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Transcription
00:00 Alors on parle des crédits, on parle des banques,
00:02 vous parliez, vous, des primo-accédants, parce que là c'est vraiment quelque chose qui est nouveau,
00:07 c'est que c'est la grande majorité quand même des Français qui veulent acheter leur premier bien.
00:13 Vous, vous vous rendez compte que ces primo-accédants
00:16 sont complètement bloqués, et pour vous c'est un souci ?
00:18 - C'est dramatique.
00:20 Les primo-accédants, avant la crise sanitaire en 2019,
00:24 ils réalisaient une acquisition sur deux au sein du réseau La Forêt,
00:29 aujourd'hui ils en réalisent une sur cinq,
00:31 tout simplement parce qu'ils ont des difficultés de financement,
00:34 ils jettent l'éponge, on a à peu près 15% des primo-accédants qui s'auto-censurent,
00:38 qui se disent "ce sera trop compliqué, je vais avoir du mal à me constituer un apport,
00:42 je vais aller taper à la porte des banques, ils vont me refuser mon projet,
00:45 je vais l'ajourner, je verrai plus tard".
00:48 Et c'est d'autant plus problématique que ces primo-accédants se tournent,
00:52 dans ce cadre-là, vers le marché locatif,
00:54 - Qui est déjà très tendu. - Qui est lui, plus que tendu, extrêmement bloqué.
00:58 Donc difficile aujourd'hui de devenir propriétaire pour la première fois,
01:01 difficile de devenir locataire du parc privé,
01:03 et très difficile de devenir locataire du parc social.
01:05 Donc le logement est bloqué dans notre pays.
01:07 - Avec des taxes en moins aussi, pour les communes, pour l'État,
01:12 ça aussi ça va être les conséquences finalement, la deuxième vague,
01:14 la deuxième lame à laquelle il faut s'attendre.
01:17 - Oui, on a un tableau en fait, un triptyque,
01:19 si on dézoome un peu, on a vu les difficultés d'accès au logement,
01:23 deuxième partie du tableau en effet, c'est la fiscalité,
01:26 moins de ventes au niveau national, ça veut dire moins de droits de mutation,
01:31 ce qu'on appelle les frais de notaire,
01:33 c'était 16 milliards l'année dernière pour les caisses de l'État,
01:35 cette année on envisage un recul de 2 milliards et demi,
01:38 c'est pas une paille, et donc dans ce cadre-là,
01:41 les taxes qui sont à la main des communes, qui vont flamber,
01:44 on l'a vu avec la taxe foncière,
01:46 on le voit avec la taxe sur les résidences secondaires également,
01:49 qui vont être fortement orientées à la hausse, et ce n'est pas terminé.
01:53 - Alors les perspectives, parce qu'on va essayer de se projeter un peu,
01:56 d'être optimiste, comment est-ce que vous voyez l'avenir à court terme,
02:01 à moyen terme sur ce marché ?
02:03 Pour ceux qui nous écoutent, qui cherchent à louer,
02:05 alors ça on a compris que c'était très très tendu,
02:07 mais les primo-accédants qui sont très nombreux,
02:10 les signaux que vous avez des banques sont plutôt positifs,
02:14 ils vont faire un effort comme ça a été demandé par exemple,
02:17 ça n'a absolument rien à voir, mais pour les distributeurs de carburant,
02:20 on sent qu'il y a une pression qui est faite par le gouvernement,
02:24 est-ce qu'il y a des choses qui peuvent se passer pour un peu détendre le marché immobilier ?
02:28 - Alors il faut souligner pour les banques régionales,
02:31 les banques mutualistes ont toujours prêté,
02:34 et ont toujours accompagné les Français dans leurs projets,
02:37 certaines grandes banques nationales, voire européennes, voire internationales,
02:40 étaient beaucoup plus réticentes parce qu'elles avaient besoin de reconstituer leurs marges,
02:44 il semble depuis la rentrée que les signaux soient davantage au vert,
02:49 et pour les primo-accédants, la bonne nouvelle en tout cas,
02:51 c'est qu'ils sont astucieux, ils n'hésitent pas à reconfigurer leurs projets,
02:55 parfois à réduire un peu la surface sans impacter la qualité de leur logement,
02:59 à se délocaliser un peu à côté d'une autre gare, d'un autre métro,
03:02 aller dans une autre ville, à accepter des travaux.
03:05 Le blocage aujourd'hui est plutôt du côté des vendeurs,
03:08 qui lorsqu'ils ne sont pas contraints de vendre, s'arc-boutent sur leur position,
03:12 et on peut les comprendre, lorsque leur voisin a vendu le même logement il y a un an à un prix,
03:17 il se demande pourquoi aujourd'hui il devrait le vendre moins cher,
03:19 ont du mal à intégrer cette hausse des taux d'intérêt et cette baisse de la solvabilité des acquéreurs.

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