Punchline Week-End (Émission du 17/09/2023)

  • l’année dernière
Les invités d'Olivier de Keranflec'h débattent de l'actualité dans #PunchlineWE du vendredi au dimanche

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00:00:00 Bonjour à tous, bienvenue sur CNews, heureux de vous retrouver en cette fin d'après-midi
00:00:04 pour Punchline Weekend, en direct jusqu'à 19h.
00:00:07 Ursula von der Leyen en visite à Lampedusa, la petite île italienne fait face depuis
00:00:12 plusieurs jours à un afflux sans précédent de migrants.
00:00:15 La présidente de la Commission européenne et la première ministre italienne ont donné
00:00:20 une conférence de presse.
00:00:21 Ursula von der Leyen estime que l'immigration irrégulière a besoin, je cite, d'une "réponse
00:00:26 européenne".
00:00:27 Ce sont des mots de la machine politique européenne.
00:00:30 Mais qu'en est-il réellement de ceux qui vivent cette immigration au quotidien ? On
00:00:34 va s'y intéresser de plus près.
00:00:35 C'est une semaine à haut risque qui démarre demain entre la Coupe du monde de rugby, la
00:00:40 visite du roi Charles III à Paris, celle du pape François à Marseille.
00:00:43 Sans oublier la Technoparade le week-end prochain.
00:00:46 Les forces de l'ordre seront sur tous les fronts.
00:00:49 On parle d'une mobilisation sans précédent.
00:00:51 Les détails dans un instant.
00:00:53 Puis Elisabeth Borne autorise la vente à perte de carburant.
00:00:57 Elle était pour rappel interdite depuis 1963.
00:01:00 La première ministre veut permettre aux distributeurs de baisser davantage les prix pour obtenir,
00:01:04 je cite, "des résultats tangibles pour les Français sans subventionner le carburant".
00:01:09 Alors est-ce une bonne chose selon vous ? Est-ce que ça peut réellement avoir un effet sur
00:01:13 les prix ? Je poserai la question à mes invités.
00:01:16 Mes invités, justement, je vous les présente dans un instant.
00:01:20 Mais d'abord, le rappel des titres de l'actualité de ce dimanche, c'est avec Adrien Spiteric.
00:01:24 33 départements placés en vigilance orange pour des risques d'orage.
00:01:31 Les Pyrénées-Atlantiques, les Yvelines et le Tarn-et-Garonne sont notamment concernés.
00:01:36 L'été, au France prévoit de fortes pluies, de la grêle et des rafales de vent de l'ouest
00:01:42 du pays au sud-ouest.
00:01:43 La dégradation orageuse a débuté au cours de l'après-midi par les côtes aquitaines.
00:01:49 Dans le reste de l'actualité, les distributeurs pourront désormais vendre de l'essence à
00:01:54 perte.
00:01:55 La mesure est effective pendant quelques mois, le but, permettre de baisser davantage les
00:01:59 prix.
00:02:00 Le projet de loi devrait arriver très vite devant le Parlement, selon Olivier Véran,
00:02:04 porte-parole du gouvernement.
00:02:06 Et puis à Berlin, la porte de Brandebourg recouverte de peinture à l'origine de ces
00:02:11 dégradations des activistes du mouvement dernière génération.
00:02:14 Ils appellent à accélérer la sortie des combustibles fossiles et mieux lutter contre
00:02:19 le réchauffement climatique.
00:02:20 14 personnes ont été interpellées sur place.
00:02:23 La porte de Brandebourg est le monument le plus célèbre de la capitale allemande.
00:02:27 Merci beaucoup Adrien Spiteri pour le rappel d'ITITRE C News et on vous retrouve dans
00:02:35 une demi-heure.
00:02:36 J'en profite aussi pour saluer mon camarade Olivier de Cairenfleck que je remplace exceptionnellement
00:02:40 ce dimanche mais que vous retrouverez évidemment le week-end prochain.
00:02:44 Punchline Week-end avec cet après-midi Nathan Devers.
00:02:47 Bonjour Nathan.
00:02:48 Bonjour.
00:02:49 Écrivain David Corsero également, ancien député modem du Val d'Oise.
00:02:52 Philippe Guibert, ancien directeur du service d'information du gouvernement.
00:02:55 Bonjour mon cher Philippe.
00:02:56 Et puis Georges Fenech, ancien magistrat.
00:02:59 Bonjour à tous les quatre.
00:03:00 Je suis ravi de vous accueillir et on va commencer avec ce sujet.
00:03:02 L'île italienne de Lampedusa confrontée à un afflux de migrants sans précédent.
00:03:07 La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen s'est rendue sur place
00:03:11 aujourd'hui relançant le débat sur le partage des responsabilités au sein de l'Union européenne.
00:03:17 Elle a donné une conférence de presse tout à l'heure avec la première ministre italienne
00:03:20 Giorgia Meloni.
00:03:21 Retour sur cette visite avec Maxime Lavandier.
00:03:24 La visite n'aura duré que quelques minutes.
00:03:29 Giorgia Meloni et Ursula von der Leyen étaient ce matin au port de Lampedusa.
00:03:33 Après avoir observé les embarcations de fortune avec lesquelles les migrants traversent la
00:03:38 Méditerranée, la première ministre italienne a d'abord reproché à ses partenaires européens
00:03:42 leur manque de solidarité.
00:03:44 Nous mettons en jeu ici le futur même de l'Europe.
00:03:47 Il faut travailler tous dans le même sens parce que ça n'aurait pas de sens voir une
00:03:52 partie de l'Europe qui s'engage pour trouver des solutions et une autre partie de l'Europe
00:03:57 qui pour des raisons idéologiques refuse ces idées.
00:04:01 Un sentiment partagé par la présidente de la Commission européenne qui estime qu'une
00:04:06 réponse doit être apportée.
00:04:07 Nous demandons instantanément aux autres Etats membres d'utiliser le mécanisme de
00:04:11 solidarité volontaire et de transférer des migrants hors d'Italie.
00:04:15 Pour stopper l'afflux constant de migrants sur l'île, Ursula von der Leyen propose
00:04:19 également la mise en application d'un plan d'urgence.
00:04:22 Nous allons mettre en place une surveillance aérienne, nous pouvons le faire par le biais
00:04:26 de Frontex et je soutiens également l'exploration d'options pour des missions navales dans
00:04:34 la Méditerranée ou pour travailler et élaborer de nouvelles idées.
00:04:39 Et nous allons donc fournir des équipements à la Tunisie pour ce faire.
00:04:43 Malgré l'intense activité diplomatique, les embarcations clandestines continuent d'affluer
00:04:48 au port de Lampedusa.
00:04:49 Selon la Croix-Rouge italienne, 1500 migrants se trouvaient encore ce matin au centre d'accueil.
00:04:53 Et de son côté, Gérald Darmanin se rendra dans les prochains jours en Italie pour rencontrer
00:04:59 son homologue, qui sera demain matin l'invité de la grande interview de CNews et d'Europe
00:05:06 1 avec Sonia Mabrouk.
00:05:07 Ce sera demain donc à 8h10.
00:05:09 Philippe Giber, l'Italie demande à l'Europe de lui venir en aide.
00:05:13 Ursula von der Leyen semble avoir entendu cet appel.
00:05:16 Ce sont les discours politiques, mais concrètement, comment l'Europe peut-elle gérer cette situation ?
00:05:23 Quelle peut-être la réponse européenne dont parle Madame von der Leyen ?
00:05:27 Non, d'abord, sur le plan des principes, c'est bien que les pays voisins d'Italie et l'Union
00:05:33 européenne ne laissent pas l'Italie seule face à cet afflux de migrants.
00:05:38 C'est une question de solidarité.
00:05:41 Moi, je me félicite que le gouvernement français, que l'exécutif français ait un peu changé
00:05:45 de ton dans les rapports avec l'Italie et que l'Italie, du coup, le gouvernement italien
00:05:50 change aussi un peu d'attitude et que Gérald Darmanin aie rencontré son homologue.
00:05:54 Je trouve que ça va être mieux de travailler ensemble plutôt que de s'envoyer des remarques
00:06:00 ou des déclarations polémiques de part et d'autre des Alpes.
00:06:05 Après, sur le fond, d'abord, première remarque, on peut quand même avoir un gros doute sur
00:06:11 l'attitude du président tunisien, puisqu'on sait que ces migrants viennent, dont on ne
00:06:16 sait pas exactement s'ils sont tunisiens, s'ils sont d'Afrique subsaharienne ou d'ailleurs,
00:06:21 moi, dans ce que j'ai lu, je n'ai pas encore vu qu'on connaissait la nationalité de ces
00:06:25 migrants, mais à l'évidence, ils viennent de Tunisie et à l'évidence, un nombre aussi
00:06:31 important de bateaux qui arrivent en même temps sur la pauvre île de l'Ompédusa.
00:06:36 On doit se poser la question d'un éventuel chantage du président tunisien vis-à-vis
00:06:41 de l'Europe, vis-à-vis de l'Italie, puisqu'on est en négociation avec lui pour lui apporter
00:06:46 des aides.
00:06:47 Alors ce président tunisien n'est pas dans une démarche très coopérative, c'est le
00:06:51 moins qu'on peut se dire, il a une attitude en Tunisie qui se rapproche plus d'un régime
00:06:56 de plus en plus autoritaire que d'un régime qui est tourné vers ses partenaires.
00:07:01 Ensuite, si on veut sauver nos grands principes, je pense notamment aux droits d'asile, parce
00:07:07 que là, on a affaire à de l'immigration clandestine, irrégulière.
00:07:10 Si on veut être fidèle à nos grands principes, on ne peut pas le laisser se dévoyer par
00:07:18 un afflux d'immigrés clandestins dont, à l'évidence, tous ne satisferont pas au
00:07:23 principe du droit d'asile.
00:07:25 Et le droit d'asile ne peut pas être détourné pour une immigration qui a un caractère économique,
00:07:33 social ou même autre.
00:07:34 Donc c'est ça la grande question.
00:07:36 Donc oui, il faut une coopération européenne.
00:07:38 Ça, c'est ce que vous m'avez dit, c'est sur la forme.
00:07:40 C'est-à-dire sur la forme, vous êtes d'accord avec Ursula von der Leyen, mais sur le fond,
00:07:45 effectivement, vous avez émis quelques nuances.
00:07:48 Si on veut que nos grands principes soient encore respectés par les opinions publiques
00:07:52 européennes, on ne peut pas galvauder le droit d'asile et le faire détourner, le
00:07:58 laisser être détourné au profit d'une immigration clandestine qui n'a pas grand-chose
00:08:03 à voir avec le droit d'asile.
00:08:04 Georges Fenech ?
00:08:05 Moi, j'avoue que je n'ai pas trouvé vraiment de nouveauté dans le discours de von der
00:08:12 Leyen.
00:08:13 Je n'ai pas senti qu'il y ait véritablement une réflexion aboutie par rapport à ce qui
00:08:18 se fait déjà aujourd'hui.
00:08:20 Qu'est-ce qu'elle nous dit finalement ?
00:08:22 Qu'on partage effectivement l'effort, je suis entièrement d'accord, il va bien
00:08:26 falloir répartir.
00:08:27 Mais ce qu'il faut, c'est empêcher à l'avenir qu'un tel afflux de migrants puisse
00:08:33 se reproduire.
00:08:34 Et là, je n'ai pas compris vraiment la nouveauté.
00:08:37 Finalement, qu'est-ce qu'elle nous dit ?
00:08:38 On va faire des surveillances aériennes, l'Europe, et on va réfléchir peut-être
00:08:44 à une intervention navale.
00:08:46 Je rappelle que l'intervention navale a déjà eu lieu dans les années notamment
00:08:49 2015, au moment des premiers afflux de migrants, notamment en Syrie, l'opération Sophia,
00:08:56 qui avait quand même donné quelques résultats.
00:08:58 Mais cette affaire, à mon avis, ne passe qu'effectivement qu'avec un accord loyal
00:09:03 avec Saïd Kayess, le président de Tunisie.
00:09:08 On pourrait imaginer, parce que quand même, l'Europe et la Tunisie, on a les moyens,
00:09:15 si on le veut vraiment, d'empêcher ces embarcations de fortune de quitter la Tunisie.
00:09:20 Ça suppose quoi ? Ça suppose qu'il y ait une flotte d'agences frontex, que le président
00:09:26 tunisien, c'est une idée que j'aimais, elle engage que moi, que le président tunisien
00:09:31 accepte une coopération dans ses eaux territoriales en Tunisie, c'est-à-dire avec des bateaux
00:09:37 affrétés par Frontex et avec des équipes mixtes européennes et tunisiennes au départ
00:09:43 de Sfax et des ports où ces embarcations partent.
00:09:47 Et si on avait cette véritable coopération depuis la Tunisie, on sait le faire.
00:09:53 On pourrait empêcher le départ de ces malheureux qui vont ensuite vivre un parcours absolument
00:09:58 épouvantable à condition qu'ils y arrivent déjà.
00:10:02 Et voilà, donc je pense que c'est la solution, c'est une coopération réelle, effective
00:10:08 avec des agents mixtes entre l'Europe et les pays sources comme la Tunisie.
00:10:13 Là, les bis, ça sera plus compliqué, mais il faudra bien essayer de le faire aussi.
00:10:16 David Corsero, concernant cette visite d'Ursula von der Leyen, c'est intéressant ce que
00:10:19 nous dit Georges Fenex, c'est-à-dire qu'il y a une réaction à l'instant T de la présidente
00:10:24 de la Commission européenne qui fait un constat et qui, évidemment, nous parle de solidarité
00:10:31 européenne.
00:10:32 Mais on a l'impression qu'il n'y a pas de réelle réflexion finalement sur l'avenir
00:10:37 de la situation.
00:10:38 En fin de compte, on a affaire aux défis du siècle.
00:10:40 Il faut être réaliste.
00:10:41 Aujourd'hui, c'est un vrai problème parce qu'on a une crise migratoire, on a une crise
00:10:45 écologique liée à ces migrants qui arrivent.
00:10:47 C'est un vrai problème.
00:10:48 Georges Fenex a dit quelque chose de très juste avant.
00:10:50 Il a posé la question de comment on faisait en sorte que ces embarcations ne partaient
00:10:54 pas.
00:10:55 Mais il y a un point important sur lequel il faut attaquer, c'est aussi tous ces passeurs.
00:10:59 Aujourd'hui, tous ces passeurs et ces OEMG qui sont aussi financés par l'argent européen
00:11:03 des fois, parce qu'il y a certains qui sont complices du passage.
00:11:06 Et ça, c'est un vrai problème, je pense, parce que ces passeurs-là ont aussi leur
00:11:10 part de responsabilité.
00:11:11 La vraie question pour moi, à mon sens, c'est comment on fait en sorte pour que ces migrants
00:11:15 restent sur leur sol.
00:11:16 C'est ça la vraie question.
00:11:17 Alors moi, j'ai entendu les annonces, les effets d'annonce.
00:11:20 Moi, ce que j'aime bien, c'est voir les actes, voir vraiment comment on veut renforcer
00:11:24 Frontex.
00:11:25 Ça, c'est un point important parce qu'aujourd'hui, Frontex a un budget important, mais il faut
00:11:30 donner beaucoup plus de moyens.
00:11:31 Et sur le dernier point, ça me rappelle un peu la 2011, la crise de la Libye avec tout
00:11:37 cet arrivée, que chaque pays européen prenne sa part.
00:11:40 C'est juste, mais comment on stoppe cette arrivée massive de migrants ? Ça, je pense
00:11:44 qu'on n'a pas répondu à cette question.
00:11:46 Et justement, je vous donne la parole dans un instant, Nathan Devers, mais juste avant,
00:11:49 je voudrais que vous écoutiez ce qu'en disait d'un côté Emmanuel Bompard ce matin, le
00:11:53 coordinateur de la France Insoumise sur France 3, et de l'autre, Nicolas Dupont-Aignan sur
00:11:57 CNews et Europe 1.
00:11:59 Il était l'invité du grand rendez-vous.
