Le salon tactique du 13 septembre, le replay - Rugby - CM

  • l’année dernière
« Le salon tactique » revient à l'occasion de la Coupe du monde, toutes les veilles et lendemains de matches du XV de France à partir de 20 heures, avec Jean-François Paturaud, Alex Bardot, journalistes à « L'Équipe » et Yannick Bru notre consultant.
Transcript
00:00:00 Et bonjour ! Bonjour, ils sont là, ils sont là tous les deux.
00:00:04 Salut, salut à tous et bienvenue dans le salon Tactique,
00:00:08 le salon Tactique spécial rugby évidemment, spécial Coupe du monde de rugby,
00:00:11 puisque la semaine dernière on a longuement évoqué en long, en large,
00:00:15 et en travers cette victoire écrasante de l'équipe de France contre la Nouvelle-Zélande,
00:00:19 27 à 13 cette semaine, un match aussi énorme contre Buruguay, 17ème nation mondiale.
00:00:25 Gros, gros suspense à venir dans quelques heures ici à Lille,
00:00:28 pour l'évoquer nous sommes avec le casting habituel, vous les voyez, ils sont en forme.
00:00:33 Regardez Alexandre Bardot, il n'a même presque plus de cernes Alexandre.
00:00:36 Ça va Alex, le journaliste de la rédaction de rugby qui décrypte tout là ?
00:00:39 Il a un peu dormi, il va bien, il est en forme ?
00:00:41 Si je ne mets pas le micro évidemment.
00:00:51 Voilà, je me suis dit qu'il allait y avoir un bug.
00:00:54 Je disais que la direction de l'équipe avait été nécessaire,
00:00:56 elle m'avait écouté Yannick, elle m'a laissé dormir pendant 72 heures, tout va mieux.
00:01:00 Par contre, je ne sais du coup rien du tout sur l'Uruguay,
00:01:04 je ne sais pas de quoi on va parler dans cette émission.
00:01:07 C'est fort, c'est très fort, tu vas voir.
00:01:08 Heureusement, il y a Yannick qui connaît vraiment mieux le rugby,
00:01:10 Yannick, manager de l'Union Bordeaux-Bec, notre consultant.
00:01:13 Yannick a aussi fait des réunions pour son club, évidemment pour son équipe,
00:01:16 et la suite de la saison.
00:01:17 Quand on est manager, on ne s'ennuie jamais Yannick, non ?
00:01:20 C'est la reprise, c'est vrai que j'étais ravi d'être full-time pour l'équipe la semaine dernière,
00:01:26 avec ce match passionnant, mais malheureusement, les affaires courantes m'ont rattrapé,
00:01:31 et mon quotidien a repris le dessus.
00:01:34 Mais malgré l'humilité d'Alex, je sais que je peux m'appuyer sur lui en toutes circonstances.
00:01:41 Oui, il bosse comme de l'ombre, Alex.
00:01:45 C'est vrai.
00:01:46 Messieurs, en tout cas, aujourd'hui, on voulait aborder trois thèmes dans cette émission de l'équipe sur Twitch.
00:01:51 Trois thèmes, d'abord, ce match, évidemment, entre la France et l'Uruguay.
00:01:54 Un deuxième thème, ce sera l'utilisation des ailiers dans cette équipe de France.
00:01:58 Aux ailes, dans quelques heures, ce sera Gabin Villière d'un côté,
00:02:01 et Louis Galbiéré, dont va nous dire le plus grand bien Yannick, j'espère,
00:02:05 parce que quand même, il joue à l'UBB aussi, ce joueur qui est prometteur, étincelant, en tout cas, qui est assez épatant.
00:02:10 Et le troisième thème, ce sera plus global sur cette Coupe du Monde,
00:02:13 le jeu produit durant cette compétition.
00:02:16 Est-ce que ça répond aux attentes ? Est-ce qu'il y a beaucoup d'essais ? Est-ce qu'on se régale ?
00:02:19 On ne va pas tout dire tout de suite.
00:02:21 On va d'abord débuter par ce match entre la France et l'Uruguay.
00:02:24 Messieurs, ce ne sera pas du tout la même position que la semaine dernière.
00:02:27 Pas le même style de jeu non plus.
00:02:29 À quoi il faut s'attendre demain à Lille ?
00:02:34 Vas-y, Yannick.
00:02:36 Écoute, il faut s'attendre, je pense, à un petit peu plus de possession de la part du Caisse de France,
00:02:42 qui est, on l'a précisé, on l'a souligné, qui contre la Nouvelle-Zélande est revenu à son ADN,
00:02:50 en tout cas, à son identité sur ces trois dernières années.
00:02:53 Je pense que contre l'Uruguay, il sera surtout question de peaufiner les systèmes offensifs,
00:02:58 parce qu'on s'attend à avoir beaucoup le ballon.
00:03:03 Donc, curiosité, excitation aussi de voir comment va se dérouler le plan offensif des Bleus.
00:03:12 C'est vrai que par rapport à l'équipe annoncée, ce 6-2 sur le banc,
00:03:17 on peut engager un débat sur les complicités dans cette équipe
00:03:25 et la capacité à avoir un collectif qui va tenir le ballon.
00:03:29 Il y a beaucoup de puissance.
00:03:32 C'est une équipe encore brutale avec de la longueur de jeu au pied, avec un banc en 6-2.
00:03:37 Donc, c'est presque une équipe bâtie pour la dépossession.
00:03:41 Mais l'enjeu de ce match sera justement, je pense, de bâtir des complicités offensives,
00:03:47 puisqu'il n'y a pas trop d'incertitudes sur l'issue du match.
00:03:50 Voilà, donc ça va être intéressant de voir le rendu de cette équipe de France.
00:03:58 Il est évident que le rapport de force est quand même disproportionné
00:04:01 et que même si on a des joueurs que l'on peut cataloguer comme moins passeurs,
00:04:08 face à ce genre de nation, ils pourraient quand même avoir la confiance
00:04:13 et l'écart au niveau pour s'épanouir dans un jeu offensif.
00:04:19 Voilà mon point de vue.
00:04:22 - Et toi Alex, tu ne vas pas nous dire que ça a un gros suspense non plus quand même.
00:04:25 - Non, mais Jeff, tout à l'heure, tu m'as raconté que tu étais à la conférence de presse de l'Uruguay
00:04:29 et que le sélectionneur uruguayen avait dit qu'il s'attendait à ce que le Koso Modu,
00:04:33 à ce que les Français leur cassent la gueule.
00:04:36 - Leur rentrent dedans.
00:04:37 - Leur rentrent dedans.
00:04:39 Et je pense qu'il tient à la fois compte du passé de cette équipe de France
00:04:46 mais aussi de ce qu'elle propose là comme composition d'équipe.
00:04:49 Avec des Taos, des Boudéans, avec le retour de Gelonche,
00:04:53 avec une paire de centres, avec Mouifana et Arthur Vincent.
00:04:57 Il y a du répondant physiquement.
00:05:01 Et quelque part, j'allais dire qu'en tout cas les Bleus ont intérêt à commencer par ça
00:05:07 parce que ça reste un match de Coupe du Monde.
00:05:11 Cette équipe d'Uruguay est plus faible, c'est une évidence,
00:05:14 parce qu'elle n'a pas beaucoup de joueurs évoluants au niveau professionnel.
00:05:19 On en reparlera tout à l'heure un peu.
00:05:21 Mais par contre, c'est une équipe qui a un cœur énorme et qui est très accrocheuse,
00:05:27 qui n'hésite pas à mettre la pression par ses montées, à mettre la pression dans les rucks.
00:05:32 Donc si l'équipe de France prend ce match à la légère,
00:05:36 sans vouloir commencer par le travail de SAAP, on va dire,
00:05:40 et le travail important de libération des ballons, d'avancer, etc.
00:05:44 Elle risque de se frustrer, peut-être un peu de frustrer ses suivis publics,
00:05:49 et de donner encore plus d'énergie à cette équipe d'Uruguay.
00:05:51 Donc vraiment, il y a un intérêt à entamer ce match de la meilleure des manières
00:05:57 avec l'idée de dominer physiquement, de suivre ce plan de domination physique.
00:06:03 C'est aussi pour ça, Yannick, que le staff a voulu mettre un 6-2
00:06:07 pour imposer de la puissance tout au long du match aussi,
00:06:09 pour un peu marcher sur ses Uruguayens.
00:06:12 Je crois, comme l'a dit Alex, que le Caisse de France ne tombera pas
00:06:20 dans le piège du manque d'humilité.
00:06:22 Et donc, cette équipe de France va respecter l'Uruguay,
00:06:26 et procéder comme il faut avec la domination des avants,
00:06:30 la conquête du territoire, probablement.
00:06:32 Mais au-delà de ça, je pense que Fabien Galtier et son staff
00:06:36 sont des accros au 6-2.
00:06:39 Et malgré l'opposition demain, ils veulent surtout voir
00:06:44 comment peuvent fonctionner certains joueurs dans ce 6-2,
00:06:47 leur rapport en sortant du banc.
00:06:49 Je pense que les enjeux autour de ce 6-2 dépassent un peu le match de l'Uruguay,
00:06:55 même si, bien évidemment, il n'y a jamais de match très facile
00:06:59 en Coupe du Monde, et l'Uruguay, c'est des Sud-Américains
00:07:01 qui vont mettre beaucoup d'émotion sur cette première confrontation
00:07:04 contre la France.
00:07:06 Il y aura beaucoup d'agressivité, il y aura beaucoup de combats au début,
00:07:08 évidemment, mais les joueurs français sont tellement avertis
00:07:12 qu'ils ne peuvent pas tomber dans ce panneau-là.
00:07:14 Voilà. Moi, en ce qui concerne le 6-2, je vois déjà un déploiement
00:07:19 de puissance quand même relativement conséquent,
00:07:22 parce que, ouais, Chalureau, Flamand, Ouardi, Movacca,
00:07:28 Falatea, Cipilli, et François Croce,
00:07:33 il y aura un impact massif sur le match, et effectivement,
00:07:38 j'ai peur que la dernière demi-heure soit très, très longue pour les Uruguayens.
00:07:42 - On rappelle que les Uruguayens, dans l'histoire de la Coupe du Monde,
00:07:46 c'est seulement trois victoires.
00:07:47 C'est sûr que ce n'est pas l'équipe la plus habituée,
00:07:49 mais c'est peut-être un style de jeu, Alex, qui est un peu différent
00:07:52 dans ce qu'on peut connaître.
00:07:53 Ce n'est pas une équipe qui joue comme une équipe du Six Nations, par exemple.
00:07:56 - Non, non. J'ai vu un match qu'ils ont joué contre l'Italie
00:08:03 il y a deux ans, qui avait été diffusé sur la chaîne,
00:08:05 et j'ai préparé quelques images qu'on va montrer après,
00:08:08 mais quand j'en ai parlé à Yannick et je lui ai dit,
00:08:10 moi, c'est l'image d'épinal, on va dire,
00:08:13 de l'équipe d'Argentine des années 80-90.
00:08:18 Pas forcément d'énormes moyens physiques,
00:08:20 par contre un cœur et un talent, une grinta,
00:08:24 une manière d'être sans arrêt à la limite dans les montées, dans les rugs,
00:08:31 de s'engager physiquement aussi, un engagement qui parfois
00:08:34 même paraît un côté un peu déraisonnable.
00:08:37 J'ai vu des images de joueurs se jetant presque la tête en avant
00:08:41 pour aller plaquer un Italien.
00:08:44 Et ce jour-là, ils avaient quand même fait 17-10 contre l'Italie.
