ça commence comme ça: "Guillaume, un jeune homme de 33 ans perd la mémoire de façon irréversible. Dans l'espoir de lui laisser un souvenir heureux, ses amis d'enfance lui organisent un dernier week-end festif.
Poisson rouge, un road movie drôle et attachant, par la troupe d'improvisation "Les Autres". Interview de Matthieu Yakovleff et Hugo Bachelet.
Poisson rouge, un road movie drôle et attachant, par la troupe d'improvisation "Les Autres". Interview de Matthieu Yakovleff et Hugo Bachelet.
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Court métrageTranscription
00:00 premier.
00:01 Fabien et Mathieu, bonjour.
00:16 Bonjour.
00:17 Le poisson, c'était beau, ça.
00:19 On voit que vous avez l'habitude de
00:21 travailler ensemble.
00:22 Alors, justement, on va aller dans le
00:24 vif du sujet avec cette histoire
00:26 du poisson rouge.
00:27 On connaît tous cette expression
00:29 de la mémoire d'un poisson rouge.
00:30 Évidemment, le sujet, c'est la
00:33 mémoire, la perte de mémoire.
00:35 Donc, la première question, c'est
00:36 de se dire comment faire
00:38 un film comique, s'il est comique
00:40 d'abord, avec une histoire
00:42 qui n'est pas forcément légère.
00:43 Est-ce que c'est un film comique ?
00:45 Je pense que c'est plutôt un film comique.
00:47 C'est un film qui oscille entre
00:49 le rire, le sourire
00:52 et les larmes.
00:53 Et comment est-ce qu'on fait un film
00:56 comique à partir de ce sujet là ?
00:57 En fait, c'était parce qu'on a
00:59 travaillé avec mes
01:01 compères co-réalisateurs,
01:03 avec une troupe d'improvisation dont
01:05 fait partie Fabien et
01:06 avec laquelle on a décidé de prendre
01:08 un sujet particulièrement
01:09 compliqué et profond pour
01:12 y ajouter une légèreté
01:15 qu'ils ont pu amener avec leur
01:16 humour et leur talent.
01:17 C'est l'idée que lorsqu'on rit, les
01:20 larmes ne sont jamais très loin,
01:21 c'est ça ?
01:21 Oui, oui. Et puis, de toute façon,
01:23 dans la vie, les drames sont
01:24 accompagnés de moments doux
01:26 et délicats et légers.
01:28 Ça fait partie entièrement de la vie.
01:29 Donc, on a voulu aussi avoir cette
01:31 touche là dans le film.
01:32 Le mot a été lâché, improvisation
01:34 aussi, on l'a bien entendu.
01:35 Et c'est important, évidemment, pour
01:37 les spectateurs de ce film.
01:39 Quelle est la part d'improvisation
01:41 dans le film ?
01:43 Puisque, comme le mot
01:45 l'indique, l'improvisation, ça se
01:46 prépare, ça se travaille en tout cas.
01:48 Tous les comédiens du film
01:50 étaient dans l'impro ou il y en a
01:52 qui débutaient dans l'improvisation ?
01:55 Alors, tous les dialogues du film
01:57 sont entièrement improvisés.
01:58 Nous, on a prévu un séquencier, un
02:00 squelette du scénario qui nous a
02:01 permis de savoir où est-ce qu'on
02:02 démarrait et où est-ce qu'on
02:03 finissait.
02:04 Mais l'ensemble des dialogues ont
02:05 été improvisés et que ce soit les
02:07 quatre comédiens principaux qui,
02:08 eux, travaillaient déjà ensemble
02:10 sous forme de troupe d'improvisation,
02:12 plus tous les personnages secondaires
02:15 ont entièrement improvisé.
02:16 Et ça veut dire que vous referiez
02:18 le film demain, il serait
02:19 complètement différent, c'est ça ?
02:20 Oui, oui, c'est sûr.