00:12:01 Je vous propose d'écouter les deux.
00:12:02 Et il est notamment question effectivement de ce sujet des passeurs.
00:12:05 On les écoute tous les deux.
00:12:06 Bien sûr, bien évidemment.
00:12:08 Je veux dire qu'on parle d'à peu près 10 000 personnes qui, vous l'avez dit, ont fui
00:12:14 des événements dramatiques, qui ont traversé la Méditerranée au péril de leur vie.
00:12:18 10 000 personnes qu'il faut donc répartir sur l'échelle de l'Union européenne.
00:12:23 L'Union européenne a été capable d'accueillir 4,8 millions de réfugiés ukrainiens.
00:12:27 4,8 millions.
00:12:28 Là, on parle de 10 000 personnes.
00:12:30 Et ces 10 000 personnes, elles ne peuvent pas rester sur une île dans laquelle il y a
00:12:33 6 000 habitants.
00:12:34 Frontex ne sert à rien.
00:12:36 On démerge des milliards dans Frontex pour rien.
00:12:38 Il faut que l'armée française, l'armée italienne, l'armée grecque, l'armée espagnole,
00:12:45 coordonnées, s'attaquent aux mafias.
00:12:47 Ce sont des milliards d'euros qui alimentent des comptes, notamment parfois de dignitaires
00:12:53 dans des pays d'origine.
00:12:54 Nathan Devers, crise politique, clairement, mais surtout crise humanitaire.
00:12:59 Pour Manuel Bompard, il faut répartir ces 10 000 personnes au sein de l'Union européenne.
00:13:03 Tandis que pour Nicolas Dupont-Aignan, il faut s'attaquer aux passeurs.
00:13:06 Oui, alors il y a déjà deux questions.
00:13:09 La première, la chose qui me frappe, c'est que dans toute la couverture médiatique de
00:13:13 ce drame, il y a une chose dont il n'est jamais question quasiment.
00:13:17 Et vous l'avez dit d'ailleurs, on a le plus grand mal à trouver l'information, c'est
00:13:20 d'où viennent ces gens ? Comme si les journalistes, je ne leur reproche pas, mais les journalistes
00:13:25 étaient tellement mu par l'immédiateté de l'instant présent qu'ils voient ce qui
00:13:30 se passe à Lampedusa.
00:13:31 Alors, il y a la proximité avec la Tunisie, évidemment.
00:13:33 Oui, mais avant la Tunisie, d'où ils viennent ?
00:13:35 Et en l'occurrence, ils viennent, évidemment, il y a quelques journalistes qui l'ont fait,
00:13:37 mais ils viennent essentiellement du Cameroun, de Côte d'Ivoire, de Guinée, d'Egypte et
00:13:43 du Soudan.
00:13:44 Quand on a dit ça, on met déjà la chose, me semble-t-il, en perspective où il y a
00:13:46 certains pays avec des situations de pré-guerre civile, comme le Soudan, d'autres pays avec
00:13:51 des situations de blocage économique et de blocage aussi civique.
00:13:55 Donc, ça fait déjà une explication schématique, mais des causes de ce que les gens fuient
00:14:00 quand ils arrivent à Lampedusa.
00:14:02 Deuxièmement, Philippe est posé la question du rôle du président tunisien.
00:14:07 Et en effet, je pense que cette question est assez importante parce que le président tunisien,
00:14:10 il y a deux choses qu'il faut rappeler aussi.
00:14:12 C'est que, un, il a fait mourir de faim énormément de migrants ces dernières semaines à la
00:14:17 frontière entre la Tunisie et la Libye, notamment.
00:14:20 Donc, je veux dire, il est dans une démarche lui-même où on voit bien qu'il utilise les
00:14:23 migrants même en politique intérieure parce que lui-même est partisan de la thèse du
00:14:27 grand remplacement à l'échelle de la Tunisie.
00:14:28 Donc, il utilise cela aussi pour parler d'une invasion en Tunisie.
00:14:31 Et deuxièmement, par rapport à l'Europe, il est dans un rôle très trouble.
00:14:34 Quand il a rencontré Giorgia Meloni, il l'avait reçu en disant qu'elle pensait tout haut
00:14:38 ce que tout le monde, dont lui, pensait tout bas.
00:14:40 Deuxièmement, il a émis un certain nombre de mandats internationaux contre des personnalités
00:14:46 européennes en les accusant de tentatives de coup d'État en Tunisie alors que c'était
00:14:49 complètement lunaire.
00:14:50 Donc, il n'est pas exclu du tout qu'il se comporte un peu comme Erdogan il y a quelques
00:14:53 années, c'est-à-dire en utilisant des pressions.
00:14:56 Maintenant, sur la question qu'est-ce qu'il faut faire, je pense que ces migrants-là,
00:14:59 il faut les accueillir en les répartissant, mais qu'à long terme, il faut se poser la
00:15:03 question aussi de se dire que ce qui rend possible ces phénomènes, c'est une économie
00:15:06 mondialisée à deux vitesses, entre des pays du nord et des pays du sud.
00:15:10 Et à partir de là, la vraie chose à faire, me semble-t-il, ce sera d'aider au co-développement
00:15:15 des pays de départ pour que ces personnes-là, ces populations-là, n'aient pas à fuir
00:15:20 une situation où elles n'ont aucune perspective chez eux.
00:15:22 Dans l'actualité politique de ce week-end, il y avait aussi la fête de l'UMA dont on
00:15:26 a beaucoup parlé ces derniers jours avec la polémique sur le syndicat de la magistrature.
00:15:31 Autre sortie du week-end, celle de Fabien Roussel qui appelait hier les Français à
00:15:35 envahir les préfectures si le gouvernement n'agit pas très vite sur l'inflation.
00:15:39 Alors, un mot d'abord sur cet appel du secrétaire national du parti communiste.
00:15:44 Il faut dire que ça ne lui ressemble pas.
00:15:46 Est-il en train de changer de stratégie, Philippe Guibert ?
00:15:50 Oui, je suis un peu étonné de manifester devant les préfectures.
00:15:55 C'est un droit, une tradition d'envahir les préfectures.
00:16:01 Mais pas de les envahir.
00:16:02 Pas de les envahir.
00:16:03 Et donc, je suis un peu tenu que Fabien Roussel parte dans des propositions de cette nature
00:16:09 qui sont quand même franchement douteuses.
00:16:11 D'autant plus que… Alors, il a raison parce que l'inflation est un énorme problème.
00:16:16 On va en parler tout à l'heure.
00:16:17 Il n'a pas raison.
00:16:18 Vous n'êtes pas en train de dire qu'il a raison d'appeler à envahir les préfectures.
00:16:21 Non, ce n'est pas ce que je suis en train de dire.
00:16:22 Je suis en train de dire qu'il a raison, mais d'autres le disent aussi, que l'inflation
00:16:25 est un énorme problème en cette rentrée, dont on ne parle pas assez, qui concerne l'essence,
00:16:30 qui concerne les prix alimentaires, qui concerne aussi les logements.
00:16:34 Il y a une énorme crise du logement qui se prépare et qui est déjà présente et qui
00:16:38 va s'amplifier avec des risques économiques considérables.
00:16:41 Et qu'on a un gouvernement dont le budget est maintenant beaucoup trop serré et qu'il
00:16:46 ne peut plus ressortir des milliards et des milliards pour compenser l'inflation comme
00:16:50 il l'a fait en 2022 et 2023.
00:16:53 Donc, on est face à un énorme problème et ce n'est pas en envahissant les préfectures,
00:16:58 en créant des troubles, en ayant des manifestations qui sortent du domaine de la loi.
00:17:03 On va les régler.
00:17:04 Qu'on va régler le problème.
00:17:06 Alors, ce type d'action fait davantage penser à la France insoumise.
00:17:10 Pourtant, Jean-Luc Mélenchon l'a condamné en disant qu'il avait dépassé les limites
00:17:14 et que jamais un chef ne devrait appeler à des actions d'un tel niveau de violence.
00:17:19 David Corsero, j'ai l'impression que Jean-Luc Mélenchon condamne les actions violentes
00:17:23 qu'il arrange.
00:17:24 Alors, je suis tout à fait d'accord avec vous.
00:17:25 C'est le principe.
00:17:26 Vous savez, il y a une campagne qui doit arriver, il y a des petites tensions internes.
00:17:29 On l'a bien vu pendant Rine Rousseau qui se faisait siffler.
00:17:32 On l'a bien vu qu'il y a des petites tensions de partout.
00:17:34 Donc, c'est un peu logique à mon avis qu'il n'y a pas d'accord qui se trouve sur les
00:17:37 prochaines élections européennes encore à ce stade.
00:17:39 Donc, les petites phrases.
00:17:41 Sur la petite phrase de Fabien, je trouve que ça ne lui ressemble pas du tout.
00:17:45 Je suis d'accord avec vous.
00:17:46 Moi, je préfère entendre ses propositions que ses appels à aller envahir une préfecture.
00:17:51 Alors, à propos de Fabien Roussel, il avait un entretien aujourd'hui avec Edouard Philippe,
00:17:56 toujours à la fête de l'UMA.
00:17:57 L'échange a été perturbé par une prise de parole d'un visiteur visiblement hostile.
00:18:02 Alex, Premier ministre, on regarde la séquence et puis vous commentez juste après.
00:18:05 Edouard Philippe à Séville durant le mouvement des Gilets jaunes, il a fait couler le sang.
00:18:11 Il n'a rien à faire ici.
00:18:12 C'est un éborgnard.
00:18:13 C'est un éborgnard.
00:18:14 C'est un éborgnard.
00:18:16 Lâchez-moi, lâchez-moi, lâchez-moi.
00:18:21 Lâchez-moi, lâchez-moi, lâchez-moi.
00:18:24 Lâchez-moi, lâchez-moi, lâchez-moi.
00:18:31 Voilà, donc c'était lors de la fête de l'UMA.
00:18:34 Aujourd'hui, dimanche, une réaction après cette séquence.
00:18:37 Nathan Devers.
00:18:38 Le principe de la fête de l'UMA et d'ailleurs aussi des universités d'été, des partis
00:18:45 politiques, c'est souvent d'inviter des opposants ou des gens avec qui on n'est absolument
00:18:48 pas d'accord.
00:18:49 D'ailleurs, souvent, c'est les débats les plus intéressants.
00:18:51 C'est quand il y a un opposant et avec qui ça donne lieu à des discussions qui sont
00:18:55 très, très vives.
00:18:56 C'est le principe d'un débat.
00:18:57 C'est vrai que si on ne met que des gens qui sont d'accord autour d'une table, ce n'est
00:19:00 pas très intéressant.
00:19:01 Tout à fait.
00:19:02 Mais avec un débat, vous avez dans la salle 100 % des gens ou dans le public 100 % des
00:19:05 gens qui sont en désaccord avec l'invité, mais qui souvent vont particulièrement apprécier
00:19:10 le fait que l'invité soit venu, qu'il a été respectueux, qu'il ait débattu, que
00:19:13 ça donne lieu à des arguments intéressants.
00:19:14 Donc là, c'était manifestement pas le cas de l'individu qui a voulu empêcher cela.
00:19:19 Je voulais juste revenir sur Fabien Roussel parce qu'à mon avis, il y a un élément
00:19:22 qui est important, c'est que Fabien Roussel, stratégiquement, son grand problème, c'est
00:19:26 qu'il est l'homme de gauche apprécié par la droite et il souffre de cette image.
00:19:30 Et il me semble que c'est ce qui explique le fait qu'il ait voulu prendre la gauche,
00:19:35 prendre la France insoumise par sa propre gauche en jouant le jeu de la radicalité.
00:19:38 Vous croyez qu'il se cherche en fait ? C'est ce que vous êtes en train de nous dire.
00:19:42 C'est possible parce que c'est vrai que c'est une difficulté d'être populaire
00:19:47 auprès de gens qui vont dire que Fabien Roussel incarne une gauche dont ces gens-là ont envie
00:19:51 qu'elle existe, mais pour autant, ils n'iront jamais voter pour elle.
00:19:53 Et donc là, ça pose un problème stratégique qui est évident.
00:19:56 Philippe Liberne n'est pas d'accord ?
00:19:57 Juste une précision.
00:19:58 Non, non, c'est vrai qu'il est apprécié à droite, mais quand on regarde les codes
00:20:01 de popularité et les sondages, il est apprécié aussi beaucoup à gauche.
00:20:05 Oui, c'est vrai.
00:20:06 Apprécié, ce n'est pas le terme.
00:20:07 Et donc, il n'est pas simplement un homme de gauche apprécié par la droite.
00:20:12 Apprécié, ce n'est pas le terme.
00:20:14 Moi, ce n'est pas le terme que j'emploierais.
00:20:15 Je pense que la droite, moi, je me souviens quand on avait le Parti communiste,
00:20:20 quand j'étais dans l'hémicycle, on les respectait.
00:20:23 On n'était en aucun cas en accord, évidemment, avec ce qu'ils pouvaient dire.
00:20:29 On n'appréciait donc pas le fond, mais on respectait une cohérence politique,
00:20:35 celle du Parti communiste français, qui n'a rien à voir avec les mélenchonistes.
00:20:39 Et là, effectivement, moi, je suis très surpris de voir ce débordement sur la gauche
00:20:44 de Jean-Luc Mélenchon.
00:20:45 Et je dois le dire, un peu amusé de voir Jean-Luc Mélenchon dans un rôle nouveau,
00:20:49 celui de modérateur.
00:20:50 Ça, j'avoue que je ne m'y attendais pas.
00:20:52 C'est un rôle de très bon positionnement.
00:20:54 Il nous reste deux minutes avant l'appôt.
00:20:56 Je voudrais partager avec vous une autre séquence, toujours lors de la fête de l'Huma,
00:21:00 de Sandrine Rousseau cette fois, qui s'en prend à notre chaîne, figurez-vous.
00:21:05 La députée était interrogée par l'un de nos journalistes sur les propos,
00:21:08 vous avez suivi les propos du politologue François Gemmene,
00:21:12 qui a qualifié Marion Maréchal de "pin-up".
00:21:14 Mais au lieu de répondre à la question, elle demande à notre journaliste
00:21:17 pour quels médias est-ce qu'il travaille.
00:21:18 Regardez.
00:21:19 Bonjour Madame Rousseau, j'ai juste une question sur l'an de P2A.
00:21:22 Il y a Marion Maréchal qui s'est fait traiter de "pin-up" par un ami du GIEG.
00:21:26 Je voulais savoir si vous la souteniez en tant que féministe.
00:21:29 Voilà, on l'a traité de "pin-up".
00:21:31 Je ne parle pas de ça.
00:21:33 C'est quel média ?
00:21:34 C'est CNews.
00:21:35 CNews ?
00:21:37 CNews, arrêtez d'être d'extrême droite, on vous répondra.
00:21:39 Voilà, pour Sandrine Rousseau, CNews est donc une chaîne d'extrême droite.
00:21:45 Et pour cette raison, elle refuse de nous répondre.
00:21:48 Il me semble pourtant qu'il y a différents courants de pensée sur nos plateaux,
00:21:53 sur ce plateau notamment, cet après-midi.
00:21:56 Philippe Guibert, vous n'êtes pas d'extrême droite, je ne crois pas.
00:21:58 Non, je confirme.
00:21:59 David Corsero, il me semble que vous êtes du modem, donc vous n'êtes pas non plus d'extrême droite.
00:22:03 Vous pourriez me poser la question.
00:22:04 Je vous pose également la question.
00:22:05 Il veut se rassurer.
00:22:07 Pour ne pas poser la question à tout le monde, je vous pose aussi la question.
00:22:10 Vous avez le choix.
00:22:11 Voilà, cela va de soi.
00:22:12 Nathan Devers, je vous pose également la question.
00:22:14 Comme ça, j'ai fait le tour de la table.
00:22:16 Mais c'est intéressant parce que Sandrine Rousseau, qui essaye de chercher dans l'actualité
00:22:21 chaque micro-événement sur lequel elle peut buzzer,
00:22:25 Mais pas celui-là.