00:08:47 Je vais partager peut-être des images.
00:08:52 J'ai préparé trois petits trucs.
00:08:56 Attends, je vais te dire quand ce sera prêt, Jeff.
00:09:00 Je suis patient avec toi, ne t'inquiète pas.
00:09:03 Donc, on remercie à nouveau la NASA qui nous a permis de faire ces vidéos.
00:09:08 À la fin de la Coupe du Monde, ça va décoller.
00:09:14 Donc là, juste pour vous montrer une montée.
00:09:20 Je vais faire ça comme ça.
00:09:23 Une montée, là, c'est le centre uruguayen.
00:09:26 Donc, les Uruguayens sont en blanc.
00:09:28 Il y a le centre uruguayen qui a coupé la transmission en bout de ligne.
00:09:30 Là, on voit toute la ligne qui monte, tous les Uruguayens qui montent,
00:09:33 qui mettent la pression.
00:09:35 L'action va être arrêtée parce qu'il y a eu un en avant au moment du plaquage.
00:09:37 Mais je remets l'action juste pour montrer ce centre-là qui est ici,
00:09:41 qui monte très fort.
00:09:43 Ça, c'est quelque chose qu'on va revoir souvent.
00:09:45 Ils montent pour fermer les extérieurs.
00:09:47 Et c'est pareil, si on n'est pas vigilant, si on joue un peu facile,
00:09:50 ce genre de montée-là, ça peut faire très mal à une équipe.
00:09:55 Ça peut déboucher sur des pertes de balles, ça peut déboucher sur des gros plaquages,
00:09:58 ça peut déboucher sur des interceptions.
00:10:00 Donc, jouer à la baballe ne sera pas forcément une bonne idée.
00:10:05 J'arrête le partage et je reviens à vous.
00:10:10 Et j'enchaînerai après avec un autre petit clip.
00:10:16 C'est pareil, c'est une action où on va voir deux choses, une montée,
00:10:20 et puis on va commencer à s'intéresser à un joueur qui est…
00:10:24 Alors, j'arrive tout de suite, Jeff.
00:10:27 Tu peux nous dire qui c'est le joueur où il y a un gros suspense ?
00:10:32 C'est Manuel Ardao, en troisième ligne,
00:10:35 qui est pas très haut, un numéro 6, qui est pas très haut,
00:10:39 qui joue à Pénarol et qui est un drôle de client.
00:10:44 Donc là, pareil, on va avoir une montée de ce centre-là, en bout de ligne,
00:10:48 qui plaque fort. Là, on voit un contre-ruck du numéro 12.
00:10:52 Il continue à mettre la pression, les Uruguayens autour.
00:10:55 Le jeu circule et là, on va voir ce numéro 6 qui est là,
00:10:58 vite qui met un Italien au sol pour gratter, je crois que, au final,
00:11:04 l'arbitre lui demande de lâcher, mais on va revoir peut-être un tout petit peu
00:11:07 cette action, juste pour se la remettre en tête.
00:11:10 Mais il y a la première montée du centre, comme on l'a vu tout à l'heure,
00:11:13 centraux-héliers, je ne sais plus, la pression autour.
00:11:17 Et puis, ça monte de partout, ça cesse du désordre.
00:11:20 Vous voyez ce joueur qui se jette, qui est le pilier,
00:11:23 qui quasiment fait un… On a l'impression qu'il fait presque un KO.
00:11:26 On va revoir ce pilier gauche, blanc, au sol, qui fait presque un KO.
00:11:29 Le numéro 6 vient, qui se jette pour le grattage.
00:11:34 Ce joueur-là est vraiment taillé pour faire des grattages.
00:11:37 Et on va voir dans le clip suivant que c'est sa grande spécialité.
00:11:42 Alex, tu m'entends ?
00:11:43 Oui, je t'entends.
00:11:45 Remets, arrêtez le partage.
00:11:48 C'est pour les gens qui nous suivent.
00:11:50 Je peux remettre.
00:11:51 Tu peux remettre, puisqu'on a les droits, vous avez les droits sur ce match.
00:11:56 Remet le 6 au moment où il fait ce grattage.
00:11:59 Après, voilà, c'est aussi à prendre en compte la discipline sur un match comme ça.
00:12:05 Je pense que les Uruguayens, comme tu l'as dit, vont mettre énormément d'émotion,
00:12:09 énormément d'engagement au début.
00:12:10 Et l'erreur serait de jouer à la baballe.
00:12:13 Je pense que le Caisse de France, vu la composition annoncée, ne le fera pas.
00:12:17 Donc, il va y avoir… Et en plus, le public va toujours un peu aider le petit.
00:12:22 Si tu passes tout doucement l'attitude du 6, c'était il y a deux ans le match.
00:12:28 On voit que demain, ce genre d'action, le 6 sera pénalisé.
00:12:37 Parce qu'on voit que son bras droit s'est légèrement déconnecté.
00:12:42 Mais sa main gauche, elle tient constamment le maillot italien.
00:12:49 Et c'est justement sur cet aspect-là du jeu que les arbitres veulent favoriser l'attaque.
00:12:54 Le 6, avec une attitude comme ça, emportée par son émotion de demain,
00:12:59 parce qu'il y aura beaucoup de grinta, tu l'as souligné, chez les Uruguayens, sera pénalisé.
00:13:05 Pénalisé, ça veut dire que le Caisse de France ne va pas prendre les points.
00:13:09 Ils vont taper dans l'angle.
00:13:12 Ils vont imposer des ballons portés aux Uruguayens.
00:13:14 Mais comme tu l'as souligné aussi, à part Manuel Lendekar,
00:13:19 je ne pense pas qu'ils aient beaucoup de double-maîtres dans l'alignement et des spécialistes de la touche.
00:13:24 Donc ils vont prendre des molles vraiment dans la figure,
00:13:27 qu'ils soient indisciplinés, et ça va faire cher.
00:13:30 Parce que souvent c'est molle, pénalité, avantage, remolle, pénalité, carton.
00:13:36 Et tout d'un coup, c'est l'hécatombe avec un enchaînement de deux ou trois essais
00:13:41 quand on est en infériorité numérique.
00:13:43 Honnêtement, c'est un scénario qu'on pourrait voir demain.
00:13:47 Messieurs, on peut finir sur ce titre.
00:13:51 Jeff, on peut finir sur ce numéro 6 là ?
00:13:54 Lui, je pense que ça va être une attraction du match,
00:13:57 parce qu'il a tellement d'enthousiasme et tellement de volonté d'aller gratter
00:14:01 qu'effectivement ça peut déboucher à la fois sur des grattages, mais aussi sur des pénalités.
00:14:06 Ici, on le voit, il est tout en haut à droite là, au milieu de ma souris.
00:14:10 Il est presque… On dirait qu'il se dit, le ballon va venir ici,
00:14:14 venez vers moi les petits, je vais vous gratter le ballon.
00:14:17 Il gère donc une zone défensive.
00:14:20 Et hop, il doit faire, je ne sais pas combien il mesure, il doit faire 1,80, 1,85.
00:14:26 Ça fait grattage.
00:14:27 Même chose ici, dans la ligne de trois quarts, il amène le joueur au sol très vite.
00:14:32 Il est très bon.
00:14:34 Ce n'est pas… Ouais.
00:14:35 Et ici, sur celle-là, ce qui est intéressant…
00:14:37 Je vais remettre le début sur celle-là, attendez.
00:14:40 On est ici.
00:14:45 Là, c'est un dégagement, il vient d'avoir un dégagement irugueyen.
00:14:48 Ici, au milieu de mon curseur, il y a les Italiens qui s'apprêtent à jouer vite la touche.
00:14:53 Et le numéro 6, il est ici.
00:14:54 Et on va le voir, il va se décaler petit à petit vers la droite du terrain.
00:14:59 Il anticipe en quelque sorte.
00:15:01 Le ballon va partir là-bas.
00:15:02 Il part, il a jeté un coup d'œil.
00:15:06 L'action continue.
00:15:07 Il est en deuxième rideau ici.
00:15:09 Et il attend.
00:15:14 Et hop, qui c'est qui met ses petites paluches sur le ballon ?
00:15:17 Et c'est un ballon récupéré.
00:15:19 Et la dernière, c'est celle-là.
00:15:21 Ça, ça montre un peu son immense courage, je trouve.
00:15:25 Et à la fois, cette technique, le fait qu'il soit très bas sur les appuis.
00:15:28 Il est ici, là.
00:15:29 Je vais remettre quelques secondes en arrière.
00:15:31 Il est en train de se replacer.
00:15:33 Toujours placé dans un couloir, un peu comme ça, là.
00:15:36 Et en revenant au sol, il est très vite au sol.
00:15:40 Après le plaquage, il est très vite au sol.
00:15:42 Et il gratte un ballon.
00:15:43 Il se fait laminer, marcher dessus.
00:15:45 Et c'est un ballon récupéré.
00:15:51 Là, pareil, au niveau de l'attitude, je pense qu'il y a peut-être des choses à redire.
00:15:55 Je ne sais pas ce que tu en penses, Yannick.
00:15:56 Oui, repasse-le, c'est intéressant.
00:15:58 Après, si lui, il fait 1m85, moi, je fais 1m95.
00:16:04 Non, Manuel Arnaud, il fait 1m76.
00:16:11 Il fait 1m76, donc il est vraiment petit.
00:16:13 Il est 85-88 kg.
00:16:16 Je pense que c'est Antoine Dupont à quelque chose de près.
00:16:21 Donc, c'est vraiment un mec hyper courageux, hyper généreux,
00:16:24 très agressif aussi sur la zone de rec, comme tu l'as dit.
00:16:27 C'est vraiment un bon joueur.
00:16:29 Vas-y, on peut revoir ton image, Alex.
00:16:32 La dernière.
00:16:35 Je vais la rechercher.
00:16:37 Je vais vous la partager.
00:16:43 C'est gentil, Alexandre.
00:16:45 La NASA n'a pas encore trouvé un système pour mettre les trucs très vite.
00:16:50 Il faudrait des assistants, je crois, Alex.
00:16:53 Il faudrait des assistants, je crois.
00:16:54 On va en parler demain.
00:16:56 On ne va pas en parler demain.
00:16:58 Vous l'avez.
00:16:59 A priori, vous l'avez.
00:17:01 On va avoir le ralenti.
00:17:02 Là, c'est la fin du grattage.
00:17:03 Il y a le plan qui va arriver.
00:17:05 C'est celui-là, Yannick ?
00:17:09 Oui.
00:17:10 Je ne sais pas ce que tu en penses.
00:17:14 Est-ce que c'est pénalisable ou pas ?
00:17:16 Top.
00:17:17 C'est l'autre aspect.
00:17:19 On a vu tout à l'heure, pour ceux qui nous regardent,
00:17:21 la déconnexion avec le porteur de balle qui n'était pas bonne.
00:17:24 Et là, sur l'image avant,
00:17:26 il sera pris.
00:17:30 Il allait dans le sol.
00:17:31 Il sera pris, puisque, voilà,
00:17:32 Wang Yu dit aujourd'hui,
00:17:34 "Vous devez supporter le poids de votre corps
00:17:36 si vous voulez attaquer le ballon."
00:17:38 Et on voit très clairement que,
00:17:41 pour se repositionner sur le ballon,
00:17:43 parce qu'il est limite sur le côté,
00:17:45 c'est une première ambiguïté dans son intervention.
00:17:48 La deuxième, c'est qu'il allait le mettre au sol.
00:17:50 Et il va se servir du sol
00:17:52 pour établir son équilibre
00:17:54 et ratisser vers le ballon.
