.
28:02 Mais bien sûr, à un moment donné, Hitler a déclaré la guerre aux Etats-Unis.
28:07 Je répète, Hitler a déclaré la guerre aux Etats-Unis.
28:10 Pas l'inverse.
28:11 Beaucoup de gens croient que Hitler a déclaré...
28:14 que les Etats-Unis ont déclaré la guerre à l'Allemagne.
28:18 Mais non, ce n'est pas vrai.
28:19 C'est Hitler qui l'a fait.
28:21 Et pourquoi il l'a fait, c'est une autre histoire.
28:23 J'en parle dans mon livre.
28:25 Si ça vous intéresse, je vous laisse sur votre faim.
28:27 Vous devez acheter mon livre pour le savoir.
28:29 Ou peut-être vous pouvez me poser la question après la présentation.
28:33 Mais alors, Hitler a déclaré la guerre aux Etats-Unis.
28:40 Et il y a des gens, des fois, quand on parle de cela,
28:43 du fait que des grandes associations firmes américaines
28:48 avaient des investissements en Allemagne...
28:51 On n'en parle pas normalement, on n'en parle pas du tout.
28:54 C'est un sujet tabou.
28:56 Mais si vous demandiez, par exemple,
28:59 à un directeur de forte à Détroit,
29:03 est-ce que c'est vrai que vous aviez des investissements en Allemagne avant la guerre?
29:08 La réponse serait...
29:11 Oui, oui, oui, je crois.
29:15 Oui, c'est vrai.
29:17 Pourquoi vous voulez savoir?
29:19 Oui, alors vous avez des investissements en Allemagne.
29:22 Vous avez travaillé pour le régime nazi.
29:26 Ben oui, mais pourquoi vous voulez savoir?
29:29 Vous voulez poser des questions.
29:31 Et si vous demandiez, par exemple,
29:34 quand la guerre a commencé, vous avez livré des camions, etc.?
29:38 Oui, oui, oui, oui.
29:40 Mais on était neutre, hein? Attention.
29:42 Alors là, il ne faut pas oublier qu'en 1939, 1940,
29:45 la Suisse, c'était la guerre en Europe, et nous, on était neutre.
29:48 On avait tout de même le droit de produire et de vendre.
29:50 Ça, c'était pas notre affaire.
29:52 Mais en Suisse, les Suédois ont aussi vendu du matériel de guerre aux Allemands et n'importe qui, n'est-ce pas?
29:58 Alors vous avez un droit.
29:59 Mais oui, oui, oui, monsieur, mais après Pearl Harbor,
30:03 quand il y a eu la guerre, quand Hitler a déclaré la guerre aux États-Unis,
30:08 qu'est-ce qui s'est passé avec vos investissements?
30:12 Alors là, la réponse serait quelque chose comme ça.
30:16 Euh, ouais, hum, j'ai jamais pensé à ça.
30:21 Oui, qu'est-ce qui s'est passé?
30:23 Hum, je dois réfléchir.
30:25 Euh, ah, oui, oui, les nazis, ils ont confisqué tout, hein?
30:30 Ils ont tout confisqué, hein?
30:32 Ah, bon, alors, non, en 1945, on a récupéré nos investissements.
30:37 Ah oui, c'est comme ça.
30:38 Est-ce que c'est vrai?
30:40 C'est un mensonge. Pas vrai du tout.
30:42 Tout est resté comme auparavant.
30:44 Les nazis n'ont rien confisqué.
30:46 C'était, comme on dit en anglais, business à joujou.
30:50 Les affaires continuent. Et continuent bien.
30:53 Même après Pearl Harbor, Ford, General Motors, IBM, ITT,
30:58 ont gagné beaucoup, beaucoup d'argent en Allemagne.
31:01 Je parle par exemple d'IBM.
31:03 Vous savez, il y a un livre sur le rôle d'IBM sous le nazisme qui s'est connu.
