Les coulisses du métier de Premier Ministre (entretien exclusif)

  • l’année dernière
Le Premier Ministre Alexander De Croo nous dévoile les coulisses de son métier pas commun au travers d'un entretien exceptionnel.
Thomas Roost et Camille de Meeus se sont rendus dans son bureau, au 16 Rue de la Loi, pour lui poser toutes les questions qu'on ne lui pose jamais : comment devient-on Premier Ministre ? Quel est le salaire ? Le Roi est-il sympa ? A-t-il son numéro de portable ? Et celui d'Emmanuel Macron ?

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00:00 Les amis, vous le savez peut-être ou pas, dans moins d'un an nous allons voter.
00:03 Tous les Belges vont être invités à se rendre aux Urnes.
00:06 Ce sera le 9 juin prochain pour élire de nouveaux députés régionaux, fédéraux,
00:10 européens aussi et donc indirectement des gouvernements.
00:13 Dans tous ces gouvernements, je pense que le plus connu, c'est le gouvernement fédéral.
00:18 C'est celui, en tout cas, qu'on voit aux infos quasiment tous les jours avec à sa tête un Premier ministre.
00:22 Chez nous, c'est Alexandre de Croix et Premier ministre.
00:25 C'est une fonction que tout le monde connaît, en tout cas de loin.
00:28 Mais on ne connaît pas trop les coulisses.
00:30 Et donc, on s'est dit avec Camille que ce serait peut-être sympa de vous donner les coulisses de ce métier hors du commun.
00:36 Et quoi de mieux que de poser les questions aux principales intéressées.
00:39 Il est avec nous aujourd'hui. C'est Alexandre de Croix, le Premier ministre.
00:41 Bonjour. Bonjour. Bonjour.
00:42 Merci de nous recevoir ici.
00:44 On est chez vous, aux 16 rues de la loi, dans votre bureau.
00:48 Vous vous rappelez, vous, de la toute première fois que vous êtes venu ici aux 16 rues de la loi,
00:50 peut-être bien avant de devenir vous-même Premier ministre.
00:54 Oui, mais pas très souvent.
00:57 J'étais ministre avant.
00:59 Je pense que sous Élie Droupot, je ne suis jamais venu dans son bureau.
01:06 Je pense qu'avec Charles Michel, je suis peut-être venu une ou deux fois dans son bureau,
01:11 mais c'était pas très pas très courant.
01:13 Et je m'attendais jamais que moi, j'allais m'installer ici.
01:19 J'allais dire quand on vient ici dans le bureau, on ne s'imagine pas que bon,
01:22 en fait, les deux rires, tout ça, c'est sympa.
01:24 Moi, je me verrais bien à la place de l'actuel.
01:26 Non, moi, pas du tout.
01:27 Je n'ai jamais vraiment eu cette ambition.
01:31 Je n'ai certainement jamais rêvé de ça en étant enfant.
01:34 Ça, clairement pas.
01:36 Mais puis bon, à un moment donné,
01:39 on sent qu'il y a des gens autour de la table qui regardent dans votre sens et qui disent
01:44 ben voilà, on a confiance en vous.
01:46 Et bon, j'ai beaucoup réfléchi à ça.
01:50 Et puis bon, à un moment donné, je me suis dit bon, si les autres ont confiance en moi,
01:53 peut être que moi même, je devrais avoir confiance en moi aussi.
01:56 Alors l'idée de l'entretien aujourd'hui, on va éviter de parler de politique,
01:59 parce que je crois que c'est votre quotidien de parler de politique dans les autres médias.
02:04 On se doute qu'être premier ministre, ce n'est pas toujours facile.
02:07 Vous avez adressé une lettre aux Belges l'été dernier où vous parliez justement
02:11 du manque de jeu collectif en politique.
02:13 On y reviendra dans quelques instants.
02:15 Est ce qu'on peut commencer? Vous êtes prêts?
02:18 On va jouer franc jeu.
02:20 Vous êtes à la tête du pays depuis le 1er octobre 2020.
02:24 J'applaudis. Vous n'avez pas démissionné.
02:26 Votre gouvernement n'est pas tombé.
02:27 On sait qu'en Belgique, c'est parfois un petit peu difficile.
02:30 Justement, vous parlez un petit peu des discussions, tout ça.
02:33 Si on se remet en septembre du coup 2020,
02:37 vous vous souvenez du moment où dans les discussions,
02:39 tiens, on s'est dit peut être que vous, vous pourriez devenir le nouveau premier.
02:43 Il y en a beaucoup autour de moi qui me l'ont souvent dit et moi, j'ai toujours dit non.
02:46 Et honnêtement, j'étais, j'étais convaincu que c'était pas, c'était pas pour moi.
02:51 Et puis, vous savez, cette formation de gouvernement,
02:54 c'était ensemble avec Paul Magnette et on a jamais vraiment parlé entre nous.
02:59 On a tous les deux dit on va former ce gouvernement.
03:02 Et on s'était dit bon, le premier ministre, ça, on en parlera à la fin.
03:06 Et je me rappelle qu'à un moment donné, la nuit, on avait encore 7, 8 points à régler.
03:11 Et puis, à un moment donné, on avait fini la liste et on se regardait.
