Gad Elmaleh je suis marocain

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Gad Elmaleh je suis marocain
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00:00 Vous avez grandi à Casablanca, vous avez quitté le Maroc à l'âge de 17 ans, votre famille y réside toujours, quelles sont les dernières nouvelles que vous avez ?
00:08 Alors mes parents vivent en France, j'ai encore de la famille un peu plus éloignée au Maroc, à Casa.
00:15 Les dernières nouvelles, je dois dire que les personnes qui sont le plus touchées malheureusement, on le sait, on l'a entendu, vous l'avez développé et on le voit partout dans les news,
00:27 ce sont des personnes malheureusement qui sont dans des endroits beaucoup plus éloignés du centre-ville de Marrakech,
00:35 donc des populations qui sont fragiles, qui sont dans une grande détresse, et donc moi j'ai pas plus de nouvelles à part l'émotion palpable dans ma chair, dans mon sang,
00:44 j'ai pas plus de nouvelles que vous, vous en avez, et cette invasion d'images qu'on voit qui est terrible, mais aujourd'hui l'heure est plutôt à la mobilisation,
00:53 il y a l'émotion mais il y a la mobilisation, moi je me dis qu'est-ce que je peux faire, c'est une mission que j'ai.
00:58 On va en parler, je me demandais si c'était difficile pour vous de ne pas y être en ce moment.
01:03 Non, non c'est pas difficile parce que je crois qu'il y a des séquences en tout cas dans ce genre d'événement, je pense que chacun fait comme il peut,
01:12 comme il veut et comme il l'entend, c'est important de dire ça en France aujourd'hui où on croit qu'on peut donner des leçons à tout un pays,
01:19 je crois que chacun sait faire, chacun a une histoire, une tradition, donc je crois qu'il faut laisser aussi chacun gérer comme il le peut,
01:30 comme il le souhaite, comme il le sent, tant qu'on est concerné, tant qu'on est dans cette immédiate et dans cette urgence, ça c'est le plus important.
01:39 Et puis je me rendrai au Maroc, voilà, quand je pourrai, quand ils auront besoin de moi.
01:43 Aujourd'hui ils ont besoin que je me mobilise pour envoyer des fonds, et ils ont, pas que moi d'ailleurs, moi je suis dans la lumière,
01:51 il y a des milliers de gens qui le font tous les jours au Maroc, qui sont des anonymes, je les salue et je suis très fier en tout cas de l'élan de solidarité des Marocains.
01:59 Et vous soutenez l'appel au don du secours populaire ?
02:02 D'abord je soutiens cet appel au don, et je voudrais juste, pour garder des choses un peu positives,
02:08 je pense qu'on devrait plus s'inspirer de la solidarité marocaine que recevoir des leçons sur comment vivre.
02:15 Pas en colère ?
02:16 Pas en colère, mais je crois que l'heure n'est pas au débat, et j'entends beaucoup de commentaires sur comment le Maroc devrait se comporter,
02:22 comment le gouvernement marocain, comment sa majesté le roi devrait, on n'est pas là-dedans.
02:28 Et puis c'est de l'orgueil, et puis c'est de l'égo, et puis ça n'a pas d'intérêt.
02:32 Et puis moi on m'a appris, et c'est le Maroc qui me l'a appris, ce sont mes valeurs,
02:36 quand on aide, c'est pas pour se faire remercier, c'est pas pour être érigé en héros,
02:40 quand on aide, c'est parce qu'on tend la main.
02:42 Et ça on me l'a appris.
02:43 On va expliquer les raisons de ce que vous n'appelez pas une colère,
02:46 mais quand même, vous regrettez que des leçons aient été données au Maroc ?
02:50 Je précise...
02:51 J'en regrette pas, je recadre les choses, et j'invite les gens à se mobiliser et donner,
02:55 et s'éloigner de ces polémiques qui sont fondées sur de l'ego, de l'orgueil et de la diplomatie, c'est pas mon boulot.
03:01 Ma mission en tant que Marocain, en tant qu'artiste et en tant qu'humain, encore une fois,
03:05 c'est d'aider le Maroc à se reconstruire, il souffre, il est en détresse.
03:08 Le reste, il y a des spécialistes...
03:10 Le reste, c'est les relations difficiles entre la France et le Maroc ces dernières années,
03:15 ça date d'il y a quelques mois.
03:19 Est-ce que ça rend les choses difficiles pour un franco-marocain comme vous, dans ces circonstances-là ?
03:24 Je suis pas franco-marocain.
03:25 Oui.
03:26 Je suis immigré en France, et je suis Marocain.
03:29 Et j'aime la France profondément, comme un immigré aime la France,
03:32 et comme beaucoup d'immigrés aiment la France et la respectent.
03:35 Et du coup, est-ce que les choses sont difficiles pour quelqu'un comme vous ?
03:40 Vous vous sentez tiraillé ?
03:41 Mais Natacha, moi je suis pas diplomate, je suis pas politique, je suis pas tiraillé du tout.
03:46 Mais je suis pas du tout tiraillé, moi.
03:48 Aujourd'hui, j'ai une mission qui est d'aider mon pays, le reste, ça ne me regarde pas.
03:53 Je dis ça, j'ai mis en avant le fait de donner des leçons, de recevoir des leçons,
04:00 et je l'ai mis en opposition à la grande solidarité du peuple marocain.
04:05 Moi j'entends les politiques français parler à longueur d'années d'union nationale,
04:09 de cohésion nationale, de vivre ensemble.
04:11 Inspirez-vous de ce qui se passe au Maroc comme unité, comme cohésion, comme solidarité organique,
04:18 qui est dans l'ADN de la culture marocaine, qui n'est pas feinte, qui n'est pas une posture.
04:22 Inspirez-vous de ça, plutôt que de nous apprendre comment on doit être solidaires.
04:27 C'est tout ce que j'ai à dire.
04:28 Pour aider le Maroc, je le dis parce que c'est important, il y a cet appel aux dons que vous soutenez,
04:31 celui qui a été lancé par le Secours Populaire,
04:33 et il y a aussi ce spectacle que vous allez organiser le 2 octobre prochain,
04:36 "Show Solidarité Maroc", avec deux autres humoristes,
04:39 Redouane Bouguerraba et Romane Fréciné, ce sera au Dôme de Paris.
04:42 L'intégralité des recettes sera reversée au fonds spécial mis en place par le gouvernement marocain,
04:47 le fonds spécial 126.
04:49 Tous les dons, l'intégralité de la recette va à ce fonds pour aider les victimes de cette tragédie au Maroc.
04:55 Voilà.

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