Alpe d'Huez - Congrès des maires ruraux de France : "La ruralité c'est 76% du territoire de l'Isère !"

  • l’année dernière

Category

🗞
News
Transcription
00:00 On vous donne la parole aujourd'hui avec une question, comment redynamiser les petits villages ?
00:05 C'est le casse-tête alors que débute aujourd'hui à l'Alpe d'Huez le congrès des maires ruraux de France
00:10 dans une situation compliquée notamment par l'inflation.
00:13 Alors vous qui vivez dans les petits villages, appelez-nous, dites-nous si ça bouge chez vous
00:16 ou si au contraire votre village s'est endormi et pourquoi apporter votre témoignage au 0476 46 45 45.
00:24 Et pour en parler ce matin, notre invité Cyril Madigné, bonjour.
00:28 Bonjour Théo. Merci d'être avec nous ce matin.
00:30 Vous êtes le maire de Flachers au nord de la Côte Saint-André
00:33 et président de l'association des maires ruraux de l'Isère.
00:36 Merci d'être avec nous avant ce congrès qui s'ouvre aujourd'hui,
00:39 le congrès des maires ruraux de France à l'Alpe d'Huez
00:42 où vous allez avoir la visite de plusieurs ministres, notamment Christophe Béchut, ministre de l'écologie.
00:48 Vous allez leur dire quoi ? Qu'est-ce que vous en attendez ?
00:50 Écoutez, déjà, ravi d'être avec vous ce matin pour présenter un peu le futur congrès national
00:56 des maires ruraux de France qui aura effectivement lieu à partir de demain sur la commune de l'Alpe d'Huez.
01:01 Mais on démarre ce soir parce que j'ai le plaisir d'accueillir le président des maires ruraux de France
01:06 sur notre département et sur la commune de Voiron.
01:10 Donc oui, effectivement, on a le plaisir d'avoir la visite, je dirais, de deux ministres.
01:16 Dominique Faure qui est quand même notre ministre de tutelle.
01:19 Et Christophe Béchut qui se remplira à l'Alpe d'Huez ce vendredi.
01:24 C'est quoi vos attentes ?
01:26 Nos attentes, c'est qu'à la limite, ils nous disent exactement de quel côté ils appréhendent la ruralité.
01:38 Je dirais quelque part, la ruralité, c'est important d'en parler.
01:42 Je pense qu'aujourd'hui, on est arrivé à un point, il faut vraiment la mettre en avant.
01:48 C'est 70% du territoire, plus que ça ?
01:51 Sur le département de l'Isère, c'est 76%, et au niveau national, c'est 86%.
01:57 Donc quelque part, on ne cherche jamais à opposer ville, urbain ou rural.
02:02 Ce n'est vraiment pas l'objectif.
02:04 Vous savez, on est tous des maires.
02:05 Un maire de grande ville ou un maire d'un village, on est des maires, avec un grand M.
02:10 Quand je parle de maire, j'intègre l'équipe municipale, si vous voulez.
02:13 Parce qu'en fait, on est une équipe.
02:15 On est une équipe pour vivre avec nos concitoyens et faire évoluer nos communes.
02:20 Avec des défis particuliers pour vous, les petites communes, la ruralité,
02:24 notamment comment redynamiser les petits villages.
02:27 On file d'ailleurs au Standard, avec le témoignage de Christian, qui nous appelle du Grand Lens.
02:31 Bonjour Christian.
02:32 Bonjour à vous, bonjour à toute équipe.
02:35 Comment ça se passe chez vous ? Est-ce qu'il y a suffisamment de commerce ?
02:39 Chez nous, effectivement, depuis 3 ou 4 mandatures, les maires, petit à petit,
02:46 essayent avec la région, le département, de relancer un peu, dynamiser le commerce antiquois.
02:52 Ce qui est pour but de créer beaucoup d'emplois, si les commerces sont ouverts.
02:58 Vous avez quoi comme commerce, par exemple ?
03:00 Alors au Grand Lens, nous avons un petit vival, qui fait épicerie.
03:05 Nous avons un centre optique, nous avons une boulangerie, deux boucheries.
03:09 Nous avons des magasins de vêtements.
03:12 Nous avons une caravane qui est ouverte, une fromagerie.
03:16 Vous installez récemment tout ça, Christian ?
03:18 Oui, récemment, oui. La boulangerie, ça a été dans les années 2010, à peu près 2000 débris.
03:25 Et depuis, ça s'est enchaîné, ça redynamise.
03:28 Les gens, ça donne intérêt de se lancer aussi.
03:32 Les fleuristes aussi, on a trois fleuristes quand même, chez nous, il faut le dire.
03:36 On a les banques, c'est aussi un service de proximité.
03:39 Et prochainement, à partir du 10 octobre, on a une maison des consultants médicales,
03:43 qui va ouvrir au début, trois jours par semaine,
03:46 donc le mardi jusqu'au jeudi, de 10h du matin à 10h du soir.