03:14 On disait mais peut être qu'on doit se parler maintenant.
03:17 Et à ce moment là, c'était clair que c'était mieux que moi,
03:26 je le faisais sans entrer vraiment en détail la discussion qu'on a eu deux.
03:29 Parce qu'il y a une discussion vraiment, il n'y avait que lui et que moi.
03:33 Paul Magnette a dit dans une interview que ça c'était de jouer à pile aux faces.
03:35 C'était une blague.
03:36 C'est une belle histoire.
03:38 Et puis, je me rappelle que c'était 7 heures du matin.
03:42 On devait avancer.
03:44 Moi, j'étais, je n'avais pas dormi, je ne m'avais pas rasé.
03:47 Donc, on avait trouvé quelque part une chambre d'hôtel pour que rapidement,
03:50 je puisse quand même un peu me laver.
03:52 Et j'avais appelé à la maison, ma femme, mes enfants.
03:56 Et j'avais dit voilà, ce sera pour moi.
04:00 Et je sais qu'ils disaient ah, c'est bien.
04:05 Ils ne s'y attendaient pas.
04:05 Hyper cool.
04:07 Et j'avais dit à mes enfants, vous savez, vous allez aller à l'école maintenant.
04:11 C'est un secret.
04:12 Vous ne pouvez pas le dire parce que tout le monde ne sait pas.
04:17 Et donc, mon fils, il avait à ce moment là, il avait, oui, j'imagine, oui, 8 ans.
04:23 Il était allé à l'école.
04:23 Il n'avait rien dit.
04:24 Puis, vers midi, tout le monde le savait naturellement.
04:27 Et donc, il y avait des gens qui venaient chez lui qui disaient
04:29 ah, Gabriel, félicitations avec ton papa.
04:32 Il disait non, non, c'est pas vrai.
04:35 Et tout le monde disait, bah attends, c'est dans les nouvelles.
04:37 Et lui pensait que c'était toujours un secret.
04:40 Et puis, justement, quand on devient premier ministre, on va parler des petites étapes.
04:43 Est ce que vous avez un entretien avec le premier ministre sortant?
04:46 On le rappelle à l'époque, c'était Sophie Wilmès.
04:48 Comment ça se passe en fait?
04:50 Oui, donc, on se connaît très bien et on avait travaillé ensemble beaucoup.
04:54 En fait, elle m'avait invité ici et elle m'a donné deux cadeaux.
05:00 Un cadeau, c'était un disque de Vivaldi parce que c'était le nom du gouvernement.
05:04 Et puis, quelque chose qui était assez amusant, un mug,
05:07 donc une sorte de tasse de café avec le chiffre 53 et 53.
05:14 C'est en fait, je suis le 53e premier ministre de la Belgique et j'ai trouvé ça un super geste.
05:21 C'était vraiment bien trouvé.
05:22 J'ai dû regarder ce coffee mug chez moi à la maison.
05:26 Est ce que Sophie Wilmès vous a aussi communiqué des secrets d'État?
05:30 Est ce qu'elle vous a donné des codes nucléaires?
05:32 Comment ça se passe?
05:33 Dans les films, c'est comme ça.
05:35 Mais en Belgique, on n'a pas de codes nucléaires.
05:39 Nous, on a parlé pendant une heure un peu sur, bah voilà, c'est quoi les dossiers?
05:44 Et on a parlé un petit peu sur ce qui a été difficile, qu'est ce qu'elle a bien aimé.
05:49 Et puis, elle est restée dans mon gouvernement.
05:51 Elle était ministre des Affaires étrangères.
05:52 Donc, de toute façon, on n'était pas très éloigné les uns des autres.
05:55 Mais c'était une bonne convenaison où elle m'a un peu expliqué les choses.
06:01 Et d'un autre côté, le coffee mug, c'était quelque chose de bien.
06:04 Donc, il n'y a pas d'échange de secrets.
06:06 Ça, c'est dans les films.
06:07 Non, ça, c'est vraiment dans les films.
06:09 Vous êtes à la tête du gouvernement fédéral.
06:11 Peut être juste expliquer en quelques mots la différence entre le gouvernement fédéral et les gouvernements régionaux.
06:16 Ah oui, la Belgique est un pays fédéral.
06:19 On a un gouvernement fédéral qui est compétent sur tous les territoires,
06:24 dans les domaines qui sont les domaines fédéraux.
06:25 C'est typiquement la majorité des soins de santé.
06:29 C'est la police, c'est l'armée, c'est la majorité des affaires étrangères.
06:33 Donc, il y a des domaines qui sont complètement fédéraux.
06:35 Puis, on a ce qu'on appelle des entités fédérées.
06:39 Là, c'est compliqué parce qu'il y a, par exemple, la région Wallonne et puis il y a la fédération Wallonie-Bruxelles.
06:48 Il y a la région bruxelloise.
06:51 Donc, il y en a plusieurs qui ont leurs compétences.
06:54 Typiquement, l'enseignement, par exemple, c'est une compétence des communautés.
07:00 Et donc, dans un pays fédéral, les gouvernements sont censés travailler ensemble.
07:05 Alors, ça, c'est la théorie.
07:07 - Censé.