00:17:56 Et ça, c'est le deuxième observable pour être pénalisé.
00:17:59 Donc, je pense qu'il aura...
00:18:01 Je pense que les nouvelles interprétations de Wang Rugby
00:18:04 vont tout faire pour le dégoûter du rugby.
00:18:07 À Wang Yu et à Ardao.
00:18:10 Mais ça sera intéressant.
00:18:14 De son rugby,
00:18:16 ça sera intéressant de voir
00:18:18 s'il est pénalisé ou pas demain.
00:18:21 - Sur... On parlait aussi de la composition d'équipe
00:18:24 il y a quelques instants, l'équipe de France,
00:18:26 sur la puissance, sur la composition d'équipe générale.
00:18:29 Il y a un homme qu'on va surveiller avec beaucoup d'attention,
00:18:32 Yannick et Alex.
00:18:34 C'est Anthony Gelon qui revient dans cette équipe de France,
00:18:36 qui a gagné son pari, qui était blessant.
00:18:38 Je rappelle, grosse blessure au genou
00:18:40 le 26 février dernier contre l'Écosse.
00:18:42 Tout le monde s'était dit, "C'est fini, ça coupe du monde
00:18:44 avant même que ça commence." Et finalement, il est là.
00:18:46 Il a bossé comme un chien.
00:18:48 Il a bossé à Montpellier avec Bruno Boussagol,
00:18:50 qui est le président de ce 15' de France.
00:18:52 Il a bossé à Toulouse, évidemment, dans son club.
00:18:54 Il a bossé à Cap Breton.
00:18:56 Et son retour, il sera là, capitaine.
00:18:58 Yannick, c'est un joueur important dans une équipe,
00:19:00 Anthony Gelon.
00:19:02 Et il le dit, je suis de la campagne,
00:19:04 alors moi, je me suis battu, j'ai pris sur moi.
00:19:06 C'est mon caractère, je ne me plains pas.
00:19:08 Et j'avance, je travaille comme un chien.
00:19:10 Un joueur comme ça dans une équipe,
00:19:12 ce n'est pas un joueur anodin, quand même.
00:19:14 - Non. Et déjà, on est tous positifs
00:19:16 quand on évoque l'anthony Gelon.
00:19:18 Je pense qu'on est tous très contents pour lui,
00:19:20 qu'il soit là.
00:19:22 Parce que c'est vrai qu'il véhicule un petit peu
00:19:24 toutes les valeurs que doit porter une équipe de rugby.
00:19:26 Je ne dis pas ça parce qu'il est Gersoy.
00:19:28 Mais...
00:19:30 - Non.
00:19:32 - Non, voilà. Déjà, on est très contents pour lui,
00:19:34 qu'il soit là.
00:19:36 Les efforts qu'il a réalisés.
00:19:38 C'est un combattant.
00:19:40 C'est un joueur de peu de mots.
00:19:42 C'est surtout un leader par l'exemple.
00:19:44 Il est fédérateur par son attitude.
00:19:46 Il est très apprécié au sein du groupe France.
00:19:48 On sait qu'il a une connexion affective
00:19:50 hyper forte avec Antoine Dupont
00:19:52 et avec Greg Aldryd.
00:19:54 Et donc, il y a une connexion
00:19:56 aussi teine
00:19:58 qui les relie.
00:20:00 Donc, pour toutes ces raisons,
00:20:02 on est hyper contents qu'anthony Gelon soit là.
00:20:04 Voilà.
00:20:06 Maintenant, c'est un match de reprise pour lui.
00:20:08 Moi,
00:20:10 dans un match où l'équipe de France
00:20:12 devait avoir beaucoup le ballon,
00:20:14 alors que lui, c'est plutôt
00:20:16 un concasseur,
00:20:18 je ne sais pas si c'est réellement un match...
00:20:20 Ça sera un match de reprise pour Anthony Gelon.
00:20:22 Je pense qu'il ne faut pas s'attendre
00:20:24 à des miracles de sa part.
00:20:26 L'important, c'est qu'il soit sur le terrain,
00:20:28 qu'il amagasine de la confiance,
00:20:30 des sensations,
00:20:32 parce que rien ne remplace les matchs.
00:20:34 Et ça reste son premier match,
00:20:36 malgré toute la préparation physique qu'il a fait.
00:20:38 Donc, je pense qu'il faudra se contenter de ça.
00:20:40 Ne pas être trop exigeant avec lui.
00:20:42 On pourra parler aussi
00:20:44 du fait de lui donner le Capitana,
00:20:46 qui est une superbe marque de confiance
00:20:48 et incontestablement, pour moi,
00:20:50 il véhicule les valeurs
00:20:52 de cette équipe.
00:20:54 Est-ce que ce n'est pas rajouter de la pression
00:20:56 à quelqu'un qui n'en a pas besoin
00:20:58 en ce moment et qui est plutôt un taiseux ?
00:21:00 Ça, c'est aussi
00:21:02 une de mes interrogations.
00:21:04 Mais sur le principe
00:21:06 et sur le leadership qu'a Anthony,
00:21:08 je pense que tous ses copains
00:21:10 sont contents de jouer avec lui.
00:21:12 Je le répète,
00:21:14 ce n'est pas forcément un match
00:21:16 pour ses qualités défensives incroyables.
00:21:18 Mais voilà.
00:21:20 Juste Alex, il va falloir s'intéresser.
00:21:24 Faire quand même des doubles pages là-dessus.
00:21:26 La mafia gerçoise
00:21:28 est omniprésente.
00:21:30 Ça devient scandaleux pour le Capitana
00:21:32 et l'équipe de France quand même.
00:21:34 Je te laisse responsable
00:21:36 de tes propos.
00:21:38 D'accord, on fera un in-depth là-dessus.
00:21:40 Sur son retour,
00:21:42 Alex, est-ce que ça lui ajoute
00:21:44 de la pression ?
00:21:46 Est-ce qu'on a eu en Coméco,
00:21:48 c'est ce que nous racontait Fabien Galtier
00:21:50 il y a rencontre de presse avec Anthony Gelon,
00:21:52 ils ont discuté tous les deux et Fabien Galtier a dit à Anthony
00:21:54 "Dis-moi quand tu veux reprendre et tu joueras ce match-là".
00:21:56 Il était prêt pour ce match.
00:21:58 Mais est-ce que le fait de le jouer comme dit Yannick,
00:22:00 d'entrer avec le numéro 8
00:22:02 et en plus capitaine, ça lui ajoute de la pression ?
00:22:04 Est-ce qu'il aurait fallu que quelqu'un d'autre
00:22:06 prenne ce poste et il n'y a pas beaucoup de profils
00:22:08 capables d'endosser un rôle de capitaine aussi ?
00:22:10 Il aurait pu en avoir.
00:22:12 Il aurait pu avoir Maxime Luque,
00:22:14 il aurait pu avoir Cameron Rewoki,
00:22:16 c'est les deux plus expérimentés on va dire.
00:22:18 Après, c'est un peu difficile
00:22:20 de savoir comment lui
00:22:22 vit la chose et va la vivre.
00:22:24 C'est sûr qu'il y a un risque
00:22:26 que ce soit beaucoup pour un seul joueur.
00:22:28 Ça on verra demain.
00:22:30 Moi ce qui m'intéresse maintenant
00:22:32 c'est surtout de voir
00:22:34 on en parlait je crois
00:22:36 à quelques-uns
00:22:38 ces derniers jours, on se disait
00:22:40 c'est peut-être la première fois qu'on va
00:22:42 voir s'installer la concurrence
00:22:44 Aldrite, Olivon,
00:22:46 Kroos, Gelong. Il y en a toujours eu
00:22:48 un de blessé depuis
00:22:50 le début du mandat. Ils n'ont jamais été tous les quatre
00:22:52 présents.
00:22:54 Reste à savoir dans quel
00:22:56 état sera Anthony Gelong.
00:22:58 Est-ce qu'il sera à 100% ? Est-ce qu'il sera en dessous ?
00:23:00 Mais imaginons qu'il soit
00:23:02 bien et à un moment où le staff va devoir choisir.
00:23:04 Je trouve que ça c'est un des
00:23:06 aspects intéressants de la suite,
00:23:08 notamment l'image qui suivra de la
00:23:10 Namibie puis de l'Italie.
00:23:12 Si Anthony Gelong monte en puissance,
00:23:14 arrivera l'Italie et le quart de
00:23:16 finale avec le moment de faire
00:23:18 un choix.
00:23:20 Je trouve que c'est intéressant.
00:23:24 On s'est dit qu'on pouvait poser
00:23:26 la question à Yannick.
00:23:28 Qu'est-ce qui différencie
00:23:30 Anthony Gelong
00:23:32 des autres profils en troisième ligne ?
00:23:34 Sans dire c'est mieux ou moins bien, mais
00:23:36 qu'est-ce qu'il a de particulier ?
00:23:38 Je dirais qu'Anthony, c'est une force de frappe
00:23:42 en défense. On sent
00:23:44 que même s'il n'est pas hyper
00:23:46 lourd, il est dur. C'est un buffle
00:23:48 dans ses impacts.
00:23:50 C'est sûr que si on est d'aventure,
00:23:52 on est ou amené à jouer
00:23:54 les springboks,
00:23:56 ou amené à
00:23:58 apporter une férocité défensive
00:24:00 face aux jeux organisés
00:24:02 des Irlandais.
00:24:04 La force de frappe d'Anthony Gelong
00:24:06 défensivement est quand même remarquable.
00:24:08 Je pense que c'est un des
00:24:10 seuls,
00:24:12 en tout cas c'est un de ceux
00:24:14 qui peuvent amener des plaquages offensifs et dominants.
00:24:16 On n'en a pas énormément.
00:24:18 Aujourd'hui,
00:24:20 avec les nouvelles directives des arbitres,
00:24:22 le contre-ruck
00:24:24 reste une arme à prioriser.
00:24:26 Pour contre-rucker,
00:24:28 il faut toujours sortir d'un plaquage dominant.
00:24:30 Anthony Gelong offre ça.
00:24:32 Il donne des possibilités de récupération
00:24:34 du ballon. Je ne dis pas
00:24:36 évidemment que l'on n'est pas de troisième
00:24:38 ligne titulaire au stade toulousain.
00:24:40 Ça a manipulé le ballon
00:24:42 avec facilité. Mais Anthony, c'est
00:24:44 avant tout un joueur dur, qui
00:24:46 marque l'adversaire. Et quand on a
00:24:48 des cellules d'attaque et qu'on sait qu'il y a
00:24:50 Anthony Gelong qui monte un sprint, on est un peu moins
00:24:52 serein pour manipuler le ballon.
00:24:54 Donc moi, Anthony, il amènera ça.
00:24:56 Mais par rapport à ce que tu disais,
00:25:00 Jeff,
00:25:02 heureusement qu'il n'a pas dit à Fabien
00:25:04 "Écoute, finalement, j'aimerais bien jouer le match d'ouverture
00:25:06 de la Coupe du Monde pour le quart de finale".
00:25:08 C'est lui qui choisissait.
00:25:10 On se rend bien compte
00:25:12 qu'il ait choisi
00:25:14 Leroy Webber.
00:25:16 - C'est vrai qu'on le disait, son expérience
00:25:18 va être utile parce que c'est lui, dans ce groupe,
00:25:20 c'est un des vice-capitaines. Gaël Ficou est pas là.
00:25:22 Charles Livon est pas là. Il y en a plusieurs qui sont pas là.
00:25:24 Antoine Edupon est pas là, bien sûr.