02:21 Oui, oui. Et même chaque scène
02:23 qu'on a tournée, elles étaient
02:25 différentes, même si c'était à
02:26 chaque fois la première, la
02:27 deuxième, la troisième.
02:28 On a à chaque fois une touche
02:30 différente parce que l'impro,
02:32 parce que le dialogue vit.
02:34 Et c'est l'essence
02:37 même de l'impro.
02:38 Il faut que ce soit vivant et on
02:39 laisse voir où nous mène la scène.
02:41 Là, on avait un peu plus de
02:43 contraintes, mais malgré tout, il
02:44 y a toujours cette idée de chaque
02:45 scène est différente.
02:46 La plus grosse des contraintes
02:48 étant le budget un peu serré
02:50 du film, le temps limité aussi,
02:52 c'est ça ?
02:53 Complètement, c'est un film qui a
02:54 été entièrement autoproduit, qui
02:55 n'a pas eu la chance d'obtenir
02:58 des aides publiques ou
03:00 des aides privées.
03:01 Et donc, on l'a entièrement porté
03:03 à bout de bras avec toute l'équipe
03:04 qui nous a permis de concrétiser
03:06 cette aventure totalement folle
03:08 et hors du commun.
03:09 Donc, c'est une des raisons pour
03:10 lesquelles on a aussi décidé de
03:12 travailler avec l'improvisation,
03:13 c'est qu'on a pu se permettre de
03:14 travailler avec nos amis qui ont
03:16 ce talent là de pouvoir
03:18 proposer de l'impro.
03:19 C'est vraiment le film d'une
03:20 bande de copains ?
03:21 Oui, oui, oui, oui.
03:23 C'est même le film de deux bandes
03:25 de copains parce que les
03:26 producteurs sont une bande de
03:27 copains à la base.
03:28 Nous, les comédiens, les quatre
03:29 comédiens principaux, on est une
03:30 bande de copains.
03:31 On se connaît aussi depuis très
03:32 longtemps. Donc, c'est un peu la
03:33 fusion logique des
03:35 20 dernières années.
03:36 Ça a dû donner lieu quand même à
03:39 des, peut-être des fourrures, des
03:40 moments cocasses.
03:41 Vous avez des souvenirs de
03:43 tournage qui reviennent comme ça ?
03:45 Si on peut en donner un chacun, par
03:46 exemple ?
03:47 Pas le même.
03:51 Moi, j'ai une scène coupée du
03:52 film où on
03:54 est dans un
03:55 terrain vague pour faire du
03:58 paintball.
03:59 Il y a un des comédiens qui dit
04:00 "Ah, mais sur la scène, je
04:01 pourrais monter sur une voiture".
04:02 Il y a une voiture dans le décor
04:03 et il glisse et il tombe et il
04:05 pète le pare-brise de la
04:07 voiture en
04:09 tombant dessus.
04:10 Et vraiment, il y a un côté de
04:11 "Oh mince, qu'est-ce qui s'est
04:12 passé ?" Et puis le gars nous dit
04:13 "Non, mais ce n'est pas grave, ça
04:14 fait partie du décor".
04:15 Elle a été coupée, mais vraiment,
04:17 ce moment de gêne était très,
04:19 très beau à vivre.
04:20 Et moi, je vais me souvenir plutôt
04:22 d'une scène qu'on a tournée avec
04:24 Thomas VDB en guest,
04:26 des comédiens qu'on a pu inviter
04:27 et qui a accepté de participer au
04:28 projet.
04:29 On a eu la malencontreuse idée
04:32 de vouloir tourner dans une pièce
04:34 fermée sous des bâches de
04:35 chapiteaux en plein mois d'août.
04:37 Et en fait, il faisait très, très,
04:38 très, très chaud.
04:39 On a tous transpiré comme ce n'était
04:41 pas possible, alors qu'ils devaient
04:42 être tous vraiment tranquilles,
04:44 posés, comme si c'était une soirée
04:45 très chill.
