GUARDIOLA vs KLOPP : Qui est le meilleur entraineur ?
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00:00 A grandes histoires, ses grands rivaux, Jurgen Klopp et Pep Guardiola l'ont bien compris.
00:04 C'est dans les conflits idéologiques que le foot se développe depuis sa jeunesse,
00:07 et qui d'autre pour l'incarner avec plus de vérité que ces deux stratèges du foot moderne.
00:12 Dans leurs confrontations successives en Allemagne, Angleterre et sur la scène européenne,
00:15 ils ne cessent d'innover et de proposer deux visions du jeu parallèles aussi radicales qu'exigeantes.
00:20 Depuis 2009, leur longévité au sein de leurs clubs successifs et leurs affrontements réguliers
00:24 permettent d'écrire l'une des pages les plus réjouissantes de l'histoire du jeu.
00:28 Entre dogmatisme et passion, Pep et Jurgen apparaissent comme les deux faces de la même pièce du foot protagoniste.
00:33 Et au fond, peu importe de quel côté elle pourrait tomber, le foot en est déjà sorti gagnant.
00:38 Décryptage d'une opposition de style à haute intensité
00:40 sur les bancs de Jurgen Klopp et Pep Guardiola, les empereurs du foot moderne.
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00:49 Depuis que leurs routes se sont croisées pour la toute première fois en 2013 en Allemagne,
00:53 pour un Bayern Dortmund en Supercoupe d'Allemagne,
00:55 à l'occasion du premier match de Guardiola sur le banc du Bayern et donc pour sa première défaite,
00:59 ces deux-là ne se séparent pas.
01:01 À eux deux, ils cumulent deux palmarès colossaux,
01:03 disposant chacun de titres nationaux en Espagne, Allemagne et Angleterre pour l'un,
01:07 et en Allemagne et en Angleterre pour l'autre,
01:08 et bien sûr l'un et l'autre du Graal européen en Ligue des Champions.
01:12 Au-delà d'une recherche de la victoire indispensable pour conserver une légitimité à ce niveau,
01:16 ils sont deux portes-drapeaux du football du XXIe siècle.
01:19 Il convient d'abord de noter que leur circuit de jeu repose avant tout sur une colonne vertébrale,
01:23 en faste avec les évolutions des postes des dernières décennies
01:26 et correspondant pleinement à l'idée du foot moderne.
01:29 Deux gardiens très habiles aux pieds, favorisant une relance courte
01:32 et une couverture en dehors de leur surface pour compenser la montée des défenseurs,
01:36 des latéraux indispensables au déploiement des offensives,
01:38 et bien sûr l'usage d'un pressing tout terrain en face défensive
01:41 et du fameux Gaggenpressing à la perte du ballon.
01:44 Alors, qu'est-ce qui malgré ces valeurs de jeu communes,
01:47 installe les deux hommes dans une confrontation idéologique si intense ?
01:50 Premièrement, on se doit de parler de l'opposition de style originelle dans leur plan de jeu.
01:54 Quand Guardiola à ses débuts au Barça privilégie exclusivement un jeu de possession
01:58 et fait reposer l'entièreté de sa stabilité défensive sur la maîtrise constante du ballon,
02:02 Klopp en Allemagne façonne ses équipes pour qu'elles puissent accepter de subir.
02:06 Dans son Dortmund, vainqueur de deux Bundesliga en 2011 et 2012
02:09 et finaliste de la Ligue des Champions 2013,
02:11 le technicien allemand travaille à l'élaboration d'un jeu de transition
02:15 basé sur des projections offensives très rapides à la récupération du ballon.
02:18 Pour la faire courte, pour le catalan, les buts doivent se marquer principalement en attaque placée
02:22 et pour son grand rival, la contre-attaque prime avant tout pour la recherche de verticalité.
02:27 Bien qu'il serait réducteur de réduire la gestion de Guardiola à un jeu de passe courte horizontale,
02:31 la recherche d'exclusivité de la possession pour sa équipe
02:34 lui impose quasi systématiquement de faire face à des blocs bas.
02:37 Vous conviendrez qu'il reste alors peu de place pour la verticalité
02:40 et que le seul choix restant sera de contourner le bloc.
02:44 Autre différence notable entre les deux stratéges, leur management.
02:47 Pour Pep Guardiola, l'heure n'est jamais au relâchement,
02:49 comme lorsqu'il n'hésite pas à refaire le match aux côtés de Sterling
02:52 malgré une victoire 6-0 en finale de FA Cup 2019.