03:50 Donc c'est possible.
03:53 Et par la suite, ça va devenir un 7-7, comme à Saint-Étienne de Saint-Joachim.
03:57 Donc on va ouvrir cette maison des consultants,
04:01 qui va pour effet de libérer un petit peu tous nos tout-bis,
04:05 qui actuellement sont un peu débordés.
04:08 - On va demander la réaction de Cyril Madigny.
04:15 C'est possible, on le voit, d'avoir des commerces nombreux,
04:18 même au Grand-Lens, il y a 3000 habitants.
04:21 C'est possible, donc comment on fait ?
04:23 Parce que c'est quand même un défi d'attirer ces commerces dans les petites communes.
04:26 - Oui, déjà bonjour Christian, je ne sais pas s'il m'entend encore.
04:29 - Oui, oui, je vous connais en plus, c'est Madigny.
04:32 Vous êtes très occupé sur le terrain,
04:37 vous êtes un homme de terrain,
04:39 et je suis content qu'à Flachère il puisse ouvrir.
04:41 J'ai vu sur Facebook, vous allez ouvrir courant octobre,
04:45 et c'est très très très bien pour Pierre.
04:47 - Ce bar-restaurant qui avait fermé il y a 4 ans.
04:49 - Merci beaucoup Christian,
04:51 en plus je suis conseiller départemental du canton du Grand-Lens.
04:55 Et c'est vrai que la commune de Grand-Lens évolue dans le bon sens,
04:58 et puis on voit fleurir plusieurs magasins,
05:02 et c'est une bonne chose.
05:03 Et la maison des consultants aussi,
05:05 on a l'intérêt en cas d'urgence de limiter les attentes au niveau hôpitaux.
05:11 - Et comment on fait pour en arriver là ?
05:13 - Alors si vous voulez, on le doit aussi à la force publique,
05:16 mais locale, grâce au département, à la région,
05:21 et puis aussi à une volonté de la mairie du Grand-Lens.
05:26 Et puis on est quand même bien aidé par notre député de circonscription,
05:29 le docteur Yannick Noder,
05:31 c'est son métier quelque part.
05:33 Il a vraiment sens et cœur à développer ce type de maison de santé.
05:38 - Et ça passe par quoi ? Par des subventions ? Par des moyens ?
05:41 - Il y a des soutiens, bien sûr, il y a des soutiens, des aides,
05:44 effectivement, je dirais, pour des maisons pluridisciplinaires.
05:48 Mais après, quelque part, je dis souvent, il n'y a pas que l'argent qui compte,
05:52 c'est vraiment une volonté.
05:54 Et je vois, pour vivre dans le département de l'Isère,
05:58 on voit qu'on a la chance d'avoir une collectivité,
06:01 que ce soit le département de l'Isère,
06:03 et plus largement la région Auvergne-Rhône-Alpes,
06:05 qui en vit.
06:06 Et ça, je dirais que quelque part, il n'y a pas de prix.
06:08 - France Bleu l'Isère, 7h52.
06:10 Comment redynamiser les villages ?
06:11 On en parle ce matin au 04 76 46 45 45,
06:14 avec notre invité Cyril Madigné,
06:16 président des maires ruraux de l'Isère.
06:18 - Il n'y a pas de prix, vous dites Cyril Madigné,
06:20 il y a quand même la question des dotations.
06:22 Le gouvernement a annoncé une hausse des dotations des communes,
06:25 plus de 220 millions d'euros.
06:27 On est très loin du compte, disait récemment
06:29 le vice-président de l'association des maires de France.
06:31 Est-ce que c'est votre avis aussi ?
06:33 - Bien sûr, parce qu'en fait, on nous a grignoté
06:36 pas mal de dotations depuis quelques années.
06:39 - La fin de la taxe d'habitation ?
06:41 - La taxe d'habitation, qui a été pour moi,
06:44 mais là c'est un avis personnel,
06:46 je dirais quelque chose qui m'a un peu heurté.
06:50 Parce que quelque part, pour moi,
06:51 c'était vraiment l'impôt le plus juste.
06:53 C'est-à-dire que tout le monde le payait,
06:55 et pour le bien de la commune.
06:57 C'est-à-dire que les habitants, en payant la taxe d'habitation,
07:00 voyaient le développement mécanique de son village.
07:04 - Et aujourd'hui, ça vous a enlevé des moyens ?
07:07 - Bien sûr, bien sûr.
07:09 - C'est pas compensé, le gouvernement a dit ?
07:11 - Si, c'est compensé, mais pas en fonction, je dirais,
07:15 de la volonté de l'équipe municipale.
07:18 Mais on arrive quand même néanmoins à faire des choses.
07:22 On approche, je dirais, quelque part,
07:24 en 2025, ça fera 10 ans que j'ai le plaisir
07:27 d'être maire de mon village, la commune de Flachers.
07:30 Et là, on va réussir à racheter le dernier commerce.
