Gérald Darmanin prépare le terrain d'Emmanuel Macron en Corse.

  • l’année dernière
Avec Jean-Félix Acquaviva, député de Haute-Corse.

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Transcript
00:00 Et tout de suite sur Sud Radio pour parler avec nous de la visite en Corse de Gérald Darmanin et de la prochaine visite d'Emmanuel Macron.
00:07 Jean-Félix Acuaviva, député de Haute-Corse, bonjour.
00:12 - Bonjour.
00:14 - Alors, Gérald Darmanin était en Corse hier et avant-hier. C'était pour préparer, dit-il, la visite d'Emmanuel Macron.
00:23 Après 18 mois de discussion, il est question d'autonomie. Qu'est-ce que vous retenez, finalement, des déclarations de Gérald Darmanin et de cette première visite ?
00:32 - Écoutez, je crois tout simplement que nous sommes dans une dernière ligne droite avant une clarification qui doit être celle du président de la République.
00:40 Et dans cette dernière ligne droite, il y a effectivement une attente des Corses, puisque l'Assemblée de Corse a délibéré sur un projet très concret et précis à 75 % des élus.
00:50 Donc l'institution elle-même a délibéré et a fait oeuvre de propositions. Il n'y a pas deux propositions, comme on l'a entendu. Il n'y en a qu'une de l'institution.
00:58 L'autre, celle de l'opposition minoritaire, existe, mais n'est pas celle de l'institution.
01:03 Et effectivement, aujourd'hui, nous recherchons un compromis politique, mais qui soit suffisamment fort pour qu'il soit conforme aux aspirations démocratiques réitérées des Corses,
01:14 nous sommes les élus d'une grande majorité de l'île, et ça c'est un point, et puis qui permet d'avoir un projet qui ne soit pas une usine à gaz,
01:21 qui ne soit pas un plat de lentilles, qui soit quelque chose qui permet de mordre sur la réalité économique, sociale et culturelle,
01:26 et qui fasse enfin rentrer la Corse dans une nouvelle relation avec la République, une solution politique globale, comme on l'appelle de nos voeux,
01:32 pour enfin sortir d'un cycle et rentrer dans un autre.
01:35 - Mais est-ce qu'il n'y a pas quand même, Gérald Darmanin parlait de deux lignes rouges, la Corse dont la République n'est pas deux catégories de citoyens,
01:42 est-ce qu'il n'y a pas là un blocage avec l'idée de la reconnaissance juridique du peuple Corse et le statut de co-officialité de la langue corse ?
01:51 - Alors d'une part, je pense que c'est un blocage plutôt culturel lié à la République jacobine,
01:56 parce que je rappelle quand même que dans le droit constitutionnel français aujourd'hui, il existe une citoyenneté polynésienne par exemple,
02:03 pourtant la polynésie est encore en République française il me semble, il existe aussi une citoyenneté canaque,
02:07 même si c'était dans l'optique d'un processus d'autodétermination, c'est un statut transitoire qui existe,
02:13 et effectivement la question de la langue, la langue corse, demande d'avoir une reconnaissance en droit dans l'espace public,
02:20 qui n'est pas satisfaisante, mais là je renverrai à ce que sont les débats internes, y compris au Parlement, sur la question de langue régionale.
02:26 Je rappelle que la loi Paul Mollac par exemple a été adoptée à une large majorité pour l'enseignement immersif des langues régionales,
02:31 y compris contre l'avis du gouvernement et du ministère de l'éducation de l'époque, il y a trois ans,
02:36 donc ça veut dire bien qu'il y a un débat contradictoire au sein même de la société française sur la présention des langues minoritaires, régionales, historiques,
02:42 et qui tente à aujourd'hui de devenir majoritaire pour ceux qui prônent la diversité.
02:46 Donc je crois qu'il ne faut pas diaboliser ces débats-là.
