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00:00:38 Bonsoir, merci d'être avec nous.
00:00:45 Nous sommes donc à un peu plus de 70 jours de l'élection présidentielle
00:00:49 et vous l'avez compris, c'est l'heure de présenter les programmes,
00:00:53 les projets, les grandes idées pour la France de demain.
00:00:57 Tous ceux qui sont candidats vont venir successivement devant vous
00:01:01 répondre à des questions et donc s'expliquer afin que vous puissiez
00:01:05 faire dans la sérénité et aussi en toute connaissance de cause
00:01:09 votre choix pour choisir le ou la présidente de 2007
00:01:13 et pour les 5 ans qui viennent.
00:01:15 Alors, ils seront ce soir d'abord Jean-Marie Le Pen
00:01:19 et puis nous accueillerons ensuite Olivier Besancenot, Dominique Voinet
00:01:24 et puis Nicolas Dupont-Aignan.
00:01:26 Vous pouvez bien sûr vous aussi participer à cette émission
00:01:30 c'est-à-dire interroger les candidats qui vont se succéder devant nous ce soir.
00:01:34 Nous les interrogerons nous, mais vous aussi.
00:01:36 Donc c'est très simple, il y a un numéro de téléphone que vous pouvez appeler
00:01:39 dès maintenant, certains d'entre vous d'ailleurs l'ont déjà fait
00:01:42 depuis quelques jours et puis par webcam, c'est simple,
00:01:45 le site France 2.fr, tout au long de l'émission d'ailleurs,
00:01:49 vous pourrez donc participer, réagir et donner votre sentiment
00:01:53 sur le débat en cours.
00:01:55 Premier invité donc ce soir, Jean-Marie Le Pen.
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00:02:06 Bonsoir Monsieur Le Pen.
00:02:08 Alors je vous propose d'abord, premier exercice, très simple,
00:02:13 on va regarder des photos ensemble, ça c'est pas le plus dur,
00:02:16 avant de répondre à des questions de ceux qui sont ici.
00:02:19 Première photo si vous le voulez bien, voilà.
00:02:21 Est-ce que ça vous rappelle quelque chose ?
00:02:23 Oui, bien sûr.
00:02:24 C'est une photo, je pense que très peu de Français ont vue.
00:02:27 Vous pouvez nous dire, on est en 1949, c'est ça ?
00:02:30 Oui, quelque chose comme ça, oui.
00:02:32 C'est en Belgique, à Isden, où je suis mineur au puits numéro 2.
00:02:38 Là vous avez un petit air de Jean Gabin, non ?
00:02:41 Sur la droite là, un peu ?
00:02:43 Je ne suis pas de très bonne humeur, il faut dire.
00:02:45 Ah oui, parce que c'est dur la mine ?
00:02:47 Pas seulement, non.
00:02:49 Ça c'est le Jean-Marie Le Pen qui est obligé de travailler,
00:02:52 c'est le fils de pauvre, c'est souvent ce que vous avez dit,
00:02:55 vous étiez un petit pauvre quand vous étiez enfant.
00:02:57 On sait, orphelin, pupille de la nation,
00:02:59 qui est obligé de travailler pour payer ses études.
00:03:01 J'étais orphelin de guerre,
00:03:03 parce que mon père était mort en 1942, mort pour la France,
00:03:06 et j'ai donc été orphelin à 14 ans.
00:03:09 Ma mère a fait de gros efforts pour me maintenir au collège,
00:03:15 et puis j'ai réussi à faire des études,
00:03:17 mais avec une bourse, mais qui était très insuffisante,
00:03:20 je crois que c'était l'équivalent de 1400 francs par an,
00:03:23 aujourd'hui.
00:03:25 Par conséquent, quand j'ai eu l'occasion,
00:03:27 c'était pas trop feignant, quand j'ai eu l'occasion de travailler,
00:03:29 aussi bien comme marin-pêcheur que comme mineur de charbon,
00:03:32 ou métro d'appartement,
00:03:35 je l'ai fait pour me permettre de joindre les deux bouts.
00:03:37 Est-ce que le petit pot voulait être riche, célèbre, puissant ?
00:03:41 Non, pas spécialement riche, non, mais être libre, surtout.
00:03:44 Et d'ailleurs, dans ma vie, quand j'aurais eu l'occasion,
00:03:46 quand j'aurais été battu aux élections en 1962,
00:03:49 je serais battu, je n'avais pas du tout préparé de carrière,
00:03:51 j'aurais dû me faire un stage d'avocat,
00:03:54 mais je ne l'avais pas fait, puisque j'ai été élu jeune député
00:03:57 en revenant d'Indochine.
00:03:59 Donc vous vouliez être libre, mais pas puissant,
00:04:02 pas président de la République.
00:04:04 Le petit mineur Jean Marine ne voulait pas être président de la République.
00:04:06 Pas du tout, non.
00:04:08 Mais j'étais allé en Indochine, j'étais officier de parachutiste
00:04:11 à la Légion étrangère, j'étais revenu plein de colère,
00:04:14 quand même, de cette défaite,
00:04:16 et je voulais la crier un petit peu à mon pays.
00:04:19 Et puis, je me suis trouvé emporté, en quelque sorte, très rapidement.
00:04:24 J'ai rencontré Poujade, et avec un certain nombre de camarades,
00:04:28 nous sommes entrés avec lui dans l'Union et Fraternité Française,
00:04:32 qui était une extension, en quelque sorte, de l'UDCA,
00:04:35 l'Union des Commerçants.
00:04:36 – En 1956, vous étiez le plus jeune député de France.
00:04:38 – Absolument.
00:04:39 – Alors on dit aujourd'hui, c'est vous qui êtes le plus ancien
00:04:41 dans ce métier d'homme politique français.
00:04:43 – Oui, probablement, certainement l'un des plus anciens.
00:04:45 – 1956-2007, quand même, c'est pas mal, hein, ton carrière.
00:04:48 – Oui, quand même, c'est un assez beau parcours, merci,
00:04:50 mais je me porte bien, ça va, je ne suis pas encore trop fatigué.
00:04:53 Et donc, quand j'ai été battu aux élections, j'ai dû trouver un travail,
00:04:57 et c'est là que je me suis lancé dans la création
00:05:00 de cette petite maison de disques artisanales.
00:05:02 J'étais un artisan, comme mes grands-parents et mon père,
00:05:06 mais je n'ai jamais eu l'ambition de gagner beaucoup d'argent.
00:05:08 D'abord, j'étais sur un créneau qui n'était pas un créneau
00:05:11 financièrement très porteur, mais je voulais surtout être libre,
00:05:15 n'obéir à personne et rester toujours indépendant.
00:05:18 – Alors, la deuxième photo, justement, c'est un rappel,
00:05:20 ça c'est vous êtes à l'Assemblée nationale
00:05:22 quand vous êtes effectivement élu jeune député.
00:05:25 On va passer à la photo suivante, photo un peu plus familiale, vous allez voir,
00:05:31 Jean-Marie Le Pen, qui est père de famille, père de trois filles.
00:05:36 J'ai envie de vous demander, est-ce que vous êtes un bon père ?
00:05:39 Est-ce que vous êtes un bon grand-père ?
00:05:41 Parce que vous avez une figure de grand méchant loup,
00:05:43 donc est-ce que dans la vie, vous considérez que votre famille c'est important ?
00:05:46 Est-ce que vous êtes un gentil père ?
00:05:48 – Non, en l'occurrence, à Montretout, la maison dont j'ai hérité,
00:05:51 vous savez, j'ai la chance d'abriter la famille de deux de mes filles
00:05:56 et donc six de mes petits-enfants.
00:05:58 Par conséquent, ils sont très discrets, mais j'ai l'occasion quand même
00:06:01 de les voir, de les croiser, le mercredi par exemple,
00:06:04 ils viennent me rendre une petite visite.
00:06:06 Par conséquent, je ne sais pas, c'est à eux qu'il faudrait demander
00:06:09 si je suis un bon père et un bon grand-père.
00:06:11 – Vous avez le nom de Le Pen quand on est petit,
00:06:13 votre fille le raconte dans un livre, un témoignage,
00:06:15 ce n'est pas facile de s'appeler Le Pen.
00:06:17 – Non, ce n'est pas facile, mais j'ai vu l'autre jour que le grand footballeur
00:06:20 de l'Orient, Le Pen, a dit "je suis très fier de mon nom".
00:06:23 – Oui, mais pour vos filles, c'est peut-être plus compliqué.
00:06:26 On vous voit là avec votre fille Marine dont on parle beaucoup en ce moment,
00:06:30 est-ce qu'il y a une marque Le Pen ?
00:06:32 C'est-à-dire que lorsque vous ne serez plus dans la course,
00:06:36 la marque Le Pen devra forcément exister
00:06:39 et être évidemment incarnée par Marine.
00:06:41 – Si que transite Gloria Mundi, je ne sais pas du tout
00:06:44 si je pense que Marine a la fibre politique,
00:06:46 elle a le tempérament politique et l'instinct
00:06:49 et je pense que c'est une femme politique
00:06:52 tout à fait capable d'être un grand homme politique.
00:06:55 – Alors, troisième photo que nous allons voir,
00:06:59 ça nous ramène à 5 ans en arrière, vous allez le voir,
00:07:02 on va découvrir ce visage, voilà, on est le 21 avril 2002 au soir.
00:07:07 – Je suis un peu dégâté.
00:07:09 – Justement, c'est la surprise, on voit le visage que vous faites
00:07:12 quand vous apprenez que vous êtes au second tour d'élection présidentielle.
00:07:15 Alors, on s'est dit "tiens, il doit être content Jean-Marie Le Pen",
00:07:18 et bien non, vous n'avez pas l'air content.
00:07:20 Pourquoi vous n'êtes pas content ? Parce que vous n'avez pas battu Jacques Chirac ?
00:07:22 – Ce n'est pas un match de foot, je mesure la gravité de la décision
00:07:29 et en effet, ce à quoi ça m'engage, j'entre dans un deuxième tour
00:07:34 où personne à l'époque, à ce moment-là, ne connaît la suite,
00:07:37 ceux qui connaissent la suite maintenant disent "mais oui, ça s'est passé comme ça,
00:07:40 je connais beaucoup de gens qui ont eu très peur, je ne sais pas pourquoi d'ailleurs,
00:07:43 et qui se sont dit "mais avec un président qui n'a pas fait 20%,
00:07:46 avec un Premier ministre battu et un populiste qui talonne le président,
00:07:51 rien n'était impossible au deuxième tour, et même pas une vague déferlante
00:07:55 de ce qu'ils appelaient le populisme".
00:07:57 Ça n'est pas ce qui s'est produit, on sait que le système a mobilisé
00:08:00 toutes ses forces, a jeté tout le monde dans la bataille
00:08:03 pour arriver au résultat que l'on sait, glorieux.
00:08:05 – Vous vous voyez face à Jacques Chirac cette fois ?
00:08:07 Parce qu'on a entendu Jacques Chirac aujourd'hui dire "il y a une vie après la politique
00:08:10 et une autre vie jusqu'à la mort", mais vous vous imaginez encore
00:08:14 qu'il puisse être candidat là ?
00:08:15 – Oui, je pense qu'il pourrait encore être candidat
00:08:17 si dans les quelques semaines, quelques jours, qu'il nous sépare des échéances,
00:08:21 eh bien il y avait une grave crise internationale, car il pourrait penser
00:08:24 que ça constitue pour lui une fenêtre de tir et une possibilité de se présenter.
00:08:28 C'est un opportuniste Jacques Chirac, il est capable de faire cela,
00:08:31 mais ce n'est pas un problème, ce n'est pas à moi que ça posera un problème,
00:08:34 c'est à Sarkozy.
00:08:35 – Petite question à propos, vous en êtes où de vos signatures ?
00:08:39 – Qu'à un cas, je rame comme j'ai dit, n'est-ce pas, sur la galère,
00:08:46 parce que c'est un métier effrayant, n'est-ce pas, la situation est assez difficile
00:08:51 et personne n'a rien fait pour améliorer la position des maires
00:08:56 qui tous sont hostiles à cette manière de faire, et en particulier
00:08:59 à la publication de leurs noms qui les exposent, soit à des agressions
00:09:03 ou à des menaces, enfin bref, même s'ils ne font que les imaginer.
00:09:08 – Alors cette fois on a l'impression que vous n'êtes pas le troisième homme,
00:09:11 le troisième homme c'est François Bayrou.
00:09:13 – Non je ne crois pas du tout.
00:09:14 – Alors est-ce que c'est lui aujourd'hui, peut-être parce qu'il est plus respectable
00:09:17 que vous en image, et le réceptacle du mécontentement
00:09:20 quand il s'attaque aux médias, quand il s'attaque au système,
00:09:23 c'est lui le candidat anti-système aujourd'hui, ce n'est pas vous ?
00:09:26 – Sur les six sondages, il est à égalité avec moi, mais avec une grande différence,
00:09:30 c'est que la solidité de mon socle électoral est de 70%
00:09:36 et celle du sien de 32% seulement, par conséquent je pense que ça va changer,
00:09:41 en fait c'est l'opération chevènement de 2002 qui recommence,
00:09:45 on avait hissé chevènement à grande force à 14%,
00:09:50 il est retombé à 6% au moment des élections,
00:09:53 je ne crains pas la rivalité de François Bayrou.
00:09:55 – On a l'impression quand même que vous ne pouvez pas faire mieux que la dernière fois.
00:09:58 – Pourquoi ?
00:09:59 – Parce qu'on se dit au fond, pourquoi on ne veut pas répondre à Jean-Marie Le Pen,
00:10:01 s'il est au second tour, il se passera la même chose qu'en 2002,
00:10:04 il y aura une mobilisation contre vous.
00:10:05 – Mais on ne sait pas ça, quand le prince président Napoléon III a été élu,
00:10:09 tout le monde pensait que c'est le général Kavénien qui allait passer,
00:10:12 et ce n'est pas lui, quand le général de Gaulle en 58,
00:10:15 trois mois avant mai 58, il faisait 3% des voix dans les sondages,
00:10:20 et puis l'histoire en a décidé autrement, on ne sait pas,
00:10:23 tout dépend de la manière dont les Français vont appréhender
00:10:26 cette possibilité qu'ils ont de dire ce qu'ils pensent de la situation actuelle de la France,
00:10:30 et des espoirs qu'ils peuvent avoir que cela change,
00:10:33 et ils ne peuvent pas avoir cet espoir avec les gens qui sont responsables de cette situation,
00:10:37 puisque les trois candidats dont vous parlez,
00:10:39 sont trois candidats qui ont occupé des postes de responsabilité
00:10:43 dans la manière dont la France a été menée.
00:10:45 Je suis le seul, enfin le seul, à n'avoir pas voté oui aux référendums européens,
00:10:52 je suis le seul grand chef du nom,
00:10:55 je suis le seul aussi à parler sans cesse de la nation et de la patrie,
00:10:59 deux mots qui semblent bannis du vocabulaire de mes concurrents.
00:11:03 – Nicolas Sarkozy est pour vous l'héritier de Jacques Chirac ?
00:11:06 – Je ne crois pas, non, il serait plutôt l'héritier de Balladur je crois.
00:11:11 – Ségolène Royal, vous aviez dit il y a cinq ans,
00:11:13 vous aviez même confié à une équipe de France 2, Patrick Boëté,
00:11:16 alors qu'on ne parlait pas du tout de Ségolène Royal,
00:11:18 celle-là, elle sera candidate la prochaine fois.
00:11:20 – Je l'avais deviné.
00:11:22 – Vous trouvez que joli qu'elle fasse une bonne campagne ?
00:11:24 – Non, je ne crois pas, elle fait la campagne dont elle est capable,
00:11:28 avec les soutiens qui sont les siens et avec les suggestions qu'on lui impose.
00:11:33 Je ne suis pas sûr qu'elle résistera à la durée de la campagne,
00:11:38 ni non plus aux conflits, aux combats, si toutefois elle accepte des débats,
00:11:43 je ne suis pas sûr qu'elle puisse les assumer victorieusement.
00:11:47 – On accuse souvent Nicolas Sarkozy, enfin ses ennemis,
00:11:50 ils disent qu'il marche dans vos traces, qu'il essaye de récupérer votre électorat.
00:11:55 Qu'est-ce que vous pensez de lui ? Parce que vous étiez un peu passés vite sur lui.
00:11:58 – Il essaye de labourer mon terrain, mais c'est moi qui s'aime et c'est moi qui récolterai.
00:12:01 Parce que les gens préféreront toujours, je crois, l'original à la copie.
00:12:06 Il dit un certain nombre de choses qu'on m'avait reproché de dire il y a quelques années,
00:12:11 ce qui fait que les Français se disent "mais après tout, Le Pen avait raison,
00:12:14 car il nous disait cela, peut-être que ça nous aurait évité de connaître
00:12:18 ce que nous connaissons aujourd'hui dans le domaine des déficits,
00:12:21 dans le domaine du chômage, dans le domaine de la sécurité.
00:12:24 Alors je crois que plus il en fait, si j'ose dire, dans ce domaine-là, et mieux je me porte.
00:12:28 – Si vous n'êtes pas présent au second tour, ce qui peut toujours arriver,
00:12:32 est-ce que vous donneriez une consigne de vote ?