00:22:26 Pas celui-là.
00:22:27 Mais pas celui-là, justement, c'est là où ça intéresse.
00:22:28 Parce que c'est vrai que de traiter de Marion Maréchal de pin-up, c'est pas terrible quand même.
00:22:31 Vraiment pas terrible.
00:22:32 Justement, à défense de la femme, elle est là.
00:22:34 Elle est où Sandrine Rousseau à ce moment-là ?
00:22:36 Oui.
00:22:37 Donc là où elle préfère contourner le sujet en jouant sur ses news,
00:22:40 plutôt qu'en répondre à la question.
00:22:42 Exactement, Sandrine Rousseau qui remet aussi en cause la pluralité de notre chaîne
00:22:45 alors qu'on lui donne la parole.
00:22:47 Il faut quand même insister sur le fait que c'est elle qui refuse de nous répondre.
00:22:51 Nathan Devers ?
00:22:52 Elle refuse de répondre avant.
00:22:53 Avant même de savoir qu'elle est média, elle dit qu'elle ne veut pas répondre à la question.
00:22:55 Elle dit qu'elle ne veut pas répondre à la question.
00:22:57 Mais elle dit qu'elle ne répondra pas à ses news tant qu'on est une chaîne d'extrême droite.
00:23:01 C'est ce qu'elle dit à la fin.
00:23:02 Mais avant même de savoir, elle dit la question.
00:23:04 Et c'est intéressant parce que même si elle n'avait pas voulu faire un tweet pour dire qu'elle condamnait les propos,
00:23:08 ces propos-là, automatiquement, elle devrait dire que c'est condamnable.
00:23:11 On peut être totalement opposé à Marion Maréchal et à sa politique, à ses idées, etc.
00:23:15 et trouver que sa venue à Lampedusa était totalement indigne
00:23:18 et dire que le mot de pin-up était un mot, en effet, objectivement misogyne.
00:23:22 Allez, on marque une pause.
00:23:24 On revient dans un instant et on reviendra effectivement sur cette semaine sous haute tension
00:23:28 qui attend les forces de l'ordre du pays.
00:23:30 A tout de suite sur CNews pour la suite de Punchline Weekend.
00:23:33 La suite de Punchline Weekend, toujours en direct.
00:23:41 Merci de nous rejoindre.
00:23:43 On va poursuivre nos discussions, nos débats dans un instant, juste après le rappel.
00:23:46 Des principes au titre de l'actualité 17h30, c'est avec Adrien Spiteri.
00:23:51 Ursula von der Leyen et Georgia Meloni, ensemble à Lampedusa.
00:23:57 L'île italienne fait face à un afflux de migrants sans précédent cette semaine.
00:24:01 11 000 migrants ont débarqué depuis lundi.
00:24:04 La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen,
00:24:07 estime que l'immigration irrégulière a besoin d'une réponse ferme de l'Europe.
00:24:12 Marine Le Pen et Matteo Salvini affichent leur unité.
00:24:16 Les deux fils du Rassemblement national participent à la fête traditionnelle de la Ligue de Matteo Salvini en Italie.
00:24:22 Vous les voyez à l'image à Pontida.
00:24:25 Tous deux ont fait front commun au cours d'un grand meeting aujourd'hui,
00:24:29 avec en vue les élections européennes de 2024.
00:24:32 Et puis l'agence régionale de santé Grand Est active le plan blanc en Moselle.
00:24:37 L'objectif, faire face à la tension dans les hôpitaux du département,
00:24:40 conséquence d'un manque de personnel médical et soignant.
00:24:43 Ce plan blanc permet aux directeurs d'établissements de se réorganiser,
00:24:47 par exemple en déprogrammant des opérations considérées comme non-urgentes.
00:24:51 Punchline Weekend avec Nathan Devers, David Corsero, Philippe Guivert et Georges Fenech.
00:24:58 C'est une semaine sous haute tension qui attend les forces de sécurité du pays
00:25:02 avec la visite du roi Charles III, celle du pape François à Marseille
00:25:06 ou encore la Coupe du Monde de rugby qui se poursuit la semaine prochaine.
00:25:09 On va connaître un dispositif de sécurité renforcé.
00:25:13 On fait le point avec ce sujet signé Dunia Tengu.
00:25:16 Entre visites officielles et grands événements sportifs,
00:25:21 les forces de l'ordre connaîtront une mobilisation exceptionnelle.
00:25:25 Premier événement de taille, la visite d'état du roi Charles III à Paris et à Bordeaux
00:25:29 du 20 au 22 septembre prochain.
00:25:32 Le 22 septembre marquera également l'arrivée du souverain pontife à Marseille
00:25:36 pour une visite de deux jours.
00:25:38 Les forces de l'ordre devront également assurer la sécurité à l'occasion d'autres types de manifestations
00:25:44 telles que la techno-parade ou encore une mobilisation contre les violences policières,
00:25:49 toutes les deux prévues le 23 septembre.
00:25:51 Enfin, le match entre le Paris Saint-Germain et l'Olympique de Marseille
00:25:55 qui aura lieu le 24 septembre fait également craindre des possibles troubles à l'ordre public.
00:26:00 Pour faire face à ces nombreux événements, le ministère de l'Intérieur a tablé sur la mobilisation
00:26:06 de plusieurs milliers de policiers et gendarmes.
00:26:09 Dès le mercredi 20 septembre, ce sont près de 8000 policiers et gendarmes qui seront mobilisés.
00:26:14 Ils seront 10 000 jeudi, puis 12 000 vendredi et enfin 30 000 samedi.
00:26:19 Le maintien de cette très haute vigilance sécuritaire intervient également à un moment
00:26:24 où le niveau de menaces terroristes reste encore très élevé dans l'ensemble du pays.
00:26:29 Et avec nous pour en parler, j'accueille Axel Ronde, porte-parole du syndicat CFTC Police.
00:26:35 Bonjour, merci d'être en direct sur CNews.
00:26:38 Les forces de police seront donc sur tous les fronts la semaine prochaine.
00:26:42 Est-ce que vous avez reçu des consignes particulières ?
00:26:45 Écoutez, ça va effectivement monter crescendo, parce qu'il y a énormément de festivités
00:26:52 et de visites officielles dans notre pays.
00:26:55 Donc oui, on nous a demandé de la plus grande vigilance,
00:26:58 parce que comme vous avez pu le citer dans vos différents journaux,
00:27:03 il y a la menace terroriste qui pointe le bout de son nez.
00:27:07 Donc ça va encore augmenter finalement le degré de déploiement des forces de l'ordre
00:27:14 sur tous les sites sensibles.
00:27:16 Il y a deux visites officielles qui vont avoir lieu,
00:27:20 donc ça va être très compliqué à mettre en place.
00:27:23 Mais encore une fois, on va faire face, comme on fait face depuis de nombreuses années,
00:27:27 sur différents événements qu'il y a lieu dans notre pays.
00:27:30 Effectivement, nous sommes un petit peu, on va dire, mobilisés en permanence
00:27:36 sur toutes ces différentes séquences qu'il peut y avoir dans notre pays.
00:27:40 Et encore une fois, on a fait appel aux forces de l'ordre, aux forces de police et de gendarmerie.
00:27:44 Vous parliez de, on en parlait dans le sujet, de menaces terroristes.
00:27:48 C'est des menaces auxquelles on vous a sensibilisés ces derniers jours.
00:27:54 Est-ce que vous avez reçu des consignes particulières liées à de telles menaces ?
00:28:00 Écoutez, c'est des rappels, des rappels de consignes.
00:28:03 On a chaque jour des rappels de consignes, mais là, c'est sur la menace terroriste qui se précise.
00:28:07 Donc effectivement, on nous a demandé une plus grande vigilance, encore plus que d'habitude,
00:28:13 sur toutes les appels qu'on pourrait avoir, sur des appels pour des colis suspects,
00:28:20 effectivement pour des comportements étranges.
00:28:23 On sait très bien que malheureusement, ces appels sont souvent des individus un petit peu désaxés
00:28:30 qui pensent qu'on les appelle au final pour commettre des attentats
00:28:35 ou des attaques au couteau qu'on a pu voir ces dernières semaines.
00:28:39 Donc oui, on nous demande une grande, grande vigilance, que ce soit dans les gares,
00:28:45 puisqu'il va y avoir un déplacement en train.
00:28:48 Donc on va aussi regarder sur les tunnels, les ponts,
00:28:54 s'il n'y a pas effectivement des engins explosifs sur les rails, bien évidemment,
00:28:59 mais en même temps sur tous les endroits où vont se déplacer les personnalités
00:29:03 et ainsi que les supporters, parce qu'on est en pleine coupe du monde du rugby.
00:29:08 Donc il va falloir effectivement gérer à la fois la foule, gérer ses visites officielles,
00:29:14 gérer la grande messe qu'il va y avoir à Marseille.
00:29:17 Donc ça va être très, très compliqué pour les forces de l'ordre.
00:29:20 Mais bon, encore une fois, on fera face, malgré qu'on nous critique souvent
00:29:24 sur l'action qu'on peut mener.
00:29:26 Pourtant, on voit bien que la police nationale est essentielle dans notre pays.
00:29:30 Elle est essentielle pour maintenir la paix publique
00:29:33 et pour pouvoir montrer le prestige de la France à l'international.
00:29:37 Comment est-ce qu'on se prépare à sécuriser de tels événements
00:29:41 tout en restant mobilisés sur les actions du quotidien ?
00:29:44 Parce qu'il y a beau avoir la coupe du monde de rugby, la visite du roi,
00:29:48 il y a des actions quotidiennes de la police sur lesquelles il faut bien sûr rester vigilant.
00:29:53 On va mobiliser des fonctionnaires qui sont en repos, on va les rappeler.
00:29:58 On va mobiliser les fonctionnaires qui sont dans les commissariats en soutien opérationnel,
00:30:03 que ce soit le prise de plainte, les enquêtes du quotidien.
00:30:06 Ils vont être mis à contribution, on va les déployer sur certains missions.
00:30:11 Donc oui, on va encore demander beaucoup plus aux fonctionnaires de police.
00:30:15 On va faire du rappel, finalement.
00:30:18 Encore une fois, on est mobilisés sur tous les événements,
00:30:21 mais on voit bien que finalement, on n'est pas assez récompensés, j'ai envie de dire,
00:30:27 puisque finalement, on attend, soi-disant, pour les JO, on va être mobilisés à 100%.
00:30:33 Il devait y avoir une prime, pour l'instant, elle est absente, on n'en entend pas parler.
00:30:38 Donc c'est bien beau de nous mobiliser en permanence,
00:30:41 mais à un autre moment, il va falloir peut-être nous donner des contreparties,
00:30:45 et pas que, finalement, nous demander d'être opérationnels en permanence.
00:30:51 Je rappelle qu'on est une force civile, on n'est pas une force militaire,
00:30:54 nous sommes des policiers, et donc effectivement, nous attendons aussi un petit peu
00:30:59 qu'on nous remercie, qu'on a le juste engagement des forces de l'ordre dans notre pays.
00:31:06 Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas, c'est bien dommage,
00:31:11 mais bon, encore une fois, on va faire le job, parce qu'on est payé pour ça.
00:31:17 - Georges Fenech, vous avez entendu ce policier,
00:31:20 on en demande beaucoup en une seule semaine à nos policiers aujourd'hui,
00:31:24 et qui, encore une fois, semblent ne pas être récompensés à juste titre de leur mission.
00:31:33 - Oui, je voudrais saluer effectivement l'engagement de nos forces de police,
00:31:36 de gendarmerie, et rappeler, parce qu'on ne dit pas assez souvent qu'il y a eu une loi,
00:31:41 vous étiez à ce moment-là à l'Assemblée nationale, le 25 mai 2021,
00:31:45 sur le continuum de la sécurité, sécurité globale,
00:31:49 et aux côtés des forces de police nationale, gendarmerie, et aussi police municipale,
00:31:54 vous avez aussi tout le secteur de la sécurité privée, qui est là,
00:31:57 et qui est important notamment pour sécuriser les événements sportifs,
00:32:01 il ne faut pas les oublier, il y a des recrutements,
00:32:04 il y a une coopération entre le public et le privé,
00:32:07 une coordination de toutes ces forces, ça fait beaucoup de monde.
00:32:11 Non, parce que ce que je voudrais dire, c'est que je trouve par ailleurs malvenu
00:32:17 qu'il y ait pendant cette période, le 23 septembre,
00:32:20 une manifestation contre les pseudo-violences policières,
00:32:24 ils sont là pour nous protéger, et pendant ce temps-là,
00:32:26 vous avez un courant de pensée, suivez mon regard,
00:32:29 qui manifeste contre les violences policières, voyez-vous,
00:32:32 donc tout cela est très malvenu.
00:32:34 – Tout cela est très malvenu, il y a également la question de la récompense
00:32:38 dont nous parlait à l'instant Axel Ronde, Philippe Guibert,
00:32:42 les policiers, on le sait, ont été mobilisés ces derniers mois,
00:32:48 avant les vacances, avec les émeutes fin juin, début juillet,
00:32:53 ce policier nous dit qu'on leur avait promis une prime,
00:32:56 mais finalement, pour le moment, il ne voit rien arriver.
00:32:59 – Oui, je sais en tout cas qu'au ministère de l'Intérieur,
00:33:03 les syndicats de policiers ont une certaine puissance,
00:33:06 et qu'ils sont rarement malentendus,
00:33:09 donc je ne connais pas le détail exactement des primes qui ont été versées,
00:33:14 mais enfin, le gouvernement et le ministre de l'Intérieur,
00:33:17 et les ministres de l'Intérieur successifs,
00:33:19 n'ont jamais tellement lésiné sur les primes données aux policiers.
00:33:24 Je constate effectivement qu'ils sont extrêmement mobilisés,
00:33:28 c'est tout à fait juste, en même temps ça fait partie du prestige de la France,
00:33:32 de pouvoir accueillir le monarque britannique,
00:33:35 qu'on n'avait pas pu accueillir en pleine période de manif des retraites,
00:33:39 et le pape, puisqu'il nous fait un chef de l'église anglicane,
00:33:42 et le chef de l'église catholique en même temps sur le territoire,
00:33:45 donc je trouve que c'est bien pour la France, et c'est très bien comme ça.
00:33:50 Je ne suis pas trop inquiet, mais peut-être que je me trompe,
00:33:53 j'espère ne pas me tromper,
00:33:55 je ne suis pas trop inquiet sur les événements sportifs.
00:33:58 La coupe du monde de rugby, pour l'instant,
00:34:00 se déroule dans de très bonnes conditions à ma connaissance.
00:34:03 Quant aux classicaux Olympique de Paris,
00:34:08 bon, on a l'habitude, il peut y avoir des débordements, effectivement,
00:34:12 mais on a une certaine habitude.
00:34:14 Donc la France doit être en capacité d'accueillir deux chefs d'État,
00:34:20 qui sont en même temps chefs d'église,
00:34:22 et d'avoir des manifestations qui, à priori,
00:34:26 ne sont pas les plus susceptibles d'entraîner des troubles.
00:34:30 Après, je peux me tromper.
00:34:31 - Oui, mais après, il y a le prestige,
00:34:33 il y a des événements qui s'enchaînent, bien sûr,
00:34:35 mais après, les effectifs ne sont pas extensibles non plus.
00:34:37 - Non, non, bien sûr qu'ils ne sont pas extensibles,
00:34:39 et que les policiers soient sollicités.
00:34:41 Après, peut-être faudra-t-il un jour,
00:34:43 je me lance sur un sujet extrêmement délicat et tabou,
00:34:48 parler de la durée de travail des policiers.
00:34:51 De ce point de vue-là, je vais critiquer mon propre camp,
00:34:55 les 35 heures dans la fonction publique n'ont pas été,
00:34:59 me semble-t-il, la plus grande réussite de la gauche au pouvoir,
00:35:03 et que ça a des conséquences aussi sur le temps de travail
00:35:07 des différentes catégories de fonctionnaires.
