Vincent Bastide, l'invité de 7h45 de France Bleu Gard Lozère du 28 septembre 2023
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00:00 France Blog à l'Auxerre, il est 8h moins le quart et donc comme promis, maintenant un invité exceptionnel
00:03 avec nous dans le studio jusqu'à 8h30, Annie Moi, un grand patron !
00:07 Bonjour Vincent Bastide !
00:08 Bonjour !
00:08 À la tête donc de Bastide, l'une des plus grosses entreprises du gars, on est ravis de vous avoir avec nous ce matin,
00:14 tant votre parole est rare, vous êtes pourtant très engagé Annie, notamment, et on va en reparler au Nîmes Olympique,
00:20 que vous sponsorisez, c'est d'ailleurs pour ça que beaucoup de Nîmois vous connaissent,
00:24 pour le logo qui s'affiche en gros sur les maillots, mais derrière ces grosses lettres, qu'est-ce qui se cache ? C'est quoi Bastide ?
00:31 Alors juste pour faire un peu d'histoire, je ne sais pas si j'ai un laps de temps qui est suffisant pour vous faire une présentation synthétique.
00:37 Allez-y, allez-y, on a 45 minutes.
00:38 Le groupe a été créé en 1977 par mon père qui était à l'époque pharmacien de profession,
00:43 et qui, on va dire, voulant trouver une logique un peu entrepreneurial, était un peu figé dans ce métier qui est extrêmement réglementé,
00:50 avec un numerus clausus, une interdiction de faire de la publicité pour promouvoir les officines,
00:55 et donc de ce fait il a cherché différents sujets de diversification, et il s'est rendu compte, à cette époque-là, il a été pionnier,
01:01 qu'il y avait un besoin évidemment de prise en charge des patients pour traiter un certain nombre de pathologies à domicile.
01:06 Il a commencé par l'assistance aspiratoire, souvent les gens perçoivent Bastide par ses points de vente comme étant un expert
01:13 dans la mise en place de lits médicalisés, de fauteuils roulants pour des personnes à mobilité réaudimite,
01:18 mais en fait, de facto, le vrai fondement de création du groupe c'est l'assistance aspiratoire, il a commencé par cette activité-là,
01:24 et donc plus particulièrement l'oxygénothérapie, il y avait à l'époque dans le nord du département à Alès pas mal de mines d'exploitation de charbon, de silice,
01:34 et donc de ce fait du coup, ça avait créé toute une population qui avait un besoin de traitement, et il a commencé par la prise en charge de ses patients à domicile.
01:40 Et du coup, vous avez élargi, disons, votre champ, vous avez développé le matériel médical pour l'hospitalisation des patients à domicile, c'est votre spécialité ?
01:49 En fait, voilà, c'est-à-dire qu'étant pionnier à l'époque, l'État a petit à petit reconnu et pris en charge un certain nombre de pathologies à domicile,
01:57 et donc il a d'une certaine manière accompagné l'élargissement des nomenclatures qui permettaient de prendre en charge ces pathologies à domicile
02:03 pour avoir une offre aujourd'hui globale qui nous permet de prendre aussi bien en charge des patients diabétiques que traiter pour tout simplement venir en aide à des patients qui sont atteints de cancer, etc.
02:13 Donc ça a considérablement élargi l'offre, et c'est une forme effectivement d'hospitalisation, puisque le spectre et le champ de prise en charge est assez étendu.
02:20 Alors, on va revenir sur vos activités, mais aujourd'hui d'abord on va s'intéresser à vous, puisque c'est vous qui dirigez cette entreprise.
02:27 Comment ça s'est fait d'ailleurs ? Est-ce que ça a été une volonté de votre part, ou c'est parce que la place était un petit peu chauffée par votre papa ?
02:35 Une volonté de ma part, oui, parce qu'en fait moi j'ai toujours eu la volonté d'entreprendre, ça c'est quelque chose qui m'a véritablement marqué dès l'âge de l'adolescence.
02:43 Après, pour pouvoir travailler en famille, je pense qu'il faut aussi qu'il y ait une forme de complicité entre un père et un fils, si l'entente n'est pas bonne, la passation est impossible.
02:54 Donc de ce fait, il y avait cette affinité entre nous, et de ce fait, je me suis intéressé très tôt aux activités du groupe, bien avant de l'intégrer en 1995.
03:02 Et donc c'est sous cette forme-là que j'ai eu déjà d'une part avant tout envie d'entreprendre, et qu'après j'ai compris les métiers, et vu qu'il y avait effectivement un potentiel très fort dans ce secteur.