04:46 Et c'était une horreur à tourner.
04:50 Alors maintenant, c'est le marathon
04:53 des avant-premières que vous êtes
04:54 en train de faire.
04:56 C'est un exercice.
04:58 On avait rencontré les derniers que
04:59 j'ai interviewés. C'était Toledano
05:01 Nakache qui faisait le même marathon.
05:03 On vous souhaite la même carrière,
05:04 bien évidemment.
05:05 Justement, on prend, vous prenez ce
05:09 que le public vous rend à la fin
05:11 de la séance.
05:12 Complètement. Nous, en fait, c'est
05:15 un projet qu'on a tellement fait
05:17 d'abord pour s'éclater
05:19 entre nous toutes et tous, que
05:21 maintenant, c'est que du positif.
05:22 En fait, c'est vraiment
05:24 un bonheur incalculable
05:27 de le voir sur les écrans, d'avoir
05:28 Destiny Film, notre distributeur, qui
05:30 a permis qu'on l'amène dans les
05:31 salles de cinéma et de pouvoir
05:32 tourner avec Fabien, qui est un copain
05:35 de 20 ans, et présenter le film
05:36 qu'on a fait ensemble avec, en plus,
05:38 les 30 copains qui nous ont aidés à
05:40 ce que ça puisse exister.
05:41 On serait trop difficile de dire que
05:43 ce n'est pas un moment génial.
05:44 Et puis, je voulais juste rajouter
05:46 c'est que Julie Galibert, Andy
05:48 Pimor et Guillaume Darnot et moi
05:50 même, on vient du spectacle vivant.
05:52 Donc, à la fin des séances,
05:53 quand il y a un bon retour,
05:56 ça nous rappelle vraiment cette
05:58 couleur-là du spectacle vivant où
06:00 on va se parler après avec le
06:01 public, où il y a des applauses, où
06:03 les gens sont contents ou pas.
06:05 Tout est possible.
06:06 Mais en général, les gens sont très
06:08 contents. Mais oui, ça nous rappelle
06:09 un peu cette couleur-là du
06:10 spectacle vivant.
06:11 Le clap de fin, c'était à quel
06:12 moment pour le film ?
06:13 Le clap de fin, c'était fin août
06:16 2020.
06:17 Ah oui, d'accord.
06:18 Il y a eu toute une histoire depuis,
06:20 notamment un petit virus qui s'est
06:22 glissé au milieu de tout ça, dans
06:24 la production finale de La Chose,
06:26 qui nous a un peu décalé.
06:27 Mais le film en l'état existe
06:29 terminé depuis septembre 2021.
06:32 Le fait que vous soyez là, c'est
06:34 qu'heureusement, on donne
06:36 un peu de place à des films
06:38 fabriqués de façon artisanale.
06:40 Ce n'est pas péjoratif, au contraire.
06:41 Oui, heureusement, il y a encore
06:46 des directrices, des
06:47 programmatrices, des programmateurs
06:48 de cinéma qui sont capables
06:50 de placer leur confiance dans des
06:52 tout petits films comme le nôtre.
06:53 Et c'était une de nos peurs quand on
06:54 a produit ce projet, c'est que
06:57 on se disait qu'on allait être
06:58 vraiment un tout petit rien
07:00 dans un énorme tout.
07:01 Et heureusement qu'il y a encore des
07:03 personnes qui ont pu être
07:04 sensibilisés à notre projet et qui
07:05 se disent "allons-y, on y va".
07:07 Et nous, c'était un énorme plaisir
07:09 de pouvoir remercier l'équipe
07:10 qui s'est donné corps et âme pour
07:12 que le projet existe, en leur
07:13 disant "vous voyez maintenant, tous
07:14 les efforts que vous avez fait, ça
07:15 permet que le film soit sur les
07:16 écrans".