00:12:34 – Je verrais à ce moment-là, mais si ce sont deux candidats du système,
00:12:38 comme c'est probable, je ne vois pas pourquoi j'en préférerais un à l'autre,
00:12:42 puisqu'aussi bien dans la cohabitation que dans l'alternance,
00:12:46 ils sont responsables de la même politique, sinon eux personnellement,
00:12:50 au moins par le drapeau qu'ils portent et les partis qu'ils incarnent.
00:12:53 – Donc ce que vous aviez fait dans le passé, ce sera liberté de vote pour vos électeurs ?
00:12:56 – Je ne sais pas, en 71, j'avais fait voter Jeanne d'Arc.
00:13:02 – Vous n'étiez pas candidat en 1981 ?
00:13:04 – J'avais raté de très peu, j'avais fait la campagne pendant un an,
00:13:08 mais j'avais raté de très peu, j'avais comme d'habitude un candidat d'extrême droite
00:13:11 contre moi, ne serait-ce que pour me gêner,
00:13:14 et puis il m'a manqué quelques dizaines de signatures, et bien voilà, j'ai été absent.
00:13:19 – Si vous ne pouviez pas être candidat cette fois,
00:13:21 il y aura des représailles de votre part, d'une manière ou d'une autre,
00:13:24 à l'occasion des élections législatives ?
00:13:26 – Non, ce ne sont pas des représailles, ce sont des attitudes politiques,
00:13:29 compte tenu du paysage politique du moment, je dirais ce qui me paraîtra
00:13:34 être le plus utile pour le pays et pour le peuple français.
00:13:37 – Alors, on va rentrer dans le détail, aujourd'hui il y avait, et votre programme,
00:13:41 aujourd'hui il y avait une grève et des manifestations de fonctionnaires
00:13:43 un peu partout en France, et notamment des profs qui trouvent que c'est vrai
00:13:47 qu'ils en ont marre qu'on les accuse d'être des privilégiés,
00:13:49 et tous ces fonctionnaires demandent une augmentation de salaire.
00:13:52 Qu'est-ce que vous pensez de ces revendications des fonctionnaires ?
00:13:54 Vous les soutenez, vous les comprenez, ou vous dites il faut réduire leur nombre ?
00:13:58 – Je crois qu'il y a beaucoup de français pauvres, n'est-ce pas ?
00:14:01 Il y a plus de 7 millions de français qui sont pauvres,
00:14:04 et il y a plus de 14 millions de travailleurs pauvres,
00:14:07 parmi lesquels il y a des fonctionnaires.
00:14:09 Par conséquent, je pense que les fonctionnaires ne sont pas responsables
00:14:13 de l'hypertrophie du corps fonctionnaire en France,
00:14:18 et beaucoup d'entre eux essayent de faire leur travail le mieux possible,
00:14:21 dans des conditions, il faut le dire, surtout dans l'enseignement,
00:14:24 de plus en plus difficiles.
00:14:25 Mais je vous dirais, je suis quand même choqué par l'emploi de la grève
00:14:29 comme moyen de faire connaître ses desiderata,
00:14:33 et de défendre ses intérêts quand il s'agit de fonctionnaires.
00:14:37 Parce qu'il me paraît que le service public ne doit pas connaître d'interruption.
00:14:41 – Vous êtes pour un service minimum comme Nicolas Sarkozy ?
00:14:44 – Oui absolument, oui au minimum, et je pense même que la grève est aujourd'hui,
00:14:49 c'est un droit, je le reconnais, mais je pense que c'est un moyen désuet
00:14:53 de solution des problèmes sociaux, et je crois qu'il existe
00:14:57 dans d'autres pays du monde, des techniques d'arbitrage obligatoire
00:15:02 qui me feraient, je crois, l'économie.
00:15:05 Alors il y a des grèves qui sont, je dois le dire, scandaleuses,
00:15:07 qui sont celles qui touchent les travailleurs en particulier,
00:15:10 qui sont obligés d'utiliser les transports, et en particulier dans la région parisienne,
00:15:15 des millions de gens qui sont privés de travailler ou d'aller se reposer chez eux,
00:15:20 parce qu'un certain nombre de gens veulent défendre leurs intérêts.
00:15:23 C'est une forme d'égoïsme social qui est difficile à accepter.
00:15:26 – Alors, vous dites service minimum, oui, vous trouvez qu'il y a trop de fonctionnaires ?
00:15:29 – Écoutez, je crois que compte tenu de ce qu'est notre pays,
00:15:33 et de ce que sont les autres pays, par comparaison,
00:15:36 on peut dire que nous avons une fonction publique pléthorique, c'est vrai.
00:15:39 – Donc il faut réduire, on remplace 1 sur 2 qui part à la retraite, 2 sur 3.
00:15:42 – Ça peut être une méthode, mais il peut y en avoir d'autres,
00:15:45 on peut conseiller aussi le départ, d'abord des transferts
00:15:49 à l'intérieur de la fonction publique, on sait par exemple
00:15:52 que la justice a besoin de fonctionnaires,
00:15:55 eh bien je pense que certains fonctionnaires d'administration pléthorique
00:15:59 pourraient passer dans la justice, je crois aussi qu'on doit pouvoir maintenant,
00:16:04 grâce au départ, à la retraite de génération, dite du baby-boom,
00:16:09 eh bien organiser cela de telle sorte que l'on puisse réduire nos dépenses.
00:16:12 Tous les pays du monde l'ont fait, et tous les pays qui se sont redressés
00:16:16 ont dû le faire pour le bénéfice de tout le monde, y compris aussi des fonctionnaires.
00:16:21 – Alors, autre petite question, courte, je vous demande des réponses courtes.
00:16:24 Les impôts, vous continuez à baisser les impôts,
00:16:28 ou il faut revenir sur les baisses d'impôts qui ont été décidées selon vous ?
00:16:32 – On ne se revoit pas, il y a encore beaucoup trop d'impôts en France,
00:16:35 les Français sont écrasés, c'est donc qu'un Français travaille jusqu'au 15 juillet,
00:16:40 du 1er janvier au 15 juillet, pour les impôts, pour l'État,
00:16:43 et je crois que cela explique l'asténie de l'économie française,
00:16:47 le départ d'un certain nombre de travailleurs ou de dirigeants
00:16:52 ou d'étudiants français à l'étranger.
00:16:54 – Ou de jeunes aussi.
00:16:55 – Je crois qu'il faut diminuer la charge fiscale, et cela c'est indispensable.
00:16:59 Alors je propose un plan pour réduire cela, et en particulier réduire l'impôt sur le travail,
00:17:06 l'impôt sur le revenu, ainsi d'ailleurs qu'une partie de l'impôt sur les sociétés,
00:17:11 de façon à redonner à tous l'envie de travailler et de gagner,
00:17:16 faire la différence entre ceux qui sont aidés ou assistés et ceux qui travaillent,
00:17:22 de façon à ce que tout le monde ait envie de travailler,
00:17:25 et je crois que cela donnera un élan à la production française.
00:17:28 Le drame c'est que nous sommes aujourd'hui le pays qui a la croissance la plus faible,
00:17:34 or il n'y a pas de politique sociale possible sans croissance.
00:17:37 – Alors l'ISF, qu'est-ce que vous faites, vous supprimez ?
00:17:40 – L'ISF, je soustrais la résidence principale d'un impôt qui, faut bien le dire,
00:17:47 osons le dire, est un impôt démagogique, car il semble frapper les riches,
00:17:52 alors que les riches qui méritent ce nom sont déjà partis depuis longtemps
00:17:56 se mettre à l'abri hors de nos frontières.
00:17:58 – Deux petites questions que nous poserons aussi à tous les candidats qui viendront.
00:18:01 Est-ce que vous pensez que l'on peut garantir aujourd'hui à tous les Français
00:18:05 un départ à la retraite à 60 ans ?
00:18:07 – Non, je pense qu'il va falloir là adapter notre système social aux réalités.
00:18:15 Ce qui est extravagant c'est que l'on n'ait pas prévu ce qui était prévisible,
00:18:19 puisqu'aussi bien on savait que la démographie, l'allongement de la vie,
00:18:24 un phénomène inconnu dans l'histoire du monde,
00:18:26 nous avons gagné 15 ans de vie en l'espace de 50 ans.
00:18:29 Eh bien cela n'a pas été pris en compte par les hommes politiques
00:18:33 et des partis comme le Parti Socialiste,
00:18:35 qui ont établi non seulement la retraite à 60 ans, mais encore les 35 heures,
00:18:40 ont ramé exactement à l'inverse de l'évolution du monde
00:18:43 et nous nous trouvons maintenant en face de la nécessité de financer les retraites.
00:18:47 Alors il faudra choisir, ou bien les retraites seront de plus en plus faibles,
00:18:51 ou bien alors on les assurera en travaillant plus.
00:18:54 Moi je crois qu'il faut laisser ceux qui veulent travailler.
00:18:56 Regardez-moi, je continue à travailler et je ne me porte pas plus mal.
00:19:00 – Les 35 heures aussi il faut revenir dessus ?
00:19:02 – Oui absolument, absolument.
00:19:04 – Alors quand vous dites que vous êtes…
00:19:06 – Par un biais ou par un autre, ce n'est pas le problème.
00:19:08 Le problème c'est un minimum si vous voulez,
00:19:10 les 35 heures c'est un minimum, mais ça ne doit pas être un maximum.
00:19:13 On doit être capable de, si on veut travailler, de travailler.
00:19:17 D'ailleurs écoutez, sincèrement, vous savez comme moi,
00:19:19 que beaucoup de Français sont obligés de faire deux métiers en fait, n'est-ce pas ?
00:19:23 Ils ont un métier et puis un autre pour leur permettre de vivre décemment,
00:19:27 parce que je vous le dis, ce qui est scandaleux,
00:19:29 ce que je trouve scandaleux dans un pays qui passe pour un des pays les plus riches du monde,
00:19:33 c'est qu'il y ait 7 millions de pauvres.
00:19:35 On devrait avoir honte de ça.
00:19:37 – Alors justement, quand je vous ai écouté à la fois sur les baisses d'impôts
00:19:41 sur lesquelles vous ne reviendrez pas, au contraire,
00:19:43 parce que vous voulez réduire, voire même supprimer à terme l'impôt sur le revenu,
00:19:46 alléger l'ISF, alléger l'impôt sur les sociétés,
00:19:49 compter 35 heures pour revenir…
00:19:51 – On retrouve des rentrées fiscales,
00:19:53 on retrouve cela par le biais de développement de l'économie d'une part.
00:19:57 Et j'ai aussi un autre projet qui consiste à rétablir les droits de douane
00:20:03 pour protéger notre marché et ainsi percevoir de la part des importateurs,
00:20:09 des exportateurs qui rentrent chez nous,
00:20:13 de percevoir ce qui était d'ailleurs le cas autrefois.
00:20:15 Il y a là des sommes considérables à récupérer.
00:20:17 – Alors moi je cite tout ça parce que vous dites souvent
00:20:20 "je suis économiquement de droite et socialement de gauche".
00:20:23 Donc économiquement de droite, je comprends, socialement de gauche, je ne vois pas bien.
00:20:26 – Ça veut dire que je suis partisan de la solidarité nationale.
00:20:29 En précisant toutefois que cette solidarité ne peut se passer que dans le cadre national,
00:20:34 il ne peut pas y avoir de solidarité mondiale.
00:20:36 On n'a pas de solidarité sociale avec l'Afrique,
00:20:40 ou bien ça peut se faire mais au détriment bien sûr des Français.
00:20:44 Or moi je suis un patriote français, que je me crois désigné par mes compatriotes
00:20:50 pour essayer de défendre leurs intérêts.
00:20:52 Ça n'est pas antinomique avec la charité que l'on peut faire à d'autres pays
00:20:56 ou l'aide qu'on peut leur apporter.
00:20:57 Mais essentiellement, moi je me bats, je suis francophile, pas xénophobe
00:21:02 et je me bats en priorité pour les Français.
00:21:04 C'est pour ça que je suis pour la préférence nationale,
00:21:07 estimant que les Français ont plus de droits que quiconque chez eux.
00:21:11 D'abord parce qu'ils sont héritiers d'un énorme patrimoine
00:21:14 qui leur a été légué par ceux qui les ont précédés dans la vie,
00:21:17 qui ont trimé, qui ont travaillé, qui se sont battus pour défendre ce patrimoine
00:21:21 qui est leur propriété.
00:21:22 Par conséquent, ils ont plus de droits sur cette propriété
00:21:25 que d'autres gens qui viennent d'arriver et à qui on peut faire l'honneur
00:21:30 de les compter parmi nous, mais qui doivent aussi considérer
00:21:33 que nous avons des droits.
00:21:34 Monsieur Le Pen, question qu'on pose aussi à tous les candidats,
00:21:37 c'est le problème de la dette.
00:21:38 On va regarder ensemble un petit compteur.
00:21:40 Début de l'émission, voilà où on en était à peu près de la dette française.
00:21:44 Je lis parce que moi j'arrive même pas à y croire.
00:21:47 1 217 milliards d'euros, 437 millions, toujours d'euros, on rajoute.
00:21:54 On voit le compteur qui tourne.
00:21:56 C'est-à-dire que théoriquement, à la fin de l'émission,
00:21:59 la dette se sera alourdie de 13 millions d'euros.
00:22:03 Et on sait tous qu'aujourd'hui, le montant de l'impôt sur le revenu
00:22:07 sert simplement à payer les intérêts de la dette.
00:22:09 Qu'est-ce qu'on fait et qu'est-ce que vous faites,
00:22:11 surtout pour réduire la dette ?
00:22:13 Et vous ne comptez pas, cher madame,
00:22:15 vous ne comptez pas les 900 milliards d'euros de garantie
00:22:19 que l'État doit au régime de retraite des fonctionnaires.
00:22:22 Alors est-ce que c'est au cœur du projet présidentiel, monsieur Le Pen ?
00:22:24 Ni non plus les 500 milliards d'euros des entreprises publiques.
00:22:30 Par conséquent, ça n'est pas 1 200 milliards,
00:22:32 c'est plus près de 2 500 milliards que nos gouvernants se sont accordés
00:22:38 à laisser se créer, et ceci en maintenant des millions de pauvres.
00:22:44 C'est ça qui est extravagant, c'est que nous avons un système social misérable
00:22:48 et en même temps nous sommes perclus de dette.
00:22:50 On aurait pu penser qu'on avait bouffé le fric en traitant tout le monde royalement.
00:22:56 J'ai une explication, moi je vous le dis franchement,
00:22:59 et elle n'est pas du tout tournée contre les immigrés.
00:23:01 Elle est tournée contre la politique d'immigration,
00:23:04 la folle politique d'immigration qui a laissé rentrer chez nous
00:23:07 10 millions de gens qui n'étaient pas souhaités,
00:23:10 dont nous n'avions pas besoin,
00:23:11 mais que nous avons été obligés de prendre en charge pour le logement,
00:23:14 pour l'école, pour l'hôpital, pour tout le reste,
00:23:17 d'une manière qui est incompréhensible,
00:23:19 mais dont la responsabilité porte sur l'ensemble de la classe politique française.
00:23:23 Je dis toujours, vous ne devez pas en vouloir aux immigrés,
00:23:25 vous devez en vouloir aux politiciens français.
00:23:27 Ce sont eux qui sont les seuls responsables.
00:23:29 Monsieur Le Pen, on a quand même du mal à croire que 1 217 milliards d'euros,
00:23:33 ce soit juste les immigrés qui soient responsables de ça.
00:23:37 Il nous coûte environ 50 milliards d'euros par an.
00:23:43 Alors sur 30 ans, vous calculez, vous allez voir que c'est cela.
00:23:46 Il n'y a pas que cela, mais il y a cela aussi.
00:23:48 Il y a le gaspillage, il y a aussi ce système,
00:23:51 ce modèle social français où on a pris l'habitude d'aider tout le monde.
00:23:56 Chaque fois qu'il y a un problème,
00:23:58 on essaye de le régler par des subventions, par de l'argent.
00:24:00 Il y a des problèmes en banlieue.
00:24:02 A-t-on attaqué le problème à sa base, à ses causes ?
00:24:05 Non, on a augmenté les crédits de la politique de la ville.
00:24:09 On a essayé de faire taire les gens en leur donnant de l'argent.
00:24:12 C'est de l'argent qui n'appartenait pas au gouvernement français.
00:24:16 C'est de l'argent qui appartient aux générations qui vont nous suivre
00:24:20 et qui vont devoir assumer cette charge-là.
00:24:22 Donc Jean-Marie Le Pen, président de la République, chasse les immigrés
00:24:25 et ça règle le problème de la dette ou il faut faire autre chose ?
00:24:27 Non, ne me faites pas dire ce que vous voulez.
00:24:29 Non, mais il y a d'autres mesures. Vous parliez tout à l'heure des fonctionnaires.
00:24:31 Non, pas du tout. Je n'ai pas dit qu'on chasse les immigrés.
00:24:34 D'abord parce que j'ai dit que ce n'est pas leur fait, leur responsabilité.
00:24:38 Mais ceux qui sont responsables, eux, ceux-là, seront tenus à l'écart.
00:24:42 Et puis certains seront encouragés à rentrer chez eux.