07:08 - Mais je trouve qu'on montre quand même dans plein de domaines que ça fonctionne assez bien en Belgique.
07:15 On a tendance à être très négatif par rapport à nous-mêmes.
07:18 Mais si on regarde, comme vous l'avez dit, ça fait maintenant presque trois ans, on gère.
07:23 Est-ce que tout est parfait ? Non, mais on gère.
07:25 - Il y a sept parties différentes dans votre gouvernement.
07:28 C'est la fameuse Vivaldi dont vous parliez tout à l'heure.
07:31 Je suppose que ça doit parfois être compliqué de mettre d'accord sept parties politiques différentes.
07:35 - Oui, on n'a jamais eu plus de partis dans un gouvernement, mais ça reflète notre société.
07:43 Vous savez, en Belgique, on a des idées différentes et des gens, même à Bruxelles,
07:49 il y a des gens avec des idées très, très différentes.
07:50 Et c'est plutôt une bonne chose.
07:52 Nous sommes dans un pays où avoir une idée différente, c'est autorisé.
07:56 On peut avoir des points de vue très différents, on peut s'engueuler.
07:59 Il n'y a pas de violence et on se respecte les uns les autres.
08:02 Et donc, la société qui est devenue tellement compliquée dans laquelle nous vivons,
08:08 pas juste parce qu'on est un pays avec beaucoup de langues, avec beaucoup de nationalités, etc.
08:15 Ça, c'est la Belgique. C'est la coeur de la Belgique.
08:17 C'est qu'on a un pays très divers.
08:19 Ça veut dire que nos gouvernements sont très différents aussi.
08:23 - Il y a quand même eu un petit épisode cet été qui est sorti dans la presse
08:25 où deux ministres se seraient un petit peu écharpés en conseil des ministres.
08:30 Derrière vous, vous avez sorti aussi une lettre en invitant la classe politique
08:33 à peut-être plus jouer collectif.
08:35 Donc, la question est simple.
08:36 On s'engueule parfois/souvent entre ministres ?
08:39 - Pas tellement souvent, en fait.
08:41 Je trouve que l'image dans la presse est souvent, quand je lis les articles de presse,
08:45 je dis mais je m'y reconnais pas parce que c'est pas comme ça.
08:48 Alors, souvent, les journalistes ont tendance à se surenchérir un petit peu,
08:53 à dire voilà, puisqu'il y a une différence d'opinion, ils doivent bien s'engueuler.
08:57 Non, on peut avoir une différence d'opinion sans qu'on s'engueule.
09:02 Et en fait, ce petit événement qu'il y a eu, c'était assez bon.
09:09 On est des humains et parfois, les humains, parfois, ça pète un plomb.
09:14 Mais en soi, l'ambiance autour de la table, elle est plutôt bonne.
09:18 Ça veut pas dire qu'on est d'accord sur tout.
09:20 Mais ça, pour moi, c'est crucial.
09:22 On peut avoir des points de vue différents sans être agressif au niveau personnel.
09:27 Et je trouve que trop souvent dans la politique, c'est devenu quelque chose très sur la personnalité.
09:33 Moi, j'essaye d'être dur sur le sujet, mais d'être plutôt soft sur les personnes.
09:38 Petit instant confidence.
09:41 Si vous deviez partir avec un ministre en vacances, ce serait lequel ou laquelle ?
09:44 Oui, c'est difficile ça comme question.
09:49 Je préfère partir en vacances avec ma femme et mes enfants.
09:52 Mais il y en a bien un avec qui vous avez peut être plus d'affinité.
09:56 Moi, pour moi, quand j'ai commencé comme ministre, j'étais ministre des Pensions.
10:02 Premier ministre, c'était Elie Dioropo et j'ai beaucoup de respect pour lui.
10:05 Et il y a déjà un petit temps de ça, mais j'ai toujours gardé un très, très bon lien avec lui.
10:10 Et c'est quelqu'un avec qui j'aime bien discuter.
10:13 On a des points de vue parfois différents, mais je pense qu'avec lui,
10:18 on partage un certain sens de la responsabilité.
10:23 On a une responsabilité de respect l'un envers l'autre.
10:26 Et pour moi, c'est un peu on parle beaucoup de l'American Dream.
10:31 Je trouve qu'en Belgique, on a ça aussi.
10:34 Et pour moi, quand Elie Dioropo était premier ministre, c'était un peu le Belgian Dream.
10:37 C'est quelqu'un. Il était de famille migrant en Belgique, deuxième génération.
10:43 Il a vécu une jeunesse où il était extrêmement pauvre.
10:47 Il était gay et ouvert. Il a été premier ministre en Belgique.
10:52 Si ça aurait été aux Etats-Unis, ça aurait été une histoire incroyable.
10:56 Et en Belgique, on dit c'est normal. C'est normal.
10:59 Et c'est l'évidence. Et c'est bien dans un pays où on se respecte et on se pose pas trop de questions.
11:04 Quand on est premier ministre, comment ça se passe?
11:06 On signe un contrat, un CDD, un CDI. Comment se passe la signature?
11:10 Oui, c'est une bonne question. En fait, j'ai signé rien du tout.
11:14 À un moment donné, il y a ce qu'on appelle des arrêtés royaux qui sont signés par moi et par le roi.
