• l’année dernière
L’animateur Bruno Guillon a été victime d’un home-jacking à son domicile de Tessancourt-sur-Aubette (Yvelines) dans la nuit de mardi à mercredi. Après s’être introduits dans le domicile de l’animateur, les quatre malfaiteurs l’ont menacé avec une arme et ont ligoté sa femme. Des montres, bijoux et sacs de luxe ont été dérobés. En 2021, le comédien Guillaume Pley avait également subi un home-jacking. 

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Transcription
00:00 - Bonjour. - Bonjour.
00:02 - C'est à votre domicile aussi qu'il y a eu un home-jacking.
00:05 C'est votre épouse et votre fils qui en ont été victimes.
00:07 - Oui, exactement. - En 2021.
00:09 - En 2021, exactement, le 8 juillet, donc il y a bientôt deux ans,
00:12 on a eu cette malchance.
00:14 Moi, je n'étais pas au domicile.
00:16 Justement, j'avais annoncé sur mes réseaux que j'allais partir au Festival de Cannes,
00:19 justement, le lendemain matin.
00:21 Et ils ont attendu que je parte.
00:23 Ils avaient fait, je crois, à peu près trois mois de repérage.
00:25 Entre les moments où ils venaient avec des camionnettes pour repérer vraiment
00:27 les entrées et sorties de ma nono, de ma femme, mes horaires, ses horaires, etc.
00:31 Pour attendre qu'il n'y ait que, justement, que des femmes à la maison
00:34 pour attaquer à ce moment-là.
00:36 Et donc, le matin, quand je suis parti, j'ai pris un taxi
00:39 et ils en ont profité pour attaquer.
00:41 Nous, c'était à 9h du matin pour rentrer dans la maison.
00:44 - Ils étaient combien ?
00:46 - Ils étaient trois à l'intérieur et un driver, un conducteur devant,
00:49 qui attendait.
00:51 Et en fait, personne n'a rien vu dans la rue.
00:53 On est dans une petite ruelle, personne n'a rien vu.
00:55 Et à un moment donné, en entendant un bruit, mais tout petit,
00:57 elle a vu trois mecs qui a goulé, 1m95, avec des armes à feu,
01:01 et qui lui disent "chute", qui la prennent par le bras,
01:04 et qui se dirigent vers mon fils, qui lui mettent un petit nez sur la tête.
01:07 - Et là, il peut te plus ? - Sept mois.
01:09 - C'est un bébé, oui.
01:11 - C'est un bébé. En même temps, c'est quelque part, c'est quelque chose
01:13 dont on ne se remet jamais. Ma femme, c'est vraiment ça,
01:15 c'est cette image qui lui reste en tête, parce que je ne l'ai jamais racontée,
01:18 mais je pensais que c'était important.
01:20 Et je pense très fort à Bruno, à sa famille, à ses enfants,
01:22 parce que c'est vraiment quelque chose de difficile, j'ai envoyé un message,
01:25 dont on met des années à se remettre.
01:27 Je vois ma femme, ça fait donc...
01:29 Après cet événement-là, ça fait maintenant quasiment deux ans,
01:32 elle ne s'en est pas vraiment remise aujourd'hui.
01:34 Pour vous expliquer le modus operandi, vraiment, que l'on a vécu nous,
01:37 il rentre dans la maison, il attrape le bras de ma femme, il la tire,
01:40 alors il ne la frappe pas, mais il la jette dans l'escalier,
01:43 il la tire par les cheveux, il fait semblant d'exécuter avec un revolver,
01:47 vous savez, avec le chien du revolver à genoux,
01:49 pour ouvrir un petit coffre dont elle n'avait pas le code,
01:51 ni moi d'ailleurs, c'est un vieux coffre qu'on avait acheté avec la maison,
01:54 qu'elle était dedans, il n'y avait rien dedans.
01:56 Il cherchait des montres, il cherchait des choses qu'on avait pu mettre
01:59 sur les réseaux sociaux, donc il faut faire très très attention.
02:02 - A ce qu'on affiche.
02:03 - A ce qu'on affiche, parfois même un arbre,
02:05 ils peuvent reconnaître un arbre dans le jardin, un énorme arbre,
02:08 quand ils savent la ville, ils peuvent regarder sur Google Maps,
02:10 aujourd'hui c'est vraiment beaucoup plus développé qu'avant.
02:12 Il y a plein de manières de retrouver, avec les plaques d'immatriculation des voisins, etc.
02:16 C'est beaucoup plus facile qu'autrefois.
02:18 Moi c'est avec un tout petit bout de montre, j'avais une montre
02:20 que je m'étais achetée pour offrir à mon fils plus tard,
02:22 parce que je n'avais pas pu avoir de montre de mon grand-père,
02:24 j'ai voulu faire pareil.
02:25 Ils ont vu le bout de la montre dans une émission,
02:27 ils ont zoomé, repixelisé, ils ont vu le modèle de montre,
02:30 et ils savaient qu'elle avait un peu de valeur,
02:32 et ils voulaient cette montre-là.
02:34 Et donc ils ont pris, pour traumatiser ma femme,
02:36 mon bébé avec un flingue sur la tête, et pareil sur ma nounou, etc.
02:39 - Le flingue sur la tête de votre bébé ?
02:41 - Oui, c'était ça, vraiment, l'énorme traumatisme pour ma femme.
02:46 - Ça a duré combien de temps ?
02:48 - Ça a duré 16 minutes, sur la police.
02:50 - Le point commun de tous ces home-jacking, c'est qu'ils sont très rapides.