00:24:46 Et comme je suis très hostile à la double nationalité,
00:24:50 en particulier à un moment donné, on demandera, mais poliment et calmement aux gens,
00:24:55 de faire un choix. Est-ce que vous êtes Algérien ou Français ?
00:25:00 Si vous êtes Français, c'est une autre paire de manches.
00:25:02 Mais si vous êtes Algérien, vous pouvez rester en France.
00:25:05 Mais vous êtes un étranger. Vous n'êtes pas un Français.
00:25:08 Et je compte remettre en cause la façon dont on devient Français,
00:25:11 presque automatiquement, sans le vouloir et sans nous le demander,
00:25:15 parce que je pense que la nationalité, ça s'hérite par son père ou sa mère,
00:25:20 et où les deux, ça se mérite.
00:25:23 C'est le droit du sang et pas le droit du sol. Vous changez.
00:25:25 C'est-à-dire que ça doit être demandé.
00:25:27 Et si on remplit les conditions pour être Français, eh bien, on l'est.
00:25:30 N'est-ce pas ? Sous certaines conditions.
00:25:32 Vous changez la tradition, c'est plus le droit du sol, c'est le droit du sang, vieux débat.
00:25:36 Il n'y a pas, à propos de parler du droit du sol, il y a des dérivés du droit du sol.
00:25:39 Ce que je crois contestable, c'est l'acquisition automatique de la nationalité.
00:25:44 Encore une fois, nous recevons 76 millions d'étrangers en France par an.
00:25:48 Tant mieux ! Tant mieux ! A condition qu'on ne pense pas que ce soit la seule activité de la France, désormais.
00:25:53 Par conséquent, les étrangers sont les bienvenus chez nous.
00:25:56 Et on peut rester comme étranger si on est capable d'assumer sa propre subsistance.
00:26:01 Il y a des touristes parmi les 76 millions, comme vous dites.
00:26:03 Mais on ne peut pas porter à bout de bras des millions de gens qui sont chassés,
00:26:09 comme le disait tout à l'heure M. Dousteblazy, par la misère du monde,
00:26:12 et qui viennent chez nous et que nous ne pouvons pas empêcher de venir.
00:26:15 Alors, si nous ne les empêchons pas de venir, je vais vous dire ce qui va arriver, nous serons submergés.
00:26:20 Et quand nous ne serons plus majoritaires chez nous, eh bien, nous serons esclaves.
00:26:25 Toute l'histoire du monde le dit très simplement.
00:26:28 Ce n'est pas la méchanceté des gens ni des peuples qui est en cause,
00:26:31 c'est une loi presque mécanique de l'histoire.
00:26:33 Il y en a qui vous écoutent et qui disent "Tiens, Jean-Marie Le Pen, il redevient comme avant,
00:26:38 c'est-à-dire qu'il veut nous faire peur, et au fond, il prospère sur la peur ou les malheurs réels ou supposés de la France."
00:26:44 Oui, je sais ce qu'on me dit. On me dit "M. Le Pen, il y a un incendie, vous criez au feu,
00:26:48 criez moins fort, ça va réveiller un certain nombre de personnes qui dorment tranquilles."
00:26:52 Non. Eh bien, moi, je suis le guetteur au créneau.
00:26:55 Moi, je dis que ce que je vois, et ce que je vois m'inquiète.
00:26:59 Je ne dis pas que c'est perdu, je ne dis pas qu'il est trop tard, je dis qu'il n'est pas trop tard.
00:27:03 Mais demain, il sera trop tard.
00:27:05 Et c'est pour cela que les gens doivent se déterminer et confier leur destin,
00:27:11 non pas seulement à un programme, qu'en restera-t-il des programmes de la campagne dans quatre mois,
00:27:17 mais à des hommes ou des femmes, des personnalités, des gens qui ont fait la preuve de ce qu'ils sont,
00:27:23 de la manière dont ils ont conduit leur vie et des qualités qu'ils ont pu démontrer.
00:27:27 Et ce sont ces qualités que, personnellement, moi, je souhaite mettre au service de mon pays
00:27:31 pour le temps qu'il me reste de vivre.
00:27:32 Alors, à la fin de l'émission, nous vous demandons d'ailleurs de vous engager sur un certain nombre de promesses,
00:27:37 de propositions que vous prendriez si vous étiez élu président de la République.
00:27:42 Maintenant, vous allez répondre à un certain nombre de questions,
00:27:44 mais on va bien voir, votre première candidature, c'était 1974.
00:27:48 On l'a dit, vous n'avez pas été candidat.
00:27:50 0,74% des voix.
00:27:51 0,74% des voix. Jusqu'à 2002, vous avez raté 1980, mais vous avez été candidat à toutes les élections.
00:27:57 Et depuis 1974, comme nous le montre et nous le rappelle Arnaud Butet, vous n'avez jamais changé de discours.
00:28:04 Est-ce que vous pensez qu'un jour, Jean-Marie Le Pen conduira la France ?
00:28:08 Je n'ai pas cette vanité de penser que je pourrais un jour conduire la France,
00:28:12 mais cependant, si on ne sait jamais, l'histoire le voulait, pourquoi pas ?
00:28:19 Et pourtant, le Front National affiche dès sa création des ambitions modestes.
00:28:24 Certes, le slogan se veut alarmiste, mais pour sa première présidentielle, Jean-Marie Le Pen n'obtient que 0,7% des suffrages.
00:28:31 Le candidat se distingue alors par un discours anticommuniste.
00:28:35 La subversion qui est en train de miner l'éducation nationale, personne n'ose s'opposer à elle.
00:28:41 C'est la subversion d'abord du tout-puissant Parti Communiste et ensuite la subversion gauchiste.
00:28:46 Après cet échec, Le Pen décide alors de s'emparer d'une nouvelle thématique, l'insécurité.
00:28:52 Il est des quartiers où on ne pénètre plus sans danger après 10h du soir et en particulier dans les banlieues.
00:28:58 A l'intérieur même de Paris, le métro est devenu aussi dangereux que l'était au 19ème siècle, la forêt de Bondy.
00:29:06 Et il pense avoir trouvé la cause, "immigration = chômage", message simple, percutant,
00:29:12 lors de la présidentielle de 88 qui va même un peu plus loin.
00:29:16 Je vous invite à regarder cette affiche. Regardez-la bien.
00:29:21 Elle est la phrase d'un chef Hezbollah libanais.
00:29:25 Et elle nous indique la menace principale qui pèse sur nous.
00:29:29 Il choque et il en joue.
00:29:31 Ne le regardez pas avec les lunettes de ses adversaires, regardez-le avec vos yeux.
00:29:37 1988, avec plus de 14% au premier tour, Jean-Marie Le Pen entre sur la pelouse des grands.
00:29:53 7 ans plus tard, il monte 15,7% à la présidentielle. Nouvelle thématique, le social. Le Pen tend la main aux travailleurs français.
00:30:03 Je propose que l'on établisse la préférence nationale pour les français pour le travail, pour le logement, pour les aides sociales, pour les allocations familiales.
00:30:12 Je dirais qu'il n'y a pas de programme plus social que le mien dans la réalité.
00:30:17 L'après 11 septembre, l'insécurité. En 2002, l'actualité travaille pour lui. A quelques jours du premier tour, il se veut rassembleur.
00:30:26 Socialement, je suis de gauche. Économiquement, je suis de droite. Nationnellement, je suis de France.
00:30:35 De la protestation, il a fait son fonds de commerce. Jean-Marie Le Pen travaille aujourd'hui son image, son programme, pour espérer refaire la fête.
00:30:43 Voilà, alors Monsieur Le Pen, c'est ce qu'on disait tout à l'heure. Économiquement, de droite, socialement, de gauche et nationalement, français.
00:30:51 Vous allez répondre à un certain nombre de questions. Je dis tout à l'heure que les téléspectateurs peuvent interroger les candidats,
00:30:59 et notamment Jean-Marie Le Pen en premier, par webcam France 2.fr.
00:31:04 Inutile de vous dire que c'est une espèce de là, d'efferlement. Et tant mieux d'ailleurs, de questions.
00:31:09 Alors nous allons essayer d'en prendre le maximum. On va essayer de jouer questions-réponses assez courtes, Monsieur Le Pen.
00:31:15 Et je vous en remercie. D'abord, question, je crois, de Yves.
00:31:19 Que comptez-vous faire pour le pouvoir d'achat des salariés et retraités qui ne cessent de baisser ?
00:31:26 Contre les parachutes dorés et salaires exorbitants de certains dirigeants ? Contre le chômage ?
00:31:34 Et enfin, si vous êtes élu, réduirez-vous le train de vie exorbitant de l'État ? Merci.
00:31:41 Voilà, déjà les salaires, Monsieur Le Pen.
00:31:43 Oui, je suis aussi choqué que mon interlocuteur de ces golden parachutes et de ces rémunérations véritablement excessives
00:31:53 dont bénéficient certains dirigeants d'entreprises, quelques fois d'entreprises d'ailleurs, qui sont au bord de la faillite.
00:31:58 Bon, cela étant, j'ai dit tout à l'heure que ce que je trouvais scandaleux dans la réalité française,
00:32:04 c'est qu'il y a 14 millions de travailleurs qui sont pauvres.
00:32:08 Autrement dit, il n'y a pas que les gens qui n'ont pas de travail qui sont pauvres.
00:32:12 Même ceux qui travaillent sont pauvres. On a même vu récemment des SDF, n'est-ce pas,
00:32:17 qui quittaient leur cabanon ou leur cabane de planches ou de cartons pour aller travailler.
00:32:22 Ceci est très choquant.
00:32:24 Alors je crois qu'il faut, parce que nous sommes asphyxiés par un système fiscal redistributeur
00:32:30 qui est tel que l'économie est paralysée.
00:32:34 Nous sommes livrés à la concurrence internationale par la suppression de nos frontières
00:32:39 et nos entreprises connaissent ou bien la déconfiture ou bien la délocalisation
00:32:45 et donc augmentent le nombre des chômeurs.
00:32:47 Plus il y a de chômeurs, plus cela coûte et par conséquent, plus la France s'appauvrit.
00:32:51 Il faut redonner aux Français et à la France la chance de pouvoir se développer économiquement.
00:32:57 Pour cela, il faut réduire la pression fiscale.
00:33:00 Il faut que les Français aient le sentiment qu'en travaillant et en travaillant plus,
00:33:04 ils gagneront de l'argent pour eux-mêmes et pour leur famille
00:33:07 et ils en gagneront plus s'ils travaillent plus.
00:33:11 Voilà ce que je crois être la recette.
00:33:13 Il est nécessaire de développer notre croissance qui est misérable
00:33:18 puisqu'elle est au-dessous de 2% à 1,8%.
00:33:21 Nous sommes un des pays du monde qui a la croissance la plus faible dans l'Eurolande,
00:33:26 c'est-à-dire dans l'Union Européenne qui elle-même est une région où la croissance est la plus faible.
00:33:33 Autrement dit, nous avons été volés par le système européen.
00:33:36 Alors réduire le train de vie de l'État, disait-ce que Monsieur ?
00:33:39 Je pense que oui, il y a beaucoup de fonctions que l'État devrait, chaque fois que c'est possible,
00:33:45 laisser à l'initiative privée. En revanche, il y a des services publics
00:33:50 qui doivent rester entre les mains de l'État parce que l'État est là,
00:33:54 la garant de la sécurité et de la liberté des Français.
00:33:58 Exemple, on renationalise EDF comme le demande une partie de la gauche ?
00:34:02 Non, je ne crois pas que ce soit absolument indispensable.
00:34:04 Je crois que EDF peut entrer dans le cycle éventuellement des nationalisations,
00:34:11 si on veut, ou des privatisations.
00:34:13 Non, il s'agit, moi je parle des services publics, c'est-à-dire de la sécurité, de la santé,
00:34:18 je crois qu'il doit rester du domaine de l'État et de la justice, bien évidemment,
00:34:23 sous les fonctions régaliennes.
00:34:25 Deuxième question, par webcam.
00:34:27 J'ai une question pour Monsieur Le Pen.
00:34:30 Est-ce que vous croyez vraiment que vous allez pouvoir renvoyer tous les étrangers chez eux ?
00:34:35 Ces étrangers qui ont donné toute leur vie, qui ont sacrifié toute leur vie,
00:34:39 pour venir ici en France et pour travailler pour aider la France,
00:34:42 pour la bâtir, pour la construire et pour participer à son développement ?
00:34:48 Alors, ceux qui ont travaillé ici.
00:34:50 Je suis désolé de vous dire que ce que vous dites là est une contre-vérité.
00:34:54 Les 40, puis 50, puis 60 millions de Français n'ont pas attendu les étrangers
00:35:00 pour rebâtir la France après la guerre et ce ne sont pas les étrangers qui l'ont construite.
00:35:05 Dans les années 60-70, il y avait 400 000 travailleurs étrangers,
00:35:09 dont d'ailleurs beaucoup de Maghrébins, beaucoup d'Algériens.
00:35:12 Ces travailleurs étaient venus à la demande du patronat et du gouvernement français
00:35:16 qui voulaient faire pression à la baisse sur les salaires des travailleurs.
00:35:20 C'est la raison pour laquelle j'y étais hostile d'ailleurs.
00:35:23 Et c'est ceux-là, c'est les années 60, c'est déjà 10 ans, 15 ans après la guerre,
00:35:29 la France était déjà largement reconstruite et depuis,
00:35:32 il est entré des gens qui n'étaient pas demandés.
00:35:35 Nous ne les avons pas fait venir.
00:35:37 Que ces gens aient été malheureux chez eux, je vous l'accorde monsieur,
00:35:40 je le comprends très bien parce que je connais le monde, je connais l'Afrique,
00:35:44 je connais l'Asie, l'Amérique du Sud et je sais quelles sont les misères.
00:35:47 Mais en l'occurrence, ils sont venus chez nous sans y être invités.
00:35:51 Et nos dirigeants se sont cru obligés de les entretenir,
00:35:56 de leur fournir les écoles, de leur fournir le logement,
00:36:00 de leur fournir éventuellement le travail et cependant,
00:36:05 ils n'ont continué à entrer, ils n'en rentrent d'après les chiffres officiels.
00:36:09 Moi je crois qu'ils sont un peu sous-estimés,
00:36:11 mais d'après les chiffres officiels, ils rentrent encore entre 3 et 400 000
00:36:15 immigrés nouveaux tous les ans.
00:36:17 - Monsieur Le Pen, on en parlera tout à l'heure avec un chef d'entreprise qui est là.
00:36:20 - 180 000 pratiquement sont naturalisés français d'une année sur l'autre.
00:36:24 - On ne va pas se battre sur les chiffres, mais un chef d'entreprise,
00:36:26 on en parlera tout à l'heure, sur la main-d'œuvre étrangère
00:36:28 qui peut être effectivement utile en France.
00:36:30 Yves Abbas vous en parle dans un instant. Autre question.
00:36:33 - Monsieur Le Pen, bonsoir.
00:36:35 Ségolène Royal s'est dit récemment contre l'amnistie présidentielle des PV.
00:36:39 Elle rejoint ainsi les positions de Messieurs Sarkozy et Bayrou.
00:36:44 Monsieur Le Pen, s'il vous plaît, quelle est votre position à ce sujet ? Merci.
00:36:49 - Je considère que les automobilistes sont littéralement persécutés
00:36:55 depuis un certain temps et qu'il serait normal que, dans le fond,
00:37:01 on leur permette de souffler un peu.
00:37:04 Personnellement, ne serait-ce que pour fêter mon élection,
00:37:07 je ferais une amnistie de tous les faits qui n'ont pas entraîné
00:37:12 de risque de mort ou de blessure.
00:37:14 Je crois que de temps en temps, il faut aussi faire cesser la chasse à l'automobiliste.
00:37:21 - Mais vous vous réjouissez quand même qu'il y ait moins de morts sur les routes
00:37:24 parce qu'on a pris des mesures qui permettent quand même...
00:37:26 - Je suis pas absolument sûr que ces mesures soient celles qui sont responsables.
00:37:29 Je crois que le port de la ceinture, par exemple, ou des airbags sont des choses
00:37:33 qui ont été l'amélioration des routes, sont des éléments beaucoup plus efficaces
00:37:37 dans la protection de la santé.
00:37:38 Mais il est bien évident que la responsabilité de chacun est engagée
00:37:42 et que, quelquefois, les gens prennent des risques qui sont,
00:37:46 avec l'aide de l'alcool ou du cannabis, exagérés.
00:37:50 - Vous avez été surpris par des radars, non ?
00:37:52 - Non. - Non ? Jamais ?
00:37:53 - Non. - Jamais vous respectez les limitations de vitesse ?
00:37:57 Alors, ceux qui sont ici vous interrogent.
00:37:59 D'abord, Hamid Seyni, il était venu il y a quelques mois,
00:38:02 il y a presque un an maintenant, pendant la crise du CPE.
00:38:05 Hamid, alors que des étudiants manifestaient en France pour dire
00:38:08 qu'on peut réussir quand on est jeune, mais parfois parce qu'on quitte la France.
00:38:12 Hamid, question à Jean-Marie Le Pen.
00:38:16 - Ma question, elle va être assez directe, assez simple.
00:38:19 - On ne vous entend pas très bien.
00:38:21 - Je vais parler plus fort. - Voilà.
00:38:23 - Donc moi, ma question, c'est...