00:35:09 Et donc, ça veut dire aussi que quand on sollicite beaucoup des policiers,
00:35:12 il faut payer des heures supplémentaires, etc., qui sont lourdes.
00:35:16 Donc peut-être que c'est un point, un jour,
00:35:19 sur lequel il faudra revenir.
00:35:21 - David Corsero ?
00:35:23 - Écoutez, moi je pense qu'il faut faire confiance aux hommes
00:35:25 qui nous protègent tous les jours, ça c'est un point important.
00:35:27 Ils ont l'habitude des grands événements,
00:35:29 mais on parle des hommes, il y a aussi tous ceux qui sont derrière,
00:35:31 qui préparent l'arrivée de ces grands événements.
00:35:33 Accueillir le prince Charles, accueillir le pape,
00:35:37 - Le roi Charles. - Le roi Charles, c'est automatiquement
00:35:39 des grands événements qui ont été préparés en amont.
00:35:42 Moi, je fais confiance à ceux qui nous protègent.
00:35:44 Je l'ai dit, je salue ventièrement,
00:35:47 parce que je pense que sans eux, aujourd'hui,
00:35:49 c'est ceux qui nous sécurisent le plus.
00:35:51 Donc je pense qu'il faut leur faire confiance au quotidien
00:35:53 et dans ces grands événements-là, encore plus.
00:35:55 - Un dernier mot, Nathan Devers, sur ce sujet ?
00:35:57 - Oui, c'est vrai, il ne faudrait pas donner l'impression
00:35:59 que dans des événements comme ça, les seuls policiers sont mobilisés.
00:36:01 Vous avez de la logistique, vous avez de l'entretien,
00:36:05 vous avez ensuite pouvoir nettoyer les rues,
00:36:09 organiser la chose, etc.
00:36:11 Et donc ce n'est pas que les policiers.
00:36:13 Et puis globalement, ce qu'on peut dire, c'est qu'aujourd'hui,
00:36:15 on voit dans toutes les professions qui sont relatives
00:36:17 à la fonction publique, à l'intérêt général,
00:36:21 évidemment, que les conditions de travail ne sont pas optimales,
00:36:24 aussi bien sur le plan matériel que sur le plan, je dirais,
00:36:27 d'organisation du travail et parfois sur le plan psychologique.
00:36:30 Et que vous avez en effet ce qu'on appelle ce mot un peu,
00:36:33 cette expression un peu facile de crise des vocations.
00:36:35 Mais en tout cas, vous avez de moins en moins de gens
00:36:37 qui ont envie de s'engager dans ces métiers.
00:36:39 Et on comprend pourquoi, parce que ce sont des métiers
00:36:41 de plus en plus difficiles, globalement de moins en moins
00:36:43 de gens qui sont globalement rémunérés.
00:36:45 Dans l'enseignement, par exemple, il y a une augmentation,
00:36:47 mais qui est minuscule par rapport au pouvoir d'achat.
00:36:49 Et puis surtout, des métiers qui sont dévalués
00:36:51 dans la perception globale.
00:36:53 Et ce n'est pas seulement le métier de la police,
00:36:55 c'est tous les métiers qui sont dans le service public en général.
00:36:57 Donc en effet, il faut soutenir cette vision-là
00:36:59 du service public, incluant la police,
00:37:01 mais pas avoir uniquement, je dirais,
00:37:03 le zoom sur les métiers relatifs à la sécurité.
00:37:06 - À la sécurité, bien sûr, mais nous étions en ligne
00:37:08 avec un policier. - Oui, bien sûr.
00:37:10 - Peut-être rajouter d'un mot,
00:37:12 mais je vais évoquer rapidement la menace terroriste
00:37:14 qui réapparaît avec un message
00:37:18 authentifié d'Al-Qaïda, par leur organe officiel.
00:37:22 Je pense que ça fait suite à l'affaire de la Baïa à nouveau
00:37:26 qui a mis ces gens-là un petit peu à cran.
00:37:29 En Suède, on le sait, c'est parce qu'il y a eu
00:37:31 des autodafés, notamment de Coran.
00:37:33 Donc on est ciblé. On est ciblé.
00:37:35 La menace, tous les services de renseignement le disent,
00:37:38 elle est élevée. Al-Qaïda reconstitue ses forces.
00:37:41 On le sait sur certains terrains extérieurs.
00:37:43 On sait aussi que nos forces Barkhane
00:37:45 ne sont plus ce qu'elles étaient.
00:37:47 Donc c'est une menace aussi qui va mobiliser, bien sûr,
00:37:50 une présence importante, notamment de la force sentinelle
00:37:53 sur les lieux sensibles.
00:37:54 - Et on va saluer effectivement les forces de l'or,
00:37:57 mobilisées, prêtes à faire face à toutes les situations
00:38:00 et malgré, on le disait, malgré la fatigue également.
00:38:03 Merci beaucoup à Axel Ronde d'avoir été avec nous,
00:38:05 porte-parole du syndicat CFTC/Police.
00:38:08 Un tout autre sujet à présent.
00:38:10 Philippe Guibert, vous souhaitiez qu'on parle d'inflation
00:38:12 tout à l'heure ? - Oui.
00:38:13 - Je vous ai écouté. On va parler d'inflation.
00:38:15 - Merci.
00:38:16 - On va parler surtout des prix des carburants.
00:38:18 Vous savez, Elisabeth Borne autorise la vente
00:38:21 à perte de carburant. Elle était, pour rappel,
00:38:23 interdite depuis 1963 dans notre pays.
00:38:26 La première ministre veut permettre aux distributeurs
00:38:28 de baisser davantage les prix pour obtenir, je cite,
00:38:31 des résultats tangibles pour les Français
00:38:33 sans pour autant subventionner le carburant.
00:38:36 On va en parler avec Francis Pouce,
00:38:38 qui est président national de la branche
00:38:40 Distributeur Carburant au sein du syndicat Mobilianz.
00:38:44 Bonjour, M. Pouce. Merci d'être avec nous
00:38:47 ce dimanche sur CNews.
00:38:49 Permettre aux distributeurs de vendre
00:38:51 le carburant à perte, est-ce une bonne chose,
00:38:54 selon vous ?
00:38:56 - Ça dépend de la taille du distributeur.
00:38:58 C'est-à-dire qu'on a bien compris que la cible,
00:39:01 c'était les grandes surfaces qui réclamaient d'ailleurs
00:39:05 le fait de pouvoir vendre à perte,
00:39:08 puisqu'elles sont aujourd'hui contraintes à des faibles marges,
00:39:12 parce que c'est un produit d'appel, 2 à 3 centimes.
00:39:14 Donc peut-être elles veulent se battre
00:39:16 avec un autre opérateur national.
00:39:18 Toujours est-il qu'avec cette mesure,
00:39:20 on va laisser sur le bord de la route
00:39:23 une vingtaine de pourcents des stations françaises
00:39:26 qui sont dépendantes de distributeurs
00:39:30 et pas de pétroliers.
00:39:32 Ces distributeurs et encore moins les stations
00:39:35 ne vont pouvoir se permettre de faire de la vente à perte.
00:39:37 Déjà qu'on ne peut pas se permettre de la vente à prix coûtant,
00:39:40 puisque notre marge de leur appel est de 1 à 2 centimes,
00:39:43 c'est une mesure qui risque d'handicaper
00:39:46 beaucoup de stations en service en France.
00:39:48 - De faire ça peut-être un temps, une année par exemple,
00:39:51 est-ce que ça pourrait être une solution
00:39:53 pour le portefeuille des Français ?
00:39:55 - Une année, c'est simple.
00:39:57 Je vous annonce que dans un an,
00:39:59 vous avez 2000 stations en service en moins
00:40:01 et c'est aussi simple que ça.
00:40:03 - Comment baisser les prix finalement ?
00:40:05 Quelle est la solution aujourd'hui ?
00:40:07 - Celui qui encaisse le plus sur le prix du carburant aujourd'hui,
00:40:11 c'est l'État.
00:40:13 À peu près 1 euro sur 1 litre de sanflon,
00:40:15 1 euro 10 sur 1 litre de sanflon,
00:40:17 1 euro sur 1 litre de gazole, environ.
00:40:19 Ensuite, il y a effectivement le problème du pari de pétrole,
00:40:23 mais que malheureusement, on pourra difficilement régler tout seul,
00:40:26 sauf à décréter internationalement
00:40:28 que les matières premières essentielles ne doivent plus jouer en bourse.
00:40:33 C'est un vœu pieux.
00:40:35 Après, il y a une autre solution,
00:40:37 c'est de retourner à l'encadrement des prix
00:40:40 comme on les a connus jusque dans les années 80,
00:40:43 où le prix était fixé par le gouvernement.
00:40:45 Évidemment, ça devait évoluer selon le cours du pari,
00:40:48 mais ce sont des prix uniformes et peut-être plus acceptables.
00:40:52 - Philippe Guybert, la solution ?
00:40:54 - Oui, je pense.
00:40:55 - On parle de l'État qui empoche une grosse part des revenus des carburants
00:41:02 et qui refuse désormais de subventionner à nouveau le carburant.
00:41:06 - Oui, mais il ne faut pas qu'on soit tous schizophrènes.
00:41:10 On se plaint beaucoup de nos impôts trop importants
00:41:13 et en même temps, on a des déficits et des dates
00:41:16 qui se sont beaucoup envolées ces dernières années.
00:41:19 Je trouve que l'exécutif ne sait pas l'expliquer.
00:41:22 Mais il y a un moment où on ne peut pas continuer
00:41:25 de compenser par l'État, par l'argent public,
00:41:28 les questions de pouvoir d'achat.
00:41:30 On peut le faire de temps en temps en urgence, ponctuellement,
00:41:34 mais on ne peut pas le faire de façon structurelle et permanente.
00:41:37 Les finances de l'État ne peuvent plus se le permettre
00:41:40 et on a des tas de sujets.
00:41:42 On vient de parler des salaires ou des revenus des fonctionnaires,
00:41:46 des grands services publics qui sont cientiels au pays.
00:41:49 Il n'y a pas d'argent magique.
00:41:51 Il faut qu'en France, on arrête de penser qu'il y a de l'argent magique.
00:41:54 Donc, effectivement, on pourrait baisser les taxes sur l'alcool,
00:41:58 sur l'essence, je ne sais pas pourquoi...
00:42:01 - À l'absuce pour remonter les taxes sur l'alcool.
00:42:04 - Un peu douteux.
00:42:06 Mais on pourrait baisser les taxes sur l'essence ou la TVA.
00:42:09 Mais le manque à gagner pour l'État serait considérable.
00:42:12 On a déjà un déficit et le gouvernement actuel
00:42:15 a beaucoup de mal à boucler le budget et à le présenter
00:42:18 dans les clous de ce qu'il devrait être par rapport à nos engagements européens.
00:42:21 Après, on peut dire qu'on ne prend plus de logements européens,
00:42:24 mais ça n'a pas beaucoup de sens sur la durée.
00:42:27 La réalité, c'est que je partage complètement le point de vue de l'intervenant,
00:42:31 c'est qu'il faudra en venir à des modalités de blocage des prix
00:42:35 ou de contrôle des prix, parce que je suis aussi,
00:42:38 comme lui, extrêmement sceptique sur des mesures de vente à perte,
00:42:41 dont il a très bien expliqué les conséquences que ça pouvait avoir
00:42:45 pour 20% des pompes à essence.
00:42:48 C'est un avantage donné aux grandes structures,
00:42:51 aux grandes surfaces, que je trouve qui me met mal à l'aise.
00:42:54 L'État a-t-il une part de responsabilité
00:42:57 sur la hausse des prix des carburants
00:43:00 et sur l'inflation d'une manière générale ?
00:43:03 C'est une question soulevée ce matin par Nicolas Dupont-Aignan,
00:43:06 qui était l'invité du grand rendez-vous CNews Europe 1 Les Echos.
00:43:09 On l'écoute.
00:43:10 L'État profite de l'inflation pour éponger ses dettes,
00:43:14 réduire son déficit, mais comme il dépense malheureusement plus,
00:43:18 ça ne s'arrange pas, c'est une autre affaire.
00:43:21 Ce qui est insupportable aujourd'hui, pour moi en tout cas,
00:43:25 c'est qu'on ait une cote d'alerte.
00:43:28 Un tiers des Français se privent de nourriture. Un tiers.
00:43:31 Vous avez 10 millions de pauvres qui ne peuvent plus vivre.
00:43:35 On voit des étudiants qui sont au bord du suicide.
00:43:40 Je crois que le pouvoir est totalement inconscient, vit hors sol.
00:43:46 Nathan Devers, l'État a-t-il une part de responsabilité sur l'inflation ?
00:43:51 Je ne suis pas économiste et pour répondre à cette question comme ça,
00:43:55 il faudrait des compétences que je n'ai pas.
00:43:57 Mais j'aimerais juste noter deux choses sur l'inflation.
00:44:00 La première, c'est que quand on fait la généalogie de cette inflation,
00:44:03 on a tendance, dans le récit qui en est fait,
00:44:05 à la faire remonter à la guerre en Ukraine.
00:44:07 Évidemment que la guerre en Ukraine a joué un rôle important
00:44:10 dans l'augmentation de cette inflation.
00:44:12 Évidemment aussi qu'une inflation dépend de circonstances
00:44:15 qui ne sont pas le fruit de la volonté politique.
00:44:18 Il suffit d'un drame géopolitique, d'un changement de conjoncture internationale
00:44:21 et ça peut avoir des conséquences sur l'inflation.
00:44:23 Mais en l'occurrence, l'inflation que nous vivons,
00:44:26 elle a commencé, on s'en souvient, au moment de la reprise économique du coronavirus.
00:44:30 Et elle était due à cela.
00:44:31 C'était une inflation qui touchait les biens de première nécessité,
00:44:35 les denrées alimentaires, même les choses les plus élémentaires
00:44:37 qu'on achète au supermarché,
00:44:39 qui touchait un petit peu l'énergie aussi, si ma mémoire est bonne.
00:44:41 Bref, c'est-à-dire une inflation qui était déjà diffuse.
00:44:44 Et là, il y a une question à poser quand même,
00:44:46 sur la politique sanitaire qui aura été menée par le gouvernement en France
00:44:50 et par la quasi-totalité des gouvernements à l'échelle de la planète
00:44:52 pendant le coronavirus,
00:44:54 c'est-à-dire politique de blocage économique,
00:44:57 conduisant à une reprise qui a été déchaînée.
00:45:00 Politique aussi, ça c'est au niveau français,
00:45:02 mais cette idée que le quoi qu'il en coûte,
00:45:05 c'était justifié par la solidarité,
00:45:07 et évidemment qu'il fallait être dans la solidarité,
00:45:09 mais en l'occurrence, ça a été un argent très important utilisé par l'État,
00:45:13 non pas pour investir, c'est-à-dire pour créer de la richesse,
00:45:16 mais pour compenser un blocage économique qui avait été décidé politiquement.
00:45:20 Donc ça, à mon avis, c'est quelque chose qu'il faut questionner,
00:45:22 d'autant juste que Philippe, et je finis là-dessus,
00:45:23 avait raison de dire que l'argent de l'État n'est pas magique.
00:45:25 Mais justement, parce qu'il n'est pas magique,
00:45:27 qu'on peut questionner cet argent "qui a été utilisé de manière magique"
00:45:30 depuis deux ans, et qui aujourd'hui manque quand il s'agit de choses
00:45:32 qui pourraient être utilisées à meilleure édition.
00:45:34 Alors David Corsero, on a 30 secondes si vous voulez un mot.
00:45:37 Je veux juste corriger ce qu'on vient de dire dans le cadre du Covid,
00:45:40 il y a l'argent qui a été pour aider les Français,
00:45:43 mais derrière, il y a la deuxième action du gouvernement,
00:45:45 qui est le plan de relance, qui a donné énormément d'argent
00:45:48 pour qu'on puisse investir.
00:45:49 Donc voilà, la vraie question qu'il faut se poser systématiquement,
00:45:52 c'est que dès qu'il se passe quelque chose,
00:45:54 on appelle l'État au secours.
