• l’année dernière
‍ Saviez-vous que le surnom “ch’ti” a été inventé par les soldats de la Première Guerre mondiale pour désigner les soldats du Nord ? France Avisse est cheffe de projet à l’agence régionale de la langue picarde. Sa mission : apprendre aux enfants tous les “tiots” mots en picard.

Ces ateliers s’adressent en priorité aux primaires, bientôt aux collèges et aux lycées. Il pourrait être possible un jour pour les lycéens de passer l’option “ch’ti” au baccalauréat.
Transcription
00:00 L'appellation "Ch'ti" est une appellation récente, qui a à peu près une centaine d'années.
00:04 C'est un surnom qui a été donné par les soldats de la Première Guerre mondiale
00:10 pour désigner ces soldats du Nord qui parlaient avec des "ch", des "ti", des "mi", chez "ti li", chez "ti mi".
00:18 Et donc c'est comme ça qu'est apparu ce mot "Ch'ti mi".
00:20 Bonjour Kita, maintenant on est chez France Avis,
00:27 de l'agence pour l'Èle-Région, pour l'Èle-Langue Picarde.
00:31 Faire apprendre à Tchétchou, tout Tchétchoumo à Picard.
00:37 Ce qui prend maintenant, aujourd'hui, le plus de mon temps,
00:40 c'est la transmission de la langue Picarde dans les écoles.
00:43 En décembre 2021, au bulletin officiel de l'Éducation nationale,
00:49 plusieurs langues régionales ont rejoint le panel de langues qui vont déjà être enseignées,
00:55 le breton, le basque, le corse, ça a double vocation, on va dire,
00:58 d'une part expérimenter bien sûr notre méthode d'enseignement,
01:01 et puis également former des enseignants à l'enseignement de la langue Picarde.
01:07 C'est un apprentissage qui est ludique, on joue avec les mots.
01:13 La fois dernière, nous avons conclu notre séquence sur la météo
01:16 par la présentation d'un petit journal météo, comme à la télé.
01:23 Ça leur apporte de mieux parler français,
01:26 parce que quand on repère effectivement toutes ces petites tournures régionales
01:30 que l'on emploie dans son français,
01:32 eh bien on arrive à les identifier et à mieux appréhender le français.
01:36 Les perspectives, c'est bien sûr d'accompagner sur les niveaux supérieurs,
01:43 donc en sachant qu'il y a déjà des expériences pilotes,
01:46 en tout cas dans la Somme, il y a un collège qui propose l'option langue Picarde.
01:50 Et après, ce qu'on vise bien entendu, c'est de développer ça jusqu'au lycée
01:54 pour que les jeunes de la région Haute-France
01:57 puissent présenter effectivement cette option au baccalauréat.
02:00 J'ai eu une porte ouverte sur la classe où les parents avaient été invités,
02:07 et là, avec les contraintes horaires, c'était papi qui était venu.
02:11 Et là, papi, à la fin de la séance, est venu me voir,
02:13 il avait la petite larme à l'œil, et il dit "c'est formidable".
02:17 Il dit "moi, je n'osais pas parler avec mon petit-fils en langue régionale,
02:22 en Picarde, en Patois, en Ch'ti,
02:24 on peut utiliser toutes les appellations que l'on veut au niveau de la langue,
02:28 parce que dans mon enfance, moi, ça a été défendu,
02:32 je ne pouvais pas, il fallait parler le français.
02:34 Et là, c'est incroyable ce que vous m'avez fait du bien
02:37 et ce que j'ai envie de lui transmettre,
02:40 donc j'ai trouvé ça absolument formidable.
02:42 [Musique]
02:47 Merci.

Recommandations