00:38:25 Je suis né en France, j'ai fait toutes mes études en France,
00:38:28 j'ai toujours respecté la France, j'ai toujours respecté Saint-Républic,
00:38:31 ses lois. Bac +5, j'ai essayé de trouver du travail.
00:38:35 Impossible. J'arrive à l'étranger, comme par hasard,
00:38:38 on me renvoie l'image d'un Français, ce qui m'avait énormément surpris
00:38:41 parce que d'après ce que je comprends, je suis un Français issu de l'immigration
00:38:45 de plusieurs générations. Et bon, malgré tous mes diplômes,
00:38:49 je suis la Suède, j'essaie de trouver du travail en France,
00:38:51 j'y arrive toujours pas, et je trouve beaucoup de travail
00:38:54 à travers toute l'Europe.
00:38:56 - Je dois dire que je sais qu'il y a une grande difficulté
00:39:02 d'emploi en France, et en particulier pour les travailleurs
00:39:08 ou les cadres issus de l'immigration, c'est vrai.
00:39:11 - Vous l'expliquez comment ? - Ils souffrent d'une discrimination
00:39:14 dont l'origine se situe probablement dans la réputation
00:39:18 qui se répand aussi à un certain nombre de trublions
00:39:21 et qui ne facilite pas cette insertion.
00:39:24 Mais il y aurait du travail largement, je pense que ces difficultés
00:39:28 seraient levées. Et malheureusement, c'est parce qu'il n'y a pas
00:39:31 beaucoup de travail et qu'il y a une discrimination qui se fait
00:39:35 par ceux qui préfèrent ceux qui leur ressemblent
00:39:38 à ceux qui leur semblent un petit peu éloignés d'eux.
00:39:41 - C'est choquant aussi pour vous, M. Le Pen, que Hamid soit obligé
00:39:44 d'aller à l'étranger, trouver du travail,
00:39:47 ce qui est d'ailleurs un cas, parce que lui c'est peut-être,
00:39:49 j'allais dire, difficile parce qu'il porte un nom.
00:39:51 - Non, je vais demander à Hamid. Hamid, est-ce que vous êtes français ou étranger ?
00:39:54 - Français. - Vous êtes français.
00:39:59 Vous n'avez pas la double nationalité ?
00:40:01 - J'ai la double nationalité. - Vous avez la double nationalité.
00:40:04 Bon, vous savez que je suis adversaire de la double nationalité
00:40:07 et je pense que c'est incompatible et qu'il faut choisir.
00:40:10 Ce qui ne veut pas dire qu'on devient un ennemi de sa seconde nationalité.
00:40:15 - Disons que c'est intéressant que vous en parlez.
00:40:17 C'est assez intéressant que vous en parlez parce que quand j'étais gamin,
00:40:19 tous les étés on allait au Maroc.
00:40:21 En France, j'étais un enfant d'immigré.
00:40:23 Au Maroc, j'étais un touriste.
00:40:25 Et en Suède et à Londres, je suis français.
00:40:28 Donc ma double nationalité, moi, jusqu'à mon parcours européen,
00:40:32 c'est plus un handicap qu'autre chose.
00:40:34 - Je me souviens avoir entendu le roi du Maroc, Hassan II,
00:40:38 déclarer qu'un Marocain ne pouvait pas prendre une autre nationalité
00:40:41 que la nationalité marocaine.
00:40:43 Que cela lui était interdit à la fois par son statut
00:40:47 et en partie aussi par sa foi.
00:40:49 - Je ne sais pas si vous utilisez le verbe "prendre".
00:40:52 Moi, quand je suis arrivé, j'avais 18 ans,
00:40:54 on m'a dit "voilà, vous êtes français et aussi marocain".
00:40:57 - Non mais c'est ce que je crois, c'est équivoque,
00:41:00 que je souhaiterais lever, encore une fois, sans aucune acrimonie,
00:41:03 de façon à ce qu'il n'y ait pas d'ambiguïté
00:41:05 et que chacun se sente responsable dans le statut qui est le sien.
00:41:09 Voilà.
00:41:10 - Alors, monsieur Nostriano, bonsoir.
00:41:13 Vous êtes chef d'entreprise, vous êtes même président
00:41:16 de la Fédération du bâtiment des Bouches-du-Rhône.
00:41:18 Voilà, question à Jean-Marie Le Pen.
00:41:20 - Question.
00:41:21 Je vous dis, le bâtiment est un métier qu'on connaît peu.
00:41:26 C'est un métier qui a beaucoup évolué depuis une dizaine d'années,
00:41:30 tant sur le plan technique que sur le plan économique.
00:41:33 Les chefs d'entreprise dans mon département et nationalement
00:41:37 se mobilisent pour essayer de trouver de la main d'œuvre
00:41:40 et on fait tout ce qui est possible pour changer l'image de notre profession,
00:41:45 attirer les jeunes dans notre profession, se rapprocher des parents,
00:41:50 de l'éducation nationale pour que les jeunes puissent venir travailler
00:41:54 dans le bâtiment, qui est un des plus beaux métiers du monde,
00:41:56 et même le plus ancien, parce que l'homme a voulu toujours se trouver un toit.
00:42:01 Alors, tout ce travail que nous faisons de fond pour rapprocher les jeunes,
00:42:08 pour attirer les RMI chez nous, pour apprendre le bâtiment,
00:42:11 pour les demandeurs d'emploi, pour les former,
00:42:14 nous avons des gens qui forment les personnes qui ont envie de travailler dans le bâtiment.
00:42:18 Et actuellement, nous avons plus de 500 000 logements sociaux à construire.
00:42:24 Nous avons un problème, malgré tout ça, dans mon département,
00:42:27 nous embauchons 5 500 personnes par an, 4 000 personnes changement de départ à la retraite
00:42:32 et 1 500 de création d'emploi. Mais il nous manque encore 1 600 personnes.
00:42:38 Donc, je vous ai expliqué que nous sommes devant un problème vraiment important,
00:42:45 parce que nous avons du travail et nous n'avons pas de main d'œuvre.
00:42:48 Alors, comment faire ?
00:42:50 Quelle est votre explication, monsieur ? Vous avez réfléchi à la question ?
00:42:53 Oui, bien sûr.
00:42:54 Et vous avez réfléchi pourquoi, alors qu'il y a dans votre département,
00:42:57 peut-être des centaines, dans tous les cas, des dizaines de milliers de chômeurs,
00:43:02 comment expliquez-vous qu'ils ne veuillent pas faire le travail qui est à leur disposition ?
00:43:08 On ne peut pas obliger un chômeur de venir travailler dans le bâtiment. Pourquoi ?
00:43:12 Parce que le bâtiment, c'est un travail technique,
00:43:16 où il faut des capacités pour venir travailler dans le bâtiment.
00:43:18 De plus en plus, on attire les femmes dans le bâtiment.
00:43:21 Donc, on ne peut pas dire aux chômeurs, viens travailler dans le bâtiment,
00:43:25 parce qu'il y a de l'emploi.
00:43:27 Parce que la personne ne peut certainement pas avoir les capacités,
00:43:31 comme je vous l'ai dit, techniques de venir.
00:43:33 Elle peut les acquérir dans un stage.
00:43:35 On peut les acquérir, bien sûr.
00:43:37 On peut les acquérir dans un stage.
00:43:39 On les accueille à bras ouverts, les chômeurs.
00:43:41 Sachez que nous avons employé dans notre département plus de 180 RMIstres
00:43:45 et 360 chômeurs, dernièrement.
00:43:48 Donc, il y a un problème de fond.
00:43:51 Nous avons besoin d'une main d'œuvre.
00:43:53 Permettez-moi, Monsieur, de vous rappeler que c'est la profession
00:43:56 qui a attiré, avant la guerre et après la guerre,
00:44:00 les étrangers, les immigrés.
00:44:03 Moi, chez moi, en Bretagne, aujourd'hui,
00:44:06 tous les entrepreneurs ont des noms italiens,
00:44:09 parce qu'ils sont venus comme maçons.
00:44:11 Ils n'étaient pas feignants.
00:44:12 Ils travaillaient toute la semaine,
00:44:14 et le dimanche, ils se construisaient leur propre maison à eux.
00:44:17 Et après la guerre, j'en ai connu beaucoup,
00:44:20 que ce soit des patries, des croates ou des serbes,
00:44:24 des gens venant de l'Est.
00:44:25 Alors, ce que je trouve étonnant,
00:44:27 c'est qu'il semble qu'il y ait certaines populations
00:44:30 qui trouvent indigne, probablement d'elles,
00:44:32 de pratiquer ce métier.
00:44:33 Ou alors, il y a une autre raison, cher Monsieur.
00:44:36 C'est que ce métier n'est pas payé au prix qu'il vaut.
00:44:38 Et je crois que, si il n'est pas payé au prix qu'il vaut,
00:44:41 eh bien, il faut l'augmenter.
00:44:44 Ça augmentera les coûts de la construction,
00:44:47 mais ceci sera conforme à la justice
00:44:50 et à la réalité économique.
00:44:52 Car il est inconcevable que dans un pays
00:44:54 qui a réellement 4 ou 5 millions de chômeurs,
00:44:58 il y ait 500 000 offres d'emploi
00:45:00 qui ne soient pas remplies.
00:45:01 – Mais Monsieur Nusr-Reynaud,
00:45:02 vous employez effectivement des travailleurs étrangers.
00:45:04 C'est ça la question.
00:45:05 C'est-à-dire que pour combler les vides, si je puis dire,
00:45:07 vous embauchez des travailleurs étrangers.
00:45:09 – Je voudrais répondre quand même à Monsieur Le Pen,
00:45:11 que les salaires dans le bâtiment sont mal payés.
00:45:14 C'est faux.
00:45:15 Il faut savoir que depuis 3 ans,
00:45:17 il y a eu 32% d'augmentation dans le bâtiment.
00:45:20 – Je ne dis pas le contraire.
00:45:21 – Oui, mais c'est important.
00:45:22 – Je dis que ça ne les attire pas assez.
00:45:23 – Non, non, mais on fait tout pour les attirer.
00:45:25 – Alors, travailleurs étrangers, c'est ça ?
00:45:27 Vous voulez dire que s'il n'y avait pas de travailleurs étrangers,
00:45:30 Monsieur Le Pen parlait des travailleurs italiens avant la guerre,
00:45:32 croates, serbes, vous aussi, aujourd'hui,
00:45:34 vous faites appel à des travailleurs étrangers ?
00:45:35 – Actuellement, dans le bâtiment,
00:45:37 86% des travailleurs sont français.
00:45:40 14% sont étrangers.
00:45:42 7% sont de l'Union Européenne.
00:45:44 Et 7%, il n'y a que 3,8% de maghrébins.
00:45:49 Et les autres, ce sont des Espagnols, des Italiens qui viennent dans le bâtiment.
00:45:53 Sachez que le salaire du bâtiment n'a pas à avoir honte des autres industries.
00:45:57 Ils sont peut-être mieux payés.
00:45:59 Il faut le savoir.
00:46:00 Donc, on se pose des questions et on se met en quatre,
00:46:05 dans notre département et sur le plan national,
00:46:07 pour trouver de la main d'œuvre.
00:46:08 Mais malgré ce, si nous n'arrivons pas à trouver cette main d'œuvre,
00:46:12 comme je vous ai dit tout à l'heure, Monsieur Le Pen…
00:46:14 – Vous irez la chercher à l'étranger.
00:46:15 – Nous irons la chercher à l'étranger.
00:46:16 Mais attention, nous avons une cible,
00:46:19 c'est-à-dire d'aller trouver de la main d'œuvre spécialisée à l'étranger,
00:46:23 en respectant avec l'administration.
00:46:26 – Monsieur Le Pen, les gens le veulent…
00:46:27 – Et ce faisant, cher Monsieur, vous fabriquerez de bons français.
00:46:31 Parce que moi, je pense que le travail est le meilleur moyen d'intégration,
00:46:34 comme c'est prouvé d'ailleurs dans tous les autres pays du monde.
00:46:37 Par conséquent, je ne crains pas que vous employiez des étrangers.
00:46:40 Je trouve absolument en revanche scandaleux
00:46:42 que nous payions, nous, avec notre argent,
00:46:45 des millions de gens qui n'acceptent pas,
00:46:47 alors qu'ils en auraient la capacité physique.
00:46:49 Moi, j'ai montré que j'étais capable de faire un certain nombre de métiers.
00:46:52 Eh bien, ils auraient la capacité physique de travailler,
00:46:56 s'ils en avaient besoin.
00:46:57 S'ils n'étaient pas entretenus pour certains d'entre eux,
00:47:00 eh bien, ils seraient bien obligés d'aller au Turbin,
00:47:03 comme des générations d'autres ont été avant eux.
00:47:06 Par conséquent, je crois, je veux bien croire
00:47:10 que le bâtiment paye bien.
00:47:12 Il ne paye peut-être encore pas assez bien.
00:47:15 La preuve, c'est que vous ne trouvez pas ici,
00:47:17 alors qu'il y a un réservoir extraordinaire de sans-travail,
00:47:21 qu'on ne trouve pas de travail.
00:47:22 Il y a quelque chose qui ne marche pas,
00:47:24 c'est probablement, je mets cela sur le dos
00:47:27 de l'assistance ou du travail au noir
00:47:29 ou de la combinaison des deux,
00:47:31 qui fait que certains estiment qu'il est plus utile pour eux
00:47:35 d'être chômeurs en faisant quelque chose d'autre
00:47:38 que d'aller travailler.
00:47:39 - Eliane Durand, Eliane.
00:47:41 Je crois qu'on va revenir tout à l'heure.
00:47:43 Eliane.
00:47:44 - Oui, c'est moi.
00:47:45 - Eliane.
00:47:46 - Bonjour, Monsieur Le Pen.
00:47:47 Moi, j'ai une question à vous poser sur la retraite.
00:47:50 Je suis actuellement à 57 ans
00:47:53 en allocation équivalence retraite pour 30 euros par jour.
00:47:57 - Allez un tout petit peu plus fort,
00:47:58 parce que moi, je ne vous entends pas bien.
00:47:59 - Pour 30 euros par jour, soit à peu près 900 euros par mois.
00:48:03 Un fils de 17 ans en maths sup,
00:48:06 sans pouvoir bénéficier de la CMU,
00:48:09 sans pouvoir bénéficier d'aucune aide sociale
00:48:12 en dehors de l'allocation logement,
00:48:14 sans bénéficier de la bourse de conseil général
00:48:16 qui a été supprimée par Monsieur Sarkozy en 2005.
00:48:19 Et j'ai demandé l'évaluation de ma retraite en 2010,
00:48:23 c'est-à-dire pour mes 60 ans.
00:48:25 Et j'ai malheureusement appris que j'allais percevoir
00:48:28 la somme de 579 euros,
00:48:31 moins 9 euros de retenue sociale.
00:48:35 C'est-à-dire que je vais me retrouver dans 3 ans et demi
00:48:38 avec 527 euros pour vivre, moi et mon fils étudiant,
00:48:41 que je ne pourrais pas aider.
00:48:43 - Alors, pardon, vous permettez,
00:48:44 quelle était votre profession, s'il vous plaît ?
00:48:46 - J'étais assistante commerciale.
00:48:47 - Assistante commerciale.
00:48:48 - Et j'ai travaillé aussi, il est vrai, à temps partiel,
00:48:51 4 années pour mon fils aîné, 4 années pour le second.
00:48:55 Ce qui m'a fait, effectivement,
00:48:57 perdre une certaine partie de mon salaire.
00:48:59 - Mais vous avez pris votre retraite à 55 ans ?
00:49:01 - Non, je me suis retrouvée licenciée à 57 ans.
00:49:04 Donc on ne m'a pas donné le choix d'accepter
00:49:07 l'allocation équivalence retraite de 30 euros par jour.
00:49:10 - Alors, pré-retraite, il y a beaucoup.
00:49:11 Ça, c'est une pré-retraite en partiel.
00:49:13 Mais le niveau des retraites,
00:49:14 aujourd'hui, on dit que les retraités sont privilégiés.
00:49:16 - Vous saurez bien que les pré-retraites
00:49:17 sont un des moyens utilisés par nos dirigeants
00:49:19 pour masquer le nombre des chômeurs réels.
00:49:22 Parce que ces pré-retraités ne sont pas comptés
00:49:24 dans le nombre des chômeurs.
00:49:26 Alors, ce que je crois, c'est qu'il faut
00:49:27 que les Français soient conscients d'une chose.
00:49:29 Nous tous, tous autant que nous sommes,
00:49:31 c'est qu'on ne pourra pas maintenir
00:49:33 un système de retraite comme celui que nous avons,
00:49:36 même médiocre.
00:49:37 Mais, chère madame, dans l'agriculture,
00:49:39 il est encore plus scandaleusement médiocre.
00:49:42 C'est misérable.
00:49:44 Et c'est heureusement qu'il y a, dans le fond,
00:49:47 l'allocation vieillesse,
00:49:48 qui met tout le monde à égalité,
00:49:50 mais qui fait que des gens qui ont travaillé,
00:49:52 somme toute, ne tirent aucun bénéfice,
00:49:54 ni de leur travail, ni de leurs cotisations.