02:50 L'autonomie, ce n'est pas l'indépendance, la reconnaissance d'un fait historique, culturel, ce n'est pas l'indépendance,
02:57 ça a déjà existé en droit constitutionnel français lorsqu'il y a eu des conflits politiques à essayer de mettre en perspective,
03:01 il faut rendre hommage par exemple à Michel Rocard qui a eu cet auteur de vue, malheureusement on constate que ce n'est pas Michel Rocard qui veut,
03:07 on le constate aujourd'hui encore 30 ans après, dans la façon d'avoir des auteurs de vue pour voir sur le long terme,
03:13 et effectivement il y a une réconciliation à faire entre ce qu'est historiquement la Corse, ce qu'elle veut continuer à être,
03:19 la perspective d'avenir qu'elle veut avoir pour sa jeunesse, lutter contre la spéculation foncière et mobilière,
03:25 parce que nous sommes face à une œuvre de dépossession massive qui n'est pas équitable, qui n'est pas équilibrée, qui est injuste,
03:31 et sur laquelle les insulaires vont se dresser, et c'est pour ça que démocratiquement il faut trouver une issue,
03:37 et comme nous voulons avoir des moyens d'agir localement, sur la question des spécificités,
03:42 qu'il doit y avoir des règles propres pour résoudre les problèmes économiques et sociaux,
03:46 et cette façon-là de voir les choses peut s'entrechoquer effectivement avec une vision qui a toujours été technocratique, centrale,
03:52 mais qui est un problème de voir l'égalitarisme et non pas l'égalité en droit,
03:56 c'est un débat de fond qui pourrait ne pas concerner que la Corse d'ailleurs, sur d'autres territoires,
04:01 mais en Corse, aujourd'hui, nous sommes à notre avis à la fin d'un cycle où il faut avoir le courage du compromis politique.
04:09 - Et est-ce que c'est le moment, parce qu'on se rappelle des promesses en 2018 d'Emmanuel Macron,
04:13 de l'inscription de la Corse dans un texte de révision constitutionnelle,
04:17 est-ce que là, vous pensez que la prochaine visite du président de la République va être le moment de ces annonces et de ces avancées ?
04:25 - Je crois que depuis le premier mandat d'Emmanuel Macron, on a vu que la façon de traiter le dossier Corse a conduit à la pire des situations,
04:32 qui a été l'assassinat à Yvan Cologne, alors que les demandes de rapprochement des prisonniers étaient légion de 2017 à 2022,
04:40 alors qu'on nous avertissait en tant que parlementaires, en tant que de la Corse,
04:43 qu'il fallait se mettre autour d'une table, régler les problèmes structurels de l'île face à la demande démocratique issue des urnes,
04:50 ça n'a pas été entendu, les faucons ont gagné face aux colombes au premier mandat,
04:55 et nous ont conduit à la pire des situations en mars 2022.
04:57 Ça aurait pu être beaucoup plus dramatique.
04:59 Ça l'a été, le sang a coulé, les choses ne sont pas encore réglées,
05:03 la responsabilité de l'État en la matière est écrasante, d'un point de vue administratif,
05:06 il y aura une enquête judiciaire en cours, il y en a même deux, donc nous verrons ce qu'elles donneront,
05:11 mais globalement, politiquement, cette façon de gérer de manière guerrière la Corse a été catastrophique,
05:16 et la responsabilité en accombe à la gouvernance centrale,
05:18 pas à ceux qui demandaient le dialogue pour trouver une solution politique.
05:21 Aujourd'hui, on pense que dans les têtes, les chemins ont été pris pour comprendre
05:27 qu'il fallait atterrir sur quelque chose d'équilibré, d'historique, de novateur,
05:31 et en maintenant qui dédiabolise les choses et qui permet de mettre en perspective.
05:35 L'autonomie, c'est la règle pour les îles méditerranéennes,
05:38 la Sardaigne, les Baleares, la Sicile,
05:41 la Sardaigne et la Sicile sont des îles autonomes italiennes,
05:45 les personnes qui vont avoir l'indépendance.
05:48 Les Baleares aussi, c'est une île espagnole, ils ont un pouvoir normatif direct, fiscal,
05:53 sur certains domaines qui leur permet d'avoir la responsabilité d'agir au plus près du terrain,
05:58 pour leur population et pour leur identité, le plus normalement du monde en Europe.
06:03 Donc je crois que c'est de cela dont il s'agit aujourd'hui,
06:07 nous pensons que du côté du gouvernement, du chef de l'État,
06:11 il y a eu l'appréhension d'un certain nombre de questions de manière différente aujourd'hui,
06:15 il y a une nécessité aussi d'avancer face à des conflits ici ou ailleurs en Corse, en Nouvelle-Calédonie,
06:21 ou ailleurs, qui peuvent ressurgir,
06:23 faute de résolution de problèmes concrets de terrain qui créent des tensions,
06:27 comme la dépossession foncière par exemple.
06:29 Nous sommes là aussi face à la fin d'un mandat, la 2ème République qui doit marquer son 2ème mandat,
06:35 ce qui est normal, et avoir du résultat.