11:22 Et donc, on désigne qui sont les ministres. Et moi, je le suis comme comme premier ministre.
11:30 C'est un peu un système particulier. En fait, c'est une bonne question.
11:32 Je ne suis jamais. Je n'ai pas signé de contrat d'embauche. En effet, oui.
11:35 Bon, vous, il n'y a pas de contrat, mais normalement, les gens, les gens d'embauche, quand ils signent leur contrat,
11:40 il y a le travail, il y a l'horaire et puis surtout, il y a le salaire.
11:44 Ça gagne combien, premier ministre?
11:47 C'est environ 230.000 bruts par an, ce qui est un montant élevé.
11:53 C'est plus qu'Emmanuel Macron, par exemple.
11:54 C'est un peu plus qu'Emmanuel Macron. Il y a d'autres pays où c'est plus.
11:58 Mais je suis tout à fait conscient du fait que c'est un salaire qui est quand même assez, assez élevé.
12:04 Il est justifié selon vous?
12:07 C'est difficile à juger de moi-même, mais moi, je trouve pour moi-même que c'est plutôt bien payé et que pour moi,
12:14 c'est un salaire inférieur. Je l'aurais fait aussi. C'est pas ça la raison de le faire.
12:21 C'est quoi la journée type du premier ministre? Qu'est ce que vous faites de vos journées?
12:24 Il n'y en a pas. Il n'y a pas de journée type parce que c'est tellement divers.
12:28 En général, moi, j'habite à Brackels, environ une heure de Bruxelles. En général, je quitte vers 7 heures.
12:37 Il y a des journées où je vais aller visiter quelque chose.
12:40 Il y a des journées où je viens ici, où je passe la journée entière dans des réunions.
12:45 Il y a des journées où je visite plein de plein de choses.
12:48 Moi, ce qui me passionne, c'est de regarder ce qui se passe dans notre pays.
12:53 Et en trois ans, j'ai vu tellement de choses incroyables, tellement de gens talentueux avec de l'ambition,
13:01 tellement de beaux projets qui existent dans notre dans notre pays.
13:04 Et donc, oui, moi, je suis quelqu'un qui est plutôt, plutôt positif,
13:09 plutôt optimiste par rapport à ce que je vois dans notre dans notre pays.
13:13 Et moi, ça me fait du mal de voir tant de mes collègues qui sont tellement négatifs par rapport à notre pays.
13:20 Moi, ça me fait toujours réfléchir. Vous savez, si vous devenez patron de Fun Radio,
13:27 si pendant les premiers six mois, vous allez dire mais Fun Radio, c'est vraiment de la merde.
13:33 Ça ne fonctionne pas. Ce n'est pas comme ça que ça fonctionne.
13:35 Vous devenez entraîneur de foot, d'une équipe de foot.
13:38 Vous n'allez pas commencer à dire il n'y a rien qui se passe bien.
13:41 Il faut être positif tout le temps.
13:42 Voilà, vous allez plutôt regarder où sont les opportunités.
13:44 Vous allez dire là, on a un problème, mais ça, on peut faire bien.
13:47 Et donc, oui, moi, je suis plutôt quelqu'un qui regarde les choses qu'on fait bien.
13:51 Et j'essaie de mettre ça en valeur.
13:53 Vous disiez que vous habitez Brackel. On dort où quand on est premier ministre?
13:57 Est ce qu'on dort chez soi? On sait qu'il y a un logement de fonction.
13:59 On ne dort pas dans le bureau.
14:01 On préfère pas dormir dans le bureau et certainement pas dans les réunions.
14:06 Non, moi, je n'ai encore jamais logé dans ce qu'on appelle l'embermont, qui est l'endroit de fonction.
14:15 Qui est au bout de la rue en plus.
14:17 En fait, la règle que ma femme et moi, on a du début, on a toujours dit je rentre à chaque fois.
14:22 Et elle aussi, elle travaille à Bruxelles, a parfois des longues journées.
14:25 Et on a eu ça comme règle parce que comme ça, on voit les enfants.
14:29 Et même, ça arrive que j'arrive à 4 heures du mat et que je repars à 7 heures.
14:34 Mais au moins, les quelques minutes, je les ai vus.
14:36 Donc moi, je rentre toujours.
14:38 Vous disiez, il n'y a pas de journée type, mais il y a quand même quelque chose que vous faites chaque semaine.
14:41 C'est rencontrer le roi.
14:43 Il est comment, le roi Philippe ?
14:45 C'est quelqu'un de bien.
14:47 Et je ne peux pas en dire beaucoup parce que vous savez que la discussion qu'on a, c'est une discussion qu'on a chaque semaine.
14:53 Et il y a quelque chose, on appelle ça le colloque singulier.
14:56 C'est un mot un peu compliqué, mais ça explique que la discussion qu'on a entre nous est une discussion qui est...
15:02 On n'en parle à personne.
15:04 Et je dois dire que moi, j'apprécie beaucoup parce que c'est un moment d'une heure où on fait un peu l'état des lieux.
15:10 On se dit, qu'est ce qu'on va faire cette semaine?
15:12 C'est quoi les difficultés que j'éprouve?
15:14 Et comment...
