Yoro Dia Encense le Dernier Ouvrage de Madiambal Diagne

  • l’année dernière
Yoro Dia Encense le Dernier Ouvrage de Madiambal Diagne
Transcript
00:00 Le livre de Madjambal sur Makissal est extrêmement intéressant.
00:03 Comme dit le Napoléon, "Ma vie est un roman".
00:05 Moi, dans la préface, je dis
00:07 "La vie de Makissal est aussi un roman",
00:09 mais c'est le roman de la République.
00:11 Ca veut dire que Madjambal nous explique
00:13 comment on peut être fils de berger
00:16 et de vendeur de cacahuètes aphatiques
00:18 et finir président de la République.
00:20 Parce que nous, en science politique,
00:21 quand on fait la classification des régimes,
00:23 on dit la République est le système
00:25 qui abolit le hasard de la naissance
00:28 pour le remplacer par le mérite personnel.
00:30 Et c'est ça la République.
00:31 La monarchie est le système qui se fonde
00:33 sur le hasard de la naissance.
00:35 Et donc, quand on voit comment on peut être né
00:38 fils de berger et de vendeur de cacahuètes
00:40 et finir président de la République,
00:41 ça veut dire que nous sommes dans une République.
00:43 Donc, finalement, le hasard de la naissance
00:45 ne te bride pas si tu travailles pour avoir ton mérite personnel.
00:50 Et donc, pour comprendre aussi les politiques de Makissal,
00:53 il faut comprendre ses origines sociales.
00:55 Et c'est pourquoi je dis que quand on fait la sémiologie
00:57 du discours de Makissal, le mot qui revient le plus
00:59 est le mot "équité".
01:01 "Équité".
01:02 "Équité territoriale", "Bourse de valeurs familiales".
01:04 Bon, moi qui ai un penchant libéral,
01:06 souvent, je suis de ceux qui pensent qu'il fait trop dans le social.
01:10 "Bourse de valeurs familiales",
01:12 "C'est une couverture maladie universelle".
01:14 Quand on voit toutes ces politiques,
01:15 c'est toujours des politiques qui ont fortement ce basement social.
01:18 Et donc, si vous analysez les discours de Makissal,
01:20 c'est le mot "équité" qui revient souvent.
01:22 Mais là où le livre est très intéressant,
01:24 c'est, comme le dit, "derrière le masque".
01:26 C'est-à-dire qu'il nous montre l'homme derrière le président.
01:28 Et souvent, je dis au président de la République,
01:30 probablement, quand il venait d'être élu président de la République,
01:32 il s'est trouvé un bon énargue au fonctionnaire
01:36 qui lui a dit "Monsieur le président, l'Etat, c'est le prestige
01:40 et il n'y a pas de prestige sans distance".
01:41 Donc, il faut...
01:43 Probablement, c'est de là qu'est venu le masque Nyanga.
01:45 Il a dit qu'il faut incarner la République.
01:47 Et Maky...
01:48 Madiambor nous montre un autre Makissal.
01:50 Un autre Makissal en privé qui aime raconter des blagues,
01:53 comme par exemple, quand il rencontrait les...
01:56 Que les Sénégalais ont découvert un peu tardivement.
01:58 Par exemple, quand il faisait la rencontre avec les consommateurs
02:02 et le patronat sur la vie chère,
02:03 il y a un acteur de l'associé civil qui lui dit
02:07 "Oui, monsieur le président de la République, je m'appelle Untel,
02:09 je suis le président de l'association
02:11 des victimes des réseaux sociaux et d'Internet".
02:13 Et instinctivement, le président lui a dit
02:14 "Ah oui, il faut que je sois membre, parce que moi aussi, je suis victime".
02:17 Donc, c'est ce Makissal-là en privé que Madiambor nous...
02:22 Que Madiambor nous raconte.
02:24 Autre aspect, quand on lit le livre...
02:27 Et c'est là où je vais en terminer.