06:38 Nous sommes membres aussi du conseil de groupe Eliott,
06:41 qui a créé des conditions à l'interne de ce groupe de compréhension de la question Corse,
06:45 mais aussi avec d'autres groupes, nous avons des liens à gauche, à droite, au centre,
06:49 y compris auprès de la majorité présidentielle, nous avons véhiculé cette notion d'autonomie,
06:52 elle est beaucoup moins diabolisée aujourd'hui qu'elle en était il y a 20 ans.
06:57 Donc les conditions politiques, globales, de dire que finalement, la paix en Corse,
07:02 la nouvelle relation entre la République et la Corse mérite ce point d'équilibre historique,
07:06 il me semble que ça a bien cheminé.
07:08 Nous ne sommes pas loin, maintenu bien sûr qu'au fur et à mesure qu'on approche des annonces,
07:13 et de la façon de voir les choses, on peut sur un chemin de crête basculer d'un côté ou de l'autre.
07:17 C'est le danger des tensions, des rapports de force,
07:20 et aussi des petites logiques politiques-politiciennes qui peuvent intervenir
07:23 face à un problème dont il faut voir la résolution sur le court, moyen et long terme.
07:27 Est-ce que le temps judiciaire sur l'affaire de l'assassinat d'Ivan Cologne
07:31 pourrait aussi rebattre les cartes en fonction des renseignements des enquêtes ?
07:36 Effectivement, puisque c'est une enquête judiciaire qui suivra son cours,
07:40 ce qui s'est passé à Arles est grave, gravissime.
07:43 Ce n'est pas simplement la rencontre fortuite entre deux détenus
07:47 qui a conduit à une agression mortelle, ce n'est pas ça qui s'est passé.
07:51 Nous l'avons montré avec le rapport d'enquête parlementaire que nous avons réalisé,
07:55 coanimé avec le remarquable juge du président de l'Europe, Horizon.
07:58 Il y aura des suites certainement administratives, des suites certainement pénales,
08:01 il y aura des recherches de vérité beaucoup plus profondes
08:04 que ce que laissaient entrevoir les hypothèses de départ.
08:07 Donc effectivement, ce dossier-là va suivre son cours
08:10 et nous serons évidemment attentifs en tant que parlementaires, en tant qu'élus de la Corse aussi.
08:14 Mais en même temps, justement parce qu'il y a eu ça,
08:17 qui clôture aussi 25 ans entre l'assassinat du préfet Claude Rignac
08:22 et l'assassinat d'Ivan Colonne, d'un conflit grave sur les 25 dernières années
08:26 mais qui puise sa source dans la période contemporaine dans les 60 dernières années quand même.
08:30 Il ne faut pas oublier l'histoire longue, le conflit a été la règle,
08:34 l'incompréhension la règle, les drames la règle.
08:37 Je crois qu'il faut aujourd'hui que l'ensemble des responsables politiques,
08:40 en Corse et ailleurs, aient cette hauteur de vue,
08:43 de se dire que le moment est venu.
08:45 Je prends toujours la phrase de Victor Hugo qui me paraît importante,
08:47 il n'y a rien de plus puissant au monde qu'une idée dont le moment est venu.
08:50 Nous sommes qu'une idée d'une autonomie raisonnée, équilibrée,
08:52 qui respecte l'identité de la Corse, sa langue, sa culture,
08:55 qui s'inscrive dans des nouvelles relations entre la République française
08:58 et dans l'Europe et dans la Méditerranée.
08:59 Nous sommes que cette idée est venue.
09:01 Et peut-être que dans 20 ans on dira tout ça pour ça,
09:04 et que ça sera quelque chose de normal et de pratiquer normalement.
09:09 Et voilà, comme toute idée qui devient normale au bout de quelques temps.
09:13 - Alors on continue de parler avec vous Jean-Félix Alcoivive
09:17 de la Corse et de la future visite d'Emmanuel Macron.
09:20 On va marquer une pause, on est sur Sud Radio et on se retrouve dans un instant.
09:23 - Sur Sud Radio et on continue de parler avec Jean-Félix Alcoivive,
09:28 député de Haute-Corse, de la prochaine visite d'Emmanuel Macron
09:31 qui sera en Corse à l'occasion des commémorations des 80 ans
09:34 de la libération de l'île de beauté.
