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La voix cassée par l'émotion, Sabrina Medjebeur craque sur le plateau de "Morandini Live" en évoquant Socayna tuée à Marseille: "J'ai grandi dans ces quartiers. Je dois tout à la France. C'est l'école qui m'a tout donné" - Regardez

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Transcription
00:00 - Sabrina, il vous répond des rostres.
00:02 - Je vais juste en rater.
00:04 C'est précisément ça, la génération sacrifiée.
00:06 Ce n'est pas la génération sacrifiée des dealers, pardonnez-moi.
00:09 C'est la génération de cette jeune femme décédée, en train de lire avec un projet de vie, en faisant des études, dans sa chambre, dans son appartement, dans ses quartiers.
00:18 C'est ça, la génération sacrifiée.
00:20 C'est le petit Faed qui est mort à 10 ans, où j'ai entendu la maîtresse de l'école qui participait à la marche, pardonnez-moi, je suis très émue quand j'en parle.
00:26 Elle disait que c'était le meilleur élève de sa classe.
00:29 Voilà, c'est ça, la génération sacrifiée.
00:31 C'est la génération de ces enfants qui étudient, qui ont des projets, qui ne sont pas dans le victimisme, qui ne sont pas dans le déterminisme social,
00:37 qui croient en la République parce que normalement la République, c'est censé être un rempart contre l'obscurantisme religieux et contre l'autorité des dealers dans ses quartiers.
00:46 - Pourquoi ça vous émeut comme ça quand vous en parlez ?
00:48 - Parce que moi, j'en vis un de ces quartiers.
00:50 J'ai 41 ans, j'ai grandi dans ces quartiers.
00:52 Moi, c'est la République qui m'a tout donné.
00:54 Je dois tout à la France.
00:56 Je suis fière d'être française.
00:57 J'ai les origines algériennes, je suis fière d'être française.
00:59 Je suis née en France, j'ai grandi en France.
01:01 C'est l'école qui m'a tout donné.
01:03 C'est grâce à la République que je suis devenue la femme que je suis aujourd'hui.
01:06 C'est la République qui m'a donné mon individualité.
01:08 C'est la République qui m'a donné mon courage, mon combat, ma singularité.
01:11 Et mon combat, ce sont précisément ces enfants dans ces quartiers pour lesquels je lutte.
01:15 Parce que psychiquement, physiquement, psychologiquement, ils sont détruits, détruits jusqu'à mourir.
01:20 - Socaïna, quand vous voyez ce qu'il s'est passé ?
01:22 - Socaïna ? Socaïna, que voulez-vous que je vous dise, monsieur Morandini ?
01:25 Que voulez-vous que je vous dise ? Il y en aura d'autres des Socaïna.
01:28 Il y en aura d'autres, il y en a toujours eu. Et ça continuera.
01:31 Pourquoi ? Parce qu'encore une fois, nous n'avons pas les moyens de ces enjeux sociétaux
01:35 qui sont des enjeux cruciaux pour l'avenir de nos enfants.
01:38 Est-ce que c'est normal qu'un gamin de 10 ans se prenne une balle dans la tête dans un quartier ?
01:42 Est-ce que c'est normal ? Est-ce que monsieur Darmanin a ce projet politique
01:46 d'offrir la mort dans les bas des immeubles, dans les cages d'escalier ?
01:51 Est-ce que c'est le projet politique du ministre de l'Intérieur ?
01:53 - Vous en voulez à qui ?
01:54 - J'en veux à monsieur Darmanin parce que je le trouve, pardonnez-moi, mou sur la question.
01:59 Encore une fois, je suis désolée.
02:00 - Franchement, c'est pas le plus mou...
02:01 - Non mais franchement, comparativement...
02:04 - On va pas entrer dans une polémique autour de la mort d'une gamine, mais franchement,
02:08 on peut pas dire qu'il soit mou, il fait ce qu'il peut avec ce qu'il a.
02:11 - Il fait ce qu'il peut avec ce qu'il a, mais malheureusement, cette facture anthropologique,
02:15 c'est une facture qui se paye depuis le début.

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