00:49:57 Mais il va falloir qu'on admette,
00:49:59 ou bien qu'on réduise les retraites,
00:50:01 et ceci drastiquement,
00:50:03 puisque nous vivons 15 ans de plus
00:50:06 que nos parents et nos grands-parents.
00:50:08 Et que, si nous ne faisons pas cela,
00:50:10 il faudra travailler plus longtemps.
00:50:12 Il faudra un jour l'admettre.
00:50:14 Les démagogues qui nous gouvernent
00:50:16 n'osent pas vous le dire.
00:50:18 Ils n'ont pas osé prendre ce problème à bras le corps.
00:50:21 Moi, j'ai la franchise de le dire à mes compatriotes,
00:50:25 parce que, sans la participation des Français,
00:50:28 il n'y a pas de chance de redressement.
00:50:30 Il faut d'abord regarder la réalité en face,
00:50:33 et puis ensuite s'y mettre ensemble.
00:50:35 Faute de quoi, nous serons tous,
00:50:37 plus ou moins, acculés à la misère.
00:50:39 – Si je reviens d'un mot, M. Le Pen, sur les salaires.
00:50:42 Beaucoup disent le SMIC à 1 500 euros.
00:50:45 Vous, vous pensez qu'il faut augmenter le SMIC à nouveau ?
00:50:47 Et à combien ?
00:50:48 – Je pense qu'il ne faut pas toucher au SMIC proprement dit.
00:50:51 Mais je pense que je proposerai dans un discours
00:50:54 qui va avoir lieu ces jours-ci,
00:50:56 – Vous venez à nous le dire tout de suite comme ça ?
00:50:58 – Une allocation supplémentaire de 200 euros par,
00:51:01 comment dirais-je, par transfert des cotisations salariales,
00:51:08 n'est-ce pas ? Prises en charge par l'État.
00:51:11 Je crois que la prise en charge par l'État des cotisations salariales,
00:51:15 des salaires jusqu'à même deux fois le SMIC, n'est-ce pas ?
00:51:20 Ça correspond à près de 15 millions de travailleurs.
00:51:25 Et bien, de nature, je pense,
00:51:27 à constituer un élément de démarrage ou de redémarrage de l'économie.
00:51:33 – Alors, question de Catherine au téléphone,
00:51:35 avant de continuer avec ceux qui sont là avec nous en plateau.
00:51:37 Catherine ? – Oui ? Pourquoi ?
00:51:39 – Eh bien voilà, nous vous écoutons, bonsoir.
00:51:41 – Alors, voilà, je m'adresse à qui ? A M. Le Pen ?
00:51:44 – Bah oui, parce que moi je ne peux pas vous répondre.
00:51:46 – D'accord. Alors écoutez, M. Le Pen, bonsoir.
00:51:49 – Bonsoir. – J'ai 42 ans, je suis mariée,
00:51:51 j'ai trois enfants en bas âge de 2 ans, 4 ans et 8 ans.
00:51:54 J'ai un travail à temps plein, soir et week-end compris,
00:51:57 c'est d'élever mes enfants.
00:51:59 Est-ce que vous êtes, si vous êtes élu président,
00:52:01 vous comptez mettre en place un salaire et une retraite
00:52:04 pour les femmes qui sont, par leur sacrifice,
00:52:07 dirais-je, contribuent à l'avenir de la nation ?
00:52:09 – Absolument. Vous êtes tout à fait, si j'ose dire,
00:52:12 dans le cadre de l'Épure, je pense que nous connaissons
00:52:15 la situation difficile que connaît la France actuellement
00:52:19 parce que nous n'avons pas fait l'effort de nous préparer
00:52:23 de faire suffisamment d'enfants et de donner à la famille
00:52:27 les moyens d'assumer ces responsabilités
00:52:31 toujours de plus en plus lourdes.
00:52:33 Or, nous proposons-nous un salaire parental, n'est-ce pas ?
00:52:38 Équivalent au SMIC, avec la possibilité,
00:52:42 ce qui peut être pour le père ou pour la mère de famille,
00:52:45 il y a maintenant des familles où c'est le père
00:52:47 qui garde les enfants à la maison,
00:52:49 mais généralement c'est la maman.
00:52:51 Et une retraite correspondante à le temps passé
00:52:56 à l'éducation des enfants.
00:52:58 Car je considère que l'aggravation de la délinquance juvénile
00:53:02 en particulier est liée au fait que les enfants
00:53:05 sont de moins en moins élevés dans le cadre de la famille
00:53:09 au moment où les comportements sociaux s'acquièrent
00:53:13 par le mimétisme et aussi par l'inéquilibrant.
00:53:16 Mais vous n'êtes pas pour les femmes au travail, M. Le Pen ?
00:53:19 Vous n'êtes pas interdit à vos filles de travailler, il faut le savoir.
00:53:21 Je suis moi pour la liberté.
00:53:23 Mais je suis aussi pour la liberté de celles qui pensent
00:53:26 que ce qu'il y a de plus important dans la vie,
00:53:28 c'est d'assurer l'avenir de leurs enfants.
00:53:30 D'en avoir d'abord et d'assurer leur avenir.
00:53:32 Et je dis que celles-là ne doivent pas être défavorisées
00:53:35 par rapport à celles qui choisiront de prendre un métier.
00:53:39 D'ailleurs, on peut très bien élever des enfants,
00:53:42 puis reprendre un travail.
00:53:44 Il doit être prévu d'ailleurs des stages qui permettent de le faire,
00:53:48 des stages de transition, mais aussi que les années passées
00:53:52 dans le cadre de la famille concourent à la retraite
00:53:55 que l'on gagne dans l'exercice de notre métier.
00:53:58 Donc, de niveau du SMIC avec une retraite.
00:54:00 Question de Marc, toujours au téléphone.
00:54:02 Marc, bonsoir.
00:54:03 Oui, bonsoir, monsieur Le Pen, bonsoir, madame Chabot.
00:54:06 Dans ma question, je poserai sur les délocalisations
00:54:11 des sociétés à l'étranger, et notamment dans les pays non européens.
00:54:16 Donc, au point de vue des sociétés, nous avons perdu
00:54:20 beaucoup d'emplois dans le textile, dans les centres d'appels téléphoniques,
00:54:23 etc., etc.
00:54:25 Et je voulais savoir comment on peut concurrencer
00:54:27 des pays comme la Chine, qui construisent des matières premières,
00:54:32 des produits à 10 centimes d'euros, qui seront vendus dans nos pays
00:54:35 à 50 euros, etc., etc.
00:54:37 Comment peut-on faire revenir les emplois en France
00:54:41 et interdire les sociétés de délocaliser ailleurs ?
00:54:45 Voilà, merci.
00:54:46 En considérant notre souveraineté à l'Europe,
00:54:51 nous avons abandonné nos frontières.
00:54:53 Nos frontières intérieures n'existent plus.
00:54:56 L'Europe n'a pas garanti les frontières extérieures.
00:54:59 Et les accords de l'OMC aboutissent en fait à faire de l'Europe
00:55:04 un espace complètement libre, dans lequel entrent librement
00:55:09 et sans payer, en quelque sorte, les matières, les produits
00:55:13 de pays qui n'ont pas les mêmes coûts que nous.
00:55:16 Nous avons des coûts qui sont terriblement alourdis
00:55:20 par le fisc, par les pressions fiscales et par les pressions sociales.
00:55:24 Ce n'est pas le cas des Chinois, où on fait travailler
00:55:27 non seulement les enfants, on fait travailler les gens 14
00:55:30 ou 15 heures par jour, on fait même travailler
00:55:32 les prisonniers politiques qui sont en prison
00:55:34 par centaines de milliers.
00:55:36 Il n'est pas possible de résister à cela.
00:55:39 Ce n'est pas possible.
00:55:40 Et si nous continuons comme ça, où nos entreprises
00:55:44 déposeront tout le bilan, où seront contraintes
00:55:47 de délocaliser pour survivre ?
00:55:49 Pour cela, il faut retrouver la souveraineté
00:55:52 de nos frontières.
00:55:53 Il faut rétablir nos frontières nationales,
00:55:57 puisque l'Europe est incapable de les défendre.
00:56:00 Et à ces frontières, comme cela se faisait
00:56:03 des décennies et des décennies auparavant,
00:56:06 percevoir des droits de douane, des droits de douane
00:56:09 qui équilibreraient en quelque sorte les coûts.
00:56:12 Et nous proposons, nous, un système de douane moderne
00:56:15 qui ouvre aux exportateurs, ceux qui exportent chez nous,
00:56:21 la possibilité d'utiliser les droits de douane perçus
00:56:26 pour acquérir des biens chez nous,
00:56:28 c'est-à-dire pour acheter chez nous.
00:56:30 Et je pense qu'avec ce système-là,
00:56:33 mais cela postule bien évidemment,
00:56:35 que nous retrouvions...
00:56:36 Ce n'est pas un peu trop tard, M. Le Pen.
00:56:38 ... que nous retrouvions, par rapport à l'Union européenne,
00:56:40 notre souveraineté, notre liberté.
00:56:44 Ça veut dire sortir de l'Europe.
00:56:45 Le Conseil d'État vient de reconnaître
00:56:49 la supériorité des directives européennes
00:56:53 sur les lois françaises.
00:56:56 Sachez que 80% des lois françaises,
00:56:59 s'ils s'appliquent en France, sont faites à Bruxelles.
00:57:01 Mais M. Le Pen, la logique, c'est de sortir de l'Union européenne.
00:57:04 Écoutez, moi, si je suis élu,
00:57:07 j'entrerai immédiatement en discussion
00:57:10 avec les partenaires de l'Union européenne,
00:57:12 laquelle, comme vous le savez, est en panne
00:57:14 depuis que les Français et les Hollandais
00:57:17 ont refusé massivement de se courber
00:57:21 dans le moule de l'Europe fédérale.
00:57:24 N'est-ce pas ? Bon.
00:57:25 Par conséquent, on entrerait en négociation.
00:57:27 Est-ce que l'Europe est en mesure de nous rendre
00:57:30 une part de nos responsabilités,
00:57:32 de notre souveraineté ?
00:57:34 Ce que je peux dire, c'est que,
00:57:35 si ces négociations n'aboutissaient pas,
00:57:38 eh bien la France n'irait pas au précipice avec l'Europe.
00:57:41 Nous avons le devoir de survivre.
00:57:43 D'ailleurs, je pense que ces négociations aboutiraient,
00:57:46 parce qu'il est évident que l'Europe ne peut pas
00:57:48 se passer de la France,
00:57:49 quelle que soit la forme qu'elle prenne.
00:57:51 Donc vous pensez que les 26 plieraient ?
00:57:53 Pardon ?
00:57:54 Les 26 partenaires d'Europe diraient la France a raison.
00:57:57 Mais les sentiments que j'ai sont partagés
00:58:00 dans de nombreux pays,
00:58:01 et je voudrais rendre tout le monde attentif
00:58:03 à la divergence fondamentale qui existe
00:58:05 entre l'opinion des dirigeants,
00:58:07 notamment à l'occasion du référendum
00:58:10 sur la Constitution européenne.
00:58:12 92% des politiciens européens étaient en faveur du oui,
00:58:17 dont nos trois, Mme Ségolène Royal, Sarkozy et Beyrou.
00:58:21 55% des Français ont été contre.
00:58:24 Ils étaient de mon côté, ces Français-là.
00:58:27 Ils n'étaient pas du côté des dirigeants politiques français.
00:58:30 Voilà, je constate cela.
00:58:32 Eh bien, on en tire la conclusion.
00:58:33 Or, M. Sarkozy veut, en passant par derrière,
00:58:36 refaire voter cette Constitution,
00:58:38 non pas par référendum,
00:58:40 parce que là, il sait qu'il serait battu,
00:58:43 mais par le Parlement,
00:58:45 c'est-à-dire par l'Assemblée et par le Sénat,
00:58:47 qui, eux, sont acquis à cette formule.
00:58:50 Mais on ne fera pas l'Europe contre les peuples.
00:58:53 On ne fera pas l'Europe contre eux.
00:58:54 Et on ne fera pas l'Europe contre la volonté des Français.
00:58:57 Alors, Jean-Luc, Jean-Luc est là.
00:59:00 Bon, vous avez 45 ans, vous êtes célibataire.
00:59:04 Vous allez nous dire un peu comment vous vivez.
00:59:06 Est-ce que je peux dire, vous faites un peu partie
00:59:08 de ces Français qui sont un peu à bout, au bout ?
00:59:11 Très déçus.
00:59:12 Pardon ?
00:59:13 Très déçus.
00:59:14 Très déçus ? Par tout le monde ?
00:59:15 Oui, parce que disons que je suis un dérange,
00:59:17 je suis un militant, quoi.
00:59:18 Vous avez été militant à l'UMP, c'est ça ?
00:59:20 Oui, voilà, et je suis très déçu, quoi.
00:59:22 Chaque fois, on me revoit à la balle,
00:59:23 on me promet ceci, on me promet cela, quoi.
00:59:25 Tout ça, pour moi, c'est du vent, quoi.
00:59:29 En plus, je cherche un emploi, je suis en sécurité.
00:59:32 Chaque fois, on m'en convoque.
00:59:33 "Non, vous êtes trop vieux."
00:59:35 Ou voilà, le problème est là, quoi.
00:59:36 Je trouve que ce n'est pas normal, tout ça.
00:59:38 Qu'est-ce que vous attendez ?
00:59:40 Vous avez demandé à Jean-Marie Le Pen ce qu'il peut penser.
00:59:43 Vous êtes, je ne sais pas, vous allez dire,
00:59:45 vous allez voter pour Jean-Marie Le Pen,
00:59:46 pour l'extrême gauche, pour le PC demain ?
00:59:48 Je ne sais pas encore voter, je ne sais pas.
00:59:49 Tellement je suis déçu dans la politique,
00:59:51 je ne sais pas si je vais aller voter ou quoi, quoi.
00:59:54 Mais je pense qu'il faut des changements, déjà, à la France, quoi.
00:59:56 Il faut beaucoup de changements.
00:59:57 Déjà, les 35 heures, déjà, ça nous a mis carrément dedans, je crois.
01:00:01 Avant, tu avais moins de chômage,
01:00:02 quand tu avais plus de 35 heures.
01:00:04 Maintenant, c'est...
01:00:06 - Comment on vit avec 650 euros par mois, c'est ça ?
01:00:09 - Oui, très difficile.
01:00:11 Très difficilement.
01:00:13 Chaque fois qu'on va à l'NPE, on est convoqué une fois par mois.
01:00:15 On va un peu, on nous convoque.
01:00:17 Ça dure 5 minutes.
01:00:18 - Vous êtes convoqué à l'NPE, c'est ça, une fois par mois ?
01:00:20 - Non, tous les mois, une fois par mois.
01:00:21 - Tous les mois ?
01:00:22 - Ça dure quoi, 5 minutes ?
01:00:23 Tu te convoques, ils te tapent, pour repartir, ça y est.
01:00:25 Voilà, quoi.
01:00:26 - Et comment vous vivez ? Vous avez un logement ?
01:00:28 - Non, je vis avec mon père, qui a 70 ans, quoi.
01:00:31 La maison n'est pas à nous, on est dans le Qatar.
01:00:33 Mais je viens mourir, je me retrouve à la rue, quoi.
01:00:35 Donc moi, c'est pas normal, tout ça, moi.
01:00:37 - Alors, Jean-Marie Le Pen ?
01:00:39 - Ecoutez, moi, je trouve que c'est révoltant.
01:00:43 C'est révoltant que nous passions dans le monde
01:00:46 pour un pays qui compte parmi les plus riches du monde
01:00:49 et que nous soyons incapables de donner du travail à nos travailleurs
01:00:54 et incapables de fournir des retraites qui permettent de vivre décemment,
01:00:58 incapables de protéger les emplois.
01:01:00 Souvenez-vous tout de même que nous avons perdu 3 millions d'emplois industriels,
01:01:05 nous avons perdu 2 millions d'emplois agricoles,
01:01:08 nous avons perdu 1,5 million d'emplois d'artisans et de commerçants.
01:01:12 Mais où allons-nous ? Nous allons évidemment dans le mur.
01:01:15 Et quand allons-nous nous arrêter ?
01:01:17 Alors, je sais bien que mes concurrents disent
01:01:19 "Mais ça, c'était avant, ne regardez pas derrière, tout ça c'est..."
01:01:23 Non, non ! Regardez devant ! L'espoir est devant.
01:01:27 Et moi je vous pose la question, comment pourrez-vous faire,
01:01:30 vous qui êtes les responsables de cette politique,
01:01:33 comment pourrez-vous faire demain ce que vous n'avez ni su,
01:01:36 ni voulu, ni pu faire hier ?
01:01:39 Alors je dis aux gens, essayez-moi !
01:01:41 Peut-être que je ne ferai pas mieux, mais en tous les cas je ne ferai pas pire, ça c'est sûr.
01:01:44 Alors, je vais vous poser un problème au-delà du logement.
01:01:46 Est-ce que vous croyez aux droits opposables au logement proposés ou votés ?
01:01:49 Ecoutez, écoutez, sincèrement, quand vous savez ce que sont les tribunaux,
01:01:52 vous pensez sincèrement que le malheureux qui n'a pas de logement
01:01:56 va être capable d'entreprendre une action judiciaire contre l'État ?
