Arthur de Watrigant : «Ce n'est pas la souffrance des malades que vous allez abréger, c'est celle que la société ne veut pas voir»

  • l’année dernière
Le directeur du magazine L'Incorrect Arthur de Watrigant, à propos du projet de loi sur la fin de vie dans la Matinale week-end : «Ce n'est pas la souffrance des malades que vous allez abréger, c'est celle que la société ne veut pas voir».

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Transcript
00:00 Je suis moins convaincu que vous parce que c'est malheureusement un sujet politique sociétal,
00:05 c'est un sujet qu'on doit arranger à une partie de la gauche pour avoir la paix,
00:08 c'est un sujet qui ne coûte pas cher.
00:10 Comme ça on peut faire passer d'autres lois derrière.
00:12 Vous pensez que le suicide assisté va passer dans ce...
00:16 Oui, je n'ai aucun doute là-dessus malheureusement.
00:18 Le constat aujourd'hui c'est que vous avez 380 000 personnes qui ont besoin de soins palliatifs.
00:23 Il y en a un tiers qui seulement y accèdent, pourquoi ?
00:25 Parce que vous avez 20 départements qui n'ont pas d'unité
00:27 et seulement 36 millions d'euros de budget sont alloués alors qu'il faudrait 1,4 milliard.
00:31 Ensuite quand vous regardez la convention citoyenne qui a été organisée pour débattre de ce sujet,
00:34 ça a été abrité où ?
00:36 Ça a été abrité au CESE, Conseil économique, social et environnemental.
00:40 Qui est le patron du CESE ? Thierry Baudet, l'ancien patron des mutuelles.
00:43 Qu'est-ce qu'a déclaré Thierry Baudet il y a quelques années ?
00:45 Il a dit que les mutuelles seront prêtes à accueillir,
00:48 seront prêtes à être pionnières pour créer des lieux de condition pour permettre d'accéder à cette liberté.
00:51 C'est vachement sympa des mutuelles qui sont prêtes à organiser des lieux
00:54 pour seringuer des petits cancéreux, c'est quand même bien sympa de leur part.
00:57 Ensuite, ça fait 15 ans que la DMD, l'aide à mourir dans la dignité,
01:00 vous sort ce sondage, le 96% des Français qui sont pour l'euthanasie.
01:04 Si vous regardez l'envers du décor, moi je m'étonne des 4%.
01:07 Parce que quand on vous demande, vous préférez mourir dans un affreux souffrance
01:10 en vous lisant le bouquin de Cristina Ango avec Sandrine Rousseau
01:12 ou alors mourir dignement entouré d'un harem d'un mannequin russe,
01:15 qui sont les 4% qui ne veulent pas mourir.
01:17 Donc le raisonnement a toujours été faussé.
01:19 La réalité c'est qu'aujourd'hui, si vous ne voulez pas faire passer l'euthanasie,
01:23 vous avez donné comme ultime souvenir à un Alzheimer une injection létale
01:26 et qu'en fait ce n'est pas la souffrance des malades que vous allez abréger,
01:29 c'est celle que la société ne veut pas voir.
01:30 Et comme Guillaume Bigot a cité Michel Houellebecq,
01:33 je voudrais le citer également dans un débat avec Enthoven,
01:35 à la question qu'on lui pose, si un ami atteint de la maladie de Charcot
01:38 veut mourir, qu'est-ce que vous faites ?
01:39 Il ne dit rien, pourquoi ?
01:41 Parce que s'il veut mourir, c'est que c'est de ma faute,
01:42 c'est-à-dire que je ne l'aime pas assez.
01:43 Je crois qu'il a tout résumé.
01:44 [Musique]
01:48 [SILENCE]

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