Jean-Christophe Couvy: «Souvent pour les enfants, la première rencontre de police de proximité s’appelle les parents»

  • l’année dernière
Le secrétaire national Unité SGP, Jean-Christophe Couvy, était l’invité de Punchline, ce mardi 12 septembre, sur CNEWS. Il s’est exprimé sur l’insécurité à Marseille : «Souvent pour les enfants, la première rencontre de police de proximité s’appelle les parents».

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Transcript
00:00 justement, il faut se révolter, se
00:01 révolter contre cet état de fait.
00:03 Je veux dire encore une fois,
00:04 effectivement, les gens,
00:06 les citoyens se tournent vers l'État
00:09 parce que c'est l'État protecteur
00:10 qu'on est citoyen, c'est le contrat
00:11 social. On paye des impôts, on est
00:13 installé, on vit, on échange,
00:14 on attend de l'État, on attend
00:16 justement de nos représentants, de
00:19 nous protéger.
00:20 Et nous, policiers sur le terrain, on
00:22 fait tout ce qu'on peut pour aider,
00:23 sauf qu'en fait, seul, on n'y
00:24 arrivera pas.
00:25 Effectivement, c'est vraiment,
00:27 je veux dire, tout la puissance de
00:28 l'État qui doit se déchaîner sur ces
00:30 dealers. Et on a l'impression d'être,
00:31 nous, les seuls vraiment à essayer
00:33 de mener ce combat, cette guerre.
00:35 Il faut taper au portefeuille parce
00:36 que ce sont des commerçants.
00:37 Mais qui d'autre peut vous aider sur
00:38 Castoff-Cuip ? Gérald Darmanin dit
00:40 effectivement, la police et la
00:41 gendarmerie ne sont pas les seuls à
00:42 pouvoir agir.
00:43 Il dit, il faut que ce soit toute la
00:44 société qui s'y mette.
00:45 Mais c'est-à-dire quoi ? On fait de
00:47 l'autodéfense ?
00:48 On fait des milices ?
00:49 Non, ce n'est pas ça.
00:50 Non, ce n'est pas ça.
00:51 Non, non, non, bien sûr.
00:52 Déjà, ça commence effectivement, on
00:53 disait par l'éducation, surveiller
00:55 ses enfants, essayer de faire sa
00:56 propre police dans sa maison.
00:58 Comme je disais, la première,
00:59 souvent pour les enfants, la
01:02 première rencontre de police de
01:03 proximité s'appelle les parents.
01:04 Voilà, c'est aux parents quand même
01:05 aussi de pouvoir faire des punitions,
01:08 de tenir les punitions, de garder
01:09 les enfants avec eux.
01:10 Ça, effectivement, c'est des phrases
01:11 parce qu'on a beau le dire, beau
01:13 faire, c'est des incantations parce
01:14 que certains parents sont dépassés.
01:16 Après, il y a un environnement.
01:17 Quand on vit, effectivement,
01:18 derrière, dans des quartiers où il
01:20 y a des tours, des cités et
01:21 qu'on n'arrive pas à sortir de là
01:23 parce que des fois, il y a des
01:24 checkpoints.
01:25 Mais à un moment donné, je pense
01:26 qu'il va falloir prendre des
01:26 bulldozers et raser.
01:27 Les véhicules, les vélos de filles
01:28 qui rentrent.
01:29 Exactement. Mais il faut raser et
01:30 reconstruire des choses à taille
01:31 humaine, redimensionner la
01:33 politique de la ville.
01:34 Il faut repenser, je pense, un peu,
01:36 un peu, un peu la façon de vivre.
01:38 Après, quand on est encore à la
01:39 politique de la ville, ça fait 30
01:40 ans qu'on parle de la politique de la ville.
01:40 Non, mais 30 ans qu'on donne des
01:41 chèques. Alors, je veux bien qu'on
01:42 donne des chèques. Après, il y a
01:43 eu des avancées. On ne peut pas dire
01:44 que tout a été nul.
01:45 Mais en même temps, quand on voit
01:46 les habitations à la hauteur, je
01:48 veux dire, regardez.
01:49 Effectivement, on voit bien aussi
01:50 qu'il y a un délavement.
01:51 Là, c'était un quartier résidentiel.
01:52 Ce n'est pas les quartiers noirs.
01:53 Oui, mais parce que, en fait, si
01:54 vous voulez, les dealers s'installent
01:56 là où il y a de l'espace.
01:57 Et effectivement, ils ont raison.
01:58 Quand les gens disent voilà,
02:00 nous, on le voit petit à petit.
02:02 Ça prend forme.
02:03 Ils s'installent. On ne les dégage
02:05 pas. Comment on peut faire, etc.
02:06 Il faut que l'État soit très, très
02:08 fort. Après Marseille, comme je
02:09 vous disais tout à l'heure, c'est
02:10 deux fois et demi la surface de
02:12 Paris. Il faut des effectifs.
02:13 Il faut peut-être aussi de la
02:14 vidéosurveillance.
02:15 Je pense qu'il n'y en a peut-être pas
02:16 assez. Nos collègues en demandent
02:17 aussi. On a une municipalité qui n'est
02:19 pas forcément pour non plus de la
02:21 vidéosurveillance.
02:22 Donc, en fait, si vous voulez, c'est
02:23 les mentalités qu'il faut changer.
02:24 [Musique]
02:25 ♪ ♪ ♪
02:28 [SILENCE]

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