• l’année dernière
« Ça me maintient jeune d'avoir de la jeunesse autour de moi. »

Dans cette colocation intergénérationnelle, Marie-Claude accueille des jeunes étudiant•e•s chez elle. Une belle façon de renouer les liens entre générations et de lutter contre l'isolement des seniors.

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Amusant
Transcription
00:00 Je pense qu'en l'espace de 20 ans, j'ai accueilli au moins une cinquantaine de jeunes.
00:06 Vivre avec une personne âgée, c'est bien, parce que moi je ne voulais pas de colloque avec les gens de mon université.
00:13 Je voulais justement éviter d'être avec une personne âgée, c'est le cas à Alpes.
00:29 Je m'appelle Marie-Claude Baroche et j'accueille trois jeunes en collocation dans cette maison.
00:34 L'un qui vient du Pas-de-Calais, qui est étudiant à Sciences Po.
00:38 Morane est étudiante en lettres classiques.
00:41 Pia est une jeune libanaise que j'ai connue par des amis libanais qui vivent à Nancy.
00:48 J'ai la chance d'avoir une belle maison, spacieuse, et je vois qu'eux-mêmes apprécient d'être ici, donc ça, ça fait plaisir.
00:57 À la maison, il y a trois étages.
00:59 Au rez-de-chaussée, on a la cuisine, des parties communes avec en dessous la cave pour stocker et faire notre lessive.
01:07 Au premier étage, il y a ma chambre, celle de Pia, celle de madame Baroche.
01:10 Et puis au dernier étage, il y a la chambre de Valentin, notre salle de bain.
01:14 Un certain nombre d'étudiants viennent de milieux modestes, et donc la location est inférieure à ce que paierait un étudiant, par exemple en résidence universitaire.
01:25 Ce qui me revient des locations me permet d'entretenir la maison.
01:30 Alors moi, ma chambre, c'est la plus petite, mais c'était aussi ce qui me plaisait parce que quand je l'ai vue sur le site, elle me semblait très cosy.
01:37 Et du coup, forcément, vu que c'est la plus petite, le prix est moins cher.
01:40 Donc moi, je paie 200 euros avec toutes les charges.
01:42 Entre le prix qu'on paye et la maison où on est, je trouve que ça vaut vraiment le coup, en fait.
01:47 Vraiment, dès le début, moi, je me suis dit que c'était la colocation qui me correspondrait le plus,
01:53 où j'étais sûre de me sentir à l'aise parce que j'allais être avec quelqu'un de plus « mature »,
01:58 quelqu'un avec qui j'allais peut-être pouvoir échanger sur des thématiques qui allaient me plaire,
02:03 et quelqu'un vers qui je pourrais me tourner si j'avais besoin d'aide.
02:06 Et sachant que cette personne est âgée, elle est certes plus mature, mais elle est aussi un peu plus cultivée.
02:11 Elle a vécu des expériences. Elle a vécu Mai 68, par exemple. Elle a vécu beaucoup de choses, les crises pétrolières et compagnie.
02:17 Et en gros, je discute de tout cela avec elle.
02:20 Je pense qu'en espace de 20 ans, j'ai accueilli au moins une cinquantaine de jeunes.
02:26 Ça rend service aussi à des étudiants, pour différentes raisons, qui préfèrent ce type de colocation
02:35 à, par exemple, une colocation entre étudiants, où quelquefois, ils sont nombreux, c'est bruyant.
02:42 Ce que recherchent, j'ai remarqué, les jeunes qui viennent ici, c'est le calme, la tranquillité.
02:49 Je ne leur demande pas grand-chose, parce que je n'en ai pas besoin.
02:53 Si j'avais un souci, un jour, je sais que je pourrais compter sur eux.
02:56 Est-ce que ça me maintient jeune, d'avoir de la jeunesse autour de moi ?
03:01 Oui, sans doute. Et puis, ça me console un peu, je dois le dire, de l'absence de mes enfants.
03:07 C'est aussi ce qui m'a plu dans l'idée de la colocation intergénérationnelle.
03:11 C'était le fait d'être dans une maison avec une personne plus âgée,
03:15 qui me donnait l'impression d'être dans une deuxième maison, dans une deuxième petite famille.
03:20 Madame Baroche, c'est un contact que je vais garder, parce que la ville de Nancy, je ne l'ai pas aimée du tout.
03:26 Mais par contre, Madame Baroche, c'est une personne qui est comme ça, qui est super.
03:30 C'est un peu comme dans une famille, on prend un peu soin les uns des autres.
03:34 [Musique]

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