00:45:56 Aujourd'hui, nos finances publiques ne nous permettent plus
00:45:58 de venir au secours de toutes les situations.
00:46:00 Et ça, c'est la vraie complexité.
00:46:02 Le pouvoir d'achat aujourd'hui est un vrai problème,
00:46:04 et il faut trouver des solutions pour aider les Français.
00:46:06 La pause en revient dans un instant pour la deuxième heure
00:46:10 de Punchline Weekend, et nous reviendrons sur ce drame
00:46:12 au début du mois.
00:46:13 Un adolescent de 15 ans, victime de harcèlement scolaire,
00:46:16 s'est donné la mort à Poissy aujourd'hui.
00:46:18 Sa maman s'exprime dans les colonnes du JDD.
00:46:21 Restez avec nous pour la suite de Punchline Weekend,
00:46:23 toujours en direct sur C News.
00:46:26 Bonsoir à tous et bienvenue sur C News
00:46:28 dans cette deuxième heure de Punchline Weekend.
00:46:31 Il est quasiment 18h.
00:46:32 Nous reviendrons ce soir sur ce drame au début du mois.
00:46:35 Un adolescent de 15 ans, victime de harcèlement scolaire,
00:46:38 s'est donné la mort à Poissy aujourd'hui.
00:46:40 Sa maman s'exprime dans les colonnes du JDD.
00:46:42 Elle dénonce la réponse du rectorat de Versailles
00:46:45 qui, avant la mort de son fils, lui avait reproché
00:46:48 dans un courrier son attitude.
00:46:50 Situation critique à Lampedusa.
00:46:52 Plus de 10 000 personnes ont été blessées
00:46:54 par la crise sanitaire.
00:46:55 Plusieurs habitants et touristes ont manifesté hier
00:46:57 pour exiger des solutions.
00:46:59 Ils n'en peuvent plus et se sentent abandonnés.
00:47:01 Alors que plus de 10 000 migrants sont arrivés sur l'île
00:47:03 la semaine dernière.
00:47:05 Nous retrouverons sur place nos envoyés spéciaux
00:47:07 Vincent Fandèj et Charles Bagé.
00:47:09 Et puis la crise migratoire en Italie également
00:47:12 qui inquiète en France, notamment dans les Alpes-Maritimes.
00:47:15 Le département est souvent un passage obligé
00:47:18 pour ces migrants qui souhaitent bien souvent
00:47:21 rejoindre le Royaume-Uni.
00:47:23 Dans un instant avec la vallée de la Roya,
00:47:26 autrefois considérée comme la vallée d'accueil des migrants.
00:47:29 On développe donc tous ces sujets dans un instant
00:47:31 avec mes invités.
00:47:32 Mais d'abord, les titres de l'actualité de ce dimanche.
00:47:34 C'est avec Adrien Spiteri.
00:47:36 33 départements placés en vigilance orange
00:47:42 pour des risques d'orage.
00:47:43 Les Pyrénées-Atlantiques, les Yvelines, le Tarn-et-Garonne
00:47:46 sont notamment concernés.
00:47:48 Météo France prévoit de fortes pluies, de la grêle
00:47:51 et des rafales de vent de l'ouest du pays au sud-ouest.
00:47:54 La dégradation orageuse a député au cours de l'après-midi
00:47:58 par les côtes aquitaines.
00:48:00 C'est un coup dur pour Olivier Rostin.
00:48:02 À dix jours de son défilé, à l'approche de la Fashion Week,
00:48:05 le directeur de la maison de couture Balmain
00:48:07 annonce le vol de sa collection.
00:48:09 Le couturier français s'est exprimé sur le sujet
00:48:11 sur le réseau social Instagram.
00:48:13 Le chauffeur qui transportait une cinquantaine de pièces
00:48:16 a été attaqué entre l'aéroport et le siège de la maison
00:48:19 à Paris la nuit dernière.
00:48:21 Et puis, dispositif de sécurité renforcé à Marseille.
00:48:24 Cette semaine, 5000 policiers et 1000 agents
00:48:27 sont mobilisés pour la venue du Pape.
00:48:29 Le souverain Pontifex est attendu les 22 et 23 septembre
00:48:33 à Marseille pour les rencontres méditerranéennes.
00:48:35 57 000 personnes sont attendues dans le stade Vélodrome
00:48:39 pour assister à la messe du Pape François.
00:48:42 Événement évidemment à suivre sur CNews samedi prochain.
00:48:45 Émission spéciale présentée par Aymeric Pourbet.
00:48:49 - Merci beaucoup Adrien Spiteri.
00:48:52 On vous retrouve dans une demi-heure pour un nouveau point
00:48:54 sur l'actualité.
00:48:55 Punchline Weekend ce dimanche avec Nathan Devers,
00:48:58 David Corsero, Philippe Guibert et Georges Fenech.
00:49:01 On va revenir évidemment sur ce drame.
00:49:04 Gabriel Attal annonce un audit auprès des rectorats.
00:49:07 Le ministre de l'Education nationale a réagi au suicide
00:49:10 d'un adolescent à Poissy au début du mois.
00:49:12 Il pointe du doigt une lettre du rectorat de Versailles
00:49:15 adressée aux parents.
00:49:16 La maman est en interview aujourd'hui dans le JDD.
00:49:19 Retour sur ce drame avec ce sujet de Corentin Brilhaud.
00:49:22 - Le 18 avril dernier, les parents de Nicolas
00:49:27 s'adressaient au proviseur du lycée un peu plus d'un mois
00:49:30 après leur dernier entretien.
00:49:32 Pour préciser que la situation de leur fils harcelé
00:49:34 dans son lycée ne s'améliorait pas.
00:49:36 Inquiets pour la santé de leur fils,
00:49:38 les parents indiquent qu'une procédure judiciaire
00:49:41 n'a pas été entamée face à l'inaction du lycée.
00:49:43 - Il est incompréhensible que vous puissiez laisser
00:49:46 un adolescent subir une telle violence verbale
00:49:48 et psychologique dans votre établissement
00:49:50 sans réagir d'une quelconque manière.
00:49:52 Aussi, allons-nous déposer plainte et vous considérer
00:49:55 comme responsable si une catastrophe
00:49:57 devait arriver à notre fils ?
00:49:59 Un peu plus de deux mois plus tard, le 4 mai 2023,
00:50:02 le rectorat de Versailles adresse une réponse aux parents
00:50:05 et dénonce le ton agressif de ces derniers
00:50:08 envers l'établissement scolaire.
00:50:09 - Les propos que vous avez tenus et le comportement
00:50:12 que vous avez eus envers des personnels
00:50:14 de l'éducation nationale sont inacceptables.
00:50:16 Je les réprouve de la façon la plus vive.
00:50:19 Le rectorat rappelle un article du code pénal
00:50:22 et qu'il pourrait être puni de 5 ans d'emprisonnement
00:50:24 et de 45 000 euros d'amende.
00:50:26 Et qu'une plainte envers les parents
00:50:28 pourrait être envisagée.
00:50:29 - Aussi, dans l'intérêt de votre enfant
00:50:31 et par souci d'exemplarité à son égard,
00:50:33 je vous enjoins d'adopter désormais
00:50:35 une attitude constructive et respectueuse
00:50:37 envers les autres membres de la communauté éducative.
00:50:40 - Après la révélation de ces courriers,
00:50:42 la réaction du ministre de l'Éducation nationale,
00:50:45 Gabriel Attal, était très attendue.
00:50:47 - Ce courrier est une honte.
00:50:50 Une honte.
00:50:52 Je le dis.
00:50:53 Cette enquête qui permettra d'établir
00:50:55 la manière dont les faits se sont déroulés
00:50:57 et les différentes responsabilités,
00:50:59 j'en prendrai connaissance avec une attention absolue
00:51:02 et surtout j'en tirerai toutes les conclusions,
00:51:05 y compris en matière de sanctions.
00:51:07 - Nicolas s'est suicidé le 5 septembre dernier,
00:51:10 à l'âge de 15 ans.
00:51:12 - On a une réaction du rectorat de Versailles
00:51:17 qui ne peut que choquer aujourd'hui
00:51:19 après la mort de ce garçon.
00:51:21 Et cette audite, cette enquête commandée
00:51:23 par le ministre de l'Éducation nationale,
00:51:25 Gabriel Attal, d'abord,
00:51:26 est-ce que ça peut servir à quelque chose ?
00:51:28 - Il ne faut plus jamais revoir ce genre d'attitude.
00:51:32 Parce qu'au fond, qu'est-ce qu'elle a fait,
00:51:34 cette famille ?
00:51:35 Elle n'a fait que dire aux responsables du rectorat
00:51:38 "Venez-nous en aide".
00:51:40 Et si vous ne le faites pas,
00:51:42 vous pourriez être tenus responsables
00:51:44 devant la justice que nous saisirons.
00:51:45 Ce n'est pas une menace physique, ça.
00:51:47 Ça ne tombe pas sous le coup de la loi pénale.
00:51:49 - Un appel à l'aide, effectivement.
00:51:50 - C'est un appel au secours.
00:51:52 Et voilà que le rectorat répond,
00:51:53 si vous continuez, c'est à nous
00:51:55 qu'allons déposer plainte contre vous.
00:51:57 C'est complètement à côté de la planque
00:51:59 et quand on connaît malheureusement l'issue tragique,
00:52:02 c'est honteux, comme a dit effectivement le ministre.
00:52:05 Et ça appelle une réaction très vive.
00:52:07 Je pense qu'un audit, effectivement, est bienvenu
00:52:09 pour savoir comment on traite ces signalements au rectorat.
00:52:12 - David Corsero, comment est-ce que
00:52:15 de telles réactions aujourd'hui,
00:52:17 d'une institution comme le rectorat de Versailles,
00:52:20 peut encore avoir lieu ?
00:52:22 On parle régulièrement de harcèlement scolaire
00:52:25 aujourd'hui, que ce soit dans les médias,
00:52:27 que ce soit auprès de nos dirigeants.
00:52:29 On sait qu'Emmanuel Macron, on avait fait
00:52:32 un de ses chevals de bataille
00:52:35 lors de sa dernière campagne électorale.
00:52:37 Brigitte Macron est très mobilisée sur le sujet.
00:52:39 Comment est-ce que ça peut encore exister ?
00:52:41 - Ecoutez, ça montre bien qu'il y a un décalage
00:52:43 entre certaines administrations et la vraie vie.
00:52:45 Je pense que la réponse qui a été fournie,
00:52:46 elle n'est pas acceptable et pas entendable.
00:52:48 Après, on a vu un premier geste qui a fait
00:52:50 qu'aujourd'hui, un élève qui harcèle
00:52:52 n'est plus changé d'établissement.
00:52:54 C'est le harceleur qui reste et l'autre qui s'en va.
00:52:57 Ça, c'est un premier pas.
00:52:59 Mais il n'y a pas assez de mesures.
00:53:01 Il faut aller plus loin.
00:53:02 Il faut des sanctions contre celui qui a harcélé.
00:53:04 Et il y a aussi quelque chose qui est important,
00:53:05 c'est que l'élève qui se fait harceler,
00:53:07 il était harcelé avant dans le lycée
00:53:09 ou dans le collège où il est,
00:53:10 il est aussi harcelé à la maison,
00:53:11 à travers les réseaux sociaux.
00:53:12 Donc, c'est deux points qui sont importants.
00:53:15 Il y a la partie dans l'égalisablement collège-privé
00:53:18 et il y a la partie à la maison.
00:53:20 C'est que celui qui se fait harceler,
00:53:21 il se fait harceler 24 heures sur 24.
00:53:22 Et ça, c'est un point sur lequel il va falloir
00:53:24 que le ministre de l'Éducation nationale
00:53:26 prenne des mesures dans les établissements.
00:53:28 Et de l'autre côté, il va falloir légiférer
00:53:30 pour protéger aussi les élèves à la maison.
00:53:32 À la maison, c'est la question aussi des réseaux sociaux.
00:53:34 Exactement.
00:53:35 Le délit existe.
00:53:36 Oui, le délit existe.
00:53:37 Mais il n'est pas assez mis en application.
00:53:39 Ah oui, c'est ça le vrai problème.
00:53:40 C'est ça le problème de l'éducation.
00:53:41 Mais légiférer, on l'a en fait récemment.
00:53:43 Le délit existe, c'est genre, je m'en souviens,
00:53:44 dès que ça concerne les réseaux sociaux,
00:53:46 on connaît les difficultés aussi.
00:53:47 Oui, mais le délit de harcèlement par réseaux sociaux,
00:53:49 justement, existe.
00:53:50 Il est réprimé.
00:53:51 Mais vous avez raison, il faut l'appliquer.
00:53:52 Je trouve qu'il est difficile à appliquer systématiquement.
00:53:54 Il faut l'appliquer.
00:53:55 Il faut que le compte…
00:53:56 On va en parler avec Nicole Saccajou,
00:53:58 qui est avec nous, présidente de l'association Parle.
00:54:00 Je t'écoute.
00:54:01 Bonjour, merci d'être en direct avec nous ce soir
00:54:03 sur CNews après les révélations de cette maman
00:54:06 au sujet de ce drame, le suicide de son fils
00:54:10 et de cette réponse du rectorat
00:54:13 qui nous scandalise aujourd'hui sur ce plateau.
00:54:17 Une réponse donnée par le rectorat
00:54:19 après que la maman ait tout simplement
00:54:21 averti du harcèlement que subissait son fils.
00:54:24 Oui, bonjour.
00:54:28 Oui, malheureusement, moi je suis aussi choquée.
00:54:35 Oui, c'est un choc quand on voit ça.
00:54:37 Ce que je peux dire, c'est que cette sorte d'intimidation
00:54:44 par rapport à la victime et aux parents,
00:54:46 on la rencontre beaucoup plus tôt,
00:54:48 pas au même niveau.
00:54:50 Quand les victimes parlent de ce qu'elles vivent
00:54:55 et rien ne se fait, les parents,
00:54:59 ils commencent aussi à signaler,
00:55:01 à faire des lettres vers la direction et tout.
00:55:04 Et à un moment donné, les réponses qu'ils ont,
00:55:07 c'est un peu, vous savez, votre enfant aussi,
00:55:10 il est un peu agressif, donc c'est lui aussi.
00:55:14 Donc vous voyez, cette sorte d'intimidation,
00:55:16 ça commence un peu plus tôt,
00:55:18 en mettant les choses sur la victime,
00:55:20 en mettant les choses sur la famille aussi.
00:55:24 Ce qui fait que les familles nous appellent en disant
00:55:28 qu'est-ce qu'on va faire, on a peur, c'est notre enfant aussi.
00:55:31 Ce qu'il faut connaître, c'est que la psychologie de l'enfant,
00:55:36 donc quand un enfant est en souffrance,
00:55:38 il exprime sa souffrance à travers son comportement.
00:55:42 Et si l'enfant victime, il devient un peu, disons, agressif,
00:55:48 il a un comportement, parce que c'est un signal,
00:55:51 il demande de l'aide en fait,
00:55:54 il ne faut pas mettre ça sur l'enfant.
00:55:57 Donc cette lettre, oui, c'est comme le ministre,
00:56:02 il dit c'est la honte, c'est la honte,
00:56:05 mais en même temps, on voit aussi d'autres manières de faire,
00:56:09 on envoie l'assistance sociale chez la famille de la victime aussi,
00:56:14 pour inquiéter parce que le problème se trouve dans la famille.
00:56:17 Donc on voit cette difficulté de prendre au sérieux
00:56:21 ce que la victime et la famille signalent.
00:56:26 Donc nous, les associations, on se confronte beaucoup avec ça aussi.
00:56:30 Le risque, c'est quoi finalement aujourd'hui ?
00:56:33 C'est que d'autres parents d'enfants qui subiraient de telles choses,
00:56:38 n'aient pas envie finalement de le signaler,
00:56:43 ou se disent, voilà la réponse de ce rectorat,
00:56:46 peut-être qu'il faut agir différemment.
00:56:49 Le risque, c'est ça finalement.