31:08 Et ITT, ITT produisait, ITT, le téléphone, hein, belle, hein,
31:13 produisait un des chasseurs les plus formidables des Allemands,
31:17 ce chasseur de nuit, le Focke-Wulf.
31:21 Ça vous dit quelque chose, Focke-Wulf?
31:22 Pour ceux qui connaissent un peu l'équipement, le matériel de guerre des Allemands.
31:26 C'était produit par ITT.
31:29 Et vous savez, quand il y avait la guerre, éclaire,
31:32 et voilà le petit Belge à IBM qui attend l'arrivée des soldats allemands,
31:35 et tout d'un coup, il y a des ventrilles qui attaquent,
31:38 il y a des stucas, il y a des chars un peu partout.
31:41 Les surprises, c'était énorme.
31:43 Mais est-ce que vous vous demandez si c'était difficile
31:47 pour les Allemands d'attaquer en même temps?
31:50 Parce que les avions décollent, les chars attaquent,
31:52 ils doivent arriver tous en même temps.
31:55 Il faut des systèmes assez sophistiqués de communication.
32:00 Qui a livré ces systèmes de communication?
32:03 Voilà, ITT, ITT, belle.
32:07 Alors, la technologie, toute la technologie de la guerre éclaire,
32:12 dans un sens, a été fournie par l'industrie américaine.
32:16 Mais revenons à nos moutons pour ainsi dire pendant la guerre.
32:20 Alors, même après Pearl Harbor,
32:23 les grands investissements américains en Allemagne
32:27 ont continué à produire pour l'effort de guerre nazi.
32:31 Et Hitler et les nazis ont continué à payer les factures.
32:36 Qu'est-ce que les américains ont fait avec cet argent-là?
32:40 Et il y a encore d'autres questions concernant ce problème-là.
32:45 Forth, par exemple, avait une usine gigantesque
32:49 à côté de Cologne, au bord du Rhin, facile à identifier,
32:53 même de 2 km ou 3 km.
32:56 Pendant la guerre, les alliés ont bombardé Cologne,
33:00 toutes les églises, cathédrales, tout se capote.
33:03 Pas une seule bombe n'est jamais tombée sur l'usine de Forth à Cologne.
33:09 À Cologne, les gens qui ont vécu la guerre vous diront
33:13 que pendant un bombardement allié, l'endroit où on est en sécurité,
33:17 c'est la grande usine de Forth au bord du Rhin.
33:20 Pourtant, est-ce qu'on ne savait pas?
33:22 Oui, on savait. Les américains disaient, c'est à nous ça,
33:25 on ne bombarde pas notre propriété.
33:27 La même chose à Rüsselsheim,
33:29 la même chose aux usines au côté de Stuttgart, du IBM,
33:32 on n'a pas bombardé.
33:34 Pendant la guerre, tout de même,
33:36 les américains en Allemagne avaient quelques problèmes.
33:39 Parce que, par exemple, la guerre éclaire, ça devait marcher bien en Pologne.
33:43 Ça marchait en Belgique et en Hollande,
33:45 ça marchait en France,
33:47 et ça devait marcher en Union soviétique.
33:50 Ah oui, ça devait marcher.
33:52 Quand la guerre a commencé en Union soviétique, en juin 1941,
33:55 on a demandé à un spécialiste en Allemagne,
33:57 ça va durer combien de temps là?
33:59 6 semaines. Ça sera terminé en 6 semaines.
34:01 C'était l'avis du Oberkommando der Wehrmacht à Berlin.
34:06 Et à Washington et à Londres,
34:08 qu'est-ce qu'était l'avis des spécialistes là?
34:10 Eh bien, on disait 6 semaines.
34:13 À Washington et à Londres, on était d'accord, 6 semaines.
34:16 On a dit, je cite un général américain,
34:18 qui a dit, l'armée allemande va craquer l'armée rouge comme un oeuf.
34:23 Comme ça.
34:24 Et un spécialiste britannique a dit,
34:27 l'armée allemande va passer,
34:29 va couper l'armée rouge comme un couteau chaud dans le beurre.
34:39 Comme ça.
