Le vaccin contre la grippe arrive le 17 octobre, pour les piqures anti Covid c'est dès lundi. Il y a aussi le traitement préventif contre la bronchiolite pour les bébés et la campagne de vaccination contre le papillomavirus qui débute la semaine prochaine. Amandine Gagneux-Brunon analyse cette actualité.
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00:00 Nous sommes le mercredi 27 septembre, il est quasiment 7h45, papillomavirus, bronchiolite,
00:07 grippe, covid.
00:08 Êtes-vous prêt à vous faire vacciner contre tout ? C'est la question que l'on vous pose.
00:11 Vous nous appelez dès maintenant 04 77 10 0010.
00:15 Et notre experte ce matin c'est Amandine Gagneux.
00:17 Bruno, bonjour.
00:18 Bonjour.
00:19 Vous êtes infectiologue au CHU de Saint-Etienne.
00:21 Cette campagne de vaccination contre le papillomavirus commence dans les collèges.
00:26 Elle concerne les élèves de 5e.
00:28 D'abord, pourquoi les élèves de 5e ? Ça aurait pu être les 6e, les 4e, les 3e ?
00:33 Alors ça, pourquoi la 5e ? Probablement parce que ça laisse un peu de temps pour éduquer
00:37 les collégiens et leur apprendre ce que sont les papillomavirus, quel vaccin pendant la
00:41 première année de collège en 6e.
00:43 Donc à l'avenir, ça ira un peu plus en place.
00:45 Le vaccin est recommandé entre 11 et 14 ans chez les filles et les garçons.
00:50 Donc la 5e, ça tombait très bien.
00:51 C'est avant d'avoir des rapports sexuels, c'est important ?
00:54 Alors non, c'est pas nécessaire.
00:55 En tout cas, c'est pas ça le problème.
00:58 Surtout que le vaccin, quand il est administré le plus tôt possible, donc vers 11-12 ans,
01:02 il est plus immunogène, c'est-à-dire qu'il entraîne une meilleure réponse immunitaire
01:05 qui va être plus durable.
01:06 Donc c'est l'intérêt.
01:07 On peut se faire vacciner plus tard, il n'y a pas de problème, après avoir eu des premiers
01:11 rapports sexuels, mais le vaccin pourrait être un peu moins efficace parce que finalement,
01:16 le système immunitaire de nos collégiens, il est solide, il permet une bonne réponse
01:20 et surtout aussi parce qu'on est sûr de ne pas avoir été encore en contact avec un
01:24 papillomavirus.
01:25 Un papillomavirus qui est extrêmement contagieux et très grave naturellement ?
01:29 Alors pas forcément très grave parce qu'il y a plusieurs types de papillomavirus.
01:33 Il y a les papillomavirus qui vont entraîner des cancers, donc là c'est vraiment la situation
01:38 la plus grave, et d'autres qui vont plutôt entraîner des verrues au niveau génital,
01:43 ce qu'on appelle les condylomes, qui sont on va dire plutôt disgracieuses que vraiment
01:47 graves.
01:48 Mais vraiment, il y a deux familles.
01:49 On va quasiment tous rentrer en contact un jour avec un papillomavirus, donc on va forcément
01:55 le rencontrer et certains vont ne pas réussir finalement à éliminer cette infection et
02:01 donc il va y avoir un risque de cancer effectivement.
02:03 On est en retard en France sur la vaccination contre le papillomavirus ?
02:08 Oui, malheureusement la couverture vaccinale en France contre le papillomavirus est trop
02:12 faible puisqu'elle est de l'ordre de 44% chez les jeunes filles et 8% chez les garçons,
02:18 mais la vaccination a été implémentée de manière beaucoup plus récente et effectivement
02:22 si on veut éliminer les pathologies liées au papillomavirus humain, il faut obtenir
02:27 une couverture vaccinale de l'ordre de 80%.
02:29 L'Australie, qui est déjà depuis un moment à ce taux de couverture vaccinale, va probablement
02:33 éliminer les cancers HPV induits d'ici 2035.
02:37 Le 17 octobre c'est le début de la vaccination contre la grippe et le 2 octobre contre le
02:44 Covid.
02:45 Qui est concerné par le rappel du Covid ?
02:47 Alors le rappel du Covid, toutes les personnes...
02:50 On s'y perd un petit peu.
02:51 Alors effectivement, la campagne de vaccination Covid a été avancée.
02:55 Vous n'êtes pas sans savoir et j'imagine que dans votre entourage vous avez quelques
02:58 cas de Covid qui circulent.
02:59 Donc l'épidémie malheureusement a débuté, enfin cette nouvelle vague a débuté un peu
03:03 trop précocement, c'est la raison pour laquelle la campagne de vaccination ouvre dès lundi.
03:07 Vraiment le plus important c'est que les plus fragiles se fassent vacciner parce qu'on sait
03:12 qu'au-delà de 6 mois après une dose de rappel ou a fortiori à un an, on est un peu plus
03:18 à risque de faire une forme grave.
03:19 Et puis l'entourage aussi des personnes âgées, des personnels de santé et aussi si dans
03:23 notre entourage on a quelqu'un d'immunodéprimé ou quelqu'un de très âgé.