03:12 Vous, à la base, vous n'avez pas une formation dans le monde de la santé ? Vous êtes plutôt une formation de commerce ?
03:19 Oui, le seul, parce qu'en fait je suis issu d'une famille de trois enfants, et mon frère et ma soeur sont pharmaciens, et moi j'ai pris plutôt une orientation à l'école de commerce,
03:28 parce que tout simplement, j'avais plus d'affinité vers ces activités-là, et effectivement l'ironie du sort, c'est que je suis le seul à m'être investi dans le groupe qui lui est quand même spécialisé dans la santé.
03:38 Bastide, c'est près de 4000 salariés, je crois qu'aujourd'hui vous avez 53 ans, donc quand on est à la tête d'un groupe aussi grand, avec autant de salariés,
03:47 il ressemble à quoi le quotidien ?
03:49 Il est très studieux, c'est-à-dire que très concrètement, il faut avouer les choses, c'est une lourde pression à responsabilité,
03:57 parce que ce sont quand même près de 4000 familles qui vivent en dépendance du groupe, donc quand on a un sens des responsabilités assez important, on en a conscience chaque jour.
04:08 Et puis parallèlement à ça, vous citez donc près de 4000 salariés, mais c'est aussi près de 10 pays dans lesquels nous sommes présents,
04:13 la France qui est évidemment le pays d'origine, mais on a également l'Angleterre, la Belgique, l'Italie, la Suisse, l'Espagne, l'Amérique du Nord avec le Canada,
04:21 donc très clairement, oui c'est une responsabilité importante, et de ce fait, moi je le vis comme un challenge quotidien, je m'applique une hygiène de vie très stricte.
04:30 Oui j'ai vu que vous faisiez du jogging manifestement.
04:32 Oui je cours effectivement tous les week-ends pour pouvoir déjà m'oxygénégener l'esprit, sans faire de mauvais jeu de mots avec mon métier,
04:37 mais parallèlement à ça aussi, pour tout simplement réfléchir beaucoup. Je cours sans écouter de musique, et j'essaie de faire entre 30 et 35 km par week-end pour réfléchir à mon travail,
04:47 c'est un peu obsessionnel, c'est vrai que je vis un peu pour mon métier.
04:49 En quoi justement le mouvement du corps vous permet de prendre peut-être de meilleures décisions ?
04:55 Ce qui est simple, c'est que quand vous courez, déjà en plus sans éléments parasites extérieurs, votre cerveau s'oxygène mieux,
05:01 vous n'êtes dévié d'aucun élément, puisque vous êtes concentré sur un mouvement assez mécanique, et donc de ce fait, votre cerveau est beaucoup plus créatif,
05:09 et j'ai pris beaucoup de décisions en courant.
05:11 Mais ça implique de lourdes responsabilités d'être patron d'une boîte comme ça, à aucun moment vous avez dit "non mais là je vais tout lâcher, parce que c'est trop quoi,
05:20 gérer le personnel, gérer les problèmes administratifs, et on sait qu'en France il y en a", à aucun moment vous avez voulu lâcher l'affaire ?
05:27 Non, c'est une belle aventure humaine, c'est quelque chose qui pour moi me tient à cœur, c'est vrai que je travaille avec des hommes et des femmes,
05:35 quel que soit d'ailleurs leur statut au sein du groupe, on a entendu tout à l'heure Guillaume Frêche, je profite de cette occasion pour le remercier,
05:41 parce qu'il est dans le groupe depuis très longtemps, et que son expertise ne fait évidemment aucun débat, et que très clairement pour prendre cet exemple là,
05:48 c'est grâce à des personnes comme lui, entre autres, que le groupe a pu aujourd'hui se hisser à la place qu'il occupe,
05:53 donc très clairement, moi je considère l'entreprise comme étant une aventure humaine.
05:57 Vous avez besoin de vous entourer aussi évidemment.
05:59 C'est indispensable, c'est vital.
06:01 Combien de personnes vous entourent aujourd'hui ? Parce que bon, il y a le directeur évidemment, mais il y a ces hommes de confiance, ces hommes et ces femmes de confiance.
06:09 Il y en a on va dire une trentaine de personnes effectivement qui ont un rôle clé dans l'entreprise, à mes côtés, ça ne veut pas dire que les autres n'ont pas un rôle clé,
06:16 mais c'est une trentaine de personnes qui sont à mon contact pour des prises de décisions et des choix stratégiques.
06:21 Et les 7h51 avec France Blog, à nos aires, notre invité ce matin, Quentin, c'est Vincent Bastide, en direct, le patron de Bastide Médical.
