• l’année dernière
Sarah Durocher, directrice du Planning Familial & Anissa (@6nissa sur les réseaux) nous racontent leur première expérience en matière d’éducation à la sexualité. Et comme beaucoup d’entre nous, elles n’en gardent pas un très bon souvenir… Elles abordent sans tabou ce sujet important, récemment démocratisé par la série Sex Education
.
Sinon la saison 4 de Sex Education est dispo sur Netflix !

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Transcription
00:00 Je me souviens être tombée pour la première fois sur du porno à l'âge de 16 ans
00:03 et ça m'avait mais... choquée.
00:05 Et puis après, ça met une graine dans ta tête
00:07 et puis tu retournes parce que tu veux voir et tu veux juste comprendre.
00:09 Je m'appelle Anissa, je suis créatrice de contenu sur les réseaux sociaux
00:12 et je suis aussi militante des droits de l'enfant.
00:14 J'ai aussi accès au moment créé l'association Young and Safe
00:17 qui lutte contre les violences sur enfants et adolescents.
00:19 Je suis Sarah Durochet, je suis présidente de l'association du planning familial.
00:23 J'ai entendu parler de sexualité pour la première fois,
00:25 j'étais en 5ème au collège à La Fournia à Orléans
00:28 et j'ai eu une intervention du planning familial.
00:30 - Ah ! - Facile.
00:31 - C'est à commencer !
00:33 - J'étais quand même super gênée.
00:34 Quand je repense à la séance, la seule séance que j'ai faite,
00:38 en fait, j'étais hyper gênée du sujet.
00:40 - Je me souviens, la première fois que j'ai entendu parler de sexualité,
00:42 c'était dans Titeuf, le truc du dizzy sexuel, ce livre-là,
00:46 qui a été réécrit du coup.
00:48 À l'époque, c'était pas du tout inclusif, pas du tout autour du consentement
00:51 et on l'a tous eu, ce livre-là. Et ça, c'était en primaire.
00:53 Et ensuite, la deuxième fois qui m'a vraiment marquée, je viens de m'en souvenir,
00:56 au collège, on a eu ce cours horrible où on a dû mettre un préservatif sur une banane
01:02 et c'était tellement bizarre à faire.
01:06 Et je me sens que j'ai une amie qui s'est évanouie.
01:08 Et c'est là que tu dis que c'est tellement pas inclusif
01:10 parce que lors d'aujourd'hui, je n'ai jamais eu à mettre un préservatif
01:14 autour d'un truc ronc comme ça, jamais !
01:16 Et au final, moi, j'aurais bien aimé savoir à l'époque
01:18 s'il y avait des préservatifs entre femmes, par exemple.
01:20 - J'ai pas de souvenirs, c'est drôle, de d'autres sujets.
01:24 - Juste le préservatif et rien d'autre.
01:26 Je me rappelle peut-être, si, mais c'était pas de l'éducation à la sexualité,
01:29 c'était une vidéo horrible sur l'accouchement.
01:31 Genre c'est le truc qui donne...
01:32 - Pas du tout envie de me rendre à coucher !
01:35 - Mais je pense qu'en fait, il leur rentrait à l'époque
01:37 comme une séance d'éducation à la sexualité,
01:39 alors que c'est pas de la sexualité, c'est de la reproduction.
01:41 Moi, j'ai jamais entendu parler un peu des stéréotypes de genre,
01:44 du consentement ou quoi.
01:45 Je me rappelle d'avoir regardé sur Internet, d'essayer d'avoir des infos,
01:48 mais en fait, je suis arrivée très vite au planning
01:50 et du coup, j'ai eu la chance de rencontrer plein de gens
01:53 et d'avoir plein d'informations
01:54 et de pouvoir parler dans un entre-soi, par contre, de sexualité.
01:57 - Puis avec des gens qui connaissent les sujets.
01:58 - Qui connaissent le sujet et puis aussi sur le fait que...
02:02 On apprend toujours, quoi.
02:03 - Oui, non, je comprends pas.
02:04 - Mais moi, j'ai pas eu d'influenceurs, j'ai pas eu d'influenceuses.
02:07 J'avais pas ça, ça c'est clair, j'avais pas les réseaux sociaux.
02:09 - Même au lycée, j'avais les réseaux, j'avais Instagram, etc.
02:12 Mais y avait pas d'influenceurs qui parlaient de ça.
02:15 C'était encore très tabou.
02:16 - Je me souviens être tombée pour la première fois sur du porno à l'âge de 16 ans
02:20 et ça m'avait choquée.
02:22 En plus du porno hétéro, à l'époque, je savais pas trop pourquoi ça me parlait pas.
02:26 J'étais en mode "Aaah !"
02:27 En plus, c'était hyper violent, j'étais en mode "Qu'est-ce que c'est que ça ?"
02:30 Bref, et j'avais quitté.
02:31 Et puis après, ça met une graine dans ta tête
02:33 et puis tu retournes parce que tu veux voir et tu veux juste comprendre.
02:35 C'était pas forcément quelque chose qui m'intéressait
02:37 dans le sens où je courais pas après les garçons ou les filles
02:39 à vouloir avoir de l'expérience,
02:41 mais je voulais quand même savoir ce que c'était, quoi.
02:43 Et au final, tu te renseignes de manière catastrophique, quoi.
02:47 Quand un enfant, il se pose des questions et il va trouver les réponses.
02:49 Si c'est pas toi qui lui donnes des bonnes réponses sécurisées, sécurisantes,
02:53 il va les trouver sur Internet
02:54 et malheureusement, sur Internet, tu tombes sur n'importe quoi.