02:53 - Oui, de ce que l'on sait, cette nuit, pour Bruno Guillian,
02:56 ça a duré moins de 15 minutes.
02:58 Donc effectivement, extrêmement violent psychologiquement,
03:01 on prend les gens en pleine nuit,
03:03 vous c'était aux premières heures du matin,
03:05 mais ce qui s'est passé cette nuit, c'est ce que racontait aussi la femme de Bernard Tapie,
03:08 les gens sont en pleine sidération, en train de dormir,
03:10 donc tout d'un coup, on les réveille brutalement,
03:12 on les entrave, et on ne leur laisse pas le choix,
03:15 et tout ça dans un temps vraiment très très rapide.
03:17 - Alors, c'est à la fois très court, à la fois très long,
03:19 c'est 15 minutes de silence, c'est ce qu'a dit mon avocat lors du procès,
03:22 il disait "on va faire maintenant 15 minutes de silence,
03:24 que vous compreniez la longueur du temps,
03:26 quand on est avec des hommes armés chez soi à cagouler".
03:28 - Vous dites procès, parce qu'on a retrouvé des agresseurs,
03:30 et ils ont été jugés et condamnés.
03:32 - Exactement, la police de Nanterre a fait un travail exceptionnel,
03:34 pendant trois mois et demi, ils sont allés à la recherche de ces gars-là,
03:36 ils les ont retrouvés, ils sont aujourd'hui incarcérés,
03:38 il y a eu le procès, première instance,
03:40 qui est passé à Nanterre, il y a quelques semaines,
03:44 - Ils ont été condamnés à ?
03:46 - De 5 ans pour le driver à 10 ans ferme.
03:48 - 10 ans ferme, c'est une condamnation lourde.
03:50 - Ils ont fait appel, donc on aura le 18 octobre prochain,
03:54 à Versailles, cette fois.
03:56 - Donc vous allez revivre, en fait, votre femme va revivre cela.
03:58 - C'est compliqué, c'est un deuxième traumatisme, un procès, en vrai,
04:01 parce qu'on passe 48 heures, que ce soit aux assises ou en correctionnel,
04:04 face à ces quatre gars-là qui vous regardent dans les yeux,
04:07 et pendant deux jours...
04:09 - Il n'y a pas de remords, pas d'excuses, rien ?
04:11 - Non, parce que nous, ils nous ont dit que ce n'était pas eux qui avaient fait le braquage.
04:13 - Ah oui, ils n'ont jamais reconnu l'effet ?
04:15 - Non, non, non, ils n'ont jamais reconnu.
04:16 - Toujours pas ?
04:17 - On aurait préféré qu'il y ait au moins un mot d'excuse,
04:18 ça aurait fait du bien à ma femme, à ma nono.
04:20 - Et votre femme, comment elle s'en est sortie ?
04:22 Elle a été voir quelqu'un, elle s'est fait aider ?
04:24 - Elle a fait un an et demi de rendez-vous avec le psychologue,
04:28 elle était en post-trauma avancé, donc aiguë,
04:32 la nuit, elle se levait plusieurs fois,
04:34 elle se réveillait en sueur plusieurs fois par jour.
04:36 - Dès qu'elle entendait un bruit ?
04:37 - Une mouche qui vole, elle a l'impression que c'est encore ces quatre gars-là qui reviennent.
04:40 Encore aujourd'hui, deux ans après, on a calmé les séances chez le psychologue,
04:43 mais ça a été très, très difficile.
04:44 - Donc ça dure 16 minutes, mais les conséquences psychologiques peuvent durer plusieurs années.
04:49 - Exactement, mais on voit bien que la violence augmente de plus en plus.
04:53 Malheureusement, on en a été témoin,
04:55 j'ai un de mes voisins, le joueur de foot Marc Inos,
04:58 qui a été aussi témoin de la même chose.
05:00 On voit bien que dès qu'on reçoit sur notre média le moindre homme politique,
05:05 on reçoit des menaces, on sent que c'est beaucoup plus tendu qu'avant le climat,
05:08 et maintenant il y a des passages à l'acte aussi beaucoup plus récurrents.
05:10 - Vous avez parlé de votre épouse, la nounou aussi.
05:13 - Oui.
05:14 - La nounou traumatisait aussi.
05:16 - En fait, elle ne parle qu'anglais, ma nounou,
05:19 et du coup c'était encore plus compliqué,
05:20 parce qu'elle ne comprenait malheureusement pas ce qu'il disait,
05:23 comprenait qu'elle criait, elle a très très bien géré avec le bébé,
05:26 mais là vous voyez au procès, deux ans plus tard,
05:28 elle n'arrivait toujours pas à parler.
05:30 En fait, elle a fui un pays rugier pour venir travailler,
05:32 elle arrive en France, quelques mois plus tard,
05:34 elle se retrouve face à quatre gars.
05:36 - Comment a-t-il été confondu et retrouvé les malfaiteurs ?
05:38 - Grâce à la téléphonie.
05:40 Ils ont fait une erreur, qu'il ne faut pas dire,
05:42 parce que sinon ça peut aider la police sur d'autres enquêtes.
05:45 Il y a eu une petite erreur de téléphonie,
05:47 et une petite erreur d'ADN aussi.
05:50 C'est un endroit qui a permis, la police a vraiment beaucoup de moyens pour les retrouver,
05:54 ils sont vraiment très très forts, il faut les féliciter.
05:56 Et donc, heureusement, le crime parfait est assez rare,
06:00 et ils arrivent toujours à retrouver quelque chose,
06:01 donc j'espère qu'ils vont retrouver ceux de Bruno aussi.

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