00:25:26 Julian Marchand est blessé. Et lui, c'est un joueur
00:25:28 important. Yannick, tu disais,
00:25:30 ce côté dureté, ça va compter
00:25:32 surtout pour les phases finales. C'est pas contre
00:25:34 l'Uruguay ou la Namibie ou peut-être l'Italie.
00:25:36 C'est vraiment sur les phases finales
00:25:38 que ça pourrait faire la différence.
00:25:40 - Oui, complètement. On sait
00:25:42 qu'il va y avoir un très
00:25:44 très gros choc en quart de finale.
00:25:46 Avec une oppos... Quoi qu'il en soit,
00:25:48 il faudra offrir une
00:25:50 force de frappe et du caractère parce que ça sera
00:25:52 ou le jeu de
00:25:54 cellules et les
00:25:56 balayages sur la largeur de l'Irlande
00:25:58 ou l'affrontement titanesque
00:26:00 avec l'Esprit Mauve. Donc c'est vrai que
00:26:02 dans cette perspective-là, je pense que le staff
00:26:04 se dit qu'il faut donner du temps à Anthony
00:26:06 pour qu'on voit ce
00:26:08 que ça donne. Parce que
00:26:10 dans un coin de leur tête, ils savent
00:26:12 que, compte tenu des
00:26:14 absences qu'on a déjà par ailleurs,
00:26:16 en termes de puissance,
00:26:18 mais qui pourraient rentrer, ça reste du
00:26:20 conditionnel aussi pour ce quart de finale.
00:26:22 Je pense que le staff, logiquement,
00:26:24 nettoie ou
00:26:28 prépare ses armes sur le plan
00:26:30 de la violence
00:26:32 contrôlée, évidemment,
00:26:34 et de l'agressivité.
00:26:36 - Juste pour...
00:26:38 Pour dire un truc, parce que par rapport à ce que tu dis,
00:26:40 Anthony Gelanche,
00:26:42 demain, effectivement, il va se retrouver face à
00:26:44 des joueurs qui sont
00:26:46 presque des cibles
00:26:48 "faciles"
00:26:50 pour lui. J'ai juste isolé
00:26:52 une séquence du match contre
00:26:54 l'Italie, de l'Uruguay.
00:26:56 Les Uruguayens, ils ont
00:26:58 un déficit assez
00:27:00 important en termes de puissance.
00:27:02 Ils ont un cœur énorme,
00:27:04 mais ce sont des joueurs qui ne s'entraînent pas autant
00:27:06 que des joueurs professionnels.
00:27:08 Ils jouent pour la plupart
00:27:10 au pays, dans une province
00:27:12 qui s'appelle Pénarole.
00:27:14 Donc on va voir sur ce moule,
00:27:16 ils vont déjà avoir du mal à avancer,
00:27:18 ça va se désagréger.
00:27:20 Et après, vous allez voir un
00:27:22 enchaînement de temps de jeu, là ça commence à se désagréger.
00:27:24 Après, les défenseurs
00:27:26 italiens ne sont pas n'importe qui, non plus.
00:27:28 Les Italiens sont des joueurs durs sur l'homme.
00:27:30 Et là, on va voir
00:27:32 un premier contact
00:27:34 net, joueur repoussé.
00:27:36 On enchaîne
00:27:38 dans le sens, deuxième contact net,
00:27:40 joueur repoussé.
00:27:42 Là, on a reculé, ça fait deux passes,
00:27:44 deux percussions, ça recule. Troisième,
00:27:46 joueur repoussé.
00:27:48 Il va y en avoir un quatrième, je crois.
00:27:52 Malgré tout,
00:27:58 ils essaient de changer, de faire une passe,
00:28:00 de changer de sens, de faire une petite passe
00:28:02 avant le contact. Le seul moment où ils vont réussir
00:28:04 à avancer, c'est un peu après.
00:28:06 On va voir la même chose.
00:28:08 Le choc est dur quand même, et on sent que l'Uruguayen
00:28:10 n'est pas dominant. Là, ils arrivent à avancer un tout petit peu
00:28:12 avec un pick and go,
00:28:14 mais c'est le moment où ils vont perdre le ballon, il va y avoir pénalité.
00:28:16 Donc, voilà.
00:28:18 Les Uruguayens,
00:28:20 c'est pour ça que je dis, pour
00:28:22 un Anthony Gelonche, ils vont être un peu
00:28:24 des proies,
00:28:26 on va dire, possibles. Parce que
00:28:28 Anthony Gelonche, ce genre de plaquage qu'on vient de voir,
00:28:30 il adore ça.
00:28:32 Il adore ça.
00:28:34 Il faut monter vite,
00:28:36 agresser, être bas,
00:28:38 faire tomber sa...
00:28:40 - Ouais, et puis le...
00:28:42 Et puis le truc aussi,
00:28:44 c'est qu'il n'est pas tout seul.
00:28:46 Si vous rajoutez Bourgarit,
00:28:48 Thao, Bouddhan,
00:28:50 Macalou,
00:28:52 qui sont quand même des joueurs rudes,
00:28:54 que ce soit sur la zone de ruck ou à l'impact.
00:28:56 Honnêtement,
00:28:58 sur des possessions comme tu as montré, je ne vois pas
00:29:00 comment l'Uruguay peut marquer un essai à la France.
00:29:02 Peut-être qu'ils marqueront sur
00:29:04 une interception, une passe
00:29:06 à rebord, un coup de pied à la course.
00:29:08 Mais dès qu'il n'y aura plus de
00:29:10 3 temps de jeu,
00:29:12 je ne vois pas comment...
00:29:14 Je sais qu'on
00:29:16 fait toujours attention à l'humilité dans le rugby,
00:29:18 mais très honnêtement,
00:29:20 je ne vois pas comment cette équipe d'Uruguay peut marquer un essai
00:29:22 sur une possession longue
00:29:24 au Cunest de France.
00:29:26 - Merci aussi ça.
00:29:28 On va passer au deuxième thème, sur l'utilisation
00:29:30 des ailiers en équipe de France.
00:29:32 Je vois Alex Sack qui fait un petit sourire parce que j'enchaîne.
00:29:34 Oui Alex.
00:29:36 Deux ailiers, Gabin Villière,
00:29:38 le Toulonnais, qui a désormais
00:29:40 l'habitude de l'équipe de France, qui est un des tauliers
00:29:42 malgré des blessures, et Louis
00:29:44 Bielbiaré que tu as côtoyé
00:29:46 pendant de nombreuses saisons, j'imagine,
00:29:48 Yannick, parce que c'est
00:29:50 vraiment une pépite,
00:29:52 ce joueur-là, Louis Bielbiéré.
00:29:54 Comment vous les voyez
00:29:56 être utilisés,
00:29:58 ces deux joueurs demain contre l'Uruguay ?
00:30:00 On imagine que là, ils vont avoir plus de ballons que
00:30:02 peut-être les ailiers de la semaine dernière.
00:30:04 Ces deux joueurs ont un profil un petit peu différent,
00:30:06 sinon ?
00:30:08 - En fait, ce thème,
00:30:10 c'est nous qui l'avons soumis
00:30:12 avec toi, Jeff,
00:30:14 à Yannick, parce que
00:30:16 on se disait qu'effectivement demain, il y a
00:30:18 de bonnes chances qu'ils aient des ballons,
00:30:20 et qu'il y a un des joueurs,
00:30:22 un des deux ailiers, qui fait partie de ceux
00:30:24 qui ont battu la Nouvelle-Zélande
00:30:26 il y a six jours, qui fait partie des joueurs
00:30:28 qui doublent, on va dire. Et qu'il y a
00:30:30 un truc avec cette équipe de France, c'est la liberté
00:30:32 donnée aux ailiers,
00:30:36 le fait qu'ils se baladent un peu partout sur le terrain,
00:30:38 et que
00:30:42 il y a même des choses où ils sortent
00:30:44 parfois du schéma, on va dire, complètement.
00:30:46 Et ça rend ça intéressant,
00:30:48 et c'est le cas
00:30:50 de Gabin Villière, c'est le cas
00:30:52 d'Amien Penaud, qui est au titulaire.
00:30:54 Mais on va voir aussi que
00:30:56 Louis Bielbiéré, quand il a joué, il a été aussi capable
00:30:58 de désonner, d'aller chercher des ballons
00:31:00 dans d'autres zones,
00:31:02 que son neveu.
00:31:04 - Oui, c'est ça.
00:31:06 Alors, il y a le registre offensif
00:31:08 sur lequel tu l'as
00:31:10 bien résumé, ils ont une
00:31:12 grosse liberté de bouger beaucoup sur le terrain,
00:31:14 c'est quelque chose que
00:31:16 je pense que Fabien Gatier et ses staffs
00:31:18 ont toujours entretenu.
00:31:20 S'agissant de Gabin Villière
00:31:22 et de Louis, il y a aussi deux profils
00:31:24 différents.
00:31:26 L'un est peut-être
00:31:28 plus proche des avants, plus
00:31:30 au pignâtre et dans le combat des rucks
00:31:32 et la grinta.
00:31:34 L'autre,
00:31:36 Louis est davantage un surdoué,
00:31:38 qui peut jouer arrière-élié,
00:31:40 c'est un arrière, Louis Bielbiéré à la base,
00:31:42 qui a des figurances par sa vitesse,
00:31:44 par son talent et par sa classe.
00:31:46 Aujourd'hui, il a 20 ans
00:31:48 et ce n'est pas le combattant qui est
00:31:50 Gabin Villière, c'est sûr.
00:31:52 Voilà, mais je pense
00:31:54 qu'ils offrent une complémentarité
00:31:56 si on associe les registres
00:31:58 offensif et défensif, qui est remarquable.
00:32:00 J'ai la sensation que le staff
00:32:02 est très attaché à
00:32:04 l'état d'esprit de Gabin Villière.
00:32:06 Il y a eu une grosse confiance en lui depuis le début.
00:32:08 Là, on continue à lui donner du temps
00:32:10 de jeu, parce qu'il a très peu
00:32:12 joué la saison dernière, il a besoin d'enchaîner
00:32:14 les matchs. En tout cas, on voit
00:32:16 qu'offensivement, il n'a pas eu jusqu'à
00:32:18 maintenant le rayonnement qu'on a pu lui connaître
00:32:20 avec le 15 de France, mais ça reste un leader
00:32:22 dans le combat. Louis,
00:32:24 c'est sûr que lui, on va le voir
00:32:26 beaucoup bouger offensivement et
00:32:28 faire des grosses différences par sa pointe de vitesse
00:32:30 parce que c'est
00:32:32 un joueur rare
00:32:34 par ses pointes de vitesse.
00:32:36 Je vais montrer
00:32:38 quelques captures qu'on a fait
00:32:40 pour montrer un peu
00:32:42 cette bougeotte, on va dire,
00:32:44 des ailiers français. Ici,
00:32:46 l'action, donc, Gabin Villière est dans
00:32:48 le cercle jaune, l'action va de la droite vers la gauche,
00:32:50 elle va vers l'aile opposée à la sienne
00:32:52 et lui, il suit
00:32:54 le ballon
00:32:56 et il va en hériter
00:32:58 un peu plus tard.
00:33:00 Sur cette action, même chose,
00:33:02 on voit Damien Peuneau avec le cercle rouge
00:33:04 sur son aile droite, lui, il est sur son aile
00:33:06 qui c'est son soutien intérieur sur l'action.
00:33:08 C'est Gabin Villière
00:33:10 qui a traversé tout le terrain,
00:33:12 suivi l'action et qui s'est à aucun moment arrêté
00:33:14 en se disant "là, je suis en train de quitter ma zone".