02:55 Il ne laisse aucune latitude à ses joueurs, dogmatique dans sa vision du jeu,
02:59 pour lui, c'est le jeu avant tout.
03:01 Pour Klopp, le bien-être de ses joueurs est une notion clé de son coaching.
03:05 Prêt à opérer régulièrement du turnover,
03:07 il est soucieux de la vie privée des membres de son effectif
03:09 et de l'impact qu'elle peut avoir sur leur vie.
03:11 Mario Götze, ayant évolué sous les ordres des deux coachs,
03:14 remarque que Guardiola est moins dans l'empathie.
03:16 Il ira même jusqu'à dire qu'il est focalisé sur le match
03:19 et en dehors de son plan de jeu, les joueurs ne l'intéressent pas.
03:22 Un tantinet obsessionnel, le Pep.
03:24 Dans le prolongement de cette gestion humaine,
03:26 les deux hommes se distinguent également par une vision divergente du concept de poste.
03:30 Jurgen Klopp stabilise son équipe par une construction poste pour poste de ses schémas.
03:34 Ancrés à Liverpool sur un 4-3-3 inamovible,
03:37 les joueurs sont placés à leur poste préférentiel
03:39 pour une plus grande fiabilité et cohérence dans le système.
03:42 Du côté du Catalan, son goût pour l'expérimentation et les coups tactiques surprenants
03:46 l'incitent régulièrement à déplacer ses joueurs d'un poste à l'autre.
03:49 Un défenseur central peut glisser latéral,
03:51 le latéral s'insérer dans le milieu,
03:53 comme il a pu le faire avec Philippe Lam au Bayern Munich.
03:55 Il est d'ailleurs souvent critiqué pour ses excès de folie dans des matchs clés,
03:58 comme son choix de jouer sans milieu défensif de formation en finale de Ligue des Champions 2021 par exemple.
04:04 Mais Guardiola excelle pour inculquer à ses joueurs une polyvalence
04:07 souvent indispensable pour l'élaboration de son jeu protagoniste et offensif.
04:11 Au-delà d'une formation initiale en 4-3-3 également,
04:14 Pep travaille à produire un système mouvant où les joueurs glissent régulièrement d'une ligne à l'autre.
04:19 En phase offensive, ses équipes se déploient d'ailleurs régulièrement dans une pyramide en 2-3-5,
04:24 les latéraux glissent au cœur du jeu et les milieux s'insèrent dans la ligne d'attaque.
04:28 Le tout permis également par l'absence d'un numéro 9 de métier sur ses lignes offensives.
04:32 Pour Klopp, l'ossature de son équipe s'ancre sur la stabilité de son axe défensif
04:36 et de ses trois milieux récupérateurs.
04:38 Les projections offensives sont assurées essentiellement par les latéraux et sa ligne d'attaque.
04:43 La permutation principale dans son équipe est celle qu'il autorise à ses deux éliers
04:47 qui plongent à l'intérieur pour laisser les couloirs à ses latéraux ultra-offensifs.
04:51 Guardiola le chimiste contre Klopp le raisonné,
04:53 voilà une bonne formule pour définir ces deux facettes du jeu.
04:56 Comme évoqué plus tôt, pour les deux stratégies, la ligne offensive repose sur l'utilisation d'un faux 9.
05:01 Chez Guardiola, c'est un principe fondateur de son grand Barça.
05:04 En 2009, il replace Messi dans une position de faux numéro 9 et Thau se retrouve sur l'aile.
05:09 Son attaquant axial peut ainsi au besoin venir renforcer la ligne du milieu
05:13 et profiter de l'espace laissé entre la défense et le milieu de terrain adverse
05:16 et donc favoriser un plus facile contrôle de la possession.
05:19 A Manchester City, il profite d'avoir une variété de profils offensifs
05:23 suffisamment habiles pour intégrer cette position.
05:25 Entre les Foden, Sterling, Gabriel Jesus et de plus rares exceptions De Bruyne ou Bernardo Silva,
05:30 Pep a l'embarras du choix.
05:31 Klopp est aussi un adepte du jeu sans avant-centre de métier.
05:35 L'animation offensive Firmino-Salah-Sane qui les porte jusqu'au titre européen en 2019 en est un bel exemple.
05:41 La zone axiale est couverte par Firmino, milieu de terrain offensif de formation,
05:44 qui par des appels vient libérer les espaces pour les deux ailiers faux pieds.