00:56:51 Le risque, c'est que nous, les associations et les enseignants,
00:56:55 parce qu'on ne doit pas mettre tout le monde dans le même bol,
00:57:00 c'est que nous, on encourage beaucoup les enfants,
00:57:03 parlez-en, dites ce que vous vivez.
00:57:06 On encourage aussi les parents, allez-y, écrivez des lettres.
00:57:09 Par de tels comportements, les familles sont vraiment en souffrance.
00:57:14 Ils nous disent, mais vous vous rendez compte,
00:57:16 on a très très peur, si ça retourne contre nous, qu'est-ce qu'on va faire ?
00:57:20 Donc le risque, c'est le silence en fait.
00:57:27 C'est le silence parce qu'en tant qu'enfant, déjà je suis en souffrance.
00:57:31 Quand je vois la souffrance de mon enfant, je suis désespérée,
00:57:34 je ne sais pas quoi faire, personne ne m'aide,
00:57:36 personne ne répond à mes e-mails, à mes lettres et tout.
00:57:40 Là, quand j'arrive et quand j'ai une telle réponse,
00:57:44 c'est le silence total parce que vous vous rendez compte
00:57:47 que quand on voit déjà cinq années de prison,
00:57:51 comment elle était menacée, ça ne donne pas trop envie.
00:57:56 Une autre chose, une sorte de menace ou d'intimidation auprès des parents,
00:58:02 c'est que nous on voit beaucoup dans notre association,
00:58:06 c'est quand les parents obtiennent de la part d'un médecin
00:58:11 un ITT de trois semaines pour leur enfant,
00:58:14 parce que pour l'enfant, ce n'est juste pas possible de mettre ses pieds dans l'école.
00:58:20 Vite après, ils ont une lettre d'information et un peu de menace,
00:58:28 la scolarité est obligatoire, il faut que vous envoyez votre enfant à l'école,
00:58:33 sinon d'après l'article X, loi Y, vous serez pénalisé ou puni pénalement.
00:58:40 Là aussi, on voit beaucoup de peur et les pauvres parents disent
00:58:44 « mais comment est-ce que je peux attacher mon enfant pour l'obliger à aller dans l'école ? »
00:58:48 Donc il y a beaucoup de défaillances, comme Madame le Premier ministre disait aussi.
00:58:54 Ce que je peux apprécier dans les propos du ministre, c'est que c'est au-dessus.
00:59:02 Enfin, on comprend que si on veut faire quelque chose, il faut aller aux racines des choses,
00:59:08 il faut aller dans ces institutions pour voir ce qui fait qu'on arrive à ça,
00:59:14 parce que n'oublions pas qu'il y a aussi dans les institutions,
00:59:18 on rencontre des directrices des écoles ampleurs quand on intervient,
00:59:22 parce qu'elles sont dépassées, elles n'ont pas les moyens nécessaires.
00:59:26 Les institutions sont dépassées aujourd'hui, c'est ça le mot.
00:59:30 Philippe Guibert, quand on est…
00:59:32 Oui, elles sont dépassées, messieurs.
00:59:35 Je vous donne un exemple d'une famille qui nous a contactés avant-hier,
00:59:39 qui a signalé auprès d'une direction d'école une situation de harcèlement,
00:59:45 et elle dit « mais c'était super parce que le directeur, vous savez ce qu'il a fait,
00:59:50 la première chose, il a téléphoné lui-même à la gendarmerie
00:59:53 pour demander un rendez-vous pour la maman pour qu'elle dépose une plainte. »
00:59:57 Maintenant, tout le monde a peur, toutes les institutions ont peur,
01:00:01 et il déplace la responsabilité.
01:00:04 Donc le directeur, il envoie la maman directement à la police,
01:00:07 même si c'était un signalement, pas d'un harcèlement très grave,
01:00:11 ou c'était un début d'harcèlement.
01:00:13 L'infirmière scolaire, c'était vendredi que ça s'est passé,
01:00:18 elle dit « mais moi j'ai peur, on ne sait jamais votre enfant, ce qu'il fait,
01:00:24 allez-y vers les urgences psychiatriques, pédiatriques,
01:00:28 et comme ça on est sûr que… »
01:00:30 On déplace la responsabilité, tout le monde a peur,
01:00:34 et des institutions qui se retrouvent dépassées, Philippe Guibert.
01:00:37 Quand on est parent, moi j'ai des enfants,
01:00:41 quand on est parent aujourd'hui, on attend deux choses de l'école finalement,
01:00:45 on attend que l'école instruise nos enfants,
01:00:47 et on attend que l'école les protège.
01:00:49 Oui bien sûr, évidemment, vous avez raison.
01:00:51 Aujourd'hui on n'a pas le terme « dépassé ».
01:00:54 Je comprends le témoignage de cette dame,
01:00:56 j'ai bien entendu ce qu'elle racontait,
01:00:58 qui rejoint d'autres témoignages,
01:01:00 mais pas « dépassé », c'est une institution scolaire
01:01:04 qui n'est pas mobilisée, qui n'a pas été mobilisée sur le harcèlement.
01:01:08 Qui n'a pas été mobilisée, qui n'a pas été formée peut-être sur le sujet ?
01:01:12 Je crois que c'est un peu comme la formation à Bondo,
01:01:14 bien sûr qu'il faut être formé à tout, mais enfin, ce n'était pas...
01:01:18 Quand on lit la réponse de cette lettre...
01:01:21 Je vais y venir.
01:01:23 Dire qu'il faut être formé pour être sensibilisé au problème du harcèlement,
01:01:27 je ne suis pas complètement convaincu par cette formule,
01:01:30 il y a sans doute des formations pour apporter des solutions.
01:01:33 Le harcèlement doit être une préoccupation des professeurs,
01:01:36 du proviseur, des rectorats.
01:01:38 Et justement, parlons du rectorat,
01:01:40 parce que moi je suis extrêmement surpris
01:01:42 qu'aucun média pour l'instant ne s'intéresse aux responsabilités.
01:01:46 Qui a signé cette lettre ?
01:01:48 Comment peut-on signer une telle lettre ?
01:01:51 Je parle de la lettre du rectorat.
01:01:53 - L'enquête le dira.
01:01:54 - Est-ce que c'est la rectrice ? - Non.
01:01:56 - Je vais y venir. - Non.
01:01:58 - Est-ce que c'est un responsable du rectorat
01:02:00 sous la responsabilité de la rectrice ?
01:02:03 Il y a un moment donné, c'est très bien de faire des audits des rectorats
01:02:06 sur ce sujet, qui vont montrer que dans les rectorats
01:02:09 il n'y a peut-être pas une attention suffisamment importante
01:02:12 portée au problème du harcèlement.
01:02:14 On connaît déjà la conclusion.
01:02:16 Mais il y a un moment donné, quand on commet
01:02:19 ce que le ministre lui-même a appelé une honte,
01:02:21 c'est pas moi qui le dis, mais je crois qu'il a trouvé le bon terme.
01:02:24 Cette lettre est une honte.
01:02:26 Il faut qu'il y ait des sanctions dans l'administration.
01:02:29 Je signale que la rectrice...
01:02:30 - Mais pas seulement une enquête.
01:02:32 Il faut que derrière, il y ait des sanctions qui suivent.
01:02:34 - Oui, parce qu'il y a très peu de sanctions au sein de l'État.
01:02:36 Cette rectrice a été nommée dans des conditions discutées et polémiques
01:02:40 en 2018.
01:02:44 Elle n'était pas de l'Éducation nationale,
01:02:47 elle venait du ministère des Finances.
01:02:48 Elle a été nommée dans des conditions...
01:02:50 On a modifié les critères d'égalité
01:02:52 pour qu'elle soit nommée rectrice.
01:02:54 Elle est partie le 13 juillet dernier, à la mi-juillet dernier,
01:02:57 avant que cette affaire soit révélée,
01:02:59 avant qu'elle ait son épilogue tragique
01:03:01 avec le suicide de cet adolescent.
01:03:03 Elle est partie dans un grand groupe privé.
01:03:05 Il y a un moment donné où il faut que les personnes
01:03:08 qui sont titulaires, je l'ai été moi-même dans ma carrière,
01:03:11 qui sont titulaires d'une fonction de responsabilité,
01:03:15 recteur ou rectrice, c'est une fonction très importante,
01:03:17 rendent des comptes sur ce qui s'est passé.
01:03:19 Parce que vous pouvez faire tous les audits que vous voulez du rectorat,
01:03:22 il y a un moment donné, s'il n'y a pas une sanction
01:03:25 sur les responsables,
01:03:27 eh bien, ma foi, les meilleures audits du monde
01:03:29 resteront sans grand suivi et sans grandes conséquences.
01:03:34 - Je vous parlais tout à l'heure de formation,
01:03:36 c'est-à-dire pour former les institutions à gérer ce type de situation.
01:03:40 Visiblement, vous n'étiez pas convaincu.
01:03:43 Mais déjà, pour que ces personnes qui sont au sein de ces rectorats
01:03:48 se mettent à la place des parents, tout simplement.
01:03:51 - On est tous parents. Pardonnez-moi, juste deux secondes.
01:03:54 On est tous parents, ces personnes connaissent tous des profs.
01:03:57 Donc, dire que la question du harcèlement scolaire,
01:04:00 on la découvre et qu'il faut défendre...
01:04:02 J'entends qu'on peut savoir des formations
01:04:04 sur la façon d'aborder et de répondre à ces questions.
01:04:08 Mais la sensibilité au problème...
01:04:11 - Il y a clairement un problème au niveau des réponses.
01:04:14 - Non, monsieur, pardon, excusez-moi.
01:04:16 Je termine juste sur ce point.
01:04:18 - On écoute Gabriel Attal, justement, sur ce sujet.
01:04:20 - Je voudrais aller au bout de mon raisonnement.
01:04:22 - Et vous me le dites juste après ?
01:04:24 On écoute Gabriel Attal et vous me donnez votre sentiment juste après.
01:04:27 - Malgré tous les efforts qui ont été réalisés,
01:04:29 nous ne sommes toujours pas à la hauteur.
01:04:32 Il faut avoir l'honnêteté de le dire.
01:04:35 Mettez-vous à la place de parents, des parents de Nicolas,
01:04:40 qui ont écrit à l'institution dont le rôle absolu
01:04:44 est de protéger les élèves et qui ont écrit
01:04:48 pour les informer de la détresse qui était vécue par leur enfant
01:04:53 et qui ont reçu ce type de réponse.
01:04:55 - Voilà, Philippe, et je vous donne évidemment la parole
01:04:57 pour vous persécuter.
01:04:59 - Il n'y a pas besoin de formation pour ne pas écrire cette lettre
01:05:01 qui est une honte.
01:05:03 Je comprends qu'on accompagne les responsables administratifs
01:05:06 et les enseignants confrontés à un problème de harcèlement,
01:05:09 mais quand l'administration en arrive à écrire une lettre aussi honteuse,
01:05:13 ce n'est pas un problème de formation.
01:05:15 Ça veut dire qu'on veut se débarrasser du problème,
01:05:17 ça veut dire que l'administration fait une fois de plus du pas de vague
01:05:20 et renvoie la responsabilité non pas sur eux qui sont garants
01:05:24 de la protection des élèves, comme vient de le dire le ministre,
01:05:27 mais vers les parents.
01:05:29 Et ça, c'est tout à fait scandaleux.
01:05:31 Donc je redis, ce n'est pas un problème de formation,
01:05:33 là, il doit y avoir des sanctions.
01:05:35 - C'est un problème de personne, alors ?
01:05:37 - Oui, mais quand il y a des sanctions et des vraies sanctions,
01:05:39 ça fait réfléchir les collègues qui seront peut-être
01:05:42 beaucoup plus dans les autres rectorats ou dans ce rectorat-là,
01:05:45 beaucoup plus à l'écoute des problèmes de harcèlement,
01:05:48 ce qu'ils n'ont pas été ces dernières années.
01:05:51 Il y a des multitudes de témoignages.
01:05:53 - Alors, un mot, Nathan et Georges, juste après.
01:05:57 - Moi, je voulais dire une chose.
01:05:58 D'abord, si on définit le harcèlement scolaire,
01:06:00 ce n'est pas une problématique qu'on a découverte
01:06:02 hier matin ni au printemps.
01:06:04 Le harcèlement scolaire, c'est la transformation
01:06:07 du collectif scolaire en meute.
01:06:09 Normalement, à l'école, vous avez un collectif qui est organisé,
01:06:12 qui est avec des relations qui peuvent être amicales, inamicales, etc.,
01:06:15 mais où les choses sont institutionnalisées.
01:06:17 Et puis, c'est quand, à un certain moment,
01:06:19 ce collectif-là devient une foule haineuse,
01:06:21 une foule de haine.
01:06:23 Et ce qui est très frappant dans le harcèlement scolaire,
01:06:25 c'est que souvent, quand vous avez des meutes,
01:06:27 même d'une dizaine d'enfants qui harcèlent quelqu'un,
01:06:29 individuellement, chaque enfant, il n'est ni gentil ni méchant en soi.
01:06:32 Ce n'est pas l'enfant qui est gentil ou méchant, le harcèleur.
01:06:35 C'est le groupe de la meute.
01:06:37 Et ce qui est très frappant, qui est très paradoxal,
01:06:39 et qui est en effet, je suis d'accord avec vous
01:06:41 sur la question de cette lettre, c'est de voir comment
01:06:43 la froideur de l'institution, l'institution,
01:06:46 c'est l'incarnation absolue du collectif
01:06:48 où chacun est à sa place, où il n'y a même pas de meute possible
01:06:51 parce que chacun est dans son bureau, à sa place, dans le chénon.
01:06:54 La froideur de l'institution peut parfois aller dans le même sens
01:06:57 que la confusion et le chaos de la meute.
01:07:02 Et c'est ça qui est extrêmement choquant dans cette lettre.
01:07:05 Alors, je trouve que dans ce drame,
01:07:07 il y a quand même un aspect qui est important,
01:07:09 c'est que le ministre de l'Éducation
01:07:11 puisse avoir des mots aussi forts, avant toute enquête,
01:07:14 sur une lettre et condamner l'institution.
01:07:16 Et ça, c'est quand même quelque chose de majeur.
01:07:18 Alors maintenant, il faut qu'il y ait une enquête.
01:07:20 On verra, peut-être que les choses sont un peu plus compliquées
01:07:22 que ce qu'on sait pour l'instant, etc.
01:07:23 Mais il faut qu'il y ait une enquête, et il faut en effet
01:07:25 que si cette enquête confirme ce qu'on pense savoir être la vérité
01:07:27 pour l'instant, il faut en effet qu'il y ait des sanctions
01:07:29 parce que c'est extrêmement grave.
01:07:31 - Jean Chouinac. - Qu'est-ce qui peut se passer maintenant ?
01:07:33 Alors, il y a effectivement la sanction disciplinaire interne
01:07:37 qui pourrait être prise après l'enquête interne.
01:07:40 - Qui est trop rarement prise.
01:07:41 - Alors, sanction, ça peut aller du blâme jusqu'à la révocation.
01:07:44 Mais il y a autre chose.
01:07:45 Il y a la procédure contentieuse administrative
01:07:49 que pourrait attenter la famille, c'est-à-dire saisir
01:07:52 le trinomy administratif pour faire reconnaître la faute lourde
01:07:55 de l'éducation nationale, la faute lourde du rectorat
01:07:58 non détachable du service.
01:08:00 Et donc là, c'est l'administration qui est responsable
01:08:02 pécunièrement du préjudice subi, du suicide et du possession.
01:08:07 Et puis, il y a aussi une troisième possibilité.
01:08:09 - Le pénal. - Le pénal.
01:08:11 Il faut bien imaginer que la famille dépose une plainte au pénal.
01:08:15 D'ailleurs, ça n'est pas incompatible, l'administration,
01:08:17 l'administratif et le pénal, pour non-assistance à personne en danger.
01:08:22 C'est tout à fait aussi possible.