00:33:16 C'est quelque chose qu'on voit
00:33:18 avec pas mal d'équipes,
00:33:20 mais c'est très prégnant en équipe de France.
00:33:22 On voit que
00:33:24 Louis-Huguel Biarré s'est
00:33:26 totalement fondu là-dedans.
00:33:28 Ici, c'est sur le match en Écosse
00:33:30 au mois d'août, sa première sélection.
00:33:32 C'est un môle après-touche,
00:33:34 je crois,
00:33:36 et Louis-Huguel Biarré est quasiment positionné en premier attaquant.
00:33:38 Il vient se proposer là.
00:33:40 Le ballon va être sauté
00:33:42 et il va y avoir un ruck au milieu du terrain.
00:33:44 La suite de l'action,
00:33:46 c'est que lui, il va intervenir
00:33:48 en deuxième attaquant,
00:33:50 après Mathieu Jalibert, c'est le numéro 14
00:33:52 avec le casque ici.
00:33:54 Jalibert va le servir et
00:33:56 Biarré va s'infiltrer entre les deux
00:33:58 derniers défenseurs écossais
00:34:00 pour aller marquer
00:34:02 son premier essai au niveau international.
00:34:04 Lui, effectivement, il a cette capacité,
00:34:06 cette vitesse et cette fluidité dans les changements d'appui.
00:34:08 Il ne ralentit pas
00:34:10 quand il change de direction.
00:34:12 C'est assez
00:34:14 remarquable.
00:34:16 Dans l'origine de la liberté,
00:34:18 il y a ça aussi.
00:34:20 C'est Damien Penault contre les Blacks qui arrive derrière
00:34:22 un ruck et Antoine Dupont qui est juste là.
00:34:24 Il pourrait quasiment
00:34:26 se poser au-dessus du ruck et laisser
00:34:28 Antoine Dupont gérer. Maintenant, il voit
00:34:30 un espace qui s'ouvre
00:34:32 à gauche du ruck. Il ramasse le ballon
00:34:34 et il va s'infiltrer dans cet espace-là.
00:34:36 Là aussi, on est totalement dans la prise d'initiative,
00:34:38 dans la liberté. Ce n'est pas tout le temps le cas.
00:34:40 Pour l'équipe de France, il y a des zones très précises
00:34:42 où il ne faut pas jouer.
00:34:44 Là, on est dans
00:34:46 une zone d'attaque.
00:34:48 Ces joueurs-là, je pense,
00:34:50 ont une forme de carte blanche.
00:34:52 L'autre truc marrant avec Damien Penault,
00:34:54 on pourra en faire parler un peu
00:34:56 Yannick puisqu'il l'aura l'an prochain.
00:34:58 Comment il voit ça ?
00:35:00 Là,
00:35:02 on est sur un ballon récupéré
00:35:04 par les Bleus, je crois.
00:35:06 Damien Penault
00:35:08 est dans le cercle jaune. Il est en train
00:35:10 de reculer pour échapper au premier plaquage.
00:35:12 Là, il va partir en travers.
00:35:14 J'ai fait un cercle rouge pour montrer que
00:35:16 le joueur dans le cercle rouge, là-bas, c'est Sam Wetloic.
00:35:18 C'est là que Damien Penault
00:35:20 va être plaqué. C'est un de ses classiques.
00:35:22 Cette grande course en travers,
00:35:24 parfois en reculant.
00:35:26 On va voir sur la vignette suivante
00:35:28 qu'il commence un peu à avancer.
00:35:30 Il est en train de contourner toute la défense.
00:35:32 Il est même en train de mettre presque
00:35:34 ses partenaires dans le
00:35:36 contre-sens du jeu, on va dire.
00:35:38 Au final,
00:35:40 ça va donner quelque chose de super intéressant.
00:35:42 Je grossis un peu l'image. Là, on voit Wetloic
00:35:44 qui est en train de le plaquer.
00:35:46 Il est en train d'essayer d'arrêter le ballon.
00:35:48 En tombant,
00:35:50 Damien Penault va libérer le ballon.
00:35:52 Il va faire une passe au contact à Greg Aldrid,
00:35:54 numéro 8.
00:35:56 Ça va faire un décalage en bout de ligne
00:35:58 avec Pepe Atomovaca
00:36:00 et Charles Olivon. C'est un moment
00:36:02 important du match parce que c'est le début
00:36:04 de la deuxième mi-temps. Rappelez-vous, la première
00:36:06 demi-temps contre les Blacks,
00:36:08 on avait trouvé que cette équipe de France avait manqué d'énergie,
00:36:10 d'enthousiasme. Et cette action
00:36:12 fait partie des actions qui ont donné de l'enthousiasme
00:36:14 à l'équipe de France en début de deuxième mi-temps,
00:36:16 qui vont la mettre dans l'avancée.
00:36:18 Je ne sais plus si elle bouge sur des points,
00:36:20 mais en tout cas, elle lance bien l'équipe de France
00:36:22 dans ce début
00:36:24 de deuxième mi-temps.
00:36:26 Yannick, je vais arrêter le partage.
00:36:28 Non, mais tu as raison, Alex.
00:36:30 Vraiment, de souligner cette caractéristique
00:36:32 de Damien parce que
00:36:34 on sait que
00:36:36 dès qu'il reçoit un jeu au pied
00:36:38 en pression,
00:36:40 il utilise le rafu
00:36:42 et il commence à courir dans son camp.
00:36:44 Et là, dès qu'il a éliminé le premier défenseur,
00:36:46 on sait qu'il va attaquer son contournement
00:36:48 et qu'à un moment,
00:36:50 quand il va redresser sa course, ça va être terrible
00:36:52 pour la défense adverse. Puisqu'en faisant ça,
00:36:54 il vient souvent
00:36:56 opposer sa vitesse
00:36:58 à des avants puisqu'il rentre sur les intérieurs
00:37:00 et en général, les avants sont
00:37:02 plutôt parqués au milieu du terrain
00:37:04 alors que les trois quarts, les rapides, prennent les extérieurs
00:37:06 sur la ligne défensive.
00:37:08 Donc c'est vraiment la caractéristique de Damien.
00:37:10 Et combien de fois
00:37:12 avec ce 15 de France, depuis 3 ans,
00:37:14 on pourrait...
00:37:16 Ce serait intéressant de retrouver
00:37:18 ces essais ou ces franchissements
00:37:20 issus d'un ballon
00:37:22 dégueulasse sur lequel
00:37:24 il a utilisé le rafu,
00:37:26 contourné le premier,
00:37:28 contourné le second, et au bout d'un moment,
00:37:30 il fait son crochet intérieur et il fusille
00:37:32 la ligne défensive.
00:37:34 Donc ça, c'est vraiment
00:37:36 la caractéristique de Damien Penault.
00:37:38 À tel point qu'on se dit presque
00:37:40 comment les gars ne sont pas
00:37:42 rompus à ça, ils le laissent franchir
00:37:44 parce qu'il est tellement puissant, tellement athlétique,
00:37:46 il va tellement vite, il ne le digère pas.
00:37:48 C'est aussi dangereux que lorsqu'Antoine Dupont
00:37:50 reçoit une déviation
00:37:52 en touche à rebond
00:37:54 et commence à reculer dans son camp
00:37:56 et que les défenseurs pensent qu'ils l'ont attrapé.
00:37:58 Et c'est là où Antoine
00:38:00 utilise le rafu et le crochet
00:38:02 et ils se ressemblent ces deux joueurs,
00:38:04 avec des morphotypes différents.
00:38:06 Ils sont insaisissables
00:38:08 quand on les sent en danger.
00:38:10 Après, Gabin Villière n'a pas tout à fait
00:38:12 le même jeu par exemple. On parlait des Elier
00:38:14 mais ils ont un jeu...
00:38:16 Il va...
00:38:18 Je crois que ce n'est pas
00:38:20 faire un jour à Gabin de dire que
00:38:22 une équipe de rugby c'est une complémentarité
00:38:24 entre les qualités. Lui c'est plus
00:38:26 un combattant qu'un très talentueux.
00:38:28 En tout cas,
00:38:30 au sens de Damien Penaud
00:38:32 ou de Louis Bielbarré.
00:38:34 Il est plus dans
00:38:36 l'exemplarité dans le combat,
00:38:38 dans le harcèlement, dans le travail pour l'équipe,
00:38:40 dans les distances parcourues
00:38:42 par les chasses.
00:38:44 Mais c'est cette complémentarité qui fait
00:38:46 aussi la qualité de l'équipe de France.
00:38:48 Des combattants, des travailleurs durs,
00:38:50 des talentueux.
00:38:52 Mais je rejoins
00:38:54 Alex
00:38:56 sur cette liberté, mais aussi
00:38:58 liberté défensive. On a beaucoup parlé de liberté
00:39:00 offensive.
00:39:02 On va pouvoir montrer quelque chose d'ailleurs.
00:39:04 Dans le système défensif du 15 de France,
00:39:06 on a parfois l'impression, même souvent,
00:39:08 que le staff dit presque
00:39:10 aux Elier "Vous avez le droit de faire
00:39:12 tapis". On a
00:39:14 un système
00:39:16 défensif mais vous avez une telle vitesse
00:39:18 que vous faites confiance à votre
00:39:20 instinct. Vous pouvez faire all-in
00:39:22 et aller jouer une interception
00:39:24 ou provoquer un clash
00:39:26 à un moment et une
00:39:28 possibilité de récupération du ballon.
00:39:30 Ça c'est un exemple qui est
00:39:32 connu. Je pense que tous ceux qui ont vu ce match
00:39:34 en souviennent. C'est le
00:39:36 France-Nouvelle-Zélande de novembre 2021.
00:39:38 Le ballon est dans le cercle rouge.
00:39:40 C'est un ballon qui vient de perdre l'équipe de France.
00:39:42 Et Damien Penaud
00:39:44 commence à monter.
00:39:46 La situation n'est pas très favorable.
00:39:48 On va le voir sur la vignette suivante.
00:39:50 La situation n'est pas très favorable
00:39:52 puisqu'à ce moment-là, il a une sorte de 3 contre 2
00:39:54 à jouer,
00:39:56 à défendre, on va dire.
00:39:58 Avec, si jamais
00:40:00 il se fait prendre à ce moment-là,
00:40:02 il y a un gros danger. Je crois qu'il y a
00:40:04 même un all-black en plus côté gauche.
00:40:06 Il y a peut-être même un 4 contre 2.
00:40:08 S'il ne défend pas bien,
00:40:10 si le ballon passe, il y a un gros danger.
00:40:12 Il y a un truc intéressant à voir. C'est ici,
00:40:14 là au milieu, il y a Gabin Villière qui lui
00:40:16 intelligemment recule
00:40:18 il était engagé sur le premier temps de jeu.
00:40:20 Il recule pour aller assurer la couverture
00:40:22 pendant que Penaud lui monte.
00:40:24 Et il monte pour fermer, en fait, Penaud.
00:40:26 Il ne monte pas pour contrôler.
00:40:28 Et à ce moment-là,
00:40:30 la situation n'est pas évidente et c'est pourtant
00:40:32 ce qui va se passer. Il va jaillir
00:40:34 entre le joueur qui portait le ballon
00:40:36 et le joueur des suivantes
00:40:38 et intercepter.
00:40:40 Ça illustre un peu cette
00:40:42 liberté dont parlait Yannick
00:40:44 et puis ce
00:40:46 sens du jeu
00:40:48 qu'a Damien Penaud
00:40:50 sur ces situations-là.
00:40:52 Est-ce que tu peux nous dire un petit mot aussi ?