01:02:02 Comment va-t-il trouver un avocat, il ne sait même pas où on les trouve ?
01:02:05 Comment va-t-il le payer ? C'est évidemment invraisemblable.
01:02:08 Et je dis que M. Borloo peut continuer à faire des logements.
01:02:12 Je vais vous dire pourquoi.
01:02:14 Parce que le logement, en France, il est attribué selon des critères sociaux égalitaires.
01:02:20 C'est-à-dire qu'il n'y a pas de préférence nationale.
01:02:22 Vous savez que chez nous, la préférence nationale est interdite.
01:02:25 C'est presque un délit ou un péché.
01:02:28 Quand Bitru, qui attend, ce huit-quarts, qui attend depuis déjà dix ans
01:02:34 d'avoir un appartement pour lui, sa femme et ses trois gosses,
01:02:38 il y a toujours à un moment donné une famille kurde qui arrive à poil avec cinq enfants
01:02:44 et qui bénéficie prioritairement du logement.
01:02:47 Par conséquent, le dossier de Bitru est reporté à une date intérieure et ainsi de suite,
01:02:52 puisque les gens qui arrivent non logés, bien sûr, on doit les loger.
01:02:57 Envoyez-vous, en effet, dans la rue, de ces millions d'immigrés entrés depuis trente ans,
01:03:01 envoyez-vous qu'ils ne soient pas logés.
01:03:03 Eh bien, ils sont logés, mal logés, entassés, je vous l'accorde,
01:03:07 quelquefois par des solidarités familiales, d'ailleurs, dans le cul-de-sac de nos banlieues.
01:03:14 Mais ils ont un logement.
01:03:16 Alors que les gens qui aspirent à changer de logement,
01:03:20 et c'est nécessaire pour éviter ces transports qui durent des heures et qui ruinent la vie,
01:03:25 on a quatre heures ou cinq heures de loisirs dans la vie,
01:03:28 et ils sont employés par le transport.
01:03:31 Moi, j'ai des secrétaires qui font deux heures et demie de voiture pour venir le matin au travail,
01:03:36 et deux heures et demie pour repartir, cinq heures tous les jours pour travailler.
01:03:40 Eh bien, si le logement était facile, eh bien, elles viendraient près de leur travail.
01:03:44 C'est ce qui n'est pas possible.
01:03:46 Et c'est pour ça que personne ne veut prendre ça à bras le corps.
01:03:49 On reste prisonniers de nos législations,
01:03:54 soi-disant sociales, soi-disant égalitaires.
01:03:58 J'entendais tout à l'heure, monsieur,
01:04:00 j'étais tout à l'heure en face de monsieur Dousteblazy,
01:04:02 qui disait "mais écoutez, l'immigration, monsieur Le Pen, c'est irrésistible,
01:04:06 on ne pourra rien faire, et ils viendront de plus en plus nombreux,
01:04:10 nous devrons nous en accommoder, mais je vais vous dire ce qu'il faut faire", m'a-t-il dit.
01:04:13 Il faut que nous engagions notre argent
01:04:16 pour améliorer le sort des gens en Afrique, en Asie, en Amérique.
01:04:21 J'ai dit "mais on va les payer avec quoi ? Avec nos poux ? Avec nos dettes ?
01:04:25 On a déjà 2 500 milliards de dettes, c'est ça qu'on va offrir pour investir en Afrique ?
01:04:31 Mais on rêve, là !
01:04:33 Alors, question d'Amori Elouah.
01:04:37 Amori Elouah, tu es perdu.
01:04:39 Je suis là, je suis là.
01:04:40 Il est là, voilà, vous êtes juste devant, c'est pour ça que je ne vous voyais pas.
01:04:43 Bonsoir.
01:04:44 Vous avez créé une entreprise, donc allez-y.
01:04:46 J'ai créé une entreprise de 70 personnes,
01:04:48 et je trouve que c'est formidable d'être entrepreneur,
01:04:51 mais c'est déjà beaucoup d'énergie,
01:04:53 et je me posais la question suivante,
01:04:55 gérer les Français, 60 millions de personnes,
01:04:58 amener un pays vers l'avenir, c'est beaucoup d'énergie,
01:05:02 car j'imagine que quand on est président de la République,
01:05:04 quand on est aux manettes, on est dans l'action, on n'est plus dans le verbe,
01:05:07 et donc je me pose la question suivante, vous avez 78 ans...
01:05:11 Et presque toutes mes dents.
01:05:13 Et presque toutes mes dents, enfin toutes vos dents.
01:05:15 [Rires]
01:05:16 Je ne m'attendais pas à celle-là.
01:05:18 Comment est-ce que vous pouvez légitimement être le candidat de l'avenir,
01:05:24 premièrement, quelle est votre vision de la France à 5 ans,
01:05:28 sur des problèmes concrets,
01:05:30 et deuxièmement, comment allez-vous faire pour travailler 18 heures par jour,
01:05:34 7 jours sur 7, parce que j'imagine que quand on est le premier Français,
01:05:38 quand on est président de la République, ça nécessite beaucoup, beaucoup d'heures de travail.
01:05:42 Bien sûr monsieur, c'est ce que je fais depuis 50 ans,
01:05:45 sans bénéficier des aides que peut trouver un président de la République.
01:05:49 Je voudrais vous citer un exemple, il y a 100 ans,
01:05:52 Clémenceau avait près de 80 ans, il était président du conseil,
01:05:56 c'est lui qui a gagné la guerre, c'est le père de la victoire,
01:05:59 et il allait visiter les poilus dans les tranchées, il y a 100 ans.
01:06:02 Mais nous avons gagné 15 ans de vie depuis.
01:06:05 Vous n'êtes pas étonné de voir un certain nombre de nos grands chanteurs
01:06:08 sur les planches à 75 ans, ou 80 ans, ou 85 ans, comme certains d'entre eux.
01:06:15 Vous n'êtes pas étonné de voir des artistes de cinéma tourner à 90 ans.
01:06:19 Par conséquent, si je fais cela, cher monsieur,
01:06:22 si je fais cela, moi j'ai été chef d'entreprise aussi, pendant 30 ans,
01:06:25 si je fais cela, c'est parce que je m'en crois la force.
01:06:28 Un jour, un de vos collègues, dans son bureau m'a dit,
01:06:31 "Mais Jean-Marie Le Pen, comment gardez-vous cette forme ?"
01:06:34 Je lui ai dit, "Écoute, je fais 50 pompes le matin,
01:06:36 je fais 150 abdominaux, et il me dit, "Boh, boh, boh, boh."
01:06:40 J'ai enlevé ma veste, et dans son bureau, j'ai pompé 50 pompes.
01:06:44 Il a essayé d'en faire, mais il en a fait 5, et il est tombé sur le ventre.
01:06:47 C'est vrai qu'en faisant des pompes, je me suis plus en forme.
01:06:50 Et puis j'ai la chance, j'ai cette chance-là.
01:06:53 Mes grands-parents, mes parents sont morts accidentellement, malheureusement, jeunes,
01:06:56 mais mes grands-parents sont morts il y a près de 100 ans.
01:06:59 Ils sont morts, mes grands-mères à 85 ans, et mes grands-pères à 75 ans.
01:07:03 80 ans de moyenne, je n'ai pas encore passé la rampe, et j'ai encore 15 ans de mieux.
01:07:07 Ne vous inquiétez pas trop pour moi.
01:07:09 D'ailleurs, si je mourrais à la tâche, en quelque sorte, je serais remplacé, n'en doutez pas.
01:07:14 Et si je ne me sentais pas à la force d'aller, je dirais, "Tant pis, je vais faire autre chose.
01:07:19 J'ai encore tellement d'autres choses à faire, mon Dieu, que je me passerais de ça, tant pis.
01:07:23 J'aurais le cœur brisé, mais je le ferais."
01:07:25 "Je n'attendais pas une autre réponse de votre part.
01:07:27 Mais sur le thème de l'avenir, parce qu'au quotidien, par exemple..."
01:07:30 Pourquoi voulez-vous que je n'ai pas une vision d'avenir ?
01:07:32 J'aimerais savoir quelle est votre vision de l'avenir.
01:07:34 Je n'ai cessé d'en avoir une. Je n'ai cessé de regarder plus loin que mon ombri,
01:07:38 auquel cas on ne voit que ses chaussures, pour regarder au loin ce qui allait se produire.
01:07:42 Quand je devine que Ségolène Royal, il y a 4 ans, va être candidate,
01:07:46 comment ça se fait que moi je l'ai deviné et pas les autres ?
01:07:48 Vous auriez dû prévenir le Parti Socialiste, peut-être.
01:07:50 Quand je dis que l'immigration, que l'insécurité, que le chômage allaient nous amener à la ruine,
01:07:57 on dit, "Oh, il exagère, Le Pen est un extrémiste, etc."
01:08:00 Mais ce n'est pas du tout comme ça. Il chevauche sur les peurs.
01:08:04 C'est les boutiques du Front National. Non, j'avais raison.
01:08:07 La preuve, c'est qu'aujourd'hui, mes concurrents parlent comme moi.
01:08:10 J'ai une vision de l'avenir. Mais je dis qu'il ne peut pas y avoir de l'avenir pour la France
01:08:15 contre la notion de nation et contre la notion de patrie.
01:08:20 Voilà ce que je crois. Je ne crois pas à l'État, au super-État européen.
01:08:25 Et je ne veux prendre de la mondialisation que ce qui nous est utile.
01:08:30 – Dans mon entreprise, pour parler d'un exemple concret, on est 70 personnes, il y a la diversité.
01:08:35 Parce que la France, c'est la diversité. C'est une réalité.
01:08:38 Je ne choisis pas les collaborateurs avec lesquels je travaille
01:08:42 en fonction ni de leur âge, ni de leur couleur de peau.
01:08:45 Je les choisis en fonction de leurs compétences.
01:08:47 Parce que la France, c'est un pays de diversité.
01:08:49 Et deuxièmement, je me bats tous les jours par rapport à des concurrents français.
01:08:54 Mais principalement par rapport à des concurrents étrangers.
01:08:57 Parce qu'on est dans une mondialisation. C'est un état de fait.
01:09:00 On ne peut rien faire contre ça. C'est bien de prendre des références d'il y a 100 ans.
01:09:03 Mais ma question, justement, elle est sur l'avenir.
01:09:05 Comment est-ce que vous allez emmener la France vers l'avenir par rapport à cette réalité ?
01:09:09 – Même, puisque vous faites allusion à cette diversité,
01:09:12 même quand le problème ne se posait pas sous cette forme aiguë.
01:09:16 Quand j'ai été élu la première fois député, il y a plus de 50 ans,
01:09:20 mon deuxième de liste était noir. Il était même héros de l'Union soviétique.
01:09:23 Il s'appelait Roger Sauvage. Il était pilote de Normandie-Niémen.
01:09:27 – Je ne l'ai pas né encore, je suis désolé.
01:09:29 – J'étais partisan de la diversité. C'était un français comme moi.
01:09:32 Je le prenais comme moi. Au bureau politique du Front National,
01:09:35 il y a des représentants, il y a des juifs, des arabes et des noirs.
01:09:40 Et ça ne pose pas de problème. Mais on ne s'en rend même pas compte.
01:09:43 On n'en tient pas compte. Mais je dis simplement que si on continue
01:09:47 dans la voie dans laquelle nous sommes, nous héritons d'une situation.
01:09:51 Nous ferons face à cette situation. Mais nous n'allons pas la laisser s'aggraver.
01:09:55 Parce que si nous la laissons s'aggraver, nous disparaîtrons.
01:09:59 Et avec elle, nos libertés, notre sécurité, notre prospérité.
01:10:04 Voilà ce que je crois. Encore une fois, il n'y a pas dans mon propos
01:10:08 de discrimination, encore que je pense qu'en France, pas vous, employeurs,
01:10:14 vous employez les gens qui sont à votre disposition,
01:10:16 s'ils sont conformément à la loi. Mais pour les dirigeants de la France,
01:10:21 je trouve extravagant que l'on n'applique pas le principe de la préférence nationale.
01:10:26 Nous sommes quand même chez les Français. Ils sont chez eux.
01:10:29 Ils ont plus de droits que d'autres. Car si vous allez en Angleterre,
01:10:32 ou aux États-Unis, ou au Brésil, vous verrez bien si vous avez les mêmes droits
01:10:36 que les ressortissants de ces pays.
01:10:38 - Parce que ma femme est brésilienne justement, et j'ai vécu au Brésil.
01:10:40 Et ce que vous dites est faux, monsieur le Premier ministre.
01:10:42 - Et vous aviez les mêmes droits que... - Mais bien sûr. Il faut arrêter.
01:10:44 - Vous étiez le mari d'une brésilienne. - Pas forcément.
01:10:46 - Et si vous êtes un étranger, vous n'avez pas les mêmes droits au Brésil.
01:10:48 - Ce que vous voulez faire croire. - Beaucoup de questions au webcam.
01:10:51 A nouveau, question posée sur plein de sujets, c'est différent,
01:10:54 et tout le monde appelle ou envoie un message.
01:10:57 - J'aurais aimé connaître la position du Front National sur l'homosexualité.
01:11:01 Et également ce que pense monsieur Le Pen du Pax et du mariage
01:11:06 entre personnes du même sexe.
01:11:08 - Alors le Pax, est-ce que vous supprimez le Pax ?
01:11:10 - Dis-moi pas de police de la braguette au Front National.
01:11:13 - Ce qui signifie ?
01:11:15 - Ce qui signifie qu'on ne s'inquiète pas de savoir
01:11:18 quels sont les mœurs sexuelles des uns ou des autres.
01:11:20 - Mais vous êtes pour le Pax ? Vous supprimez le Pax si vous êtes élu ?
01:11:22 - Non, je n'étais pas partisan du Pax, mais toutes choses égales,
01:11:27 et une fois le Pax s'étant développé, en particulier,
01:11:30 pas seulement avec les homosexuels, avec d'autres gens,
01:11:33 il apparaît que ce pacte civil rend un certain nombre de services,
01:11:37 et que je ne vois pas pourquoi, a priori, on le supprimerait.
01:11:40 Il n'y a pas d'avantage à le supprimer.
01:11:42 En revanche, je suis contre le mariage homosexuel,
01:11:44 et bien évidemment contre l'adoption d'enfants par les homosexuels,
01:11:48 quelles que soient les difficultés sentimentales que cela provoque chez eux.
01:11:52 Il faut bien qu'il y ait une règle.
01:11:53 Moi, je crois à cette règle et je l'applique.
01:11:55 - Autre question ?
01:11:57 - Monsieur Jean-Marie Le Pen, bonsoir.
01:11:59 Que comptez-vous faire en matière d'emploi pour les personnes de plus de 50 ans ?
01:12:04 Je vous remercie.
01:12:06 - Vous parlez de racisme ?
01:12:08 - J'ai même pensé à plus de 45 ans,
01:12:10 parce que je pense qu'un certain nombre d'emplois,
01:12:13 en particulier, nous allons avoir besoin de recruter du personnel supplémentaire
01:12:18 dans le domaine de la justice.
01:12:20 Nous n'avons pas suffisamment de magistrats,
01:12:23 et je crois qu'il y a intérêt à développer.
01:12:25 Eh bien, je pense que, ou bien ce supplément d'embauche
01:12:28 dans le ministère de la Justice devra être fait
01:12:31 par le transfert d'un certain nombre de fonctionnaires
01:12:34 qui seraient libérés par des économies dans d'autres ministères,
01:12:38 sinon par le recrutement de ce que j'appelle,
01:12:40 excusez-moi, les seniors.
01:12:42 C'est difficile de se compter senior à partir de 45 ans,
01:12:45 mais c'est ainsi que les Françaises sont considérées.
01:12:49 À partir de 49 ans, on vous dit "mon vieux, on ne peut plus vous embaucher
01:12:52 à l'âge que vous avez, pensez donc, vous allez avoir 50 ans, c'est pas possible".
01:12:56 Et moi, je propose que les seniors,
01:12:58 il leur soit proposé un certain nombre de métiers,
01:13:01 de fonctions qui leur seraient réservés,
01:13:04 parce que moi, je pense que nous devons nous préparer
01:13:07 si on en a la force, si on est handicapé,
01:13:10 si on est fatigué par certains métiers particulièrement difficiles,
01:13:13 qu'on parte à la retraite plus tôt, ça ne nous choque pas du tout.
01:13:17 Mais qu'en revanche, ceux qui peuvent travailler
01:13:20 doivent être encouragés à le faire
01:13:22 et on doit pouvoir travailler, dans l'état actuel des choses,
01:13:25 jusqu'à 70 ans en tout cas, au moins jusqu'à 65,
01:13:28 revenir au moins à la norme qui est celle de tous les pays.
01:13:31 - C'est la base du volontariat quand même, ceux qui veulent.
01:13:33 - Mais oui, chacun fait ce qu'il veut.
01:13:35 Nos instituteurs récents nous ont appris qu'on pouvait vivre
01:13:38 avec des savates, des blue jeans effrangés
01:13:41 et des chemises sales sans rien faire, en écoutant de la musique.
01:13:44 Eh bien tant mieux, il y a des gens qui veulent faire ça, bravo,
01:13:47 mais je me refuse à les subventionner.
01:13:49 Il faut qu'ils trouvent, je ne sais pas comment,
01:13:51 mais le moyen de faire ça.
