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Chaque matin, Vincent Hervouet nous livre son regard sur l'actualité internationale. Ce mardi, il revient sur l'affaire d'espionnage au Parlement britannique.
Retrouvez "L'édito international" sur : http://www.europe1.fr/emissions/vincent-hervouet-vous-parle-international
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video
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NewsTranscription
00:00 l'édito international sur Europe 1. Bonjour Vincent Herouet. - Bonjour Dimitri Berlenko, bonjour à tous.
00:04 - Vincent, au Royaume-Uni, la chambre des communes aurait été espionnée par les chinois. Tiens, tiens, l'affaire électrise Londres
00:13 et ça gêne aux entournures le gouvernement qui est accusé de molesse face à Pékin.
00:17 - Oui, l'affaire a éclaté pendant le week-end quand la police a révélé avoir arrêté, il y a six mois, un agent chinois
00:23 travaillant à Westminster, c'est l'homme invisible, on ignore, on ne connaît pas son nom, son visage, mais on a découvert hier ses avocats
00:30 qui clament son innocence. On sait qu'il dirigeait un groupe de recherche sur la Chine
00:35 fondé par le ministre à la sécurité, Tom Tugendhat, et qu'il travaillait pour l'honorable parlementaire
00:42 Alicia Kearns, présidente de la commission des affaires étrangères.
00:46 Les bonnes personnes, aux bonnes places, pour accéder aux informations sensibles. Et le pire, ou le meilleur,
00:52 c'est que Tugendhat et Kearns sont des faucons anti-chinois, ce qu'on appelle à Londres des cynosceptiques,
00:59 ceux qui réclament des comptes sur l'écrasement des tibétains, l'enfermement des Ouïghours et les libertés bafouées à Hong Kong.
01:05 L'un et l'autre avait déjà été ciblé par des hackers chinois. Le scandale du jour les conforte dans leur conviction,
01:12 la Chine est une menace,
01:14 une menace, pas seulement un défi systémique comme dit le premier ministre,
01:19 et il résiste donc aux appels à la démission en disant que cela ferait le jeu de Pékin.
01:23 - Vincent, vous avez un doute sur toute cette affaire ?
01:25 - Si c'était trop simple, s'il n'y avait pas de brouillard, ce ne serait plus Londres ni d'espions. D'abord,
01:32 la police parle d'un homme d'une vingtaine d'années. Alors je sais bien que la trahison n'attend pas le nombre des années, mais c'est bien
01:37 jeune pour ceux qui s'est au cœur de l'État,
01:39 surtout après avoir passé un an et demi en Chine où on lui aurait enseigné les rudiments du parfait agent dormant.
01:46 Dans ses protestations d'innocence, il écrit qu'il a passé toute sa carrière à essayer d'éduquer les autres sur les menaces que représente le parti
01:54 communiste chinois.
01:55 A vingt ans ou à vingt et quelques années, même un jeune homme pressé ne parle pas de toute sa carrière.
02:01 Ensuite, on est étonné qu'il ait été laissé en liberté et surtout que son arrestation
02:06 il y a six mois soit révélée maintenant, c'est-à-dire au lendemain précisément du voyage à Pékin,
02:12 le premier depuis cinq ans du ministre britannique des affaires étrangères. Une visite censée relancer le dialogue avec Pékin, après une longue brouille,
02:20 l'espion de Westminster tombe vraiment à pic. - Alors le premier ministre Richie Sunak est accusé de mollesse.
02:26 Dimanche au G20, il aurait dit à son homologue chinois que miner la démocratie britannique était parfaitement
02:32 inacceptable. On ne sait pas si Lee Kiyong a bien ri. On sait en revanche,
02:37 grâce au rapport de la commission du renseignement au début de l'été que Pékin pratique un espionnage.
02:42 - "Agressif et tous azimuts dans tous les domaines de l'économie et de la société."
02:46 Les chinois appliquent à la lettre la phrase de Proudhon,
02:50 "La propriété c'est le vol, ils veulent tout ce qui relève de la propriété intellectuelle." - Les soviétiques en faisaient autant.
02:57 - Alors il y a de grandes différences avec les affaires d'espionnage du temps de la guerre froide. D'abord,
03:02 ça manque de sexe et ça manque d'Aston Martin et surtout, surtout,
03:06 Moscou avait besoin d'exporter, pas la Chine. C'est le Royaume-Uni qui est dépendant des échanges commerciaux,
03:13 pas Pékin. Et c'est bien pour ça que Régis Sounak refuse de parler de menace,
03:18 qu'il fait des phrases et pas des représailles. - Signature européen Vincent Hervoët. Merci beaucoup Vincent.