La maison France Services de Cantepau rouvre à Albi

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00:00 - Bonjour Etienne Moulin. - Bonjour.
00:02 - Merci d'être avec nous ce matin. Vous êtes conseiller départemental du Tarn,
00:05 en plus d'être médecin et président de l'Ordre des médecins,
00:08 le département a investi beaucoup d'argent, non, pour cette réouverture ?
00:13 - Oui, en pratique, à ce jour, à peu près 44 000 euros,
00:18 mais je pense qu'on arrivera facilement à 50 000, une fois tous les petits détails réglés
00:22 pour une ouverture optimale, oui.
00:24 Oui, et ça, ça ne représente que la maison départementale.
00:26 Je crois que le budget pour le département global s'élèvera à 100 000 euros pour le Tarn.
00:31 - Vous l'avez trouvé où, cet argent ?
00:33 - Cet argent a été... Nous avons toujours des fonds de secours
00:38 en redistribuant des lignes de crédit, et c'est pas toujours simple.
00:43 Donc, il faut... C'est plus un jeu des services généraux
00:47 autour de lignes de crédit exceptionnelles, dans des situations exceptionnelles.
00:51 Donc là, ça n'a pas été très compliqué, c'est pas non plus un million d'euros,
00:55 mais ça nécessitait une certaine gymnastique
00:58 et l'abandon de certaines choses temporairement, qu'on va reporter l'année prochaine.
01:01 - Lesquelles, par exemple ?
01:02 - Enfin, c'était les budgets de modernisation, d'aménagement d'autres locaux,
01:06 donc ça, ça peut toujours attendre.
01:08 - Pour revenir à la Maison France Service, quant au Podalby,
01:11 vous êtes allé vite, il y a eu des travaux, vraiment, cet été,
01:14 pour rouvrir, là, au public, dès lundi prochain.
01:16 C'était une priorité, il fallait aller aussi vite ?
01:18 - Ah, il fallait aller aussi vite.
01:20 C'est pour ça, d'ailleurs, qu'on a demandé à des ouvriers
01:22 qui étaient censés faire la rénovation énergétique
01:25 du bâtiment principal de l'hôtel, du département,
01:28 de se déployer plutôt sur ce chantier, dans un premier temps.
01:31 Nous, on pouvait attendre.
01:33 C'est une priorité, parce qu'il ne faut pas abandonner ces populations.
01:38 C'est impossible.
01:40 Ce sont plus des victimes, en fait, que des coupables, il ne faut pas oublier.
01:44 Et quand même, la majorité des gens se retrouveraient brusquement
01:47 sans PMI, sans médecin, sans assistante sociale,
01:49 sans conseillère d'insertion, sans assistante maternelle.
01:52 C'est une catastrophe.
01:53 En fait, on ne les a jamais abandonnés.
01:55 Dès le lendemain, on les a redispatchés sur des petits sites
01:58 annexes de proximité qu'on a pu trouver en se dépatouillant,
02:01 comme l'ARS l'a fait avec des locaux du Trésor public.
02:06 - Ça veut dire que sur les 190 personnes qui sont accueillies en moyenne chaque jour,
02:10 personne n'a été empêché, je ne sais pas moi, de toucher des aides ?
02:14 - Personne n'a été abandonné, personne n'a été touché.
02:17 Le personnel a été remarquable.
02:19 Ils ont réussi à faire certaines actions en télétravail,
02:23 d'autres sur des mini-sites où on orientait les gens par une présence.
02:28 - Et qu'est-ce qu'ils vous disent, ces habitants ?
02:30 Ils sont en colère contre les personnes qui ont pu saccager les lieux,
02:34 où ils sont désemparés ?
02:36 - Ils sont en colère, oui.
02:38 En colère pour certains actes, par exemple la destruction des jouets pour enfants.
02:41 Ça, ça les met complètement hors d'eux.
02:44 Il y a une sidération aussi, parce qu'il y a une certaine, malheureusement, fatalisme,
02:48 parce que ça fait tant d'années qu'il y a des problèmes dans ces cités,
02:52 qu'il y a un fatalisme qui s'installe,
02:55 mais il y a quand même une sidération.
02:57 On a vécu ça comme une bêtise incommensurable.
03:00 Mais vous voyez, le teinté de fatalisme, sauf pour certaines choses.
03:06 - Et comment on lutte contre ce fatalisme
03:08 quand on est conseiller départemental du Tarn et d'Albi ?
03:12 - On essaye de mettre en place une vraie politique.
03:17 On n'a pas que des moyens, bien sûr.
03:19 Un véritable dispositif de prévention spécialisée en faveur de la jeunesse.
03:23 Mais on va lancer un appel à projets.
03:25 Mais en fait, on attend surtout une vraie politique de la ville
03:28 qu'on devrait nous présenter le 9 octobre, je crois,
03:30 lors du comité interministériel des villes.
03:32 Et le département sera là, aux côtés de ses partenaires,
03:36 que ce soit ville ou État.
03:38 Mais il faut proposer des solutions.
03:41 - Vous demandez à l'État d'agir aussi, de prendre ses responsabilités.
03:44 Etienne Moulin, vous parliez des salariés et leur mobilisation exceptionnelle.
03:48 Justement, dans le journal de 7h, on a entendu Peggy,
03:51 qui avait vraiment envie de travailler, mais qui se disait aussi très choquée.
03:54 Est-ce que, et comment, vous les avez accompagnés, ces salariés-là ?
03:58 - On les a accompagnés, en fait, surtout par les services généraux,
04:03 qui ont été d'une grande empathie dans ce domaine-là.
04:09 Ils les ont rassurés sur le bon.
04:11 On leur a proposé, bien sûr, un soutien psychologique, si c'était nécessaire,
04:15 surtout vu, quelquefois, l'intensité de l'injustice vécue.
04:21 Ils se donnent à fond pour cette population.
04:24 Et ils ont l'impression, quelque part, que c'est eux qu'on a voulu punir,
04:26 alors que pas du tout.
04:27 Donc il fallait déjà les rassurer sur le fait que ce n'était pas le personnel,
04:30 ni son action qui était visée.
04:32 C'était le symbole de l'État dans les bâtiments administratifs.
04:35 L'Agence régionale de santé, c'est la même chose.
04:37 Ces jeunes ne connaissent pas l'Agence régionale de santé,
04:40 ne savent même pas ce que c'est.
04:41 Mais c'était un bâtiment administratif, ils l'ont cramé.
04:44 Donc il faut d'abord expliquer au personnel qu'ils n'y sont pour rien,
04:49 qu'au contraire, leur rôle est fondamental pour cette population qui les attend,
04:53 et ensuite leur donner les moyens techniques de continuer leur mission,
04:58 même en mode dégradé, et en les soutenant du mieux possible.
05:01 - Et là, ils vont donc reprendre leur mission,
05:04 tout ça reconstruit à partir de lundi.
05:07 Ils accueilleront à nouveau du public et vont reprendre leur poste d'ici la fin de la semaine.
05:11 Merci beaucoup Etienne Moulin, conseiller départemental d'Albi.

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