15:16 En pouvoir discuter avec quelqu'un qui n'est pas parti pris et qui dit, voilà, vous pouvez me faire confiance.
15:23 Je trouve que c'est quelque chose d'intéressant.
15:25 Et oui, en fait, j'ai une habitude.
15:28 J'y vais toujours à pied.
15:30 C'est l'autre côté du parc.
15:31 Et donc, c'est une promenade de dix minutes là bas.
15:34 On discute et puis une promenade de dix minutes.
15:36 Ça me fait réfléchir un peu.
15:37 C'est quel jour ce rendez vous?
15:38 C'est le jour lundi.
15:39 C'est le lundi.
15:40 Je l'ai fait ce matin.
15:41 On vous a croisé vers midi en arrivant.
15:43 Donc, vous reveniez de chez le roi.
15:44 Je revenais.
15:44 Ah oui, ça, je n'avais pas vu.
15:47 Donc, en effet, je revenais de là.
15:49 Alors, dans la théorie même, en fait, le roi peut faire trois choses.
15:55 Il peut vous poser des questions et peut vous encourager à faire quelque chose.
15:59 Et il peut vous prévenir de quelque chose.
16:04 Alors, ça, c'est la théorie.
16:05 C'est une discussion qui est assez ouverte.
16:09 Quand vous devez joindre le roi, ça se passe comment?
16:11 On passe par le cabinet ou vous avez son numéro de GSM?
16:14 J'essaie de savoir.
16:15 Non, c'est une bonne question.
16:16 Ça dépend un petit peu.
16:18 Oui, j'ai son numéro de téléphone et on s'appelle ou on envoie des messages.
16:23 Ce n'est pas tous les jours, clairement.
16:25 Si c'est pour des choses qui demandent un peu plus de préparation,
16:29 j'ai mon chef de cabinet qui contactera son chef de cabinet.
16:34 Puis, dans les autres habitudes, j'essaye chaque semaine au moins une,
16:38 à la préférence, deux fois d'amener mon fils à l'école.
16:42 Et pour l'instant, il m'autorise encore à le faire.
16:46 Ça, c'est le plus jeune.
16:48 L'aîné, c'est le plus âgé.
16:49 C'est l'aîné, c'est l'aîné.
16:50 Lui, il a déjà décidé.
16:51 Papa, c'est fini.
16:53 J'y vais tout seul.
16:54 On parlait du numéro du roi.
16:56 Quand on est premier ministre, est ce qu'on a aussi le numéro des chefs d'État?
16:59 Par exemple, Emmanuel Macron, Joe Biden.
17:01 Je suppose que là, on est un peu haut, mais vous avez des numéros de téléphone?
17:06 Oui, il y en a.
17:07 Emmanuel Macron, certainement beaucoup, beaucoup de mes collègues européens.
17:11 Oui, Joe Biden, non.
17:13 Je l'ai rencontré quelques fois.
17:16 C'est quelqu'un d'incroyablement chaleureux.
17:19 C'est oui, moi, j'aime bien le rencontrer et je ne pose pas trop de questions.
17:25 Je me voilà. C'est un être humain comme moi et qui a aussi des questions,
17:31 des bonnes journées et aussi des mauvaises journées.
17:33 Et qui est la personne?
17:36 Une personne célèbre que vous avez dans votre téléphone, dont vous avez le numéro de téléphone.
17:40 Est ce que vous pouvez nous donner un nom?
17:42 Mais c'est pas.
17:44 Pour moi, c'est pas c'est pas une sorte de status symbol.
17:48 Oui, il y a plein de gens en Belgique, sportifs, artistes que je connais,
17:53 dont j'ai le numéro de téléphone, mais c'est pas quelque chose dont je me vante.
17:56 Donc pour moi, c'est pas.
17:58 Vous êtes humble, c'est bien.
17:58 Non, mais voilà, c'est pour moi, c'est pas ça l'élément important.
18:04 Pour certains, ils diront ce sportif là, c'est incroyable et d'autres diront tiens,
18:07 cet artiste là, moi, c'est pas ça l'élément important.
18:10 Je ne m'en vante pas.
18:12 Quand on est premier ministre, il y a des avantages, des désavantages,
18:15 des choses qu'on peut faire, qu'on ne peut plus faire.
18:16 On va vous poser une liste de questions.
18:18 Vous répondez juste par oui ou par non.
18:19 Vous nous dites si vous pouvez le faire ou pas.
18:20 Je sais, ça marche.
18:22 Quand on est premier ministre, est ce qu'on peut toujours faire ses courses tout seul?
18:25 Oui. Est ce qu'on peut conduire sa voiture tout seul?
18:28 Oui, j'adore le faire.
18:30 Est ce qu'on remplit soi même sa déclaration d'impôt?
18:34 Je le fais à moitié.
18:36 Donc je fais une partie et je demande à quelqu'un qui s'y connaît comme bien de m'aider un petit peu
18:41 parce que faire des fautes dans sa déclaration d'impôt,
18:45 ce ne serait pas vraiment pas une chose pour moi de le faire.
18:48 Est ce qu'on peut faire sauter ses PV de stationnement?
18:50 Non, non. Oui, ça m'est arrivé.
18:53 Donc non, je remplis gentiment et je paye.