03:27 On conseille toujours de coupler la vaccination Covid et la vaccination grippe ?
03:31 Alors malheureusement je pense qu'il faut, chez les plus fragiles en tout cas, commencer
03:35 par le Covid de manière urgente vu la circulation virale actuellement et par contre attendre
03:40 un petit peu pour la vaccination contre la grippe parce que certes la campagne ouvre
03:45 le 17 octobre mais on sait que si on se fait vacciner un petit peu trop tôt dans la saison,
03:49 le taux d'anticorps diminue et si l'épidémie est un peu tardive, on est un peu moins protégé.
03:52 Donc moi j'aurais tendance à conseiller de se faire vacciner au mois de novembre contre
03:56 la grippe saisonnière.
03:57 Avant de vous entendre au 0477 10010 avec Christiane notamment qu'on accueille dans
04:02 une minute, un mot sur le traitement préventif contre la bronchiolite.
04:04 On sait que c'est une vraie souffrance et pour les familles et pour les urgences aussi
04:09 qui sont souvent surchargées.
04:11 Ça, ça va vraiment faire du bien justement aux familles, aux enfants et aussi au système
04:16 hospitalier ?
04:17 Effectivement, le traitement préventif de la bronchiolite est extrêmement efficace
04:21 dans les essais cliniques qui ont permis sa mise sur le marché.
04:23 Il rencontre un grand succès puisque malheureusement, comme vous avez peut-être pu le voir, on
04:28 a des tensions d'approvisionnement sur cette molécule.
04:30 Donc je crois qu'il faut rester aussi très clair, il faut garder nos bons réflexes, c'est-à-dire
04:36 aérer régulièrement, porter un masque si on est enrhumé, éviter de partager tétines,
04:41 sucettes et éviter d'emmener ses enfants dans des milieux confinés où éventuellement
04:46 on peut croiser beaucoup de virus.
04:47 Vous intervenez ce matin sur France Bleu, Saint-Etienne-Noir.
04:49 Êtes-vous prêt à vous faire vacciner contre tout cette année ?
04:52 Christiane est à Saint-Etienne.
04:54 Bonjour Christiane.
04:55 Bonjour.
04:56 Bienvenue sur France Bleu, Saint-Etienne-Noir.
04:57 N'hésitez pas à vous rapprocher de votre téléphone s'il vous plaît ma chère Christiane.
05:01 Je vous pose la question, est-ce que vous êtes prête à vous faire vacciner contre
05:04 tout ?
05:05 Non.
05:06 D'accord.
05:07 Quand j'ai eu la première vaccination du Covid, j'ai pris un malaise dans la nuit.
05:13 Je me suis levée, je suis rentrée dans le mur, je me suis cassée toutes les dents.
05:15 Je devais être emmenée à l'hôpital en urgence.
05:18 Franchement, ça m'a donné un malaise.
05:21 On a un petit peu de mal à…
05:22 Vous avez eu une mauvaise expérience avec la vaccination Covid, c'est ça ?
05:25 J'ai eu une expérience pour le Covid puisque j'ai eu un malaise et je suis rentrée dans
05:30 le mur, j'ai eu un malaise.
05:31 J'étais désorientée, carrément.
05:32 Je suis sortie des toilettes au lieu d'aller dans ma chambre, je suis allée dans mon salon,
05:36 je ne savais plus où j'étais.
05:37 J'ai carrément perdu la tête.
05:38 Du coup, plus du tout de vaccin, Christiane ?
05:41 Non, non, surtout pas du Covid.
05:44 Ok, merci de nous avoir appelés ce matin.
05:46 Merci Christiane.
05:47 Christiane, vous avez l'antenne ouverte naturellement sur France Bleu 0477-10010 pour nous dire
05:53 ce que vous pensez.
05:55 Tiens, on va écouter David, il nous a appelés il y a quelques minutes sur l'antenne de
05:58 France Bleu Saint-Etienne-Loire.
05:59 Il réagit aussi lui au Covid.
06:01 Il nous dit « il y a eu trop de vaccins ces derniers temps, j'en ai assez ».
06:05 Non, moi j'ai été gavé par le vaccin contre le Covid.
06:10 D'ailleurs, j'ai eu trois doses et j'ai toujours dit que la quatrième, je ne la ferais pas,
06:15 quelles qu'en soient les conséquences.
06:17 Alors que j'ai de la chance, tout ce que je bois, d'avoir une bonne santé, on va dire.
06:22 Donc, a priori, je n'ai pas besoin de vaccin.
06:24 Mais non, j'ai été saturé par les vaccins du Covid.
06:27 Amandine Gagné-Brunon, ce qu'il y a là dans le témoignage de David, c'est la surcharge,
06:31 la surproposition de vaccins.
06:33 Comment, quand on est spécialiste comme vous, infectiologue, on répond à cette inquiétude
06:38 de la multiplication des vaccins ?
06:40 Alors, il ne faut pas oublier que se faire vacciner, globalement, c'est se protéger,
06:44 mais c'est également protéger les autres.
