Procès de l'attentat de Magnanville : "L'émotion des policiers est palpable"
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Transcript
00:00 Karim Akeki, depuis le procès de l'attentat de Magnanville, Karim on vous retrouve dans
00:05 ce tribunal, la cour d'assises spéciale de Paris qui juge cette affaire depuis ce matin.
00:11 Peut-être vous avez commencé par là, rappelez-nous cette affaire qui s'est déroulée il y a
00:16 sept ans et que personne n'a oublié.
00:18 Non, personne n'a oublié et la motion est encore vivante ici, vivace, et bien c'est
00:26 l'affaire, l'attaque de deux policiers qui ont été attaqués et sauvagement tués
00:31 chez eux, à leur domicile, en présence de leur enfant de trois ans.
00:36 Je peux vous dire que l'émotion des policiers ici est palpable, cette attaque est dans tous
00:40 les esprits.
00:41 Une des policières me dira toute ma vie, je me souviendrai de ce petit garçon qui est
00:45 sorti dans les bras d'un collègue du Raid après l'assassinat de ses deux parents.
00:50 Il y avait aujourd'hui sur les bancs des partis civils beaucoup de policiers, notamment des
00:56 policiers des syndicats évidemment qui représentent leurs collègues, mais également de simples
01:00 policiers qui sont venus et qui nous ont dit "il y aura un avant" et après à Magnanville,
01:05 Magnanville c'est une déflagration.
01:07 Certains de leurs collègues ont décidé purement et simplement de quitter les Yvelines, ils
01:13 n'ont plus souhaité travailler, d'autres ont même quitté la fonction.
01:16 Ce traumatisme est important pour les policiers qui ne comprennent pas comment l'attaque terroriste
01:22 a été préparée, pourquoi ce sont ces deux policiers qui ont été ciblés et également
01:27 comment les terroristes ont pu obtenir leurs adresses.
01:31 Eh bien leur avocat a pris la parole juste avant le procès pour dire d'abord qu'il
01:35 fallait penser au petit garçon Mathieu qui a aujourd'hui 10 ans et qu'il y aura très
01:40 probablement un huis clos pour l'entendre ou en tout cas essayer de l'entendre, pour
01:44 l'instant il ne souhaite pas témoigner tellement le traumatisme est important pour lui et
01:48 les policiers évidemment pensent à lui.
01:51 Il est élevé depuis la mort de ses parents par de la famille, ses oncles et tantes qui
01:57 prennent soin de lui et qui nous disent qu'il va un petit peu mieux mais ce procès est
02:01 également l'occasion pour lui de réactiver tous ces traumatismes.
02:04 Un mot peut-être des enjeux de ce procès sept ans après les faits ?
02:07 Oui les enjeux de ce procès tournent autour de la présence du seul accusé ici.
02:15 Si le terroriste Laroussi Abala est décédé juste après l'attaque dans le domicile des
02:22 deux policiers, eh bien le seul accusé ici dans le box c'est Mohamed Lamine à Bérouze.
02:27 Les charges sont lourdes contre lui, il est poursuivi pour complicité d'assassinat terroriste
02:32 ou encore appartenance à un groupe terroriste.
02:35 Lui nie farouchement les faits mais pour l'accusation la reine des preuves a été présentée,
02:40 des traces ADL, ses propres traces ont été retrouvées sur l'ordinateur du couple qui
02:43 a été utilisé, on le sait, après leur exécution sauvage.
02:47 Et puis également on sait que le principal accusé est considéré par l'accusation comme
02:53 celui qui a formé, qui était le formateur intellectuel religieux de l'assaillant qui
02:58 a été abattu par les flics.
03:00 On sait par ailleurs qu'ils ont partagé par exemple la même fiancée, Sarah Erwoud
03:04 qui elle a été condamnée dans un autre dossier, l'attentat près de Notre-Dame à Paris.
03:09 Il s'agit également pour les partis civils de répondre, en tout cas d'essayer d'éclairer,
03:15 d'éboucher ces ondes d'ombre sur la participation de ce seul accusé.
03:20 Pour eux, 7 ans après l'instruction demeure la frustration et l'inquiétude de ne toujours
03:25 pas savoir pourquoi, comme je vous le disais, ces policiers ont été ciblés et comment
03:29 les terroristes ont pu obtenir leur adresse.
03:31 Réponse le 10 octobre prochain, c'est le jour du verdict.
03:36 En attendant, le seul accusé présent dans le box risque la peine maximale, c'est-à-dire
03:40 la réclusion criminelle à perpétuité.