18:56 Est ce qu'on peut aller en boîte de nuit quand on est premier ministre?
18:59 Oui, oui, certainement.
19:01 Et je pense que là, il y a un petit temps que j'ai plus fait.
19:04 Mais par exemple, les festivals de musique cet été, j'en ai fait plusieurs.
19:08 Incognito?
19:09 Non, je ne me cache pas.
19:11 Et donc ce qu'on voit, c'est que quand il y a un concert, les gens ont tendance à regarder le podium.
19:17 Donc ce n'est pas grave.
19:18 Et puis quand le concert est fini et tout le monde se retourne, tout à coup, il me voit.
19:22 Et bon, c'est plutôt gentil.
19:24 Je trouve qu'en Belgique, on est dans un pays où les gens sont plutôt cool.
19:29 Et les gens reconnaissent. Il y en a certains qui demandent un selfie.
19:32 Moi, ça ne me gêne pas, mais les gens sont plutôt cool en Belgique et c'est bien.
19:35 Est ce qu'on peut aller au cinéma tout seul?
19:37 Oui, oui, certainement. Mais tout seul, il y a longtemps que je n'ai plus fait.
19:41 Mais avec mes enfants, oui, certainement.
19:43 Et actuellement, on insiste beaucoup sur la mobilité douce.
19:45 Est ce qu'on peut encore prendre le métro en tant que premier ministre?
19:48 Oui, certainement. Et où j'habite à Brackel, j'essaye de faire pas mal de choses en vélo.
19:54 Et oui, certainement.
19:55 Et en trottinette aussi?
19:58 Alors ça, les trottinettes, moi, comme premier ministre, je ne l'ai plus fait.
20:03 Mais quand j'étais ministre avant, je le faisais.
20:04 Je le faisais souvent.
20:07 Si on est premier ministre, est ce qu'on peut encore en toute dernière minute être invité par un ami
20:11 et qu'il veut faire un barbecue dans son jardin? C'est possible?
20:12 Ah oui, et je suis heureux que mes amis m'invitent encore.
20:16 Mais oui, il y a des amis qui habitent tout près de chez moi, qui souvent,
20:20 ils m'envoient un message en disant tiens, on est sûr que tu n'es pas à la maison.
20:23 Mais si tu es là, tu es bienvenu.
20:26 D'après vous, c'est quoi les avantages d'être le premier ministre de la Belgique?
20:31 Avantages, moi, honnêtement, moi, je le vois.
20:36 C'est un honneur de pouvoir le faire et on me permet de le faire.
20:39 Et voilà, moi, ma motivation, c'est parce que je vois plein de potentiel dans un pays que moi,
20:46 voilà, moi, je trouve qu'on vit dans un pays fantastique.
20:49 Ça ne veut pas dire que tout est fantastique, mais je pense qu'il y a plein de choses dont on peut vraiment être fier.
20:54 Et moi, je voudrais qu'il y a plus de choses dont on peut être fier.
20:57 Et donc, oui, c'est un honneur de pouvoir le faire.
21:00 Moi, chaque jour, je fais mon maximum.
21:04 Mais voilà, je ne suis certainement pas le seul à pouvoir le faire.
21:07 À un moment donné, ce sera quelqu'un d'autre de le faire.
21:09 Et je serai aussi content le moment où c'est fini.
21:12 Et comment vous arrivez à concilier vie privée et vie professionnelle quand on est premier ministre?
21:17 Vous êtes l'homme le plus occupé de Belgique.
21:18 Ça doit être compliqué.
21:20 Il y a d'autres gens qui sont très occupés aussi, mais...
21:24 Alors, c'est équilibre. Parfois, il est là et parfois, il n'est pas là.
21:27 Et il faut l'assumer que de temps en temps, il y a des périodes difficiles.
21:32 Et que voilà, parfois, je suis à la maison, on s'engueule un petit peu parce que voilà, il y a un moment difficile.
21:40 Et dans des moments difficiles, parfois des moments difficiles pour les enfants, je ne suis pas toujours là.
21:45 Donc, ma femme et moi, on s'est dit, on sait que dans les années à venir,
21:49 il va y avoir des moments où l'équilibre n'est clairement pas là.
21:53 Et on gère, mais comme plein de gens en Belgique qui ont des moments difficiles, ils gèrent.
21:59 Quelque chose qui est omniprésent dans votre vie aussi, fatalement, c'est la sécurité.
22:02 Vous êtes premier ministre, c'est normal.
22:03 Comment on vit avec ça?
22:06 C'est des gens qui font leur boulot et ils font bien leur boulot.
22:09 Et c'est vraiment des professionnels.
22:11 Et voilà, souvent, vous n'allez pas les voir parce qu'ils sont assez discrets.
22:21 Et bon, ça fait partie de la fonction.
22:24 Et pour moi, c'est comme ça que je le vois.
22:25 C'est pas par rapport à moi, c'est par rapport à la fonction.
22:29 Et mais en trois ans, voilà, jusque maintenant, les gens étaient plutôt sympas avec moi.
22:36 Donc, il n'y a pas eu de problème.
22:38 Quelles sont vos activités, vos hobbies dans la vie?
22:40 Qu'est ce que vous aimez faire?