01:08:23 Pratiquement, vous démontrez que la faute au départ,
01:08:26 il y a un lien de causalité entre cette faute, l'inaction
01:08:29 et le résultat de cette faute, c'est-à-dire le suicide de cet adolescent.
01:08:32 Donc, vous voyez que ça ne restera pas sans suite, ça c'est sûr.
01:08:35 - C'est indispensable que ça ne reste pas sans suite.
01:08:37 - Et ces chiffres du harcèlement qui font froid dans le dos,
01:08:40 combien d'élèves subiraient une forme de harcèlement ?
01:08:43 22 enfants sont décédés des suites du harcèlement en 2021.
01:08:47 Et on parlait de cyberharcèlement tout à l'heure avec les réseaux sociaux.
01:08:51 25% des collégiens auraient été victimes de cyberharcèlement.
01:08:54 Et puis, les enseignants, ils sont 65% à estimer être mal armés face au harcèlement.
01:09:02 David Corsero, un dernier mot sur ce sujet.
01:09:04 - Pour défendre les enseignants, c'est normal,
01:09:06 c'est un phénomène nouveau, donc automatiquement.
01:09:10 - Nouveau, oui.
01:09:11 - Nouveau aussi, avec tout ce qui se passe aujourd'hui,
01:09:13 les enseignants vont être formés, accompagnés.
01:09:15 - Est-ce que c'est vraiment un phénomène nouveau ?
01:09:16 - C'est l'Internet.
01:09:17 - Oui, c'est le réseau social, le cyberharcèlement, donc automatiquement.
01:09:21 - Le réseau social, c'est nouveau.
01:09:22 - C'est aussi ça.
01:09:23 - Le fait que le harcèlement avant s'arrêtait au bout de l'école.
01:09:27 - Ce qui est incroyable, c'est les 22 morts aujourd'hui,
01:09:30 il est enfin temps que l'éducation nationale le prenne en compte,
01:09:33 parce qu'il faut que ça cesse.
01:09:34 - On va marquer une pause, on va retourner à Lampedusa dans un instant.
01:09:38 La petite île italienne confrontée à un afflux de migrants sans précédent.
01:09:42 Plus de 10 000 migrants ont débarqué sur l'île en l'espace d'une semaine.
01:09:46 C'est bien plus que la population locale.
01:09:48 On va retrouver nos envoyés spéciaux Vincent Flandes et Charles Bagé
01:09:51 dans un instant.
01:09:52 Pour la suite de Punchline Week-end, la dernière partie,
01:09:54 toujours en direct sur CNews.
01:09:55 Reste avec nous.
01:10:01 - Il est quasiment 18h30, bonne soirée sur CNews.
01:10:04 C'est la suite de Punchline Week-end avec toujours Nathan Devet,
01:10:07 David Corsero, Philippe Guibert et Georges Fenech.
01:10:10 On va retourner sur l'île de Lampedusa dans un instant,
01:10:14 confrontée à un afflux de migrants sans précédent.
01:10:18 Mais d'abord, c'est l'heure du rappel des titres de l'actualité
01:10:21 de ce dimanche avec Adrien Spiteri.
01:10:23 - Les distributeurs pourront désormais vendre de l'essence à perte.
01:10:29 La mesure est effective pendant quelques mois.
01:10:32 Le but, permettre de baisser davantage les prix.
01:10:34 Le projet de loi devrait arriver très vite devant le Parlement,
01:10:37 selon Olivier Véran, porte-parole du gouvernement.
01:10:40 Dans le reste de l'actualité, un refus d'obtempérer hier soir à Stain
01:10:44 a une nouvelle fois mal tourné.
01:10:46 Vers 19h30, un deux-roues a refusé de s'arrêter pour un contrôle.
01:10:50 Après une chute, une course-poursuite à pied s'est ensuite engagée.
01:10:53 Un policier a été pris à partie par plusieurs individus
01:10:56 et frappé au visage.
01:10:59 Cinq personnes au total ont été interpellées par les renforts.
01:11:02 Le policier agressé souffre d'une fracture au nez
01:11:05 et d'une autre à la main.
01:11:07 Et on termine avec cette nouvelle qui va ravir les fans de Ferrari.
01:11:10 Carlos Sainz a remporté aujourd'hui le Grand Prix de Singapour.
01:11:14 L'Espagnol met fin à une série de 15 victoires consécutives
01:11:17 de l'écurie Red Bull.
01:11:19 Le pilote Ferrari devance les Britanniques Lando Norris
01:11:22 et Lewis Hamilton.
01:11:24 Le championnat Max Verstappen termine 5e du Grand Prix.
01:11:27 Merci Adrien.
01:11:31 L'île italienne de Lampedusa a confronté un afflux de migrants
01:11:34 sans précédent.
01:11:36 Plus de 10 000 migrants ont débarqué sur l'île en l'espace d'une semaine.
01:11:39 C'est bien plus que la population locale.
01:11:41 On va retrouver nos envoyés spéciaux Vincent Fandèj et Charles Bajé.
01:11:44 Bonjour Vincent.
01:11:46 Vous vous trouvez actuellement dans un centre d'accueil de la Croix-Rouge.
01:11:49 Quelle est la situation actuellement ?
01:11:53 On était tout à l'heure devant le centre d'accueil pour migrants
01:11:56 de Lampedusa pour assister à un point presse
01:11:59 de la Croix-Rouge italienne.
01:12:01 La responsable de la Croix-Rouge italienne a fait un point
01:12:04 sur ce week-end.
01:12:06 Il restait dimanche.
01:12:08 Ce dimanche, dans le centre d'accueil pour migrants,
01:12:11 1 500 personnes sur une capacité initiale de 400 personnes.
01:12:14 Mais ils ont réussi à pousser les murs et les capacités.
01:12:17 Elle nous a confié que ce centre d'accueil pour migrants
01:12:20 pouvait contenir jusqu'à 800 personnes maximum.
01:12:23 Plusieurs centaines d'entre eux ont été évacués aujourd'hui.
01:12:26 Notamment en ce moment même vers la Sicile.
01:12:29 Comment ça se passe quand ils sont évacués de ce centre d'accueil
01:12:32 pour migrants ?
01:12:34 La Croix-Rouge italienne scanne une petite carte d'identité
01:12:37 qui leur a été donnée lorsqu'ils sont arrivés sur le quai
01:12:40 juste derrière moi, après avoir été interceptés
01:12:43 par les gardes-côtes italiens.
01:12:45 Ils sont ensuite transférés par bus jusqu'au ferry.
01:12:48 Le ferry les emmène ensuite pour cette fois-ci en Sicile,
01:12:51 notamment à côté de Palerme.
01:12:54 Cette journée a été marquée par la visite de Giorgia Meloni
01:12:57 et Ursula van der Leyen.
01:13:00 Deux petites heures sur place.
01:13:03 Elles ont visité ce centre d'accueil pour migrants.
01:13:06 Elles sont allées voir comment ça se passait
01:13:09 quand les migrants arrivaient à Lampedusa.
01:13:12 Quelques annonces, néanmoins, pas de mesures urgentes
01:13:15 qui sont prises pour cette situation.
01:13:18 Enfin, on a pu s'entretenir ce matin avec un garde-côte italien
01:13:21 qui n'a pas le droit de parler au journaliste
01:13:24 mais il était sur un jour de repos.
01:13:27 Il a décidé de prendre la parole en off avec nous.
01:13:30 Il nous a confié qu'en neuf ans,
01:13:33 il travaille ici à Lampedusa.
01:13:36 Il n'a jamais vu une situation pareille
01:13:39 que celle qu'il a vécue cette semaine.
01:13:42 Il a dit que son travail est d'aller chercher
01:13:45 et secourir les migrants à quelques kilomètres
01:13:48 des côtes de Lampedusa pour les ramener sur le territoire italien.
01:13:51 Enfin, il a dit que la semaine prochaine serait probablement
01:13:54 selon les informations qu'il avait,
01:13:57 pire que celle qu'a vécue Lampedusa cette semaine.
01:14:00 Parce que la météo sera beaucoup plus favorable
01:14:03 que celle de cette semaine.
01:14:06 - Vincent Farandesh en direct de Lille.
01:14:09 Les images sont signées.
01:14:12 Georges Fénécon ne peut pas être insensible
01:14:15 à cette crise humanitaire ?
01:14:18 - Bien sûr que non.
01:14:21 Mais en même temps, on peut se poser la question
01:14:24 sur l'impuissance du continent européen
01:14:27 pour lutter contre ces embarcations de fortune.
01:14:30 On n'a pas les moyens de les empêcher.
01:14:33 Le drame humanitaire est là.
01:14:36 Il y a des dizaines de milliers de morts en Méditerranée.
01:14:39 C'est un drame humain, incontestablement.
01:14:42 Mais il faut traiter aussi avec le sens des responsabilités.
01:14:45 Sans porter atteinte au droit de l'homme,
01:14:48 il y a aussi des mesures qui doivent être prises
01:14:51 pour empêcher ces flux migratoires
01:14:54 qui n'ont de destination qu'une espèce d'eldorado
01:14:57 dont ils reviennent très vite.
01:15:00 Et évidemment, la question de l'attractivité
01:15:03 de notre territoire.
01:15:06 Ces gens qui sont victimes de crises économiques majeures
01:15:09 deviennent chers.
01:15:12 Tant qu'on aura une attractivité de ce type-là,
01:15:15 ils feront tout pour y arriver.
01:15:18 - Je suis moins convaincu par l'attractivité sociale
01:15:21 de notre territoire.
01:15:24 Je constate qu'il n'y a pas que la France
01:15:27 qui est la destination de ces migrants.
01:15:30 En fonction notamment des langues.
01:15:33 Essayent de passer en Grande-Bretagne,
01:15:36 on les retrouve à Calais.
01:15:39 Ou essayent de passer en Allemagne,
01:15:42 où il y a du travail et des possibilités
01:15:45 parfois de travail plus importantes qu'en France.
01:15:48 Je crois que le problème est vraiment en amont.
01:15:51 On a un continent africain,
01:15:54 vous avez cité les pays de l'ouest de l'Afrique,
01:15:57 où les conditions politiques sont catastrophiques,
01:16:00 les conditions économiques sont catastrophiques,
01:16:03 les conditions climatiques sont en train
01:16:06 de devenir catastrophiques.
01:16:09 Il faut bien mesurer qu'il y a une partie des territoires
01:16:12 africains et du Moyen-Orient qui vont devenir invivables.
01:16:15 Au moins une grosse partie de l'année,
01:16:18 du fait des températures.
01:16:21 Si vous cumulez des guerres civiles,
01:16:24 des pouvoirs tyranniques, parfois extrêmement violents,
01:16:27 des conditions économiques et sociales qui sont très mauvaises,
01:16:30 plus du réchauffement climatique,
01:16:33 vous êtes, je crois que c'est Nicolas Sarkozy,
01:16:36 que je ne cite pas tous les jours, qui le disait,
01:16:39 on n'est qu'au début de ces questions de migration.
01:16:42 Il va falloir qu'on trouve des solutions pour l'Afrique.
01:16:45 C'est extrêmement compliqué,
01:16:48 parce que les pouvoirs en place ne sont pas toujours
01:16:51 assez pour trouver des solutions aux problèmes de leur peuple.
01:16:54 Je rappelle quand même que les migrations inter-africaines
01:16:57 sont encore beaucoup plus importantes
01:17:00 que les migrations vers l'Europe, pour l'instant.
01:17:03 D'ailleurs, la preuve, c'est qu'ils sont en Tunisie,
01:17:06 et que c'est le président tunisien qui s'en débarrasse
01:17:09 dans une forme de chantage, comme on l'évoquait.
01:17:12 - Cette situation que vous parliez de Nicolas Sarkozy tout à l'heure,
01:17:15 on la connaît, malheureusement, elle ne date pas d'hier.
01:17:18 - C'est grave. - Bien sûr.
01:17:21 On le savait aussi, on savait que ça allait s'accentuer
01:17:24 et que ça allait être exponentiel.
01:17:27 Tout ça, on l'avait prévu, mais sans prévoir
01:17:30 les solutions qui vont avec.
01:17:33 - Je pense que très clairement, on montre qu'on est dépassé.
01:17:36 Les moyens qu'on a pu mettre en place, ou que l'Europe a pu mettre en place,
01:17:39 aujourd'hui, on n'y arrive plus.
01:17:42 Si dans votre reportage, on annonce encore plus d'arrivées
01:17:45 de personnes, je ne sais pas comment on va faire.
01:17:48 Je rappelle que l'île de Lampedusa est toute petite,
01:17:51 c'est 6000 personnes à l'année.
01:17:54 - C'est 120 000 en Italie depuis le début de l'année,
01:17:57 trois fois plus que l'année dernière.
01:18:00 - C'est bien là le problème, on a un afflux assez important.
01:18:03 Et après, comment on le gère ? C'est bien là la difficulté.
01:18:06 On ne sait pas d'où ils viennent souvent, et on ne sait pas comment les gérer après.
01:18:09 - Une situation insoutenable pour l'Europe, l'Italie,
01:18:12 les 140 kilomètres des côtes tunisiennes, des dizaines d'entre eux
01:18:15 se sont réunis hier pour faire entendre leur voix,
01:18:18 pour manifester leur colère.
01:18:21 Reportage de Vincent Fandet, Charles Bagé et Corentin Brion.
01:18:24 Ils étaient nombreux à se réunir pour dénoncer la situation sur leur île.
01:18:29 Les habitants de Lampedusa déplorent la manière dont sont traités les migrants
01:18:33 qui débarquent par milliers depuis plusieurs jours.
01:18:36 - On se sent abandonnés, et aussi pas compris par l'Europe,
01:18:40 car ils disent de faire des choses, mais on est là, et on est abandonnés.
01:18:45 Ce qu'on sent dans l'air, c'est que Lampedusa doit devenir une prison,
01:18:50 mais ce n'est pas ça.
01:18:53 Lampedusa, c'est une île qui vit de pêche, de mer et de tourisme.
01:18:58 Donc, avoir des immigrants comme ça, ça ne marche pas pour le tourisme,
01:19:04 et ça ne marche pas pour les habitants.
01:19:06 - Les habitants sont également en colère.
01:19:08 Ils se sentent abandonnés par leur pays, mais surtout par l'Europe.
01:19:12 - Nous ne sommes pas d'accord, et nous sommes là pour manifester
01:19:17 contre l'Italie et contre l'Europe.
01:19:19 Ils ne nous donnent pas de solution à cette situation.
01:19:24 Ce problème risque d'impacter le futur des habitants,
01:19:28 de briser nos rêves et notre tourisme.
01:19:31 - Entre lundi et mercredi dernier, environ 8500 personnes
01:19:35 ont débarqué sur l'île de Lampedusa.
01:19:37 Au total, c'est plus de 127 000 migrants qui sont arrivés
01:19:40 sur les côtes italiennes depuis le début de l'année.
01:19:44 - Nathan Devers, on parlait tout à l'heure de la détresse des migrants.
01:19:47 Évidemment, on ne peut pas non plus être insensible à la détresse
01:19:50 des habitants de cette petite île qui se sent aujourd'hui
01:19:53 totalement abandonnée par l'Europe.
01:19:55 - Oui, bien sûr. La question de ces flux migratoires très importants,
01:19:59 me semble que c'est la preuve qu'on ne peut pas penser
01:20:02 ce problème-là à l'échelle nationale, à l'échelle de la politique intérieure,
01:20:06 que ce soit celle d'une nation, la France ou l'Italie,
01:20:08 que ce soit même celle de l'Europe.
01:20:10 - Penser et penser, d'ailleurs. On ne peut pas le penser et le penser.
01:20:14 - Oui, avec les deux orthographes.
01:20:16 Il me semble que c'est d'ailleurs le grand problème du débat public,
01:20:18 c'est qu'on pose la question en niveau de la politique intérieure
01:20:22 avec un débat qui se scinde entre des gens qui seraient favorables
01:20:25 à ces mouvements-là et des gens qui seraient défavorables,
01:20:28 comme si la volonté politique pouvait y faire quoi que ce soit.