34:40 Alors bon, ça commence bien,
34:43 mais après 6 semaines, il n'y avait toujours pas la victoire.
34:49 Et la victoire n'est jamais venue.
34:50 Ça voulait dire,
34:51 parce que cette guerre éclair avait un côté militaire,
34:56 mais aussi un côté économique.
34:59 Parce que Hitler savait,
35:01 il n'était pas bête,
35:03 que l'Allemagne avait perdu la première guerre mondiale.
35:06 Pas à cause d'une infériorité militaire,
35:09 mais à cause de cet encerclement par les alliés
35:12 et le manque de ressources,
35:14 telle la pétrole, etc.
35:16 En fin de compte, les Allemands n'avaient plus rien en 1918.
35:19 Du point de vue militaire, ils étaient toujours très forts.
35:21 Ils ont encore lancé une offensive gigantesque au printemps 1918,
35:24 vous le savez.
35:25 Ils ont en fait, pour ainsi dire,
35:26 arraché la défaite de la gueule de la victoire.
35:29 Pour traduire l'image, quoi, métaphore anglaise.
35:33 Alors Hitler savait que pour gagner une guerre,
35:36 l'Allemagne devait gagner vite.
35:39 Parce qu'une guerre prolongée, l'Allemagne ne pouvait pas gagner.
35:43 Tandis que les amis de l'Allemagne,
35:45 l'Union soviétique, les britanniques, les américains,
35:47 avaient des ressources partout au monde.
35:49 Alors, victoire rapide ou défaite.
35:52 Victoire rapide ou défaite.
35:55 La victoire rapide vous permettra aussi de mettre la main
35:59 sur les ressources des pays que vous...
36:02 que vous...
36:03 que vous...
36:04 que vous...
36:05 que vous...
36:06 qu'ils ont conquis, n'est-ce pas ?
36:07 Et bien sûr ici, le grand prix aurait été l'Union soviétique.
36:09 Parce que là, il y a le pétrole de Bakou et de la Tchétchénie,
36:12 c'est pas une coïncidence que c'est là qu'il y a des problèmes aujourd'hui
36:15 parce qu'il y a l'huile et le pétrole dans l'air,
36:17 quand on parle de ça, n'est-ce pas,
36:18 comme le moyen oriental en général.
36:20 Alors, l'idée de la guerre éclair
36:24 était donc de...
36:27 de battre l'Union soviétique,
36:29 donc de mettre la main sur les richesses de l'Union soviétique,
36:32 et après 6 semaines,
36:34 les travailleurs allemands pouvaient rendre chez eux
36:37 pour aller travailler chez Ford, etc.
36:40 Mais non, ils ont dû rester.
36:41 Ils sont restés en Allemagne.
36:42 Alors un grand problème pour les industriels américains en Allemagne,
36:47 comme pour les industriels allemands,
36:49 c'est le manque de main-d'oeuvre.
36:51 Alors quelle était la solution aux Allemands ?
36:54 L'esclave.
36:55 L'esclave.
36:56 Les déportés.
36:57 Ouvriers de la France, de la Belgique, de l'Ukraine, de n'importe où.
37:01 Et en fait aussi, oui,
37:02 tous ces camps de concentration,
37:06 on a tué des gens tout de suite,
37:08 mais la majorité, ils ont dû travailler
37:11 de jour et de nuit.
37:13 Et si on n'avait plus,
37:15 quand on s'est rendu des tombées mortes,
37:16 même il y en a d'autres qui arrivent.
37:18 Ce n'est pas une coïncidence qu'il y avait toutes sortes de grandes usines allemandes
37:22 et aussi américaines à côté d'Auschwitz,
37:24 de Dachau, de Mauthausen,
37:26 c'était pour exploiter la main-d'oeuvre de ces gens-là.
37:30 On sait que pour Siemens,
37:34 Mercedes, Volkswagen,
37:37 ils ont profité de ces systèmes
37:41 d'esclavagisme, on dit en français, je crois,
37:44 des nazis.