07:17 Oui, et puis j'espère que c'est
07:19 surtout que ça plaît.
07:20 Il y a vraiment cette idée pour moi,
07:22 c'est que vu que ça plaît, les gens
07:23 nous font des retours et nous disent
07:24 "oui, on veut vous programmer, on
07:26 veut que vous soyez là".
07:27 Et puis, il y a le fond aussi, on va
07:29 y revenir, le côté
07:31 "sérieux" du film,
07:33 la perte de mémoire d'un camarade,
07:36 parce qu'on n'a même pas fait le
07:36 pitch du film, on finit finalement
07:38 par le début ou je ne sais
07:40 trop, on a improvisé.
07:41 Voilà, c'est vrai.
07:43 Bon, cette histoire
07:45 de perte de mémoire,
07:48 quelle a été l'idée de départ ?
07:49 Une histoire vraie, les informations,
07:51 l'inspiration ?
07:52 L'idée de départ, c'est
07:54 d'avoir comme sujet central une
07:57 maladie qui est lourde et
07:59 compliquée et de parler
08:00 des aidants autour de cette personne
08:02 malade. C'est-à-dire qu'au final,
08:03 pour nous, il y a évidemment Guillaume
08:05 qui est atteint de cette maladie
08:06 neuro-évolutive qui
08:08 va de toute façon terminer en
08:10 centre et on connaît en fait ce qui
08:11 va lui arriver à lui.
08:12 Mais par contre, c'était de
08:13 s'intéresser à qu'est-ce que ça va
08:14 créer chez tous les autres autour et
08:16 qu'est-ce qu'une maladie lourde comme
08:17 ça peut générer chez les
08:19 personnes qui sont proches de la
08:20 personne malade.
08:21 Nous, on était sensibilisés à la
08:23 maladie d'Alzheimer de par
08:24 des connaissances où notre famille
08:27 élargie.
08:28 Et en plus de ça, on s'est rendu
08:29 compte que de plus en plus, il y a
08:30 des maladies neuro-évolutives qui
08:32 touchent les personnes de plus en
08:33 plus jeunes parce que
08:34 l'environnement global fait que
08:36 c'est des maladies qui se répandent
08:37 de plus en plus, malheureusement.
08:38 Et donc, ça nous tenait à cœur
08:40 d'avoir un sujet grave
08:42 qui soit traité avec légèreté par
08:44 des comédiens très talentueux.
08:46 Et le pitch, c'est donc que ces
08:48 potes vont
08:49 tâcher de ne pas faire revenir des
08:51 souvenirs, mais les entretenir.
08:53 Ces souvenirs, c'est quoi l'idée?
08:54 Il y a pour moi, en toile de fond,
08:57 il y a quand même cette idée de la
08:59 perte d'un ami, mais qui ne
09:01 disparaît pas. Donc, il est encore
09:03 là, mais je ne le verrai plus jamais
09:05 de la même manière.
09:06 Et j'avais une idée en tête qui vient
09:09 de s'enfuir.
09:10 Perdu.
09:12 Non, mais il y a vraiment
09:15 le fait que qui soit jeune
09:16 fait appel à quelque
09:19 chose au niveau du public,
09:20 de se dire on a l'habitude de voir
09:22 des gens qui sont plus âgés et qui
09:24 sont touchés par ce genre de maladie.
09:25 Le fait qu'ils soient jeunes, du coup,
09:28 ça appelle à une autre réflexion.
09:29 On se dit OK, c'est comme ça que
09:32 je pourrais le vivre si jamais ça
09:33 existait.
09:34 C'est plus présent malgré tout.
09:36 2020, ça fait un bail malgré tout.
09:38 Et bon, le film sort
09:41 officiellement quand même. Voilà.
09:42 C'est l'actualité malgré tout.
