• l’année dernière
Transcription
00:00 film est un film sur le miracle de l'enfant. C'est pas du tout un film sombre.
00:05 C'est le contraire d'un film tombant. Non, c'est le miracle de la vie au contraire.
00:14 Non, non. C'est une cata au début, il perd son fils, le fils était homosexuel mais
00:19 c'est pas un problème et il apprend qu'il y a un enfant. Il y a un enfant quelque part
00:23 dans un ventre. Il va chercher à travers toute la Belgique qui est cette jeune fille.
00:27 Il tombe sur cette actrice extraordinaire et il veut absolument qu'elle ne le mette
00:32 pas dans une maison à l'orphelinat. Il veut le garder, il veut devenir père. Pourquoi
00:38 les gens sont bouleversés à ce point-là ? C'est parce qu'il y a un secret à l'intérieur
00:43 de ce film. Pourquoi l'enfant est un des buts ultimes de la vie. C'est François
00:49 Croce le producteur. Il m'appelle, c'est un très bon vendeur. Il m'a donné une telle
00:53 conviction, il m'a dit « Allô, François Croce a l'appareil, oui, c'est toi Fabrice
00:57 et oui, c'est moi. J'ai un rôle extraordinaire pour toi. Ah bon ? C'est de la démence,
01:01 c'est de la folie. T'es prêt ? T'as un peu d'argent, j'ai ce que tu veux, d'accord ?
01:05 Crac, on raccroche, on fait le film. » Moi avant, j'étais un acteur qui était le
01:10 verbe, tu sais, toujours en train, la discrète, le gars qui aime les mots, qui parle aux femmes.
01:15 Et puis là, l'accomplissement suprême, c'est me donner un rôle où le gars ne parle
01:20 pas et ça n'arrête pas de parler. Parce qu'il ne dit pas de mots que ça ne parle
01:24 pas. Son regard parle, cette jeune fille géniale parle. Et le film est un film sur le miracle
01:31 de l'enfant. J'arrête pas de dire, la comédie est un
01:35 art absolument exemplaire. La comédie, ce n'est pas un art inférieur. Il y a une phrase
01:39 magnifique que je vous ai, ne considérez rien comme inférieur. Jouer du fado, c'est
01:43 aussi important que jouer Racine. Jouer la biche, c'est aussi important que jouer Corneille.
01:48 C'est la même famille, il faut jouer quelque chose avec une contrainte qui s'appelle le
01:53 contexte. Donc la comédie pour moi, je ne la méprise
01:57 pas, je l'adore, je l'admire. Mais il y a une tyrannie en ce moment où même les acteurs,
02:03 les meilleurs, deviennent des machines à blague. Tu comprends, il y a une hantise des
02:07 silences dans les comédies. "Oh merde, ils vont se faire chier, tu sais." C'est comme
02:11 maintenant actuellement, pendant les campagnes politiques, t'as un truc super sérieux et
02:16 puis t'as la comique de France Inter qui débarque. "Ouais, qu'est-ce que t'as fait
02:20 avec ta montre, t'es éculé." Enfin, elles ne parlent pas toutes comme ça, mais il y
02:24 a toujours "Allez, on déconne quoi, on déconne, on déconne, c'est pas sympa de déconner,
02:30 allez on déconne, on déréalise, on fait de la rupture." C'est sympa. Moi, je passe
02:36 mon temps au théâtre, je reprends La Fontaine et le Confinement où je fais des ruptures.
02:40 Je passe de Pascal à Johnny Hallyday. Moi aussi, je sais ce que c'est une rupture.
02:43 Moi aussi, je sais ce que c'est le stand-up. Mais le problème, c'est le système d'être
02:47 constamment dans, obligatoirement rire. Quand j'ai reçu ça, j'ai dit "Le film de Niclos,
02:54 ça c'est du super radical." Je voyais Festival de Venise, je voyais Festival de Cannes peut-être,
03:01 Premier Plan, Angers, 33 000 entrées, haut de gamme, super pointu. Boum, je vois le film,
03:08 pas du tout. Ah bon ? Non, c'est un film humain. Je vois là, ils ont fait une dizaine
03:13 de salles, je crois, hier, qui étaient pleines. Et tu vois, les gens, ils ont fait un micro-totoir.
03:18 Micro-totoir, le sous-terme, on entend partout. "Tu as fait un micro-totoir ?" "J'ai fait
03:22 un micro-totoir." On fait un micro-totoir et les gens pleurent, sont émus. Je pensais
03:27 qu'il était radical, il n'est pas radical. Bon, alors on me fait ce compliment de dire
03:30 "On vous a jamais vu comme ça." Bon, je ne vais pas parler de moi, je m'en fous.
03:34 J'ai envie de parler d'elle. Elle, c'est une merveille. Il y a du Béatrice Dalle.
03:38 Si elle met de la discipline dans son existence, si elle prend des bons cours de théâtre,
03:42 elle va devenir une actrice essentielle. C'est ma petite fille, je ne lâcherai pas.
03:48 C'est comme ça.
03:49 [Musique]
03:56 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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