06:46 Et ça, c'est un point vraiment important.
06:49 Et puis, effectivement, le Covid, la plupart du temps, ça va être aujourd'hui un petit rhume,
06:54 quelques courbatures et un peu de chèvre chez les gens qui n'ont pas de facteur de risque.
06:58 Mais il faut savoir que ça augmente le risque de diabète,
07:01 le risque d'accidents vasculaires cérébraux et d'infarctus du myocarde.
07:04 Donc, finalement, quelque part, se faire vacciner, c'est aussi un peu une assurance à moyen terme
07:08 de réduire le risque de complications long terme de ce fameux Covid.
07:12 Donc, objectivement, moi, personnellement, je me ferai de nouveau vacciner,
07:16 même si j'en suis à plus de trois doses, effectivement.
07:19 On a eu également le témoignage ce matin de Stéphanie, qui réagit à un autre vaccin,
07:25 celui dont on parlait contre le papillomavirus.
07:27 Elle a décidé de faire vacciner son enfant.
07:30 On écoute pourquoi.
07:31 Et j'ai surtout appris que le virus attaquait aussi les hommes sur la sphère ORL.
07:36 Je ne le savais pas.
07:37 À l'heure où on a tous des gens qui ont déjà eu un cancer autour de nous,
07:40 c'est une chance quand même.
07:42 C'est vraiment une chance d'avoir un vaccin contre un cancer.
07:45 Voilà, pas de doute.
07:46 Stéphanie parle d'une chance.
07:47 Elle parle aussi parfois d'un manque d'informations.
07:50 Vous le disiez, les garçons sont très peu vaccinés contre le papillomavirus.
07:55 C'est un enjeu de cette campagne de vaccination de faire parler et de convaincre.
08:00 Alors exactement, de faire parler et de porter connaissance,
08:04 parce que HPV c'est le cancer du col de l'utérus pour la population générale.
08:09 Et non, effectivement, c'est aussi des cancers du canal anal,
08:11 c'est aussi des cancers de la sphère ORL.
08:13 Ça devient maintenant dans les pays européens la première cause de cancer ORL,
08:17 alors que jusqu'ici c'était plutôt le tabac et l'alcool.
08:19 Et c'est une cause évitable grâce à un vaccin.
08:22 Autre avis ce matin sur l'antenne de France Bleue, Saint-Etienne Noir, celui de Virginie.
08:26 Elle est soumise au même choix.
08:28 Est-ce que je fais vacciner mon enfant ou pas ?
08:30 Pour elle, c'est non.
08:31 Pour ma part, je refuserais cette vaccination.
08:34 Déjà, j'estime qu'à 12 ans, on a d'autres priorités que les relations sexuelles.
08:38 Je pense que ce n'est pas tout à fait d'actualité.
08:40 Et puis, la deuxième raison, c'est que c'est un vaccin qui protège uniquement d'un seul virus
08:47 et qu'il y a tout un tas d'autres maladies sexuellement transmissibles
08:50 et que par conséquent, ce serait un vaccin qui ne protégerait pas l'intégralité des MST.
08:56 Amandine Gagné-Bredon, qu'est-ce que vous voulez répondre à Virginie ?
08:59 Tout à l'heure, je vous ai dit que quand on se faisait vacciner tôt contre HPV,
09:02 on était protégé longtemps et efficacement.
09:04 C'est l'intérêt.
09:05 On sait bien que le taux d'anticorps produit après vaccination est bien meilleur
09:08 quand on est vacciné vers 11-12 ans qu'après 17 ans.
09:12 Et en plus, comme on n'a justement jamais rencontré de papillomavirus encore,
09:16 on est sûr de ne pas avoir été infecté par un papillomavirus avant d'avoir été vacciné.
09:20 Ça, c'est le premier point.
09:22 La deuxième question, effectivement, le vaccin ne protège pas de toutes les infections sexuellement transmissibles.
09:27 Il y en a beaucoup des infections sexuellement transmissibles,
09:29 donc ce serait vraiment un vaccin, on va dire, très, très innovant.
09:32 Et la première chose, c'est qu'il faut retenir quand même que les infections à HPV
09:36 sont les infections sexuellement transmissibles les plus fréquentes.
09:39 Elles vont tous nous toucher à un moment donné quasiment 80% de la population,
09:43 ce qui est énorme et ce n'est pas le cas des autres infections sexuellement transmissibles.
09:48 On travaille bien entendu au développement d'autres vaccins contre les infections sexuellement transmissibles.
09:53 Et il ne faut pas oublier que pour les autres IST, à la différence du papillomavirus humain,
09:57 le préservatif, ça fonctionne.
09:59 Et je renvoie, vous faites bien de le rappeler, je renvoie à francebleu.fr, notre site internet,
10:03 pour tout savoir sur cette campagne qui commence du coup dans les collèges contre le papillomavirus.
10:08 Vous êtes infectiologue au CHU de Saint-Etienne, Amandine Gagné-Brunon.
10:12 Merci d'avoir été avec nous ce matin, d'avoir répondu à nos interrogations et celles des auditeurs.
10:15 Merci beaucoup.