09:44 Entre temps, est ce qu'il y a eu des
09:45 envies? Comme on dit, l'appétit vient
09:46 en mangeant. Il y a des envies de
09:48 refaire quelque chose, de faire
09:50 différent, de faire mieux, peut être.
09:52 Alors, il y a clairement des envies
09:54 parce qu'on a pris comme ça peut,
09:56 j'espère, se transmettre.
09:59 On a pris énormément de plaisir à
10:00 travailler ensemble. Donc c'est sûr
10:01 qu'il y a des envies de refaire des
10:04 projets ensemble.
10:05 Sûrement pas de la même manière que
10:06 celle qu'on fait sur Poisson Rouge,
10:09 parce que c'est quand même très
10:10 éreintant de porter un projet à bout
10:11 de bras quand bien même on est
10:12 épaulé.
10:14 Donc, oui, il y a des...
10:15 La sortie de Poisson Rouge permet de
10:16 convaincre des nouvelles personnes
10:18 que on sait faire les choses, que
10:20 l'improvisation n'est pas un art
10:21 mineur, mais que c'est une
10:23 vraie discipline qui permet de faire
10:25 exploser des talents.
10:26 Donc, on espère que ça va nous
10:27 ouvrir des portes pour de nouvelles
10:28 idées.
10:29 Et pour nous, les comédiens et les
10:30 comédiennes, dès le lendemain, on
10:32 voulait faire le 2.
10:33 Nous, on est prêts.
10:34 Soyez nombreux pour le premier
10:37 et ça va, si c'est nécessaire, les
10:39 inciter à revenir sur
10:41 grand écran le plus vite possible.
10:42 Merci, messieurs.
10:43 Avec un grand plaisir.
10:44 Merci.
10:45 OK, c'est pas parce que le week-end
10:49 il a mal commencé qu'il va mal se
10:50 terminer.
10:51 Il y a bien des trucs à faire ici.
10:52 Par contre, je vais devoir bosser un
10:59 peu ce week-end.
11:00 Pourquoi ?
11:01 Le casting pour Canet.
11:02 Guillaume Canet ?
11:03 Oh non, c'est nul.
11:04 Qu'est-ce que tu fais dans la vie ?
11:08 Moi, j'ai pas de travail.
11:09 J'avais un travail, mais je l'ai
11:10 perdu parce que je suis tombé
11:12 malade. En fait, je perds la
11:13 mémoire. C'est une maladie, c'est
11:14 une maladie dégénérative.
11:15 OK, cool.
11:16 OK, alors on va l'encourager.
11:17 Disons quoi, là ?
11:22 Comme toi, mais à un stade un peu
11:24 plus avancé.
11:25 Et quand je suis sortie de là-bas,
11:28 tu t'imagines pas la bouffée d'air
11:29 que ça m'a fait. Je veux en
11:30 profiter encore un peu.
11:31 Bah, allons faire le tour du
11:32 monde.
11:33 D'abord, on va voir ton père, non ?
11:35 Guillaume ?
11:37 Ça va ?
11:38 Fallait que je te voie, en fait.
11:39 Tu dégages de mon bureau !
11:40 Tu dégages de mon bureau !
11:41 Je vous balade, je vous trimballe !
11:45 Vous me faites un coup de pute
11:46 comme ça, là ?
11:47 Il ne s'en souviendra pas, Andy.
11:48 Guillaume ?
11:51 Qu'est-ce que tu fais, là ?
11:52 Bah, du coup, comme toi, t'as été
11:53 important pour moi, bah...
11:54 C'est mignon.
11:55 Est-ce que moi, éventuellement,
11:56 même si t'as de l'argent, que tu
11:57 voudrais nous léguer ?
11:58 Vous êtes au courant qu'il est
11:59 malade ?
12:00 Et vous lui avez fait prendre
12:01 des risques, comme ça ?
12:02 Tu ne m'oublies pas ?
12:03 J'ai essayé.
12:26 Sous-titrage Société Radio-Canada
12:28 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]