37:46 Est-ce que par hasard,
37:48 les usines américaines en Allemagne,
37:51 pendant la guerre, ont utilisé des esclaves ?
37:55 Absolument.
37:58 Même des prisonniers de Buchenwald ont travaillé pour Ford.
38:02 Et Ford leur a payé combien ?
38:06 Zéro.
38:07 La bouffe était bonne dans la cantine ?
38:10 Non.
38:12 Le taux de mortalité était élevé ?
38:14 Ah oui.
38:15 Pas de problème, parce qu'il n'y avait pas de syndicat,
38:19 il y avait la SS pour garder un oeil sur vos ouvriers.
38:24 Un système formidable.
38:26 Comme ça, les profits réalisés par Ford et General Motors
38:30 pendant la guerre en Allemagne ont encore augmenté.
38:34 Alors qu'est-ce qu'ils ont fait avec cet argent-là ?
38:38 Eh bien, ils ont investi encore plus en Allemagne.
38:44 Pendant la guerre, encore plus.
38:47 Le stock d'investissement américain en Allemagne
38:51 était plus grand en 1945 qu'en 1939.
38:55 Et quand on commençait à parler, après la guerre,
38:59 des réparations allemandes aux victimes des nazis,
39:03 alors des réparations allemandes, par exemple, à l'Union soviétique,
39:08 comme après la première guerre mondiale,
39:11 des réparations pour la France et la Belgique,
39:13 et on a dit "oui, oui, on reflouasse, d'accord, d'accord,
39:16 "Aïe, alter, terroir, oui, oui, certainement,
39:18 "les Allemands vont payer, pas de problème."
39:21 Mais tout d'un coup, il y a eu un coup de fil, de détroit,
39:25 à la Maison Blanche.
39:27 Idiots. Idiots.
39:29 Quoi ? Qu'est-ce que vous voulez dire, monsieur ?
39:31 Vous êtes des idiots, là. Pourquoi ? Pourquoi ?
39:34 Parce que vous ne savez pas que ces usines-là, c'est à nous,
39:39 si vous permettez aux soviétiques de mettre la main sur les richesses d'Allemagne
39:44 pour avoir des réparations, nous, ce sont nos profits,
39:49 c'est notre argent, alors ça ne va pas.
39:52 Alors, d'accord, pas de réparations pour les soviétiques.
39:54 Le début de la guerre froide, c'est un peu comme...
39:57 pas seulement, il y a d'autres facteurs aussi qui ont joué un rôle,
40:00 mais le refus des Américains de permettre à l'Union soviétique
40:05 de récupérer des réparations auxquelles ils avaient droit
40:09 et auxquelles les Américains avaient consenti pendant la guerre.
40:12 C'est tout ça qui a causé la guerre froide.
40:16 Mais les Américains ont fait beaucoup d'argent,
40:20 ils n'ont pas investi tous ces profits en Allemagne même,
40:25 parce que c'est pour ça qu'il y a les banques en Suisse, n'est-ce pas ?
40:28 Vous savez ça, il y a un petit pays, la Suisse,
40:30 il y a des banques en Suisse, vous le saviez ?
40:32 Oui, il y a des banques en Suisse. À Bâle, par exemple,
40:35 il y avait une banque qui s'appelle en anglais,
40:38 je ne connais pas le nom en français,
40:40 "The Bank for International Settlements".
40:42 La banque pour les règlements financiers internationaux.
40:46 Une banque qui avait été créée aux années 1920 en Suisse,
40:51 surtout par des Américains et des Allemands.
40:55 Et selon la constitution de cette banque,
40:57 le grand chef, toujours un Américain,
40:59 et le directeur, toujours un Allemand.
41:02 Cette banque était là pendant la guerre, à Bâle,
41:05 et le président était Américain,
41:09 et le directeur était Allemand,
41:11 et le directeur Allemand était Nazi,
41:14 un grand Nazi.
41:16 Et ils se parlaient tous les jours,
41:19 c'était des bons copains, tous les jours.