06:28 Les grands patrons qui souvent d'ailleurs n'ont pas forcément une bonne image en France, on en parlait ce matin,
06:34 et on en a d'ailleurs eu l'illustration il y a quelques jours avec Bernard Arnault, le PDG de LVMH,
06:39 qui a été critiqué pour avoir fait un don de 10 millions d'euros au Restos du Coeur,
06:43 notamment par Mathilde Panot, la chef de file des députés La France Insoumise, que je voudrais qu'on écoute.
06:49 Si Bernard Arnault payait l'impôt sur le revenu comme tout le monde dans ce pays, c'est-à-dire sans les niches, les exemptions, et je ne sais quoi,
06:56 il aurait dû payer l'année dernière 400 millions d'euros supplémentaires, soit 585 millions.
07:01 Donc nous n'allons pas dire merci à 10 millions d'euros qui sont donnés au Restos du Coeur.
07:06 Quand vous entendez des Français qui parlent comme ça des patrons, ça vous inspire quoi ?
07:10 De la tristesse, très clairement, parce qu'aujourd'hui, là où à mon sens l'analyse est erronée,
07:16 c'est que ce n'est pas Bernard Arnault qui fait la fiscalité française, c'est bien l'État.
07:19 Donc Bernard Arnault s'applique à la fiscalité française. Je ne suis pas son avocat, ni là pour prendre défense sur ses positions.
07:25 Mais de ce fait, je trouve que stigmatiser un entrepreneur aujourd'hui qui reste une référence mondiale, ça me choque, ça me déçoit, je trouve ça triste.
07:32 Parce qu'aujourd'hui, finalement, la France devrait être fière de ses industries.
07:35 Et très clairement, je trouve ça un peu gênant de voir que des hommes prennent des risques.
07:40 On ne parle pas d'un patron salarié, on parle d'un patron entrepreneur qui a créé son entreprise au fil d'acquisition.
07:46 Et je trouve ça effectivement assez sévère, voire même assez, finalement, politique et de mauvaise foi,
07:51 de vouloir aller mettre ces sujets sur la table, parce que le sujet de fond, il n'est pas d'un entrepreneur,
07:55 il est dans ce cas-là d'un choix politique d'une nation. Mais ce n'est pas l'entrepreneur qui est à mettre en cause.
07:58 Vous dites que Bernard Arnault est un patron qui s'investit, c'est votre cas aussi.
08:02 Parce que quand on est une grosse entreprise comme vous, j'imagine qu'on paye beaucoup d'impôts aussi, ça on l'oublie.
08:08 Vous, vous en payez combien, par exemple ?
08:11 Je n'ai pas de notion, parce que je ne tiens pas la comptabilité de cette notion-là.
08:15 Elle est confiée à un expert comptable et c'est lui qui en maîtrise les chiffres.
08:18 Après, bien évidemment, je ne sais pas quel est le montant que le groupe paie.
08:22 Parce qu'aujourd'hui, quand je regarde les performances du groupe, c'est avant impôt.
08:26 Après, l'impôt, pour moi, de toute façon, soit il est réajusté par l'État en fonction de ses prélèvements,
08:31 mais pour moi, l'analyse que j'observe sur les performances du groupe, c'est avant impôt.
08:35 Parce qu'à l'époque, personne ne peut se soustraire à l'impôt.
08:38 Ce qui est sûr, c'est que le groupe, aujourd'hui étant en France, paie toute sa fiscalité en France,
08:43 y compris de ses filiales qui sont à l'étranger et qui, évidemment, sont rapatriées en France et sont soumis à la fiscalité française.
08:49 Vous payez donc des impôts et ce qu'on oublie aussi souvent de dire, c'est que vous créez de l'emploi.
08:54 Bien sûr.
08:55 4000 salariés presque et vous embauchez. Vous embauchez, par exemple, combien de personnes ?
08:59 C'est une centaine de collaborateurs qui sont en poste ouvert en permanence.
09:02 Une centaine. Donc là, actuellement, Bastide cherche une centaine de personnes ?
09:05 Oui.
09:06 Dans le Gard ?
09:07 Pas dans l'épartement en particulier, c'est toute la France.
09:09 Mais en France, en tout cas, c'est une centaine de personnes en France.
09:11 Je ne parle même pas, évidemment, des filiales étrangères, mais c'est sur ce périmètre-là, à l'échelle nationale.
09:15 C'est une quinzaine de personnes, je crois, que vous recherchez actuellement.
09:18 Dans l'épartement, oui, c'est possible.