22:42 Moi, j'aime bien faire du sport, donc aller faire du vélo.
22:45 Moi, j'adore faire du VTT.
22:48 Vous allez à la salle de sport?
22:50 Ouais, pas la salle de sport.
22:51 J'adore faire du sport à l'extérieur.
22:54 Donc, je vais courir avec mon chien ou je fais du vélo.
22:59 J'aime bien faire du VTT.
23:01 J'aime bien écouter la musique.
23:02 Ça, je peux faire tout seul.
23:06 Et puis, ouais, j'aime bien m'amuser avec mes enfants.
23:13 Ils ont 12 et 15 ans.
23:15 Je suis sûr qu'à un moment donné, ils vont dire bon, bah, papa, on y va tout seul.
23:19 Donc maintenant, ça va encore.
23:20 J'ai une autre question pour vous.
23:22 On est à l'ère des réseaux sociaux.
23:23 Voilà, tout le monde communique sur les réseaux sociaux.
23:25 Est ce que vous, vous avez des pages privées?
23:27 Insta, Facebook, TikTok?
23:29 Un faux compte peut être?
23:30 Oui, non, j'en ai pas.
23:32 Donc, j'ai mes comptes, mes comptes qui sont publics, mais j'en ai pas.
23:37 J'en ai pas fait des privés.
23:38 Alors pour moi, les réseaux sociaux au début, ça m'a beaucoup aidé.
23:42 Moi, j'étais c'est quelque chose qui m'a beaucoup aidé à pouvoir passer rapidement en contact direct.
23:49 Bon, maintenant, c'est devenu tellement grand que c'est un peu, c'est un peu, c'est un peu compliqué.
23:53 Je regarde pas trop souvent parce que j'ai beaucoup de choses, beaucoup de choses à faire, mais j'en ai pas.
23:58 J'en ai pas d'autres, mais ce que j'ai vu, c'est qu'il y a des faux comptes qui essayent de se mettre à ma place.
24:04 Et donc, quoi, il faut savoir ceux qui se font inviter par le soi-disant compte privé.
24:11 Ça n'existe pas. J'en ai pas.
24:13 Donc, ça veut dire que là, si je vais sur Facebook, je cherche Alexandre Dodecroche, j'ajoute un ami, ça va tomber sur votre téléphone.
24:17 Ça va tomber sur mon téléphone.
24:19 J'ai les modifications là, je les ai coupées parce que sinon, il y en a trop.
24:24 En tant que premier ministre, est ce que parfois on voit passer, on va dire comme ça, des grosses conneries dans la presse,
24:28 mais qu'on n'a pas le droit de démentir parce que potentiellement, les choses sont confidentielles ?
24:32 Ça peut concerner tous les domaines.
24:35 Oui, ça arrive. Je lis parfois des choses.
24:38 Je me dis, c'est pas comme ça que ça s'est passé.
24:41 Moi, je trouve que j'essaie d'être très prudent par rapport à la presse.
24:45 Vous savez, on a un pays avec une liberté de presse et on le considère comme une évidence.
24:53 Il y a plein d'endroits au monde où ça n'existe, ça n'existe pas.
24:55 Alors, s'il y a quelque chose qui est faux, je vais souvent demander à mon porte parole de dire,
25:00 ben voilà, c'est pas comme ça que ça s'est passé.
25:02 Mais il faut faire une différence entre ces choses qui sont des faits ou des choses qui sont des opinions.
25:08 Ben voilà, oui, naturellement que je lis parfois des opinions où je me dis, mais je ne suis pas du tout d'accord.
25:13 Mais ça, on est dans un pays où les pensées sont libres et donc ça, il faut vivre avec.
25:19 En tant que premier ministre, c'est quoi votre meilleure anecdote ?
25:22 Est ce qu'il y a un souvenir que vous aimeriez partager avec nous?
25:24 Oui, oui, j'y ai pensé. Est ce que.
25:31 Il y en a une, je pense. Oui, je pense aussi.
25:33 Mais il y en a certainement. Il y en a eu. Il y en a eu plein.
25:38 Moi, je trouve que moi, je ne suis pas quelqu'un que la célébrité, etc.
25:46 C'est pas quelque chose d'important, mais le moment où Air Force One était à Bruxelles.
25:51 Et Joe Biden qui descend de l'escalier.
25:53 Il y a quand même un moment où je me suis dit, mais c'est pas possible.
25:57 C'est un rêve parce que c'est tellement une scène de film.
26:00 Et puis, on parle avec un être humain, en fait, et on se dit, tcha !
26:07 La personne, c'est une personne comme vous et moi.
26:11 Et oui, pour moi, c'est un moment où j'ai eu ce flash de une ou deux secondes où je me disais, mais c'est pas possible.
26:16 Que je le vis vraiment, que c'est la réalité.
26:19 On a eu la même chose il y a dix minutes en arrivant dans votre bureau.
26:23 C'est pas la même chose. Vous savez, la Belgique, on n'est pas les Etats-Unis.
26:26 Il y avait à ce moment là, je pense qu'il atterrissait.
26:31 Et on appelle ça Air Force One. Et en fait, à ce moment là, moi, je suis allé prendre mon vaccin.