41:22 Et souvent, il y avait des visiteurs de l'Allemagne,
41:25 et l'ambassadeur américain à Berne était souvent là-bas.
41:29 On se voyait, on arrangait des choses comme ça.
41:32 Alors, c'est presque 100% certain
41:35 que beaucoup d'argent américain,
41:37 d'argent gagné par les Américains en Allemagne,
41:40 a trouvé son chemin en Suisse par cette banque-là.
41:44 Elle est toujours là, cette banque-là.
41:46 Il faudra leur écrire une lettre pour demander
41:48 si c'est vrai ou non, mais c'est presque certain.
41:51 Alors voilà, c'est comme ça qu'on a géré la guerre.
41:56 Entre-temps, bien sûr, il y a eu les batailles.
41:59 On peut parler aussi de la façon dont les Américains ont fait la guerre.
42:05 Pourquoi, par exemple, ils ont attendu
42:07 de débarquer en Normandie jusqu'au moment
42:10 où ce n'était plus nécessaire.
42:13 Parce que les gens demandent souvent
42:16 le tournant de la guerre, c'était quand.
42:19 Et quand on regarde la télévision chez nous au Canada,
42:21 aux États-Unis, et bien en France,
42:23 il y a beaucoup de gens qui croient qu'elle est en Normandie.
42:26 Juin 1944, en Normandie, les alliés sont venus
42:29 et c'est le début de la libération de l'Europe,
42:32 c'est le début de la fin pour les nazis.
42:35 Ben non, pas du tout, pas du tout.
42:38 La guerre est terminée.
42:40 Ben, pas terminée, mais le tournant, c'est par avant.
42:43 Mais quand ça ?
42:45 Stalingrad.
42:46 Mais non, même pas, même pas Stalingrad.
42:49 Même pas.
42:50 Le tournant de la guerre, je vais vous dire, est quand.
42:52 C'est le 5 décembre 1941.
42:55 Je vous ai dit, je vous ai expliqué,
42:59 que pour gagner la guerre,
43:02 l'Allemagne devait gagner la guerre très vite.
43:05 A cause de cela, ils avaient le système Kerr-Eckler.
43:09 Ça marchait très bien en Pologne, en France, en Belgique,
43:12 ça devait marcher très bien en Union soviétique.
43:15 6 semaines.
43:16 On lance la guerre, juin,
43:18 ça sera terminé, mi-août, on sera là, retour,
43:21 pour la rentrée, comme on dit en France, le 1er septembre.
43:24 Eh bien, le 1er septembre, non, c'était pas encore la rentrée.
43:27 Ah ah.
43:28 Ok, bon, alors, ça, pfff, 8 semaines,
43:31 c'est la fin septembre, octobre.
43:33 Toujours pas...
43:35 Des succès gigantesques, hein, je vous dis,
43:37 je nie pas les succès des Allemands au début, hein,
43:41 et des pertes énormes pour l'Union soviétique,
43:43 on pourrait parler de ça aussi, un thème très important,
43:46 parce qu'à ceux, au défense et en profondeur.
43:49 Les Belges ont essayé d'arrêter les Allemands au canal d'Albert,
43:52 les Français à la ligne Maginot, ça ne marchait pas, hein.
43:55 On devait se défendre en profondeur.
43:57 Bien sûr, en Belgique, il n'y a pas de profondeur.
43:59 Mais en Union soviétique, la profondeur.
44:02 Mais bien sûr, on devait sacrifier ses troupes là-bas.
44:05 Alors, ça, c'est autre chose.
44:06 En tout cas, en octobre, c'est toujours pas fini.
44:09 Et en novembre, c'est toujours pas fini.
44:12 Et en décembre, le 5 décembre,
44:16 c'est la première contre-attaque soviétique devant Moscou.
44:20 Et ce jour même, on sait que les généraux allemands
44:25 ont dit à Hitler, "Mein Führer,
44:28 nous avons aussi mauvaise nouvelle."