05:48 L'attaquant axial ne vient pas renforcer le milieu mais agir en déplacement pour déstructurer les défenses
05:52 et libérer les ailiers qui opèrent tous deux comme deux numéro 10 totalement libres.
05:56 Notons aussi qu'il se partage son première ligue de super pouvoir de transformer les latéraux de métier
06:01 en véritables meneurs de jeu.
06:02 Entre la paire Arnold et Robertson pour Klopp et l'insaisissable Cancelo à City,
06:07 ce début de décennie en football est marqué par l'avènement du latéral meneur de jeu
06:11 dont les deux stratèges sont grandement responsables.
06:13 Entreprise au Bayern, la révolution du latéral à l'intérieur est un des principaux faits d'armes de Guardiola en Allemagne.
06:19 Le principe est d'inciter Lahm et Alaba à se joindre au milieu terrain dans les phases offensives
06:23 pour laisser à Ribéry et Robben le luxe de jouir du couloir entier.
06:28 Une innovation qui a fait très mal au Dortmund de Klopp à l'époque.
06:31 Il saurait alors peut-être juste de dire que plus que rivaux, les deux coachs sont l'un pour l'autre une inspiration.
06:36 Il ne se prive d'ailleurs pas de le dire.
06:38 En 2022, après un match nul 2-2 entre les deux formations, Guardiola avoue
06:42 "Klopp a été le plus grand rival de ma carrière, aucun doute là-dessus. Il fait du bien au football mondial."
06:47 Klopp, quelques jours plus tard, à une victoire de son équipe, se félicite également.
06:51 "Nous avons battu la meilleure équipe du monde. C'est un moment assez spécial."
06:55 Enfin, pour terminer de dépeindre leur différence,
06:58 il convient de déceler une autre caractéristique de leurs oppositions de pensée dans la gestion de l'équilibre défensif.
07:03 Bien que tous deux souhaitent construire leur jeu par la désertion de la ligne défensive par les latéraux,
07:07 les deux s'appuient sur un schéma de compensation différent.
07:11 Toujours prêt à privilégier le surnombre offensif, quitte à totalement déséquilibrer son 11,
07:15 Guardiola recrute à City des défenseurs très vifs et rapides pour qu'ils assurent eux-mêmes le repli.
07:20 Les deux défenseurs centraux couvrent donc dans le dos leurs latéraux,
07:22 qui engagent un repli express à la perte en tentant de rejoindre leur position dans la ligne avant l'attaque adverse.
07:28 Chez Klopp, la compensation est plus simplement assurée par le repli des deux milieux de terrain récupérateurs excentrés.
07:33 Un milieu de terrain axial reste en sentinelle pendant que les autres n'hésitent pas à compenser les montées des latéraux.
07:39 Ainsi, l'équipe, bien que déséquilibrée vers l'avant, conserve de la densité à l'arrière et évite de se découvrir totalement en phase offensive.
07:46 Un autre point donc, et non des moindres, où Klopp se distingue par son pragmatisme.
07:50 Vous l'aurez compris, avec ces deux-là, le diable se cache dans les détails.
07:54 C'est par l'extrême similitude en apparence de leurs équipes que se révèlent concrètement les deux écoles du jeu qui bercent principalement notre foot d'aujourd'hui.
08:01 Leurs lignes offensives impressionnent par leurs mouvements et leurs permutations permanentes
08:05 en se reposant sur des alliés créatifs et techniques qui les incitent souvent à se passer de numéro 9 de métier.
08:10 En attaque placée ou par des transitions fulgurantes, le foot tente à toujours plus de verticalité, de déséquilibre et de polyvalence.
08:16 Au dos des équilibres offensifs, leurs confrontations respectives ont donné lieu à certains des matchs les plus mythiques du nouveau millénaire.
08:22 Ils proposent aussi la rassurante possibilité de choisir entre deux visions rivales.
08:27 Choisir un camp, c'est souvent donner à l'émotion une place plus grande, car sans grand méchant, pas de bon héros.
08:32 Alors profitons encore un peu de pouvoir choisir quelle vision du foot incarne le bien à nos yeux.
08:37 Merci d'avoir regardé notre vidéo ! N'hésite pas à nous dire en commentaire si tu es plutôt kloppiste ou guardioliste.
08:42 Et si tu as kiffé, parle de notre chaîne autour de toi, aime et partage.
08:46 A très vite pour une nouvelle vidéo, ciao !
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