02:57 - Quand j'étais animatrice de prévention,
02:59 en fait, j'apprenais vachement de choses.
03:01 Moi, j'aimais bien intervenir qu'avec les garçons, par exemple.
03:03 - C'est important, si, ouais.
03:04 - Et il y avait des questions des garçons sur le porno, en fait,
03:08 sur "Mais moi, quand j'éjacule, y a pas tout ça qui sort ?"
03:12 Enfin, des inquiétudes.
03:13 Et moi, je les trouve super courageux d'oser poser des questions, en fait, sur la sexualité.
03:16 - Moi, je reçois des messages sur Instagram.
03:19 On va se confier facilement à moi parce que je suis assez proche de ma communauté,
03:22 mais aussi, je suis quelqu'un qu'on connaît pas forcément,
03:24 mais on sait que j'ai les réponses, etc.
03:26 Et j'ai une jeune fille, il y a un an et quelque,
03:28 qui m'a écrit en m'expliquant "Salut, Anissa", etc.
03:31 "Je me sens vraiment pas bien", etc.
03:33 "C'est assez gênant, ce que je vais te dire, mais j'ai 16 ans
03:36 et c'est la première fois de ma vie que j'ai regardé mes lèvres dans un miroir.
03:40 Et en fait, je crois que j'ai un problème, etc.
03:42 Mes lèvres sont comme ça, je pense que j'ai un souci, une anomalie, etc."
03:46 Alors déjà, moi, j'ai vu le message et je me suis dit "Elle a 16 ans !
03:49 Moi, jamais à 16 ans, j'aurais écrit un message à une influenceuse
03:51 pour lui dire "Anissa, j'ai regardé mes lèvres dans un miroir !"
03:53 Et j'ai répondu et je lui ai tout expliqué et je lui ai donné des références, des livres, etc.
03:57 Où elle pouvait regarder des livres super, où il y avait vraiment de l'inclusion,
04:00 où tu voyais toutes les différentes vules,
04:02 que c'était normal d'être différente,
04:04 mais que fallait pas, malheureusement, se mettre dans des états comme ça.
04:07 Et c'est là que tu te dis "Il y a besoin de parler, les jeunes sont en demande."
04:11 Et après, tu imagines tout et n'importe quoi quand t'as pas d'informations.
04:14 Par contre, moi, ce qui est drôle, c'est que je suis maman d'un petit garçon de 13 ans maintenant.
04:19 Enfin, il est grand.
04:21 Il est archi grand !
04:22 À Rhone, et j'ai tendance à trop lui en parler.
04:25 Genre, il me dit "J'ai déjà un numéro vert à la maison."
04:28 Je trouve que c'est compliqué quand c'est son entourage à soi.
04:33 Mais je sais qu'il peut poser des questions à d'autres personnes.
04:36 Je pense qu'il faut qu'il y ait d'autres lieux.
04:39 Je suis pas sûre que la famille, ça soit forcément le meilleur lieu pour parler de sexualité.
04:42 Parce que déjà, c'est quelque chose qui va de l'intime.
04:44 Qui va de l'intime, et t'as pas forcément envie de partager tout ça avec tes parents, et c'est OK.
04:47 Quand tout va bien, en fait.
04:48 Mais quand, par exemple, il y a des choses qui sont graves,
04:51 sur le harcèlement, sur des violences, évidemment,
04:53 je pense qu'il faut juste dire qu'on est là et qu'on peut écouter les choses.
04:56 Quand je vois "Sex Education", en fait,
04:59 je me dis "Moi, j'ai hâte que mon fils puisse le regarder un jour."
05:03 Je trouve que ça parle aux parents,
05:05 parce que ça questionne vachement sur la propre sexualité aussi.
05:07 - Ah oui, complètement.
05:08 - Les parents, là, ils ont une sexualité, il se passe plein de choses, etc.
05:12 Je trouve que c'est intéressant de regarder chacun de son côté,
05:14 et après d'en reparler ensemble,
05:16 et en fait, ça amène le sujet à table.
05:18 - On en parle plus facilement, alors que moi, je sais que...
05:21 Bah, même si j'ai 23 ans,
05:24 moi, il y avait même pas ce genre de truc, en fait.
05:26 Il y avait rien.
05:27 Enfin, les séries que je regardais, il y avait pas du tout de personnes queers.
05:30 On avait zéro représentation.
05:31 C'est tellement important, puis ils en parlent tellement librement,
05:34 alors que, bah, nous, on n'en parlait pas comme ça,
05:37 même entre potes, quoi.
05:38 Déjà, au sein de la famille, c'était compliqué.
05:40 Alors, entre amis aussi,
05:41 parce qu'il y avait cette gêne de "C'est un tabou, faut pas en parler."
05:43 Et moi, par exemple, au niveau de l'inclusion,
05:45 moi, j'aurais adoré avoir une série où il y a des personnes queers,
05:48 pour comprendre que c'est normal, il y a une fille qui regarde les filles.
05:50 Alors que, par exemple, j'ai passé, mais je sais pas,
05:53 toute ma jeunesse à avoir des crushs
05:55 ou à me sentir plus proche des personnages féminins,
05:57 et me dire "Ah, ça me touche plus.
05:59 Ah, les deux filles qui sont super copines, ah !"
06:01 Je suis en mode "Non, Manissa, t'es folle."
06:03 Et puis un jour, Dieu merci, j'ai compris que c'était possible !
06:06 Donc ouais, on a besoin de ce genre de séries.
06:08 Sous-titrage ST' 501
06:10 *Sous-titrage ST' 501*
06:12 *Sous-titrage ST' 501*
06:14 [SILENCE]

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