09:36 Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, était en Corse ce séjour-ci
09:39 pour préparer cette visite, comme il le disait,
09:41 et pour mettre sur la table la question de l'autonomie,
09:44 comme on en parlait à l'instant.
09:45 Alors il y a cette question également, M. Alcoivive,
09:48 de la révision constitutionnelle.
09:50 Est-ce que vous pensez qu'elle est possible rapidement
09:53 et qu'elle aboutirait finalement à satisfaire
09:56 toutes les demandes aujourd'hui de l'Assemblée de Corse ?
09:59 - Je crois tout simplement qu'il faut faire oeuvre de volonté politique,
10:03 avoir le même état d'esprit du côté du gouvernement
10:05 qui est le chef de l'État, comme du côté de la Corse.
10:08 Nous souhaitons un accord d'abord entre le gouvernement,
10:11 le chef de l'État et la représentation aigüe de la Corse,
10:14 notamment dans son fait majoritaire,
10:16 qui va au-delà de la majorité territoriale de la Corse.
10:19 D'aucuns disent, et quelquefois Jean-Roland Malin dit,
10:22 il faut 100% de l'accord entre élus,
10:24 sachant qu'il y a des élus qui sont minoritaires dans l'île,
10:27 qui sont très réfractaires à des évolutions qui nous semblent nécessaires,
10:30 même si on ne faisait pas de compromis.
10:32 Ça, ce n'est pas la démocratie.
10:33 Par ailleurs, la 100%, ça veut dire donner la prime
10:36 à ceux qui, même très minoritaires, seraient source de blocages permanents
10:40 et donc contrarierait l'oeuvre de compromis politique.
10:43 Parce que si nous avons une délibération qui est très censée du 5 juillet dernier,
10:46 sur laquelle d'ailleurs des forces politiques ont fait des compromis,
10:48 je pense des indépendantistes,
10:50 sont venus sur l'autonomie clairement comme une concession,
10:54 on peut encore évoluer,
10:56 mais on ne peut pas aller à satisfaire le pouvoir de blocage donné à la minorité.
10:59 Donc ça veut dire qu'il va bien falloir que le gouvernement,
11:01 qui n'est pas un arbitre,
11:02 qui est plus proche d'ailleurs de ces minorités-là sur le terrain corse en termes politiques,
11:05 puisque le gouvernement, Gérard Lallemin, est un acteur qui, en valeur politique,
11:08 est plus proche des formations libérales, des fois républicaines,
11:11 même qui sont source de blocages dans l'île,
11:14 c'est à lui aussi de faire preuve de conviction.
11:16 On a un camp en face de nous, en Tréquinay,
11:18 dont il fait partie Gérard Lallemin, il est acteur et pas arbitre,
11:21 et il faudra qu'il fasse évoluer cette position,
11:23 parce que notre position c'est de dire que le consensus politique,
11:25 la convergence, oui, mais avec une majorité large,
11:28 pas la règle du 100% qui soit source de blocages.
11:30 Ça c'est un premier point de difficulté,
11:32 de vision des choses du côté du gouvernement,
11:34 dont il faut qu'il sorte de sa zone de confort, clairement.
11:38 C'est un premier point important pour arriver à un accord équilibré
11:41 déjà entre la Corse et le gouvernement, le chef de l'État,
11:44 puis ensuite, effectivement, nous allons tous nous déployer
11:47 pour la réforme constitutionnelle.
11:49 Il est évident qu'il va falloir convaincre les forces politiques françaises.
11:52 Nous avons un groupe parlementaire, le groupe Lyoth,
11:54 qui récemment a quand même compté dans le débat sur les retraites.
11:57 Comme je l'ai dit, nous avons quand même quelques transversales
12:00 et quelques relations sur la question Corse,
12:02 comme sur d'autres questions d'ailleurs, avec des groupes,
12:04 y compris des groupes politiques parlementaires,
12:06 qui sont largement opposés à la majorité présidentielle,
12:09 qui peuvent nous suivre et qui sont d'accord
12:11 pour suivre sur la résolution de la question politique Corse.
12:14 Donc ça veut dire que nous avons intérêt,
12:16 si l'accord politique est équilibré, à agir dans ce sens.
12:19 Et il faudra aussi, de notre point de vue,
12:21 que les Corses soient consultés par référendum pour avis,
12:26 pour que l'on puisse avoir une réforme constitutionnelle
12:28 qui prenne en compte l'avis des Corses.