26:36 Je pense que j'étais allé en vélo et j'ai un vélo belge qui s'appelle Cowboys, une marque belge.
26:43 Et en fait, c'était le Cowboy One.
26:45 Et donc, ils avaient fait une pub en disant, ben voilà, il y a Air Force One.
26:48 Et en Belgique, on a Cowboy One. Et je trouvais ça une assez bonne comparaison.
26:53 L'année prochaine, on va voter.
26:56 Alors, il y a quelques années, on avait Charles Michel qui était Premier ministre, qui était fils de Louis Michel.
27:03 Vous, vous êtes le fils d'Erman De Croo.
27:05 Est-ce qu'il faut être le fils d'un grand politicien pour devenir Premier ministre ?
27:08 Non, non, certainement pas. Et je pense que c'est vraiment un peu une coïncidence en Belgique.
27:14 Mais non, je dirais plutôt les gens qui ont envie de la politique.
27:19 Je sais que parfois, quand on le regarde de distance, on dit ça m'a l'air d'être quelque chose de compliqué
27:25 et souvent quand même assez agressif au point de vue verbal.
27:29 Et je pense que c'est pas une bonne chose.
27:32 Mais je trouve que si le sens de société est quelque chose d'important, si vous dites mais moi, j'ai des choses sur lesquelles j'ai des idées.
27:42 N'hésitez pas à nous parler.
27:43 Et quand je dis nous, c'est moi ou c'est des gens d'autres parties.
27:49 Améliorer la société dans laquelle on vit, c'est quand même quelque chose de bien à faire.
27:54 Ou sinon vous faites de la radio, ça, vous pouvez faire aussi.
27:57 On dit parfois que la dernière année de législature, elle sert à rien parce que les politiciens veulent se faire réélire derrière.
28:02 C'est vrai ?
28:03 Non, c'est pas vrai parce que oui, il y a encore plein de choses à faire.
28:08 Et puis, il y a des événements, des choses qui se passent.
28:13 Et donc chaque semaine, il y a bien des nouveaux problèmes qui se mettent en avant, des opportunités qui se mettent en avant.
28:19 Donc non, entre maintenant et début juin, il y a encore plein, plein, plein de choses qu'on va faire.
28:24 Petite question un peu plus fun.
28:25 Si l'année prochaine, vous deviez former un nouveau gouvernement, quelle personnalité ou quel star vous mettrez au gouvernement ?
28:33 Une angele, un stromaïd, un ministre.
28:36 Ce serait cool. Ce serait cool d'avoir.
28:38 Parce qu'en France, il y a eu ça avec avec Hulot, je pense.
28:42 Avec Nicolas Hulot, oui.
28:43 En Belgique, on n'a pas forcément cette habitude.
28:48 C'est impossible d'après vous ?
28:49 Vraiment que c'est possible.
28:50 D'un côté, le maire est quand même allé débaucher Adja Lhabib pour être ministre chez vous.
28:54 Par exemple, en Flandre, il y a eu ça.
28:57 Souvent, des journalistes, ça arrive.
28:59 Mais oui, un sportif comme ministre du sport ou un ou une artiste comme ministre de culture, ce serait bien.
29:07 Et on a en Belgique, on a des superstars avec Angèle, avec Stromaïd.
29:11 Demain, vous pouvez choisir.
29:12 Vous êtes certain que la personne dira oui ?
29:14 Ce sera qui ?
29:14 Non, mais ça, je ne peux pas.
29:15 Je ne peux pas choisir.
29:16 Mais parce que cette personne là, elle serait vraiment surprise.
29:21 Mais dans le sens large, s'il y a des gens qui ne sont pas dans la politique, qui font l'étape.
29:27 Moi, je pense que c'est une bonne chose.
29:29 Alexandre Decroix, merci d'avoir accepté cette invitation.
29:31 Nous avoir accueilli chez vous dans votre bureau.
29:34 Qu'est ce qu'on peut vous souhaiter pour les prochains mois ?
29:35 Les derniers mois de législature ?
29:38 Ah, mais qu'il y ait plus de gens qui voient le potentiel en Belgique.
29:46 Je trouve qu'on est devenu, avant on était en Belgique, on n'était pas très ambitieux.
29:50 On disait, il faut rester calme, il faut se cacher un petit peu.
29:53 Et là, on sent, moi, je trouve qu'une jeune génération est beaucoup plus ambitieuse et n'a pas peur d'être ambitieux.
29:59 Et de dire, ben voilà, on est belge, on peut faire plein de choses.
30:03 On habite dans un pays fantastique.
30:06 Il y a plein de choses qu'on doit encore faire.
30:08 Donc que tout le monde qui est positif en Belgique puisse convaincre quelqu'un qu'il y a plein de choses qu'on peut faire.
30:15 Il faut oser.
30:16 Il faut oser, il faut pas avoir peur d'être ambitieux.
30:20 Nous sommes aussi dans un pays où, si ça marche pas, on juge pas.
30:24 Il y a plein de choses qu'on peut faire.
30:26 Merci, Monsieur le Premier ministre.
30:27 Merci beaucoup. Merci à vous.
30:28 C'était pas l'interview classique, donc j'ai beaucoup apprécié.
30:32 FUN
30:33 FUN RADIO. Enjoy the music.

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