01:13:52 Mais s'ils veulent vivre décemment,
01:13:54 s'ils veulent fonder une famille, élever leurs enfants,
01:13:57 et Dieu sait si ça coûte cher, eh bien ils devront travailler.
01:14:00 Je ne considère pas le travail comme une charge.
01:14:03 Je considère ça...
01:14:04 Moi, je ne me suis jamais imaginé sans travailler.
01:14:07 J'ai vécu dans un monde où le travail était une chance.
01:14:10 - Il n'y avait pas de chômage, beaucoup de chômage.
01:14:11 - Il y a eu du chômage à un moment donné.
01:14:13 Dans l'immédiate avant-guerre, il y a eu aussi du chômage.
01:14:17 Eh bien, le chômage est dramatique
01:14:20 et je crois que tout le monde doit espérer avoir un travail
01:14:23 et remplir une fonction, une mission, gagner comme ça,
01:14:26 sa vie, sa dignité, son honneur.
01:14:29 On n'est pas au crochet des gens.
01:14:32 On vit et on fait vivre.
01:14:34 C'est ça, la dignité du travailleur.
01:14:36 - Alors, Alain Duhamel va nous rejoindre
01:14:38 pour vous demander justement quelle France vous imaginez,
01:14:41 quelle France vous souhaiteriez diriger.
01:14:43 Mais d'abord, je voudrais vous demander simplement,
01:14:45 Jean-Marie Le Pen, d'écouter.
01:14:48 - C'est nous les Africains qui revenons de loin.
01:14:53 Nous venons des colonies pour défendre le pays.
01:14:58 Nous avons laissé là-bas nos parents, nos amis.
01:15:03 Et nous avons au cœur une invincible honneur
01:15:07 car nous voudrons porter haut et fier
01:15:10 ce beau drapeau de notre France entière.
01:15:14 Et si quelqu'un venait à y toucher,
01:15:18 nous serions là pour vous, et à ses pieds.
01:15:22 Battez le tambour, à vos amours, pour votre pays.
01:15:28 C'est vous, les Africains.
01:15:31 - De toute évidence, ils n'ont pas l'habitude de la chanter.
01:15:34 - Mais est-ce que ça vous a touché qu'ils chantent cette chanson ?
01:15:37 C'est le film indigène.
01:15:38 D'ailleurs, il est bientôt sans doute récompensé peut-être aux Oscars.
01:15:42 Il est nommé, comme on dit, pour le meilleur film étranger.
01:15:46 - C'est un film qui fait leur place, évidemment,
01:15:48 aux Français d'Algérie, qui étaient à ce moment-là les Kabiles et les Arabes,
01:15:54 mais qui passe un peu rapidement sur les pieds noirs,
01:15:57 qui constituaient quand même pratiquement la moitié du corps expéditionnaire
01:16:01 de l'armée d'Afrique.
01:16:03 - Mais ça vous a touché ?
01:16:05 - C'est bien, mais c'est peut-être un peu limité.
01:16:07 - Mais ça vous a touché qu'ils osent chanter, reprendre ce chant à Cannes ?
01:16:11 - Oui, mais tout ce qui rapproche les gens de la France, moi, me plaît.
01:16:15 - Alors, Alain Duhamel.
01:16:16 - Alors, bonjour M. Le Pen.
01:16:18 - Bonjour M. Duhamel.
01:16:19 - J'aurais d'abord deux clarifications.
01:16:21 En vous écoutant depuis tout à l'heure,
01:16:24 vous avez parlé des 10 millions d'immigrés qui sont en France.
01:16:27 Bon, ils sont en France maintenant.
01:16:29 Est-ce que vous avez quelques moyens que ce soit
01:16:32 de changer quoi que ce soit à cette situation ?
01:16:35 - Oui, j'ai deux moyens.
01:16:36 J'ai d'abord le moyen de faire qu'ils n'en rentrent pas plus.
01:16:39 - Non, non, mais ça, je vais y venir.
01:16:40 - D'accord, ça c'est le premier point.
01:16:41 - Ceux qui sont là, et bien j'ai au moins le moyen de leur poser un jour,
01:16:45 si je fais supprimer la double nationalité,
01:16:48 la question de savoir quelle nationalité ils choisissent.
01:16:52 Et s'ils choisissent la nationalité française,
01:16:54 ils seront français avec les droits et les devoirs.
01:16:57 Et s'ils en choisissent une autre,
01:16:59 ils seront des étrangers respectés dans leurs conditions d'étrangers.
01:17:03 - Mais toujours là.
01:17:04 - Mais devant, en tous les cas, assumer eux-mêmes leur propre subsistance
01:17:08 et leur propre statut social.
01:17:10 Le statut social privilégié étant, selon moi, réservé aux Français.
01:17:14 - Alors, vous dites très souvent que votre objectif,
01:17:18 c'est d'arriver à un système d'immigration zéro.
01:17:21 Bon, il y a beaucoup...
01:17:22 - Oui, enfin, ou zéro cinq, si vous voulez.
01:17:24 - Mais non, mais peu importe la formule, c'est pas ça la question.
01:17:26 La question est que beaucoup de pays industriels comme la France
01:17:31 essayent de limiter l'immigration.
01:17:33 Tous, pratiquement.
01:17:35 Et qu'aucun n'y arrive.
01:17:37 Alors, quelle est la recette Le Pen ?
01:17:38 - Alors, parce qu'il ne prête pas la bonne méthode.
01:17:41 - Vous allez le dire.
01:17:42 - Donc, il faut couper les pompes aspirantes.
01:17:44 Il faut qu'à l'étranger, l'on sache que la France n'a plus les moyens
01:17:48 d'entretenir les gens qui viendraient chez elle
01:17:51 et qui croient que le pays est le pays de Golconde.
01:17:54 Qui croient qu'en arrivant en France, on a réglé ces problèmes
01:17:57 et qu'on sera pris en charge.
01:17:59 - Donc, concrètement...
01:18:00 - Et bien, je vais leur dire, nous n'avons plus les moyens de faire cela.
01:18:02 Et donc, si vous venez en France,
01:18:04 vous ne trouverez pas ce à quoi vous vous attendez.
01:18:07 Dans ces conditions, il vaut mieux essayer de faire votre avenir dans votre pays.
01:18:11 La France peut l'y aider, à condition d'avoir réglé elle-même ses propres problèmes.
01:18:17 Elle peut y aider, mais c'est d'abord sur vous que vous devrez compter.
01:18:20 C'était même cela qui était l'essence de la volonté d'indépendance.
01:18:25 Quand ces pays ont estimé qu'il fallait secouer ce qu'ils disaient être le joug du colonialisme
01:18:30 et qui étaient responsables de tous les maux de ces pays, de leur pauvreté, etc.
01:18:35 Depuis 30 ans, 40 ans, ces pays sont maintenant indépendants.
01:18:39 Il faudrait qu'ils fassent la démonstration qu'ils sont capables eux-mêmes de se débrouiller.
01:18:44 - Mais concrètement, c'est tout à fait raisonnable.
01:18:47 - Concrètement, ça ne change rien à rien.
01:18:49 Ceux qui auront envie de continuer à essayer de venir par les moyens qu'ils trouveront,
01:18:53 légaux ou illégaux, continueront à le faire.
01:18:56 - Mais ils ne bénéficieront d'aucun avantage social, cher monsieur.
01:19:00 Alors qu'actuellement, je pourrais vous dire qu'il y a 7 mesures sociales en France
01:19:04 qui sont strictement réservées aux clandestins.
01:19:07 C'est-à-dire aux délinquants.
01:19:09 Les gens qui entrent chez nous, contrairement à la loi,
01:19:13 peuvent bénéficier de 7 systèmes...
01:19:15 - Alors justement, à propos des clandestins,
01:19:19 il y a eu beaucoup de gens qui ont été émus par la situation
01:19:22 des enfants scolarisés de couples en situation irrégulière.
01:19:28 Bon, vous, qu'est-ce que vous en faites ?
01:19:30 - Je pense que les enfants doivent suivre le sort de leurs parents.
01:19:33 Utiliser les enfants pour maintenir les parents qui seraient en situation illégale,
01:19:38 c'est un chantage que je n'accepte pas.
01:19:41 Il y a peut-être des gens qui se laissent tenter par cette facilité.
01:19:45 En effet, c'est plus agréable d'avoir le cœur tendre que de faire son devoir.
01:19:51 Le devoir, c'est quelquefois exigeant.
01:19:53 Moi, j'ai une hiérarchie...
01:19:55 - Donc les enfants, en question, vous les renvoyez ?
01:19:57 - Avec leurs parents, bien sûr. Je ne vais pas les renvoyer tous seuls.
01:19:59 Les parents partiront. Ils sont venus avec leurs enfants.
01:20:02 Ils repartent avec leurs enfants.
01:20:03 - Alors, vous parlez souvent de la crise de l'identité française.
01:20:06 Quels sont... Oui ?
01:20:09 - Oui, oui, oui, oui, oui, oui.
01:20:10 - Je vous lis, je vous écoute.
01:20:12 - Si on avait des solutions...
01:20:14 - Pour ?
01:20:15 - Pour la crise de l'identité française, vous avez des solutions ?
01:20:17 - Encore une fois, il faut redonner à la qualité de français
01:20:20 un certain nombre d'avantages qui, évidemment, fondent le goût, l'envie,
01:20:26 la fierté d'être français.
01:20:28 En prenant une comparaison, les maires qui ne donnent pas leur signature,
01:20:33 en disant "écoutez, pourquoi je vous donnerai ma signature ?
01:20:35 Qu'est-ce que ça me rapporte à moi, ça, à part des ennuis ?"
01:20:38 Eh bien, en effet, pour l'instant, la qualité de français,
01:20:41 ça rapporte surtout des ennuis à nos compatriotes.
01:20:44 Alors, il faut que la qualité de français leur amène un certain nombre d'avantages
01:20:49 moraux, physiques et autres.
01:20:51 - Est-ce que vous pensez que ce serait une bonne chose
01:20:53 pour essayer de faire face à cette crise ?
01:20:56 Est-ce que vous pensez que ce serait une bonne chose,
01:20:58 soit de rétablir le service militaire, soit de rendre un service civique
01:21:02 obligatoire pour donner un sentiment de solidarité ?
01:21:06 - J'ai une autre proposition à faire qui est...
01:21:08 - Mais vous répondez quand même à la mienne.
01:21:10 - Oui, mais enfin, oui, c'est tout de même...
01:21:12 - D'accord. - C'est pas obligatoire, c'est pas un carcan.
01:21:14 Attendez, vous me parlez du service, je vais vous répondre service.
01:21:17 - D'accord. - Je suis partisan d'un service militaire volontaire
01:21:21 de 6 mois, assorti d'un certain nombre d'avantages,
01:21:25 en particulier pour l'accession dans les services publics.
01:21:28 Je pense que quelqu'un qui aura donné 6 mois de sa vie
01:21:32 pour apprendre à assumer ses responsabilités militaires
01:21:35 élémentaires, doit pouvoir bénéficier d'un certain nombre
01:21:38 de points supplémentaires dans les concours de la fonction publique.
01:21:41 Je pense que ce service militaire volontaire,
01:21:44 qui pourrait être étendu, qui doit permettre aux gens
01:21:47 éventuellement d'entrer dans l'armée, dans la gendarmerie,
01:21:49 dans la police, dans toutes sortes de fonctions publiques,
01:21:53 et bien, constituera une garde nationale dont notre pays a besoin,
01:21:59 surtout s'il recouvre la responsabilité de ses frontières.
01:22:04 Je pense que comme dans d'autres pays, la jeunesse peut être
01:22:08 encouragée, aussi bien masculine que féminine, dans cette formation
01:22:14 militaire, pouvant d'ailleurs déboucher par la suite sur des stages
01:22:19 plus ou moins spécialisés, d'infirmerie, de pompiers,
01:22:23 de tas de services sociaux, civils.
01:22:26 – Pendant ce qu'on a appelé la crise des banlieues,
01:22:28 les échauffourées dans les banlieues en tout cas,
01:22:30 pendant cette phase-là, si vous aviez été au pouvoir,
01:22:33 qu'est-ce que vous auriez fait d'autre que ce qu'a fait Nicolas Sarkozy ?
01:22:38 – Sincèrement, je crois que j'aurais fait autrement.
01:22:40 Sincèrement, je n'aurais pas laissé le désordre s'installer
01:22:45 dans les villes, dans 300 villes différentes, n'est-ce pas ?
01:22:50 Au détriment des populations, parce qu'il faut bien savoir
01:22:54 tout de même que ces trublions, appelons-les par leur nom,
01:22:58 représentent 0,5% des populations de banlieues.
01:23:01 Et que 99,5% des gens qui sont en banlieue ont souffert
01:23:07 de ces événements et continuent d'en souffrir à cause
01:23:10 de la réputation qui a été donnée.
01:23:12 – Quel moyen, Monsieur Le Chahar ?
01:23:13 – J'aurais fait maintenir l'ordre. – Mais comment ?
01:23:16 – Maintenir l'ordre. – C'est aussi ce qui était tenté.
01:23:18 – On aurait sifflé la fin de la récréation.
01:23:20 Car voyez-vous, il y a quelque chose qui…
01:23:22 en prenant un minimum de risque, mais enfin il y a une chose
01:23:25 qui m'a frappé, c'est qu'il n'y a pas eu un manifestant de blessé.
01:23:30 Il y a eu en revanche 250 policiers blessés.
01:23:33 De là, je tire la conclusion que probablement,
01:23:36 on avait réservé les coûts consécutifs au contact
01:23:41 seulement aux fonctionnaires de police.
01:23:43 – En ce qui concerne l'intégration, est-ce que vous pensez
01:23:46 qu'il y a un problème particulier d'intégration avec les…
01:23:51 soit les Français de confession musulmane,
01:23:54 soit les personnes de confession musulmane arrivant en France, ou pas ?
01:23:59 – Je ne crois pas que l'islam soit un obstacle d'irriment.
01:24:05 Je ne crois pas non plus qu'il faille favoriser l'islam
01:24:10 au détriment d'autres religions, ni lui donner un statut particulier.
01:24:16 Je crois que la religion est une affaire privée
01:24:18 et nous sommes dans une république laïque
01:24:20 qui doit s'interdire toute aide aux religions.
01:24:25 Les religions sont le fait et doivent être soutenues par les croyants.
01:24:31 – Concrètement.
01:24:32 – Moi j'ai de l'estime et du respect pour les croyants.
01:24:34 – Concrètement, monsieur Benzo.
01:24:36 – Encore une fois, je ne vois pas pourquoi la France devrait modifier son paysage,
01:24:44 ses habitudes, ses coutumes, pour faire une large place à une religion,
01:24:52 disons pas récente, parce qu'il y a des musulmans en France
01:24:56 depuis des décennies, voire même depuis des siècles.
01:24:59 J'ai été député du quartier latin, il y avait une implantation algérienne
01:25:03 dans le quartier latin depuis le XVIIe siècle, c'est à dire…
01:25:06 – Monsieur Le Pen, est-ce que ceux qui pensent qu'il faut aider les musulmans
01:25:12 à construire des mosquées en France, ceux qui pensent que l'État doit les aider,
01:25:16 ceux qui pensent que l'État doit former des imams
01:25:18 pour essayer d'arriver à un système d'islam de France, quel que soit son nom,
01:25:23 est-ce que vous pensez que c'est une bonne idée ou une mauvaise idée ?
01:25:25 – Je crois que ce n'est pas le rôle de l'État.
01:25:27 L'État français est laïque et il doit s'interdire
01:25:30 toute immixtion dans les religions.
01:25:33 Si les mosquées correspondent à un désir, à un besoin,
01:25:37 les musulmans feront ce que les chrétiens ont fait pendant des siècles dans ce pays,
01:25:41 ils construiront eux-mêmes leurs mosquées,
01:25:43 comme nous avons construit nous-mêmes nos cathédrales ou nos basiliques.
01:25:46 – Monsieur Le Pen, un certain nombre de gens sont favorables à ce que les étrangers,
01:25:52 pas spécialement les immigrés, les étrangers, en situation régulière,
01:25:56 puissent voter aux élections municipales, à condition bien entendu
01:26:00 d'acquitter toutes les conditions pour le faire.
01:26:02 – J'y suis tout à fait hostile. – Alors pourquoi ?
01:26:05 – Parce que je considère que c'est une prérogative
01:26:08 qui appartient exclusivement aux citoyens français.
01:26:11 – Vous ne pensez pas que ça aiderait à l'intégration ?
01:26:13 – Non, je ne crois pas. Je crois qu'il faut mériter cela avant.
01:26:16 Je crois que cette intégration se fait, je crois, par le travail,
01:26:21 par l'observance des lois, par la participation à la vie sociale du pays,
01:26:28 mais pas la vie politique. La vie politique, c'est une prérogative essentielle du citoyen.
01:26:34 – Alors, dernière question, quelles seraient les idées de Jean-Marie Le Pen
01:26:38 pour faciliter l'intégration de ceux qui sont en situation régulière ?
01:26:43 – D'abord, faire cesser la vague migratoire actuelle.
01:26:47 Maintenant, on arrête, n'est-ce pas ? Avec la charge que nous avons…
01:26:53 – C'est ce que vous nous dites.