07:34 Donc, quelque part, on arrive à faire des projets,
07:38 mais c'est vrai qu'il faut quand même être très prudent.
07:41 Il faut faire attention.
07:42 - Et c'est beaucoup d'efforts, effectivement.
07:44 Un témoignage d'ailleurs au Standard de France Bleu.
07:47 Bonjour Sophie Rivens.
07:49 - Bonjour à toutes et à tous.
07:51 - Merci d'être avec nous.
07:52 Ancienne maire des Adrées, en Belle-Donne.
07:54 Vous avez quitté votre poste de maire à l'été 2022.
07:57 Le plus dur, vous disiez, c'était de concilier
08:00 vie d'élu et vie personnelle.
08:02 - C'est complètement ça.
08:04 Alors, en effet, en tout cas pour ce qui me concerne,
08:08 c'est vrai que j'ai une vie professionnelle,
08:10 que j'ai des enfants qui étaient encore jeunes,
08:13 puis qu'encore à l'école primaire,
08:14 quand j'ai commencé mon mandat.
08:16 Et l'effort, c'est de constater que,
08:18 alors, est-ce lié à la ruralité aussi de la commune ?
08:22 Mais on est H24, maire de sa commune,
08:25 et du coup on est nettement moins maire de famille.
08:28 - Est-ce que c'est plus difficile encore dans les petites communes ?
08:30 Vous diriez.
08:31 - Oui, ça reste très difficile,
08:33 parce que je pense que dans nos petites communes,
08:35 le maire est hyper polyvalent.
08:37 C'est-à-dire qu'il est dans les décisions,
08:39 mais il est aussi dans l'application des décisions,
08:41 et il est aussi dans la gestion de terrain du quotidien.
08:44 À se supplier à notre manque des fois
08:48 de professionnels techniques ou administratifs,
08:52 moi, par exemple, très rapidement,
08:53 j'ai appris à prendre mes propres arrêtés
08:55 pour pouvoir gagner en réactivité.
08:57 - Il y a de l'accompagnement suffisant, Sophie Rivens ?
09:00 - Alors, possiblement qu'il y a de l'accompagnement.
09:03 La particularité, c'est que moi, c'était mon premier mandat,
09:06 et que j'ai commencé dans le contexte de la pandémie.
09:08 Donc aucune possibilité de formation par la HEPA.
09:11 Parce qu'il y a un gros dispositif de formation,
09:13 notamment pour l'association des mères de l'hiver,
09:16 mais du coup, tous ces dispositifs de formation
09:18 n'étaient plus accessibles de la même façon.
09:20 Et puis après, une fois que j'ai envie de dire
09:21 que vous avez le nez dedans,
09:22 vous n'avez plus le temps de vous relever pour aller vous former.
09:25 Et du coup, vous apprenez sur le terrain.
09:26 Et forcément, c'est plus compliqué.
09:28 - Merci, Sophie Rivens, d'avoir été avec nous, ancienne maire,
09:32 des Adrès, en Belle-Donne.
09:33 Votre réaction, Cyril Madigné ?
09:35 Effectivement, difficile de trouver des élus.
09:37 Il y en a beaucoup qui démissionnent aussi.
09:38 - Oui, oui, oui.
09:40 C'est vrai qu'on a eu un fort renouvellement
09:42 sur la mandature 2020-2026.
09:44 C'est clair.
09:46 Et on a essuyé pas mal de démissions, malheureusement.
09:50 Et d'où l'importance, je dirais,
09:52 du rôle des associations départementales d'élus.
09:54 Et en fait, si vous voulez,
09:56 quand j'ai été élu président en 2020,
09:58 c'est vraiment un choix qu'on a eu,
10:00 ensemble avec le Conseil d'administration,
10:02 d'être présent au plus près du terrain
10:04 et pour essayer d'accompagner au mieux nos copains maires,
10:08 maires, adjoints et élus municipaux.
10:10 Parce que vous savez,
10:12 être élu dans une campagne,
10:14 c'est vraiment un sacerdoce.
10:16 On y est H24, 24 heures sur 24.
10:20 On peut, là, quand je vais vous quitter,
10:24 je peux avoir un appel,
10:26 parce qu'il y aura une difficulté sur la commune.
10:28 Mais ça, je dirais, quelque part,
10:30 c'est difficile à cerner,
10:34 et d'un autre côté, je dirais, c'est magnifique.
10:36 Moi, pour rien au monde,
10:38 pour moi, c'est un mandat,
10:40 mais moi, je vis,
10:42 c'est passionnant.
10:44 Et vous le racontez bien, en tout cas,
10:46 c'est vraiment pas...
10:48 Je suis obligé de vous couper,
10:50 on arrive au terme de cette interview.
10:52 Je vous souhaite en tout cas un bon congrès
10:54 des maires ruraux de France à l'Alpe d'Huez.
10:56 Merci beaucoup.

Recommandations