00:40:56 Tu en parlais un petit peu. C'est un joueur que tu vas
00:40:58 avoir dans ton effectif, Louis Biel-Biarré.
00:41:00 Ce n'est pas le même registre que Gabin Villière
00:41:02 qui est lui, tu disais, un chien de la casse.
00:41:04 Il est partout. C'est ce que nous disait Pierre Mignogny.
00:41:06 Dans tous les sens, il court, il récupère le ballon,
00:41:08 il fait un sprint de 50 mètres, il revient, il va sauver un essai.
00:41:10 Louis Biel-Biarré, ce n'est pas tout à fait
00:41:12 le même profil.
00:41:14 C'est plus quelqu'un qui va être dans l'évitement.
00:41:16 Oui, déjà lié à sa jeunesse
00:41:20 et à ses mensurations physiques
00:41:22 qui sont différentes, Louis est plus longiligne.
00:41:24 Il a une capacité d'accélération hors norme.
00:41:26 Donc Louis, c'est un finisseur pur.
00:41:28 On l'a vu sur la vignette qu'a montrée
00:41:30 Alex sur la disponibilité de Louis
00:41:32 qui marque l'essai contre l'Ecosse.
00:41:34 Franchement, il y a un intervalle de 4 mètres
00:41:36 et il le prend, il dépose son vis-à-vis.
00:41:38 Il va très très vite.
00:41:40 Louis, c'est un joueur qui va être dans l'évitement.
00:41:42 Il dépose son vis-à-vis.
00:41:44 Il va très très vite.
00:41:46 C'est quelqu'un qui touche régulièrement
00:41:48 plus de 35 km/h.
00:41:50 Ce n'est pas banal.
00:41:52 Après, c'est un arrière de formation.
00:41:54 Il est aussi très très dangereux
00:41:56 sur les ballons de contre-attaque
00:41:58 quand il a du champ.
00:42:00 Puisqu'il peut encore une fois
00:42:02 utiliser sa vitesse
00:42:04 pour créer du danger.
00:42:06 Je compléterai aussi en disant
00:42:08 que malgré le fait qu'il est jeune,
00:42:10 il est aussi très fiable sur les ballons hauts
00:42:12 parce qu'il a une formation d'arrière.
00:42:14 Donc, Louis, c'est vraiment un joueur
00:42:16 proté.
00:42:18 Certains les ont appelés "ovnis".
00:42:20 Je pense qu'il honore son premier match
00:42:22 en Coupe du Monde demain.
00:42:24 C'est le plus jeune joueur,
00:42:26 je pense, à faire un match en Coupe du Monde.
00:42:28 C'est ça, le plus jeune international français, oui.
00:42:30 Oui, mais ce n'est pas le dernier.
00:42:32 Je pense qu'il va y en avoir beaucoup pour lui.
00:42:34 Il est assez incroyable.
00:42:38 Je ne sais pas si ça vous convient,
00:42:40 sans vous commander,
00:42:42 on va passer au dernier thème.
00:42:44 Le jeu produit globalement
00:42:46 dans cette Coupe du Monde.
00:42:48 C'est ce qu'on disait, c'est que WorldRuby voulait favoriser
00:42:50 les équipes qui portaient le ballon, qui jouaient.
00:42:52 Et c'est flagrant, Alex.
00:42:54 C'est que ça dans cette Coupe du Monde.
00:42:56 C'est ça, ou pas ?
00:42:58 Non, il y a eu forcément des matchs
00:43:00 avec du jeu.
00:43:02 Par exemple, Galfigi est un match intéressant,
00:43:04 assez spectaculaire.
00:43:06 Ce qui est marquant,
00:43:08 c'est que comme on le disait,
00:43:10 WorldRuby, en novembre dernier,
00:43:12 s'est un peu fâché, n'était pas très content
00:43:14 de ce qu'on voyait
00:43:16 sur le terrain, parce qu'il y avait beaucoup de coups de pied,
00:43:18 beaucoup de jeux de dépossession.
00:43:20 Et ils ont décidé de passer des directives
00:43:22 aux arbitres, sans changer la règle.
00:43:24 Ils ont demandé d'être plus vigilants
00:43:26 sur les gratteurs
00:43:28 et les assistants plaqueurs.
00:43:30 Et ils ont demandé aussi d'être plus vigilants sur les montées
00:43:32 défensives des joueurs qui montent sur les coups de pied.
00:43:34 Pour essayer de redonner du champ
00:43:36 aux arrières, aux alliés
00:43:38 qui doivent remonter le ballon.
00:43:40 Et l'idée était qu'on arrive
00:43:42 sur un jeu plus
00:43:44 attrayant, plus offensif, en tout cas.
00:43:46 Et ce qu'on voit sur ce début
00:43:48 de Coupe du Monde, c'est que j'ai pris que
00:43:50 les quatre grosses affiches du début du premier week-end.
00:43:52 Et on voit que
00:43:54 sur ces quatre grosses affiches,
00:43:56 trois ont été remportées par l'équipe qui fait le moins de passes,
00:43:58 l'équipe qui tape le plus,
00:44:00 l'équipe qui
00:44:02 fait le plus de plaquages
00:44:04 et l'équipe qui
00:44:06 a le moins de recs offensifs.
00:44:10 C'est le cas de la France face à la Nouvelle-Zélande,
00:44:12 c'est le cas du Pays de Galles face au Fiji,
00:44:14 c'est le cas de l'Angleterre face à l'Argentine.
00:44:16 J'ai préparé des graphiques.
00:44:18 Alors là, c'est pour le coup, avec un agenda même.
00:44:20 Javier Colombel.
00:44:22 La crème de la crème.
00:44:24 Vous allez voir.
00:44:26 Après ça, on arrête tout.
00:44:28 Ouais, je pense.
00:44:30 Je ne sais pas si ça marche.
00:44:32 Tous les grands attaques.
00:44:34 Qui a dû ?
00:44:36 Il n'avait fait que dormir.
00:44:38 Oui, il a délégué.
00:44:42 Yannick, il a délégué.
00:44:44 Je crois que c'est
00:44:46 Jean-François Pattourou qui l'a dit au début de l'émission.
00:44:48 Donc là, c'est le nombre de passes
00:44:52 faites par l'Angleterre et l'Argentine.
00:44:54 78 passes en Angleterre,
00:44:56 128 l'Argentine.
00:44:58 Sur les coups de pied,
00:45:00 on était à 44 pour la France.
00:45:02 Record d'Argentine, on l'a dit.
00:45:04 39 pour la Nouvelle-Zélande.
00:45:06 Là, il n'y a pas un gros écart, mais quand même.
00:45:08 Sur le nombre de placages faits,
00:45:10 alors là, la stat est colossale.
00:45:12 Galles-Fidji, 253 placages des Gallois.
00:45:14 70 seulement des Fidjiens.
00:45:16 Pardon.
00:45:18 Et sur les rocs offensifs, toujours sur Fidji-Galles,
00:45:20 134 rocs offensifs,
00:45:22 c'est-à-dire 134 fois où les Fidjiens ont porté le ballon
00:45:24 et sont allés au sol.
00:45:26 Donc, c'est un peu plus de 35 pour les Gallois.
00:45:28 Du coup, on l'avait un peu abordé l'autre jour,
00:45:30 mais en souriant,
00:45:32 on se disait,
00:45:34 "Mais que pense World Rugby en voyant ça?"
00:45:36 Et moi,
00:45:38 ça m'intéressait d'avoir le regard de Yannick
00:45:40 sur cette idée de
00:45:42 pourquoi aujourd'hui, World Rugby ne parvient pas
00:45:44 à ses fins. Qu'est-ce qui fait qu'après trois matches,
00:45:46 alors on n'a pas beaucoup avancé
00:45:48 dans la Coupe du Monde, mais quand même, ces trois matches sont parlants,
00:45:50 pourquoi World Rugby n'arrive pas
00:45:52 à ses fins?
00:45:54 Écoute,
00:45:56 je pense qu'il faut attendre un peu
00:45:58 pour voir une tendance
00:46:00 se dégager, mais là, c'est très clair.
00:46:02 Aujourd'hui,
00:46:04 à quelques exceptions près,
00:46:06 tu parleras, je sais, de l'Afrique du Sud
00:46:08 et de l'Irlande, globalement,
00:46:10 l'équipe qui possède moins le ballon
00:46:12 a plus de chances de gagner le match.
00:46:14 Et l'équipe qui tape le plus de ballons
00:46:16 dans le ballon a plus de chances
00:46:18 de gagner le match. C'est ce que montrent
00:46:20 les données depuis le début de la Coupe du Monde.
00:46:22 Je crois tout simplement
00:46:24 que World Rugby
00:46:26 travaille sur une dimension de spectacle
00:46:28 parce qu'ils sont soucieux
00:46:30 de réunir le plus possible de fans
00:46:32 autour des matchs de rugby et on sait que la dimension
00:46:34 spectaculaire est un paramètre important.
00:46:36 Mais
00:46:38 dans les règles du rugby, rien ne dit
00:46:40 qu'il faut attaquer pour gagner un match.
00:46:42 Donc je pense qu'il y a aussi cette équité
00:46:44 à préserver
00:46:46 parce que la règle est faite
00:46:48 pour préserver
00:46:50 cette équité entre l'attaquant et le défenseur.
00:46:52 Et il y a beaucoup de règles
00:46:54 de rugby aujourd'hui, dans l'arsenal
00:46:56 des lois du rugby
00:46:58 qui est quand même dense
00:47:00 et complexe. Il y a beaucoup de règles
00:47:02 qui favorisent la défense, tout simplement.
00:47:04 Je pense que c'est un point
00:47:06 à aborder. Et World Rugby
00:47:08 peut travailler sur la sensibilité
00:47:10 des arbitres, leur subjectivité,
00:47:12 mais ne peut pas modifier les règles.
00:47:14 Et je sais que tu vas montrer, Alex,
00:47:16 pour moi, il y a encore trop de règles
00:47:18 qui, notamment
00:47:20 sur les remises en jeu après coup de pied,
00:47:22 qui sont favorables
00:47:24 à l'équipe
00:47:26 défensive
00:47:28 et qui permettent
00:47:30 aussi de contourner
00:47:32 la règle
00:47:34 en utilisant des comportements un petit peu
00:47:36 toxiques
00:47:38 à mon goût. Voilà, donc ça c'est
00:47:40 un premier point. Le deuxième point
00:47:42 pour moi, c'est que c'est plus énergivore
00:47:44 d'attaquer et d'avoir
00:47:46 un rugby de possession comme fait l'Irlande.
00:47:48 Puisque si vous êtes bien organisé
00:47:50 en défense, vous mettez un
00:47:52 plaqueur et un assistant
00:47:54 plaqueur, des fois qu'un seul plaqueur,
00:47:56 en défense dans le rugby.
00:47:58 Qui se relèvent très vite et qui se remettent
00:48:00 qui retournent au jeu
00:48:02 en moins de deux secondes. En attaque,
00:48:04 il vous faut un porteur de balle et deux soutiens à chaque fois.
00:48:06 Parfois on voit des rugs furtifs
00:48:10 à un porteur plus un soutien, donc vous faites le calcul.
00:48:12 Si vous faites
00:48:14 vous balayez
00:48:16 la largeur sur
00:48:18 deux allers-retours ou quatre
00:48:20 allers-retours, à chaque fois vous
00:48:22 consommez des joueurs en plus, donc c'est plus énergivore.
00:48:24 Il faut se replacer davantage.