01:20:30 Si on prend l'exemple des États-Unis, ça fait un certain temps
01:20:33 qu'ils sont très hostiles au fait qu'il y ait des flux migratoires,
01:20:36 pas seulement depuis Donald Trump, même Barack Obama avait renvoyé
01:20:40 énormément de migrants par la frontière mexicaine.
01:20:43 Ça n'empêchera jamais des gens d'Amérique du Sud
01:20:46 de monter vers les États-Unis, pour une raison très simple,
01:20:48 c'est qu'encore une fois, nous sommes dans une économie mondialisée.
01:20:51 Philippe a rappelé tout à l'heure toutes les inégalités
01:20:53 qui existent entre nos pays et à partir de là,
01:20:56 même si notre modèle social était un peu moins attractif,
01:20:58 ça n'empêcherait pas des gens de fuir massivement leur pays
01:21:01 et d'essayer de partir vers des pays du Nord,
01:21:05 et en l'occurrence vers l'Europe.
01:21:06 Donc il me semble qu'il ne faut pas avoir la moindre démagogie
01:21:10 sur cette question, et il faut dire que la seule solution,
01:21:12 c'est une solution à long terme, et ça ne peut être
01:21:15 qu'une solution internationale.
01:21:16 Par rapport à la Tunisie par exemple, ce serait de faire pression
01:21:19 sur le président tunisien pour qu'il change son comportement.
01:21:22 Par rapport aux pays dont ces gens-là sont partis,
01:21:26 c'est de répondre encore une fois à cette question
01:21:29 d'une économie mondialisée à deux vitesses,
01:21:32 de le faire sans ingérence, mais de poser la question aussi
01:21:35 du blocage politique qui existe dans ces pays-là.
01:21:37 Sur le climat, c'est la même chose.
01:21:38 Et si on ne fait pas ce travail-là, évidemment qu'on continuera
01:21:42 à avoir des flux massifs.
01:21:43 Il ne suffit pas de "fermer la porte".
01:21:45 Ça n'existe pas le fait de fermer la porte.
01:21:47 Ça peut, si vous voulez, faire en sorte que les flux vont diminuer
01:21:50 un petit peu, etc.
01:21:51 Mais ça ne va rien changer fondamentalement au fait que
01:21:53 quand vous vivez dans une économie dont le mode d'être
01:21:56 est l'inégalité majeure entre des nations,
01:21:58 à partir de là, ça crée des mouvements de population
01:22:00 qui sont importants.
01:22:01 - Ce que dit Nathan est très vrai, mais ce n'est pas d'aujourd'hui.
01:22:03 Moi, je me souviens dans les années 70-80,
01:22:06 les dialogues Nord-Sud, les accords de Yaoundé, etc.
01:22:09 On n'a jamais été capables.
01:22:11 Mais d'abord, je pense que la responsabilité première,
01:22:14 c'est les dirigeants africains.
01:22:16 On a un continent qui est immensément riche.
01:22:19 Je pense au Congo, au Nigeria.
01:22:22 Il y a des ressources minières fantastiques
01:22:24 qui ne bénéficient pas aux populations
01:22:27 à cause des problèmes d'absence de démocratie
01:22:29 et de corruption généralisée.
01:22:31 Donc la réponse, elle est chez les Africains d'abord.
01:22:34 C'est à eux, avec une jeunesse, la population est très jeune,
01:22:37 une moyenne d'âge très très jeune par rapport à l'Europe notamment,
01:22:40 c'est à eux de prendre aussi leur destin en main.
01:22:42 - Alors la crise migratoire en Italie
01:22:44 crée inquiète également en France,
01:22:46 notamment dans les Alpes-Maritimes.
01:22:48 Le département est souvent un passage obligé
01:22:50 pour ces migrants qui souhaitent bien souvent rejoindre le Royaume-Uni.
01:22:53 Exemple avec la vallée de la Roya,
01:22:56 autrefois considérée comme la vallée d'accueil des migrants.
01:22:59 C'est un sujet de Sarah Fenzari.
01:23:01 - La vallée de la Roya, autrefois vallée d'accueil des migrants,
01:23:05 ne l'est plus aujourd'hui.
01:23:07 - On voit un peu à la frontière, mais voilà.
01:23:10 Sinon, aller et venir, non.
01:23:12 Aller et venir, vraiment non.
01:23:14 - Abreil-sur-Roya, premier village d'entrée en France
01:23:17 lorsque l'on quitte à pied Ventimiglia,
01:23:19 dernière ville italienne,
01:23:21 les migrants arrivent toujours, mais ne sont que de passage.
01:23:25 - Autrefois, c'est vrai que ces flux étaient assez naturellement détournés
01:23:28 vers la vallée de la Roya de par les contrôles qu'il y avait sur le littoral.
01:23:31 Aujourd'hui, c'est différent.
01:23:33 On a des contrôles qui sont beaucoup mieux répartis sur toute la frontière.
01:23:36 Il y a du passage ici dans la vallée de la Roya,
01:23:38 comme ailleurs sur la frontière, mais ce n'est pas du tout comparable
01:23:41 avec les flux très importants qu'on avait en 2015-2016.
01:23:44 - Pour ceux qui restent dans cette commune de 2200 habitants,
01:23:47 ces derniers se sont faits à leur présence.
01:23:50 - Au quotidien, c'est tranquille, ils sont discrets.
01:23:53 Ils ont le même travail.
01:23:55 Ils ont les mêmes semblables que nous.
01:23:58 Il n'y a rien de différent.
01:24:00 - A la frontière italienne, le nombre de migrants arrivés
01:24:03 sur les côtes a doublé cette année par rapport à la même période en 2022.
01:24:08 - Une réaction sur ce sujet de Sara Fenzari et Philippe Guibert.
01:24:14 - Oui, le monsieur avait raison de souligner les années 2015-2016
01:24:19 parce que Lampedusa était déjà un des premiers points d'entrée
01:24:23 dans les années 2015-2016 lorsqu'il y a eu une vague de migration.
01:24:27 - Mais qui n'était pas aussi importante que celle qu'on voit ces jours-ci.
01:24:31 - Il disait justement qu'il y en avait plus en 2015-2016.
01:24:34 Là, les choses sont en train d'augmenter de façon exponentielle
01:24:39 puisqu'encore une fois, en Italie, le nombre a triplé, je crois,
01:24:42 par rapport à entre 2023 et puis 2022.
01:24:47 Et encore une fois, selon la...
01:24:49 En 2015-2016, on avait la guerre en Syrie
01:24:53 qui était un des moteurs principaux de ces migrations.
01:24:56 Là, aujourd'hui, dans tous les pays qu'on a cités,
01:25:01 il y a des crises politiques, économiques, climatiques qui sont majeures
01:25:05 auxquelles il faut ajouter quand même la dégradation
01:25:08 très importante de la situation en Tunisie elle-même.
01:25:11 Parce que la Tunisie est en plein marasme économique et social.
01:25:16 Donc on verra l'origine des nationalités des personnes
01:25:19 qui ont débarqué à Lampedusa qui se retrouvent prises au piège
01:25:24 parce que 150 km des côtes tunisiennes,
01:25:27 150 km à peu près au nord de la Sicile,
01:25:30 je comprends que les habitants se disent
01:25:32 "On veut bien accueillir, on veut bien être généreux,
01:25:34 mais on ne peut pas vivre comme ça."
01:25:36 C'est parfaitement normal et c'est parfaitement logique.
01:25:39 Mais je crains qu'on soit sur une tendance qui ne s'arrête pas
01:25:43 et qui peut rejoindre ce qu'on a connu en 2015-2016.
01:25:46 Allez, un dernier mot sur ce sujet, David Corsero ?
01:25:49 Je l'ai déjà redit, c'est le défi du siècle pour nous, Européens,
01:25:52 pour les contes africains, pareil.
01:25:54 C'est ça la vraie difficulté, c'est qu'aujourd'hui,
01:25:57 leur seul avenir c'est de venir en Europe.
01:26:00 Vous l'avez dit, je pense, bien résumé,
01:26:02 la vraie question c'est qu'il faut faire quelque chose
01:26:04 sur leur territoire pour leur donner un meilleur avenir.
01:26:06 Et ça c'est aussi notre responsabilité.
01:26:08 Allez, très rapidement, on attend de voir vous sortir.
01:26:10 En une micro-phrase, il me semble que c'est aussi la démonstration
01:26:12 que le phénomène migratoire ne peut pas se penser à l'échelle souverainiste.
01:26:15 C'est-à-dire que Mme Mélanie a fait tout son programme
01:26:18 sur la lutte contre l'immigration, quoi qu'on pense de son programme.
01:26:20 Ce qui est incroyable, c'est presque l'ironie de l'histoire,
01:26:24 c'est que ça n'a aucun sens si vous voulez d'estimer
01:26:27 qu'un pays par lui seul peut décider d'accepter ou de ne pas accepter l'immigration.
01:26:31 Ça ne se passe pas à cette échelle-là.
01:26:33 Allez, un tout autre sujet pour terminer,
01:26:35 avec l'importation de volailles en provenance d'Ukraine
01:26:38 qui fait grincer des dents pour aider le pays en guerre,
01:26:41 l'Union européenne autorise l'importation de volailles ukrainiennes
01:26:45 sans frais de douane ni limite de quantité.
01:26:48 Résultat, plus de 75% de poulets ukrainiens en France
01:26:52 sur les six derniers mois et ces importations
01:26:55 secouent toute une filière française déjà fragile.
01:26:58 Michael Chahou est allé à la rencontre des éleveurs en Loire-Atlantique.
01:27:01 Les poulets français ne sont plus les maîtres à la maison
01:27:04 et les producteurs de l'Hexagone ont le moral dans les chaussettes.
01:27:08 Les 14 000 éleveurs de France montent au créneau et demandent des explications.
01:27:12 La moitié des poulets consommés en France est importée,
01:27:14 donc c'est quand même énorme.
01:27:15 Donc forcément on fait un lien avec ça.
01:27:17 S'il y avait moins d'importations, il y aurait forcément plus à produire chez nous.
01:27:20 Entre un président qui dit qu'il faut produire plus
01:27:22 mais en même temps on nous met des bâtons dans les roues en important un peu plus,
01:27:26 c'est vrai qu'on a un peu de mal à s'y retrouver quelquefois.
01:27:28 Au salon de l'élevage à Rennes, c'est la question centrale
01:27:31 sur le stand de la filière Avicol qui reçoit le ministre de l'Agriculture.
01:27:35 Un pays visé, l'Ukraine, à qui l'Europe a ouvert massivement ses frontières
01:27:40 pour aider le pays en guerre.
01:27:41 Là on est à entre 20 et 30 000 tonnes tous les mois.
01:27:44 Donc on a entre doublé et triplé les volumes mensuels.
01:27:48 Donc vraiment, oui, nous on peut le dire,
01:27:51 il y a un déferlement quand même de volets ukrainiens.
01:27:54 Et donc ça nous met dans une concurrence déloyale qui n'est pas acceptable.
01:27:57 Le ministre, sur un fil, renvoie à la diplomatie.
01:28:00 Il faut qu'on soit à la fois solidaire de nos producteurs et solidaire des Ukrainiens.
01:28:03 Ce qui n'est pas facile comme équilibre.
01:28:04 D'autant plus inacceptable pour les producteurs que les règles sanitaires et sociales
01:28:08 sont beaucoup plus draconiennes en France et que la filière ukrainienne
01:28:12 est aux mains d'une seule entreprise, MHP.
01:28:14 Côté consommateur, difficile de repérer ce poulet ukrainien
01:28:18 plutôt présent dans les cantines ou la restauration collective.
01:28:21 D'un côté on cherche à aider l'Ukraine, de l'autre on vient...
01:28:25 Parce que c'est un peu ça finalement, retirer le travail des éleveurs français.
01:28:29 Il y a quelque chose qui ne va pas ici, Philippe Guibert ?
01:28:31 Ecoutez, moi je suis très favorable au soutien qu'on apporte à l'Ukraine,
01:28:35 militaire, politique, diplomatique.
01:28:38 En revanche, je suis choqué par cette décision.
01:28:41 Je trouve qu'on ne peut pas prendre des décisions comme ça,
01:28:44 qui mettent en difficulté une partie de notre économie,
01:28:49 et en l'occurrence de notre agriculture,
01:28:51 dans des conditions qui ne sont pas convenables vis-à-vis de nos propres producteurs.
01:28:56 Je trouve ça même extrêmement dangereux de prendre ce genre de décision
01:28:59 parce qu'il est bien évident que la colère des producteurs, des agriculteurs,
01:29:04 va finir par se retourner contre le soutien qu'on doit apporter, à mon sens, à l'Ukraine.
01:29:09 Donc je trouve que de procéder de cette façon, sans le préparer,
01:29:14 sans en mesurer les conséquences pour nos propres producteurs,
01:29:18 est une très mauvaise décision de libre-échange,
01:29:21 une très mauvaise décision politique.
01:29:24 Nathan Devers ?
01:29:25 Moi il me semble, je ne veux pas parler à leur place,
01:29:26 mais que les Ukrainiens ont avant tout besoin d'armes,
01:29:28 dans le cadre de leur contre-offensive,
01:29:30 et que les pays européens, par exemple l'Allemagne,
01:29:32 est promis de leur livrer énormément d'armes,
01:29:34 et que quand on voit le décalage entre les armes promises et les armes de facto livrées,
01:29:38 le décalage est immense, parfois de 1 à 10.
01:29:40 Alors à mon avis c'est ça la priorité,
01:29:42 et c'est ça ce qui permettra aux Ukrainiens de gagner leur guerre,
01:29:46 de reconquérir les territoires qu'ils ont perdus depuis l'invasion russe, etc.
01:29:51 Et que en effet, ça devrait être ça la priorité,
01:29:54 et que l'aide économique peut se faire peut-être par d'autres canaux aussi.
01:29:57 David Kersh, Corse en Amour ?
01:29:59 Ce qu'il faut c'est aussi responsabiliser les consommateurs,
01:30:02 pour qu'eux posent la question quand ils achètent du poulet,
01:30:04 d'où il vient, pour faire en sorte d'acheter un peu plus français,
01:30:07 et c'est aussi une manière de pouvoir choisir ce que l'on veut acheter, ce qu'on veut manger.
01:30:11 Georges ?
01:30:12 On ne sortira pas de la guerre d'Ukraine ni par les armes,
01:30:16 encore moins en sacrifiant nos aviculteurs, mais par la diplomatie.
01:30:20 C'est comme ça qu'on sortira de cette guerre.
01:30:22 Il faudra bien qu'un jour, il y ait une discussion,
01:30:25 je cite moi aussi à nouveau Nicolas Sarkozy, qui courageusement a montré quelques pistes.
01:30:29 Et ce sera le mot de la fin, ce sera le mot, voilà, et je vais remercier Georges.
01:30:33 Je suis content d'être venu présenter une émission ce dimanche,
01:30:35 parce que je repars avec un livre,
01:30:36 "L'ensauvagement de la France, la responsabilité des juges et des politiques".
01:30:40 Georges Fenech, merci beaucoup, c'est sorti le 6 septembre dernier aux éditions du Rocher.
01:30:45 Absolument, et il y a quelques explications sur l'état d'insécurité de notre pays,
01:30:51 comment y remédier surtout.
01:30:52 Très bien, et bien je le garde.
01:30:53 Merci beaucoup.
01:30:54 On va remercier également Philippe Guibert d'avoir été avec nous,
01:30:57 ancien directeur du service d'information du gouvernement.
01:30:59 Merci à vous.
01:31:00 Merci à David Corsero, ancien député modem du Val d'Oise,
01:31:03 et puis Nathan Devers, merci à tous les quatre.
01:31:05 Dans un instant, c'est "Face à l'info week-end" présenté par Eliotte Deval.
01:31:09 Passez une très belle soirée, puis une bonne fin de week-end sur CNews.
01:31:13 (je n'ai pas de caleuse, je n'ai pas de pinceau, je n'ai pas de caleuse, je n'ai pas de caleuse, je n'ai pas de caleuse)

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