02:29 Après avoir fini de lire le livre, on se rend compte
02:31 que le président de la République est tellement fasciné par l'histoire
02:35 que je suis de ceux qui pensent que s'il n'avait pas fait
02:37 de la géologie à l'université,
02:39 il aurait abouti au département d'histoire.
02:41 Et c'est quoi avoir le sens de l'histoire ?
02:43 C'est ce qu'il a fait aussi bien au niveau national
02:46 que sur le plan international.
02:48 Sur le plan international, quand on voit le bilan de Makissal,
02:50 la politique extérieure, il a permis au Sénégal de tenir son rang.
02:54 Moi, je me rappelle, j'ai été là-bas
02:56 quand il devenait président de l'Union africaine.
02:58 Le discours ambiant, c'était de dire que
03:00 l'un des derniers grands présidents de l'Union africaine, c'était Abou Diouf.
03:03 C'est-à-dire comment Abou Diouf a réussi à mettre à genoux l'apartheid
03:07 en allant vers le pays de la ligne de front.
03:10 Aujourd'hui, quand on fait le bilan de Makissal,
03:12 c'est quand il va voir Poutine,
03:14 et puis quand il va...
03:15 Pour lui dire que "Mais nous, africains, nous ne demandons pas de l'aide,
03:17 nous demandons la liberté de commerce à Sotchi",
03:20 c'est quand il va dire aux Américains "Faites des efforts"
03:22 parce que sur la guerre en Nicaragua, nous sommes concernés.
03:25 Et surtout, le dernier élément d'actualité,
03:26 ça a été l'intégration de l'Afrique au G20.
03:29 Ca a été le grand combat de sa mandature à l'Union africaine.
03:32 Donc il a permis au Sénégal, sur ces questions-là,
03:34 de tenir son rang.
03:39 Donc vraiment, j'encourage les journalistes,
03:42 tous les Sénégalais à lire ce livre
03:44 parce que vous aurez une autre idée,
03:48 vous aurez une autre image de...
03:51 Je vais commencer, moi, mon propos par quelque chose que j'aime bien,
03:55 ce qu'on appelle l'exception sénégalaise.
03:57 Alors que sur le continent, on parle de printemps des coups d'Etat,
04:01 au Sénégal, nous assistons à une sorte de printemps des livres.
04:04 Et c'est ça, l'exception sénégalaise, c'est ça, la démocratie
04:06 que les gens doivent valoriser.
04:09 Pourquoi printemps des livres ?
04:11 Il y a cela quelques mois, Madjambala a écrit un livre,
04:15 Cheikh Yerim Seyc avait écrit il y a cela quelques mois un livre,
04:18 un livre maquillé face à l'histoire.
04:20 Et si vous lisez le livre de Madjambala,
04:21 ça va être maquillé dans l'histoire.
04:24 Et pour votre information, dans 2 semaines ou 3 semaines,
04:27 Pape Samba Khan va sortir le recueil de portée des dateurs
04:31 de la vie politique sénégalaise qui s'appelle "Mémoire corrective".
04:34 Pape Samba avait publié le premier tome de "Mémoire corrective"
04:37 dans les années 90.
04:39 Quand j'étais à Paris, j'avais deux livres de chevet,
04:40 c'était Cheikh Hamidou Khan et "Mémoire corrective" de Pape Samba Khan.
04:44 Et si vous voulez comprendre la vie politique sénégalaise,
04:46 je pense que c'est un livre qu'il faut lire.
04:49 Donc il faut saluer ce printemps des livres.
04:52 Et sur ce plan-là, nous journalistes, nous pouvons être fiers de nous.
04:56 Parce que quand même, nous produisons des livres.
04:58 Et c'est pourquoi je m'étais réjoui un peu de la querelle des intellectuels
05:03 sur les pétitions, la guerre des pétitions.
05:06 Mieux vaut la guerre des pétitions que la guerre des cocktails Molotov.
05:09 Et puis j'invite humblement les intellectuels pétitionnaires aussi
05:14 à pouvoir écrire des livres parce qu'une pétition est éphémère,
05:17 alors qu'un livre, ça reste.

Recommandée