00:48:26 Et beaucoup d'équipes disent
00:48:28 c'est tellement plus rentable
00:48:30 de faire l'essuie-glace en défense,
00:48:32 de miser sur une erreur et à un
00:48:34 moment de mettre un coup de pied dans le ballon
00:48:36 et un sprint d'aller
00:48:38 contrer l'adversaire chez lui,
00:48:40 qu'on opte pour ce système là, sachant que
00:48:42 et c'est souvent le débat autour du 15 de France,
00:48:44 vous voyez comme il est compliqué
00:48:46 de bâtir des complicités
00:48:48 offensives atteintes
00:48:50 par l'Irlande, par exemple aujourd'hui
00:48:52 avec une qualité
00:48:54 de course, une qualité de
00:48:56 shapes, c'est-à-dire leur cellule de jeu
00:48:58 avant trois quarts mélangés, ça demande
00:49:00 de la répétition, de la répétition, du temps
00:49:02 de travail et du replacement.
00:49:04 Alors que un bon système
00:49:06 défensif, un
00:49:08 kicking game efficace,
00:49:10 ça permet d'atteindre
00:49:12 l'objectif de manière
00:49:14 plus facile.
00:49:16 Je crois que c'est...
00:49:18 - On va montrer juste un.
00:49:20 - Vas-y Yannick. - Ouais, tu voulais le montrer, vas-y.
00:49:22 - La raison elle est là.
00:49:24 Euh...
00:49:26 - Tu parlais d'énergie,
00:49:28 je crois que ça avait été quantifié par
00:49:30 Fabien Galtier et Thibaut Giroud,
00:49:32 j'ai plus le chiffre en tête mais ils avaient dit que
00:49:34 grosso modo,
00:49:36 c'était peut-être plus de 30%
00:49:38 d'énergie en plus je crois
00:49:40 consommée en attaque par rapport à la
00:49:42 défense.
00:49:44 Parce qu'effectivement il faut des joueurs supplémentaires,
00:49:46 il faut des replacements
00:49:48 hyper précis pour pouvoir animer le jeu
00:49:50 avec des cellules, etc. Alors que le travail défensif
00:49:52 est plus simple
00:49:54 on va dire. Juste pour montrer un exemple.
00:49:56 - Et si tu regardes...
00:49:58 Et si tu regardes...
00:50:00 Et si on regarde les morphotypes de l'équipe d'Irlande,
00:50:02 on peut dire qu'en termes de possession,
00:50:04 l'Irlande a peut-être le jeu le plus
00:50:06 fléché du circuit mondial
00:50:08 avec une volonté de tenir le ballon,
00:50:10 des possessions qui dépassent souvent
00:50:12 la minute 30
00:50:14 et une vision
00:50:16 et une croyance dans ce jeu-là de possession.
00:50:18 Regardez le morphotype
00:50:20 des avant-irlandais.
00:50:22 Ils n'ont ni la puissance,
00:50:24 il n'y a pas d'Antonio
00:50:26 chez eux, il n'y a pas de Willem Sebo
00:50:28 là-dessus, il n'y a pas non plus de
00:50:30 Cyril Baye, il n'y a pas de Aldrit.
00:50:32 Les morphotypes ce sont des grands
00:50:34 mecs, longilignes, plus proches
00:50:36 du décathlonien que du
00:50:38 casseur de briques.
00:50:40 Et d'ailleurs on leur pose des soucis
00:50:42 dans la puissance, ils nous posent des soucis
00:50:44 dans le replacement, dans la vitesse,
00:50:46 dans le jeu sans ballon.
00:50:48 C'est une approche différente
00:50:52 mais aussi des morphotypes différentes
00:50:54 et ils n'offrent pas non plus
00:50:56 que des qualités dans un jeu de défi
00:50:58 l'équipe d'Irlande. Et d'ailleurs
00:51:02 je fais partie de ceux qui pensent qu'ils auront
00:51:04 du mal à battre l'Afrique du Sud.
00:51:06 Parce qu'ils trouveront pas ça eux une équipe qui ressemble
00:51:10 à la Rochelle en quelque part.
00:51:12 Et la Rochelle est la bête noire du Lannister.
00:51:14 Voilà, au regard de la puissance
00:51:16 qu'ils pourront déployer.
00:51:18 Juste pour rappeler...
00:51:22 Quelques choses pour nous montrer sur la dépossession.
00:51:24 Ouais parce que
00:51:26 je trouve que c'est un exemple
00:51:28 qu'on voit mille fois par match mais je pense qu'à un moment
00:51:30 c'est intéressant de mesurer.
00:51:32 Là on est en Angleterre Argentine de novembre dernier.
00:51:34 On va voir Ben Youngs.
00:51:38 Ils sont dans leur camp, c'est une sortie de camp.
00:51:40 Évidemment dans ce jeu là il ne faut pas jouer
00:51:42 mais c'est juste coup de pied haut.
00:51:44 Ils ne sont même pas vraiment à la lutte
00:51:46 en dessous.
00:51:48 Par contre, grosse pression défensive.
00:51:50 Et là les Argentins vont vouloir retourner
00:51:54 en le fermé. Ils vont se faire une passe,
00:51:56 deux passes, trois passes,
00:51:58 touche.
00:52:00 Ce qui m'intéressait dans cette séquence là,
00:52:02 en voyant ça je me suis dit
00:52:04 combien de temps
00:52:06 auraient mis les Anglais
00:52:08 pour remonter le ballon à la main
00:52:10 et combien d'énergie
00:52:12 ils auraient dépensé
00:52:14 et quel risque
00:52:16 ils auraient pris aussi parce que c'est aussi
00:52:18 la question.
00:52:20 Je me rappelle que Fabien Galtier, un ref au début de son mandat,
00:52:22 il disait "Moi si on change la règle demain,
00:52:24 je veux bien qu'on joue.
00:52:26 Je vous promets qu'on jouera
00:52:28 différemment mais aujourd'hui,
00:52:30 l'équipe qui veut porter le ballon,
00:52:32 elle prend trop de risques. Elle prend le risque
00:52:34 de perdre le ballon au bout de 4-5 rugs
00:52:36 et de se faire contrer ou de se faire pénaliser.
00:52:38 C'est pour ça qu'ils avaient limité
00:52:40 leur temps de possession dans la zone
00:52:42 centrale du terrain entre les 22.
00:52:44 Ils appelaient la règle 22-22.
00:52:46 C'est-à-dire dans cette zone là, si au bout de 20 secondes,
00:52:48 22 secondes même, on n'a pas réussi à avancer,
00:52:50 on se dépossède,
00:52:52 on donne le ballon à l'adversaire et on presse.
00:52:54 - Messieurs, je vous demande juste
00:52:56 qu'on avance à l'aide des sides. Vas-y,
00:52:58 Yannick, apprends de son extrait sur un point.
00:53:00 - C'est intéressant. Sur l'exemple que montre Alex,
00:53:02 dans l'émission précédente,
00:53:04 on avait montré le jeu au pied offensif
00:53:06 de la Nouvelle-Zélande qui utilisait
00:53:08 toutes les formes de jeu au pied.
00:53:10 Là, sur un box-kick qu'on va montrer
00:53:12 Alex,
00:53:14 un box-kick, c'est 25 mètres
00:53:16 à peu près,
00:53:18 4 secondes, entre 3 et 4 secondes
00:53:20 de suspension du ballon en l'air
00:53:22 et comme c'est réalisé
00:53:24 souvent parfaitement au niveau international,
00:53:26 il y a du l'aérien
00:53:28 à la tombée et là c'est du 50/50.
00:53:30 Et donc,
00:53:32 c'est 25-30 mètres
00:53:34 de gagné avec
00:53:36 une possibilité de reconquête du ballon
00:53:38 ou un duel qui peut être décisif
00:53:40 pour marquer un essai,
00:53:42 puisqu'on touche l'arrière-garde
00:53:44 et là c'est du 1 contre 1 avec possibilité
00:53:46 d'essai direct.
00:53:48 C'est vachement plus rentable
00:53:50 que de balayer 4 largeurs du terrain
00:53:52 avec des joueurs puissants, des cellules d'avant
00:53:54 à 3 pour essayer
00:53:56 de gagner ces 30 mètres
00:53:58 sur la profondeur du terrain.
00:54:00 Et donc, il ne faut pas s'étonner
00:54:02 aujourd'hui que l'Afrique du Sud l'utilise,
00:54:04 la France l'utilise, les Néo-Zélandais
00:54:06 l'utilisent, le jeu au pied
00:54:08 est devenu une façon
00:54:10 de simplifier
00:54:12 et d'apporter de l'efficacité dans ce jeu offensif.
00:54:14 Je voulais
00:54:16 peut-être qu'on termine sur un point,
00:54:18 Alex vous l'avez préparé
00:54:20 tous les deux, c'est sur l'Afrique du Sud.
00:54:22 L'Afrique du Sud qui était un peu championne du monde de la dépossession,
00:54:24 qui est un peu en train d'évoluer dans ce jeu,
00:54:26 qui a toujours la même puissance.
00:54:28 Ouais, championne du monde tout court,
00:54:30 mais quand on les voit, ils sont toujours aussi impressionnants
00:54:32 devant, physiquement, toujours aussi solides,
00:54:34 qui a cassé la gueule comme on dit à tout le monde,
00:54:36 mais ils sont aussi capables peut-être de faire d'autres choses désormais.
00:54:38 C'est ça qui est étonnant
00:54:40 et j'en ai parlé avec Yannick,
00:54:42 je lui ai posé la question,
00:54:44 pourquoi l'Afrique du Sud, qui était la championne
00:54:46 de cette dépossession, alors qu'aujourd'hui
00:54:48 les équipes sont restées là-dedans,
00:54:50 ou même certaines ont cherché
00:54:52 à copier ce qu'avait fait l'Afrique du Sud en 2019,
00:54:54 pourquoi eux sont en train d'évoluer
00:54:56 avec
00:54:58 davantage de... moins de dépossession
00:55:00 et davantage de déplacement du ballon ?
00:55:02 Et voilà, Yannick
00:55:04 va répondre à ma...
00:55:06 je laisse lui répondre à ça.
00:55:08 Pour moi, il y a
00:55:10 trois raisons.
00:55:12 La première,
00:55:14 c'est qu'ils se sont pas mal frittés
00:55:16 avec le corps arbitral
00:55:18 au niveau international parce que
00:55:20 ils étaient un peu
00:55:22 sous le...
00:55:24 dans l'œil du cyclone parce qu'ils avaient un jeu
00:55:26 qui était pas très
00:55:28 spectaculaire, basé sur les molles,
00:55:30 le kick-in-game, et ils faisaient suffoquer
00:55:32 l'adversaire avec ce rugby-là.
00:55:34 Et ils ont eu des clashs avec l'arbitrage.
00:55:36 Et l'arbitrage leur a dit
00:55:38 clairement,
00:55:40 "Vous nous faites chier avec ce jeu qui n'est pas positif
00:55:42 et il faut que vous changiez."
00:55:44 Je pense que l'Afrique du Sud, c'est
00:55:46 d'une part engagé à
00:55:48 produire un rugby plus attractif.
00:55:50 Et je crois que ce changement,
00:55:52 cette mue, elle a commencé
00:55:54 sur le France-Afrique du Sud
00:55:56 de Marseille
00:55:58 l'année dernière.
00:56:00 Là, on a été surpris de voir une équipe d'Afrique du Sud
00:56:02 qui a commencé à jouer un peu dans son camp,
00:56:04 qui a essayé d'avoir un peu plus de possession
00:56:06 et ce qui a été quand même assez
00:56:08 infructueux et
00:56:10 inefficace sur le match.