12:30 Parce que nous n'avons pas peur, en ce qui nous concerne,
12:32 de mettre toujours la démocratie au centre de la résolution du problème.
12:36 On ne pourra pas faire des arrangements en catimini
12:39 entre forces politiques ou élus pour intérêt politicien
12:42 de quelques catégories d'élus qui voudront
12:44 tel type de mode de scrutin ou telle chose pour être représenté
12:46 pour essayer de tourner le coup à la fin à l'exécutif de Julie Simeone.
12:50 Il faudra mettre au centre du jeu toujours
12:52 ce qui est noble et nécessaire pour rendre les choses lisibles,
12:55 la démocratie. Donc consultez les Corses.
12:57 Et si le "oui" l'emporte sur un accord équilibré,
12:59 il va bien falloir que les forces politiques françaises
13:01 comme c'était le cas en Nouvelle-Calédonie,
13:03 neutralisent un certain nombre d'enjeux
13:05 et comprennent que le moment est venu.
13:07 Parce que c'est un cheminement
13:09 qu'il faudra adopter pour permettre cela.
13:13 - Mais aujourd'hui, le référendum auprès des Corses,
13:17 il est possible dans les textes ?
13:19 - Il faut effectivement que la consultation pour avis des Corses
13:24 est totalement possible aujourd'hui.
13:27 Sur une question posée, ça a été le cas il y a 20 ans
13:30 sur la fusion des collectivités,
13:32 ça avait choué de 500 voix dans un autre contexte politique
13:34 qui n'avait absolument rien à voir avec aujourd'hui.
13:36 Ça peut être fait encore aujourd'hui, évidemment.
13:39 C'est un avis.
13:41 Mais vous comprendrez bien qu'un avis des Corses
13:44 favorable par exemple à un accord équilibré autour de l'administrative,
13:47 il faudra bien que les forces politiques du Parlement,
13:50 qui certaines sont déjà très sensibilisées,
13:52 favorables comme je l'ai indiqué,
13:54 puissent comprendre que le moment est venu à ce moment-là
13:56 de déontologiquement, moralement, démocratiquement,
14:00 de répondre enfin à cette question posée
14:04 et de le répondre en suivant l'avis des insulaires.
14:06 Donc ce cheminement-là est très important pour éviter l'échec,
14:11 pour éviter que la montagne accouche une souris,
14:14 parce que vu les tensions qui existent sur un certain nombre de sujets en Corse,
14:17 ça veut dire que la démocratie a échoué.
14:19 Et c'est un mauvais message.
14:21 C'est un mauvais message alors qu'il y a la dépossession foncière en cours,
14:23 il y a la spéculation foncière, les jeunes ne peuvent pas se loger,
14:25 c'est un mauvais message.
14:27 Donc il faut que chacun fasse preuve de responsabilité,
14:29 il n'y a pas que les élus de la Corse.
14:31 Et à partir de là, je crois que nous trouverions les voies et moyens de déboucher.
14:37 Nous n'y sommes pas encore,
14:39 il est clair qu'aujourd'hui ce que nous attendons,
14:41 c'est l'intention du gouvernement et surtout du chef de l'État,
14:44 c'est déjà une intention importante comme point de départ
14:48 qui permettra de poursuivre la discussion,
14:50 qu'il n'y ait pas de blocage sur la question du doute,
14:53 parce qu'il faut savoir que la réforme de la Constitution permettra
14:55 d'inscrire d'une manière l'accord de la Constitution
14:58 qui selon l'intention du chef de l'État permettra ou pas
15:02 de continuer la discussion sur le contenu du statut de la Corse dans la loi organique,
15:05 si la réforme est réussie,
15:07 mais si la façon de prévoir l'accord de la Constitution
15:10 n'est pas satisfaisante de ce point de vue-là
15:12 et tord le coup à la poursuite du débat,
15:14 on aurait une crise, clairement.
15:16 Donc ça veut dire que nous sommes dans une logique par étapes,
15:19 il y a d'abord l'intention du chef de l'État et du gouvernement
15:22 face à la proposition des élus corses très nettement majoritaires aujourd'hui,
15:26 y compris partagée beaucoup plus qu'on ne le pense
15:29 par de nombreux maires, présidents intercommunalités,
15:32 par le corps social,
15:33 il peut y avoir encore des compromis politiques,
15:35 mais pas sur l'essentiel.