01:26:54 – C'est largement suffisant pour occuper quelques décennies de travail.
01:26:58 – Pour ceux qui sont là ?
01:27:00 – Pour ceux qui sont là, je pense qu'il faut que…
01:27:03 La meilleure manière de les intégrer serait de leur donner du travail,
01:27:07 s'ils le souhaitent, n'est-ce pas ?
01:27:09 Et en tous les cas, ils devront le souhaiter
01:27:11 parce qu'ils n'auront pas le moyen de vivre sans travailler.
01:27:14 Personne n'a le moyen de vivre sans travailler.
01:27:17 Et je crois que, comme on le voit d'ailleurs aux États-Unis,
01:27:20 où la situation est un peu différente, parce que les immigrés aux États-Unis
01:27:25 sont majoritairement des catholiques, n'est-ce pas ?
01:27:28 Ce sont des hispaniques qui n'ont pas cet obstacle
01:27:32 de la différence assez sensible quand même
01:27:35 de la religion musulmane avec la religion chrétienne.
01:27:38 Et qui travaille ? Ils travaillent, et par conséquent,
01:27:41 à partir de là, ils s'intègrent.
01:27:43 Néanmoins, les Américains n'ont pas réussi une intégration complète.
01:27:49 Ni d'empêcher l'immigration.
01:27:51 Non, non, si, si, ils sont en train de construire un mur.
01:27:54 C'est parce qu'ils n'y sont pas arrivés, justement.
01:27:56 Non, mais je sais ce qu'ils font, au moins.
01:27:57 Moi aussi.
01:27:58 Je vais vous dire ce qu'ils font.
01:27:59 Le mur est assez difficile à franchir,
01:28:01 de façon à ce qu'il puisse être franchi
01:28:03 exclusivement par les jeunes en bonne santé.
01:28:06 C'est ce dont les Américains ont besoin pour travailler.
01:28:08 Les autres restent de l'autre côté.
01:28:10 C'est en cela qu'ils sont…
01:28:11 Merci.
01:28:12 Petite question à propos.
01:28:14 En ce moment, on a vu François Hollande et François Bayrou témoigner
01:28:19 lors du procès intenté à Philippe Val pour la publication,
01:28:22 on le sait, des caricatures de Mahomet dans le journal.
01:28:25 Après, par mesure de soutien à un autre journal
01:28:28 qui était effectivement François,
01:28:30 vous auriez pu aller témoigner en faveur de Val
01:28:32 pour la liberté d'expression ?
01:28:33 Je ne suis pas masochiste, Madame.
01:28:36 Et comme c'est un journal qui m'a insulté cent fois,
01:28:39 je ne me crois pas obligé d'aller témoigner en sa faveur.
01:28:42 Et vous croyez la liberté de la presse ?
01:28:44 D'autant que je suis un partisan de la liberté de penser,
01:28:47 je voudrais d'ailleurs qu'elle s'étende à tous les domaines
01:28:50 et pas seulement à certains domaines réservés.
01:28:53 Et par conséquent, je considère que, somme toute,
01:28:58 les libertés qui ont été prises ont peut-être manqué au bon goût,
01:29:02 parce que c'est aussi un peu une obligation que l'on a en société.
01:29:06 Ce n'est pas seulement de respecter la loi,
01:29:08 c'est aussi un petit peu de respecter ses contemporains.
01:29:11 Et peut-être qu'il y a eu là quelques excès,
01:29:14 mais pour quelqu'un qui, dans le journal de M. Duhamel,
01:29:17 dans Le Monde, a été représenté pendant 20 ans
01:29:20 sous la forme, par M. Plantu, d'un homme en bottes,
01:29:24 avec un baudrier et un brassard et une chemise noire,
01:29:27 par conséquent, je sais ce que c'est que la caricature diffamatoire.
01:29:31 Par conséquent, je n'ai pas de raison de m'en réjouir ni de la pardonner.
01:29:34 Aujourd'hui, vous lisez plutôt dans Libération, Alain Duhamel.
01:29:37 Question Webcam.
01:29:39 Question avant de terminer l'émission,
01:29:41 comme il y a beaucoup, beaucoup de questions,
01:29:43 par Webcam, France 2.fr, tout de suite.
01:29:47 Quelle est votre position par rapport au fait que l'Iran souhaite
01:29:50 se doter d'un nucléaire civil ?
01:29:52 Secondo concernant le procharion.
01:29:55 Le Hamas est actuellement aux affaires en Palestine.
01:29:58 Il est issu des urnes.
01:30:00 La France, jusqu'à présent, ne négocie pas directement
01:30:02 avec ce gouvernement Hamas.
01:30:04 Si demain, vous arrivez aux affaires,
01:30:06 entendez-vous recevoir les représentants du Hamas éventuellement à l'Élysée
01:30:10 et discuter avec le Hamas ?
01:30:12 Merci de me répondre.
01:30:14 Premier point, d'abord l'Iran.
01:30:16 J'ai fait connaître à plusieurs reprises ma position sur le sujet.
01:30:20 L'Iran est un membre de l'Organisation des Nations Unies.
01:30:24 C'est un pays de 80 millions d'habitants,
01:30:26 une surface deux fois et demie comme la France.
01:30:28 C'est un grand pays, une grande civilisation.
01:30:31 Par conséquent, on ne voit pas pourquoi l'Iran serait privé des droits
01:30:35 qui sont ceux des autres pays.
01:30:37 Et par conséquent, pourquoi l'Iran serait privé du droit
01:30:40 de se doter d'un équipement civil nucléaire.
01:30:44 - Civil, mais pas militaire.
01:30:46 - Non, on ne m'a pas posé la question.
01:30:48 Si on me pose la question, je répondrai.
01:30:50 Et à ce moment-là, je n'ai pas de conseils à donner à l'Iran,
01:30:52 mais je lui conseillerais la voie du plutonium,
01:30:55 qui est infiniment moins longue et moins coûteuse
01:30:58 que ne l'est celle de l'uranium.
01:31:00 C'est la voie qu'ont choisi tous les pays de la région
01:31:03 qui ont, eux, la bombe atomique.
01:31:05 Israël, le Pakistan, l'Inde, la Chine ont les bombes atomiques.
01:31:10 Par conséquent, a priori, même le président de la République, Chirac,
01:31:16 a estimé qu'après tout, on ne voit pas pourquoi l'Iran
01:31:21 n'aurait pas cette arme de dissuasion,
01:31:23 qui comme chacun sait, est une arme de non-emploi,
01:31:26 parce qu'évidemment, on craint, en la lançant,
01:31:28 de recevoir le boomerang par retour du colis.
01:31:31 - On n'en va pas très loin, parce qu'effectivement,
01:31:33 il est saisonnement décrit sur Hamas.
01:31:35 - La philosophie oblige, à partir du moment où l'on se dit démocrate,
01:31:40 on est obligé de reconnaître les mérites de la démocratie.
01:31:44 Si Le Pen était élu président de la République,
01:31:47 les vrais démocrates devraient l'accepter.
01:31:49 Les faux démocrates, évidemment, essaieraient de descendre dans la rue
01:31:53 pour empêcher la démocratie, qui n'est pas à la l'heure de fonctionner.
01:31:56 Mais comme, je crois, je postule que tout le monde
01:31:59 est démocrate dans notre pays,
01:32:01 je considère que le Hamas a remporté les élections.
01:32:03 Bon, c'est ainsi.
01:32:05 Alors que le Hamas entretienne des relations
01:32:08 avec le gouvernement français,
01:32:10 je crois que c'est rien de plus normal.
01:32:12 Après tout, c'est comment sortir de ce guet-pied,
01:32:16 comment sortir de cette situation terrible
01:32:19 qui cause des morts chaque jour,
01:32:22 plus encore en Irak,
01:32:24 où les Occidentaux ont été mettre la main contre mon opinion.
01:32:28 J'ai toujours été contre les guerres en Irak,
01:32:30 celles de Bush 1er et celles de Bush 2.
01:32:33 Eh bien, je considère que là, la preuve est faite
01:32:35 de l'inanité et de la criminalité
01:32:38 de l'action occidentale dans cette région.
01:32:41 Ils l'auraient dû souhaiter, et nous souhaitons, je souhaite,
01:32:44 que ces pays essayent de se trouver entre eux
01:32:46 des possibilités d'accord.
01:32:48 Il y va de leur propre liberté, de leur propre sécurité,
01:32:51 de leur propre survie.
01:32:53 – Alors, avant de vous demander de vous signer vos engagements,
01:32:55 deux petites questions par téléphone.
01:32:57 La première, je crois que c'est Jocelyne.
01:33:00 – Oui, bonsoir à tous. – Bonsoir Jocelyne.
01:33:02 – Je suis une femme de 45 ans, mère de deux adolescentes de 13 et 16 ans.
01:33:06 Ma question porte sur l'avortement.
01:33:08 Monsieur Le Pen, si vous êtes président,
01:33:10 comptez-vous remettre en cause la loi Veil ?
01:33:13 Votre parti a toujours combattu cette loi,
01:33:15 votre parti en 2002 proposait son abrogation.
01:33:18 Je lis aujourd'hui que votre parti parle de référendum.
01:33:21 Qu'en est-il concrètement ?
01:33:23 Que comptez-vous poser comme question aux électeurs
01:33:26 à travers ce référendum ?
01:33:28 – D'abord, la loi Veil est mal nommée.
01:33:30 Elle devrait s'appeler la loi Chirac-Giscard,
01:33:33 parce que la loi a été prise sous l'empire du président de la République
01:33:36 et du Premier ministre, qui était à la fois Giscard et Chirac.
01:33:40 Elle a été débordée depuis bien longtemps par la loi Neyers et d'autres.
01:33:44 Et je constate, hélas, chère Madame,
01:33:47 que le nombre des avortements en France n'a pas diminué.
01:33:50 Il n'a pas diminué grâce à ces lois,
01:33:53 et il n'a pas diminué non plus grâce à la contraception.
01:33:56 Malheureusement, cette tragédie qu'est l'avortement,
01:34:00 aussi bien sur le plan individuel que sur le plan collectif,
01:34:04 il faut essayer de la réduire.
01:34:06 Moi, je crois qu'une des grandes raisons qui provoquent l'avortement,
01:34:11 c'est que les gens, les mères,
01:34:15 qui pourraient être aidées, ne le sont pas.
01:34:18 Il faut donc encourager les mères, les femmes enceintes,
01:34:22 à garder leur enfant,
01:34:24 parce que c'est d'abord la dignité de la condition humaine qu'il exige,
01:34:30 et c'est aussi l'intérêt national que nous ayons des enfants comme cela.
01:34:34 Si vous êtes élu, vous revenez sur la loi, il y a une abolition...
01:34:37 Oui, je ferai d'abord pendant 5 ans, une législation sociale en faveur des familles,
01:34:43 y compris des familles de gens qui ne sont pas mariés, de gens qui sont seuls.
01:34:49 Et ensuite, je ferai un référendum pour savoir ce que les Français pensent de la situation.
01:34:54 Mais contrairement à M. Chirac, je ne pense pas qu'on règle les situations
01:34:58 avec des morceaux de papier et en votant des lois.
01:35:01 Je crois qu'il faut essayer de faciliter aux gens,
01:35:05 en particulier sur le plan social,
01:35:07 de les rendre moins malheureux qu'ils ne le sont,
01:35:09 car très souvent, c'est sous l'empire du désarroi
01:35:12 et sous l'empire de la nécessité que des gens se croient obligés de faire cet acte terrible.
01:35:17 Je crois qu'il y a une question de Boris. Boris ?
01:35:19 Oui, bonsoir.
01:35:20 Bonsoir.
01:35:21 Alors, vous parliez il y a quelques instants de la crise de banlieue,
01:35:24 donc je vais vous poser une question qui est à peu près en rapport,
01:35:26 à savoir, à quel âge est-ce que vous pensez qu'on peut mettre en prison un mineur ?
01:35:31 Vous posez la question de la judiciarisation de la minorité.
01:35:37 Bon, d'abord, je pense qu'il faut descendre le plancher
01:35:43 qui est actuellement fixé à 13 ans, à 10 ans.
01:35:46 Étant entendu qu'on ne peut pas être mis en prison au-dessous de 16 ans.
01:35:54 Il faut donc prévoir les institutions de redressement,
01:35:58 on appelait ça autrefois comme ça, de correction,
01:36:00 de façon à essayer de permettre de remettre ces enfants
01:36:03 qui sont sortis de la norme, quelquefois gravement,
01:36:07 quelquefois par des crimes, il faut les remettre.
01:36:09 Alors, je crois qu'il faut maintenir la possibilité
01:36:13 pour les jeunes délinquants et les jeunes criminels
01:36:16 d'être intégrés dans des structures de rédemption, si je puis dire.
01:36:21 Il en est de même, d'ailleurs, des autres condamnés,
01:36:25 parce qu'on ne doit jamais perdre l'espoir
01:36:28 qu'ils puissent un jour, après la purgation de leur peine,
01:36:31 être réinsérés. Mais il y a une obligation incontournable
01:36:36 qui est le maintien de la sécurité des innocents.
01:36:39 Et moi, je serai toujours du côté des innocents
01:36:42 et du côté des victimes, contre les assassins et les délinquants.
01:36:47 – Donc il n'y a plus d'excuses de minorité qui fait que les peines
01:36:49 sont plus légères quand on est moins de 16 ans.
01:36:52 – Si, si, elles sont quand même.
01:36:53 – Oui, mais vous, vous pensez qu'il faut les supprimer.
01:36:55 – Il n'y a plus d'excuses absolutoires de minorité.
01:36:58 Un garçon de 12 ans qui aura plongé son couteau
01:37:02 dans la poitrine de son petit camarade,
01:37:04 que, actuellement, on ne peut rien lui faire.
01:37:07 On ne peut que le remettre en liberté.
01:37:09 Eh bien, il doit être maintenu, à mon avis, dans une structure
01:37:12 qui le rende d'ailleurs conscient de ce qu'il a fait
01:37:15 et ensuite qui le rééduque puisqu'il semble qu'il n'a pas été éduqué.
01:37:18 – Alors, dernière partie avec vous Jean-Marie Le Pen,
01:37:21 en remerciant Alain Duhamel.
01:37:22 Vous avez signé ces engagements, ce que nous demanderons à chaque candidat.
01:37:26 Dans un instant, on va nous rejoindre, donc, les autres candidats
01:37:29 qui vont suivre, qui sont invités ce soir.
01:37:32 C'est Olivier Besancenot, c'est aussi ensuite Dominique Voilet
01:37:36 et Nicolas Dupont-Aignan. Pendant que Monsieur Le Pen,
01:37:39 il faut venir avec moi. On va retourner aux pupitres.
01:37:42 Voilà, Dominique Voilet, Nicolas Dupont-Aignan
01:37:44 qui vont venir nous rejoindre dans un instant.
01:37:46 Je vous demande de venir jusqu'ici, Monsieur Le Pen.
01:37:49 Vous allez signer ces engagements, voilà.
01:37:53 On va vous donner un petit stylo, dans la main,
01:37:56 les quatre engagements, voilà.
01:37:58 – Je signe dans le blanc.
01:37:59 – Alors, vous allez signer dans le blanc, voilà.
01:38:01 On va voir ces quatre engagements qui vont apparaître
01:38:03 avant que vous ne signez.
01:38:04 Voilà, vous les avez écrits de votre main, voilà.
01:38:08 Donc, si vous êtes élu, quatre engagements
01:38:10 que vous prenez par le référendum et la proportionnale.
01:38:14 Vous nous l'avez dit par exemple, référendum,
01:38:16 pour ce qui concerne l'avortement.
01:38:18 – Entre autres.
01:38:19 – Entre autres, sur d'autres sujets.
01:38:20 – Et pour les grandes réformes aussi.
01:38:21 – Pour toutes les grandes réformes sociales.
01:38:22 – C'est ça.
01:38:23 – C'est ça, demandez au peuple.
01:38:24 Deuxième mesure, rendre leur pays aux Français
01:38:27 en rétablissant la souveraineté concédée à l'Europe
01:38:30 et en maîtrisant l'immigration.
01:38:32 C'est-à-dire, j'ai toujours pas bien compris,
01:38:34 pas forcément la sortie de l'Union Européenne.
01:38:36 – En particulier, le contrôle de nos frontières.
01:38:38 C'est une des souverainetés que nous avons abandonnées.
01:38:42 Et rétablir la supériorité de la loi nationale
01:38:45 sur la loi européenne.
01:38:47 – Troisième engagement que vous prenez,
01:38:48 rendre leur argent aux Français
01:38:50 par une grande réforme fiscale et salariale.
01:38:52 Baisse des impôts, augmentation des salaires.
01:38:55 – Absolument.
01:38:56 – Et dernier engagement, rendre aux Français
01:38:58 les valeurs de la République, de la Nation et de la Patrie.
01:39:01 Voilà, donc vous signez en mettant la date, je ne sais pas,
01:39:06 voilà, Jean-Marie Le Pen.
01:39:08 Vous mettez la date en dessous.
01:39:09 Allez, Monsieur Le Pen, nous sommes, si j'ai bien compris,
01:39:11 le 8 février 2007.
01:39:17 – Voilà.
01:39:19 – Voilà, merci d'avoir participé à cette émission.