00:56:12 Deuxièmement,
00:56:14 je crois que l'Afrique du Sud sait que
00:56:16 dans sa ligne de trois quarts,
00:56:18 elle a des joueurs pour prendre un avantage
00:56:20 concurrentiel sur l'adversaire. Et franchement,
00:56:22 pour avoir travaillé avec certains d'entre eux,
00:56:24 ils ont un compromis de vitesse,
00:56:26 d'anticipation et de
00:56:28 puissance avec des gars comme
00:56:30 Kolbe, Arencet,
00:56:32 Kanon Moudi,
00:56:34 je pourrais citer Ma Pimpi,
00:56:36 Grant Williams,
00:56:38 Manili Boc, ils ont
00:56:40 des armes autres que le
00:56:42 combat d'avant. Et la
00:56:44 troisième chose, c'est qu'ils savent
00:56:46 que dans ce kick-in-game et ce déploiement de puissance,
00:56:48 ils vont être copiés
00:56:50 et que la France
00:56:52 ne sera pas loin de réaliser
00:56:54 aussi bien qu'eux.
00:56:56 Et je pense qu'ils se disent
00:56:58 une demi-finale, une finale de Coupe du Monde,
00:57:00 on la gagnera en trouvant
00:57:02 un avantage concurrentiel sur certaines nations
00:57:04 qui se sont inspirées de nous, parce que je pense
00:57:06 qu'on peut dire que la France
00:57:08 s'est un petit peu inspirée de l'Afrique du Sud,
00:57:10 il y a un consultant jeu au pied,
00:57:12 Vauxillier, qui est un Sud-Africain,
00:57:14 et il a
00:57:16 mené cette
00:57:18 science du kick-in-game
00:57:20 où on réfléchit avec deux ou trois coups
00:57:22 d'avant sur l'adversaire pour se mettre
00:57:24 dans des rapports de force favorables sur de la contre-attaque.
00:57:26 Donc je pense que les
00:57:28 Sud-Africains sont conscients de ça.
00:57:30 Et Rassi Rasmus, pour moi, a une
00:57:32 intelligence machiavélique,
00:57:34 et il se dit
00:57:36 qu'on sera peut-être champion du monde en faisant
00:57:38 un petit peu plus que ça,
00:57:40 et il faut s'entraîner à faire ce "un petit peu plus"
00:57:42 dès maintenant.
00:57:44 On va juste finir, Jeff,
00:57:46 parce que c'est un truc très intéressant.
00:57:48 On parlait de l'équipe de France
00:57:50 et
00:57:52 de sa stratégie de jeu au pied,
00:57:54 un des aspects qui
00:57:56 fait marcher la stratégie de jeu au pied de l'équipe de France,
00:57:58 c'est la manière dont
00:58:00 elle anticipe les chasses,
00:58:02 c'est-à-dire les pressions
00:58:04 mises à la retombée du ballon,
00:58:06 avec un joueur en particulier qui a un rôle
00:58:08 clé là-dedans.
00:58:10 Il est Gersaud.
00:58:12 Il est Gersaud.
00:58:14 Ou il est passé dans le Gers, en tout cas.
00:58:16 Il est un peu
00:58:18 pisté par les arbitres pour ça. On l'a vu, il a été
00:58:20 pénalisé contre
00:58:22 l'Australie pour une montée anticipée.
00:58:24 Ici, c'est
00:58:26 toujours une image de France-Nouvelle-Zélande.
00:58:28 Dans le cercle jaune, c'est Gabin Villière
00:58:30 qui reçoit le ballon,
00:58:32 un jeu au pied long des
00:58:34 Néo-Zélandais.
00:58:36 Dans le cercle rouge, en bas à gauche,
00:58:38 c'est Antoine Dupont. Vous remarquerez
00:58:40 que l'image est figée, mais au moins on voit qu'Antoine Dupont
00:58:42 a les épaules en partie
00:58:44 tournées vers le camp Néo-Zélandais.
00:58:46 Son mouvement, c'est de commencer
00:58:48 à monter vers le camp Néo-Zélandais.
00:58:50 Il a le droit,
00:58:52 tant que Gabin Villière n'a pas le ballon
00:58:54 entre les mains. À partir du moment où Gabin Villière a le ballon entre les mains,
00:58:56 il n'a plus le droit de monter sur l'adversaire.
00:58:58 Pourquoi c'est intéressant pour les Bleus ?
00:59:00 Parce que ça permet de placer ce joueur-là
00:59:02 proche des futurs réceptionneurs
00:59:04 adverses,
00:59:06 quand Gabin Villière
00:59:08 ne le fera pas, mais
00:59:10 imaginons qu'il tape un coup de pied à la suite de ça.
00:59:12 Au moment où les
00:59:14 Néo-Zélandais ne reçoivent pas le ballon,
00:59:16 ils auraient face à eux Antoine Dupont,
00:59:18 qui est un formidable chasseur, qui va très vite
00:59:20 et qui pourra intervenir assez rapidement.
00:59:22 Alex, sur cette image-là,
00:59:26 on soulève un point
00:59:28 hyper intéressant des règles du jeu.
00:59:30 Remets l'image.
00:59:34 C'est dommage,
00:59:36 parce qu'elle s'est bien de l'avoir en dessous
00:59:38 pour les
00:59:40 passionnés qui nous regardent.
00:59:42 Donc en fait, dans la règle du rugby,
00:59:44 on peut être remis en jeu,
00:59:46 Jeff, tu le sais comment on peut être remis en jeu,
00:59:48 Gabin Villière, Antoine Dupont,
00:59:50 Antoine Dupont,
00:59:52 Antoine Dupont sait,
00:59:54 en faisant ça,
00:59:56 que Gabin Villière va taper.
00:59:58 Il ne va pas contre-attaquer.
01:00:00 Donc Jeff,
01:00:02 je te pose la question, comment,
01:00:04 une fois que Gabin Villière va taper,
01:00:06 comment Antoine Dupont peut être remis en jeu
01:00:08 pour
01:00:10 défendre ?
01:00:12 Je ne suis pas sur le tour. Non.
01:00:14 Donc, Antoine Dupont
01:00:16 peut être remis en jeu,
01:00:18 si Gabin Villière reçoit le ballon et tape.
01:00:20 Si Antoine Dupont
01:00:22 ne doit plus bouger
01:00:24 après le coup de pied,
01:00:26 puisqu'il se situe devant le joueur au pied
01:00:28 de Gabin Villière,
01:00:30 il peut être remis en jeu
01:00:32 soit par un de ses partenaires,
01:00:34 là c'est Ramos
01:00:36 qu'on voit à l'extérieur,
01:00:38 qui va se taper un sprint de 50 mètres
01:00:40 et au moment où il va dépasser Antoine Dupont,
01:00:42 Antoine Dupont est en jeu,
01:00:44 il peut reparticiper au jeu.
01:00:46 Mais la deuxième solution,
01:00:48 et c'est ce point-là qui est un petit peu toxique
01:00:50 dans les règles du rugby,
01:00:52 il peut être remis en jeu
01:00:54 s'il ne bouge pas
01:00:56 durant le jeu au pied de Gabin Villière,
01:00:58 lorsque le réceptionneur néo-zélandais
01:01:00 ou fait 5 mètres,
01:01:02 parcourt 5 mètres,
01:01:04 ou fait sa première passe.
01:01:06 Donc Antoine Dupont,
01:01:08 il gagne du temps, il envahit le camp adverse,
01:01:10 personne ne va le remettre en jeu
01:01:12 du point de vue du Caisse de France,
01:01:14 donc de ses partenaires,
01:01:16 mais dès que
01:01:18 Baudin-Barrett ou Monga,
01:01:20 qui sont en fond,
01:01:22 va ou faire une passe ou faire 5 mètres,
01:01:24 il va pouvoir leur sauter à la gorge
01:01:26 et remettre tous ses partenaires en jeu.
01:01:28 Et c'est précisément ce point
01:01:30 de world rugby que moi je trouve
01:01:32 négatif,
01:01:34 puisque pour être mis en jeu,
01:01:36 il faut que ce soit généré par un effort
01:01:38 de ses partenaires,
01:01:40 mais malheureusement,
01:01:42 les lois du rugby aujourd'hui
01:01:44 autorisent cette
01:01:46 ce comportement
01:01:48 qui pour moi ne joue pas
01:01:50 en faveur du jeu.
01:01:52 Il y a des débats là-dessus,
01:01:54 il y a des discussions ?
01:01:56 Non mais le rugby
01:01:58 est un sport complexe,
01:02:00 c'est un sport cérébral,
01:02:02 il y a une interprétation des règles,
01:02:04 il faut jouer avec les règles,
01:02:06 et Antoine Dupont
01:02:08 connaît parfaitement la règle.
01:02:10 Aujourd'hui,
01:02:12 world rugby réprime
01:02:14 les joueurs qui courent
01:02:16 vers le camp adverse,
01:02:18 puisque ça se voyait,
01:02:20 Antoine Dupont
01:02:22 aurait pu avant courir dans le camp adverse
01:02:24 lors du jeu au pied de Gabin Villière,
01:02:26 maintenant c'est interdit
01:02:28 et c'est checké par les arbitres,
01:02:30 donc il court vers le camp adverse
01:02:32 pendant le temps de suspension du ballon,
01:02:34 avant que Gabin Villière l'ait reçu.
01:02:36 Ça c'est parfaitement autorisé,
01:02:38 c'est pénible du point de vue de la positivité du jeu,
01:02:40 mais c'est intelligent de la part d'Antoine Dupont
01:02:42 qui connaît la règle sur le bout des doigts.
01:02:44 C'est complètement pensé par Dupont et par le staff.
01:02:48 C'est entraîné par Gérard Boucher.
01:02:52 Ce n'est pas du tout improvisé.
01:02:54 Et c'est aussi pour ça
01:02:58 que la plupart des staffs du 15 de France
01:03:00 et du niveau international
01:03:02 se dotent d'arbitres reconvertis,
01:03:04 puisque les enjeux du rugby aujourd'hui
01:03:06 pour trouver des gains marginaux,
01:03:08 c'est comment exploiter ces règles complexes
01:03:10 pour les contourner
01:03:12 et poser des questions aux arbitres et aux adversaires.
01:03:14 J'ai encore appris plein de choses ce soir.
01:03:18 Et un jour Yannick, tu me diras
01:03:20 si tu prends des petites lumières
01:03:22 comme les Sud-Africains en tribune.
01:03:24 On en reparlera la prochaine fois.
01:03:26 En tout cas, on se retrouve tous les trois.
01:03:28 Vous êtes là tous les deux
01:03:30 dans deux jours après cette
01:03:32 brillante victoire d'une des deux équipes
01:03:34 qu'on verra demain à Lille pour ce France-Uruguay.
01:03:36 On se retrouve après-demain tous les deux ?
01:03:38 Vous êtes là ? C'est bon ?
01:03:40 Alex, tu dormiras ?
01:03:42 - On se dit après-demain.
01:03:44 - Félicitations quand même à Alex
01:03:46 qui, pour un type que tu as accusé de beaucoup dormir,
01:03:48 avait préparé des palettes
01:03:50 de très haut niveau aujourd'hui.
01:03:52 - Oui, j'imagine que sa femme
01:03:54 doit être ravie à la maison à force.
01:03:56 C'est un autre sujet.
01:03:58 Merci beaucoup, messieurs.
01:04:00 On se retrouve très vite
01:04:02 après-demain.
01:04:04 Ciao, bye-bye.
01:04:06 Merci.
01:04:07 Merci.

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