15:36 Il faudra que chacun, y compris des forces minoritaires dans l'île
15:40 qui étaient très très arqueboutées,
15:42 puissent sortir de leur zone de confort,
15:44 nous appelons de leur vœu,
15:46 qu'elles ne soient pas privilégiées dans une sorte de blocage,
15:48 mais qu'elles sortent de leur zone de confort,
15:50 parce que la paix vaut cela,
15:52 la relation nouvelle entre la République et la Corse vaut cela,
15:55 l'avenir de la jeunesse des Corses sur leur terre vaut cela,
15:58 et pour le coup la République française en sortirait largement grandie
16:01 dans sa façon d'incarner ces valeurs,
16:03 et non pas de les rendre toujours désincarnées ou déracinées,
16:06 ce qu'on a pu voir sur d'autres domaines,
16:07 comme les gilets jaunes,
16:08 comme la question de l'intégration,
16:10 on voit bien qu'il y a un grand problème de désincarnation
16:12 des valeurs de la République.
16:13 Je ne veux pas rentrer dans un débat beaucoup plus global,
16:15 mais quand même, la question Corse mérite une résolution dans ce sens-là,
16:19 et d'autres sujets, comme de nouvelles casuels,
16:21 ils le méritent aussi.
16:22 Donc, nous sommes à l'épreuve des faits,
16:25 à l'épreuve des volontés, à l'épreuve de l'état d'esprit,
16:27 et surtout, voir des hommes politiques et des femmes politiques
16:29 qui ont le moyen de regarder sur le long terme,
16:32 et pas simplement sur un aspect de communication immédiat,
16:37 je crois que c'est ça qui est essentiel aujourd'hui.
16:40 Oui, mais justement, est-ce que ce n'est pas le risque
16:42 d'avoir une déception qui, là, provoquerait sans doute de nouvelles tensions,
16:47 et puis un fossé entre des jeunes générations,
16:51 et cette discussion politique qui ne satisferait pas beaucoup de Corse, finalement ?
16:56 Mais le risque est là, notamment si on relativise le fait démocratique.
17:01 Parce qu'on entend ici ou là, pour ceux qui ne voudraient pas avancer suffisamment,
17:04 que oui, l'Assemblée de Corse, elle est élue,
17:07 mais en fait, il y avait deux orientations présentes à l'Assemblée de Corse.
17:10 Il n'y a pas eu le consensus.
17:11 Quand une assemblée délibérante, un conseil municipal,
17:14 un conseil communautaire, une petite commune, une assemblée régionale,
17:17 et a fortiori une assemblée territoriale,
17:19 qui représente un corps électoral uni sur l'ensemble de l'île,
17:23 vote une délibération à 75%,
17:25 à 75%, au-delà de la majorité territoriale à l'exécutif de gestion,
17:30 c'est une preuve de démocratie éclatante.
17:33 L'institution a parlé.
17:34 Donc il n'y a pas à relativiser.
17:36 Quand on relativise, parce qu'on n'a pas la gestion du pouvoir,
17:39 et parce qu'on est minoritaire,
17:40 quand on relativise le fait démocratique, il y a toujours un enjeu.
17:43 La démocratie, c'est l'accepter qu'on soit dans l'opposition de la majorité.
17:47 Prendre en compte l'avis de l'opposition,
17:49 c'est ce que nous allons faire encore, bien entendu,
17:51 mais dans le respect absolu des 75% qui se sont exprimés.
17:55 Et ça, il faut que le gouvernement se l'applique à lui-même,
17:58 vis-à-vis de la Corse, comme les autres forces politiques,
18:01 parce que c'est à ce prix de non tordre le coup à la démocratie,
18:04 et y compris, entre guillemets, prendre le risque,
18:07 parce que je ne crois pas qu'on prenne le risque à consulter le peuple,
18:09 à demander l'avis des insulaires sur la question posée,
18:11 si l'accord est équilibré.
18:13 C'est cela qui garantira, justement, le chemin,
18:16 et évitera les risques évidents dont vous parliez.
18:20 Évidents, il faut avoir le même état d'esprit,
18:23 de même arbitre, et le même arbitre, c'est la démocratie et le peuple.
18:26 - Très bien, merci beaucoup Jean-Félix Aquavive
18:29 d'avoir discuté sur Sud Radio avec nous,
18:32 de la question Corse et de la prochaine visite du président de la République.
18:36 On suivra ça de près, bien sûr,
18:38 et les annonces qui arriveront dans les semaines prochaines.
18:40 prochaine merci à vous ! - Merci à vous ! - A bientôt !

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