44:31 Ah, mauvaise nouvelle, oui,
44:33 contre-offensive de l'Union soviétique, de l'armée rouge,
44:36 et ce sera dur, et il faudra oublier
44:40 cette idée qu'une guerre éclair
44:42 vous apportera une victoire éclair.
44:45 Et vous savez, sans victoire éclair,
44:49 pas de victoire du tout.
44:51 En fait, ces généraux lui ont dit à Hitler,
44:54 ce jour-là, le 5 décembre,
44:56 "Vous allez perdre la guerre. Nous allons perdre la guerre."
44:59 - Quel an est-ce que vous perdez ?
45:00 - 41. Le 5 décembre 41.
45:03 - Devant Moscou, quoi.
45:05 - Oui, devant Moscou. Le 5 décembre.
45:08 Parce que, Hitler a dit,
45:10 "Mais on va tenir le front."
45:13 Oui, on pourra tenir le front.
45:15 Et Hitler a dit, "Mais on ne peut pas relancer
45:18 une offensive au printemps prochain."
45:20 Oui, mais l'élément de surprise ne sera plus là.
45:23 Les stocks de pétrole commencent à...
45:27 ont disparu, et ce sera plus difficile...
45:30 Alors, tout sera du plus difficile.
45:32 Et on a eu des pertes gigantesques.
45:34 Les soviétiques aussi, mais eux, ils ont encore des réserves
45:36 que nous n'avons pas. Et entre-temps,
45:38 il y a toujours cette guerre contre les Britanniques.
45:41 Pas encore contre les Américains.
45:44 Alors, ce jour-là, Hitler a compris que l'échec
45:48 de la politique, pour ainsi dire, de la guerre éclair,
45:52 voulait dire qu'il allait perdre la guerre.
45:54 Mais personne ne savait. C'est pour ça que beaucoup de gens croient
45:57 que c'était Stalingrad, le tournant de la guerre.
46:00 Non, parce que là, Stalingrad, tout le monde a su.
46:02 Après Stalingrad, tout le monde savait
46:04 que l'Allemagne allait perdre la guerre.
46:06 Mais Hitler le savait déjà un an auparavant.
46:09 Alors, c'est le 5 décembre, Hitler est là.
46:13 Il se dit, merde, en allemand, qu'est-ce que je vais faire?
46:17 Et il réfléchit, il réfléchit.
46:21 Et quelques jours plus tard, il ouvre son journal,
46:25 "Der Folge-Schwebelwachter".
46:27 Regarde-moi ça. Il regarde ça.
46:31 Un Japonais attaque Pearl Harbor.
46:34 Surprise pour Hitler.
46:36 Surprise pour Hitler. Grande surprise.
46:38 Pourquoi surprise? Le Japon et l'Allemagne, c'est des alliés.
46:42 Oui, mais ils ne parlaient pas.
46:45 Chacun des alliés avait ses idées de la guerre.
46:49 Et les Allemands, quand ils avaient attaqué la Pologne,
46:52 et après la Belgique, la France, l'Union soviétique,
46:54 ils n'avaient jamais rien dit aux Japonais.
46:56 Pourquoi? Peur d'espions.
46:59 Alors les Japonais sont décidés d'attaquer les Américains,
47:02 mais ils n'ont rien dit aux Allemands.
47:04 Pourquoi? Peur d'espions.
47:06 Alors pour Hitler, c'est toute une scène surprise.
47:08 Il a lu dans le journal.
47:10 Il a dit, regarde-moi ça.
47:12 Qu'est-ce qui se passe au monde?
47:14 Nous, nous sommes en train de faire de la guerre en Union soviétique,
47:16 maintenant il y a une autre guerre là-bas,
47:18 sur le côté du monde. Ah, incroyable.
47:20 [Rire]
47:25 Il a pensé, mais j'ai une idée brillante.
47:28 J'ai une idée brillante.
47:30 Il a dit, eh, vous venez ici les généraux.
47:32 On va déclarer la guerre aux Etats-Unis.
47:34 Il a dit, mais vous êtes cons.
47:36 Excusez-moi, mais ce ne serait pas très intelligent,
47:38 Monsieur Le Furrer,
47:40 parce que nous avons déjà un problème en Union soviétique.
47:42 Pourquoi déclarer la guerre aux Américains?
47:44 C'est idiot. Nous avons déjà trop d'ennemis.
47:46 Nous allons déjà perdre la guerre.
47:48 Alors Hitler a dit, mais moi je suis très malin.
47:50 Et moi je sais ce qui va se passer.
47:52 Moi, je ne dois pas déclarer la guerre aux Etats-Unis.
47:55 Beaucoup de gens croient qu'Hitler devait déclarer la guerre
47:59 à l'ennemi de son allié japonais.
48:01 Mais ce n'était pas vrai.
48:03 Parce qu'en fait, quand Hitler a attaqué l'Union soviétique, par exemple,
48:06 le Japon n'a pas déclaré la guerre à l'Union soviétique, n'est-ce pas?
48:09 Ni à la France, je crois.
48:11 Alors Hitler ne devait pas. Il a décidé de le faire.
48:14 Pourquoi? Eh bien, si moi je fais ça,
48:17 sans devoir le faire,
48:19 les Japonais, ce sont des "gentlemen",
48:22 eux, ils vont sans doute, je suis certain,
48:25 déclarer la guerre à notre ennemi, à nous,
48:28 à l'Union soviétique.
48:30 Et comme vous le savez, dans la Manchurie, là,
48:33 il y a une frontière entre la Chine occupée par les Japonais,
48:36 où il y avait d'ailleurs le gros de l'armée japonaise,
48:39 et la Sibérie.
48:41 Et beaucoup de gens s'attendaient qu'un jour,
48:43 les Japonais allaient attaquer les Russes.
48:45 Ils avaient déjà attaqué l'Union soviétique en 1939, n'est-ce pas?
48:48 Vous le savez. Vous ne le savez pas?
48:50 Oui, vous le savez.
48:52 Ils se sont battus.
48:54 Alors Hitler dit, moi je déclare la guerre à l'ennemi américain
48:57 de mon copain japonais,
48:59 et les Japonais vont dire, merci Hitler,
49:02 vous êtes un trésor, on va déclarer la guerre à votre ennemi,
49:05 c'est qui encore? Ah oui, l'Union soviétique.
49:07 Alors c'est à cause de ça,
49:09 pour ça, j'en suis convaincu,
49:11 qu'Hitler a déclaré la guerre aux Américains.
49:14 Qui est surpris.
49:16 Parce qu'en fait, les Américains n'avaient pas l'intention
49:19 de lancer la guerre contre l'Allemagne à ce moment-là.
49:22 Alors, c'est maintenant, l'Allemagne est en guerre
49:26 contre les Américains,
49:28 et les Japonais ont fait quoi?
49:30 Ils ont dit, merci beaucoup,
49:33 et on vous souhaite bonne chance.
49:35 Mais les Japonais n'ont pas déclaré la guerre à l'Union soviétique.
49:38 Hitler avait espéré qu'en déclarant la guerre,
49:41 en attaquant l'armée rouge en Sibérie,
49:44 les soviétiques, comme ça,
49:46 auraient dû faire la guerre sur deux fronts,
49:49 et comme ça, ils auraient encore eu un petit espoir de gagner.
49:52 Mais les Japonais ne l'ont pas fait.
49:54 Comme ça, l'Union soviétique a pu continuer la guerre
49:56 sur le seul front Est,
49:58 et pour les Allemands, la situation était pire.
50:01 Voilà.
50:04 J'ai voulu éclairer un peu
50:06 les choses dont je parle dans mon livre.
50:09 C'est beaucoup, c'est peut-être déjà trop.
50:11 Je vais arrêter ici,
50:13 et vous donner l'occasion de poser des questions,
50:15 si ça vous intéresse.
50:18 Merci.
50:21 (Applaudissements)
50:24 (...)
50:27 (...)
50:30 (...)
50:33 [SILENCE]